here we go again, (levi)

Aux yeux de l’anglais, il n’existait pas plus grande richesse que l’amour que Sahar lui vouait et qu’il lui donnait en retour, conscient que tout l’or du monde ne valait absolument rien à côté de ce lien qu’il chérissait. Et si son impatience pouvait laisser penser le contraire, Levi n’accordait aucune importance aux biens matériels, n’ayant aucun mal à vivre comme il le faisait avec Sahar, avec les moyens qu’ils avaient, quand bien même étaient-ils maigres. Ce qu’il ne parvenait en revanche pas à traduire d’une manière correcte, c’était davantage ce besoin de les voir grandir dans un cocon qu’ils avaient imaginé, désirant plus que tout lui offrir cette opportunité de s’épanouir avec lui entre les murs d’une maison qui serait officiellement la leur. C’était tout ce à quoi il aspirait depuis quelques temps, tourmenté par le besoin de participer à ce projet, de le faire avancer autant qu’il en était capable, prêt visiblement à tout pour le mener à son terme, même s’il était question du pire. « Ça peut bien se passer. Je fais attention. » Tenta-t-il de la convaincre, une énième fois, bien qu’il savait qu’il n’aurait pas son approbation pour autant, elle qui n’avait visiblement aucune intention d’approuver sa stratégie ni maintenant, ni jamais. Et Sahar, elle le lui faisait plus que savoir en imposant une distance inhabituelle entre leurs deux corps, à l’image de cet éloignement qui sévissait depuis quelques temps et dont ils ne parvenaient pas à se défaire. Et Dieu savait que Levi haïssait de les savoir en froid d’une quelconque manière, peinant à briser cette glace entre eux qui semblait s’épaissir au fil des jours, figeant leur complicité habituellement infaillible. « Même si ça n’est que temporaire ? » Souffla-t-il, cherchant visiblement à rentrer dans les négociations avec son épouse, quand bien même il savait que c’était perdu d’avance, que l’avis de Sahar ne serait jamais favorable à ce qu’il ne se perde dans les bas fonds de Bowen. Peinant plus que jamais à ne pas s’approcher, il avait fini par s’écouter, balayant à son tour les quelques mètres qui les séparaient encore, sa main se nichant avec hésitation dans la sienne, en demande éternelle de sa chaleur, et des quelques marques d’affection qui lui manquaient cruellement. « J’veux te rendre heureuse. » Lâcha-t-il, dans un murmure qu’elle serait à jamais la seule à entendre, comme s’il n’avait toujours été question que de ça finalement, de son bonheur à elle. « C’est pas ce que je veux, tu le sais Sahar… » Parce-que rien ne le rendait plus malheureux que de la sentir distante avec lui, eux qui avaient pris pour l’habitude d’être on ne peut plus démonstratifs l’un envers l’autre, quitte à en oublier le monde entier. Ses doigts pulsant contre les siens, il s’était délecté du pas fait par sa partenaire vers lui, jusqu’à fermer les yeux lorsqu’il perçut son visage buter contre sa mâchoire, profitant de cet instant privilégié pour presser ses lèvres contre sa chevelure. « Tu me manques bébé. » Ajouta-t-il, humant son parfum, l’épiderme chargé de frissons alors qu’il semblait redécouvrir les sensations que lui procurait son toucher, son autre main s’invitant contre sa hanche, comme pour la retenir de lui échapper à nouveau.

