#13 - the storms are raging on the rolling sea (milo)

Zoé est restée à l'appartement avec Tahlia et Thaïs, William est casé chez Milo pour quelques heures, juste le temps que tu profites d'une bonne séance de sport et que tu puisses te vider la tête. Tu en as drôlement besoin en ce moment, des ces moments d'échappatoire où le temps s'arrête et où tu ne penses qu'à te dépenser. Rien de plus, rien de moins. Avec Milo, vous y allez petit à petit. William passe le plus clair de son temps chez toi mais ton ami tente, malgré ses doutes et ses peurs, de se faire sa place dans la vie de votre fils. Votre relation est différente aujourd'hui mais toujours aussi forte. Si ce n'est plus encore maintenant qu'il t'a permis de connaitre une grossesse, un accouchement et tous ces premiers moments qu'on vit avec un nouveau-né. Aujourd'hui, votre fils a bien grandi et cela rend les choses un peu plus facile pour Milo. Et pour toi. Tu rechignes moins à l'idée de le laisser, acceptant mieux la séparation. Durant les premières semaines, vous étiez très fusionnels, William et toi. Trop, selon certains. Juste ce qu'il faut, selon toi. Néanmoins, ça n'a pas vraiment aidé Milo à prendre son rôle de père à bras le corps, lui qui éprouve tant de questionnements depuis le tout début de ta grossesse. Malgré cela, tu sais que tu peux compter sur lui et qu'il est présent, autant qu'il le peut. Seulement voilà, alors que tu es en train de courir le long de la mer, à Horseshoe Bay, tu reçois un appel du photographe, un peu paniqué. Votre fils semble malade et Milo ne sait pas comment réagir. Sans réfléchir, tu fais demi-tour et cours en direction de l'appartement du français. A la hâte, tu montes les marches deux par deux, arrivant assez rapidement devant la porte d'entrée de Milo. Tu frappes quelques coups contre celle-ci quand, enfin, elle s'ouvre. « Raconte-moi. » Demandes-tu alors que tu vois ton ami, le visage mi-figé, mi-paniqué. Tu as besoin d'avoir davantage de détails afin d'évaluer la situation. Le jeune homme te laisse passer, prenant rapidement le chemin vers William, avec toi.

@Milo Putskowski

C’était un grand jour aujourd’hui. Tu avais mis tout en stand-by pour pouvoir garder William, ton fils. Putain, te dire que tu avais un fils c’était quelque chose. Elle avait déposé de le petit chez toi pour que tu n’ai pas à te déplacer trop. En plus de ça, ça lui laissait du temps pour elle. Tes colocataires étaient absents donc c’était pas plus mal. Quand William s’était mis à pleurer, tu avais tout essayé, tout ce que tu savais faire, pour le consoler. Une chanson, le bercer, le mettre au lit, lui donner un biberon mais rien n’allait et tu te sentais dépassé. Alors à ton tour en larmes, tu avais téléphoné à Freja pour qu’elle revienne. Et un petit moment plus tard, la voilà revenue. Tu savais plus quoi faire, tu étais perdu. Heureusement, elle était rapidement là. « Je… je sais pas… je… » dis-tu en parlant avec des gestes. Tu la faisais entrer et tu l’emmener vers le petit. Et lorsqu’il était avec sa mère, il se calmait un peu. Elle savait faire, la norvégienne, comme si c’était inné pour elle. « J’suis un mauvais père » dis-tu simplement à voix basse alors que la brune avait votre fils dans les bras. Tu pensais qu’elle ne t’entendrait pas dire ça. Tu séchais les larmes de tes yeux d’un coup de manche et tu mimais un faux sourire en les voyant tous les deux.

