des fois, j'y arrive, souvent, j'me trompe donc j'recommence et puis j'apprends - léo

16h. J'avais eu besoin d'me défouler. J'avais eu besoin là, de faire le point, même si c'était impossible d'y voir clair. J'avais eu besoin de faire du sport, de ressentir chacun de mes muscles, de sentir que j'étais fais de chairs et d'os, plutôt que de pensées continuellement tournées vers Concho. J'avais bien évidemment pensé à Asher pour qu'il me fasse une session d'entraînement de boxe, mais j'avais pas réussi à le joindre. J'crois qu'on était encore tous les deux en train de digérer les dizaines de saucisses qu'on s'était envoyé. Ca aussi c'était une bonne raison d'aller fair du sport. Alors, j'avais pensé à Léo. J'lui avais envoyé un vocal, ou j'lui disais que s'il n'avait rien à faire de mieux de son après-midi, il pouvait me rejoindre au stade du complexe sportif pour faire une session de course. J'avais même pas été regardante sur ce qu'il voulait faire, j'lui avais énuméré tout, le 400 mètre haies, le 3x500 mètres, du saut en hauteur, du saut en longueur, du sprint. Tout, tout, tout. Mon vocal faisait bien une minute trente, c'était ma p'tite tendance à trop parler. Et j'avais même, parce que je suis culotté, renvoyer un second vocal en précisant que j'étais tout à fait certaine qu'il n'avait rien de mieux à faire. J'm'étais préparée, en tenue de sport, avec tout ce qu'il fallait dans mon sac, de l'eau, des bananes, une serviette de bain et du gel douche pour l'après, et même un petit tube de crème solaire. J'étais au top. Et puis, j'avais retrouvé Léo, en début d'après midi. On avait commencé par discuter un peu, juste pour se remémorer la soirée piscine/Big Mango (ce qui constituait en soit un très beau duo) et puis on s'était mis d'accord, pour commencer par des courses de haies. J'avais de bonnes bases en athlé, mais Léo avait gagné la plupart des courses. On s'était ensuite roulé dans le sable pour tenter de faire les sauts les plus longs puis on avait enchaîné notre session d'entraînement par un 3x500 qui avait fini par m'achever. Comme j'voulais certainement pas m'avouer vaincue contre Léo, j'avais tout donné, jusqu'à la dernière seconde. Et alors que je terminai mon dernier tour, Léo était déjà arrivé devant moi. J'me jetais dans l'herbe, sur le dos, la respiration complètement coupée, j'étais rouge comme une pivoine, je dégoulinais de transpiration, mais j'avais le sourire aux lèvres. "J't'aurais mis la pâté si je m'étais pas empiffré de saucisses il y a deux jours!" Ouais, à mon sens, il n'y avait que ce tout petit détail qui m'avait éloigné de la victoire. C'était mon égo qui parlait parce que j'crois pas qu'il existait un monde où j'pouvais battre Léo à la course. Il était sportif et endurant, bien plus que moi. J'restais au sol, tentant de calmer mon cardio. "J'crois que là, j'suis done une bonne fois pour toute." J'crois que j'étais un peu bloquée au sol aussi, j'avais vraiment un peu trop forcée et j'imaginais bien que j'allais me prendre les fanfaronnades de Léo en pleine tête, mais j'étais prête. Autant j'étais déterminée, autant j'acceptais assez facilement de perdre.

