The Greatest / M&F

Jeudi. Fleur l'avait tant attendu, ce jeudi! Et la raison à cette attente se composait de sept lettres. Maxwell. Maxwell, c'était ce type mystérieux qu'elle avait rencontré à la bibliothèque. Il avait des références littéraires similaires à les siennes. Elle avait apprécié son tempérament calme. Et puis, il était charmant sous ses airs ténébreux.

Il avait emprunté un de ses livres, Le puits de l'amour. Ils s'étaient convenu de se revoir au café du coin de la bibliothèque, pour rendre ce livre justement. Fleur ne savait pas très bien si il s'agissait d'un simple rendez-vous, d'un rencard ou juste une brève rencontre. Dans le doute, elle portait une robe noire. Cette robe noire que toute fille a dans ce placard, pour une occasion, un séminaire, en hiver ou en été. Une robe noire passe-partout, qui est habillée sans pour autant se faire remarquer.

Fleur attendait Maxwell à l'extérieur. Lorsqu'elle le vit arriver, elle ressentit un énorme stress. Vous savez, ce stress atroce avant un rendez-vous galant. On se demande si on va plaire à cette personne, si tout va bien se passer.  Fleur était dans cet état d'esprit. Plus il s'approchait, plus son rythme cardiaque s'accélèrait. Malgré que les battements de son coeur l'effrayait, elle lui fit signe de la main.

- Tu vas bien? demanda t-elle timidement.

Si Maxwell était son ami, elle l'aurait enlacé comme lorsqu'elle salue ses amis. Si Maxwell était son petit ami, elle l'aurait embrassé amoureusement. Mais à ce stade Fleur apprenait seulement à le connaître.

Jeudi, le jour enfin attendu. La semaine avait été longue, tu l'avais espéré, tu l'avais rêvé, tu l'avais attendu avec grande impatience et il était enfin là. Tu avais fini de lire le premier tome, comme tu lui avais dit parce que tu t'étais plongé dans l'histoire aussi vite en rentrant chez toi, la semaine passée. Tu l'avais lu deux fois même. Tu cherchais à t’imprégner de l'histoire, de savoir ce que tu pourrais lui dire à propos du livre et aussi parce que tu voulais pouvoir retenir ce qui s'était passé avant de lire la suite. Tu n'avais pas une grande mémoire, c'était d'ailleurs un problème pour toi. Parce que même si tu n'arrivais pas à oublier le doux prénom de Fleur, tu avais déjà oublié son regard, son sourire et son petit air timide lorsqu'elle est aussi confuse que toi. Pourtant, tu ne peux t'empêcher de sentir ton cœur battre plus fort à chaque fois que tu penses à elle. Fleur envahie tes pensées et tu souris en la voyant au loin. Ton coeur s'emballe, tes joues rougissent. Tu n'es même pas encore arrivé que tu sens la peur de lui parler t'envahir. Tu allais être maladroit, tu allais perdre tous tes moyens mais tu allais être heureux. Tu t'approchais d'elle le plus vite possible, te plantant juste devant. « Je.. Mmh.. Oui et toi ? » bafouillais-tu, tu venais à peine d'arriver et voilà que tu étais déjà dans tous tes états. Tu esquissais un léger sourire, c'était agréable de la trouver là, de se trouver là avec elle. Tu sentais ton coeur battre à toute vitesse et tu avais l'impression d'être idiot à ne pas savoir quoi dire. « On y va ? » demandais-tu à voix un peu basse, comme si tu n'étais pas certain que c'était la bonne question, la bonne chose à faire.

Quand Maxwell s'arrêta devant elle, Fleur sentit son coeur en ébullition. Elle le trouvait vraiment charmant, ses mimiques, son maintien, son sourire. Il bafouillait,  il semblait tout aussi nerveux qu'elle, et étrangement ça la réconfortait. Elle devait avoir un peu d'importance à ses yeux pour réagir ainsi.

- Ça va.

Elle lui rendit son sourire et acquiesça d'un signe de la tête à sa demande. Ils rentrèrent dans le café, prirent place dans un coin plus discret, à l'abris des conversations bruyantes. Face à face, Fleur et Max ne pouvaient éviter leur regard ce qui la fit rougir. Il lui plaisait, c'était indiscutable.

