Only you can set my heart on fire (ciàlia)

Sa rupture avec Percy remontait à quelques semaines, maintenant. Quelques semaines nécessaires à Tahlia pour tourner une page qui avait compté pour elle. Quelques semaines durant lesquelles elle n'avait pas informé Ciàran de son récent célibat. Bien sûr, ils avaient continué à se parler, parce qu'elle ne pouvait se passer de lui, de ses messages, de ses nouvelles. Parce qu'elle voulait rattraper les trois années passées sans lui. Mais elle ne s'était pas sentie disponible pour autant. Du moins, jusqu'à ce fameux message où elle lui avait annoncé sa rupture, message qui avait donné suite à un rendez-vous, le soir même, au Elm Street. Il était temps de mettre les choses au clair, de voir ce que cette rupture engendrait désormais pour eux. Evidemment, ils s'étaient cherchés, s'étaient taquinés, s'étaient lancés quelques sous-entendus, mais le amore de Ciàran qui avait conclu leur conversation laissait remonter toute la profondeur de leur relation. C'était donc entre appréhension (parce que Tahlia flirtait toujours avec ses insécurités) et excitation qu'elle avait retourné son dressing. Elle avait opté pour un look casual chic, avec un caraco en satin noir laissant deviner la lisière de sa poitrine, un pantalon slim et une veste cintrée qu'elle gardait en main, la température nocturne étant encore assez haute. Evidemment, cela l'avait mise en retard ! Alors, elle laissa sa chevelure brune, légèrement ondulée, en cascade sur ses épaules, mit un peu de maquillage et enfila en trombe ses escarpins avant de prendre la route du Elm. A peine entrée dans l'établissement, ses yeux verts se posèrent instinctivement sur cette silhouette familière. Ciàran était là, au comptoir, comme il l'avait dit. Juste en le voyant là, elle sentit un poids se délester de ses épaules, elle sentit ses questionnements s'envoler au profit de son cœur qui s'emballait. Elle s'avança jusqu'à lui, tout sourire, se planta à ses côtés et entama la conversation, charmeuse :  « Vous attendez quelqu'un ? »

Il est difficile pour toi de savoir comment appréhender ce rendez-vous avec Tahlia. Difficile de savoir où vous en êtes à présent qu'elle t'a avoué avoir rompu avec Percy. Tu sais pertinemment que vos retrouvailles sont au coeur de sa rupture mais, pour autant, tu ne sais pas réellement ce que ça veut dire pour vous. C'est sans doute ce soir que tout va se jouer - ou presque. C'est sans doute ce soir que les choses vont s'éclaircir pour l'un comme pour l'autre. Une chose dont tu es certain, néanmoins, c'est que l'envie d'être avec elle ne fait que s'accroitre. Ces échanges de sms durant ces quelques semaines n'ont fait que renforcer cet amour que tu éprouves pour Tahlia. Un amour pur et sincère que tu n'as jamais connu ou même ressenti avant elle. Avec elle, tu as découvert bien plus de choses qu'en trente années de vie de célibataire. Tu as bien eu quelques histoires par-ci par-là mais rien de bien sérieux. Et rien qui te donne envie d'aller aussi loin qu'avec la brune. C'est donc à la fois impatient et légèrement perturbé que tu te rends au Elm, où vous vous êtes donnés rendez-vous. Tu es le premier arrivé alors tu te postes au bar, comme tu le lui as dit, ne tenant plus en place. Tout ce dont tu as envie, là, c'est de la voir se poster à tes côtés, sur ce tabouret haut. Heureusement, l'attente ne fut pas très longue. Alors que sa voix s'élève, tu sens un frisson te parcourir l'échine. Un sourire se dessine immédiatement au coin de tes lèvres. Une fois à ta hauteur, tu peux sentir le parfum de Tahlia qui te ramène doucement à la maison. C'est bon, c'est doux et c'est surtout rassurant. « Malheureusement oui... Une incroyable brune qui me fait tourner la tête. Vous la connaissez peut-être... » Souffles-tu, mystérieux. « Elle s'appelle Emma. » Finis-tu par ajouter avant de rire. S'il y a bien quelque chose que tu aimes faire, dans la vie, c'est la taquiner et entendre son rire. Un son qui te fait du bien à tous les niveaux. « Qu'est-ce que tu bois ? » Demandes-tu enfin, faisant signe au barman de s'approcher.

Jusqu'à présent, il n'y avait eu que des mots, des mots lourds de sens qui montraient que, trois ans plus tard, leur page n'avait pas été tournée. Maintenant, étaient-ils prêts à donner plus de sens à ces mots-là ? De les laisser devenir des actes ? Sa rupture avec Percy était un premier pas. A eux de voir s'il y allait en avoir, un deuxième, puis un troisième, pour que leurs chemins redeviennent une route commune. Mais malgré toutes les craintes, tous les doutes, toutes les questions, il y avait une certitude qui primait chez Tahlia : elle n'avait plus envie de perdre Ciàran. Durant trois ans, elle avait vécu en étant incomplète. A peine avait-il remis un pied à Bowen – et dans sa vie – qu'elle avait l'impression d'être en parfaite adéquation avec elle-même. Il avait ce pouvoir-là, Ciàran. Alors oui, peu importe ce qu'ils allaient devenir, elle lui laissait une place dans sa vie. Arrivée au bar, elle s'empressa de le rejoindre, tentant de faire abstraction de ce déchaînement d'émotions en elle. Il y avait cette chaleur qui l'envahissait, ce désir qui étreignait ses entrailles en le sentant près d'elle, ces frissons en entendant sa voix et son accent si charmant, cette envie et besoin de sentir son regard sur elle. Bien sûr, elle fit son entrée, joueuse. Ce qu'elle aimait avec lui, c'était qu'il répondait aussitôt à son jeu. Elle arqua un sourcil quand il parla de cette brune incroyable, sachant totalement qu'il allait retourner la situation. Pas manqué. Tahlia éclata de rire alors qu'il évoqua une certaine Emma, rétorquant aussitôt : «Oh mais quelle coïncidence, c'est mon deuxième prénom ! » Non. Mais elle haussa les épaules, ajoutant : « Tant pis pour cette Emma. La place est prise. » Elle se hissa sur le tabouret, lui adressant un regard complice. Elle se tourna vers le barman qui approchait, après que Ciàran l'ait demandé. « Un mojito, s'il vous plaît. » Elle laissa Ciàran passer sa commande, avant de laisser le barman s'éloigner. Là, elle posa son regard sur le bel italien et reprit : « ça me fait du bien d'être là, ce soir, avec toi. » Surtout que c'était voulu et pas le fruit d'un hasard. « Même si je pense que tu dois te poser des questions, non ? » reprit-elle avec un sourire. Comme elle, sûrement.

