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↳ personnages attendus

Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.

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 Nous saurons retrouver le chemin qui nous ramène à l’autre. - POPE

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MessageSujet: Nous saurons retrouver le chemin qui nous ramène à l’autre. - POPE   Nous saurons retrouver le chemin qui nous ramène à l’autre.  - POPE EmptyLun 24 Sep 2012 - 19:03

“Nous saurons retrouver le chemin qui nous ramène à l’autre.”


« Tiens, un nouveau bouquin, la critique doit être rédigé pour l’édition de la semaine prochaine. » Les trois cents pages s’effondrent sur mon bureau, je réfrène un long soupire. Il faut dire que ces derniers temps plus grand-chose m’inspire réellement, c’est presque à me demander comment je trouve le courage de me lever le matin. La routine sûrement, cette merde, il parait que ça peut tuer un homme. Pourtant après dix ans en sa compagnie je marche toujours sur mes deux jambes… Je passe une main lasse sur mon visage comme pour m’extirper toutes pensées à vrai dire des pensées je n’en ai pas beaucoup en ce moment à part une phrase qui tourne en boucle dans ma tête sans relâche « Allo... Nuno ? C'est Iris. Comment ça va après toutes ses années... » Après dix ans d’un silence lourd et pesant cette voix raisonne à nouveau dans mon esprit, sans me lâcher un seul instant. Iris… Son sourire, ses colères, nos longues et interminables disputes, ses yeux si doux, son corps parfaitement dessiné, son odeur qui fait chavirer mon cœur, son incompréhension, sa tristesse, la fuite de la blancheur… Iris… Je pensais l’avoir perdu à jamais et pourtant sans que je m’y attende réellement elle était réapparue de nulle part… des abysses de ma vie.

Dix ans de silence que j’ai volontairement choisi… Dans les premiers mois je n’ai cessé de décrocher le téléphone en composant son numéro et à la première tonalité je raccrochais… inlassablement. Je ne pouvais pas entendre sa voix, entendre à quel point elle me haïssait, entendre que j’étais le seul et l’unique coupable de sa tristesse, entendre à quel point je l’ai trahie… Alors j’ai fini par effacer son numéro de mon téléphone, puis de ma mémoire. J’ai espéré, comme un con, qu’un jour elle me pardonnerait, qu’elle comprendrait que j’avais souffert moi aussi, qu’elle me reviendrait. Encore une fois, je me plaçais en victime, alors que j’étais le parfait coupable de tout ce gâchis. Aujourd’hui elle est revenue dans ma vie. Le téléphone a sonné et sa voix à raisonné en moi, comme un lointain écho du passer. Alors une seule question me hante. Pourquoi ? Pourquoi revenir si subitement après dix longues années de silence ? Elle n’a rien voulu me dire par téléphone, elle a trouvé plus judicieux que l’on se donne rendez-vous dans un café. Je dois avouer que j’aurais préféré que ces retrouvailles se fassent chez moi. Egoïstement je voulais avoir cet instant rien que pour moi, ne pas avoir à partager la douceur de son visage avec d’autres personnes. Mais il était plus de rigueur de se rencontrer dans un lieu public. Peut-être que son amertume à mon égard est toujours le même, peut-être me déteste elle toujours autant. Iris vient peut-être me présenter sa nouvelle famille comme un trophée pour me montrer à quel point j’ai était un pauvre con. Iris ne me ferait pas ça ! Du moins je l’espérais du plus profond de mon être. Je crois ne jamais me relever si j’apprenais qu’elle avait été heureuse sans moi, alors que moi je n’ai était que l’ombre de moi-même pendant dix ans. C’est égoïste, purement égoïste…

