Alexis ϟ Give your heart a break

« Six ans ? Alors je suis heureux de voir que je ne suis pas le seul alors…ça veut dire que ça fait six ans qu’on a tous les deux l’un envie de l’autre et on n’a jamais rien vu ! » Je la laissais déboutonner ma chemise, je la sentais pressée, je l’étais aussi, c’est à peine si je n’avais pas envie de lui arracher ses vêtements pour que ça aille plus vite encore. Je sentais ma chemise glisser contre mes bras pour ensuite se retrouver au sol. Elle m’embrassait alors, je répondis comme il se devait à son baiser, je l’emmenais doucement vers le lit sans jamais lâcher ses lèvres. Je la poussais délicatement puis elle tombait sur le lit, je me ruais sur elle en l’embrassant à nouveau glissant mes mains au niveau du bouton de son jean afin de le déboutonner. Je ne mis pas longtemps pour cela faisant ensuite glisser son jean le long de ses jambes. Je remontais ensuite jusqu’à son visage lui souriant tendrement puis l’embrassant avec passion. Je m’arrêtais un instant. « On ne fait pas de bêtises hein, tu en as vraiment envie ? » Pourquoi est-ce que je venais de lui demander ça ? De quoi avais-je peur ? Je ne savais pas vraiment mais quelque chose me tracassait, je me demandais parfois si Jared n’était pas au courant que j’avais couché avec Kaliska il y a 6 ans, d’ailleurs juste l’âge d’Ana. Beaucoup de coïncidence quant au comportement de Jared avec Ana, son âge, le fait que j’ai couché avec Kaliska. Et si j’étais… non rien, je m’ôtais ses idées de la tête, ce n’était pas possible de toute manière. Je déposais mes lèvres dans son cou caressant sa peau attendant d’être sûre que ce n’était pas une pulsion ou sur un coup de tête qu’on s’était jeté l’un sur l’autre.

« On est deux aveugles, ou deux idiots, alors ! » fut la réponse que je fis à Alexis en riant légèrement, mais sincèrement. C’était la première fois depuis bien longtemps que je n’avais pas ri de cette façon, c’est-à-dire de manière légère, simple, et surtout heureuse, sans me soucier de quoi que ce soit d’autre que la présence d’Alexis près de moi, tout contre moi. Je ne me posais même plus de questions, me laissant aller sous les délicieuses caresses du jeune homme, me délectant de ce moment, allongée sur le lit en poussant par moments des soupirs de plaisir, les yeux fermés. Je les ouvris seulement après avoir prolongé le baiser qu’Alexis me donna, m’interrompant même dans mon ardeur, puisque sa question m’avait faite réagir. Avant ce moment, je ne m’étais jamais vraiment interrogée sur ce fait, parce que mes pulsions m’avaient dictée que c’était la bonne chose à faire. Cependant, maintenant qu’Alexis me le demandais, je commençais à être légèrement hésitante, quoique dans l’immédiat, je ne voyais pas les conséquences que cela pourrait apporter, compte tenu que j’avais l’intention de divorcer de Jared le plus rapidement possible, de préférence avant qu’Analeigh rentre de colonie de vacances. Malgré tout, je m’interrompis légèrement, et je demandai, un peu soucieuse : « Pourquoi tu demandes cela ? Tu as peur de faire quelque chose que tu pourrais regretter ? », cherchant surtout à savoir ce qu’il pensait avant de poursuivre, puisque si Alexis n’était pas à l’aise, je ne sais pas comment je pourrais faire pour l’être de mon côté. Tandis que j’attendais sa réponse, mon cœur battait la chamade, comme si je craignais que soudainement, il me repousse. Toujours dans cette fameuse crainte, je ne pus m’empêcher de lâcher dans un souffle : « S’il te plait Alexis, si quelque chose ne va pas, dis-le moi… »

« Deux idiots aveugles…c’est vraiment bête de ne pas s’être rendu compte de cela plus tôt, ça aurait surement changé bien des choses… » Elle semblait soucieuse, se posait des questions, quelque chose lui travaillait les méninges et j’étais certain que c’était de ma faute à cause de ce que je venais de lui demander. Si ça se trouve elle en était à croire que je n’avais plus envie d’elle ce qui était faux. Je n’avais peur de rien, je me posais sur des questions, sur le passé, mais j’avais peur de lui en parler maintenant que j’y avais pensé, si elle me prenait pour un fou, comme mon frère, un abruti pas fini qui n’avait pas sa place dans sa maison ?! « Euh…comme ça ! Non je ne regretterai rien, jamais avec toi. » Je voyais dans son regard que des tonnes de questions traversaient son esprit, il y en avait tellement qu’elle ne pourrait jamais toutes mes les poser, et sans doute qu’elle n’en aurait pas envie. Si elle voulait me poser des questions, elle sélectionnerait les questions essentielles. « Tout va bien…c’est juste que quelques trucs se promènent dans ma tête, trop de coïncidences qui n’en sont peut-être pas… » Je lui souris, caressant sa joue. « Tu veux qu’on en parle maintenant ou bien une fois qu’on aura terminé ce qu’on a commencé ? »