C'est assez étonnant de réaliser que ce sont les mots qui détiennent votre relation, actuellement. Ces mots lourds de sens que vous avez mis du temps à vous dire mais qui, aujourd'hui, semblent si évidents. Tu l'aimes comme tu n'as jamais aimé et tu sais que ce sera comme ça jusqu'à ton dernier souffle. Seulement, tu n'as pas envie de bousculer les choses et de retomber dans certains vices, certains travers. Si votre relation s'est terminée c'est avant tout suite à la perte de votre enfant mais pas seulement. Cela a été l'obstacle de trop. Pourtant, tu as toujours pensé que vous étiez capables de tout surmonter, ensemble. Quand Tahlia se présente enfin, devant le tabouret voisin du tien, ton coeur s'emballe sans que tu ne puisses le contrôler. Avec ton self control légendaire, tu ne le montres pas mais elle crée un tourbillon d'émotions en toi qu'elle seule peut provoquer. « C'est quoi ton deuxième prénom, d'ailleurs ? » Demandes-tu en fronçant les sourcils, n'aimant pas tellement ignorer cette information. Soit tu l'as oublié soit tu ne l'as jamais su. Ce soir, cela va changer. Ce soir, tu as bien l'intention d'approfondir tout ce que tu as manqué de la brune. Tu souris lorsque Tahlia commande un mojito avant de commander une bière, pour changer de ton éternel whisky. Tu as envie d'être totalement lucide afin de ne pas manquer une seule miette de votre soirée. Et de marquer dans ta mémoire et ton esprit chaque mot, chaque sourire, chaque geste de l'australienne. « Ça me fait du bien aussi. » Réponds-tu pour faire écho à ses mots. Tu n'es jamais aussi bien qu'en sa compagnie, c'est une évidence. « Moi, me poser des questions ? Jamais. » Plaisantes-tu alors que ta tête en est remplie. Vos consommations arrivent rapidement alors tu marques une pause sur cette conversation afin de porter un toast. « A nous. » Fais-tu sans jamais détacher ton regard du sien tout en portant ton verre à tes lèvres et en buvant une gorgée de ta bière. « Oui, évidemment que je me pose des questions. Je me demande où tu en es, là-dedans. » Dis-tu en tapotant ses tempes doucement. « Je me demande ce dont tu as envie pour toi, pour nous, pour ton avenir. Ou encore si tu as des doutes à propos de moi. Un tas de choses, en fait. » Termines-tu par dire en riant légèrement.

Elle le voulait, lui. Elle le voulait dans sa vie, dans son quotidien, rattraper le temps perdu et traverser les années, avec l'italien dans son paysage. Bien sûr, elle ne voulait pas qu'ils foncent la tête baissée. Aller trop vite. Non. Ils avaient déjà fait cette erreur et cela ne leur avait pas réussi. Mais s'apprivoiser, prendre le temps de s'aimer, ça, oui, elle en était capable. Pour lui, plus que tout. Parce que même si les mots avaient parfois du mal à sortir de sa bouche, toute son âme criait après lui. Ses yeux le cherchaient sans cesse, ses lèvres s'étiraient en un sourire et son coeur s'affolait quand il était dans les parages. Ciàran Adreani avait décidément tant d'elle. Et pourtant, malgré tout cela, malgré les années à se tourner autour, à se sauter à la gorge, puis au cou, il y avait tant de choses qu'ils ne savaient pas l'un de l'autre. Comme ce deuxième prénom qu'il ne connaissait pas, tout comme elle ne connaissait pas le sien. « Erin. Et toi ? » Elle ne voyait pas cela comme un défaut de leur relation ou un manquement. Au contraire, elle voyait cela de manière positive. Cela signifiait qu'ils avaient encore tant à apprendre l'un de l'autre. Et qu'ils étaient prêts à les entendre. La nuance était là. Après avoir commandé et récupéré leurs commandes, elle leva son verre vers Ciàran. « A nous. » L'usage de ce pronom sonnait si naturellement à ses oreilles. Mais... parce qu'il y avait toujours un mais, l'un comme l'autre savaient qu'ils ne pouvaient rester en surface. Elle laissa Ciàran parler, lâchant un léger rire quand il demanda ce qu'il y avait, là, dans sa tête. « Une tempête ? » Elle le laissa terminer, comprenant qu'au fond, il était lui aussi assailli par toutes ces questions sur eux, sur leur avenir. Elle se permit néanmoins de le reprendre sur un point : « Avant toute chose, je n'ai pas de doutes à propos de toi. » Le contraire serait sûrement bien plus logique. C'était elle qui avait fait refait sa vie, qui n'était pas disponible, jusqu'à récemment. Ciàran, lui, avait été clair dès le début. « Aussi étrange que cela puisse paraître, je me sens incroyablement sereine par rapport à tout ce qu'il se passe dans ma tête. » Et c'était avec autant de sérénité qu'elle lui disait cela. « Il y a trois ans, je sais exactement où l'on s'est raté. Je pense qu'on était tombé amoureux de notre famille, avant même d'être amoureux de notre couple. » Sans doute parce que cette grossesse avait débarqué avant même qu'ils ne construisent réellement quelque chose. Et c'était cela qui avait causé tant de questionnements chez Tahlia. Elle ne s'était pas sentie à sa hauteur, même si Ciàran la mettait déjà sur un piédestal à l'époque. Ajoutez à l'équation sa douleur et cela avait donné cette fuite qu'elle regrettait tant. « Je l'ai regretté, tellement regretté. Parce qu'en dépit des semaines, des mois, des années qui avançaient, tu étais toujours là. » Elle tapota sa tempe, avec un sourire en coin. « Alors, te revoir là, à Bowen, c'est comme si on me donnait une deuxième chance. Et cette fois, je n'ai pas envie de la laisser passer. J'ai vu ce que c'était la vie sans toi et je peux t'assurer qu'elle est bien plus belle quand tu en fais partie. » Elle lui adressa un regard empreint de douceur avant de reprendre : « Si tu te demandes ce dont j'ai envie pour nous, c'est de profiter l'instant présent avec toi, de se laisser porter, de laisser notre avenir se construire au fil du temps. Avec nos défauts, nos qualités, nos erreurs aussi, mais ensemble. J'ai envie de te laisser enfin la place que tu mérites d'avoir. J'ai envie de croire en nous. » Son cœur sembla tellement plus léger après avoir dit tout cela. Tout simplement parce qu'elle exposait et acceptait ce qu'elle voulait tant. Maintenant, à voir si Ciàran était sur la même longueur d'ondes. « Et toi ? Tu en es où ? » Elle termina par une autre question qui lui brûlait les lèvres : « Tu as des doutes ? »