Si tu adhérais effectivement au projet on ne peut plus ambitieux de Levi, dont l'objectif clairement manifeste, se résumait dorénavant à quitter votre appartement, en revanche, tu comprenais un peu moins l'urgence de la situation. Si de ton côté, tu restais toi aussi impatiente à l'idée de gagner en amplitude, tu n'étais pourtant pas allée jusqu'à envisager les possibilités les plus chaotiques, dans l'espoir de financer votre objectif, plus ou moins démesuré. Selon toi, il existait d'autres solutions, au risque cependant, que le rythme imposé ne soit pas au goût de ce dernier, qui semblait confondre vitesse et précipitation. Le fait était que, tu te foutais grandement que la méthode privilégiée par l'anglais demeure parfaitement illégale, loin d'être une enfant de coeur, tu avais été la première à user de stratagèmes pathétiques pour beaucoup moins que ça, néanmoins, tu regrettais le pacte formulé entre lui, et ses bourreaux d'antan. D'après toi, rien ne justifiait que ton partenaire se soit de nouveau abaissé à ce rôle de sbire, vendeur de rêve, notamment auprès de ces raclures, qui l'eut auparavant laissé pour mort parmi les ruelles assombries de Bowen. Et contrairement à ses quelques tentatives ciblant éventuellement à se rassurer, les conjonctures, jamais, ne se dérouleraient de la manière dont il les avait imaginé au préalable. Raison pour laquelle, tu secouas frénétiquement la tête en guise essentiellement de négation, quant bien même aucun son n'était allé jusqu'à s'extraire d'entre tes pulpeuses, car quel que soit tes arguments, Levi finirait systématiquement par les contester. Tes iris encore rougies de la veille, furent soudain traversées d'une lueur éparse, alors même que tu n'avais pas hésité à te pointer à hauteur de ton époux, rompant pour la première fois depuis des lustres, cette distance volontaire instaurée. « J'suis contre. » Vins-tu immédiatement répéter, tandis que ce dernier semblait déjà enclin à négocier. Tu ne reviendrais pas sur tes déclarations, au risque que le conflit vous opposant ne cesse de s'étendre. Sa main désormais lovée à l'intérieur de la tienne, tu ne dérogeas pas à ce maigre contact, malgré un désaccord toujours probant. Mais qu'importe les apparences, tu peinais toi aussi à maintenir cet éloignement forcé, particulièrement contre nature à l'essence même de votre relation. « C'est déjà le cas. » Admis-tu à voix basse, comme pour t'assurer que ton époux demeure le seul à appréhender tes aveux. « Alors arrête maintenant, on va trouver une autre solution. » L'imploras-tu désespérément tout en accusant au même instant d'une approche supplémentaire, ton front plaqué au niveau de sa mâchoire, tes doigts se refermèrent significativement autour des siens. Il aurait été fabuler de prétendre que ton palpitant n'avait pas loupé un puissant battement, lorsque les lèvres de l'anglais buttèrent à leur tour, sur le dessus de ta tête, ce qui t'incita plus que jamais à délaisser les hostilités, pour davantage fusionner avec ce dernier, jusqu'à finalement te blottir complètement contre son torse. « S'il te plait, laisse tomber tout ça. J'veux plus te voir t'absenter pour traîner je ne sais où. » Viens-tu réitérer, tes mains se détachant des siennes, pour finalement envelopper toute une partie de son corps, une moue suppliante pointant sur ton visage, parmi tes traits jusqu'ici acérés. Et dans une dernière tentative de dissuasion, tes lippes s'empressèrent dans la foulée d'effleurer les siennes sans pour autant aller jusqu'à céder à cet appel ô combien dévastateur de te les accaparer complètement. De quoi seulement laisser ton souffle brûlant à l'effluve amer, se confondre au sien.   