Bien qu’il me dise que tout va bien, qu’il ne regrettera pas ce qui se passe en ce moment, je ne suis pas assurée que tout va pour le mieux en ce moment. J’ai cette impression que j’ai depuis que j’ai parlé que nous avions été aveugles de ne pas voir ce que nous ressentions l’un pour l’autre – bien qu’on ne se le soit jamais dit clairement, puisqu’Alexis est parti en mission le lendemain que nous avions passé la nuit ensemble, et depuis ce temps, nous n’avions jamais eu l’occasion de discuter à nouveau de ce qui s’était passé. C’est certain que ce genre de situation aurait pu placer une hésitation, un froid entre nous, mais pour ma part, privée de véritable affection depuis six ans, je ne m’étais pas posée vraiment de questions jusqu’à ce qu’Alexis le demande. De ce fait, même s’il me répond que tout va bien, je me sens hésitante, je me vois mal continuer comme si de rien n’était, parce que justement, je sentais qu’il y avait quelque chose, et ça m’embêtait.

Finalement, je compris que j’avais tapé dans le mile quand Alexis se confia de lui-même, affirmant que certaines choses le tracassaient. Je ne sus pas deviner tout de suite de quoi il parlait, ayant encore quelque peu la tête ailleurs vu tout ce qui s’était passé depuis que j’étais rentrée dans la maison, puisque jamais je ne me serais attendue à un dénouement pareil, mais il n’était pas question que je laisse Alexis en plan de cette façon pour assouvir mes désirs, surtout que je me sentais incapable de poursuivre tant et aussi longtemps que je ne savais pas ce qui se passait. Maintenant en position assise dans le lit, légèrement recouverte par les draps que j’avais tirés sur moi, je posai ma main sur celle d’Alexis qui était sur ma joue, et je lui répondis : « Je préférerais en parler maintenant, si ça ne te gêne pas… » Mais par peur de le vexer, j’ajoutai aussitôt : « Ce n’est pas que je n’ai pas envie de toi Alexis, bien au contraire. Mais si tu dis que quelque chose t’embête, je ne veux pas m’en soucier plus longtemps… », terminant en lâchant : « Qu’est-ce qui te tracasse ? »

« Je préférerais en parler maintenant, si ça ne te gêne pas… » Je me trouvais désormais dans une position assez inconfortable, je me relevais alors et m’assis sur le lit m’adossant à un oreiller prenant sa main pour qu’elle vienne contre moi, en espérant qu’elle le veuille bien. « Je comprends, ne t’inquiète pas… » Une fois qu’elle fut à mes côtés, je tirais le drap sur nous, surtout pour ne pas qu’elle ait froid. « Ce n’est pas que je n’ai pas envie de toi Alexis, bien au contraire. Mais si tu dis que quelque chose t’embête, je ne veux pas m’en soucier plus longtemps… » Je souris un peu avant qu’elle dise ensuite « Qu’est-ce qui te tracasse ? ». Je ne savais pas si j’allais oser lui dire, elle allait me prendre pour un taré à m’imaginer des trucs comme ça. « Je veux que tu me promettes de pas te foutre de moi d’accord ? » Je la regardais d’un air suppliant, je serais vraiment vexé et déçu si elle se foutait de moi surtout que c’était assez sérieux ce que j’avais à lui dire. J’attendais qu’elle me fasse un signe de tête afin de me dire qu’elle ne se moquerait pas. « En fait…on a couché ensemble il y a 6 ans et…c’est aussi l’âge d’Ana, bizarrement ou pas. Et considérant l’attitude de Jared avec Ana’, tu ne crois pas qu’il pourrait être au courant de notre relation et qu’il se venge sur sa fille qui…peut-être n’est… » Je m’arrêtais un instant. « Enfin je veux dire, tu es sûr que Jared est le père ? »