Tu pourrais te perdre durant des heures dans ce regard ou encore sur ces lèvres. Tu pourrais te perdre dans son corps et dans son coeur jusqu'à ta mort si Tahlia l'autorisait. Maintenant que vos retrouvailles ont eu lieu, après trois ans, et que les choses ont été dites, tu ne peux plus faire machine arrière. Tu n'entrevois que l'avenir à ses côtés. Dans ses bras. Tu veux être le seul à qui elle pense, le seul qu'elle désire et le seul avec qui elle rêve de construire un futur. Mais avant cela, vous avez encore beaucoup de choses à découvrir l'un de l'autre. A commencer par ce second prénom qu'elle t'apprend. « Noa. » Dis-tu à ton tour. Cela te fait bizarre de le prononcer. Il n'y a que ta mère qui t'appelait comme ça alors, quelque part, ça te fera toujours quelque chose de repenser à ce second prénom. Ce prénom hérité de ton grand-père. Tu te demandes si du côté de l'australienne c'est également un héritage familial ou non, d'ailleurs. Mais tu n'as pas le temps de creuser davantage que vos consommations se présentent à vous. Très vite, vous trinquez à vous, à cette nouvelle relation qui, tu l'espères, recommencera sur des bases solides. Tu feras tout ce qui est en ton pouvoir pour ça en tout cas. Car tu n'as plus aucune intention de laisser filer Tahlia. Tu ris à ses mots, hochant la tête pour confirmer. Une tempête, c'est peu dire. Rapidement, la brune continue sur sa lancée, affirmant qu'elle n'a aucun doute sur toi. C'est déjà rassurant car cela veut dire qu'à ce niveau-là, vous êtes sur la même longueur d'ondes. Tu décides de ne pas l'interrompre, buvant ses mots, te noyant dans son regard que tu décèles si sincère, si pur. Si Tahlia se sent plus légère après avoir déballé tout ça, de ton côté, c'est une explosion que tu ne peux expliquer qui s'immisce à travers ton corps, ta peau, tes veines. Chaque parcelle de toi la réclame comme jamais jusqu'ici. Tu ne savais pas être capable d'aimer autant. Avec Gabriel, c'est un amour différent. En ce qui concerne l'australienne, elle t'a prouvé que ton coeur n'était pas fait de pierres comme tu le pensais durant les trente premières années de ta vie. « Je pense que tu as raison, c'est ce qui nous a manqué. Apprendre à se découvrir, à s'aimer, à vivre comme un couple. Simplement. » Commences-tu par dire pour faire écho à ses mots. Des mots si justes et véritablement bien choisis. « Je n'ai pas de doutes sur toi et sur ce que je ressens. » Expliques-tu avant de reprendre assez rapidement. « J'en suis à un point où j'ai envie de tout connaitre de toi. J'ai envie de te (re)découvrir et qu'on se reconstruise ensemble. Je suis persuadé que les choses seront différentes entre nous deux mais en bien. » Vous avez changé, évolué, mûri. C'est peut-être ce qu'il fallait pour que vous puissiez vous retrouver. « Aussi attirante et irrésistible que tu sois, j'ai envie de prendre le temps. J'ai envie de te séduire, de profiter de l'un ou l'autre date comme si c'était le vrai premier date. J'ai envie de te voir dans la séduction, aussi. De sentir ton désir qui finirait par être tangible tellement tu aurais envie de moi. Tu sentirais le mien, assurément. Si je n'avais pas un très bon self control, je t'aurais déjà mise nue sur ce bar pour te faire l'amour. » Termines-tu par dire, le regard sombre, intense et empreint de désir. « J'ai envie de tout quand ça te concerne. Même les choses les plus cuculs que je déteste en temps normal. » Tu ris en disant ces quelques mots. Tahlia fait vraiment ressortir le meilleur de toi.

HJ:

« Noa ? » répéta-t-elle, heureuse d'en apprendre encore plus sur lui. « C'est un beau prénom. » Il y avait peut-être toute une histoire derrière celui-là, mais ils allaient avoir tout le temps de le savoir. Toute une vie, peut-être. Cette première soirée risquait déjà de les aiguiller sur la suite de leur relation. Il y avait des choses à dire. Tant de choses qu'elle voulait lui avouer, lui faire comprendre. Elle savait que ses mots ne pourraient jamais autant refléter ce qu'elle ressentait au fond d'elle. Ce qu'elle vivait avec Ciàran, ce qu'elle éprouvait pour lui, c'était si fort que cela en était indéfinissable. C'était se trouver à la fois dans une tempête et être dans l'oeil du cyclone. C'était des divergences qui, finalement, devenaient complémentaires. C'était une envie de l'aimer tendrement et de le désirer passionnément. C'était l'envie d'admirer ses qualités et d'apprécier ses défauts. C'était l'accepter, lui, dans sa globalité. C'était tomber amoureuse de lui, chaque jour un peu plus. Mais elle  tenta de se lancer, d'expliquer au mieux ce qu'elle avait sur le cœur. Commencer par ce qu'ils avaient vécu, cela faisait toujours mal. Parce qu'il y avait eu le deuil de leur enfant qui avait entraîné celui de leur couple en construction. Elle ne regrettait pas d'avoir tenté l'expérience de cette grossesse. Elle savait que ce bébé avait été aimé, de toutes leur forces. Mais ils n'avaient pas pris le temps de s'aimer, eux deux. La vie leur donnait la possibilité de remédier à cela et elle tenta de le lui faire comprendre, au travers de ses paroles qui allégèrent doucement son cœur. Il savait ce qu'elle voulait. Maintenant, à voir ce qu'il voulait, lui. Elle fut soulager d'apprendre qu'il n'avait pas de doutes envers elle. S'il y en avait eu, elle était prête à tout pour les effacer. Elle se redécouvrait une force d'aimer et de se battre pour cet amour qu'elle n'avait plus depuis bien longtemps. Elle hocha doucement la tête quand il continua, approuvant totalement ce qu'il disait : « Je le pense aussi. On a gagné en maturité. » Ils savaient ce qu'ils devaient faire et ne plus faire. Ils s'étaient peut-être assagis, même si sur ce point-là, elle savait qu'ils avaient encore le moyen de se faire tourner la tête.  Ciàran, d'ailleurs, le démontra un peu avec les projets qu'il avait pour eux.  Les mots de l'italien causèrent un frisson qui descendit le long de sa colonne vertébrale. C'était tellement sexy quand il disait cela. « J'ai envie de dire que là, maintenant, ton self-control est tellement frustrant. Et étrangement plaisant. » Elle le laissa terminer, le bouffant du regard, esquissant un rire à ses mots. « Même les dîners aux chandelles et les pétales de roses ? » demanda-t-elle, taquine. Elle se tourna de façon à être face à lui, reprenant : « Je suis partante pour tout ce que tu dis. Prendre notre temps ne peut qu'être une bonne chose pour nous. J'ai hâte de découvrir tout de toi. J'ai hâte que tu saches tout de moi. » Elle se rapprocha de lui et baissa la voix : « J'ai hâte de te séduire... » Elle amena ses lèvres près de son oreille et murmura : «... je veux que tu voies tout le désir que j'ai déjà pour toi, qu'on résiste jusqu'à ne plus pouvoir. Je veux t'embrasser, te serrer contre moi, te faire l'amour. T'aimer comme il se doit. » Ses yeux virèrent vers ses lèvres qu'elle observa un instant, leurs souffles se mêlant, son cœur s'affolant. Puis elle reprit un peu de distance, l'oeil brillant. « Oui, je veux tout ça.  Ça vaut le coup d'attendre. » Elle but une gorgée de son mojito, pour rassembler ses pensées après ce flux d'émotions. Elle se découvrait aussi un self-control. « ça veut dire qu'on est en date, ce soir ? »