- Je suis gênée, j'ai l'impression qu'on... j'ai l'impression, la pression d'un rencard, se justifia t-elle en perdant ses mots.

Elle cacha son visage d'une main, espérant qu'il ne discerne pas ses joues écarlates. Ils se voyaient pour qu'il lui rende un livre, à la base.

Vous vous étiez mis dans un coin, loin de tous les regards indiscrets, loin de la population. Comme si vous protéger des regards pourrait vous assurer une grande tranquillité. Mais le problème ce n'était pas les autres. Le problème c'était toi et elle, parce que votre timidité était assez gênante. Tu ne savais pas quoi dire et elle non plus. Elle s'était lancée, disant à voix haute ce que tu ressentais au fond de toi. « Pour moi aussi.. » Tu aurais aimé pensé que c'était idiot parce que ça n'en était pas un. Mais pour toi, c'était ce qui se rapprochait le plus d'un rendez-vous. Surtout que c'était toi qui s'était lancé dans cette grande épopée. Et tu l'affrontais puisque tu étais assis en face d'elle. « Je peux t'offrir quelque chose à boire ? » demandais-tu doucement. Après tout, vous étiez bien dans un café, ce n'était pas pour rien, si ? C'était toi aussi qui avait choisi ce lieu. « Je suis content que tu sois venue.. » bafouillais-tu timidement. C'était peut-être idiot de dire une chose pareille parce que tu pourrais lui donner l'impression que tu étais surpris. Mais tu l'étais en quelques sortes. Tu ne pensais pas qu'elle dirait oui et pendant une seconde tu espérais qu'elle te poserait un lapin parce que tu n'aurais pas à l'affronter.  

De soulagement, Fleur expira, laissant même échapper un léger sourire. Ses yeux s'évadèrent. Sur ses mains. Au coin de sa bouche. Ses yeux. Encore, au coin de sa bouche. Ainsi, elle lui jetait de brefs coup d’œil. Timides mais suffisants pour scruter le moindre détail. Effectivement, tout comme elle, Maxwell semblait avoir la pression d'un rencart. Ce qui le rendait davantage irrésistible.

Et comme pour marquer le départ d'un rencart, il lui proposa de lui offrir quelque chose à boire. Le gentleman dans sa splendeur. Bien entendu, cela gênait énormément Fleur mais elle ne se voyait pas refuser par manque de politesse.

- Oui, merci. Je vais prendre la même chose que toi, tiens.

Cela lui permettra aussi de connaitre ses goûts. Là dans l'immédiat, Fleur n'avait pas d'envie particulière. Elle avait surtout l'estomac noué. Maxwell l'intimidait, et tout ce qu'elle voulait, là à l'instant présent, c'était lui plaire. Quand il lui dit qu'il était content qu'elle soit venue, son âme d'adolescente jubilait au fond d'elle.

- C'est vrai? s'étonna t-elle d'apprendre.

Il lui avait fait l'effet d'un compliment. Rougissante, elle se pinça les lèvres puis releva une mèche de ses cheveux pour dégager son front.

- C'est réciproque.

Elle avait dit cela, presque dans un murmure. Les yeux dans les siens. Tout dans l'art de la séduction. C'en était enivrant de plaisir.