C’était sûrement cette urgence mal placée qui avait eu raison de lui la première fois, lorsqu’il avait tenté de jouer avec le feu aux dépens de sa propre existence, finissant le corps inerte, gisant sur l’asphalte où il avait été laissé pour mort. Levi, il comprenait parfaitement que Sahar ne souhaite plus entendre parler de ce milieu dans lequel il avait failli y laisser sa vie, elle qui refusait catégoriquement qu’il ne se laisse une énième fois influencer par des illusions parfaitement manigancées, uniquement basées sur ses points faibles. Parce-qu’il était évident que de son côté, il désirait croire que cette fois-ci serait différente, qu’il ne serait aucunement question de se mettre en danger d’une quelconque façon, convaincu qu’il était capable de ressortir gagnant de la tempête que Sahar décrivait comme inévitablement mortelle. Et pourtant, plus que jamais Levi avait besoin du soutien de son épouse, regrettant la distance qui s’était instaurée entre eux depuis qu’il avait fait le choix de replonger dans les abysses, comprenant que rien n’était viable sans la présence de sa favorite. Il l’aimait, de manière ô combien incontrôlée, son centre de gravité ne se résumant qu’à elle, au point où il n’était lui-même pas capable d’agir de manière indifférente lorsqu’il s’agissait d’elle. Sans pouvoir s’en empêcher, il s’était vu réduire à son tour la distance entre eux, cherchant plus que tout son contact, sa chaleur éternellement rassurante dont il manquait cruellement depuis quelques temps. « Tu pourrais l’être encore plus. » Murmura-t-il, sans la lâcher du regard, les siens plongeant dans l’infinité azurée des siens, rêvant de s’y perdre pour toujours. Il restait clair que malgré l’amour qui pulsait en eux, leurs avis semblaient diverger sur ce point précis, dont Levi avait fait une priorité absolue, sans imaginer que Sahar s’en verrait impactée. Le cœur au bord des lèvres, il avait laissé son âme se rapprocher de la sienne, déposant une marque d’affection ô combien appuyée contre son front, comme s’il cherchait à protéger ce qu’ils avaient. Ses bras s’étaient machinalement refermés autour de son corps lorsque celui de son épouse vint se blottir contre le sien, vibrant de cet amour qu’ils n’avaient pas pu exprimer ces derniers jours. « Je t’aime. » Murmura-t-il, brisé de l’entendre lui supplier d’arrêter, de la voir si atteinte par ses choix alors qu’il n’avait cherché qu’à satisfaire leurs futurs projets. Le regard brillant, ses paupières s’étaient lentement fermées au contact bref, à l’allure d’une caresse, de ses lèvres au contact de les siennes, sa main remontant le long de sa hanche pour s’aventurer à hauteur de son visage. « Encore. S’il-te-plaît… » Lâcha-t-il, suppliant à son tour, sa nuque se tendant vers elle pour rétablir le contact entre leurs pulpeuses, dont il se délectait de la douceur et de la chaleur.

Naissait de cette épouvantable situation, le foutoir, et pour cause, les promesses ouvertement formulées au moment de vous marier. Car si tu n'adhérais absolument pas à l'idéologie désastreuse de ton époux, qui continuait de son côté de clamer, que la solution envisagée par lui-même restait la meilleure, et ce, malgré ton profond désaccord, du tien, tu n'avais pas hésité à lui vanter les louanges d'une obéissance et d'une loyauté sans faille, quelle que soit la problématique rencontrée. Si Levi allait jusqu'à se tuer à la tâche dans l'espoir de concrétiser vos rêves de candeur, il s'avérait également de ton devoir de le soutenir, quand bien même, tu ne pouvais imaginer une seule seconde, consentir à ses agissements. La pratique semblait dans les faits, parfaitement rétrograde, contradictoire notamment, aux valeurs systématiquement encensées par la majorité des femmes d'aujourd'hui, dont toi la première, même si ça paraissait potentiellement difficile à concevoir. Cependant, depuis que tu côtoyais l'anglais, certaines de tes revendications, dont les plus ancrées avaient littéralement fini par céder, allant même jusqu'à totalement se métamorphoser. Bien plus docile qu'auparavant, tu