Tu esquisses un bref sourire en l'entendant répéter ton second prénom, hochant la tête par la même occasion. « C'est le prénom de mon grand-père paternel. C'est un peu une tradition dans la famille, de donner le prénom du grand-père paternel comme second prénom à son enfant. » Peut-être qu'un jour vous aurez la chance de donner le prénom de ton père à l'un de vos enfants si la vie en décide ainsi pour vous. Vous avez perdu un enfant et ça a tellement chamboulé votre couple que vous avez fini par vous éloigner. Mais aujourd'hui tu sais que c'était pour mieux vous retrouver. Aujourd'hui, tu sais que vous en êtes ressortis plus forts, plus sûrs, plus amoureux encore. Tu ne pensais pas pouvoir l'aimer davantage mais Tahlia te prouve le contraire chaque jour. Tout ce que tu désires c'est passer le restant de tes jours à la découvrir. Découvrir toutes ces choses que tu ignores à propos de son enfance, son adolescence, sa famille. Découvrir à quel point elle s'épanouit dans son rôle de mère. Découvrir à quel point elle peut être séductrice. Découvrir son sourire au lever du matin. Découvrir son audace lorsque tu la pousseras dans ses retranchements pour qu'elle se sente plus vivante que jamais. Découvrir tout ce qu'elle est capable d'accomplir sans même s'en rendre compte. Découvrir à quel point elle t'aime et à quel point tu ne la mérites pas. Découvrir Tahlia à cent pour cent, tout simplement. Tu es prêt pour tout ça, littéralement. Tu es également prêt à la redécouvrir physiquement mais pas tout de suite. Tu ressens le besoin de faire monter la tension, de la désirer comme tu ne l'as jamais désirée auparavant. Tu sens que ce sera bon, que ce sera fort. Tu sens que c'est ce qu'elle veut, elle aussi. Rapidement, la brune te le confirme de par son regard mais surtout de par ses mots. « La frustration a du bon. » Réponds-tu avec un sourire lascif au coin des lèvres. Surtout lorsqu'il s'agit de frustration sexuelle. « Mmmh, je n'irais pas jusque-là. » Rétorques-tu en prenant un air faussement dégoûté. « Sauf si c'est ce que tu veux. » Tu es prêt à te plier en quatre pour elle mais tu ne penses pas que ce soit ce qu'elle recherche. Tahlia n'a jamais voulu te changer, que du contraire. Elle n'a fait que te faire grandir. Elle t'a aidé à apprendre à mieux te connaitre et à découvrir des facettes de ta personnalité que tu ne soupçonnais même pas. Lorsque la jeune femme se rapproche et susurre quelques mots à ton oreille, tu ne peux t'empêcher de poser une main sur ses hanches, ayant besoin de la sentir. De toucher sa peau. Tu ne vas pas mentir, lui résister risque d'être bien compliqué. Néanmoins, tu es joueur et tu détestes perdre. Tout ce que tu veux, c'est qu'elle craque d'abord. Ses mots ne te laissent clairement pas indifférent et il est plutôt difficile de cacher ta déstabilisation et ton désir. « Ça vaut le coup d'attendre. » Parviens-tu finalement à dire tout en secouant la tête pour rassembler tes idées. « Je suis heureux qu'on soit sur la même longueur d'ondes et qu'on veuille absolument les mêmes choses. » Vous n'avez pas toujours été accordé et ça n'a pas toujours été tout rose entre vous. Mais aujourd'hui, vous pouvez dire que vous filez tout droit vers une relation bien plus saine et bien plus stable qu'auparavant. « Si on était en date, je t'emmènerais danser... » Souffles-tu en tournant la tête vers elle, le regard brillant. Sans réfléchir, tu termines ta bière en une gorgée avant de lui tendre la main. « Alors, tu viens ? » Tu ne te souviens pas avoir déjà dansé avec Tahlia et elle doit ignorer que tu aimes ça. C'est sûrement une partie de tes gênes qui refait surface. Ta mère adorait danser et tes parents ont fait pas mal de danse de salon. Toi, tu aimes ça, mais pas avec n'importe qui.

"Gabriel a donc le prénom de ton père ?" Ciàran lui avait confié, un jour, qu'il n'y avait pas vraiment eu de grand débat concernant le prénom de son fils, celui-ci étant arrivé de manière inattendue. Elle espérait qu'il ait, au moins, eu l'opportunité de perpétuer la tradition familiale. Cela aurait probablement été le cas, pour eux, s'ils étaient allés au bout de cette grossesse. C'était un enfant qu'ils avaient fait à deux. Elle aurait été plus que ravie que cet enfant ait un héritage de sa famille italienne. Mais pour eux, l'histoire n'avait pas été aussi belle et cela s'était terminé par l'échec de leur couple. Heureusement, cela n'avait pas sonné la fin de leur amour. Au contraire, l'expérience de la séparation, le manque de l'autre - ajouté à quelques années de maturité - faisaient qu'ils abordaient leur histoire avec bien plus de stabilité. Se rendaient-ils compte de la chance qu'ils avaient, d'avoir un tel coup de pouce du destin ? Sûrement. Ils étaient prêts. Prêts à se redécouvrir, à se connaître sur le bout des doigts, à se faire grandir mutuellement. Prêts à s'aimer dans leur globalité. Et c'était beau de l'entendre de la bouche de l'un, comme de l'autre. Il y avait aussi l'aspect physique qui entrait en jeu. Depuis le premier jour, le désir entre eux était palpable. Il y avait ce petit truc qui avait fait qu'ils s'étaient longuement tournés autour, parfois éloignés, sans réussir à vraiment se séparer. Quand ils avaient pu céder à la tentation, cela avait été le nirvana. Elle se rappelait du contact de ses doigts, de ses lèvres sur sa peau, de son corps contre le sien, de ses baisers, de ses étreintes. De tout. Comme si c'était hier. Alors, l'attente ne pouvait qu'être bonne pour eux. Ils l'avaient déjà connue, ce ne serait qu'un doux rappel de leurs débuts. Tandis qu'elle le taquinait sur les trucs cuculs qu'il détestait, elle rit à sa remarque : "Bah mince, j'allais faire appel au violoniste pour l'ambiance musicale." Son regard, plein de malice, se fit plus doux en entendant la suite de ses mots. Elle secoua négativement la tête, en répondant aussitôt : "Non, ce n'est pas ce que je veux. Je veux des trucs où tu es bien, où tu es toi, tout simplement." Pour Tahlia, le romantisme était dans ces moments où l'autre se dévoilait, se transcendait, tout en impliquant sa moitié. Pas dans les bouquets, les dîners, les cadeaux à tout va. Sans doute qu'au cours de leur relation, ils allaient faire des trucs cuculs, mais il fallait que ce soit voulu et assumé.Très vite, l'atmosphère changea, se chargeant de cette électricité qu'ils connaissaient bien. Tahlia en joua en se rapprochant, en lui murmurant à l'oreille tout ce qu'elle imaginait avec lui. BIen sûr qu'ils jouaient avec le feu, mais cette fois, il n'y avait rien de dangereux, si ce n'était craquer. Résister, ça allait être dur, surtout quand leurs corps réagissaient au moindre contact de l'autre. Mais ils étaient aussi joueurs (et fiers) pour laisser l'attente traîner, jusqu'au moment délicieux où ils se retrouveront pleinement. Un sourire se dessina sur ses lèvres quand elle rétablit de la distance, Ciàran affirmant que oui, cela valait le coup d'attendre. "On verra qui craquera en premier." Parce qu'elle savait que cela allait devenir un jeu. Pour cela, Ciàran était son meilleur partenaire. Afin de clore le temps des confidences, elle lui demanda si cette soirée équivalait à un premier date. La réponse de l'italien l'intrigua. "Danser ?" Encore un point de lui qu'elle découvrait. Et alors qu'elle s'attendait à une simple réponse à sa question, elle arqua un sourcil en le voyant boire sa bière d'une traite. Il avait tellement envie que la soirée se termine ? Non, rien de tout cela ! La main tendue, l'invitation qu'il lui fit l'enchanta aussitôt. Elle prit son mojito, la paille entre les lèvres afin de boire une longue gorgée - pas d'une traite, parce qu'elle était clairement une petite joueuse à côté de lui - et s'empressa de sauter de son tabouret, attrapant sa main tendue. "Je te suis !" dit-elle, enjouée. Les consommations réglées, elle emboîta le pas du brun, curieuse : "Tu m'emmènes où ?" Etait-il plutôt danse en boîte ou quelque chose de plus raffiné ? Peu importe, elle le suivrait n'importe où. "Alors, comme ça, tu aimes danser ? Enfin, je me doutais un peu que tu savais bouger puisque j'ai pu le voir de mes propres yeux, la dernière fois au bar de la plage..." Une pensée pour sa crise de jalousie et la pauvre jeune femme laissée sur le carreau par Ciàran. "... mais là, j'apprends quelque chose d'intéressant !" Et qu'elle voulait creuser, bien sûr !