La même chose que toi. C'était bête parce que tu ne savais pas si tu avais vraiment envie de prendre quelque chose et puisque tu venais de lui proposer un truc à boire, ça serait étrange de ne rien prendre. Tu jetais rapidement un coup d'oeil à la liste, il y avait du café, du thé, des jus et des smoothies. Tu ne voulais pas passer trois heures à regarder le menu et tu choisissais la première chose sur laquelle ton regard s'arrêtait. « Je crois que je vais prendre un jus de mangue, ça te convient ou tu préfères autre chose ? » demandais-tu pour être sûr que ça lui convenait. Elle avait peut-être dit prendre la même chose mais si pour X ou Y raison ça ne lui convenait, tu ne voulais pas lui prendre quelque chose qu'elle ne boirait pas. « Bah.. Euh.. Oui. Je sais que tu avais dit que tu viendrais mais il y a toujours cette petite part de doute qui fait que j'pense que j'vais être seul.. » Tu baissais un peu le regard, gêné par cette confession. Tu n'avais pas toujours eu des rendez-vous toujours roses et tu avais connu la déception à de nombreuses reprises. Tu voulais te préparer en cas d'échec, ne pas avoir le cœur en miettes quand tu comprendrais qu'elle ne viendra pas. Par chance, Fleur n'était pas de ce genre là et tu avais eu le besoin d'exprimer ta joie à ce sujet là. D'autant plus qu'elle partageait ce sentiment. Dans un murmure, son regard dans le tien, tu avais senti tes joues devenir rouge. Dans un sourire timide, tu n'osais rien répondre. Gardant un silence léger, jusqu'à ce que le serveur vienne prendre la commande. Tu la lui adressais très poliment et lorsqu'il était reparti, tu attrapais ton sac. « Avant que je n'oublie » Tu sortais le livre qu'elle t'avait prêté pour le mettre sur la table et le glissait doucement vers elle. « J'ai beaucoup aimé et il me tarde de lire le second tome ! »

« Ce.. Je.. Non.. » Tu ne savais plus où te mettre. Littéralement. Tu ne voulais pas dire qu'elle aurait pu te mettre un lapin parce que tu ne le connaissais pas suffisamment pour te permettre de l'affirmer. Tu avais l'impression d'avoir mis les deux pieds dans le plat et de faire n'importe quoi. Tu avais peur de la vexer et de la pousser vers la sortie. Ce n'était pas ce que tu voulais. Parler du livre était un moyen pour toi de rattraper la situation, d'effacer le froid que tu aurais pu jeter. Ce rendez-vous était trop important pour toi pour l'envoyer valser de cette façon. « Oui ! » Tu hochais la tête. L'histoire de Moka avait été un peu déroutante au début. Tu n'imaginais pas du tout avoir une héroïne au caractère aussi prononcée. Elle avait des idées pleins la tête, elle avait un assez franc parlé et tu avais beaucoup aimé sa façon d'être. « C'est peut-être une comparaison intéressante, j'ai hâte de la découvrir. Et j'ai hâte d'en savoir plus sur Constance aussi, je l'aime bien même si elle me semble plus effacée. » Tu exprimais ton avis sur le premier tome, espérant que le second serait à peu près dans la même dynamique. Ce serait sûrement le cas puisque c'était le même auteur - à moins qu'elle n'ait changé sa plume, il y avait peu de chance. « Et les thèmes abordés, c'est assez déroutant, c'est peu commun en tout cas. C'était exactement ce qu'il me fallait et je tenais à te remercier pour ça ! » Parce que c'était son idée à elle, sa proposition l'autre jour à la librairie lorsque tu étais venu la voir pour lui demander son avis. Même si en réalité, tu étais venu la voir pour te jeter à l'eau et l'inviter à sortir. Tu avais réussi, en quelques sortes puisqu'elle était là, face à toi.

Maxwell devait être très loin du compte. Il ne devait pas avoir conscience à quel point Fleur avait envie d’être là près de lui, apprendre à le connaitre, à en savoir plus sur sa vie/ses projets/ses loisirs. Déjà il aimait les romans d’amour, tout comme elle, c’était un point en commun de taille. Par ailleurs il avait apprécié le premier tome de la trilogie de l’auteur française Moka. Fleur était ravie d’avoir pu partager ça avec lui, elle en était toute excitée d’avoir ses impressions.

- Ah oui, tu as aimé le personnage de Constance ? s’étonna t-elle.

Parce que Constance, caractériellement parlant, c’était elle. La fille naïve, prête à se donner corps et âme à un homme. La fille qui tombe que sur des ordures qui piétine son cœur. La fille qui cherche l’amour avec un grand A. Alors que Fleur aurait tellement plus aimé agir comme Frankie. Forte, impulsive, endurcie. Tout son contraire, en somme.

- Je t’en prie, ça me fait plaisir. Ce n’est pas tous les jours que je rencontre un homme qui aime ce genre d’histoire. Au fait c’est même très étonnant ! Comment ça se fait que… ? le questionna t-elle, ébahie et avide d'en savoir davantage à son sujet.