Je claque la porte de mon bureau, il est 16h30. A mon passage mes collègues me regardent comme abasourdi cela fait des années que je n’ai pas quitté le bureau aussi tôt ! Mes pas s’enchaînent très rapidement, je contourne les rues et les avenues plus vite que jamais. J’ai l’impression de me retrouver dix ans en arrière… Voir Iris fuir dans sa longue robe blanche et moi lui courir après. Je m’arrête un instant levant les yeux aux ciels. Comme un présage, purement psychologique, il fait aussi beau… pas l’ombre d’un nuage… J’arrive devant le café, je prends une grande bouffé d’air avant d’y entrer. Comme un condamné à mort qui sait que ça dernière heure est venue… A peine franchie le seuil de la porte que je la vois… Elle est là, aussi belle que dans mon souvenir. Je reste un instant à l’observer au loin, je sais que la douceur de son visage se transformera bien vite lorsqu’elle me verra. Elle finit par relever la tête, je m’approche alors, comptant mes pas, mon cœur bas de plus en plus vite, j’ai une envie folle de faire demi- tour plutôt que d’affronter la conversation à venir. Plus je m’approche et plus son visage me semble triste. Je ne préfère pas y penser, peut-être est-elle fatiguer du voyage, j’ai cru comprendre qu’elle n’était pas à côté. J’arrive enfin à son niveau, je lance un bref « Salut Iris… » Après dix ans la seule chose que j’ai trouvé à lui dire c’est salut ? Je suis vraiment le roi des cons !

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MessageSujet: Re: Nous saurons retrouver le chemin qui nous ramène à l’autre. - POPE   Nous saurons retrouver le chemin qui nous ramène à l’autre.  - POPE EmptyLun 24 Sep 2012 - 21:18

"Fais-le pour moi..." Ces mots n'arrêtaient pas de résonner dans ma tête et il fallait que je l'avoue, ils me faisaient attrocement mal. Si seulement elle m'avait demandé de lui chercher un café, ou de donner ma réponse à Mattéo plus rapidement. Non... elle avait préféré me parler de Nuno et de mourir juste après. Au fond, je savais très bien que je ne pouvais pas la détester pour ça, mais j'aurais tellement voulu que nos derniers moments ne se résument pas à lui. Encore une fois... Le pire c'est que je ne comprenais même pas pourquoi elle était venue sur ce sujet. Enfin si, elle me l'avait vaguement expliqué, mais ce n'était pas assez convainquant pour moi. Ca n'expliquait pas pourquoi après dix ans à le détester à deux, elle prenait son parti. Oui je sais, vous allez dire que je suis dure et qu'en réalité, elle n'a prit le parti de personne, mais je ne le voyais pas de cette façon. Car à cause de tout ça, il était revenu dans ma vie, dans ma tête... Bon ok, il n'était jamais vraiment sorti mais ça, je n'aimais pas me l'avouer. Ca faisait trop faible à mon goût et tout le monde savait que je détestais avoir l'air faible.

Assise à cette table, je ne savais pas vraiment ce que je faisais. Si tout ça était une bonne idée ou... non, en réalité, je savais que ce n'était pas une bonne idée, mais je ne pouvais pas faire autrement. C'est ce qu'elle voulait et je voulais faire ça pour elle, même si ça allait me détruire encore plus. Ridicule n'est-ce pas ? Se mettre dans un tel état pour un homme qui a juste joué avec vous... Mais que voulez-vous, je l'avais vraiment aimé cet homme. Comme une vraie idiote et malgré les années, c'était toujours là, quelque part bien enfoui. C'est donc attendant avec peur, anxiété et une certaine curiosité, que mon portable se mit à vibrer sur la table. Intriguée, je regardais le nom de l'envoyeur et paniqua légèrement lorsque je vis le nom de Mattéo s'afficher sur l'écran. Pourquoi me mettre dans un tel état pour un message de mon soit disant fiancé ? Et bien disons que c'était peut-être parce que j'avais oublié de le prévenir que je partais... Ne me regardez pas comme ça, je ne l'avais pas fait exprès. Puis avouez-le, j'avais d'autre chose à penser qu'à lui laisser un petit message sur la table de nuit. Non, je ne suis pas de mauvaise foi, juste... enfin voilà.

