My mistakes are still breeding + Percy

Après deux jours à comater, dur de trouver le sommeil. Il se sentait pourtant vidé de toute énergie, Kay, mais c’est comme si son corps entier se mettait en alerte à chaque instant. Depuis son réveil, il n’avait pas eu le temps d’être trop seul, entre Alexis, les infirmières et le médecin, tout le monde s’était enchaîné dans cette chambre. Au départ du médecin, le jeune anglais avait soufflé, espérant enfin retourner dans un peu dans les bras de morphée. Son corps semblait en avoir décidé autrement puisque le voilà en train de fixer le plafond, incapable de fermer l’oeil. Il n’avait qu’une envie, s’échapper de cette chambre d'hôpital, mais il avait bien fait une croix là-dessus après en avoir discuté avec le médecin. Tout ce qu’il pouvait donc faire c’est se complaire dans sa honte, tentant toujours de remettre en place les évènements qui avaient précédés son évanouissement. C’est un peu comme si son cerveau lui faisait un gros doigt d’honneur, l’empêchant de se souvenir de quoi que ce soit. Heureusement pour lui, la série des visites n’était pas terminée. Il s’attendait à voir son frère, Alexis l’avait prévenu qu’il allait passer. Il aurait juste voulu se reposer un peu avant que ce dernier ne rentre dans la chambre pour découvrir sa tête déconfite. “Hey bro’.” Dit-il alors que son grand frère passait la porte de la chambre. “Les lits ici semblaient plus confortable que ton canapé.” Sans trop savoir à quelle sauce il allait se faire manger, le jeune Armstrong tentait de détendre l’atmosphère.

T’avais longtemps tourné et viré dans cette chambre d’hôpital avant que Kay se réveille. T’avais ressassé beaucoup de choses, t’avais culpabilisé beaucoup aussi. La présence d’Alexis, celle de Tahlia qui était passé aussi, ça t’apaisait un peu. T’étais au travail quand Alexis t’avais prévenu du réveil de ton petit frère. Alors t’avais tout plaqué au Wojna’s, demandant à Oskar de fermer le bar avant de grimper sur ta moto pour rejoindre l’hôpital. Après quelques minutes, tu te retrouvais là-bas. Tu inspirais un grand coup avant d’entrer dans l’établissement. Et tu avais fais la même chose avant de rentrer dans la chambre. La voix de Kay venait te réchauffer le coeur, ça faisait tellement plaisir de l’entendre. T’affichais un sourire, un demi-sourire. Parce que bon, il venait quand même de faire une overdose et il blaguait sur le confort de l’hôpital. « Salut la belle aux bois dormants » dis-tu avec un sourire en coin. Tu posais ton casque sur la table à côté de la porte et tu t’approchais du lit de ton frère. T’avais eu tellement peur de le perdre, tellement peur de te dire que tu ne le verrai plus jamais. C’était horrible comme sentiment. Kay c’est plus qu’un frère, c’est toi qui a passé ton temps à l’élever alors que t’étais toi aussi un enfant. Donc, un lien plus que fraternel. Tu t’asseyais sur le siège à coté de son lit. « Ça reste à prouver ça, j’y crois pas une seconde » dis-tu dans un léger éclat de rire. Tu reprenais un peu de sérieux et tu lui faisais un signe de la tête. « Comment tu t’sens ? » demandas-tu simplement.

C’est en voyant le regard d’Alexis quand il s’était réveillé que Kay avait compris l’impact de ses actes sur son entourage. Les inquiéter, c’était la dernière chose qu’il voulait, c’est pour ça qu’il avait repoussé son ex comme il le pouvait. Son ex. Rien que ça, ça le tuait de l’intérieur. Le vide qui s’était créer en lui depuis la rupture s’agrandissait toujours un peu plus alors qu’il réfléchissait à ses actes. Mais Alexis n’était pas la seule impactée dans cette histoire. Même si Percy le suivait dans un ton léger, il se doutait bien de l’inquiétude de son grand frère. Il blaguait, Kay, dans le seul but de détendre un peu l’atmosphère. “J’y suis si bien que j’ai qu’une envie c’est d’en sortir.” Précisa-t-il en riant. L’hôpital ce n’est pas l’endroit le plus fun du monde. C’était même une certaine angoisse qui s’emparait du Britannique à chaque seconde de plus qu’il passait dans cet endroit. Rien à voir avec la maison de Percy, c’est évident. “Je suis un peu pâteux… Comme un gars qui a dormi 2 jours.” Annonça-t-il bien sincèrement. Il restait très factuel, pas certain d’avoir envie d’entrer dans le vif du sujet. Percy allait s’attendre à des réponses, c’est certain, mais Kay essayait de grappiller toutes les secondes possibles. “J’ai pas mal de courbatures aussi, le médecin m’a dit que c’était à cause des convulsions, ça devrait passer dans quelques jours.” Ajouta-t-il en grimaçant. Ce n’est pas ce genre de détail qui allait réussir à le rassurer, mais ils avaient bien passé ce cap. “En-tout-cas, j’attends juste un dernier check-up et je devrais pouvoir sortir.” Lui annonça-t-il. En fait-tout ce que les médecins attendaient, c’est qu’il se réveille. Après quoi, si tous les signaux étaient bons, il pouvait repartir dans la nature.

