hey girl ! #feat. Romane

Comme d’habitude, c’était fatiguée qu’elle se rendait à l’université. Comme d’habitude, elle s’était couchée un peu trop tard et n’avait dormi que quelques heures. Cependant la matinée était passée super vite, ce qui l’avait mise plutôt de bonne humeur. Plus qu’une heure et la journée serait terminée. Les élèves avaient été très calmes, un peu endormis, tout comme elle en fait. Du coup, elle avait fait un cours tranquille et leur avait donné des exercices afin de pouvoir corriger quelques copies de son côté. Après la sonnerie, elle se rendit dans la salle des profs, de loin son endroit préféré dans l’université. Pas d’élèves, juste quelques profs mais qui gardaient l’endroit toujours très calme. C’était reposant surtout lorsqu’elle était fatiguée. Elle dit bonjour à quelques professeurs qu’elle côtoyait, souriait à d’autres à qui elle parlait un peu moins, avant de croiser sa collègue, une autre prof de français de l’université. Elles s’échangèrent quelques mots avant que son amie s’en aille, pour donner son prochain cours. Romane, elle, avait encore beaucoup de temps libre. Elle s’approcha du distributeur de boissons, inséra sa pièce avant d’attendre quelques secondes pour récupérer son habituel chocolat chaud. Elle s’apprêta à boire une gorgée mais une voix masculine vint l’en empêcher.
- Romane ? C'est toi ?
Elle ne reconnu pas du tout la voix, ce n’était pas celle de Tony, ni de quelqu’un d’autre qu’elle connaissait. Elle se retourna et aperçu un homme charmant, la trentaine, qui n’était autre qu’Aksel. Elle manqua de lâcher son gobelet en le voyant mais réussit à éviter cela. Elle n’avait pas pensé une seule seconde à le revoir, surtout pas ici, sur son lieu de travail. S’il était là, c’est qu’il travaillait ici également. Comment n’avait-t-elle pu jamais le voir ? Ils avaient couché ensemble pendant les vacances, mais n’avaient pas donné de suite à cela. Romane pensait ne plus jamais le revoir, et voilà qu’il se trouvait pile en face d’elle. Comme partir en courant n’était pas une solution envisageable, elle resta figée avec un léger sourire aux lèvres, un peu mal à l’aise.
- Aksel…
Elle s’approcha un peu de la grande table pour poser son verre sur la table, celui-ci commençant légèrement à lui brûler les doigts. La française continuait à regarder Aksel, elle n’avait aucune idée de ce qu’elle allait dire. Elle ne l’avait pas revu depuis… cette nuit qu’ils avaient passé ensemble et pour elle, c’était clair. C’était juste une nuit, seulement elle ignorait si c’était clair de son point de vue à lui.
- Tu… vas bien ?

Surprise, c’est le mot. Elle est surprise de le voir ici. Franchement, travailler à l’université depuis plus d’un an et ne l’avoir jamais croisé, comment est-ce possible ? Donc oui, elle est surprise de le voir ici, d’où son air un peu mal à l’aise et son sourire. L’idée de croiser tous les jours un homme avec qui elle a eu une aventure d’un soir n’est pas franchement très réjouissante, mais si elle n’a pas le choix, alors autant trouver directement un terrain d’entente. En évitant de parler du passé, si c’est possible. « Alors tu bosses ici, toi aussi ? J'suis prof' d'histoire. C'est la galère en ce moment, j'ai trois milles tests à préparer. » Il rigole, elle sourit. Prof d’histoire ? Elle ne l’aurait jamais cru s’il lui avait dit. Mais en y réfléchissant bien, il a quand même l’allure d’un prof. Elle l’observe alors qu’il reprend la parole. « Et... Toi ? Tu fais quoi ici ? Stagiaire ? » Stagiaire ? Son visage change de ton, elle est surprise par ce qu’il vient de dire. Les stagiaires sont jeunes, normalement. Du moins, elle est jeune mais elle n’a pas vingt ans. Quand elle y pense, elle n’est même pas sûre qu’il connaisse son âge. En tout cas, elle ne connait pas le sien, c’est certain. Elle se rend compte qu’elle a couché avec un parfait inconnu. Romane lâche un rire nerveux. « Non, je travaille ici tout comme toi. Je suis prof de français. » On s’imagine qu’il ignore aussi qu’elle est française. Bref, on dirait une première rencontre et la situation actuelle est légèrement bizarre. Elle attrape son verre de café sur la table pour éviter de croiser son regard.