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Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.

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 Yes Miss' (R&K)

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Anonymous
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Yes Miss' (R&K) Empty
MessageSujet: Yes Miss' (R&K)   Yes Miss' (R&K) EmptyVen 22 Mar 2013 - 0:20


Il se resservait un verre d’eau gazeuse…De l’eau gazeuse, il n’en revenait pas, ce n’était vraiment pas viril ; et franchement pas dans ses habitudes. Généralement il prenait en ces occasions un verre de vin, ou un digestif. Jamais de l’eau avec des bulles dedans. Malheureusement depuis quelques semaines il était en service permanent, sept jour sur sept, 24 heures sur 24, jour et nuit, à chaque instant, bref, pas de repos, pas de relâchement et forcément…pas d’alcool. C’était comme ça depuis qu’il avait été affecté au service de Rose Windsor, comtesse de Wessex de son état et accessoirement princesse Britannique. Lui il l’appelait Miss, ou Milady, mais dans sa tête c’était Rose. Il y repensait avec mélancolie en regardant les bulles de gaz remonter dans son verre d’eau.

Elle était riche, elle était jeune, elle était sa mission et sa patronne. Il aurait préféré aller en Afghanistan au début, quand il apprenait qu’il allait être ordonnance d’un membre de la famille royale. Et d’ailleurs les débuts avaient été durs, non seulement on lui demandait d’assurer un milliard de tâches, et en plus on l’envoyait à des milliers de kilomètres dans ce patelin ; il était comme un esclave. Et c’était moins bien payé qu’une mission de combat. Il aurait tout donné le deuxième jour pour un vol aux commandes d’un hélicoptère au lieu de ça. Et puis, petit à petit, il l’avait observée, il l’avait appris, à la connaitre un peu plus que sur les briefings qu’on lui avait donné ; et dans lesquels on lui avait dépeint une grande enfant, complètement irresponsable et garce, un accro aux drogues, un puits à problèmes et à scandales. Ce qu’il devait éviter, ce qu’il devait l’en mettre à l’abri. Et puis, à force, il avait toujours du mal à l’admettre, mais, il était tombé sous son charme, malgré toutes les barrières, tous ses efforts, tout le reste.

La mission. La mission était devenue plus compliquée, il était plus impliqué, et prenait sa tâche bien trop à cœur par moments ; et la frustration était venue doucement, celle de ne pouvoir rien assumer, de ne rien pouvoir dire, ni ce qu’il craignait ressentir, ni sa jalousie quand elle trainait avec d’autres hommes, ni sa tristesse de la voir se consumer à petit feu dans l’alcool et la drogue. Ni son ras-le-bol parfois lors des interminables séances de shopping princiers. Il ne pouvait que faire de son mieux, se désoler, se concentrer. Il ne savait même pas si elle faisait attention à lui, à qui il était, mis à part sa fonction auprès d’elle. Et puis c’était mal, c’était de toute manière condamné à l’échec. Et pourtant, il supportait ses caprices, il la trouvait belle du matin au soir et même en rêve, il l’a trouvait attachante dans ses attitudes, son énergie. Il notait ses récents efforts pour tenter de changer. Il avait à cœur de tout faire pour elle, de la protéger, des autres, mais surtout d’elle-même. Vaste et folle ambition pour un petit Irlandais de rien du tout et une princesse royale.

Il prit une gorgée du verre, l’eau salée et piquante lui traversa le palais, rafraichi sa gorge sèche. Ils en étaient au milieu du diner, dans ce petit restaurant de centre-ville ; il ne savait pas s’il devait lui parler, si oui de quoi, et puis de toute manière il était toujours si maladroit en dehors de son travail d’ordonnance. Il la regarda, quelle soudaine importance elle avait pris dans sa vie, et quel bordel elle avait involontairement foutu dedans ! Il sourit un peu gêné. Il était militaire, plus habitué à voler ou à se faire engueuler que déjeuner avec des beautés royales et décadentes ; et puis ils n’avaient pas beaucoup de choses en commun ; ils étaient différents, et vivaient dans des mondes différents, ils n’avaient pas les mêmes intérêts. Enfin c’est ce qu’il croyait. On lui avait appris qu’il ne devait parler à table avec elle que si elle lui parlait en premier. Il ignorait encore si elle était très axée sur le protocole et ce genre de choses qu’il avait dû apprendre en accéléré. Avec plus ou moins de succès, comme quand on lui avait demandé de masquer son accent d’Irlandais, ce qu’il n’avait jamais réussi à faire.


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