EMRYS † this hurricane chasing us all underground.

Elle le voit. La colère retombe, et elle en est soulagée. « Je te fais confiance Pandore, je te fais confiance… » Elle fronce légèrement les sourcils, pas très convaincue. Eh bien oui, après-tout... après ce genre de crise de jalousie, c'est un peu dur à assimiler, voyez-vous. « Mais j’ai pas confiance en ces types. » Elle lève les yeux doucement au ciel, souriant néanmoins sans même répondre, parce qu'elle n'a rien à rajouter. Confiance en ces types ou pas, ça ne change rien. Ils ne peuvent rien faire seuls – enfin sauf si l'un d'eux l'assomme et la viole, mais nous serions témoins que ce ne serait alors absolument pas sa faute – et elle, elle est certaine et absolument certaine qu'elle ne laisserait rien faire de toute façon. Elle tient bien trop à lui. À ce "nous" qu'ils forment, qu'elle n'a jamais formé avec personne, et qu'elle n'est pas prête de jeter au feu. Elle ne se considère pas comme exceptionnelle. Ni même digne d'être avec Emrys, qu'elle trouve parfait en tous points. Il est au courant de la basse estime qu'elle peut avoir d'elle-même, et il lui arrive parfois de se demander pourquoi, et comment,... Elle décide d'écarter les questions pour l'embrasser, chose qu'elle rêve de faire depuis qu'elle est arrivée sur le toit mais dont l'envie lui était passée avec les phrases assassines du brun. À présent que la tension est retombée, elle en profite alors. Elle sent ses bras se refermer sur elle, de la même manière que le piège à ours dans lequel sa pauvre patte de brebis s'est prise. Elle soupire doucement, souriante, apaisée, la tête contre son torse. « J’suis désolé… J’espère que je ne t’ai pas fait peur avec … » Elle sourit encore plus, voyant bien qu'il a du mal à mettre un mot sur ce que c'est. De la jalousie. Faut pas être bac + 19 pour s'en apercevoir, pour le comprendre. Elle relève les yeux, se décalant légèrement alors. « Peur ? Non. Ça prouve que tu tiens à moi, j'aurais été plutôt vexée si tu m'avais dis que ça ne te faisait ni chaud ni froid. » avoue-t-elle dans un rire légèrement nerveux. Ah, cette franchise de tout dire, ça la tuera un jour. Elle se rapproche doucement, plongeant son regard dans le sien. « Et puis... t'es encore plus craquant quand tu es jaloux. » Elle n'a pas peur de le dire. Ni comment elle le trouve, ni qu'il a bel et bien été jaloux. Par contre, elle se garde bien de lui faire comprendre que sa langue la brûle de questions sur toutes ces filles à qui il fait sûrement tourner la tête également. Mais elle n'a pas envie de repasser dans un interrogatoire du feu de dieu – elle devine la liste bien longue – et l'embrasse plutôt de nouveau, passant une main dans sa nuque. Doucement, sa main descend et l'autre la rejoint pour s'agripper légèrement au col de son t-shirt. Elle l'attire vers elle un peu plus encore, reculant de quelques pas prudents et lents, sans se détourner de ses lèvres qu'elle embrasse avec un peu plus de fièvre à chaque fois. Alors que le lit bute dans ses jambes, elle tombe alors assise dessus, le lâchant, relevant un regard bleuté plein d'interrogations, plein de ce sentiment qu'elle a indéniablement du mal à maîtriser et à comprendre, et plein d'un soupçon de désir qu'elle conserve depuis un moment à son égard. Presque devenue timide soudain, elle attrape doucement la main d'Emrys, y entrelace ses doigts et tire avec douceur dessus, pour l'attirer à elle.