Alors que je m'apprêtais à lui répondre, car bon, il fallait bien que je le fasse un jour, j'entendis sa voix. Après toutes ces années, elle n'avait pas changé. Toujours aussi grave, séduisante et me faisant cet effet de.... Je respirais un bon coup puis trouvant la force, je ne sais où, leva les yeux vers lui. " Salut..." Je me redressais ensuite légèrement sur mon siège, ne sachant pas trop quoi rajouter à tout ça. J'avais tellement imaginé cette scène des milliers de fois que là... rien. J'étais juste sans voix. Pas même un "je te déteste", "t'as l'air en forme" ou "ça va". J'étais juste figée et submergée par mille et une émotion.
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MessageSujet: Re: Nous saurons retrouver le chemin qui nous ramène à l’autre. - POPE   Nous saurons retrouver le chemin qui nous ramène à l’autre.  - POPE EmptyMar 25 Sep 2012 - 17:35

“Nous saurons retrouver le chemin qui nous ramène à l’autre.”


La voici présente devant moi, j’avais espéré ce moment tellement de fois, je l’avais imaginé, rêvé, attendu… avant de me résigner au fait que jamais elle ne reviendrait. Je connaissais Iris par cœur, je savais que je l’avais blessé comme personne ne l’avait fait auparavant, je la savais aussi très têtue… Têtue et blessée deux raisons qui m’ont poussé à me dire que je devrais finir ma vie sans même un seul mot de sa part. A certaines périodes de mon existence, j’aurais pu prier tous les Dieux pour juste avoir un « Je te déteste. » ou encore « Tu es un pauvre con Nuno » oui une phrase comme celle-ci, comme Iris savais si bien les tourner. Il y a qu’elle qui pouvait m’insulter et faire grandir mon amour et mon affection par la même occasion. Iris était magicienne. J’aurais donné mon âme pour qu’elle m’insulte, qu’elle me dise toute la haine qu’elle avait à mon égard. Je crois qu’il aurait été plus simple de vivre avec ces paroles plutôt que d’avoir sa totale ignorance. Ne dit-on pas que l’ignorance tue ? Dix ans à porter son ignorance, ont été les dix années les plus longues de mon existence et pourtant je suis encore en vie. Bordel ! Je sais que j’aurais pu le rompre, mais j’ai toujours tout fait pour repousser cet instant, pour m’éviter de souffrir, sans même penser que ce silence était la pire des souffrances. C’est en ça que je peux vous dire que jamais je n’aimerais aucune autre femme comme j’ai pu aimer Iris. Elle est ma drogue, sans elle je n’avance pas, sans elle je tourne en rond, je ère sans but précis. Il suffit de regarder ma vie pendant et après Iris. Pendant j’étais un homme plein de vie et de vigueur, je bouffais la vie comme un boulimique, j’en avais jamais assez. Pas assez de temps, pas assez d’amour, pas assez de dispute, pas assez de réconciliation, pas assez d’Iris, pas assez de travail, pas assez de soleil… Aujourd’hui je ne suis que l’ombre de moi-même, qui n’ai jamais content et qui passe sa vie à ronchonner. Il y a trop de tout, trop de travail, trop de spaghetti dans les bolognaises surgelés, trop de publicités, trop de cons… mais ça je ne peux rien dire j’en suis leur roi…

Son « Salut » sonna le glas. Il était froid et magique à la fois. Froid car il devait refermer une haine profondément enfouie, magique car cela faisait dix ans, deux mois, sept jours et quelques heures que j’attendais cet instant où je pourrais enfin retrouver la douceur de ses traits, sa voix mélodieuse et son parfum enivrant… Mon regard ne la lâche pas, je suis comme hypnotisé. Ce visage du passé me ramène à tant de souvenirs… Je finis par tirer la chaise face à moi pour prendre place face à elle. Je détourne rapidement le regard vers la salle comme pour vérifier que personne ne viendrait nous interrompre. Je voudrais m’enfermer à nouveau dans notre bulle, juste un seul instant faire comme si le temps c’était figé depuis dix ans. Mais surtout je ne voudrais pas qu’un mari sorte de nulle part, comme un clown qui bondirait de sa boîte coloré. Je hais les clowns et que dire des maris… « Tu es seule ? … Enfin je veux dire personne ne t’accompagne ? » Je suis un vrai idiot, je me sens purement bête de lui avoir posé cette question. Mais j’avais besoin de savoir, comme-ci cette dernière suffirait à me détendre afin d’adopter une discussion normale. Comme-ci je pourrais entretenir une conversation normale avec Iris, il y a tant de distance et d’années entre nous. Même en faisant abstraction un court instant du passé, comment entretenir une conversation dite normal avec quelqu’un que vous n’avez pas vu depuis plus de dix ans ? C’est tout bonnement impossible…