Tu secoues la tête à la négative a propos de Gabriel. C'est malheureusement une tradition que tu n'as pu perpétuer avec sa mère, la situation étant des plus inattendues. « Non, sa mère n'a pas voulu et d'un côté, moi non plus. Je n'ai jamais pensé que j'allais avoir un enfant mais lorsque ça a été le cas, je n'ai pas senti que c'était le bon moment pour donner le prénom de mon père à mon fils. Je n'aurai peut-être jamais l'occasion de le faire mais vu tout l'amour que mes parents se portaient, ça n'aurait pas été juste de donner le prénom de mon père alors que Gabriel était juste le fruit d'un accident. » Tu soupires. « C'est horriblement dit. » Ajoutes-tu en te rendant compte de tes dires. Tu n'as jamais regretté ton fils, pas une seule seconde. Mais il faut être lucide sur son arrivée sur Terre. Continuant les confidences, les aveux, les attentes vis-à-vis de votre relation, tu avoues à Tahlia que tu es prêt à tout pour elle et pour cette nouvelle histoire que vous construisez tous les deux. Enfin, à presque tout. Tu n'es pas de nature romantique et si la brune rêve d'un diner aux chandelles sur la plage, concocté par tes soins, tu t'y sens un peu réticent. Ou pas des masses motivé en tout cas. Heureusement, Tahlia te connaissant par coeur, elle ne cherche pas à te faire faire des choses que tu ne veux pas. Elle attend juste que tu lui offres tout ce que tu peux lui offrir et c'est évidemment réciproque. Tu souris plus largement à sa remarque à propos du violoniste. « Je n'ai jamais été autant moi-même qu'en ta présence. » Avoues-tu le plus sincèrement du monde. En règle générale, tu as cette énorme carapace qui te caractérise. Tu es très fermé sur tes sentiments, tes pensées, ta manière d'être. Mais avec Tahlia, tu n'as pas peur de te laisser aller et d'être honnête sur ce que tu ressens. Elle t'élève vers le haut de la meilleure des manières. Elle te rend meilleur. Tu ne vas pas dire qu'elle fait de toi une bonne personne mais elle y tend en tout cas. Dans la mesure du possible. Après ce petit point confidence, l'atmosphère devient bien plus électrique entre vous. L'australienne a le don de te titiller, de réveiller ce désir ardent qui ne brûle que pour elle. Seulement, vous vous êtes promis de prendre le temps et vous êtes accordés pour dire que l'attente rendra les choses encore meilleures. Tu n'en doutes pas une seule seconde, seulement, tout ton corps a envie de la toucher. Tu te satisfais d'une main sur ses hanches pour l'instant alors que Tahlia rompt assez rapidement ce rapprochement. « Toi. » Finis-tu par dire, un sourire au coin des lèvres, à propos de celui qui craquera le premier. C'est ce que tu espères mais tu n'en es pas si sûr. Tu connais très bien le tempérament joueur de la jeune femme. Comme elle connait le tien. A ce propos, tu es piqué par une montée d'adrénaline et en profites pour lui proposer de l'emmener danser. Tu termines rapidement ta bière, paies les consommations et laisses le temps à Tahlia de finir son mojito avant de l'attirer à l'extérieur du Elm. Bien sûr, elle te suit sans réfléchir et sans rechigner. « Au Nudie Patootie. Tu connais ? » Demandes-tu en arquant un sourcil. T'es d'humeur joueur ce soir et l'idée de pouvoir profiter de son corps littéralement contre le tien alors que vous dansez est plus que tentante. « Si tu n'es pas à l'aise avec le concept, tu peux toujours garder tes sous-vêtements. Ou si, vraiment, l'endroit ne te tente pas, l'Adam & Yves me convient parfaitement. » Expliques-tu alors que vous marchez dans la rue. Tu en profites pour l'attraper par la taille, ayant ce besoin de proximité avec elle. « Depuis tout petit, j'aime danser. Disons que je ne montre pas mes talents à n'importe qui... » Plaisantes-tu. « Mais ouais, j'aime ça. Et je crois que mon fils continue cette lignée. » Pour l'avoir déjà vu à l'oeuvre, il a encore plus ça dans le sang que toi.

« Les termes sont plutôt... directs, mais je comprends ce que tu veux dire par là. Ça n'enlève en rien le fait que cet enfant, tu l'aimes de tout ton cœur. Et qu'il ait le nom de ton père ou non, c'est un Adreani avant tout. » L'héritage ne résidait pas qu'en un prénom, mais en cette famille qu'ils avaient créé. Les souvenirs avec son père et son grand-père valaient tous les prénoms possibles. C'était ça qui restait gravé en soi. Il y en avait deux autres qui essayaient de graver une histoire, ce soir : Ciàran et Tahlia. Elle voulait tout accepter de lui, tout prendre, tout aimer. C'était une nouvelle page, toute vierge, qu'ils s'apprêtaient désormais à écrire. A deux. Après tant d'émotions, il fallait bien que la conversation vire sur la taquinerie, Tahlia s'amusant à parler de dîners aux chandelles, de pétales de roses et de violoniste. Tout ce que Ciàran détestait. Bien sûr, elle ne voulait pas de cela. Elle voulait juste qu'il soit lui. Quand il lui affirma qu'il l'était en sa présence, elle fut touchée par la portée de ses mots, par sa sincérité. « C'est réciproque. » Ils se connaissaient depuis suffisamment longtemps pour jauger ce qu'ils étaient, ensemble. Elle ne s'était jamais autant épanouie qu'à l'instant où il avait mis un pied dans sa vie. Quand il était près d'elle, elle s'affranchissait de toutes ses barrières, du regard des autres qui pesait tant sur elle, des diktats de la société. Il était sa liberté. Sa liberté d'aimer qui elle voulait. Sa liberté de s'aimer comme elle était. Alors, oui, ce n'était pas étonnant qu'en seulement quelques semaines, il ait repris une place importante dans sa vie. Seulement, cette fois, ils ne voulaient pas faire les choses à l'envers. Ils avaient envie de prendre leur temps, sur tous les plans possibles. Même physique. Cela n'empêchait en rien de jouer, non ? Se charmer, se chercher, c'était aussi leur moteur. Elle était heureuse de voir que cette alchimie, ce désir imparable étaient toujours là. Elle rit de bon cœur quand il affirma qu'elle craquerait en premier. « Je n'en mettrai pas ma main à couper. » dit-elle avec un regard charmeur. Ciàran était un grand joueur. Elle voulait montrer qu'elle en avait aussi sous le pied. Pour la surprise, en revanche, c'était l'italien qui avait une longueur d'avance. D'un coup, il termina sa bière et lui proposa d'aller danser. En pleine confiance, Tahlia ne pouvait que le suivre. Alors qu'il lui avoua vouloir l'amener au Nudie Patootie, un sourire s'afficha sur les lèvres de la brune. « Je n'y suis jamais allée, mais... je connais le concept. » Un bar nudiste, alors qu'ils essayaient de se résister, c'était jouer avec le feu. Tandis qu'il lui proposait un plan B, l'australienne secoua la tête : « Non, on reste sur la première idée. Y a qu'avec toi que je peux aller là-bas. » Passant sa main sur son dos, quand il l'attira contre lui, ils prirent la direction du fameux bar, toujours sous le coup des confidences. « Ravie de faire partie des chanceuses qui pourront voir ces talents. Tu préfères quel style ? » Elle sourit quand il affirma que Gabriel prenait la suite. « C'est adorable ! Tu lui fais prendre des cours ? »

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Arrivant devant le bar, Tahlia laissa Ciàran rentrer en premier, peut-être un peu intimidée. Il y avait d'abord une première pièce, où se trouvaient les casiers dans lesquels ils pouvaient ranger les affaires sous clés. Dans la pièce attenante, on entendait le brouhaha festif et l'ambiance musicale. « C'est donc là qu'on se débarrasse des vêtements ? » dit-elle, en riant, sûrement pour se donner du poil de la bête. Tahlia et son corps, c'était toute une histoire. Mais elle ne se démonta pas pour autant. Elle retira son caraco, dévoilant sa lingerie fine – attentivement choisie – les joues légèrement roses en posant son regard sur lui. C'était étrange de lui remontrer son corps, après tant d'années. Elle continua avec son pantalon, qu'elle retira lentement en ne le quittant pas du regard. Elle voulait voir si l'attirance était toujours là. Et elle le défiait aussi, un peu. « Tu vas nous faire la totale ? » demanda-t-elle, un sourire provocateur sur le bout des lèvres.

