let's fade into the sun, let your spirit fly. + (pandore)

« C'est vrai. Mais le lieu recouvre des spécialités écossaises, alors j'aurais pu te proposer autre chose. » Et son sourire, mais son sourire... toujours son sourire, ça en est déroutant, à la longue. Le serveur apporte les boissons, brisant un silence que Pandore ne saurait apprécier trop longtemps, avec comme l'impression d'avoir posé une question qui ne fallait pas. Mais finalement, il repose les yeux sur elle et elle sent qu'il va lui répondre. « Une habituée de ce bar que j'ai rencontré lorsque je travaillais ici pour payer mes études. » Elle n'ajoute rien, voyant bien que ça le touche toujours d'en parler. Elle l'observe avec attention, retrouvant les traits caractéristiques mentaux de ce qui lui a plu chez Emrys. Elle se demande, curieuse, si lui aussi ressent ce manque. Est-ce qu'elle lui manque réellement ? Est-il déjà passé à autre chose ? Le coeur lourd, elle détourne le regard. « A notre santé, et à cette nouvelle vie centrée sur l'avenir ! » Retrouvant rapidement le sourire, elle s'empare de son verre – que dis-je, un véritable pichet presque ! – à son tour pour l'entrechoquer doucement à celui du beau brun. « À la notre oui ! Et à l'avenir. » répète-t-elle doucement avant d'en boire une gorgée, savourant le goût authentique. « Hmm.. c'est vrai qu'elles sont bonnes ! » Mais elle remarque très vite que le regard de Pâris est ailleurs, et curieuse, elle le suit des yeux, mais ne voit rien de spécial. Fronçant légèrement les sourcils, elle reporte son regard sur le visage de l'écossais. « Elle s'asseyait là-bas, elle prenait toujours la même boisson, toujours les mêmes habitudes. » Elle baisse les yeux, de nouveau emplie de ce sentiment désagréable qu'elle cerne mal. Son regard se perd dans le vide un instant, et elle reprend une gorgée de bière pour se donner une contenance. Soudain, elle relève les yeux, et pour attirer l'attention sur lui, pose sa main sur la sienne de nouveau, comme elle l'avait fait chez elle. Elle a toujours besoin d'un contact. « Pâris. J-Je sais que c'est dur, mais il ne faut pas remuer le passé comme ça. Il faut que tu gardes en tête ce qu'elle t'a fait, et que tu retournes ça comme une force, et plus une faiblesse. Que tu t'en serves comme d'une arme et pas comme d'une blessure. » Elle se pince un peu les lèvres, détournant le regard et retirant sa main de la sienne, comme si elle redoutait de s'être trop avancée, de ne pas avoir le droit de lui donner de tels conseils. Gênée, elle n'ose pas le regarder, et heureusement, le serveur arrive rapidement avec leurs plats. Elle sourit, un peu. « Alors bon appétit ! J'espère que ce saumon va tenir toutes tes promesses. » fait-elle doucement, avant de planter sa fourchette pour en goûter un morceau, avec un grand sourire en guise de réponse.