@Léo Emerson

On arrivait à la fin du mois de juin, la fin de la compétition, Léo était rincé, épuisé. Au fond, il fallait être honnête, ce n'était pas la compétition en soi qui l'avait rincé, mais plutôt ses nombreux excès. Chaque année c’était la même chose, il ne participait pas pour gagner, enfin pas que ! Il participait principalement pour l’aspect humain et festif de l’événement. C’était une excellente occasion de rencontrer de nouvelles têtes, tisser du lien ou renouer avec des personnes qu'on ne voyait pas trop au cours de l'année. C'était aussi, simplement, un très bon moment pour faire la fête. Et il adorait ça, s’amuser. Quand il était plus jeune il faisait quasiment un mois sans dormir, à enchaîner les soirées. Aujourd'hui il n'avait plus le même âge et surtout il avait deux enfants à gérer le reste du temps, ce n'était pas la même ! Mais cette année était une formidable édition, il sortait beaucoup trop, il avait fini au poste avec Andrew et surtout, il adorait son équipe, il s'était considérablement rapproché de Joan qu’il ne considérerait définitivement plus comme la copine de Milo, mais bien comme une amie. Il fallait avouer que tenter d'escalader la Big Mango au milieu de la nuit, ça créait un lien fort ! Ce matin il avait reçu ce vocal de plus d’une minute, elle abusait Joan, il détestait cette nouvelle mode des vocaux, surtout aussi longs. Mais il l'avait écouté, elle parlait de sport, d’athlétisme, cette après-midi. Cette fille était une vraie pile électrique, elle ne s’arrêtait jamais. Mais elle avait marqué un point, il n’avait rien de mieux à faire du reste de sa journée. Il s'était assuré que sa mère puisse récupérer Jonah à l'école et qu'elle gère Kai, envoyé un message à Alba pour la prévenir, puis il avait préparé des affaires. Son épaule lui faisait toujours mal, il avait dû se déchirer quelques ligaments en essayant de porter la brune l'autre soir. Mais rien d’assez méchant pour que ça l'arrête. Et il avait rejoint Joan en début d'après-midi. Elle débordait toujours d’energie, c'était impressionnant, mais c'était surtout motivant pour Léo, il avait beau être claqué, la bonne humeur de la jeune femme le boostait. Elle réveillait aussi son côté compétiteur. Il fallait avouer qu'elle se défendait bien, il ne faisait pas trop le fier face aux haies lors de la première épreuve, ç'avait commencé fort et Joan ne lâchait rien. Le saut en longueur éprouva son épaule, il n’avait pas la technique alors il avait beau sauter loin, il se réceptionnait mal et la douleur se faisait sentir. Heureusement il donna son maximum sur la dernière épreuve, le 3 fois 500 mètres, c'était de loin son épreuve favorite, lui qui avait l’habitude de courir. Par contre Joan donnait l’impression de bien souffrir, ça rendit cette course épique, ils étaient beaux tous les deux, à ne courir que pour leur gloire personnelle, ils étaient beaux, oui ! Jusqu'à ce qu’ils s’écroulent dans l’herbe, rompus, souriants d’un sourire crispé par la douleur de l'effort. Léo dégomma une bonne partie de sa gourde en écoutant l’excuse bizarre de Joan. Ça t'arrive souvent de te gaver de saucisses comme ça ? Il s’inquiéta une seconde pour la française. Tu t’es bien battue, vas ! Le saut de haies, t'as une bonne détente. Tu fais du sport d’ordinaire ? Léo ne savait pas si elle était du genre à s’entraîner ou si c'était une patate de canapé. Après elle avait l'air plutôt en forme quand-même. Beaucoup auraient abandonné bien plus tôt.

La fête de la mangue tirait à sa fin et j'étais pas mal éprouvée par la compétition. C'était ma première édition et clairement, je ne regrettais pas une seconde de m'y être inscrite. Faut dire que notre équipe était vraiment chouette, j'avais fais de belles rencontres et Léo en faisait clairement parti. On avait passé pas mal de temps ensemble et force est de constater qu'on formait une belle team lui et moi. J'avais réussi à le convaincre par vocal de venir me rejoindre au stade du complexe sportif. Peut-être que je l'avais eu à l'usure mais tout ce qui comptait, c'est qu'il soit bien là. On avait une belle énergie ensemble et clairement, on avait pas chômé depuis 14h. Ca faisait maintenant deux heures qu'on enchaînait les disciplines. Léo, il avait encore pas mal à son épaule, alors il faisait pas des miracles dans le sable pour le saut en longueur. Moi j'avais une belle détente, j'étais assez sportive en vérité. Même si beaucoup s'accordait à dire que l'équitation n'était pas un sport, fallait reconnaître que j'étais assez musclée, j'étais dynamique dans mes appuis et ça me permettait de sauter assez loin. Et c'était la même chose pour le saut de haies. En revanche, pour la fin, j'crois que j'avais un peu trop forcé, puisant mon endurance dans le fin fond de mes muscles. Ce 3x500 m'avait complètement rincé, et arrivant bien derrière Léo, j'm'afallais dans l'herbe à ses côtés, le souffle court et haletant, mes joues rouges et mes cheveux partiellement collés à mon front. J'avais belle allure, y a pas à dire. J'me sentais quand même bien, d'avoir fait tout ce sport. Ca libérait des endorphines et j'les sentais déjà faire effet. J'avais même pas pensée à Concho. Enfin là, si, maintenant qu'en pensant ça, j'y pensais, mais c'était pas si mal. Une fois en deux heures. C'était largement moins que d'habitude. J'me trouvais une excuse que je livrais à Léo. J'levais le regard vers lui, en souriant. "Nan, pas tellement, c'est Asher qu'à eu la royale idée de nous inscrire à un concours de bouffe. J'l'ai pas mal détesté pour ça, j'vais pas mentir!" Même si j'avais passé un super moment et qu'on avait bien rigolé, le mal d'estomac qui en avait découlé, lui par contre, il était bien moins marrant.  Léo me fit quand même un p'tit compliment comme pour me montrer que malgré ma défaite au 3x500, j'avais quand même un peu brillé. "J'fais surtout de l'équitation, j'pense que ça aide pas mal, pour le saut d'obstacles t'es obligée d'être hyper gainée, ça doit être ça!" Mais j'devais bien reconnaître la suprématie évidente de Léo à la dernière course qu'on avait fait. "Toi, t'es un champion du monde de 3x500 et tu m'l'avais pas dit, c'est ça?" que j'demande en riant, tout en ouvrant ma gourde pour m'hydrater. J'étais dégoulinante de transpiration, et j'languissais de prendre ma douche. Cela dit, fallait redescendre en température avant, et ça f'sait du bien, d'être couchée dans l'herbe fraiche là. Pour respirer un peu.