acquiesçais généralement sans broncher aux exigences de ton époux, à tel point que tu envisageais sérieusement de lui consacrer ta vie entière. À l'inverse de ce dernier, actuellement, tu ne daignais rien en l'absence d'approbation, et t'éloignais rarement de votre domicile, s'il n'était pas en mesure de t'accompagner. Un fonctionnement bien loin de faire l'unanimité, mais jalousement défendu par vous deux, sous prétexte, qu'il n'existait sur cette terre, pas un seul être humain, en marge de déchiffrer ce que vous possédiez, et les raisons qui vous poussiez à vous comporter de façon si marginale. Alors non, il n'était certainement pas question d'adhérer au chaos dans lequel l'anglais avait lui-même choisi de se plonger, bien entendu que tu ne cesserais pas tes tentatives pour l'en dissuader, mais pour l'heure, tu avais semblait-il atteint tes limites. Ton corps dorénavant plaqué contre le sien, il aurait été fabulé de prétendre que tu ne cherchais pas à renouer à votre traditionnelle complicité, récemment écorchée. De ses mains, les tiennes vinrent aussitôt se défaire, pour finalement l'envelopper, le haut de ta tête, positionnée d'abord au niveau de sa mâchoire. Le coeur battant à tout rompre, tu te délectas comme rarement de ses pulpeuses venues momentanément percuter ton front, tandis que ton étreinte s'était quant à elle, resserrée tout autour de lui. « Si tu m'aimes, pourquoi tu arrêtes pas alors? Si c'est ce que je veux? » Demandas-tu, arborant immédiatement une moue faussement candide, tout en relevant la tête dans la foulée, de manière à laisser ton regard se confondre avec le sien. Et ça avait été au travers d'un élan à peine calculé, que tes lèvres effleurèrent les siennes, sans pour autant aller jusqu'à se les accaparer complètement, la première fois. De fait, tu distinguas très nettement l'étreinte de ton époux, qui de ta hanche, dévia sur-le-champ à hauteur de ton visage, tout en t'incitant ouvertement à réitérer. Un hochement de tête plus tard, et ce fut au tour de ta main de s'égarer parmi son torse, contre lequel tes doigts s'enfoncèrent plus ou moins fermement, avant de finalement capituler, ta bouche percutant la sienne de plein fouet, comme si c'était tout bonnement la première fois. Les hostilités relayées au second plan, tu laissas naturellement la frustration s'exprimer au travers d'un échange fougueux, et non refréné. « Reste avec moi, pars pas. » Le souffle court, tu fis spontanément allusion aux sollicitations de ses bourreaux, qui réclamaient eux aussi sa présence, toutefois, c'était sans compter ta détermination à ne pas le laisser s'échapper une fois de plus.     

Il pouvait le jurer, sans la moindre hésitation, que Sahar était la plus loyale des partenaires, sa plus fidèle alliée, elle qui n’hésitait pas à mettre l’univers entre parenthèses pour qu’il ne soit question que de lui. Et Dieu savait qu’il tentait au mieux d’être à sa hauteur, en faisant d’elle son unique priorité, la privilégiant elle avant tout, parce-qu’il n’était et ne serait toujours question que d’elle, décidé à honorer ses promesses, celles qu’il avait prononcées le jour de leur union. Lui offrir un cocon dans lequel ils pourraient continuer de faire fleurir leurs projets occupait la majeure partie de ses pensées depuis quelques temps, lui qui espérait pouvoir lui apporter ce bien qu’ils cherchaient tous les deux à bâtir, pour mieux s’isoler du reste du monde. Et Levi, il était prêt à tout pour y parvenir, quitte à pactiser avec le diable si cela leur permettait d’accélérer le processus. Parce-qu’il était évident qu’avec leurs maigres revenus et leurs économies proches du néant, la tâche s’annonçait bien plus que compliquée, presque inatteignable si on considérait le milieu dans lequel ils exerçaient. En faisant le choix de plonger dans les abysses, Levi espérait avant tout maximiser leurs chances de réunir les fonds nécessaires le plus rapidement possible, sans que Sahar n’ait besoin de son côté de collectionner les heures supplémentaires. Il était convaincu que son épouse comprenait sa démarche, bien que