Avec la peur qu'il ait mal pris son intrusion et le fait qu'elle se permette ainsi de le juger, de le conseiller, elle a retiré sa main de la sienne, le regard fuyant, ne sachant pas comment enchaîner. Et s'il lui en voulait ? Et s'il s'emportait pour lui hurler qu'elle n'avait qu'à partir si elle n'était pas contente ? La respiration un peu irrégulière, elle attend sa réponse avec une certaine forme d'appréhension. « Je sais qu'il faut que j'arrête de me torturer avec ça. Mais je crois que j'suis pas assez solide pour passer à autre chose. » D'abord soulagée par le fait qu'il ne semble pas réellement lui en vouloir, elle sourit d'abord, avant d'étudier un peu mieux ses paroles et de sentir ses sourcils se froncer légèrement. Pas d'accord. « Tu racontes n'importe quoi, c'est peut-être ce que tu crois, mais ça n'est pas vrai. Tu l'es, Pâris, sinon tu serais pas là aujourd'hui, tu serais peut-être en train de décuver au fond d'un bar miteux. » fait-elle avec un sourire bien moins timide. Et encore, ça n'est qu'un exemple. Elle pourrait lui en citer d'autres, mais peut-être que ça suffit. « Le seul moyen serait de la remplacer. » Elle serre légèrement les dents, baissant les yeux. Elle passe une main dans ses cheveux avant de relever les yeux vers lui, s'entendant alors répondre « La plaie de ma dernière rupture n'est.. toujours pas cicatrisée non plus. Et la simple idée de le remplacer m’écœure. Alors si tu.. si déjà toi, tu arrives à l'envisager, c'est que tu as franchi une première étape. » Elle grimace légèrement, le regard perdu et embué. Heureusement, le serveur arrive et elle retrouve vite le sourire, s'attaquant au poisson. « Bon appétit, j'espère que tu ne vas pas être déçue. » Elle en prend une première bouchée, la savourant jusqu'au bout, avant de relever les yeux, avec un fin sourire. « Je ne le suis pas. De toute façon, tu ne m'as jamais déçue. » lui avoue-t-elle avec un clin d'oeil presque charmeur. Elle ne sait pas bien pourquoi est-ce qu'elle lui a dit ça. Peut-être en souvenir à leurs diverses entrevues, à ses doigts courant sur les touches du piano de ce bar, aux points de suture faits sur sa main blessée, à la belle soirée passée chez elle, à ce voyage qui, bien que court à cause de leurs boulots respectifs, s'annonce pourtant déjà réussi d'avance. Elle en prend plusieurs autres bouchées, dégustant la chair rosée du poisson avec appétit; en même temps, Pâris n'a pas menti ! « Au fait.. on dort où ce soir ? » demande-t-elle soudain, le regard amusé et mi-honteux de ne pas s'être renseignée plus tôt. Dans un appartement qu'il aurait encore ici ? Dans une chambre d'hôtel ? Elle se rend compte qu'elle lui fait vraiment confiance, à ce presqu'inconnu, pour partir ainsi à l'aventure avec lui.

Spoiler:

« C'est pas faux, et je suis ravi de t'épargner cette vision. » Sa remarque lui arrache un sourire amusé et insolent. D'un côté, c'est sûr que même si la vision de Pâris dans un bar en train de comater, ivre, est peu charmante, elle est certaine qu'il y aurait toujours cette aura autour de lui, ce phénomène qui la fascine tant. Pandore ne porte pas un masque. Pandore est un masque, à elle toute entière, refusant de s'ouvrir à quiconque après avoir été touchée si profondément. Sa vraie personnalité devrait porter un autre nom, même. « Je voudrais tellement passer à autre chose et d'arrêter d'espérer qu'elle reviendra, alors que je sais que c'est .. impossible. » Elle passe une main dans sa nuque, se mordillant discrètement la lèvre. « Tu y arriveras un jour, à passer à autre chose. Peut-être si... si tu te rapproches de quelqu'un d'autre. » Heureusement que les assiettes arrivent, lui donnant l'alibi de ne pas croiser son regard de nouveau. Elle lui avoue alors que jusque là, il ne l'a jamais déçue. « Et j'espère ne jamais le faire. » Elle sourit à son tour, amusée. Elle se penche en avant, le regard émerveillé. « Je n'en doute pas un seul instant. » Et c'est bien vrai. Que pourrait-il faire pour ternir l'image qu'elle a de lui ? Sur le moment, elle ne voit pas. Elle le questionne alors sur le lieu de leur nuit. « Je pensais aller dans un hôtel plutôt sympa du coin. J'y suis déjà passé quand j'habitais encore ici, les propriétaires sont des amis de mes parents. » Elle hoche lentement la tête, se demandant avec curiosité s'il a loué une chambre, ou bien deux. « Parfait ! Je paierai la moitié, bien entendu. » répond-elle doucement, les pensées dans le vide. Elle finit son assiette au bout de quelques minutes, rassasiée. « C'était vraiment délicieux. » fait-elle alors, en prenant une nouvelle gorgée de son verre de bière. Elle s'étire doucement, écrasant un bâillement à son tour contre sa paume. Alors qu'elle va faire un commentaire sur la fatigue qui lui tombe déjà dessus, des bruits au-dehors attirent son attention. Elle tourne la tête pour observer la fenêtre, où la nuit est tombée et où le ciel est bien sombre. Elle sourit, amusée. « Ah, il fallait s'y attendre, l'Ecosse, le pays de la pluie, c'est ça ? » fait-elle, se demandant soudain avec angoisse si la pluie va tourner à l'orage. Non, pas d'orage. Pas la nuit. Il ne faut pas. Elle pose alors son regard bleu, pourtant impénétrable sur ces légères craintes, sur Pâris.