Tu perçois sans difficulté la peur, la confusion, la culpabilité et peut-être même la détresse chez Milo. Cela te fait de la peine de le voir dans cet état alors qu'il fait de son mieux pour être le meilleur père pour William. Dans le fond, il ne le comprend pas encore mais, tout ce dont votre fils a besoin, c'est l'amour de son père. Lorsque tu prends Will dans tes bras, il s'apaise un petit peu mais tu sens rapidement, en l'embrassant sur le front, qu'il fait probablement de la température. Tu te diriges vers le sac à langer que tu as amené en déposant le petit pour attraper le thermomètre. « Je pense qu'il fait de la température. » Souffles-tu en fronçant légèrement les sourcils. Grâce au thermomètre digital, tu en as rapidement la confirmation. « Je vais te donner un sirop, tu te sentiras mieux après mon coeur. » Expliques-tu à Will en attrapant le sirop dans le sac. Tu te sers de la pipette et, par chance, ton fils est coopératif. Ce n'est que quelques secondes après que tu reviens sur les paroles de Milo, entendues un peu plus tôt et qui t'ont brisé le coeur. « Chaton... » Dis-tu en t'approchant de ton ami. « Je ne veux pas que tu penses cela de toi, c'est faux. » Tu n'as jamais pensé que Milo était un mauvais père, bien au contraire. « Il est malade, ce n'est absolument pas ta faute. Tu sais, Will a seulement besoin de toi, de tes bras, de tes sourires, de ton amour. C'est tout ce qu'il recherche, auprès de son papa. » Expliques-tu avec douceur, berçant ton fils dans tes bras. La fièvre semble l'avoir épuisé. « Pourquoi as-tu l'impression d'être un mauvais père ? De quoi doutes-tu ? » Demandes-tu afin de laisser ton ami vider son sac.

T’étais totalement perdu, t’avais peur et tu savais plus quoi faire. Le petit n’arrêtait pas de pleurer et ça te perturbait. Tu savais plus quoi faire, tu savais pas ce qu’il avait. C’était le seul moment de Freja de libre, t’avais pas voulu l’appeler mais au bout d’une heure, t’avais fini par le faire. Elle était rapidement venu, elle avait pris le petit dans ses bras et il se calmait. Il avait surement de la fièvre, d’après ce qu’elle te disait alors elle allait lui prendre la température. La brune revenait vers toi après avoir donné du sirop à votre fils et l’avoir calmé. Toi, tu faisais les 100 pas dans ton appartement, ne sachant pas quoi faire mais surtout, en dealant avec tes émotions. « Regardes-moi, j’suis pas capable de savoir que mon fils à de la fièvre ! » dis-tu en levant les bras au ciel. Tu t’arrêtais un instant, face à la mère de ton fils, et elle faisait tout pour te rassurer. Ça te faisait du bien, mais t’arrivais pas à assimiler tout ça. « Mais je l’aime, de tout mon coeur, mais… mais j’ai l’impression que j’suis le pire » dis-tu en haussant les épaules. La norvégienne était entrain de bercer votre fils, alors qu’il s’endormait doucement dans ses bras. Et tu regardais ça avec tendresse. Mais toi, t’avais pas réussi à faire ça, puisque t’avais même capté qu’il devait être malade. Le malade ici, c’était clairement toi. « Quand j’entends ses pleurs ça me déchire le coeur, j’ai envie de prendre un verre. Quand j’arrive pas à dormir, parce que j’me dis qu’il vit pas dans le meilleur des mondes, celui qu’il mérite, j’ai envie de prendre un cachet… » soufflas-tu en posant une main sur ton front. « J’ai peur de retomber dans mes travers, Frej’ et j’ai peur de pas être à la hauteur… » soufflas-tu ensuite, totalement désemparé.

Si les choses peuvent sembler plus simples pour toi, c'est parce que tu as bien plus d'expérience que Milo en tant que parent. Tu as élevé Zoé seule et tu as souvent été en proie aux mêmes genres d'émotions que Milo. Tu as trop souvent douté, essayé, raté, et tant d'autres choses encore. Mais c'est ce qui fait qu'on finit par être le bon parent pour notre enfant. On est prêt à tout essayer pour lui, pour eux. « C'est le début, j'ai développé un genre de radar avec les années. Tu aurais fini par le voir, toi aussi. » Tentes-tu de le rassurer. Mais les doutes de ton ami s'intensifient et il continue à être difficile envers lui-même. Cela te fait de la peine et mal au coeur pour lui qui tente tout ce qu'il peut afin d'être un bon père pour William. « Tu es son papa et pour ça, tu es le meilleur qui soit. Personne ne peut t'enlever ça. » Tu vois bien, lorsque Will regarde Milo, à quel point il aime son papa. A quel point il l'admire, même déjà si petit. Mais tu te retiens de le dire parce que tu aurais peur de lui ajouter une pression supplémentaire. Tu fronces les sourcils alors que le photographe t'explique ce qu'il a sur le coeur. Tu sens ton être se briser en entendant ses mots que tu as longtemps pensé, toi aussi. L'addiction, tu connais bien. C'est d'ailleurs quelque chose qui vous a rapproché, de pouvoir en parler avec quelqu'un qui comprend. « Je comprends et c'est totalement légitime de penser tout ça. Tu crois que je n'y pense pas, moi ? » Dis-tu avec douceur, continuant à bercer le petit. « Alors, ça s'est atténué avec les années mais j'y ai pensé aussi. J'ai aussi cru être la pire et cru que j'allais replonger. Mais je ne l'ai pas fait parce que Zoé méritait mieux et aujourd'hui, William mérite mieux. » Expliques-tu à ton ami. « Tu es une personne incroyable et bien plus forte que tu ne le penses. T'aurais pu me laisser gérer William et ne pas t'en occuper. Après tout, t'avais pas de compte à me rendre. Mais tu ne l'as pas fait, tu es là et tu fais de ton mieux. Et c'est tout ce dont Will a besoin, un père qui fait de son mieux. » Et tu viens le prendre dans tes bras comme tu peux, prenant soin de ne pas écraser ton fils au passage. « J'ai pleinement confiance en toi Milo. » Finis-tu par dire, blottie dans ses bras.