@Léo Emerson

Honnêtement, Léo avait espéré avoir une après-midi tranquille à la maison, à chiller, se reposer, profiter de Kai, faire un peu de retouches photo aussi. Il en avait pris pas mal lors de la marche des fiertés et il fallait qu’il les traite rapidement s’il espérait pouvoir en vendre quelques-unes. Mais non, Joan était venue bousculer tous ses plans et comme il était faible et qu’il se laissait facilement entraîner dans les conneries, évidemment il avait dit oui. Ce n’était pourtant pas la meilleure idée, surtout par rapport à son épaule, mais qu’importe, il se soignerait plus tard, elle ne lui avait pas non plus proposé de faire un match de rugby. Ils s’étaient donc assurément bien dépensés cette après-midi, ils avaient dépensé quelques calories. Et puis c’était bien aussi pour Léo de ne pas trop rester chez lui finalement, il avait tellement de choses en tête, cette histoire d’adoption, l’attente, les rendez-vous, l’incertitude, tout ça le bouffait à petit feu. Se vider l’esprit, c'était la solution parfaite. Il n’en avait pas parlé à Joan, parce que même s’il s’entendait bien avec la brune, ils n’étaient pas non plus très intimes. Ils étaient bons pour faire des conneries ensemble, mais parler de choses sérieuses, ce n'était pas forcément leur crédo. Il l’avait bien remarqué lors de la soirée chez son voisin, elle bouffait Milo des yeux, mais quand il avait essayé d’en parler rapidement, elle n’avait pas lâché grand-chose, alors il n’avait pas insisté. Ça lui convenait bien, que ça reste léger entre eux, ça aussi, c'était un moyen de se vider la tête. Une fois les différentes épreuves terminées, ils s’étaient affalés sur l’herbe pour récupérer. Il haussa les sourcils quand elle lui raconta son histoire de concours de bouffe. Quelle idée ?! C’était le concours de saucisses ? Tu t’es fait avoir comme une bleue sur ce coup ! Léo connaissait le concours de nom, c’était un classique de la fête de la mangue, mais jamais il n’aurait l’idée d’y participer. Ah ouais de l’équitation ?! T’as fait de la compétition ? Il y a un bon centre équestre à Bowen, je ne sais pas si tu t’es renseignée. Lui, Léo, les chevaux, c'était pas trop son truc, les animaux en général, il les aimait bien, mais de loin, il ne leur voulait pas de mal, mais sans plus quoi. Elle semblait impressionnée par sa performance à la course, Emerson pouffa de rire, c’est vrai qu’il avait pas mal assuré. Athlète bousculant cette dernière épreuve, foulée, gigantesque, historique, incroyable joueur, kangourou Léo, maitrisant nerfs, osant projeter quelque réussite, saisissant tout ultimatum victorieux, wargamer xénophile, yole zigzagante. En d’autres termes il s’était senti poussé des ailes et il avait carrément survolé cette épreuve. Mais contre un autre qui aurait eu l’habitude de courir, il était à peu près sûr que ça n’aurait pas été si simple. J’ai plein de ressources que tu ne connais pas encore ! Assura-t-il avec un petit sourire pas peu fier. On va se doucher et on prend un verre juste après, ça te dit ? Il se sentait dégoulinant de sueur, ce n’était pas la sensation la plus agréable au monde.