Après ce flot de souvenirs, Pandore est bien déterminée à lui changer les idées, coûte que coûte. « Il en est hors de question, c'est moi qui invite. Et puis, j'te dois bien ça. » Elle fronce les sourcils, parce qu'elle n'a pas l'habitude qu'on l'oblige à ne pas payer. Qu'on l'oblige à quoi que ce soit, en fait. Mais là, elle ne se sent pas la force de refuser ce "plaisir" à Pâris. Elle ne répond rien, hochant doucement la tête. « La prochaine fois, ça sera à mon tour de manger français. » Elle plante son regard dans le sien. Un sourire excité s'affiche sur ses lèvres. « D'accord. La prochaine fois, c'est moi qui t'emmène à Paris alors. » déclare-t-elle, laissant sortir plus que prévu son accent français comme pour l'y habituer en avance. Elle ne lui demande pas son avis, non. Elle a réellement soudain l'envie tenace de lui faire visiter la capitale, de dîner au Jules Verne au sommet de la tour Eiffel, de faire une promenade en péniche sur la Seine... « Oui, c'est ça, et c'est d'ailleurs un des grands inconvénients du pays. On devrait y aller maintenant, je ne voudrais pas qu'on soit trempé avant d'arriver à l'hôtel. » Elle hoche la tête, complètement d'accord avec lui. Finir complètement trempés à cette heure-ci, non merci ! Pâris appelle alors le serveur et c'est avec une certaine gêne qu'elle le laisse payer. Pas même le temps de le remercier qu'il s'est emparé de sa main pour la guider à travers le rideau de pluie. Mais Pandore, elle, sent l'électricité dans l'air qui tremble légèrement. Oh non, non, non... Un violent coup de tonnerre la fait sursauter. Elle se serre un peu plus contre lui, accélérant le pas. Elle mettra ça sur le coup de la surprise, pour cette fois-ci. « Nous y voilà, je vais voir s'il reste des chambres. » Elle hoche la tête, pénétrant à son tour dans le petit établissement typique, rassurée d'être à l'abri, ses cheveux trempés tombant sur ses épaules.

« Pâris ! C'est pas vrai, qu'est-ce que tu as changé ! Un vrai homme ! Ça fait tellement longtemps. Et en plus, tu es marié ! Que me vaut cette venue ? » Pandore ne peut s'empêcher de sourire, bien qu'un peu gênée de se voir attribué une fois de plus, toutes sortes de rôles qui n'en sont rien. « Non, je ne suis pas marié. Je te présente Pandore, une.. amie. Pandore, voici Madame Livingston. » Elle note la légère hésitation avant le mot "amie" mais n'en dit rien, adressant un sourire ravi à ladite Livingston. « Enchantée, madame. » fait-elle en retroussant un peu le nez, se détachant de Pâris légèrement, consciente que c'est sans doute leur proximité qui a enduite en erreur l’hôtelière. Elle observe les lieux calmement. « Sacré Pâris, j'aurais beau te dire de me tutoyer, tu ne changeras donc jamais d'avis ! Il ne me reste ... qu'une chambre pour deux. Est-ce que ça vous irait ? » Elle sent son coeur s'accélérer légèrement. Une seule chambre ? Donc un seul lit ? Certes, double... mais tout de même. Pensant que Pâris va prendre la décision tout seul, il se tourne, à sa plus grande surprise, vers elle pour quêter son.. approbation ? Décontenancée, elle n'en laisse pourtant rien montrer. « Euh.. Oui, bien sûr ! Il n'y a aucun soucis, je ne me vois pas repartir sous la pluie. » fait-elle avec un sourire qui se veut assuré. Leur adressant un sourire, la femme les fait alors monter à l'étage, et Pandore la suit, observant le décor qu'elle trouve réellement fascinant. « Voilà votre chambre ! Pâris, tu n'hésites pas si vous avez besoin de quoi que ce soit bien entendu ! Et vous non plus mademoiselle. Ça fait plaisir de voir des français venir ici. Bon, je vous laisse, passez une agréable nuit ! Et comme ça fait longtemps, Pâris, je vous offre le petit déjeuner pour demain matin. » Touchée, Pandore la remercie avant de voir la porte se refermer sur eux deux. Elle se tourne alors vers son.. ami (?) pour lui adresser un sourire. « Tout le monde est adorable par ici, c'est incroyable ! Tu verras qu'à Paris, c'est loin d'être comme ça. » fait-elle avec un léger rire, quand bien même est-elle sérieuse. Elle observe