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Direct est clairement le bon moment pour te qualifier. Tu ne passes pas par quatre chemins pour dire les choses parce que tu n'as pas de temps à perdre. Et parce que tu as toujours pensé qu'il valait mieux une vérité qui blesse qu'un mensonge qui fait du bien. « Oui et il n'est pas peu fier de son nom de famille. » Rétorques-tu avec un sourire au coin des lèvres. Ton fils est peut-être né en Australie mais c'est un italien dans l'âme. Et ça, c'est tout ce que tu pouvais espérer. Il y a autre chose qui est au niveau de tes espérances : vos retrouvailles avec Tahlia. Vous décidez d'y aller en douceur, d'apprendre à vous connaitre davantage et d'apprendre à prendre le temps, surtout. Les choses ont été assez rapidement la première fois ou du moins, lorsque vous avez décidé de concrétiser votre relation. Pour cette seconde chance, vous sentez tous les deux qu'il faut freiner les choses. Vous êtes exactement là où vous devez être. Après avoir quitté le bar, vous finissez bras dessus, bras dessous, prenant la direction d'un nouvel endroit. Deux choix s'offrent à l'australienne mais connaissant son tempérament audacieux, tu te doutes un peu de sa décision. Lorsque Tahlia t'avoue n'avoir jamais mis les pieds au Nudie Patootie, ça te rassure un peu. Ça t'enlève même presqu'un poids. Tu aimes l'idée qu'elle teste de nouvelles choses à tes côtés et, surtout, qu'aucun autre homme n'ait pu profiter de son corps nu dans cet environnement. C'est possessif mais c'est du Ciàran tout craché. « Qu'avec moi, hein ? » Répètes-tu en arquant légèrement un sourcil. « Alors c'est parti. » Souffles-tu, presque impatient. Tu sais d'avance que ce sera un vrai challenge de la voir dans son plus simple appareil sans réellement pouvoir la toucher mais tu es joueur. Et Tahlia aussi. « J'avoue que j'aime bien les danses collées serrées. Style Bachata. » Expliques-tu sans pour autant te prendre pour un pro. Tu te débrouilles, disons. Ce que tu aimes, surtout, c'est sentir le corps de ta partenaire contre le tien et de te laisser aller au son de la musique. Ici, le simple fait d'imaginer le corps de Tahlia se déhanchant contre le tien réveille toutes tes cellules. « Non mais je pense qu'il aimerait prendre des cours de hip hop. Cela fait un petit moment qu'il m'en parle. » Tu n'as pas encore sauté le pas de l'inscription car tu préfères d'abord voir si c'est une lubie ou une réelle envie. Alors que vous marchez en direction du bar dansant, vous passez devant l'un des monuments que tu trouves parmi les plus impressionnants de Bowen. Il s'agit de The Bowen War Memorial. « Cette statue est incroyable quand même. Chaque fois que je passe devant, je m'arrête pour la contempler. J'ai beau travailler dans un milieu... particulier, c'est horrible de penser à ce que ces gens ont vécu durant la guerre. Je trouve ça bien qu'ils aient décidé de mettre à l'honneur ce soldat en hommage aux deux guerres. En plus, elle est vraiment bien faite et elle attire l'oeil. Pour toi, ça ne doit plus te sauter aux yeux mais pour moi c'est assez impressionnant. » Finis-tu par dire avant de rire et d'ajouter : « Désolé, j'suis assez passionné d'histoire si tu ne le savais pas encore. » Mais autant s'arrêter là pour ce soir car vous avez bien d'autres préoccupations.

Une fois au bar, tu te dévoues pour passer premier, n'ayant aucune crainte par rapport à ce qui vous attend. L'atmosphère du bar est tamisée, ardente et pile comme tu t'y attendais. Tout est caliente ici. Vous passez par une première pièce où vous êtes invités à retirer vos vêtements. Tu ne perds pas une miette de Tahlia qui se dénude, appréciant tout particulièrement cette lingerie que tu découvres. « C'est là... et je vois que tu as été faire du shopping. » Cet ensemble a l'air flambant neuf et elle le porte à merveille. De toute façon, Tahlia, un rien l'habille. Elle est juste somptueuse. Tu te mords la lèvre lorsque, enfin, tu peux la contempler des pieds à la tête. Tes yeux brillent de désir et il est difficile de se retenir de la toucher, de l'embrasser et même de lui faire l'amour de suite. « La totale, oui. » Renchéris-tu, un rictus au coin des lèvres. Sans tarder, tu retires tes vêtements un à un, terminant évidemment par ton boxer. En quelques secondes à peine, tu es nu, devant Tahlia, ne lâchant pas son regard. « Tu te sens prête à retirer le reste ? » Demandes-tu doucement. Aucune obligation de quoi que ce soit, elle est bien libre de son corps et de ses choix après tout.

Sans doute qu'une personne extérieure aurait été choquée par les propos de Ciàran sur l'arrivée de son fils. Mais Tahlia avait déjà eu vent de la situation dans laquelle Ciàran et sa meilleure amie s'étaient trouvés en apprenant cette grossesse. Et maintenant qu'elle en savait plus sur l'amour - intense, pur et inébranlable - qui avait lié les parents Adreani, elle pouvait comprendre le choix du jeune homme. Cela ne l'empêchait pas d'aimer Gabriel, de faire tout ce qui était en son pouvoir pour l'élever. "Un vrai petit italien dans l'âme." conclut-elle avec un sourire en coin. La suite de la conversation les concerna eux, en tant qu'homme et femme, pas qu'en tant que parents. Si la première fois, ils étaient allés vite en besogne, privilégiant sans doute leur famille, ils étaient, cette fois, prêts à ralentir la cadence, à prendre le temps de privilégier leur couple. Et ce, sur tous les plans possibles. Elle savait qu'il y en avait un qui allait être plus difficile à gérer : le plan physique. C'était étrange la manière dont son corps, sa peau attendaient après lui. Son désir, il était là, ancré en elle. Mais la perspective de jouer avec cette attirance, de la laisser grandir, c'était grisant. Alors, elle ne pouvait refuser la proposition de Ciàran, de terminer leur soirée dans ce bar nudiste qu'elle n'avait encore jamais fréquenté. Il avait le don d'éveiller son audace, là où elle n'aurait jamais pensé l'être. "Qu'avec toi." répéta-t-elle dans un murmure. Elle savait que  dans sa question résidait le besoin d'être rassuré. "T'es le seul qui as suffisamment de cran pour proposer cela. Et t'es le seul avec qui j'ai le cran d'y aller." Elle ne se voyait avec personne d'autres. L'un contre l'autre, ils avancèrent dans les rues de Bowen, les anecdotes et confidences venant dessiner leur échange. Quand il lui avoua aimer les danses collées serrées, elle s'exclama aussitôt : "Comme ça ne m'étonne pas !" Pour Gabriel, en revanche, c'était le hip-hop qui le bottait (bien que dans quelques années, il pourrait suivre les traces de son père, vu le tombeur en devenir qu'il était). Elle rit à la réponse de l'italien : "J'ai l'impression que c'est la phrase que tout parent peut dire. J'ai inscrit Thaïs à la piscine... elle y est allée deux fois." L'échec. Arrivant sur une petite place, Ciàran marqua un temps d'arrêt et observa l'un des monuments de Bowen. L'australienne le laissa parler, un sourire attendri se dessinant sur ses lèvres. Oui, il travaillait dans un milieu très particulier, mais cela ne l'empêchait pas d'être touché ou ébahi devant des pans de l'Histoire bien difficiles. C'était ce qui le rendait tant humain, lui qui se voyait comme une si mauvaise personne. Elle regarda la statue puis cet homme qui la chamboulait tant. "C'est mignon !" s'amusa-t-elle à dire, face à ce petit exposé si naturel et sincère. Mais ce qu'elle retenait, elle, c'était qu'elle cochait une autre case de lui : passionné d'histoire.