Je ne détache pas mes yeux de son visage. Quelque chose en elle a changé. Ses traits sont marqués, ses beaux yeux semblent noyer. Je ne sais trop quoi en penser. Est-ce le fait que je sois face à elle qui fait remonter tant de mauvais souvenirs. Dans ce cas pourquoi alors avoir cherché à reprendre contacte ? A moins que ce soit autre chose mais quoi ? Je ne veux pas la brusquer, peut-être viendra-t-elle à me le dire après tout… Je passe une main sur le front comme pour essayer de me vider la tête avant d’interpeler un serveur. Presque dix-sept heures et la soirée risque d’être longue « Mettez moi un double ! » Café ? Et puis quoi encore, il faut que je tienne, pas que j’excite d’avantage mes nerfs ! Un bon vieux whisky il y a que ça de vrai. Je me retourne brièvement sur Iris « Tu veux boire quelque chose ? ». En avant pour une série de banalité, comme-ci tout cela allait retarder davantage la conversation qui se devait de s’engager dans les instants à suivre. Mais le peu d’accalmie que j’aurais, je tiens à la préserver…

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MessageSujet: Re: Nous saurons retrouver le chemin qui nous ramène à l’autre. - POPE   Nous saurons retrouver le chemin qui nous ramène à l’autre.  - POPE EmptyMar 25 Sep 2012 - 18:58

Dix longues années étaient passées et pourtant, lorsque je le regardais debout devant moi, je ne pouvais m'empêcher de ressentir, de revivre, toutes ces émotions que j'avais vécu avec lui. L'amour, la joie, l'énervement, l'amusement, la bêtise...la haine. Surtout la haine à vraie dire... J'avais essayé de garder le meilleur de notre relation et de lui pardonner mais c'était impossible. C'était trop dur et ça demandait trop de chose de ma part. Chose que j'étais incapable de faire après ce qui c'était passé. Après tout, ce fameux jour, c'était comme si une troupe d'éléphant, ou que sais-je, m'était passé dessus piétinant la moindre partie de mon corps, de mon âme,... laissant pour compte qu'une pauvre fille sans force et sans futur. Le détester était donc beaucoup plus facile.

J'avais de nombreuses fois voulu lui parler. Ne serait-ce que pour lui dire le fond de ma pensée ou encore avoir une explication. Car oui, ça pouvait avoir l'air con pour certain, mais je n'aurais pas été contre une petite explication. Ca m'aurait permi de... non pas de comprendre, car il est impossible de comprendre le pourquoi un homme fou tout en l'air pour une bimbo mal botoxée mais, d'avancer vers autre chose plus facilement ou encore, me sentir moins coupable. Oui, vous lisez bien. Moins coupable... Débile n'est-ce pas ? De ce sentir coupable d'un acte pareil. Et pourtant... pendant un moment c'est ce que je pensais. Que tout ça était de ma faute, que j'avais du faire quelque chose de travers pour qu'il en arrive là. Mais rassurez-vous, ça n'avait pas duré longtemps. Ma petite soeur avait vite fait de me remonter les bretelles et m'ouvrir les yeux.