la pièce, et l'unique lit, mais décidant de ne pas penser au fait qu'ils vont devoir se coucher dans le même, elle s'éclipse dans la petite salle de bain pour revenir dans la chambre avec une serviette, se séchant les cheveux. Soudain, un éclair déchire le ciel et elle ferme les yeux, les dents serrées, pour accuser le coup de tonnerre qui vient juste après. Elle soupire, les rouvrant, pour les poser sur le beau Pâris. « Il faut que je te dise quelque chose Pâris.. J'ai une peur phobique de l'orage. » avoue-t-elle en rougissant comme une enfant, gênée de lui dévoiler telle faiblesse qu'elle trouve ridicule. Mais après-tout, s'ils passent la nuit dans la même chambre, et surtout dans le même lit, il va bien falloir qu'elle le lui dise, non ? D'habitude, elle va réveiller Perry, un de ses colocataires, pour aller se rassurer dans ses bras. Dans ces cas-là, elle a atrocement besoin d'être rassurée, ou au moins de voir ses idées se changer. Pour ne pas penser au coup de tonnerre détonnant. Qui résonnent dans son crâne comme les détonations d'un coup de feu.

« Ça serait avec grand plaisir. Et puis ça sera l'occasion d'apprendre un peu français. » Elle lui offre un sourire ravi. « Tu verras, je t'en apprendrai toutes les combines. » murmure-t-elle en français pour la fin de sa phrase, même si elle n'est pas certaine qu'il comprenne réellement la langue. (...) Alors qu'on leur annonce qu'il ne reste qu'une chambre double et que Pandore donne sa réponse, Pâris se retourne pour lui glisser à voix basse : « Tu n'es pas obligée d'accepter, on peut trouver un autre hôtel, je peux appeler un taxi pour qu'il nous y emmène. » Justement, elle ne se sent pas obligée, et c'est justement ce qui lui fait un peu peur, au fond. Elle balaie ses interrogations d'un geste de la main, pour lui assurer que ça lui va très bien et qu'elle s'en contentera. Ils grimpent alors à l'étage, découvrant leur chambre. « Merci beaucoup, c'est adorable. Passez une bonne nuit, et à demain ! » Elle sourit à son tour, avant de croiser enfin le regard du beau brun. « Le charme écossais passe par la bonne ambiance et la politesse, c'est primordial ici. Oh, je ne m'en fais pas, si ils sont tous comme toi, je suis sûr de ne pas être déçu. » Elle faillit lui dire que oui, ils sont tous comme elle, mais du mauvais côté, ce côté qu'il ne connait pas beaucoup, mais elle se retient de justesse, peu encline à le dégoûter à l'avance. « Oh, je te laisserai les découvrir par toi-même. » fait-elle avec un nouveau clin d'oeil, se rendant compte qu'à peine sont-ils en Ecosse qu'une prochaine escapade se profile déjà. Avec un quasi-inconnu. Mais peut-être que c'est plus simple ? De se confier à quelqu'un dont on ne connait presque rien, et dont on n'est, à la base, pas sûr de revoir ? Soudain, il retire son t-shirt et, obligatoirement, Pandore risque un regard le long de son torse-nu. Elle déglutit, sentant sa respiration se hacher. « Tu n'as pas à avoir honte, les orages n'ont rien de rassurant. Je te prêterai mon bras si tu as besoin de t'agripper à quelque chose. » Elle relève les yeux précipitamment, et sa proposition la fait sourire, bien évidemment. « Oh c'est vrai ? Méfie-toi, je te prendrai au mot, et mes ongles peuvent être très durs à retirer, après. » fait-elle en laissant s'échapper de ses lèvres un petit rire taquin. Il ferme les rideaux, mais malheureusement, si cela atténue les effets des éclairs, ça n'est pas le cas pour le bruit fracassant du tonnerre. « Je vais prendre ma douche, je suis trempé. Il ne faudrait pas que j'attrape froid pour la visite d’Édimbourg de demain. » Elle lève les yeux vers lui. « Ah non hein, je la veux ma visite moi ! D'accord, à tout de suite. » Elle lui lance un joli sourire, avant d'ouvrir son sac et d'en extirper de quoi dormir cette nuit. Elle se demande si elle doit dormir simplement avec un grand t-shirt et une culotte comme elle le fait chez elle – et comme elle l'avait prévu ici, pensant que leurs chambres seraient séparées – ou si elle doit, par politesse, enfiler un