toujours autant d epluie chez moi -maxine

Décidée, Skye entre chez elle. Elle a calculé tout ça depuis deux jours, maintenant. Elle sait que c’est la meilleure décision à prendre, pour elle en tout cas. Ici, ce n’est plus chez elle, elle n’est plus qu’une inconnue à ce lieu. Elle traverse la porte, et jette un œil rapide au porte-manteau ainsi qu’au placard à chaussure. Son frère n’est pas là, ses affaires n’y sont pas présentes. Pour en avoir le cœur net, elle parcourt rapidement toute la maison sans voir ce dernier. Skye se précipite alors dans sa chambre, ouvre un sac, et prépare le plus d’affaires possibles. Elle doit faire vite. Très vite. A tout moment, son frère peut revenir. Elle ne le pense pas, normalement, il est à l’école de danse, mais elle a toujours ce doute, si jamais un de ses cours est annulé ou qu’il ait oublié quelque chose ici. Une fois cela fait, elle retourne dans le salon. Elle observe chaque pièce, les photos sur les meubles. Son cœur se serre, et se met à battre plus vite. Les larmes montent. J’aurai dû te laisser en Ecosse ont été parmi les derniers mots que Ramsay a eu envers elle. J’aurai préféré., ses derniers mots. Depuis, ils s’évitent. Depuis, Skye programme son emploi du temps en fonction de lui, pour ne pas le voir chez eux. Depuis chez eux n’est plus que chez lui. Elle ne s’y sent pas à sa place, plus à sa place. Elle a besoin de souffler, de partir loin, de ne pas traîner, de ne plus être un fantôme dans ces murs de la maison. Elle n’a plus le choix. Skye y a beaucoup réfléchi, a beaucoup pensé. Où aller ? Hors de question de partir chez sa sœur. Elle dirait tout à Ramsay. Skye ressentirait encore les remords et regrets de cette dispute. Et Haley ferait tout en sorte pour les réconcilier. Or Skye, elle en n’a pas envie maintenant. Checo ? Non, elle ne lui parle plus assez régulièrement pour ça. Maddie ? Pas depuis leurs dernières discordes. Leyla ? Déjà occupée avec son déménagent. Puis vient l’idée de Maxine. Maxine, elle est cool, elle est drôle, brillante et compréhensive. Skye serait heureuse de la revoir, Maxine. Elle sait qu’elle se sentira comme chez elle. Puis elle est anglaise, elle pourrait peut-être comprendre le mal-être de l’Australie que Skye traverse depuis les derniers mots de son frère. Elle ne voit pas mieux comme option. Elle quitte donc sa maison, ferme la porte à clef. Elle hésite à laisser les clefs, devant, définitivement, pour annoncer un départ. Mais elle préfère les garder, au cas-où elle oublierait quelque chose, qu’elle puisse y revenir sans effraction, et puis surtout, au cas-où elle regrette. Skye, à ce moment, souhaite hurler, pleurer, courir, tout à la fois et rien de tout cela. La dispute et les mots tournent en boucle dans sa tête depuis deux jours. Ses sentiments sont mitigés, son cœur est lourd, la tête est enfouie dans ce brouillard, dans cette maison. S’éloigner pourrait lui faire passer la colère, la tristesse, et tout à la fois. Elle hésite à prendre son scooter, pour rejoindre Maxine. Mais elle a peur que Ramsay le reconnaisse garé quelque part, qu’il la retrouve. Alors elle se contente juste de prendre le bus. Arrivée devant chez Maxine, elle sonne. Elle espère vraiment qu’elle soit là, elle ne veut pas être seule à affronter tout ça, elle a besoin de son amie, elle a besoin de sa présence. Les secondes paraissent des heures à ce moment-là. Elle stresse Skye, elle n’a jamais été vraiment dans de tels états. Puis la porte s’ouvre, elle souffle. « Hey. » dit-elle. « Désolée de venir comme ça à l’improvise, j’espère que je t’embête pas. » lève-t-elle les yeux sur Maxine. « Je.. je.. Mon frère… Enfin.. on se parle plus. » hausse-t-elle les épaules en reniflant. Les mots sont durs, elle a dû mal à expliquer la situation. C’est pas facile, cette exercice, de mettre des vrais mots sur ses ressentis. « Est-ce.. est-ce que je peux rester avec toi ? » demande-t-elle, enfin, espérant une réponse positive, espérant un regard compréhensif, espérant les bras de son amie, aussi.

C’est le brouillard en ce moment dans la tête de Max. Rien ne va. A part pour ces études, elle ne sait pas ce qu’elle fout encore dans cette ville, à des milliers de kilomètres de sa famille, de Londres et de ses repères. Même la présence d’Arlo ne lui suffit plus à la motiver pour rester à cet endroit. Alors elle erre dans son appartement, hésitant à s’inscrire à Oxford, préparant les documents avec minutie. Max sait qu’elle n’aura aucun mal à y aller, ses notes sont exemplaires, ses recherches démontrent sa motivation, et surtout elle a ses contacts qui peuvent l’aider. Faut qu’elle pense à son avenir et à Bowen il n’y en a pas, à part une vie misérable à être torturer par ce stupide italien. Elle pensait qu’avec le temps, Orso serait devenu qu’une simple amertume, mais non. Il persiste dans son esprit. Parfois elle rêve de lui – autant dire que la plupart des rêves sont interdits au moins de dix-huit ans. Elle se réveille à chaque fois en sueur, agacée et au bord des larmes. Ce mec elle l’a dans la peau et c’est une des raisons qui la pousse à fuir cette ville. Tout sera plus simple ! Ils vivront chacun leur vie de leur côté, avec des océans et des continents les séparant. Ça sera bien plus simple et Max retrouverait toute la concentration qu’il lui faut pour devenir une brillante chercheuse. En ce moment, Max elle dessine, partout et tout le temps, ressentant ce besoin d’enlever toutes ses pensées. C’est sa façon de réfléchir, sinon elle passe sa vie à pleurer parce que l’évidence est là. Son cœur tambourine trop fort lorsqu’elle pense à lui, et les sentiments qu’elle souhaite fuir à tout prix reviennent avec force à chaque fois. Bordel d’italien. C’est assise sur son canapé, scrollant le site d’Oxford le cœur en miette, qu’elle est interrompue par la sonnette. A sa porte se trouve une amie, cette pépite solaire qui fait toujours rire Max. Skye. Ses yeux sont humides et rouges et cette vision brise le cœur de l’anglaise, parce que même si elle est la plupart du temps insensible, quand il s’agit des gens qu’elle apprécie, ça lui fait toujours quelque chose. Un sac à ses pieds, il doit se passer quelque chose de grave. « Hello ! » Répond-elle avec douceur. Les explications sont vagues, mais peu importe. Son amie a besoin d’aide, et c’est chez Max qu’elle se réfugie. « Evidemment rentre ! » Elle ouvre sa porte, offrant l’hospitalité à Skye. Une fois la porte refermée, Max la prend dans ses bras. « Qu’est-ce qui se passe ? » Elle est douce, calme, comprenant que parfois les tempêtes internes sont trop fortes.