Une fois assis devant moi, je fus partagé entre l'envie de le taper violemment et de rire nerveusement. Heureusement, je me contrôla un maximum et me contenta de serrer les points en dessous de la table. Il fallait que je me calme et que je lui montre que tout ça ne me faisait rien. Même si c'était dur. Pourquoi ? Tout d'abord car j'étais épuisée, triste et ensuite parce que ça me faisait vraiment quelque chose... « Tu es seule ? … Enfin je veux dire personne ne t’accompagne ? » Waw, sur le coup je restais totalement sur le cul. Il osait me demander si j'étais seule ou accompagnée. Après toutes ces années, c'était la première chose qu'il me demandait. Au fond, ça ne m'étonnait pas vraiment de sa part mais j'espérais un peu mieux, allez savoir pourquoi. « Seule ou accompagnée, ce n'est pas tes affaires Nuno. Mais si tu veux vraiment savoir, mon fiancé m'attend à Sydney. » Non, ne me regardez pas comme ça... c'était sorti tout seul ! Je sais que j'aurais pu éviter de lui parler de mon "fiancé" dès les premières minutes mais c'était plus fort que moi, je ne pouvais pas être gentille ou sympathisante avec cet homme.

Les yeux fixés sur un couple à la table d'à côté, je ne pu m'empêcher d'avoir le coeur serré. Je n'arrêtais pas de penser qu'on aurait pu être pareil. S'embrassant et se regardant tendrement dans les yeux. Enfin bon, c'était loin d'être le cas, donc fallait que je me resaisisse. Un silence assez pesant s'installa entre nous, jusqu'à ce qu'il interpelle le serveur. « Mettez moi un double ! » Ce choix ne m'étonnait même pas. Non pas parce qu'il avait l'air d'un soulard, mais parce que d'après sa jambe qui tremblait sous la table et son visage renfermé, il avait l'air d'avoir besoin de quelque chose pour se calmer. « Tu veux boire quelque chose ? » « Non. J'ai juste envie que ce moment termine au plus vite. Donc tu m'excuseras mais je me passerais de boire un verre avec toi, en mode bon vieux copains. » Nerveusement, je passais ma main dans mes cheveux puis commença à tripoter le récipiant de sel. Je me détestais de me sentir comme ça à cause de lui, mais que vouliez-vous que je fasse. Les choses ne pouvaient pas changer en moins de deux.
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MessageSujet: Re: Nous saurons retrouver le chemin qui nous ramène à l’autre. - POPE   Nous saurons retrouver le chemin qui nous ramène à l’autre.  - POPE EmptyMar 25 Sep 2012 - 21:10

“Nous saurons retrouver le chemin qui nous ramène à l’autre.”


« Seule ou accompagnée, ce n'est pas tes affaires Nuno. Mais si tu veux vraiment savoir, mon fiancé m'attend à Sydney. » Vous savez l’effet que fait un coup de massue ? Un coup de pelle parfaitement placé ? L’explosion d’une bombe alors que vous êtes en plein centre ? Moi non plus je ne le savais pas avant ses dix dernières secondes ou plutôt les dernières paroles d’Iris. Fiancé ? Ma Iris est fiancée à un autre ? Je tente de réfréner un sourire afin de masquer le choc collatéral qui vient de s’abattre sur ma boîte crânienne. Je n’ai jamais était assez con pour penser qu’elle me reviendrait ou qu’il y aurait un jour un nouveau « nous », mais de là à l’imaginer fiancée à un autre. Je me suis toujours gardé le droit de penser que je serais le seul à lui avoir un jour passé la bague au doigt. Que notre amour aura été tellement fort que jamais elle ne pourrait se marier avec un autre. Je suis vraiment un idiot, le pire de tous les idiots. Je me serais bien contenté de sa première phrase… En même temps ce n’est pas comme-ci de mon côté je l’avais attendu pendant dix ans. Elle n’a jamais quitté mes pensées, ça je peux vous l’assurer… Seulement il y a eu Louve… une nouvelle fois. Louve avec sa fragilité a toujours su me faire chavirer. Elle est sont si différentes… C’est surement comme ça qu’à commencer toute cette merde. Iris est forte, têtue, elle n’a jamais eu besoin de moi pour avancer, enfin c’est ce que je pense. Alors que Louve est fragile, blessé, elle avait besoin de quelqu’un qui la soutienne. Oui elles sont tellement différentes… Ca ne justifie en rien ce que j’ai fait, oh non je ne cherche de toute façon pas d’excuse, il est bien trop tard pour cela… « Je suis content pour toi Iris… » Je tente un bref sourire forcé avant de tourner la tête vers la grande vitrine. Ma réponse est idiote, mais je suis encore sous le « choc » de la nouvelle. Puis que voulez-vous que je réponde à ça ? Je m’évade un instant en imaginant la conversation de certaines personnes qui passé sous mon regard affuté. J’adorais ce jeu gamin… Enfin à ce moment présent ce n’est pas un jeu, juste un moyen de m’évader un court instant.