dangereuse si on s’en tenait aux personnes avec qui il travaillait, lui qui désirait plus que tout satisfaire leur besoin d’évoluer. Il aurait été mentir de ne pas reconnaître que l’étreinte de sa partenaire lui procurait des sensations qu’il n’avait pas expérimentées depuis quelques temps, mourant d’envie de faire perdurer l’instant, ses mains dévalant ses courbes qu’il connaissait pourtant par cœur. « J’veux pas qu’on attende éternellement pour avoir cette maison. » Murmura-t-il, meurtri de savoir que ses décisions la touchaient autant, lui qui était convaincu d’avoir agi pour la bonne cause. Il n’avait pas pu s’empêcher de réclamer son attention, maintenant qu’il l’avait enfin retrouvé, frémissant au contact de son visage près du sien, de son souffle chaud qui s’était aventuré à quelques centimètres seulement de ses lèvres. Inconsciemment, il avait cherché à la retenir, l’une de ses mains remontant jusqu’à son visage, la suppliant de ne pas mettre fin immédiatement à ce rapprochement tout juste amorcé. D’un regard suppliant à une étreinte amoureuse, il ne put s’empêcher d’exploser d’amour à la seconde même où la bouche de Sahar percuta la sienne, dans un élan fougueux, Levi resserrant inévitablement son étreinte autour de son corps pour ne laisser aucune distance s’immiscer entre eux. Son cœur manqua de sortir de sa cage thoracique aux mots soufflés de son épouse, qui réclamait sa présence et refusait de le voir s’en aller une fois encore. « Je suis là. Je vais nulle part. » Murmura-t-il, sa main glissant contre son cou et jusque dans sa chevelure, l’autre maintenue sur sa hanche s’aventurant dans son dos, à l’intérieur de son t-shirt ample, ses doigts redessinant les contours de sa colonne vertébrale.

Nul doute que tu resterais éternellement sa plus fidèle alliée, aussi désastreuses soient les circonstances, que tu n'irais pour autant jamais jusqu'à te détourner de Levi, en renonçant de ce fait, aux promesses formulées le jour de votre mariage. Et quand même bien ton comportement des jours précédents laissait potentiellement à désirer, sous prétexte de manifester ton profond désaccord aux solutions envisagées par ce dernier, tu avais semble t-il été incapable toutefois, de persister davantage dans cette voie en accusant d'un rapprochement, parfaitement inattendu. Mais cette proximité récemment recouvrée ne signifiait d'aucune manière que tu adhérais enfin à ses stratagèmes particulièrement néfastes, seulement l'anglais ne te laissait pas vraiment le choix, en sachant que tu ne pouvais de ton côté, renoncer à tes serments, et à la loyauté qui en découlait. De fait, la problématique qui se présentait à vous à cet instant précis, s'avérait le moyen on ne peut plus adéquat de jauger ta capacité à respecter tes engagements envers ton époux, au travers notamment, de situations délicates. Autant l'avouer, tu ne cesserais jamais de tenter de l'en dissuader, qu'importe si tu demeurais contrainte d'user d'arguments différents, cependant une chose restait certaine, aujourd'hui tu avais dépassé tes propres limites. Si tu t'étais effectivement efforcée d'entretenir une distance évidente entre lui et toi jusqu'ici, aujourd'hui tu faiblissais, à tel point que tu avais été la première à capituler. Ton corps dorénavant plaqué contre le sien, tu relevas finalement la tête, afin de laisser volontairement ton souffle se confondre au sien, le coeur battant à tout rompre, alors que ses mains, tentaient éventuellement de se ré-approprier chacune de tes courbes. « J'te l'ai déjà dit, j'veux pas d'une maison dans ces conditions. » Murmuras-tu à proximité de son visage, tes pulpeuses n'hésitant pas à tenter vicieusement les siennes, en ne faisant dans un premier temps que les effleurer. Plus que jamais réceptive à ce désir inavoué de renouer à ce que vous possédiez d'ordinaire, tu scellas immédiatement vos deux âmes torturées au travers d'un échange particulièrement enflammé, que tu t'efforças avidement de prolonger. L'une de tes mains ne tardant pas d'ailleurs, à s'égarer au niveau de son torse, contre lequel elle se