Cet après-midi était parfaite pour se vider la tête. J'avais pas mal de truc qui me tournait dans l'esprit depuis quelques semaines, mais j'essayais que ça devienne pas bouffant. Pas facile, pour être honnête. J'avais cru qu'en laissant exploser mon envie avec Concho ça allait arranger les choses, que j'allais exorciser le désir mais j'devais bien reconnaître que ça me matrixait un peu. Et puis il y avait Milo aussi de l'autre côté, ou c'était peut-être moins charnel mais tout aussi renversant. C'était pas mon but d'me retrouver face à un dilemme, alors plutôt que de l'affronter, j'faisais l'autruche. Très bonne technique de lâche, j'en conviens, mais ça semblait fonctionner, un peu. Et puis, rien de mieux que de se défouler en faisant deux heures intenses de courses, saut en tout genre et finir par une belle dose d'endurance. Léo m'avait eu à l'usure, c'était pas souvent que j'rendais les armes, et même si j'avais été chercher des ressources internes insoupçonnées, mes efforts ne m'avaient pas permis de dépasser Léo, bien plus sportif que moi, visiblement. J'tentais de trouver une excuse, et le concours de saucisses était l'argumentaire parfait. Je riais à ses mots. "Ouais, on avait trente minutes pour en manger le plus possible. Pire idée ever, j'te recommande pas!" J'lui parlais aussi de ma passion, l'équitation, attribuant mes capacités sportives à ce sport. Je hochais la tête, toujours allongée dans l'herbe. "Quand j'étais ado, ouais, j'en ai fais pas mal. Mais ça demandait énormément d'investissement! J'ai déjà quelques contacts avec un gars du ranch, à la sortie de la ville, j'suis sur le coup!" Ca avait été dans mes plans dès le début, de renouer avec l'équitation ici. Quand j'étais enfant, j'avais même économiser dans une tirelire pour me payer un cheval. Sous estimant de toute évidence ce que cela impliquait. Finalement, j'avais cassé cette tirelire pour me payer un voyage à Bowen, quatre ans auparavant et jamais je n'avais regretté ce geste. Léo fanfarona sur ses ressources dont j'ignorais encore l'étendu et je riais, le regardant en coin. "J'ai l'impression que j'commence à te jauger pourtant!" Puis il proposa la suite du programme, une douche et un verre. "Ca m'semble PAR-FAIT!" que j'dis en me relevant, tirant sur mes abdominaux déjà bien douloureux. Je languissais cette douche. On se dirigea vers les vestiaires, ils étaient séparés dans deux bâtiments différents. "On s'retrouve ici d'ici une vingtaine de minutes?" que j'dis alors que je m'engouffrais dans les vestiaires posant mon sac sur l'un des bancs. C'était désert. Visiblement, le complexe sportif n'avait pas beaucoup de succès aujourd'hui. J'attrapais mon gel douche, une serviette et je me déshabillais avant de me rendre dans une douche individuelle. Etroite, sombre, mais l'eau qui coulait était chaude. Parfait. J'posais ma serviette à l'extérieur, pour ne pas la mouiller. J'commençais ma douche, tranquillement, ça me faisait un bien fou. Puis, alors que j'avais terminé, je tentais d'ouvrir la porte. Elle semblait bloquée. J'continuais mes essaies en tirant et en poussant, mais ça semblait être verrouillée de l'extérieur. "Merdee." que j'dis alors que je sentais venue de nul part, une petite angoisse qui se dessinait au creux de mon ventre. C'était étouffant la dedans, avec la vapeur brumeuse, et la chaleur dégagée par l'eau brûlante. J'commençais à mal respirer, me rendant compte que j'étais perdue au fin fond du bâtiment et qu'il n'y avait personne autour de moi. Jouant avec la porte, toujours plus intensément, je perdais mon calme. J'étais habituellement pas sujette à la claustrophobie, mais là, j'me sentais mal. "HEEE Y A QUELQU'UN? S'IL VOUS PLAIIIT, JE SUIS BLOQUÉE!" Je criais mais j'entendais ma voix qui résonnait dans les vestiaires vides. Bordel, j'étais pas bien. Pas bien du tout. J'avais chaud, je suffoquais, j'étais complètement paniquée. "VENEZ M'AIDEEER! LÉÉÉO!" J'en venais à tambouriner contre la porte, j'avais l'air du folle là, trempée, dégoulinante d'eau, complètement nue. "LÉÉÉÉÉO J'T'EN SUPPLIE!" Ouais j'en étais même rendue à supplier, j'étais en crise de panique, et j'avais l'impression que j'allais mourir là. C'était p'tete exagéré, mais c'était incontrôlable. C'était bien la première fois que j'perdais mon calme, aussi vite et aussi violemment.