Je prends une grande bouffée d’air avant de tourner la tête vers Iris. Si ça vie est si parfaite pourquoi vient-elle ici aujourd’hui ? Surtout qu’on ne peut pas dire qu’elle transpire la joie de vivre. Me voilà aigri. J’avais l’impression de la perdre une deuxième fois… Une vide m’avait emplit en même temps que ses derniers mots. J’inspire profondément avant de lui lacer sur un ton neutre. « Et tu es venue jusque Bowen pour tout me mettre dans la gueule ou tu as une autre raison ? ». De « content pour elle » je suis passé à un niveau de roi des cons. Si elle part en me balançant tout ce qui se trouve sur la table dans la gueule, ça ne serait que justice. Mais elle n’a pas le droit, pas le droit de me balancer ça dans la gueule, alors qu’elle m’a à peine salué jusqu’à présent. Ma question était juste de pur rhétorique, je voulais juste savoir si je devais m’attendre à voir débarquer un mec ou une ribambelle de cinquante gamins.

« Non. J'ai juste envie que ce moment termine au plus vite. Donc tu m'excuseras mais je me passerais de boire un verre avec toi, en mode bon vieux copains. » Je la regarde tout en faisant signe au serveur que ce sera tout. « Je suis d’accord sur le concept ! » Je secoue la tête, passant une main lasse sur mon visage, je savais que la douceur de son visage ne durerait pas. C’est Iris… Très rapidement le serveur revient avec mon verre, les glaçons tintent à l’intérieur, mon regard se noie dans le liquide couleur rouille, mes pensées vagabondes. Je n’ai pourtant rien en tête, absolument rien. Je n’en peux plus… Je suis fatigué, épuisé. Je n’ai pas dormie depuis que j’ai reçu son coup de fil il y a quelques jours. Trop de questions me traversent l’esprit. Elle a été tellement vague lors de son appel, et comme j’ai bien pu le comprendre ce n’est pas une visite de courtoisie. Alors pourquoi elle semble s’infliger toute seule le fait de me revoir ? Je me secoue légèrement la tête, avant de plonger mon regard dans celui d’Iris, cherchant une réponse ou au moins un indice… Alors Iris vas-y je suis tout ouïe ! »

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MessageSujet: Re: Nous saurons retrouver le chemin qui nous ramène à l’autre. - POPE   Nous saurons retrouver le chemin qui nous ramène à l’autre.  - POPE EmptyMar 25 Sep 2012 - 22:11

Content pour moi ? Décidément, il n'était vraiment pas un bon menteur. Enfin, d'un côté il ne l'avait jamais été. Même quand on était ensemble, il était incapable de mentir correctement. Je ne sais pas si c'était parce que je le connaissais trop bien, ou parce qu'il n'était vraiment pas né pour ça, mais quoi qu'il en soit, je savais pertinemment qu'il ne pensait pas du tout ce qu'il disait et ce, rien qu'en voyant son visage. Ce qui m'étonnait vraiment d'ailleurs. Car après tout ce temps, je pensais qu'il était heureux, marié, papa, ou bien vivant avec une autre. Et pas besoin de me dire que l'un n'empêche pas l'autre, car je trouve que si. Si tu es heureux dans ton ménage, tu n'as pas à regretter le passer, ni à mentir à l'annonce de ce genre de nouvelles. Et pas besoin de me regarder comme ça, mon cas est complètement différent du sien. Même si ok, je l'avais toujours en tête et je n'avais toujours pas dis oui à la demande de Mattéo. Mais ce n'était qu'un petit détail de rien du tout donc ce n'était pas vraiment un mensonge... Du moins, c'est ce que j'aimais me dire.