Entrer dans cette chambre d’hôpital, ça te déchirait le coeur. Ça te déchirait tellement le coeur de te dire que tu n’avais pas su voir la sonnette d’alarme tirée par ton petit frère. En plus d’être ton frère, c’était pour toi une des personnes les plus importantes dans ta vie, celle que tu chérissais le plus, avec ton autre frère. Mais avec Kay, c’était spécial. T’avais passé ton enfance et ton adolescence à l’éduquer. Et tu te sentais coupable de son overdose. T’avais pas été là pour lui quand il en avait besoin. Tu t’asseyais sur le fauteuil à côté de son lit et tu riais à sa phrase, un rire nerveux, un rire jaune. « Etonnant ! » dis-tu dans ton éclat de rire. Tu commençais à mettre tes doigts dans ta bouche, ronger tes ongles et tes cuticules, un réflexe de quand tu es nerveux. Il était pâteux, pas choquant après avoir passé deux jours à dormir après une overdose. Tu hochais simplement la tête, sans rien dire, parce que t’avais qu’une envie c’était hurler. Sur toi, sur lui, tu sais même plus sur qui t’as besoin de te défouler. Les détails des comptes-rendus des médecins te rendaient fou mais ses mots aussi. Alors tu ne réagissais toujours pas, seulement en hochant la tête. Jusque’à ce qu’il te dise qu’il attendait le retour des médecins pour qu’il puisse sortir. Tu te redressais sur le fauteuil, tu sortais tes doigts de ta bouche avant de parler. « J’peux te dire que j’vais garder un oeil peut-être un peu trop insistant sur toi, Kay » dis-tu en le pointant du doigt. C’était pas une menace, ou peut-être que si. Mais tu t’étais fais tellement de soucis que tu comptais bien le garder à l’oeil.

Ça lui faisait du bien à Kay de voir son frère à ses côtés. Vu comment ça s’était terminé avec Alexis, il était bien content d’avoir la présence rassurante de son grand frère avec lui. Malgré tout ce qui s’était passé ces derniers jours, le jeune Armstrong tentait de garder un ton un peu désinvolte pour que l’ambiance ne soit pas trop pesante, mais il pouvait lire l’inquiétude de son frère sur son visage. Tout ce qu’il avait à lui dire sur les médecins, c’était pas les détails les plus joyeux pourtant. “J’me doute ouais… J’suis désolé, Percy.” Dit-il en grimaçant. Jamais il n’avait voulu inquiéter son frère, c’était simplement un dommage collatéral. Il n’avait jamais vraiment parlé avec son frère de ses consommations, des dérives et surtout, il n’avait jamais vraiment voulu évoquer le sujet de la mort de son meilleur ami. Pourtant, il l’avait connu, Percy, les deux petits cons ayant grandi ensemble, Percy avait été le témoin de cette amitié depuis le début. Si Kay n’avait jamais vraiment voulu évoquer son décès et par conséquent la vraie raison de sa fuite de l'Angleterre, c’est précisément parce qu’au fond de lui résidait une certaine peur de subir le même sort. En se réveillant dans ce lit d’hôpital, c’était presque une prise de conscience pour le jeune Anglais qui voyait à quel point il était passé proche. “J’ai besoin d’aide Percy…” Murmura-t-il en baissant le regard. Kay n’a jamais été du genre à prendre les choses au sérieux, surtout pas devant son frère, préférant lui laisser à lui le rôle du mec sérieux, mais là, ce n’était plus vraiment le moment de rire. “Je peux plus continuer comme ça.” Ajouta-t-il en grimaçant. Les mots des médecins commençaient à faire leur chemin dans son crâne et la possibilité de se faire aider allait de pair.