referma avec plus ou moins de fermeté. « Tu voudrais pas qu'on aille se recoucher? » Osas-tu demander, à voix basse, et toujours à bonne distance de ses lippes, sur lesquelles tu continuas impunément de lorgner. Ton corps, admettant spontanément un léger mouvement vers l'avant au contact de ses mains venues habilement s'aventurer de part et d'autre de ta carcasse frivole, et plus précisément, lorsque l'une d'entre elles, s'insinua directement sous ton vêtement, afin d'y re-dessiner les pourtours de ton échine. Et sans plus tarder, ta bouche percuta de nouveau la sienne de plein fouet, plus que jamais impatiente à l'idée, ne serait-ce seulement, que de vous tenir l'un à côté de l'autre sans vous rejeter mutuellement.                                         

Jamais personne ne s’était montré aussi bienveillant à son égard, comme si pour la première fois, son existence importait, son âme patiemment attendue par une autre. Sahar était sa partenaire de vie, sa plus fidèle alliée, celle qui était prête à lui consacrer pas moins que le restant de sa vie, prête à exister à ses côtés pour l’éternité entière. Levi, il ne désirait être associé qu’à elle, convaincu qu’il n’existait déjà plus sans Sahar, lui qui avait pris conscience que le quotidien ne méritait même pas d’être vécu s’il se déroulait en son absence. Et il savait pertinemment combien ça lui coûtait de le savoir dans les bas fonds de Bowen, errant et se rabaissant à ses anciens bourreaux pour espérer récolter les fonds nécessaires à l’achat de cette maison tant rêvée. Et s’il clamait qu’il n’y avait pas d’autres choix viables à leur projet, il comprenait parfaitement l’angoisse qui pouvait la hanter, parce-qu’il avait frôlé le pire quelques mois auparavant, bien avant l’officialisation de leur relation. Pour autant, Levi restait convaincu que cette fois-ci, les choses pouvaient se dérouler bien plus calmement, sans prendre le risque d’y perdre la vie, parce-qu’il savait qu’il était attendu, et qu’il n’était plus question que de lui. Si leurs âmes continuaient de diverger sur ces points de conflit, ils peinaient cruellement à ne pas céder à l’appel de leur affection qui bouillonnait depuis quelques jours. Le manque, causé par cette distance imposée, ne cessait de triturer son âme, et son corps, inévitablement refroidi alors que Sahar semblait éviter le moindre contact. Ce fut un souffle, révélateur d’un soulagement ô combien intense, qu’il poussa au moment où son épiderme se rallia à celui de son épouse, comme si l’air était soudainement devenu respirable à nouveau. Et Levi, il savait pertinemment qu’il ne serait pas celui qui mettrait fin à cette étreinte, ses bras déjà noués autour du corps de sa favorite, refusant de la voir s’en échapper. « Tu veux pas qu’on ait d’autres animaux et un grand jardin pour eux ? » Souffla-t-il, conscient qu’il jouait sur une corde sensible, lui qui cherchait désespérément à mettre leurs rancœurs de côté pour l’instant, afin qu’ils puissent se retrouver et s’aimer comme ils savaient le faire. Parce-qu’il était évident qu’ils n’étaient pas habitués à s’éviter au point de ne plus consumer leur amour. Encore étourdi par l’impact de ses lèvres contre les siennes, Levi s’était empressé de renforcer son étreinte autour d’elle, comme pour lui faire comprendre qu’il n’était certainement pas indifférent aux marques d’affection qu’elle lui vouait finalement. Frémissant jusque dans chaque pore de son être, il n’avait pas daigné laisser le moindre espace séparer leurs lèvres, son souffle plus chaud qu’à l’accoutumée se confondant au sien. « J’aurais pas trouvé meilleure idée. » Murmura-t-il, en hochant la tête, le regard plus complice que jamais alors que ses lèvres accueillirent celles de la brune, l’invitant par le biais de ses mains baladeuses à le suivre jusque dans leur cocon, suivant un chemin qu’ils prirent à l’aveugle. « Pas maintenant Luke. » Souffla-t-il, juste avant de fermer la porte derrière eux, ayant tout juste le temps d’inciter son épouse à le suivre dans les draps que sa bouche chercha la sienne une énième fois.

