(#10) i'll be up up and away, lily

En moins de temps qu'il ne lui fallut pour comprendre ce qu'il était en train de faire, elle se retrouva les fesses sur la peinture, tout comme lui. Au moins maintenant on pouvait dire qu'ils s'y étaient mis corps et âme à faire cette peinture, surtout le corps. Elle riait de la situation, ne pensant pas une minute à son short ou au t-shirt de Milo, la situation actuelle lui plaisait, elle n'allait pas dire le contraire. Milo l'avait embrassé, que demander de plus ? Aller plus loin bien sûr et elle allait peut-être le faire. Il parlait de l'accrocher parce que la peinture lui plaisait, en même temps, c'était une pizza piétinée par deux paires de fesses, c'était encore plus original, mais un peu étrange quand on y pense. Dans le fond personne ne saurait pour les traces de fesses, ils vont penser à un effet de style de la part de l'artiste. S'il lui faisait l'honneur de l'accrocher elle ne regretterait pas de ne pas pouvoir la brûler. Et quand bien même elle serait repartie avec, elle ne l'aurait pas fait non plus, dans un sens cette peinture représente beaucoup pour elle, un défi réussi, et même plus d'un à vrai dire. Sa prise de courage sur elle, c'était ce que symbolisait cette peinture. Sous ses yeux et en quelques minutes elle avait vu un homme pervers se transformer en un sain et quand une phrase commence par "écoute", c'est mauvais signe, elle en avait déjà fait les frais et puis elle n'était pas stupide. Il l'avait invité pour finir nus dans un lit, et maintenant il l'envoyait dans la salle de bain. Il mentionnait la peinture. Elle resta une minute ou deux silencieuse en le regardant sans trop savoir comment le prendre, ni ce qu'elle devait faire. Elle aurait pu lui répondre un tas de choses, s'emporter, s’énerver, l'insulter, le gifler même, mais à quoi bon ? Elle devait être une cause perdue, peut-être devrait-elle se tourner vers les femmes, elle aurait plus de chance de trouver quelqu'un pour vivre avec elle. Elle tenterait l'expérience à l'occasion. Mais pour le moment la seule chose qu'elle eu envie de faire c'est de lui répondre. « Ça me plait bien à moi. » A la suite de quoi, elle attrapa la main de Milo pour la mettre sur sa joue. Elle se hissa sur la pointe des pieds pour aller chercher ses lèvres à nouveau. S'il la repoussait, elle partirait, mais si il ne le faisait pas, alors elle allait profiter de la vie, de son corps et de celui de Milo. Ses mains commencèrent à bouger le long de son corps, cherchant le bas de son t-shirt afin de lui retirer. Elle le jeta au plus loin, et passa doucement une de ses mains sur son torse avant de plonger son regard dans le sien, un regard lubrique parce qu'il lui donnait envie. Envie d'être une femme, d'être belle, de plaire, de lui plaire.

Lily ne ronflait pas, elle respirait fort, ce qui donnait l'impression qu'elle ronflait mais ce n'était pas le cas. Elle entendit le bruit de l'aspirateur, elle sentit un baiser sur sa tempe et entendit une porte se claquer. Elle resta allongée un moment avant de se décider de bouger. Elle aussi avait du travail et en plus on était jeudi, ce qui veut dire qu'elle était d'ouverture, et très en retard aussi. Mais elle s'en moquait un peu, elle avait l'impression d'être différente. Elle se retira du lit et enfila le vieux t-shirt de Milo. Elle passa directement par la case salle de bain afin d'enlever le reste de peinture, pour travailler ça serait pas top. Puis elle décida d'inspecter les lieux, elle visita tous les recoins de l'appart. En découvrant le trophée, elle souriait, il n'était pas comme les autres décidément. Une fois qu'elle fut passée là, elle partit vers la cuisine. Là où tout avait commencé après tout. La peinture, leur peinture était fixée au mur, ce qui lui fit plaisir au point qu'elle resta un moment devant pour l'admirer. Elle l'aimait bien, et elle allait se remettre à la peinture, c'était décidé. Elle vit alors le petit mot, le café et les viennoiseries, quel homme charmant. Elle attrapa le stylo pour entourer le smiley positif, après tout vu la nuit qu'ils avaient eu, on pouvait pas dire que ça lui avait déplu. Elle attrapa un croissant, le dévora rapidement, prit une tasse de café et se décida à partir. Elle alla se rhabiller et prit le t-shirt de Milo, comme souvenir, après tout ils ne comptaient sûrement pas se revoir l'un comme l'autre du coup il ne viendrait pas lui réclamer. Une fois prête à partir, elle jeta un dernier coup d'oeil à l'appart. Sur le pas de la porte, une vieille dame lui jeta un regard noir, elle ne cherchait pas à comprendre. Elle la claqua et partit à la librairie, elle avait une heure de retard.