Arrivés au bar, ils passèrent d'abord par une première pièce, celle dans laquelle il fallait retirer les vêtements. Les premières couches n'étaient pas dérangeantes pour Tahlia, encore plus en voyant le regard de Ciàran sur elle. Elle hocha doucement la tête à ses mots. Bien sûr qu'elle avait fait du shopping. Elle l'avait fait d'abord pour elle, mais c'était aussi un achat qu'elle partageait avec lui. "Tu vois bien. Tu valides ?"  demanda-t-elle, charmeuse, s'amusant à prendre la pose. Ces quelques secondes gagnées, ces regards échangés, cela la mettait un peu plus en confiance. S'il y en avait bien un qui était à l'aise, en revanche, c'était Ciàran. Sans la moindre hésitation, il retira l'ensemble de ses vêtements, sous le regard de la brune qui appréciait le spectacle. Elle l'avait vu nu tant de fois, mais ce soir, elle le redécouvrait comme si c'était la première fois. "Ok... ça va être dur de lutter." dit-elle en riant, lui faisant comprendre, au passage, qu'elle aimait toujours ce qu'elle voyait. Il avait un corps d'Apollon, Ciàran, à faire vibrer celles qui avaient la chance de le voir ainsi. A sa question, elle releva le regard vers lui, le sourire au coin des lèvres. Comme réponse, elle dégrafa son soutien-gorge. "Comme on le dit... on ne vit qu'une fois." Elle retira ensuite son string en dentelle, terminant complètement nue devant lui. "J'aime être à égalité." Une fois, les vêtements rangés, ils prirent la direction du bar, montant les quelques marches qui les menaient jusqu'à la pièce principale. Mais avant la toute dernière marche, Tahlia rata son coup , se prenant la pointe de ses talons dans la marche. Elle trébucha en avant, se rattrapant juste à temps en s'agrippant à Ciàran, dont le corps faisait barrage. En éclatant de rire, elle se stabilisa. "J'étais trop impatiente à l'idée de danser collée-serrée avec toi !" se justifia-t-elle. Mais Ciàran connaissait plus que bien la maladresse qui, parfois, caractérisait la jeune Wates. Une fois remise de ses émotions, d'autres prirent la place en arrivant dans le bar. C'était étrange de voir tous ces gens dénudés, surtout pour elle qui était novice dans le domaine. Son corps dénudé, elle ne le réservait qu'à ses petits-amis ou histoires d'un soir. D'ailleurs, à ce propos, elle demanda : "ça t'arrive souvent d'aller dans ce genre d'établissement ?" Il avait l'air si à l'aise. Et elle savait qu'à terme, il parviendrait à occulter toutes ses craintes pour qu'elle soit, elle aussi, à l'aise. C'était la magie qu'il exerçait sur elle.

tw : nudité

Tu n'aurais jamais pensé te complaire dans ton rôle de père mais Gabriel est l'exception pour tout. Il t'a aidé à te découvrir et à découvrir ton envie de construire votre famille. Une famille de deux mais une famille quand même. Il n'y a pas de mots assez forts pour décrire ce que tu ressens pour ton fils et à quel point tu es fier de lui. Encore plus quand tu vois comme il apprécie l'Italie et ses origines. Il n'est pas né là-bas mais a vraiment en lui ce patriotisme. Bref, vous voilà en route pour le Nudie Patootie. Une première pour Tahlia qui affirme ne faire ce genre de choses qu'à tes côtés. C'est rassurant et plaisant à entendre et elle le sait. Elle te connait par coeur, ou presque. En tout cas, elle fait partie de ceux qui te connaissent le mieux. « Tu es la seule avec qui j'ai envie d'y aller. » Ajoutes-tu en lui jetant un regard emplit de désir. C'est fou ce pouvoir qu'elle a sur toi et sur ton corps. Il brûle pour lui comme il n'a jamais brûlé auparavant. Et le fait que vous ayez décidé de faire grimper le désir ne fait que l'accroitre davantage. Alors que vous parlez de danse, tu laisses tes pensées vagabonder et tu imagines ce que cela va être de danser complètement nu, contre Tahlia. Cela va être un vrai défi de lui résister mais tu es prêt à le relever car tu es compétiteur et encore plus avec la brune. Néanmoins, tu sais que tu vas beaucoup ramer pour ne pas craquer le premier. « La piscine, sérieux ? Cela t'aurait coûté moins cher de squatter la piscine de quelqu'un pour lui faire plaisir. » Plaisantes-tu. Tu n'as pas de piscine chez toi, malheureusement, mais tu as la mer. Néanmoins, pour apprendre à nager, la mer n'est pas idéale. Sinon, tu l'aurais invitée volontiers. Cela t'aurait donné l'occasion de revoir cette mini Tahlia que tu adores. Sur le chemin, vous passez devant l'une des statues emblématiques de Bowen et tu ne peux t'empêcher d'y aller de ton commentaire. Ou plutôt de tes commentaires. Tu hausses les yeux au ciel lorsque l'australienne mentionne que c'est mignon. Tu es tout sauf mignon mais tu la laisses dire si ça peut lui faire plaisir.