Le serveur venait de vous apporter vos jus de fruit et tu attrapais le tien, jouant un peu avec la paille pour essayer d'évacuer un peu la pression que tu pouvais avoir en étant assis face à elle. Même si tu te sentais un peu plus détendu maintenant que vous étiez dans le café, tu ne pouvais t'empêcher d'avoir quand même une certaine pression. « Oh oui ! J'ai envie de la sortir du livre et de la prendre avec moi, de l'emmener loin de toute sa misère et de lui offrir ce qu'elle mérite. » Tu t'identifiais beaucoup plus dans le personne de Constance que dans celui de Frankie. Peut-être parce que tu n'avais pas le même courage qu'elle, parce que tu avais l'impression de ne jamais trouver ce que tu mérites. Tes relations n'étaient peut-être pas aussi chaotiques que les siennes. « Je voudrais tellement qu'elle trouve quelqu'un de bien pour elle et qu'elle soit juste heureuse. » Tu soupirais doucement. Tu avais l'impression d'être idéaliste. Peut-être un peu trop sensible quant à la situation d'une jeune femme dans un roman. Tu écoutais sa question mais elle ne la termine pas. Tu laissais ton imagination prendre le relais quelques secondes, imaginant différentes suites possibles et tu prenais celle qui te semblait la plus cohérente avec votre conversation. « Que j'aime les histoires à l'eau de rose ? » proposais-tu avec un léger sourire. « Je ne pense pas que ce soit si surprenant. Certains le cachent, moi je le montre. » Ton regard se posait dans le sien et tu sentais tes joues s'enflammer.

Fleur éclata de rire. C'était bien la première fois qu'elle entendait ça, de la bouche d'un homme surtout. Elle aussi, parfois, avait envie de donner vie à ces personnages littéraires. De les bousculer, ou même les réconforter. Maxwell semblait être un homme généreux, avec le coeur sur la main. Du moins d'après ce qu'il disait, il avait de l'affection à revendre.

Étonnée de voir qu'un homme aime les romans d'amour, Fleur le questionna sans finir sa phrase par peur de vexer la virilité du jeune homme. "Les histoires à l'eau de rose", comme il dit, sont plus la convoitise de la gente féminine.

- Oui j'osais pas le dire.

Quelque peu embarassée, elle avait peur de l'avoir mis mal à l'aise. Ce qui n'était pas du tout son but, au contraire, elle appréciait sa façon d'être et sa façon d'exprimer les choses.

- Je trouve ça vraiment bien. dit-elle, très sincèrement.

Elle rougit à son tour, car son regard s'était prolongé dans le sien et un petit silence s'était installé. Ce n'était pas un silence gênant bien au contraire. Les gens discutaient tous autour d'eux, mais rien ne comptait pendant ces quatre belles secondes.

- Et toi, ton histoire d'amour? Tu l'as déjà écrite?

C'était une jolie façon d'en savoir plus sur ce qu'il recherchait et si bien entendu il était disponible. Mais bon, Fleur est confiante. Maxwell a l'air d'être quelqu'un de sincère, il ne se serait pas aventuré à l'inviter à sortir si il avait une femme dans sa vie.

Sa réaction te fit rougir, tu pensais qu'elle se moquait de toi mais tu pouvais voir dans son regard que ce n'était pas le cas. Tu avais vraiment le sentiment d'être sur la même longueur d'onde avec elle et plus la conversation avançait, plus tu craquais. « Tu peux, je ne me vexe pas sur ça. » A la limite, tu pourrais même plus le prendre mal si ça venait d'homme, parce que ce serait sûrement de la moquerie. Ou alors de la part d'Aino, mais là c'était ta soeur et tu savais qu'elle n'était pas aussi ouverte que toi à tout ça. C'était bien une chose que tu ne comprenais pas, quand tu voyais tes parents, tu voyais l'amour, la tendresse dans leurs échanges. Mais entre Mickey, Aino et toi, il n'y avait pas photo, tu étais le seul romantique de la bande. Et tu avais appris à vivre avec, pour toi ce n'était pas un défaut, bien au contraire. « Je crois que je suis en manque d'inspiration et que je suis bloqué à la page blanche. » ajoutais-tu doucement en gardant le ton de la conversation actuelle. C'était une jolie métaphore pour dire que tu étais célibataire. Mais le fait que tu sois célibataire n'était pas le plus important, ce qui était important dans ton histoire d'amour c'est que tu avais le cœur pris en otage par elle. A chaque fois que tu croisais son regard, tu le sentais se serrer de plus en plus. Presque au bord de l'explosion. Tu aimerais tant lui dire qu'elle te plaisait, mais les mots restaient coincés dans ta gorge et ton regard se baissait, presque gêné d'être aussi empoté. A ce rythme là, la page resterait blanche indéfiniment.

