Are you kidding me ? (Aaron)

Are you kidding me ?

«Et meeerde. Décidement, c'est à croire que je le fais exprêt. » Aaron s'abstient de s'auto-traiter de con, Julie aurait bien assez le temps de lui faire sentir qu'il en était un.
Il enfila sa veste, mit un peu de parfum et sortit illico de sa caravane, n'ayant même pas le temps de savoir s'il avait une allure convenable. Le jeune homme se contenta de se passer une main dans les cheveux et se souvenu alors qu'il devait passer chercher quelque chose avant d'aller à son rendez-vous.
Il grogna. Il était déjà 5 minutes en retard et était certains que son amie serait déjà là alors que c'était lui qui l'avait invité. Alors, Aaron se mit à presque courir jusqu'au fleuriste et, connaissant déjà bien celui-ci, demanda comme il aurait demandé ca au barman du coins : «-  Comme d'habitude, je te prie. » En un sourire complice, le fleuriste lui tendit une magnifique rose rouge. Le jeune homme paya et s'en alla aussitôt, courant désormais jusqu'à la plage ou il devait rejoindre Julie.
L'histoire de la rose ? C'était loin d'être une simple arnaque. En tout cas, malgré ce que pouvait en penser les autres, c'était une chose qui lui tenait personnellement à cœur. C'était peut-être un coureur de jupon, il n'était pas irrespectueux pour autant et tenait à faire comprendre à ses conquêtes qu'elle n'était pas que de simple objets sexuels, il détestait cette idée. Aussi, il leur offrait à chaque rendez-vous une rose pour leur rappeler qu'elle comptait tout de même pour lui .
Aussi, elles avaient beau n'être souvent que des filles de passage, il n'en était cependant rien en ce qui concernait Julie. Cette jeune femme, Aaron la connaissait depuis quelques temps déjà et elle était particulièrement spécial à ses yeux. Ils avaient beau se disputer sans-cesse, cela finissait très souvent par un fougueux baiser, une excitation particulière et puis au final, tout ce qui suit après, je ne vous ferai pas un dessin...
Qu'est-ce qu'elle pouvait être chiante ! Mais qu'est-ce qu'elle était intéressante, intelligente et surtout, qu'est-ce qu'elle était belle.
Arrivé à hauteur de la table de son amie, il vit à sa tête qu'il risquait de passer un mauvais quart d'heure mais malgré cela, il l'aurait bien dévoré sur le champ. Elle dégageait une sensualité affolante et savait parfaitement quel effet cela donnait sur l’innocent jeune homme.
Un sourire en coin se dessina sur son visage tandis qu'il lui souhaitait le bonsoir, lui déposait un baiser sur la joue et posait la rose en face d'elle sur la table. Présent qui ne devait sûrement plus surprendre Julie qui y était habituée.
  « - Généralement quand on donne rendez-vous à une fille, on s’arrange pour être à l’heure »
  « - Excuse moi, j'étais coincé dans les embouteillages. » lui répondit-il en faisant une grimace d'excuse un peu exagérée. Le seul but de cette phrase était de ne pas la laisser le piétiner dés le début, alors que la partie venait de commencer. Julie savait parfaitement qu'Aaron ne se déplaçait qu'à pied ou très rarement en métro.
 « Tu ne m’en veux pas si j’ai déjà commandé ? Comme j’étais toute seule, j’ai passé le temps comme j’ai pu » continua Julie en levant sa coupe de champagne devant elle. Un serveur arriva alors au même moment et Aaron lui demanda 2 autres aux coupes qu'il s'empressa d'apporter.
« - J'espère que tu n'étais pas déjà à ton troisième verre. » dit-il d'un ton taquin. Il porta le champagne à ses lèvres et celui-ci lui sembla plutôt bon. Il le savoura avant de le reposer et s'installa un peu plus confortablement sur sa chaise. Aaron sortit une cigarette qu'il alluma et reprit la parole. « - Alors dis moi, aucune horrible nouvelle à m'annoncer aujourd'hui ? » dit Aaron en lui faisant doucement du pied sous la table, attendant de voir si cela l’exaspérerait ou au contraire, réveillerait ses ardeurs.

