I'm gonna be the greatest In a golden cathedral, I'll be praying for the faithless and if you lose, boo-hoo + Joan

On était assez d'accord l'un avec l'autre pour bannir tout un tas de mot de notre vocabulaire pour un bon paquet de temps. Et clairement, "cochon" faisait entièrement partie de ce tout interdit. Je hochais la tête vigoureusement à ses mots. "On va faire une liste, après la baignade, et faudrait bien s'y tenir." J'avais déjà dans l'idée de lui envoyer des vocaux, en lui disant juste les mots interdits, genre "saucisse" et "jus de viande" en boucle, juste parce que ça me faisait rire. Mais fallait quand même attendre au moins deux ou trois jours pour que j'puisse les prononcer sans avoir envie de vomir. On était bien d'accord pour s'accorder quelques points pour la connerie, mais j'étais pas certaine que les organisateurs aient prévu ce genre d'attribution. Faut dire que durant cette fête de la mangue, on avait pas mal mis notre égo de côté. Mais c'était pas tellement un problème pour moi, avec Asher, j'en avais pas vraiment de l'égo. J'étais juste ultra naturelle. Il n'y avait pas de charme, pas de séduction, j'avais la sensation d'être juste exactement celle que j'étais. Un peu cash, pas très classe, avec une belle dose d'autodérision. Et j'avais vraiment le sentiment qu'Asher était tout pareil. Le plan était clair : on avait pas de serviette, pas de maillot de bain mais une forte envie de baignade. Et rien ne pouvait arrêter notre duo. Comme si aucun problème n'était assez important pour nous. On faisait un point body shape, et force est de constater que mon estomac n'avait pas très bien supporter le choc. J'eus un nouveau haut le coeur quand Asher reparla de ce fâcheux épisode de vomissement qu'on avai tout les deux traversés. "Par pitié, Asher, t'es obligé d'être dégueu à chaque prise de paroles?" que j'disais à moitié en riant et en gémissant. Ca m'amusait vraiment beaucoup tout ça. Et on s'en allait dans l'eau, dans nos tenues pas adapté du tout. Clairement, j'priais fort pour le beige de mes sous-vêtements tiennent bien la marée, et ne laisse pas trop apparaître quoi que ce soit. De toute façon, je le repète hein, mais en vrai je m'en fichais pas mal. C'était plus pour pas imposer quoi que ce soit à Asher ou un marcheur sur la plage. Là, j'avais besoin d'expier mes pêchers. J'prenais ça à la rigolade, puisque je n'avais aucune forme de croyance quelconque mais fallait quand même cérémonier tout ça. J'demandais alors à Asher de se mettre à genou. Lui promettant qu'il pouvait me faire confiance. Ce qui constituait en soi un contre-argument. Je hochais la tête, posant mes mains sur les hanches. "Exactement, Gourou Jojo, prends ça comme une p'tite opportunité de te sentir un peu plus léger après." J'étais bien dans mon rôle, toujours bien plantée sur mes appuies, attendant qu'Asher plie à ma demande. J'éclatais de rire. "Tu m'as regardé ? Tu t'es regardé? Si j'voulais me venger, je choisirais pas la noyade. J'trouverais un moyen plus sneaky. Allé, hop hop hop, à genou." que je rajoutais, d'un signe de la tête. Il râla, bien évidemment mais moi j'étais parfaitement satisfaite. "Mais nooon, t'inquiète pas, tu vas te sentir beaucoup mieux après, je t'assure." J'refrenais des p'tits rires, pour rester le plus rôle play possible. Mon but, c'était pas d'lui faire à l'envers, c'était bel et bien d'lui faire une cérémonie de purification, après l'orgie alimentaire qu'on venait de vivre. Je joignais mes mains l'une contre l'autre, au niveau de ma poitrine et j'commençais à raconter des conneries. Mais restant étonnement sérieuse. "Ô force de la nature, nous sommes ici, pour t'implorer le pardon." Je faisais deux pas vers Asher, pour me retrouver bien en face de lui. Je me penchais et prenais de l'eau au creux de mes paumes que je déversais sur le haut de la tête d'Asher. "Par ce geste, Asher Roberston, je te libère des deux pêchers capitaux dont tu as fais preuve: l'orgueil et la gourmandise." J'avais clairement envie de rire, mais je restais sérieuse jusqu'à ce que je reprenne la parole. "Et par ce geste, je te protège des autres pêchers capitaux qui te menacent." Et je déversais encore une grosse quantité d'eau sur la haut de la tête d'Asher, qui lui dégoulinait devant le visage. Je terminais ma cérémonie en apposant ma main sur son front. "Tu es libre à présent." Un instant de silence et je reculais, les lèvres étirées par un rictus, le rire bloqué dans ma gorge. "Aloors, tu te sens mieux?" que j'lui demandais faussement sérieuse. Si Asher ne me prenait pas encore pour une folle, j'crois que là, plus aucun doute n'était permis.