Tu comprenais les motivations de Levi, quand bien même elles ne justifiaient pas ses comportements hâtifs, et parfois incompréhensibles. Il serait fabuler de prétendre que tu ne revendiquais pas aujourd'hui, des ambitions identiques aux siennes, sous prétexte notamment, que tu aspirais toi aussi à davantage de candeur, en retrait notamment du tumulte du centre-ville de Bowen, où tu créchais pourtant, depuis des lustres. Selon toi, votre domicile actuel ne manquait pas spécialement de grand-chose, qui plus est, il ne s'avérait pas particulièrement exigu, outre le fait, qu'il ne suffisait plus au regard des projets que vous ambitionniez tous les deux de réaliser. Mais à l'inverse de ton époux, tu envisageais les circonstances autrement, à tel point que cette fois, vous ne demeuriez même plus sur la même longueur d'onde, quant à la stratégie à adopter, afin de financer votre futur logement. Cependant, et malgré un désaccord plus qu'évident, tu ne pouvais tout simplement pas renoncer aux promesses ouvertement formulées les mois plus tôt. Partenaire dévouée, voire carrément obéissante, Levi ne cesserait jamais de conserver son statut de priorité absolue, à qui tu certifiais une satisfaction éternelle, même en cas de divergence importante. Un aspect qui ne changerait assurément jamais, plus encore si on s'en tenait à cette éventualité pour qu'une fois l'achat de votre bâtisse effectuée, tu renonces à tes services dans les bars, pour oeuvrer directement de chez toi. Quand bien même tu ne semblais accorder aucune attention particulière à l'aspect professionnel de ton existence, tu envisageais sérieusement d'user de tes compétences informatique, pour davantage te consacrer à ton époux en parallèle. Dans ce cas, tu n'aurais même plus nécessité de quitter ton domicile, à compter de quelques heures par semaine à travailler derrière ton écran d'ordinateur, tu demeurerais libre de t'adonner à ce que tu préférais faire le plus, c'est-à-dire, te vouer entièrement à Levi. « C'est par fair-play. Et je changerai toujours pas d'avis. » Soufflas-tu, ton visage toujours positionné à bonne distance du sien, jusqu'à ce que finalement, tes pulpeuses ne puissent plus résister à l'appel des siennes. Encouragée par la gestuelle on ne peut plus explicite de ton favori, tu t'abandonneras à une fougue d'antan, qui en disait définitivement long quant à la frustration accumulée durant les jours précédents. Tu n'avais d'ailleurs pas hésité dans la foulée à lui proposer de recouvrer à votre éternelle proximité, en vous éclipsant dans la chambre, soulagée de constater que ce dernier, avait immédiatement acquiescé. Sans attendre, tes lippes percutèrent une nouvelle fois les siennes avec une envie non dissimulée, guidée en même temps jusqu'à votre bulle capitonné par l'anglais, tu gratifias ton canidé d'un coup d'oeil rapide, avant que la porte ne se referme sur votre passage. Le coeur battant à tout rompre, tu lui emboîtas le pas sur-le-champ jusqu'au matelas, le surplombant dorénavant de moitié, tes lèvres pendues éternellement aux siennes. « Putain, tu m'as manqué. » Chuchotas-tu, le souffle court, une jambe positionnée entre les siennes, tu plongeas aussitôt ta tête à l'intérieur de son cou, comme si tu tentais éventuellement de t'imprégner d'un effluve nouveau. Visiblement impatiente, tu acculas chaque parcelle de sa chair momentanément dénudée d'une multitude d'étreintes, chacune plus appuyée que la précédente. Ta bouche déviant sans surprise de son cou, jusqu'au haut de son torse, en initiant rapidement un détour par ses lèvres auxquelles tu fis le choix de n'accorder que des répits de courte durée. Quant à tes mains, si l'une semblait s'être immobilisé contre le matelas, l'autre en revanche, ne se fit pas prier pour imiter le parcours de tes lippes.                                          