@Léo Emerson

Clairement, s’engouffrer une quantité faramineuse de saucisses bon marché, c’était une idée bien foireuse pour Léo. Joan n’avait pas besoin de préciser qu’elle ne lui recommandait pas, il en était déjà persuadé. Il avait beau être un peu fou, se mettre parfois dans des états bien minables, quand il s’agissait de nourriture, il avait des principes forts. J’te crois sur parole, j’compte pas essayer. Il avait un minimum d’estime de lui-même, Léo, même si quelques fois ça ne se voyait pas. Alors elle avait fait de l’équitation, c’était clairement une passion, on ne faisait pas ça par hasard. Léo il avait un peu essayé tous les sports, même s’il aimait particulièrement le surf, il s’était essayé au rugby, au tennis, au golf avec son père, une fois, il avait fait un peu de sports de combat aussi, en Europe il aimait jouer au foot même s’il était nul. Il faisait aussi régulièrement de la musculation à la salle et de la course à pied. En gros il était sportif et hyperactif, c’était une certitude, mais il était surtout curieux de découvrir de nouvelles disciplines, surtout plus jeune. Ah c'est parfait ça, il paraît qu'ils sont cools au ranch. C'était la réputation du lieu en tout cas, parce que Léo n'y avait jamais mis les pieds. Ils badinaient gentiment, sur les compliments, les sous entendus. C'était tout de même assez cool le fait qu'il n'y ait aucune ambiguïté entre Joan et Léo, ils étaient vraiment comme deux vieux potes un peu (beaucoup) potaches. Ils finirent par se mettre d’accord sur le fait de prendre une douche pour ne pas sentir le vieux poney et de prendre un verre par la suite. Léo récupéra sa serviette, son gel douche et fonça sous le jet. Cette douche c'était une bénédiction, il y resta quelques minutes à profiter de l’eau fraîche. Puis il se sécha, se rhabilla en tenue de ville et sortit dehors pour profiter du soleil. Il se posa sur une chaise en plastique pas très loin des vestiaires pour scroller sur son téléphone en attendant Joan. Il mit un petit moment à comprendre d'où venaient les bruits derrière lui. Et quand il compris qu’on criait son prénom, il se redressa, chercha d’où ça venait puis se dirigea vers le vestiaire féminin. Joan ?! Il l'entendit carrément le supplier. Mais t'es où ?? Il entra dans l'espace douche et la trouva enfin. Putain Jo qu’est-ce qu'il t'arrive ? Il paniquait un peu pour être honnête, elle était enfermée dans la douche, il y avait cette vapeur moite qui s’échappait de partout, elle avait peut-être fait un malaise, il n’en savait rien.