@Asher Robertson

Clairement, Asher n'était pas prêt pour ce qui l’attendait de la part de Joan, les vocaux à rallonge, les petites vengeances perfides, elle n'allait probablement rien lui épargner. Elle les méritait, ses points de connerie, c'était une certitude. Ils matchaient vraiment bien tous les deux. Parce qu'ils pouvaient être parfaitement eux même ensemble. Il n’y avait clairement pas d’enjeu d’ego, pas d’envie de plaire, pas de fierté non plus, ça faisait un bien fou. Non pas que le boxeur soit vraiment de ceux qui se donnaient un genre ou cherchaient à se changer pour être comme les autres voulaient qu'il, non, pas du tout. Il était plutôt de ces personnes nature peinture qu’il fallait prendre telle qu'elles étaient. Ça lui avait causé quelques problèmes, quand on avait essayé de le rendre plus malléable pour qu'il rentre dans les cases du star system, évidemment ça n'avait pas bien fonctionné. Mais c'était, au final, ce qui avait contribué à son succès et à sa popularité au fil des années. Jusqu'à ce que ça se retourne contre lui. On l’avait jugé soudainement trop impulsif, trop imprévisible, alors qu'il avait toujours été ainsi. J'vois pas de quoi tu parles. Évidemment qu’il était dégueu et que ça le faisait ricaner comme un gamin de cinq ans. Et évidemment que Joan aussi rigolait, en même temps il valait mieux en rire, parce qu’ils étaient pitoyable, ces deux-là. Toute la situation était risible, leur piètre participation au concours, leur état à la fin, leur total manque d'organisation et enfin leur allure, sur ce bout de plage. Ils ne ressemblaient à rien dans ces vagues mais ils s’en foutaient. Enfin Asher s'en foutait totalement. Il respecte le rythme de la française pour entrer dans l’eau. Jusqu'au moment où elle lui parla de rituel de purification. En vrai, il la prit pour une folle, il n’y avait pas d’autres mots, mais comme ils étaient partis dans leurs délires, il accepta de de laisser faire. Il failli faire une nouvelle allusion au fait qu’il se sentait déjà plus léger, rapport à vous savez quoi. Bref, sans remuer le couteau dans la plaie, il se laissa faire sans trop râler. Est ce que c'est une proposition obscène, Joan ? Parce que là maintenant, j’suis pas trop d’humeur j't’avoue. Il continuait dans ses conneries, un peu parce qu'il était mal à l'aise, pas trop sûr d'à quelle sauce il allait être mangé, mais elle restait sérieuse, sûre de son idée de merde. Il releva les yeux en fronçant les sourcils alors qu'elle joignait les mains sur sa poitrine. What the fuck Jojo ? Et en autant de tant qu'il fallait pour le dire voilà qu’il se retrouvait avec de l’eau salée sur le crâne et que ça lui coulait sur le visage et dans les yeux. Comme un con il les avait gardé ouverts, ses yeux, le sel lui piquait la rétine, il cligna des paupières. Fuck, ça pique ! Mais elle continuait, imperturbable. Comment pouvait-elle rester sérieuse ?! Tu crois vraiment qu'avec un peu de flotte sur la tronche tu m’auras lavé de mes péchés et protégé des suivants ? C’est mal me connaître, gourou Jojo. Bon, t'as fini tes conneries ? Il se releva non sans l'attraper par les jambes et la hisser sur son épaule comme un vulgaire sac de patates. On va te purifier à ma façon maintenant. Me gerbes pas dessus s’te plait. Et il avança dans l’eau, sans tenir compte de ses éventuelles supplications.