jogging. Finalement, après de bonnes minutes, je me décide pour la première solution. Après-tout, hein... Elle entend la porte se rouvrir et alors qu'elle se retourne, elle le découvre en caleçon. Elle se relève. Il fait chaud là d'un coup, non ? Elle détourne un peu le regard, rougissant légèrement, chose qui ne lui ressemble pourtant habituellement pas. Bon au moins, il s'est mis à l'aise, comme elle, non ? « Je vais dormir dedans, je ne voudrais pas que tu sois gênée. Je pensais vraiment qu'il resterait plus d'une chambre, mais je m'étais trompé apparemment. » Elle fronce les sourcils, considérant ledit canapé. Elle s'avance alors vers celui-ci, secouant la tête. « Pâris, tes jambes dépasseraient d'au moins soixante centimètres tellement ce truc est minuscule. Si tu veux vraiment qu'on ne dorme pas tous les deux dans le lit, alors je dormirai moi ici, j'ai une tête de moins. » lui fait-elle en se tournant avec un léger sourire, constatant leur proximité. Ça la trouble. Parce que pour une des premières fois exclusives de sa vie, face à un homme, elle ne sait pas comment réagir. Ses yeux se baissent sur ses lèvres. Elle se souvient du baiser qu'elle lui a donné lorsqu'il est parti de chez elle. Et lui, s'en souvient-il au moins ? Soudain, un coup de tonnerre lui fait faire le bond qu'il faut pour se réveiller un peu. Elle rit nerveusement, retournant vers son sac chercher sa brosse et s'en passer un coup dans ses cheveux encore un peu humides, démêlant les noeuds qu'a formé la pluie. « Bon en fait... je crois que je vais vraiment avoir besoin de ton bras je crois, sinon la nuit va être longue et demain, je vais ressembler à une limace. » Elle se mordille la lèvre, riant un peu, tout de même gênée d'avouer être ainsi atteinte par l'orage. Elle croise le regard chocolat et hypnotisant de Pâris, lui souriant un peu.

« Ce n'est pas grave, je serrerai les dents, c'est moi qui ai voulu t'emmener ici, je dois en assumer les conséquences. » Elle secoue un peu la tête, comme si elle se sentait un peu coupable de devoir lui faire endurer des « conséquences » de sa présence. Elle se mordille doucement les lèvres en lui répondant simplement d'un sourire amusé. Alors qu'un nouveau coup de tonnerre la fait sursauter, elle lui avoue avec culpabilité qu'elle va réellement avoir besoin de son bras. Elle a toujours été comme ça, avec le constant besoin du contact de quelqu'un. Et depuis qu'elle est à Bowen, c'est Perry le dévoué du « supportage de Panda les nuits d'orage ». Sauf que Perry n'est pas là, et que seule avec lui.. il n'y a pas trente-six solutions. « Alors, je suis tout à toi.. E-Enfin, j-je te prête mon bras volontiers. » Il a l'air tout gêné. Pourtant, elle a compris sa première phrase dans le bon sens, et c'est le voir se reprendre qui la fait sourire légèrement. « Oh, merci, tu es un amour. » Elle hésite légèrement en le voyant se rapprocher du lit, et l'y voyant s'asseoir, elle se décide à grimper dessus à son tour. Ça lui fait tout drôle. Elle n'a jamais été angoissée, normalement, d'entrer dans le lit d'un autre homme, jamais angoissée sur le rôle qu'elle devait y tenir. Là, tout est différent. Parce que sans trop savoir pourquoi, elle ne veut pas tout gâcher. Elle s'assoit à côté de lui, contre le mur, le regardant prendre son portable sans chercher à lire ce qu'il écrit, par politesse. Elle laisse ses pensées s'égarer bien loin d'ici. « Tu sais que je n'ai prévenu absolument personne que je partais en Ecosse ? » Elle tourne la tête vers lui, interdite. Déboussolée, elle baisse les yeux, se rendant compte que c'est une marque de confiance. C'est bien ça que c'est, non ? « Eh bien pour tout t'avouer... Moi non plus. De toute façon, personne n'aurait compris. » affirme-t-elle en soupirant. Eh bien oui, si elle avait raconté autour d'elle qu'elle partait à l'étranger avec un quasi-inconnu, tout le monde en aurait déduit de bien fausses choses. Un peu tendue et angoissée, entre l'orage et la prévision d'une nuit dans le même lit que Pâris – mais elle ne mentionnera que l'orage – elle finit par se relever, piochant dans la poche de sa veste son paquet de cigarette. Elle en coince une entre ses lèvres et tend le paquet poliment vers l'écossais. « Tu en veux une ? » lui propose-t-elle, avant de s'avancer vers la fenêtre, l'ouvrant pour laisser s'échapper la fumée de la clope qu'elle allume alors l'instant suivant. Elle frissonne sous le vent glacial qui s'échappe de la nuit, observant la ville déjà plus calme. Elle tire une nouvelle fois sur sa cigarette avant de se tourner vers le beau brun, cherchant timidement son regard. « C'est.. peut-être une question un peu bête mais.. est-ce qu'à Bowen, ou ailleurs j'en sais rien, il y a.. quelqu'un qui.. t'attend ? » demande-t-elle, son ton baissant au fur et à mesure qu'elle se rend compte comme sa question est déplacée. Oui, quelqu'un qui l'attend... sous-entendant sentimentalement parlant, bien sûr. Gênée, elle détourne brièvement le regard, passant une main dans ses cheveux blonds et maintenant plus secs, avant de repointer avec appréhension quant à sa réaction, ses yeux bleus sur Pâris.

Elle a un peu peur de lui dire que personne ne comprendrait ce qui les unit, puisqu'elle n'est elle-même pas en capacité de le déterminer. « C'est pareil, alors je suis un peu parti comme un voleur, sans rien expliquer à personne. » Rassurée de voir que c'est la même chose pour lui, elle sourit, très légèrement. Elle soupire doucement, puis consciente de vouloir briser la légère gêne installer par ces confidences, elle murmure d'un ton amusé : « Donc en gros, s'il nous arrive quelque chose, personne ne viendra nous chercher ici, c'est rassurant ! » Son rire s'estompe doucement quand elle se rend compte que cela signifie donc qu'ils ne peuvent compter que sur l'un et l'autre, ici. Elle lui propose une cigarette, chose qu'il accepte en la remerciant, avant de la rejoindre à la fenêtre. C'est de nouveau avec une certaine appréhension qu'elle lui pose une question indiscrète. Savoir ça l'avancera à quoi ? Est-ce que s'il lui dit que quelqu'un l'attend là-bas, cela la rendra jalouse ? Gênée ? Et s'il lui avoue l'inverse, est-ce qu'elle se sentira soulagée à l'idée de partager cette nuit avec lui ? Est-ce que ça y changera quelque chose ? Elle n'en sait foutrement rien. « Personne ne m'attend, je suis seul, je vis seul, et c'est peut-être bien mieux comme ça. » Mais bordel Pandore, ne sourit pas comme ça ! Ouais, c'est ça, tourne la tête vers la fenêtre pour masquer ton soulagement. Elle se mordille la lèvre, ne sachant pas comment interpréter son contentement, pourtant cruel et égoïste. Oui, égoïste d'être contente de le savoir seul, alors qu'il en souffre sûrement. Pour cacher sa réaction, elle porte de nouveau sa cigarette à la bouche, crachant la fumée dans la nuit noire. « E-Et toi ? » Au même moment, un violent coup de tonnerre la fait sursauter de nouveau, et ses doigts laissent s'échapper le petit cylindre, qui disparait sous le rideau de pluie. Elle tourne la tête vers lui, se demandant s'il demande ça par simple politesse de lui retourner la question, ou s'il veut vraiment savoir, comme elle. Elle soupire, haussant les épaules. « J-Je ne sais pas trop. Enfin, officiellement, personne ne m'attend non plus. Officieusement, j'ai du mal à me le sortir de la tête alors que je devrai plutôt lui en vouloir pour le restant de mes jours. Donc je préfère me dire que personne ne m'attend. La solitude, ma grande amie. » murmure-t-elle sur un ton pourtant peiné, avant de détourner le regard pour rejoindre le lit. Elle écarte les draps, se glissant à l'intérieur tout en restant assise. Amusée, elle esquisse un fin sourire, osant lui avouer en attendant qu'il la rejoigne : « Ça me fait drôle, parce que... d'habitude, je ne m'attache pas aux gens, ou alors je leur en fais baver avant, parce que dès que je m'aperçois que quelqu'un compte, j'ai la sale manie d'être insupportable. Mais avec toi.. j'sais pas, ça m'est tombé dessus comme ça, et c'est.. déstabilisant. » Elle baisse les yeux, sentant ses joues s'enflammer légèrement.