Vous avez parlé de défauts ? Oh, de l'avis de Pandore, elle vous en dresserait une liste sur elle-même. Et elle doute vraiment qu'il n'y ait un quelconque avantage à les avoir. Ou du moins, elle, elle ne les voit pas. Elle ne veut plus réfléchir de toute façon. Juste l'entraîner avec elle, basculer dans cet « entre-deux », au-delà de cette frontière qu'ils n'ont pas encore franchi. Elle l'attire à elle sans jamais le laisser clairement l'avoir contre lui, elle l'attise lentement de quelques baisers plein d'ardeurs. Oh, si elle ignore bien sa faiblesse à son égard, il ignore également celle dont elle est victime face à lui. Elle pourrait mentir, elle pourrait dire qu'elle n'avait pas pensé à ses lèvres les premiers jours de son stage, mais à quoi bon, hein ? Elle n'a plus personne à qui mentir ; elle s'est faite à l'idée, elle aussi. La voilà assise sur le lit. Elle se sent soudain désarmée, démunie, comme une enfant. Pourtant, ce n'est pas comme si elle était inexpérimentée, ce n'était pas comme si pendant ces années de désillusion, elle n'avait pas fait tourner les hommes dans son lit. Jamais les mêmes, jamais deux fois. Une période à laquelle elle a mis fin. Ou peut-être est-ce lui. Il lui lance un regard qui fait écho au sien, mais heureusement, il revient bien vite retrouver ses lèvres auxquelles elle s'accroche comme une échouée. Il est là, au-dessus d'elle, et elle s'abandonne à ce sentiment de dépendance, de protection, de sûreté, et d'excitation. Un beau mélange. Docile, elle se couche alors en arrière sans lâcher ses lèvres. Sa main glisse dans ses cheveux. Elle l'attire de nouveau à sa suite. Et pour la première fois, il lui semble comprendre l'expression « faire l'amour ».

(...) Elle fixe les étoiles. Le silence est retombé et dans l'air, leurs respirations courtes se mélangent au silence respectueux. Elle tourne alors la tête vers lui, au bout d'une bonne minute, ne pouvant s'empêcher de lui sourire. Elle cherche son regard, se redressant sur un coude pour plus de facilités tout en tirant un peu plus la couette vers elle pour cacher son corps. Elle l'observe un instant, avant de murmurer doucement : « Je crois que je... » Elle s'arrête, fronçant le nez, décidément pas franchement douée pour les moments sérieux, pour les paroles sincères, bien que les paroles lui brûlent les lèvres. Et lui nouent la gorge également, réveillant une peur ancienne ancrée en elle. Elle décide de passer à autre chose et se blotti contre lui, profitant de la chaleur de son corps contre le sien. Elle vient lui dérober un bref et doux baiser, glissant sa main dans ses cheveux. Elle a l'impression d'avoir franchi encore un nouveau cap dans leur relation. « Et si on jouait à un jeu ? Chacun à notre tour, on dit quelque chose sur soi à l'autre, quelque chose qu'on ne dit jamais, quelque chose que personne ne sait. » Oui, c'est souvent le cas de Pandore vous savez, d'avoir des idées un peu décalées comme celle-ci. Comme amusée par sa propre proposition, elle se met à rire, avant de caresser sa joue, affectueuse. Bien envolée la tension de leur début de soirée, hein. Et heureusement. Elle n'imagine pas comment ça aurait pu finir si les choses s'étaient déroulées autrement.