Cette journée avait définitivement pris un tournant auquel je n'attendais pas. Déjà, on avait lamentablement échoué au concours le plus dégoûtant de tout Bowen. Notre participation même était insensée, mais comme j'étais toujours partante pour les conneries, j'avais plongé la tête la première sans prendre le temps d'analyser. Et résultat, on se retrouvait souillé par les saucisses. Asher comme moi, on brillait pas de dignité là. Et comme si on voulait expié tout ça, on avait rien trouvé de mieux que d'aller se baigner à la plage. Sans maillot de bain et sans serviette. Mais c'était qu'un détail. Me retrouver en sous-vêtement devant Asher, ça m'était bien égal. J'avais ABSOLUMENT pas envie d'lui plaire là, on avait vu des parts trop sombres de nos esprits là, on était comme lié par un truc affreux, qu'on allait devoir taire pendant plusieurs jours pour pas avoir des hauts le coeur. Mais les sous-entendus dégueux allait bon train et Asher était le première à faire des références à ce qu'on venait de vivre. Il jouait l'innocence et forcément, ça me faisait rire. Et on se retrouvait dans l'eau, jusqu'au milieu des jambes et je demandais à Asher de s'agenouiller pour un rite de purification. Clairement, j'étais en improvisation totale et j'voyais bien qu'il était à la fois curieux et un peu râleur de devoir m'obéir sans savoir à quoi s'attendre. Moi ça m'amusait et je secouais la tête. "Moi des propositions obscènes ? Pour qui me prends-tu?" que j'lui demandais faussement outrée. Et puis, il s'exécutait et je commençais mon rite, impassible, imperturbable. J'entendais bien hein, les réflexions d'Asher qui ne comprenait rien à ce que je faisais. Ca me donnait vraiment envie de rire, mais j'gardais tout en dedans. Forcément, de l'eau de mer en plein dans les yeux, ça devait bien piquer, j'avais pas spécialement pensé à ce détail. "Ca fait parti du rituel, le pardon s'obtient par la douleur." que je rajoutais, toujours avec cette voix qui ne me ressemblait pas. J'étais très role play jusqu'à la fin, et Asher semblait absolument pas convaincu par mes agissements. M'appelant au passage Gourou Jojo ce qui m'allait parfaitement à ce moment là. J'éclatais de rire à l'instant où je sortais du rôle et je le regardais, alors qu'il était toujours agenouillé devant moi. "J'pense que ça à au moins le mérité d'exister, j'suis certaine que.." Je n'avais pas le temps de terminer ma phrase que je sentais les bras d'Asher me faucher les jambes lorsqu'il se relevait. Je riais aux éclats alors que j'me retrouvais comme un sac à patate sur son épaule. La facilité qu'il avait eu à me soulever était assez incroyable. Malgré les milliers de saucisses qui alourdissaient mon estomac. J'tentais à peine de me débattre, j'étais bien coincée là. "J'trouve que ta manière, elle est bien cavalière!" que j'disais alors qu'il me demandait de ne pas lui vomir dessus. Ca s'rait probablement le pire truc de toute la journée. "C'est toi qui prend le risque là à me trimbaler comme ça!" Ca s'rait bien fait pour lui tiens. Alors qu'il avançait dans l'eau, j'tentais de bouger mes jambes, prisonnières de ses bras. "Tu vas me noyer pour faire disparaître les preuves de ce concours? Pour que j'garde le silence à tout jamais? .. On peut s'arranger différent aussi hein!" que j'disais en riant, sachant parfaitement qu'il n'y avait pas beaucoup de marge de manoeuvre. De l'extérieur, on avait clairement l'air de deux fous. Mais à regarder de l'intérieur, c'est exactement ce qu'on était: deux fous.