Légèrement étonnée de sa demande, je hochai positivement la tête pour lui promettre que non, je n’allais pas me foutre de lui. Après tout, je ne vois pas comment je pourrais faire, sauf s’il était sur le point de me faire une blague, ce qui n’était clairement pas le cas vu son air sérieux qui m’inquiétait de plus en plus. Après m’être installée contre lui, sans toutefois cesser de lui faire face, je plongeai mon regard dans le sien, attendant qu’il se confie. Dès qu’il commença à parler, je me sentis devenir pâle. J’eus l’impression qu’un poids venait de s’effondrer dans ma poitrine. Je me doutais bien qu’inévitablement, un jour ou l’autre, la question allait remonter, mais jamais je ne m’y étais vraiment préparée. C’est là que je réalisais pourquoi j’avais accepté d’épouser Jared, pour étouffer ces doutes, ou du moins essayer. Maintenant divorcée, il fallait que je les affronte, je n’avais plus le choix.

Problème étant, je ne savais pas comment faire. Alexis avait posé une seule question dans l’ensemble, mais les explications en avaient fait surgir plusieurs, des milliers, j’en avais l’impression. Je me détournai de son regard un instant, essayant de contrôler mes émotions et trouver la meilleure explication possible afin de ne pas balbutier comme une folle lorsque viendrait le temps de lui répondre. Ce fut à un tel point que je remontai mes genoux vers ma poitrine et je les encerclai de mes bras, ne regardant même pas Alexis lorsque je commençai par lui dire : « Jared n’a aucune idée qu’on a couché ensemble. Il n’a même pas pu s’en douter, il était tellement plongé dans son boulot qu’il ne passait même pas de temps avec moi, avec nous, et c’était avant même que… Que je tombe enceinte. Il m’a demandée en mariage, oui, mais après ça, on dirait que c’était plus pour faire joli qu’autre chose… » Je réalisai à ce moment que j’avais commencé à avoir un ton plus cassant, à la limite du sarcasme, me sentant stupide d’avoir perdu tout ce temps avec lui tout à coup, même si je savais que c’était pour fournir une famille complète à Analeigh, ce qu’elle n’avait jamais eu au bout du compte.

Toutefois, même s’il ne semblait pas avoir de rapport direct entre le comportement de Jared et l’identité du père d’Analeigh, la concordance de temps avait un rapport direct. Je ne pouvais pas le nier. Cependant, jamais je n’avais pu soulever la question à Alexis, et hors de question que je le dise à Jared. Maintenant, je n’avais plus le choix de le faire. Je me redressai légèrement, et cette fois-ci, je regardai Alexis avant de lui dire : « Par contre, je n’ai jamais été certaine que c’était lui, son père… », gardant pour moi que maintenant que je sais ce que je ne savais pas à l’époque lorsque je m’étais fiancée, j’aurais voulu que ce soit Alexis, et Analeigh l’aurait probablement voulu aussi. Plutôt que de lui révéler cela, je pinçai les lèvres et le regardai, sentant mon cœur battre plus fort tandis que j’attendais une réaction de sa part.

J’étais inquiet lorsqu’elle me tournait le dos, j’avais peur de ce qu’elle allait m’annoncer. Pourquoi n’osait-elle pas me regarder ? J’avais bien réussi à le faire moi, pourquoi pas elle ? Mais je ne pouvais pas faire autrement que de l’écouter, même si elle me tournait le dos, je devais faire avec ne pouvant pas la forcer à me regarder en face et me dire les choses telles qu’elles étaient. L’ambiance était tendue et je n’aimais pas vraiment cela, j’avais l’impression qu’on était en train de rompre pour je ne sais quelle raison alors que nous n’étions pas ensemble tellement la situation actuelle me déplaisait. « Jared n’a aucune idée qu’on a couché ensemble. Il n’a même pas pu s’en douter, il était tellement plongé dans son boulot qu’il ne passait même pas de temps avec moi, avec nous, et c’était avant même que… Que je tombe enceinte. Il m’a demandée en mariage, oui, mais après ça, on dirait que c’était plus pour faire joli qu’autre chose… » J’étais rassuré de savoir que Jared n’était pas au courant de notre relation sinon je m’en serais voulu car connaissant mon frère il aurait choisi la faiblesse de Kaliska pour se venger qui n’était autre que sa fille Analeigh. Mais alors mon frère n’était vraiment qu’un pauvre con, comment pouvait-il s’en prendre à une enfant, sans raison apparente en plus ? Il me dégoutait… « Par contre, je n’ai jamais été certaine que c’était lui, son père… » Alors cela me laissait peut-être une chance d’être le père biologique d’Ana, même si pour elle je ne l’étais pas. « Ah… Moi j’aimerai en avoir la certitude… Si tu le veux bien, j’aimerai faire un test de paternité… »