Les pieds et les poignets liés, je m'étais pris dans ses filets... Tout ça lui rappelle des chansons. Ces chansons aux paroles qu'elle trouvait risibles, minables, peu crédibles. Jusqu'à-ce que ça lui tombe dessus comme ça. Oh oui, amourachée, la pauvre Pandore. Une preuve ? Elle n'a jamais attendu « aussi longtemps » pour coucher avec quelqu'un. Eh oui. C'est important comme détail pour elle, parce que ça signifie qu'elle tient à lui. Et ça, ça peut valoir toutes les preuves du monde. Blottie contre son torse, elle se laisse aller, elle s'abandonne à lui entièrement comme elle ne l'a jamais fait avec personne. Sous son regard, elle se sent si fragile que ça la dérange presque, cette émotion qui pulse, là au fond d'elle à chaque fois qu'il est avec elle. À chaque fois qu'elle croise ses yeux noisettes. « Ça me dit bien… » Ravie, elle sourit, le laissant caresser ses cheveux. Elle attend alors, comme pour lui dire que c'est à lui de commencer, impatiente d'apprendre quelque chose sur lui. « Je n’ai jamais eu de véritables raisons de vouloir partir jusqu’à aujourd’hui. J’ai toujours pris la route parce que j’aime ça et que c’est le pur bonheur, mais là c’était différent… » Son sourire se réduit peu à peu, au fur et à mesure qu'elle saisit l'impact de ses paroles. Il voulait partir, donc. À cause d'elle. À cause de ce qu'il avait cru voir. Elle avait vu, avec sa colère soudaine, que ça l'avait beaucoup atteint. Mais de savoir ça en plus, ça lui faisait comprendre que ça lui importait plus encore. Elle baisse lentement les yeux, caressant son épaule avec lenteur et tendresse. « Tu étais vraiment prêt à partir ? » demande-t-elle, comme si elle voulait être sûre. Elle se redresse, esquissant un sourire presque mesquin s'il n'était pas tant enfantin. « Je t'aurais pas laissé faire de toute façon. Je t'aurais retrouvé, n'importe où. » fait-elle d'un ton déterminé et brûlant d'assurance. Car oui, elle aurait tout fait. Elle ne s'accroche pas, d'habitude, la Parisienne. À rien, ni personne. Il est bien le premier à l'enchaîner à lui ainsi. Elle pose de nouveau sa tête sur l'oreiller, cherchant ce qu'elle pourrait lui dire. Elle trouve enfin, et appréhendant quand même un minimum sa réaction, elle se mordille la lèvre. « Tu te souviens de la petite Galadriel ? J'étais jalouse d'elle, à un moment, lorsqu'elle te fréquentait plus que moi. Et j'ai été enquêter pour savoir ce que pensaient de toi tes collègues, anciennes ou nouvelles d'ailleurs. Personne ne le sait, mais je suis d'une jalousie maladive. Et oui, t'as le droit de m'en mettre une si tu trouves ça carrément déplacé ! » Elle se met à rire, pourtant bien sincère – après-tout, elle n'apprécierait pas qu'il aille fouiner chez toutes ses connaissances, mais dans son jeu de vérité il y a quelque chose de dangereux : en effet, toutes les vérités ne sont pas bonnes à entendre. Elle lui avoue là que ce n'est donc pas un manque de confiance en lui. Juste de la jalousie, face à toutes ses filles qu'elle considère comme plus belles. Moins compliquées. Moins « difficiles » à cerner. Elle plonge de nouveau dans son regard profond, caressant son visage, attendant la prochaine révélation.

Pour dire vrai, elle préfère ne pas lui dire tout ce qu'elle a fait pour « l'espionner » ainsi. Pas question de lui dire qu'elle avait joué la comédie avec Maybelle, et qu'elle avait parlé de lui avec Emily de façon franche et ouverte, chose qu'elle n'avait fait avec personne d'autre. Non, tout ça, elle le garde pour elle. « Mais tu es assurément la fille qui a trois ans de plus que moi la plus canon que j’ai rencontré. » Il se met à rire et elle fait mine de prendre un ton hautain en le dévisageant. « Mais j'espère bien hein ! Sinon je porte plainte. » Elle ne peut retenir elle-même un éclat de rire, parce que si en superficialité un comportement désagréable est presque normal, quand on la connait, on sait que ce n'est pourtant pas son genre. Elle se laisse aller contre lui dans son étreinte. « Et moi j’ai eu une envie de meurtre… » Elle est flattée de voir qu'il avait donc réellement été jaloux de Perry. Son petit Perry. Elle préfère passer sous silence le fait qu'ils ont toujours eu et gardé encore aujourd'hui une relation un peu ambiguë ; persuadée qu'Emrys ne comprendrait pas. Son rire est nerveux et Panda se contente de sourire, pour le pousser à continuer. « J’ai sérieusement pensé que c’était ton mec. » Elle s'autorise un petit sourire à son tour, avant de se pencher doucement vers lui pour déposer un baiser frugal sur ses lèvres. « Et moi j'ai sérieusement pensé que jamais tu ne t'intéresserai à la garce de patronne que j'étais. » avoue-t-elle doucement avec un nouveau sourire, accompagné d'un nouveau et tendre baiser. Elle repose alors sa tête sur son torse. Vous vous souvenez de sa faculté à passer d'un sujet à l'autre en même pas dix secondes ? Alors let's go. Elle relève juste ses yeux bleus pour capter son attention. « Histoire de continuer le jeu hmm... Je suis bisexuelle. »