Alors que je ne sais pas si lui dire merci ou parler d'autre chose pour que ce soit un peu moins dur pour nous deux, le voilà qui m'attaque sans aucune raison. « Et tu es venue jusque Bowen pour tout me mettre dans la gueule ou tu as une autre raison ? » J'avais l'impression de rêver, comme si c'était mon genre de faire ça. De venir, juste pour lui en mettre plein la vue et le voir souffrir ... Ok, je lui en voulais terriblement et ok, je le détestais comme jamais je n'avais détesté personne, mais je l'avais aussi aimé et je n'aurais pas pu lui faire du mal gratuitement. Pourquoi pensez-vous que je ne lui avais jamais envoyé mes lettres ? Je ne pouvais pas. Alors qu'il pense ça de moi, ça me sidérait. Je pensais vraiment qu'il me connaissait mieux que ça, même après tout ce temps. « T'es vraiment qu'un con. » Je lui lança un regard noir puis tourna le visage vers la vitre pour regarder les gens dehors et essayer de me calmer. Tout ça était bien plus dur que ce que j'avais imaginé. Je m'attendais pas à qu'on se tombe dans les bras l'un de l'autre, ni qu'il me dise que j'avais l'air magnifique mais... je m'attendais pas à ça non plus.

« Alors Iris vas-y je suis tout ouïe ! » Son air arrogant m'agaçait au plus haut point. Autant il avait l'air doux et fragile à son arrivée, autant là... il méritait deux baffes. J'arrêtais donc de tourner autour du pot et enleva le pansement aussi vite que possible. «Ma soeur est morte. Et va savoir pourquoi, mais elle voulait que je vienne ici... Donc, non, je ne suis pas venue pour tout te balancer à la gueule ou rire de toi. Je suis venue pour elle. » Mes yeux se remplirent de larmes et ma voix trembla tel une bête fille. Je détestais être comme ça et encore plus être comme ça devant lui. Je respirais donc un bon coup puis attrapais le verre de whisky que le serveur venait d'apporter et le bu cul sec. Une fois finis, je pris mon sac à main et me levais de table. Maintenant qu'il était au courant, je pouvais enfin partir et prendre l'air. Oui, prendre l'air... c'est ce dont j'avais besoin.


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MessageSujet: Re: Nous saurons retrouver le chemin qui nous ramène à l’autre. - POPE   Nous saurons retrouver le chemin qui nous ramène à l’autre.  - POPE EmptyDim 30 Sep 2012 - 15:31

“Nous saurons retrouver le chemin qui nous ramène à l’autre.”


Iris… Elle m’a tellement manqué. Il est même difficile de définir à quel point… Son rire, la façon qu’elle a de me regarder, le ton de sa voix qui s’emballent sans que l’on ne sache vraiment pourquoi, sa façon de m’envoyer sur les roses… Iris c’est un tout et c’est ce tout qui a cruellement manqué à ma vie. Son prénom me rappel à chaque fois à qu’elle point elle est aussi importante que la prunelle de mes yeux. Et ce n’est pas des paroles en l’air d’un sérial séducteur en mal de conquête, loin de là. C’est juste ce que je ressens. Lorsqu’elle est partie ma vie n’avait plus vraiment de sens, je ne savais plus pourquoi me lever le matin, parce que je ne voyais plus ses fines jambes sauter du lit pour courir vers la salle de bain. Il n’y avait plus son parfum qui embaumé l’oreiller lorsqu’elle quittait le lit en me laissant seul à mes rêveries, il n’y avait plus rien de sa présence et ça me manquait… Je pense que j’aurais préféré qu’elle ne parte pas si loin, après notre mariage raté, j’aurais aimé qu’elle efface tout et que l’on reste ami. Oui je me serais même contenté d’une amitié avec elle, plutôt qu’une ignorance totale. Mon regard se détourne brièvement vers la vitrine, trop de couple et trop de famille heureuse défile devant mes yeux à moins que ce ne soit moi qui en fait une fixation… Possible en effet. « T'es vraiment qu'un con. » Ah ça je l’avais cherché et elle n’a sans doute pas conscience à quel point j’en suis un. Quoi que ci Iris en a très certainement bien conscience. Je n’ai jamais su avancer dans une relation, il parait qu’il faut traiter les femmes comme des princesses, je suis désolé mais je n’ai appris ça ! Mes parents étaient des hippies révolutionnaires, sans causes ni buts mais eux y croyaient. Je ne dirais pas que c’était de mauvais parents, mais on ne peut pas dire qu’ils m’aient vraiment élevé, enfin je veux dire pas d’une manière très conventionnelle. « Ce n’est pas comme si tu l’apprenais ! ». J’hausse brièvement les épaules, voilà que je me désespère, ma cause est perdue.