Je sens mes yeux s’écarquiller progressivement lorsqu’Alexis me demande s’il peut passer un test de paternité. Je ne sais pas du tout quoi dire sur le coup. Je me vois bien mal dire oui ou non sans réfléchir à toutes les répercussions que cela pourrait avoir, réfléchir à comment tout le monde réagirait dans le cas où Alexis était bel et bien le père d’Analeigh, ce qui n’était pas une possibilité à écarter. Premièrement, est-ce qu’Alexis serait prêt à assumer son rôle de père pour la petite, même six ans après sa naissance ? Sitôt que je me fus posé la question, je réalisai qu’elle était légèrement bête ; s’il n’y avait pas pensé, il n’aurait certainement pas demandé à faire ce test, sans parler du fait que père ou non, il se débrouillait déjà à merveille avec la petite, il n’y avait absolument rien à changer.

Ensuite, en ce qui concernait Analeigh, à l’instant que j’y pensai, je ne pus m’empêcher de me remémorer le soir où j’avais finalement dit à Jared que je demandais le divorce, quand elle m’avait dit qu’elle aurait préféré avoir son oncle comme père. C’est certain qu’il serait difficile de lui expliquer, puisque la situation était loin d’être simple, mais si ce n’était que cela, parce que de mon côté, je ne pouvais qu’imaginer le soulagement que cela pourrait m’apporter si je savais que ma fille avait un père qui l’aimerait vraiment, je savais que je pourrais m’en tirer. De plus, je n’aurais plus l’obligation de l’envoyer à Jared de temps en temps, surtout si je savais que c’était pour la rendre malheureuse.

Cependant, une dernière chose me fit hésiter avant de lui répondre : Et si jamais Alexis n’était pas son père ? Est-ce que cela allait jeter un froid ? Allaient-ils se perdre de vue ? La situation actuelle n’était pas idéale à la base, et si jamais on ne prenait pas se risque, qu’Alexis ne le prenait pas, alors jamais nous ne saurions ce qui pourrait se passer. À cette pensée, je laissai échapper un léger soupir, et je hochai doucement la tête en regardant Alexis avant de lui répondre : « Oui… D’accord, je veux bien… », esquissant ensuite un sourire gêné avant d’ajouter : « Tu voudrais le faire quand ? »

Si jamais le test de paternité, si Kaliska acceptait, se révélait positif alors je serais super heureux, cela signifierait qu’Analeigh et ma fille et que mon salaud de frère n’était donc pas son frère, ce qui dans un sens me rassurerait. Mais, il ne fallait pas que je me fasse trop de faux espoirs car il y avait aussi forte probabilité que je ne sois pas le père, dans quel cas je serais déçu mais ça ne changerai strictement rien à ma relation avec Ana’ ni même ce que je ressens pour Kaliska. Si jamais je n’étais pas son père et que Kaliska et moi finissions ensemble, je serais prêt à accepter Analeigh comme étant ma fille puisque je la considérais déjà ainsi, et peut-être pas pour rien. Vu le temps qu’elle mettait à répondre, j’avais peur que Kaliska refuse, je pourrais comprendre si c’était le cas mais ce serait dommage. « Oui… D’accord, je veux bien… » J’étais comme soulagé, j’allais pouvoir savoir, pour le bien de tous, ou pas. « Tu voudrais le faire quand ? » Je la pris dans mes bras en passant mon bras autour de son épaule et déposais un baiser sur son front comme pour la rassurer. « Le plus vite possible. Est-ce que tu as peur de quelque chose Kaliska ? Tu peux tout me dire ! »