Aaron ressentit un brin de culpabilité en voyant le doux visage de Julie se transformer en une petite mine boudeuse. A chaque fois il lui faisait le coup et elle ne le méritait pas. Comment lui dire qu'il en était désolé ? Sa fierté était encore trop grande, néanmoins il tiendrait à se faire pardonner le moment voulu.
Aussi, son on approche par-dessous la table ne changea rien à la situation, la jeune femme remit doucement le jeune homme – ou dans ce cas ci sa jambe – à sa place.
« Si, je suis de mauvaise humeur parce qu’un abruti m’a fait poireauter un quart d’heure alors que c’est lui qui a absolument tenu à ce qu’on se voit ce soir »
Aaron pencha la tête sur le côté et l'observa intensément tandis que la fumée de sa cigarette s'échappait densément de sa bouche. Il allait prendre la parole lorsqu'elle continua. « Sérieusement, tu crains. Tu sais très bien que je déteste attendre... Surtout quand c’est pour un mec. Je devais avoir l’air d’une sacrée paumée, assise toute seule à ma table avec mon air désespéré et mon verre à la main ! Heureusement que tu as fini par arriver parce que je te jure que cinq minutes de plus et je me cassais sans prendre la peine de te prévenir. »
Ses paroles furent suffisante pour le faire totalement craquer. Sa mâchoire se crispa et cette fois c'est lui qui se sentit totalement nul. Aussitôt, il se redressa et se pencha vers elle en s'appuyant sur la table. Instinctivement, voyant la main de Julie traîner entre les coupes, il posa sa main sur la sienne et caressa le dos de celle-ci avec son pouce, lui faisant sentir qu'elle n'était plus seule.
La regardant un instant droit dans les yeux, il finit par lui répondre.  «- Et tu aurais eu parfaitement raison. J'aurais mérité que tu viennes pas ce soir. Mais je t'assure que si tu avais l'air d'une paumée assise toute seule comme tu l'as dis, tu es sans aucun doute la plus élégante et la plus sexy des paumées que je connaisse, et ce n'est pas peu dire ! Un fin sourire naquit sur son visage et il lui fit un clin d'oeil. «- Excuse moi, tu le sais, je suis incorrigible... Il prit doucement la main de julie, l'embrassa et la reposa sur la table. Aaron reprit alors un peu de recule sur sa chaise. C'était dur pour lui d'être intime avec une femme en dehors du lit, sous les yeux du monde qui l'observait. Même avec Julie qu'il connaissait déjà depuis longtemps et avec qui il se sentait très proche. Il détestait cette impression de toujours sentir le regard des gens sur lui qui le jugerait pour un oui ou pour un non. Avec ses grands airs et cette virilité qui émanait de lui, qui pourrait penser qu'on pourrait le briser avec de simples paroles ? La vie c'était déjà assez acharnée sur lui pour qu'il puisse en supporter d'avantage.
Néanmoins, il aurait tout fait pour Julie et elle devait sans doute le savoir. Il l'aurait protégé contre quiconque et la soulagerait de ses peines si c'était ce dont elle avait besoins. Il était fragile mais extrêmement fidèle envers les personnes qui l'avait, d'une façon ou d'une autre, aider à reprendre sa vie en main.

A son grand soulagement, la jeune fille finit par soupirer et un sourire apparut sur son visage. Aaron sourit à son tour. Il aspira une nouvelle bouffée de sa cigarette tout en l'écoutant. « Bon... Et toi, qu'est-ce que tu me racontes de nouveau depuis l'autre fois ? »
Aaron la regarda en faisait mine de réfléchir.   « - Hum j'ai désespérément tenté de me trouver une copine. Encore. Mais je n'en ai peut-être pas besoins vu que je t'ai toi. Et je suis entrain de me demander comment je pourrais me faire pardonner par la ravissante jeune femme qui se trouve en face de moi... dit-il en ayant l'air d'être en pleins débat avec lui même, se frottant doucement le menton et regardant au loin.