- Il n'est jamais trop tard pour l'écrire, suggéra t-elle d'un air entendu.

Fleur chercha son regard. Son regard qui la perturbait tant. Elle ne sait pas si Maxwell allait comprendre ce signal. Étant tous les deux timides, il y avait de grandes chances qu'ils aient beaucoup de mal à s'avouer leur attirance ouvertement. Fleur prenait énormément sur elle, car au fond d'elle, intérieurement elle se voyait déjà l'appartenir.

- Et qu'est-ce que tu cherches chez une femme? demanda t-elle, sur un ton détaché.

Elle ne voulait surtout pas paraître trop avenante. Par le passé elle comprit qu'elle faisait fuir les hommes dès qu'elle leur avouait ses sentiments. Même si Maxwell semblait être un romantique dans l'âme, il était hors de question qu'elle prenne des risques. Pourtant, en réalité, sa réponse était très attendue. Elle crevait d'envie de savoir si elle correspondait à ses attentes.

L'amour, ça rend fou.

Elle semblait encourageante, plus que toi en tout cas. Tu ne baissais pas les bras, mais tu avais quand même l'impression que ce n'était pas aussi facile qu'on avait voulu te le faire croire dans les livres ou même dans le cinéma. « Il faut trouver quelqu'un de d'accord parce que ça se fait difficilement seul.. » Tu haussais doucement les épaules sans prendre conscience de ce qui se jouait actuellement. Fleur semblait te tendre une perche et tu étais trop aveugle ou trop maladroit pour pouvoir l'attraper. « Je crois que je ne suis pas de ce genre là, il n'y a pas de femme parfaite. J'veux dire, l'amour, ça nous tombe dessus, on choisit pas toujours d'aimer une personne parce qu'elle est drôle, parce qu'elle est belle, parce qu'elle est intelligente. On tombe amoureux et après on est enivré par ses qualités et ses défauts » La raison pour laquelle tu étais tombé amoureux de Fleur, c'était pour les sentiments qu'elle faisait naître chez toi. Le frisson lorsqu'elle te souriait. La sincérité lorsqu'elle te regardait. La délicatesse lorsqu'elle se déplaçait ou lorsqu'elle te parlait. Mais c'était ce qui se dégageait d'elle, pas juste une qualité qu'on pouvait trouver chez tout le monde. « Je crois que je suis peut-être trop idéaliste à essayer de voir plus loin.. » Peut-être que tu devrais faire comme elle te le demandait, faire une liste de ce qui te plaisait et essayer de trouver une femme correspondant à cette liste. Mais agir ainsi, tu avais l'impression que c'était matérialiste, que si une personne n'avait pas une partie de ta liste, alors elle devrait passer à la trappe et tu pourrais passer à côté de pas mal de choses. Un concept pas si accrocheur que ça au final. 

Son coeur espèrait qu'il lui dise que c'est ELLE celle qu'il lui faut. Que c'est elle seule qu'il voulait. Fleur s'attendait, ou plutôt non, espèrait qu'il fasse un pas vers elle. Un signe, un geste, une parole. Peu importe. À son grand désarroi, Maxwell resta vague sur ses attentes même si ses mots étaient plus que réalistes.

- Oui c'est vrai. On dit bien tomber amoureux. L'amour, ça nous tombe dessus.

Elle haussa les épaules, puis tripota nerveusement la paille de son verre. Il était timide, elle aussi. Ils cherchaient l'amour. Il semblait sincère, elle aussi. Ils étaient deux passionnés. Cela pouvait paraître étrange, mais elle avait cette sensation de trouver le morceau manquant d'un puzzle. Il était là, devant elle, prêt à la compléter. Le hic, c'était ce chemin effrayant à traverser.