Elle essayait de te rassurer, Freja. Mais rien n’y faisait, t’avais l’impression d’être le pire papa du monde entier. Souffrant de tes troubles, de tes addictions, tu te disais qu’à un moment donné t’allais tout lâcher. Mais tu pouvais pas, pas pour Will, ce bébé si tendre et si affectueux. « Si tu l’dis » dis-tu en haussant les épaules. Les mots de la norvégienne en venait presque à te faire pleurer, une larme roulait sur ta joue, que tu balayais rapidement sans qu’elle ne l’ai vu arriver. C’est si triste de se dire qu’on est pas le bon parent pour son enfant. Mais t’as envie d’être meilleur, t’as envie d’y arriver et tu t’en donnera les moyens. Enfin du moins tu essayera. Mais ça te fait peur, ça te terrorise même. Heureusement que tu as la meilleure co-parent à tes côtés, parce qu’elle t’aide énormément. Rien que ses mots, la façon tendre qu’elle a de te dire que tu es quelqu’un de bien, ça t’aide. Heureusement qu’elle était là. Ses mots te faisaient du bien. Quand elle te prenait dans ses bras, tu serrais doucement son étreinte, pour ne pas écraser le petit dans ses bras. « J’sais pas si j’aurai réussi à faire ça avec une autre femme que toi, en tout cas » dis-tu dans un rire, tentant de détendre l’atmosphère. « Je l’aime ce p’tit et j’t’aime toi aussi » dis-tu en te détachant d’elle, portant un regard bienveillant sur le bébé, et sur elle. C’est vraiment la meilleure personne avec qui tu pouvais faire un enfant. Qui dit que deux amis ne peuvent pas partager un bébé ?

A ses mots, tu sens que Milo n'y croit pas totalement. Tu sens que, même si tu essaies de le rassurer, il est bien trop dur avec lui-même. Pourtant, le simple fait qu'il essaie d'être un homme meilleur pour son fils veut tout dire. Ton père était présent financièrement et présent au quotidien et pourtant, c'était le pire père qui soit. « Crois-moi, une mauvaise figure parentale, je sais ce que c'est. Et c'est tout ce que tu n'es pas. » Dis-tu avec douceur pour tenter de la rassurer, de l'adoucir. Tu finis par le serrer dans tes bras et te sens soulagée lorsque Milo répond à ton étreinte. « Et moi je n'aurais pas réussi à faire ça avec quelqu'un d'autres que toi. » Vous vous complétez parfaitement et il a été là durant ta grossesse comme lors de l'accouchement et encore après, lors des premières semaines, premiers mois, de vie de William. Aujourd'hui, il l'est différemment en prenant plus sa place de père. Il y a encore du chemin à faire mais toi, tu le vois évoluer de jour en jour. Tu aimerais qu'il puisse le voir, lui aussi. « Je t'aime aussi. Et je suis vraiment heureuse d'avoir eu William avec toi même si ce n'était pas du tout dans nos plans. » Finis-tu par dire en riant. Aujourd'hui, maintenant que le petit est là, tu n'as pas envie de partager cette parentalité avec quelqu'un d'autres que le photographe. « Qu'est-ce que je pourrais faire pour que tu te sentes mieux dans ton rôle de père ? De quoi as-tu besoin ? » Demandes-tu avant de te diriger vers le salon pour te poser dans le canapé, le petit s'endormant dans tes bras. Enfin, le médicament fait effet et le soulage.