@Asher Robertson

Sûrement qu’Asher ne voyait pas les choses de façon aussi radicale que Joan. Certes ils venaient de passer un mauvais moment, certes il allait lui être difficile d’aborder, de près ou de loin, le sujet de la cochonnaille, durant une période indéterminée. Certes il avait eu la défaite amer, parce qu'il détestait perdre. Mais il serait probablement capable d’en rire bien plus rapidement que la brune. Il s'en foutait pas mal de l’avoir vue au plus mal, pour lui ce n'était pas si affreux que ça, maintenant que c'était passé et qu'il n'avait plus l’odeur affreuse de saucisses dans le nez, il allait vite oublier. Bien plus tôt que de l’avoir vue presque nue dans l'eau fraîche, c'était une certitude. D'ailleurs ça lui donnait des idées, évidemment, ils étaient quasiment à poil, là et elle lui demandait de se mettre à genoux face à elle, alors ouais, ça lui traversait l’esprit, quand même, bien qu'il ne soit vraiment pas dans le mood pour n'importe quelle pratique sexuelle à ce moment précis. Pourtant il s’exécutait, comme un docile bouffon. Surtout parce qu'il n’avait pas du tout peur d’elle. Il aurait dû se méfier, si elle ne lui demandait pas de faire des galipettes dans la mer, par contre elle lui foutait allègrement toute la flotte salée possible dans les yeux. Il se rebiffa en râlant. J’t’en foutrais du pardon! T’es au moins aussi impure que moi, j'vais te jeter à l’eau en te forçant à garder les yeux ouverts, tu vas voir ! Il n'en pensait pas un mot, mais à ce moment-là il dégustait quand même et il était un poil agacé. Sur le même ton il lui demanda si elle avait terminé, gourou Jojo c'était moyennement positif quand même, mais tant mieux si elle en riait. Parce qu'elle allait moins rire, Joan, après qu’Asher l'ait fauchée par les jambes pour la hisser sur son épaule. Et les éclats de rire de la française lui firent automatiquement perdre sa mauvaise humeur, il se mit à rire également, incapable de lui en vouloir bien longtemps, elle avait cet effet là sur lui. J’me défend avec les armes que je possède ! À savoir, sa force. Et il avançait, avec Joan, dans l'eau. Elle avait raison, si elle venait à lui vomir dessus, il l’aurait bien cherché. Ah ouais, tu proposes quoi pour qu'on s'arrange ?! Il rit de façon un peu grasse, sans non plus trop insister pour ne pas trop faire son gros lourd. Et finalement, il la souleva de ses bras et reprit un air sérieux. Gourou Jojo, par cette action, je te profite de tes péchés ! Et il la jeta à l'eau sans ménagement. Le bruit de la jeune femme qui tombait à l’eau fit un gros SPLASH. Lui il se marrait comme une baleine et quand elle remonta, il la fixa avec un sourire en coin. C’est bon, on est quitte. Bataille d’eau, ou tu préfères nager jusqu'à la bouée là-bas ?! Oui, ils étaient définitivement deux fous, des gamins peut-être. Deux personnes qui s’étaient bien trouvées dans leur connerie et qui s'amusaient en se foutant bien du reste du monde. Cette journée, bordel qu'elle journée ! Ils s'en rappelleraient longtemps tous les deux, pas comme du jour où ils avaient échoué à un concours minable, mais bien comme celui qui avait scellé leur amitié pour un bon moment.

Fin.

@Joan Duquesne