Pendant un instant, je ne sus pas comment prendre le fait qu’il voulait faire le test le plus rapidement possible ; était-ce bien, parce que nous allions être fixés au plus tôt, ou bien ça devait être effrayant, parce qu’avant il y a quelques minutes de cela, je n’avais pas envisagé à cette possibilité ? Je hochai la tête en signe d’approbation, certes, mais avec ces questions qui se battaient dans mon esprit, c’était difficile de ne pas être nerveuse à cette idée, si bien que cela avait dû paraitre dans mon visage vu qu’Alexis s’empressa de me demander si j’avais peur de quelque chose. Blottie contre lui, je pris ma main dans la sienne, cherchant les mots pour lui expliquer ce que je ressentais. Ce n’était pas possible ; tout me faisait peur dans cette éventualité, quel que soit le résultat. J’avais peur qu’il y ait un froid si Alexis n’était pas le père d’Analeigh, et s’il l’était, je craignais que ce soit encore plus bizarre entre nous, parce que même si nous nous étions sautés dans les bras l’un de l’autre quelques instants auparavant, jamais un de nous deux n’avait prononcé des mots comme « Je t’aime », « je veux être avec toi », ou quelque chose qui pourrait me faire croire à une famille réunie à nouveau. Je ne pouvais pas lui faire part de cela, pas maintenant, je n’y arriverais pas, sans parler du fait que si jamais il l’était, allait-il m’en vouloir de l’avoir « privé » de sa paternité pendant six ans ? Allais-je le perdre ? Toutes ces questions se bousculaient dans ma tête, et même si je l’aurais voulu, je ne parviendrais jamais à mettre toutes ces réflexions à nu. Je passai alors une main dans mes cheveux, et je finis par dire en relevant ma tête pour regarder Alexis : « Oui j’ai peur… J’ai peur que tu sois déçu, des conséquences que ça pourrait engendrer, que le résultat soit positif ou non. » Cependant, pour m’assurer que mes propos ne portaient pas à confusion, j’ajoutai aussitôt : « Mais je crois que le mieux est de faire ce test, que ce soit clair une bonne fois pour toutes. On prendra les informations, ce dont on a besoin et tout pour le test, et je t’aiderai, si tu le veux bien. D’accord ? »

« Oui j’ai peur… J’ai peur que tu sois déçu, des conséquences que ça pourrait engendrer, que le résultat soit positif ou non. » Je n’eus même pas le temps de répondre quoi que ce soit puisque à peine quelques secondes après qu’elle ait prononcé sa phrase, elle parlait à nouveau. « Mais je crois que le mieux est de faire ce test, que ce soit clair une bonne fois pour toutes. On prendra les informations, ce dont on a besoin et tout pour le test, et je t’aiderai, si tu le veux bien. D’accord ? » Je l’embrassais, comme si nous étions un couple alors qu’il n’en était rien mais c’était un baiser pour la rassurer, en espérant que cela produise l’effet souhaité. « Kaliska, depuis cette nuit-là, je crois que j’ai des sentiments pour toi… Et j’ai l’impression que ça se confirme depuis que je sais que Jared et toi allez divorcer. Par rapport au test, je veux que tu saches une chose, peu importe le résultat, je ne vous abandonnerai pas Ana’ et toi. » Je posais une main sur son visage et le caressais avec mon pouce. « Merci d’accepter et aussi de m’aider… Enfin voilà ce qui me tracassait… En tout cas une chose est sûre, c’est que je n’ai nulle envie de vous perdre toutes les deux, vous êtes ma famille. »

En sentant les lèvres d’Alexis se poser sur les miennes, je reste surprise pendant un moment, mais je ne peux pas le repousser, je n’en ai pas du tout envie. Progressivement, à travers de ce baiser, je comprends qu’il se passe quelque chose entre nous qui dépasse le simple fait d’avoir couché ensemble une fois, puis l’avoir presque refait quelques instants auparavant. Alexis venait d’agir, nous venions d’agir comme un couple qui fait savoir leur amour par de petites marques d’affection par ci par là. Pour moi, ça dépasse ce que nous avions déjà fait, ce que nous entretenions, et à mes yeux, ça ne fit que se confirmer lorsque le jeune homme m’avoua qu’il avait des sentiments pour moi depuis longtemps. Je m’en doutais, ou plutôt, je l’espérais, mais malgré tout, je sentis des larmes me monter aux yeux. C’était la réponse qui me manquait, qui me faisait le plus peur, soit la possibilité qu’il n’y ait rien entre nous. À ce moment, j’aurais voulu lui dire que c’était réciproque, sauf que je craignis pendant un instant de me faire des idées. Et si ce n’était pas pareil, pas au même « niveau » ? Je me contentai de sourire timidement, profitant du contact de sa main sur mon visage tandis qu’il m’avouait que nous étions de sa famille. À ses propos, je lâchai : « Tu es de la famille aussi, Alexis, beaucoup plus que tu ne peux l’imaginer… », pensant directement à ce qu’Analeigh m’avait déjà avoué, mais aussi au fait que dans mes rêves les plus dingues, j’avais songé à une famille unie, Alexis, Analeigh et moi-même. Malgré le fait que je ne savais pas comment l’avouer, que j’ignorais comment rendre la pareille à l’homme que j’aimais secrètement depuis six ans, je me permis quand même de l’embrasser à mon tour, plus longuement, en passant d’abord un bras autour de ses épaules, puis un second au fur et à mesure que le baiser se prolongeait.