T’avais peur d’être un mauvais père comme tu étais un mauvais petit-ami. T’avais salement trompé Effy, autour d’une soirée, avec Freja et William était né. Mais tu n’étais pas déçu, il était génial ce bébé c’est juste que tu ne savais pas y faire. Tu souris quand elle te dit qu’elle savait ce que c’était qu’un mauvais père et que tu étais loin d’en être un. Tu avais eu une belle figure paternelle, un père exceptionnel qui était encore là pour toi aujourd’hui même s’il était à des milliers de kilomètres dans votre pays natal en France. Evidemment, tu répondais à l’étreinte de la norvégienne. « Tu parles, t’aurai pu faire ça toute seule, regardes Zoé comment elle est parfaite ! » dis-tu dans un rire. C’est une maman géniale, Freja. Et c’est pas pour rien que tu avais accepté d’être dans la vie du petit, avec elle. Parce que tu savais qu’avec la brune, tu étais entre de bonnes mains et que si tu faisais des erreurs, elle serait là pour les rattraper quoi qu’il arrive. « C’est sûr que c’était pas dans nos plans » dis-tu dans un rire. Même si jamais tu n’aurai pensé avoir un enfant, t’aurai encore moins pensé que ça serait arrivé avec Freja. Mais pourtant, si. Comme quoi, le destin il est drôle des fois. Elle venait se poser sur le canapé, avec le petit dans les bras, te demandant ce qu’elle pouvait faire pour t’aider. « J’sais pas, faut juste que… que j’prenne confiance en moi » dis-tu en haussant les épaules avant de t’écrouler à côté d’elle.

Il est clair que tu as mis les pieds toute seule dans cette maternité avec Zoé. D'abord comme famille d'accueil puis réellement comme une mère. Tu as pu avoir le temps de l'apprivoiser mais tu as dû faire avec tout le background qui en découlait. Ta fille n'a pas eu un début de vie facile alors tout ce qui t'importe aujourd'hui c'est son bonheur. Ce n'est pas pour autant que les choses ont été simples et douces. Bien au contraire. « Zoé était déjà parfaite avant de me connaitre. » Dis-tu avec douceur, le pensant sincèrement. Malgré ce qu'elle a vécu et enduré, c'est la plus gentille et empathique des petites filles que tu connaisses. Tu ris aux mots de Milo lorsqu'il confirme que ce n'était pas dans vos plans d'avoir un enfant ensemble. Vous avez simplement succombé à une attirance, cette fois-là, sur la plage, et est survenu l'un des plus gros chamboulements de vos vies. Cela n'a pas été simple pour toi mais encore moins pour le photographe qui s'exposait à une tromperie qui aurait pu rester cachée s'il n'y avait pas eu cette grossesse inattendue. « Tu es quelqu'un d'exceptionnel Milo. Tu ne le vois pas mais tu es doux, attentionné, à l'écoute, serviable. » Et tu pourrais citer tant d'autres qualités pour le qualifier. « Tu as toujours été là pour moi dans les bons comme dans les pires moments. Je sais que tu le seras avec notre fils. Tu l'es déjà, d'ailleurs. » Même s'il ne le voit pas encore.

« Grâce à toi elle est encore plus parfaite » dis-tu en insistant. C’est comme si Freja avait cet instinct naturel de mère. Celui qui te prend aux tripes, celui qui veut que tout soit parfait pour ton enfant. Tu l’as aussi, mais tu as tes démons qui prennent souvent le dessus et t’as tellement peur de mal faire. C’était pas la situation la plus parfaite non plus, dans laquelle vous vous retrouvez. Tu avais trompé ta copine, un bébé était sorti de cette tromperie et maintenant tu n’as plus de nouvelles de cette dernière puisqu’elle semblerait être partie chez elle à l’autre bout du monde. T’avais failli replonger à cause de ça, à cause de tes conneries. Mais au final, tu avais finalement essayé de maintenir le cap pour cet enfant, pour ton fils si innocent qui ne méritait pas que tu te mettes à l’envers et que tu mettes en péril ta sobriété. « Merci, Frej’ » dis-tu alors affalé sur elle, un sourire sur les lèvres. « T’es la seule personne avec qui j’suis capable de faire ça » ajoutas-tu en la regardant dans les yeux. C’est sûr que c’est pas avec Effy que tu aurai élevé un enfant, ça aurait été mauvais pour vous comme pour l’enfant. « Je t’aime » dis-tu simplement, honnêtement. Non pas amoureusement, loin de là, juste tu l’aimes, comme la mère de ton fils, comme l’une de tes meilleures amies, comme ton bras droit. Voilà comment tu l’aimes.