J'étais entrée dans les vestiaires vraiment en full détente. J'avais juste hâte de me débarrasser de mon t-shirt de mon short couvert de sueur et de prendre une bonne douche bien chaude pour délasser mon corps. Je l'avais fais d'ailleurs, traînant un peu sous l'eau. J'avais même lavé mes cheveux. J'savais qu'après ça, j'étais bonne pour les tresser si je ne voulais pas me retrouver avec une coiffure pyramide de toute beauté, mais j'me voyais pas ne pas me débarrasser entièrement de tous les efforts que j'avais fais. Et puis, éteignant l'eau, j'avais essorer mes cheveux avant de tenter de sortir de la cabine de douche. C'était exigue la dedans, mes coudes s'étaient à plusieurs reprises cognés contre les paroi en carrelage, mais j'allais bientôt pouvoir quitter cette épaisse moiteur de vapeur d'eau. Mais, le problème, c'est que le verrou, quand bien même je le tournais, semblait tourner dans le vide. Le loquet était resté coincé à l'intérieur et m'empêchait de sortir. Au début, les premiers trentes secondes, j'étais restée calme. J'avais juste tenter à mainte reprise de d'ouvrir, en tirant, en poussant, en tentant de soulever le verrou, j'avais tout tester jusqu'à ce que je me rende compte que j'étais complètement enfermée. J'paniquais, ouais, parce que j'pensais aux gros murs du bâtiments, à ce long vestiaire que j'avais dû traverser, à l'extérieur qui me paraissait si loin. J'avais l'impression d'être prisonnière et que j'allais y passé. C'était un peu drama queen, d'autant que j'étais accompagné de Léo et qu'il allait forcément finir par s'apercevoir que je ne revenais pas. Mais j'étais plus en mesure de penser à ça. Je paniquais. Totalement. Etouffant, mon coeur s'était mit à battre la chamade. Et je m'étais mise à crier, de plus en plus fort, d'abord en appelant à l'aide, quelqu'un de random, puis j'avais concentré mes efforts sur Léo. L'appelant, le suppliant, tambourinant contre la porte. Dans ma tête, là, c'était un fucking film d'horreur. Finalement, au bout de minutes interminables, j'entendais Léo qui m'appelait. Il semblait m'avoir entendu et il était entré dans les vestiaires des filles. "LÉO ! JE SUIS COINCÉE ! DANS LA DOUCHE!" que j'criais pour qu'il puisse s'orienter. J'sentais déjà le soulagement m'envahir, rien que de savoir que j'étais plus toute seule. J'me calmais un peu. "LA PORTE! Elle .. elle veut pas s'ouvrir, j'suis coincée, regarde!" et j'bougeais la porte, qui restait close. "J'ai l'impression que le truc est coincé à l'intérieur, faudrait un truc pour faire levier! Mais j'ai rien, juste du gel douche!" Ouais, c'était très bizarre de parler à Léo, alors que j'étais complètement nue. Surtout que ma serviette, elle était toujours là, sur le petit banc en plastique, à l'extérieur de la cabine. "J'étouffe la dedans, j'me sens pas bien!" que je rajoutais en gémissant un peu, pour bien qu'il prenne conscience que là, fallait qu'il me sorte de là, très vite. Sur le coup là, ni lui ni moi ne rigolions. C'était pas souvent, mais c'était un peu la panique à bord. J'comptais sur Léo pour gérer la situation et surtout, surtout, pour qu'il ne m'abandonne pas ici.

@Léo Emerson

Il n'y avait pas d’embrouille normalement, rien de compliqué, Joan et Léo s'étaient bien déroulés, ils prenaient leur douche tranquille et après ils allaient prendre un verre bien mérité. Rien de plus simple. Mais il fallait croire qu'ils aimaient se compliquer la vie ces deux-là. Elle avait eu de la chance, la brune, que Léo ne soit pas encore dur de la feuille, parce qu'il avait failli ne pas l'entendre quand même ! Il avait donc accouru, comme un héro en cape, enfin un peu paumé le héro, il fallait bien l'admettre. Devant cette porte, il se trouvait bien bête, déjà Joan avait réussi à le faire venir jusque-là, c'était un petit miracle. Et après, quel était le problème ? Plusieurs choses lui passaient par la tête, elle avait glissé, elle était blessée, elle avait fait un malaise, elle avait oublié son shampooing dans son casier,... Mais effectivement, être coincée dans la douche, c'était une raison recevable. Cependant c’était un moindre mal, au moins elle allait bien. Elle lui faisait la démonstration que la porte ne s'ouvrait pas et il sentait bien qu'elle paniquait totalement. Hmm, oui je vois. Calme toi Joan, je suis là, ok ? Il s'approcha de la porte et essaya de jouer avec le mécanisme à son tour. Écoute. Tu m'écoutes bien Joan ?! Tu ne vas pas faire de malaise. La vapeur va se dissiper. En même temps qu'il disait ça il ouvrait une fenêtre sur le côté pour faire de l’air. Tu peux respirer, concentre toi sur ça, d’accord ? Je vais essayer des trucs et si ça ne fonctionne pas j’irai chercher de l’aide, ils ont bien une trousse à outils dans un coin, tu ne va pas rester longtemps ici. Il essayait au mieux de la rassurer tout en cherchant quelque chose pour faire levier sur le loquet. Il trouva un bout de bois dans un coin. Il tenta de l’insérer entre la porte et le mur pour faire sauter la serrure. Allez !! Il avait beau essayer de toutes ses forces, ça ne bougeait pas. Et puis il avait sa fichue épaule qui le rappelait à l'ordre. Ahhh ! Ça marche pas.  Il se pencha vers la serrure et étudia le mécanisme. Peut-être que s’il insérait une clé fine dans le petit trou, il arriverait à faire tourner la visse et à ouvrir, tout simplement. Il sortit ses clés, les essaya toutes mais elles étaient trop grosses. T'aurais pas une clé d’antivol ? Ou… celle de ton casier ! C'est quel numéro ? Cette fois serait la bonne, Léo le sentait bien là, il allait la sortir de là et ils l'auraient bien méritée, leur bière !