Je me conduis avec elle comme si j’étais en position de force, comme si la situation m’importait peu, alors que je suis si heureux de la revoir. J’ai surement oublié que si l’un de nous deux avait toutes les raison du monde d’en vouloir à l’autre c’est bien elle. «Ma sœur est morte. Et va savoir pourquoi, mais elle voulait que je vienne ici... Donc, non, je ne suis pas venue pour tout te balancer à la gueule ou rire de toi. Je suis venue pour elle. » Je la regarde interloquer, n’étant pas vraiment sûr d’avoir bien percuté l’information principale de son annonce. Sa sœur est morte ? Lise est morte ? Ses yeux ont finis par parler pour elle. Lise était bien décédée… Bordel ! Cette petite boule d’énergie, avec son sourire collé aux lèvres était définitivement partie. Je tends une main pour attraper celle d’Iris, lorsque cette dernière attrape mon verre, plus vite que Lucky-Luc attrape son flingue, afin de le vider entièrement de son contenu pour enfin finir par se lever brusquement « Attends ! » Je la rattrape tant bien que mal par le poignet avant de me lever à mon tour. Je me retrouve face à elle plongée dans ses yeux bruns emplie de larmes. Il n’est plus question de jouer. Je savais à quel point elles étaient proches, je me doute donc qu’Iris doit être effondrée. « Iris je… » Suis désolé ? Mais pourquoi je lui dirais une telle absurdité. J’ai toujours trouvé ça tellement con, la première chose qu’on te dit lorsque tu annonces un décès c’est « Je suis désolé. » Mais désolé de quoi ? Non je ne me plierais pas à ses futilités avec elle. J’attrape Iris par les épaules avant de l’amener vers moi afin de la prendre dans mes bras. Je sais que je ne suis pas la meilleure personne pour cela et si elle me gifle je ne pourrais que le concevoir, mais j’en avais besoin. J’avais besoin d’une trêve de quelque instant pour digérer la nouvelle, puis j’avais besoin de la sentir près de moi. Lise était quelqu’un d’adorable qu’on ne peut qu’apprécier. Je crois que c’est la seule qui était prête à m’intégrer dans la famille, enfin avant l’épisode du mariage. Je lui murmure doucement à l’oreille « Je sais que je ne suis vraiment pas la bonne personne pour cela, mais si tu as besoin de moi Iris je… » Non en fait laissons tomber là, elle a bien dit que la seule raison qui l’amenait ici était la demande, étrange, de sa sœur. Elle n’a pas besoin de moi, ni même d’un soutiens après tout elle a son futur mari pour ça ! L’étreinte c’est bien vite conclu, enfin trop vite à mon goût. Je détourne rapidement le regard vers les personnes qui nous entoure visiblement attiré par le spectacle qu’on leur offrait. Une question cependant me trotte dans la tête, je ne peux pas la garder pour moi, après tout Iris pourra peut-être m’apporter une réponse. « Mais pourquoi t’avoir demandé de venir me voir ? ». Lise savait tout ce qui c’était passé entre Iris est moi alors pourquoi avoir voulu la « jeter dans la gueule du loup » ? Après tout elle est sur le point de se marier, surement envisage-t-elle d’avoir déjà des enfants avec ce dit mari. Alors qu’est-ce que je viens foutre dans l’histoire ?

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