Levi était le premier à revendiquer qu’il pouvait se contenter du strict minimum tant qu’il serait toujours question que de Sahar et de lui. Il n’avait jamais été attiré par la folie des grandeurs, incapable de s’identifier à un monde de paillettes, comme celui auquel il avait été associé une majeure partie de sa vie. Et il était conscient que ça ne lui avait pas forcément réussi, tombant dans un univers fait d’illusions et d’artifices dans lequel la valeur des objets primait sur celle des âmes, l’existence ne se résumant qu’à la fortune qui en était associée. Levi, il avait fui ce qu’il avait toujours considéré comme dégradant pour vivre dans la simplicité la plus primaire qui soit, ne regrettant pas un seul jour de ne pas vivre dans une opulence des plus absurdes. Parce-que son quotidien d’aujourd’hui valait bien plus que tout l’or du monde, lui qui avait trouvé un véritable trésor dans le regard de celle qu’il appelait désormais son épouse. S’il se montrait impatient au regard de cette maison qu’il désirait acquérir avec elle, c’était surtout parce-qu’il voulait lui offrir une sécurité supplémentaire, et ajouter une pierre à cet édifice qu’ils ne cessaient d’enrichir au fil des jours depuis les prémices de leur histoire romantique. Il savait que les moyens qu’il y accordait n’étaient probablement pas justifiés, car trop dangereux, mais il était également conscient qu’il s’agissait de la façon la plus rapide de parvenir à leurs fins. « Même si j’te fais des bisous supplémentaires ? » Joua-t-il ouvertement, en oubliant la gravité de leur discussion pour lui accorder toute son attention, ses mains visiblement très baladeuses venant s’accaparer ses courbes alors leurs lèvres se cédèrent au même instant. Et Dieu sait qu’il aurait tout fait pour recouvrer à cette intimité et cette complicité qui n’avaient cessé de lui manquer ces derniers temps, croulant sous le besoin de sentir sa favorite l’aimer comme elle savait parfaitement le faire. Levi, il en fut presque soulagé, de constater que leurs envies restaient les mêmes, malgré les conflits, et que le corps de Sahar était tout aussi réceptif à ses attentions. Il ne se fit pas prier pour rejoindre l’antre de leur passion, sa bouche ne quittant pas la sienne alors qu’ils atteignirent la pièce à demi plongée dans l’obscurité, le lit encore défait. « Pas autant qu’à moi. » Murmura-t-il, ses bras encerclant les hanches de la brune, pour mieux la rapprocher de lui, sa nuque se tendant sous le coup de ses pulpeuses venues s’y égarer, soupirant déjà de cette alchimie retrouvée. « Bébé tu me fais du bien. » Lui fit-il savoir, sa tenue de la nuit on ne peut plus légère permettant à Sahar d’atteindre les parcelles dénudées de son épiderme, et notamment de son torse qui frissonna sous ses caresses parfaitement contrôlées. Son corps, davantage sensible à son toucher depuis qu’elle lui en avait privé, révélait déjà les stigmates d’un désir certain, ô combien brûlant, qu’elle ne louperait certainement pas. « Viens sur moi. » L’incita-t-il, amenant son bassin à chevaucher le sien, de sorte que leurs corps se surplombent de la plus brûlante façon qui soit.