A la base, j'étais pas venue ici pour paniquer. C'était même pas dans mon mindset habituel que de faire ce genre de crise. Mais là, c'était arrivé sans que j'm'en rende compte, avec l'impression d'être perdue au fond des vestiaires. Alors j'avais hurlé , j'avais appelé à l'aide, priant pour que Léo puisse m'entendre malgré les nombreuses portes et les murs épais qui nous séparaient. Et finalement, ça tenait du miracle à mon sens à ce moment là, j'entendais enfin sa voix. J'lui indiquais le problème et surtout, j'lui faisais part du fait que je commençais vraiment à pas me sentir bien. Même si sa seule présence me rassurait, j'avais quand même cette terrible sensation que la vapeur était en train de m'étouffer. J'me concentrais sur sa voix. "Ouais, ok, ok, j't'écoute" que j'disais alors que j'avais la main posé sur la porte, et limite mon oreille collée contre, pour l'entendre du mieux possible, et je fermais les yeux, tentant de sentir l'air frais qui entrait par la fenêtre que Léo avait ouverte. J'sentais rien mais le simple fait de savoir que j'avais une nouvelle manière de respirer, j'sentais que ça me calmait. Je l'entendais qui bidouillait derrière, et il ne se passait pas grand chose. La porte ne cédait pas. "Surtout te blesse pas Léo!" que j'disais quand je l'entendais concentrer tout ses efforts. Ca semblait pas porter ses fruits, alors il me partageait son idée de petite clé et de casier. "87! C'EST LE 87! Il est juste dans le vestiaire d'à côté, sur la droite, un peu au milieu, entre le 86 et le 88!' Oui oui, je venais de donner ça comme information à Léo, sans me rendre compte de l'évidence de mes paroles. Moi, je ne voyais que le résultat, je voyais déjà cette petite clé faire levier et me libérer. "Tu pars pas trop longtemps hein?" que j'disais alors que j'entendais vaguement ses pas s'éloigner. J'me retrouvais seule, mais j'étais plus si seule que ça. Ma respiration s'était calmée, et j'commençais à prendre conscience de mon état. A savoir que j'étais parfaitement nue. Et ça, si jusqu'à présent ça m'avait pas chagrinée plus que ça, là, j'avais une vision de Léo qui libère la porte et moi complètement à poil devant lui. Et ça m'plaisait pas des masses. J'avais pas spécialement envie que Léo me voit, comme ça. Et p'tete que lui non plus il avait spécialement envie de voir mes boobs. Alors que je l'entendais revenir, j'le mettais en garde. "Léo, si tu déverrouilles cette porte, je t'en supplie, laisse la fermer!" Il allait croire que j'avais perdue la tête, alors je m'expliquais. "J'ai.. j'suis toute nue! Ma serviette, elle est juste à côté de toi!" J'riais un peu avant de rajouter, beaucoup plus détendue qu'avant son arrivée. "Ca éviterait que tout ça, ça devienne encore plus weird!" J'ricanais, me rendant compte aussi que la vapeur s'était un peu dissipée. Je respirais mieux, j'étais fin prête à être secourue et thanks god, d'enfin aller boire cette fucking bière!

