A sky full of stars (Concho)

Je souris en écoutant les conseils de Tahlia. Elle était définitivement devenue la plus sage de notre quatuor. « J’te verrais bien en coach de vie. » Conclus-je tout simplement, pour lui faire comprendre que ce qu’elle disait m’aidait, que ça prenait tout son sens. Je savais que Tahlia s’était pas mal cherchée, niveau carrière, depuis qu’elle n’était plus policière. Qui sait, peut-être que d’aider les autres encore, mais d’une toute autre manière, ça pourrait être le chemin à prendre ? Je pris donc exemple sur mon amie et je me ramenai aux faits. Pippa était une personne réfléchie malgré un petit côté spontané qu’elle pouvait avoir, il ne s’agissait jamais de coups de tête déraisonnables. Pas pour des décisions aussi grandes. Et puis, je savais qu’elle n’aurait jamais impliqué mes enfants dans cette folie si elle ne pensait pas sérieusement que ça pourrait fonctionner. Elle était une grande amie à moi avant tout, et elle les aimait déjà, mes enfants, avant qu’on ne soit un couple. Elle ne leur ferait pas ce coup-là. Bien partie sur sa lancée d’être la parfaite confidente et la meilleure amie qui puisse exister, Tahlia avait proposé de garder les enfants le temps d’une soirée, pour que Pippa et moi on ait le temps de bien faire le tour de la question, cartes sur table. C’est tout naturellement que je pris mon amie dans mes bras, la remerciant et lui disant que je l’aimais. Ça me touchait profondément, cette aide qu’elle m’apportait. « J’ai bien envie de l’être aussi, sur du long terme. » J’avais eu le bonheur passager, ces dernières années. Enfin, pas que j’aie absolument besoin d’être en couple pour être heureux, c’était pas le cas, mais c’est sûr que quand mes relations amoureuses se terminaient en pouet pouet pouet, les mois qui suivaient n’étaient jamais faciles. J’avais eu le cœur brisé assez souvent. Et j’en avais trop brisé à mon goût, aussi. Ce que je ne pensais pas faire ce soir, c’était de briser un peu celui de Tahlia, avec les doutes que je glissais concernant sa relation avec Ciàran. Je pense que j’avais mis de côté une personne de leur histoire, pour la protéger, pour être de son côté à elle, même s’il n’y avait pas de côté à prendre à proprement parler. Même si Ciàran avait lui aussi souffert de leur rupture. Solide dans sa personne et dans ses sentiments, Tahlia me remit rapidement à ma place, elle savait ce qu’elle voulait et elle savait dans quoi elle s’embarquait avec son ex. J’avais hoché la tête, accepté tous ses mots, et accepté son bonheur, surtout. C’est tout ce qui m’importait, au fond, qu’elle soit heureuse. « C’est supposé être un festival tout en beats et en lumières et t’as nous deux au bord des larmes ! » Plaisantais-je alors qu’elle aussi, était émotive, après ce coeur-à-coeur grand ouvert. Heureusement qu’il y avait encore ce inside joke de concombre pour mettre un peu d’humour dans la soirée. « Je te vole ce slogan !!! » M’exclamais-je, impressionné par le rythme de mon amie. « Merci. » J’la voulais, ma team, et je l’aurais un jour, je le sentais. Toutes mes décisions, bonnes ou mauvaises, m’y mènerais un jour. Peut-être pas aussi rapidement que je le voudrais. Mais j’y arriverais, au bout de ce chemin-là, aussi ardu soit-il. « J’espère aussi, il ne mérite pas qu’elle revienne à lui, encore. » En même temps, est-ce que moi, je mériterais que Freja revienne à moi ? Je n’avais pas eu assez confiance en elle, en ses sentiments envers moi, pour poursuivre ma route à ses côtés. Alors, si tout était en déclin avec Pippa et que je me tournais de nouveau vers Freja, est-ce que ça servirait à quelque chose ? J’acquiesçai aux paroles de mon amie. Il faudrait effectivement mettre les choses au clair un jour, avec Freja, que je sois avec Pippa ou non, d’ailleurs. Si on en parlait autant ce soir, de la norvégienne, c’est qu’il y avait bien quelque chose qui n’était pas totalement derrière nous. « Je pense qu’on est un peu masos ! » Dis-je dans un rire, approuvant du même coup ce que disait Tahlia. Puis, à propos de Perry, elle avait aussi totalement raison et je me faisais souvent la réflexion, me disant que le monde était à l’envers. « Faut même pas que j’y pense, ça me déprime ! » Blaguais-je. J’étais content pour Perry et Jackson, évidemment, mais ça me dépassait qu’il ait trouvé sa belle relation stable alors qu’à la base il n’en voulait même pas. « Absolument. Ça suffit d’être sentimentaux, soyons fous ! » Mais pas trop. Je suivis Tahlia jusqu’au cœur de la foule.