T’étais vraiment inquiet quant à l’état de Kay. Et ça t’avait fait peur, de savoir qu’il était dans le comas à l’hôpital. T’avais bien eu l’impression que ça n’allait pas mais pas à ce point et tu t’en voulais de ne pas avoir été là pour lui. Quand tu entendais les excuses de ton petit frère, ton coeur se serrait. Un instant, t’avais ce regard compatissant de grand frère, le regards inquiet mais heureux qu’il soit encore là. « Ça va » murmuras-tu simplement en posant brièvement ta main sur la sienne. Il était pas bien, t’étais convaincu que quelque chose n’allait vraiment pas mais tu ne savais pas quoi puisqu’il ne t’avait pas confié quoi que ce soit, mis à part la fin de sa relation avec Alexis. T’avais juste envie qu’il se reprenne et tu serais là pour lui, dans toutes les étapes qu’il allait devoir suivre. C’était un appel à l’aide qu’il te faisait, tu sentais la détresse dans ta voix et ça te serrait le coeur et encore plus. Tu t’approchais du lit avec ton siège et cette fois, tu agrippais sa main dans la sienne. « Alors tu vas recevoir de l’aide, j’vais tout faire pour que t’ailles mieux » dis-tu avec un sourire bienveillant. « C’était un électrochoc, t’as besoin qu’on prenne soin de toi. Tu vas revenir à la maison et tu vas suivre un programme pour que ça aille mieux, deal ? » proposas-tu à ton petit frère, en soutenant son regard. Tu comptais bien pas le lâcher des yeux. T’avais pas besoin qu’il te demande de l’aide, dans tous les cas tu l’aurais fais quand même.

Ce n’était pas le plus évident de se réveiller dans un lit d’hôpital, encore dans le gaz et face à son ex qu’on doit repousser une fois de plus. Ce n’était pas plus évident d’avoir son frère inquiet en face de soi quelques heures plus tard. Le pire dans tout ça, c’était sûrement d’avouer avoir besoin d’aide. Ça lui prenait tout ce qu’il avait, mais c’était plus que nécessaire. Il était suffisamment bien placé pour savoir ce que ça pouvait faire à l’entourage et à quel point il n’était pas passé loin de la catastrophe. Continuer de plus belle aurait été complètement égoïste et il le savait. “Deal.” Accepta-t-il en hochant positivement de la tête, un fin sourire désolé sur le visage. “Le médecin m’a parlé d’institut spécialisé… Je…” Il bafouillait, pas certain de savoir comment choisir ses mots. Ça prenait tellement d’énergie de mettre son ego de côté pour demander de l’aide à son frère, qu’il allait avoir besoin de temps. “J’ai fait le con… Enfin, je fais le con depuis trop longtemps maintenant.” Précisa-t-il en grimaçant. C’était loin d’être facile à admettre. Avec Percy, il n’avait jamais trop montré ce côté de lui. Après tout, l’ainé était parti pour l'Australie avant que Kay ne commence vraiment ses frasques avec les substances et lorsqu’il avait débarqué à Bowen c’était dans l’optique de se calmer. “J’ai essayé de… J’ai cru que je pourrais gérer ça seul, mais c’est… J’arrive pas. Faut que je me rende à l’évidence. J’ai vraiment pas envie de te demander ça, j’aimerais mieux pouvoir le faire moi-même, mais je suis à sec et je ne sais pas si je pourrais vraiment me payer ce genre d’établissement…” Dit-il en régurgitant. Il n’osait même pas regarder son frère dans les yeux. Il rigolait souvent de se faire entretenir par ses frères, Kay, mais là, c’était bien différent. Se retrouver à demander une aide financière pour se sortir de ses propres addictions, c’était un vrai coup à l’ego.

T’avais eu peur, très peur. Attendre que ton frère se réveille de son coma, c’était surement la pire chose qui pouvait t’arriver. Mais tu étais là, prêt à l’attendre, prêt à l’aider surtout. T’avais besoin qu’il s’en sorte et t’avais envie de l’aider pour ça. Alors une fois réveillé, vous rentriez dans le vif du sujet, rapidement. Mais le jeune homme se confiait, plus que d’habitude. Il était dans une impasse et il avait besoin d’une épaule. Evidemment, tu allais lui tendre la main pour qu’il puisse être sobre, et qu’il arrête les bêtises. Tu le laissais parler, tu le laissais vider son sac. Non seulement Kay avait besoin d’aide mais aussi d’argent pour financer le centre de désintoxication. Et que le jeune Armstrong te demande de l’aide là-dessus, ça te touchait. Il était toujours le premier à profiter de ses frères mais là, c’était différent. Il y avait comme une honte à te demander de l’aider. Avec un petit sourire, tu lui répondais. « Ne t’en fais pas pour l’argent, pour payer ce genre d’institut. Je t’aiderai, quoi qu’il en coute. Même si ça doit me mettre sur la paille, je donnerai jusqu’à mon dernier centime » dis-tu avec un sourire bienveillant sur tes lèvres. Il était en détresse, et ça te tuait de le voir comme ça. « Tu vas t’en sortir, Kay, j’te le promet » soufflas-tu ensuite en posant ta main sur la sienne. Tu assurais ses arrières, tu étais là pour lui et tu voulais qu’il le sache.