« On va faire en sorte qu'il nous arrive rien alors. » Elle sourit, bien que la prise de risques, elle connait et que cela ne lui a jamais vraiment posé de problèmes, pour tout dire. Elle a toujours vécu avec sa dose d'adrénaline, comme une droguée. Et puis, c'est exactement ça que c'est de partir avec un presqu'inconnu : c'est excitant. Ça pimente tout. « Je vois, ta vie sentimentale m'a l'air compliqué. Ça doit pas être facile. » Elle fronce les sourcils, refusant un peu d'être vue comme une fille avec une « vie sentimentale compliquée », elle qui a toujours évité que ça tourne comme ça, justement. Elle cherche son regard, s'y accrochant avec intensité. « Hum.. tu sais quoi ? On n'a qu'à dire que ma vie sentimentale se résume à ça : je suis célibataire. C'est plus simple d'un coup, non ? » Ses lèvres s'étirent en un fin sourire. Après-tout, qu'est-ce qui la retient de se dire célibataire ? Rien, puisqu'elle l'est. Si son coeur fait des siennes, elle remettra la faute sur autre chose. Alors qu'elle vient se mettre sous la couette, assise et appuyée contre le dossier en bois de la tête du lit, elle le regarde s'avancer, tout en lui décrivant (enfin, en essayant) ce qu'elle ressent lorsqu'elle est avec lui. Elle ne peut pas s'empêcher de laisser ses yeux se promener sur le corps presque nu de l'écossais, s'en voulant de le trouver si... si parfait, mince à la fin ! Elle détourne le regard en le sentant se mettre à son tour dans le lit. Son coeur bat la chamade. « Je ne vais pas te mentir, je ressens exactement le même trouble. J'suis pas du genre à me confier lorsque je ne connais pas la personne, mais c'est différent quand je suis avec toi .. je ne te crains absolument pas et.. tout paraît beaucoup plus facile. » Elle déglutit lentement, à la fois rassurée de savoir qu'il est aussi troublé qu'elle et en même temps effrayée, car ce n'est définitivement plus normal. Elle le voit tourner la tête vers elle et comme attirée, elle pivote son visage à son tour, pour croiser son regard. Fascinée, elle ne peut pas se résoudre à s'en détourner. « En tout cas, je ne regrette pas de t'avoir connu. » Le coeur de la parisienne est au beau fixe, et elle ne sait même pas quoi lui répondre. Ses yeux coulissent jusqu'à ses lèvres avant de remonter, comme prise en faute. « M-Moi non plus, Pâris.. » murmure-t-elle doucement, éprise de son visage. Consciente que leur proximité n'est pas tenable, elle se décale légèrement, pour pouvoir lui faire plus face et le regarder avec amusement. Toujours tout détourner, par un sourire, par un jeu, changer les règles, les camoufler. « Mais je suis sûre que tu dis ça parce que tu ne connais pas la moitié des défauts qui font de moi quelqu'un d'insupportable. Je suis têtue, perfectionniste, colérique, imprévisible, jalouse.. » murmure-t-elle, cherchant ce qu'elle pourrait rajouter, son regard toujours ancré dans le sien. Elle pourrait le toucher, si elle le voulait. Enfin, si elle se l'autorisait. Quelque part, c'est peut-être une forme de respect, qu'elle se mette ainsi des barrières ? Qui sait si ces barrières sont réellement solides. Car si orage il y a au dehors, il y a une tempête dans sa tête qui menace de tout balayer en moins de temps qu'il ne faut pour le dire.