@Léo Emerson

Quelle idée de se coincer dans la douche ! Elle n'en loupait pas une Joan, à chaque fois que Léo la voyait, il fallait que ce soir mémorable. Il chercha à faire levier sur le mécanisme mais c'était quand même solide et avec son épaule en vrac, plus les efforts sportifs qu’il avait fait plus tôt, il n'arrivait à rien. Il essaya de chercher une solution avant d’appeler la cavalerie, il n'était pas plus bête qu'un autre, Léo, même ce n'était pas l'homme le plus manuel qu’il soit. Il se dit qu'en arrivant à glisser un petit objet dans la fente, il arriverait à faire tourner le bordel. Un petit tournevis aurait été idéal mais peut-être une clé. Il demandait son numéro de casier à Joan et sa réponse le fit grimacer. Tu m’prends pour un neuneu ou quoi ? Je sais bien que 87 c'est entre 86 et 88, merci ! Il bougonnait, certes un poil vexé, mais surtout pour qu'elle se détende un peu, soit qu'elle rit, soit qu’elle râle, mais qu'elle arrête de paniquer. Si, j’vais me commander un café et draguer la p'tite serveuse en même temps, je serai de retour dans une heure ! Qu'il dit en riant alors qu'il s'éloignait déjà. Le vestiaire n’était pas bien grand, elle pouvait même l’entendre extraire la clé de sa serrure. Il revint, prêt à insérer la clé quand la brune le mit en garde. Quoi, t’es à poil ?!! Mais qui entre dans une douche sans prendre sa serviette ou sans la mettre sur la porte ? Je sais que t’es française mais quand même ! Il était outré, clé en l’air sans savoir quoi faire. Avant de chercher ladite serviette et de la lancer par-dessus la porte. Tiens, comme ça si par mégarde j’ouvre cette porte, tu ne pourras pas me traiter de pervers. Il allait insérer la clé mais avant il avait une question. T'as rien d'autre à me dire avant que j'ouvre ? Il ricana à son tour avant d'essayer enfin de la délivrer. Heureusement, cette fois fut la bonne, il força un peu et le mécanisme céda enfin. La porte s’ouvrir sur une Joan aux cheveux hirsutes et Léo pouffa de rire. C’aurait été dommage de ne pas voir ça ! Allez on va se la boire cette bière ? Il était quand même bien soulagé que ça se termine bien et rapidement !

Il n'y avait que moi pour me mettre dans des situations pareilles. Et il n'y avait que Léo pour les vivre avec moi. A partir du moment où il était arrivé, j'avais senti quand même que la panique se dissipait. Je l'entendais de l'autre côté en train de tenter de me libérer, ça semblait pas très fructueux. Mais j'm'en fichais, parce que je savais que Léo, il allait tout fait pour me sortir de là. Il allait pas m'abandonner, j'le savais. Il eu une belle idée avec cette clef et j'lui donnais des détails, peut-être un peu trop précis sur l'emplacement du casier 87. J'riais à sa réflexion, un peu, ça faisait du bien de rire. "ON SAIT JAMAIS! J'préfère assurer le coup." que j'dis alors que clairement, le soucis il venait pas du casier, ce qui m'inquiétait le plus, c'est qu'il n'arrive pas à la déverrouiller, cette porte. Juste avant qu'il ne parte, je m'assurais qu'il allait revenir et sa réponse m'arracha un sourire. "HA-HA très drôle!" que je bougonnais en attendant, toujours debout et nue dans cette douche. D'ailleurs, j'prenais conscience de ça, que j'étais nue et si Léo venait à libérer la porte, il me verrait comme ça. Alors j'le stoppais dès qu'il revenait vers la cabine. Il semblait outré que je n'ai pas de serviette. "On est dans les vestiaires des nanas, j'risquais rien, la douche mesure un mètre carré, j'avais pas envie d'la mouiller, voilà tout." que j'disais comme si ça tombait sous le sens. J'voyais la serviette qui arrivait par le dessus de la porte et je l'attrapais, aussitôt, riant à ce que Léo venait de dire. "J'te considérerais plutôt comme un héros si tu me libère de là, mais j'te le dirais pas, bien évidemment!" J'éclatais de rire alors que j'étais en train de m'enrouler dans ma serviette, coinçant le coin du tissu au niveau de mon aisselle, pour être certaine que ça bougerait pas. "Rien à déclarer, tu peux procéder à l'opération!" J'entendais alors Léo qui trifouillait dans la serrure et la porte se libéra. Un dernière nuage de vapeur sortie de la cabine de la douche et j'voyais Léo apparaître devant moi. Mes cheveux étaient collés un peu partout sur mon front, mes épaules, et mes joues et je riais à ses mots. "TADAAAM!" que j'disais en écartant les bras comme si j'étais une apparition divine. "J'finis de me préparer et j'te rejoins!" que j'dis alors que Léo s'en allait déjà vers la sortie. La liberté enfin retrouvée, je me séchais et j'enfilais une tenue propre. J'tressais mes cheveux et je ramassais mes affaires à la hâte, retrouvant Léo juste à la sortie. "J'serais bien tentée de te remercier, mais te connaissant, tu vas te foutre de ma gueule pendant des semaines et des semaines, alors j'vais me raviser je crois!" que j'dis faussement vexée que Léo m'ait vu et entendu dans cette situation. "Par contre, la première tournée, elle est pour moi!" que je rajoutais en souriant, parce que ouais, quand même, j'pouvais bien lui offrir ça à Léo, sans lui, j'aurais probablement croupie la dedans encore un bon paquet de temps.

rp clos.

@Léo Emerson