Il se sentait mal, Kay, de devoir demander de l’aide comme ça. Même s’il avait été assisté une bonne partie de sa vie, c’était son ego qui prenait le dessus à ce moment même. Il avait construit sa vie d’adulte sur un certain sentiment d'invincibilité, comme s’il pouvait tout faire sans que rien ne le touche. Là, force est de constater qu’il était loin d’être invincible et qu’il était même passé tout proche de la fin. Une première base de solution, dans ce cas, c’était un centre de désintoxication. Sauf que ce genre de chose, ça demande des finances qu’il n’avait pas. Forcément, quand on passe son temps libre à acheter des conneries pour se mettre la tête à l’envers, des conneries bien cher en plus, ça ne laisse plus beaucoup de côté pour aller mieux. “Merci Percy… Mais je te rembourserais tout, je te promets.” Dit-il à son grand frère en lui offrant un sourire désolé. Il le mettait déjà dans une situation compliquée, alors en plus devoir lui demander ça, ça lui faisait mal. “Et je vais tout faire pour aller mieux, je te le promets aussi.” Ces mots, ils voulaient dire beaucoup sur les intentions du petit dernier. Kay, ce n'est pas du genre à faire des promesses en l’air. Parfois, il n’est pas stable et il fait de la merde, mais il se connaît suffisamment pour ne jamais rien promettre. Dès qu’il promet quelque chose, il essaye de s’y tenir au mieux qu’il peut. La pente allait être rude à remonter, mais bien entouré et avec la bonne mentalité, il ne doutait pas qu’il réussirait. “Et Percy… Est-ce que ça peut rester entre nous ?” Demanda-t-il en relevant un regard penaud vers son frère. Il n’avait pas plus envie que ça que leurs parents apprennent quoi que ce soit. La dernière chose qu’il souhaite, c’est de recevoir des appels inquiets de l’autre bout de la planète. “Je suis désolé de te mettre dans cette situation, mais… J’ai pas besoin d’autre gens que toi.” Annonça-t-il assez solennellement à son grand frère, voulant aussi par ces paroles lui faire comprendre combien il était important pour lui.

Tu voyais bien qu’il n’osait pas demander de l’aide. Mais tu l’aurait fait, quoi qu’il en coute, quoi qu’il arrive. Tu ne pouvais pas le laisser comme ça, galérer. Non, c’était ton rôle de frère que de l’aider. Kay avait besoin de toi et tu te devais de l’aider. Tu riais doucement quand il disait qu’il allait te rembourser. « J’te demanderai pas de me rembourser, Kay, jamais de la vie » soufflas-tu avec un mince sourire sur les lèvres. Puis tu reprenais doucement. « J’veux juste que t’ailles mieux, que tu te sentes mieux et si j’dois donner toutes mes économies pour ça, j’le ferai sans cligner des yeux » ajoutas-tu avec un sourire en coin. Tu ferais tout pour ton petit frère, et même s’il le sait déjà, tu voulais lui rappeler. T’es là dans les bons comme dans les mauvais moments. Tu t’étais rapproché un peu de son lit, voulant être sentir près de ton frère. De toute façon, t’allais pas le laisser comme ça, seul. Tu voulais lui montrer que tu étais là. Il te demandait ensuite si ça pouvait rester entre vous. Tu attrapais la main de ton frère et tu souriais. « Promis, ça reste entre nous » dis-tu avec un sourire. Tu étais triste au fond de toi, parce que le voir allongé là, dans ce lit d’hôpital, ça te faisait pas du bien. Mais bon, c’était le moment qu’il avait fallu pour que les cloches sonnent dans sa tête et qu’il réalise qu’il était au bout. « On fera ça ensemble, tous les deux, juste nous » dis-tu en posant ta deuxième main sur la sienne.