Après à peine quelques minutes de marche, vous voilà devant ce fameux Nudie Patootie. Rapidement, vous vous engouffrez à l'intérieur, passant par un petit sas où vous êtes invités à vous déshabiller. Tahlia ouvre le bal, prenant le temps de descendre chacun de ses vêtements jusqu'à ce qu'il ne reste plus qu'une incroyable lingerie. De quoi te faire tiquer et vaciller. Du moins, un peu. « Est-ce que je valide ? Ça ne se voit pas ? » Demandes-tu alors que ton regard brille pour elle. Il est intense, ton regard, ardent. Il ne veut qu'elle. Toujours elle. Un sourire amusé se dessine sur tes lèvres alors que Tahlia prend la pose. Qu'est-ce que tu aimes la voir sourire, rire, s'amuser. Être elle-même tout simplement. Tout ce que tu veux c'est qu'elle soit heureuse et, à cet instant précis, tu as l'impression qu'elle l'est. Même si tu l'embarques dans un plan complètement fou. Pour toi qui est assez possessif et maniaque du contrôle, cela va être un challenge de laisser d'autres hommes la voir complètement nue. La reluquer. Mais, comme toujours, tu es prêt à relever le défi. Et puis, tu as ce désir profond de danser collé-serré contre elle. De faire grimper la tension toujours plus haut. Sans aucune crainte, tu retires tes vêtements, te retrouvant rapidement complètement nu. Tu souris lascivement alors que Tahlia affirme que cela va être compliqué de lutter. Tu ne peux que la comprendre, éprouvant le même sentiment à son égard. « Très dur... » Souffles-tu en faisant un pas dans sa direction, posant une main sur sa joue que tu caresses du bout des doigts. Tu as une envie irrépressible de l'embrasser mais ça attendra encore un peu. Tu arques un sourcil lorsque l'australienne décide de retirer sa lingerie car "on ne vit qu'une fois". Tu n'aurais pas dit mieux. Tu ne manques pas une seule miette du spectacle, (re)découvrant sa poitrine que tu aimes tant. De nombreuses images se bousculent dans ta tête et tu es forcé de les repousser, refusant de perdre la partie. C'est elle qui craquera, un point c'est tout. « Et j'aime ce que je vois. » Souffles-tu en prenant la direction du bar, complètements nus. Alors que vous rejoignez la pièce principale, Tahlia manque de s'étaler par terre. Tu ris doucement, la prenant par la main afin que ça ne se reproduise plus. Ou plutôt, c'est une excuse pour maintenir le contact avec elle. Tu as besoin de la toucher même si, pour l'instant, vous vous l'êtes interdits. « La prochaine fois, je te porterai. » La taquines-tu avant d'arriver dans le bar et de découvrir l'ambiance. C'est presque surnaturel comme endroit mais c'est inédit. Et c'est ce que tu cherchais pour ce soir. Puisque vous recommencez sur de nouvelles bases, autant s'autoriser de nouvelles choses. De nouveaux défis. Tu l'attires doucement vers le bar où vous vous posez sur deux tabourets. Tu souris à sa question, voyant bien que ce sujet l'intéresse. En effet, vous n'avez jamais expérimenté ce côté-là par le passé. Mais c'est grisant et tu es persuadé qu'elle va vite s'en rendre compte, Tahlia. « C'est la première fois que je viens ici. Mais j'aime aller sur les plages naturistes ou dans des spas ou le port du maillot de bain est interdit. Va savoir ce que je trouve d'agréable là-dedans... je pense que c'est le côté libérateur. » Expliques-tu en haussant doucement les épaules. « Comment tu te sens ? » Finis-tu par demander en sondant son regard pour déceler du malaise, si jamais elle en ressent. Tu ne veux pas que Tahlia regrette. Tu veux juste passer un moment suspend à ses côtés.

S'il y avait une chose qui ne changeait pas, c'était cette faculté de se finir dans des plans complètement fous. Tahlia pensait ne jamais mettre un pied au Nudie Patootie. Il fallait attendre que Ciàran revienne dans sa vie pour qu'elle y fonce, la tête baissée. Mais si lui semblait bien moins pudique qu'elle, elle était rassurée de savoir qu'elle était aussi la seule avec qui il voulait mettre un pied là-bas. Elle détourna d'ailleurs le regard, un peu trop chamboulée par celui qu'il lui lançait, là, maintenant. C'était leur alchimie qui reprenait toute sa place. « Je comptais bien te laisser y aller avec personne d'autre, de toute manière. » C'était aussi sa façon à elle de montrer les crocs, de montrer son petit côté possessif. Elle l'avait laissé une première fois, il était hors de question qu'elle refasse une telle erreur. Sur le chemin vers le bar, ils s'amusèrent à refaire le monde sous l'oeil de leurs enfants, de leur parentalité. « C'est mon côté novice, ça. On ne pouvait pas squatter indéfiniment les piscines, je me suis faite avoir par la bouille trop mignonne de Thaïs, et voilà, j'ai craqué. Je ne me referai plus avoir. » Elle rit de bon cœur, s'arrêtant ensuite alors que Ciàran s'extasiait devant le memorial de Bowen. Et alors qu'elle lui soufflait qu'il était mignon, son sourire taquin s'agrandit de plus belle en voyant sa réaction. Elle savait qu'il détestait qu'elle dise cela. Et elle, elle aimait tant en rajouter des couches. Qui aime bien châtie bien, disait-on...

Une fois à l'intérieur du bar et alors que Tahlia commençait à se dévêtir, prenant l'initiative de le faire en première pour ne pas trop réfléchir, elle le provoqua avec son ensemble de lingerie. Bien sûr qu'elle voyait, dans son regard, qu'il validait, mais elle aimait en jouer. Alors, faussement innocente, elle haussa des épaules en répondant : « Je ne sais pas. Je vois surtout que tu ne craques pas. » Sur ces mots, elle réajusta la dentelle sur la lisière de sa poitrine, avant de lui lancer un regard entre l'amusement et la provocation. Elle alla même jusqu'à prendre la pose avant d'éclater d'un grand rire franc. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas ri aussi sincèrement, comme si c'était une explosion de bonheur. C'était ce qu'il lui apportait, oui. Le jeu reprit de plus belle – et la tentation aussi – alors que Ciàran se déshabilla, lui offrant le plus beau spectacle à ses yeux. Alors qu'il s'approcha d'elle et qu'il lui caressa la joue, elle pencha le visage pour profiter au maximum de cette étreinte. Elle avait juste à se hisser sur la pointe des pieds pour l'embrasser. Mais elle s'amusa à le repousser, lâchant en riant : « Tu n'as pas le droit de me faire ça ! » Elle aimait autant ses gestes doux que ceux, bien plus passionnels. Dans les deux cas, elle craquait. Sauf que, à cet instant, elle n'avait pas le droit de craquer. Vint le tour pour elle de se départir de ses vêtements, l'un et l'autre se dévorant du regard, ne cherchant même pas à cacher leur attirance et ce désir qui les embrasait. Et pourtant, ils résistaient, on ne savait comment. Un sourire ravi sur le bout des lèvres en entendant ses mots, elle lui emboîta le pas pour rejoindre la pièce principale. Seulement, Tahlia fit du grand Tahlia en manquant de tomber par terre. Ciàran attrapa aussitôt sa main, leurs doigts s'entrelaçant. Elle roula des yeux face à sa taquinerie. « Comme ça, on tombera à deux. »  C'était plaisant de rentrer dans cette pièce, main dans la main. Cela montrait qu'elle était avec lui. Qu'il était avec elle. Prenant place sur les tabourets près du bar, Tahlia s'étonna de l'aisance de Ciàran dans un tel endroit. Elle était persuadée qu'il avait déjà expérimenté le naturisme. Pas manqué. Elle écouta ses explications, engrangeant encore quelque chose de lui. « Je peux comprendre. C'est comme si on s'extirpait du moule. Là, tout le monde est pareil. » Et elle n'avait pas l'impression qu'il y ait tant de jugement que cela. Elle ne sentait pas les regards insistants. Tout le monde semblait être comme des poissons dans l'eau. Elle reposa son regard sur Ciàran en entendant sa question, répondant sincèrement : « Pas totalement à l'aise. Pas totalement gênée non plus. C'est un entre-deux. Je pense qu'il me faut un peu de temps pour m'acclimater à tout ça. Tu sais que mon corps n'est pas mon meilleur ami. Alors l'exposer aux yeux de tous, c'est un peu déstabilisant pour moi. Mais t'es là... et je crois que ça aide à me mettre dans un cocon. » Il l'aidait à lâcher prise, tout simplement.  Il avait toujours eu ce pouvoir sur elle. « Je peux te poser encore une question ? » commença-t-elle à dire. « Tu me montres tes nouveaux tatouages ? » Trois ans étaient passés depuis la dernière fois qu'elle l'avait vu dans le plus simple appareil. Et si sa silhouette n'avait pas changé, il y avait quelques dessins de plus sur son corps. Et sans doute qu'elle voulait connaître l'histoire derrière eux...