let's fade into the sun, let your spirit fly. + (pandore)

pandore et pâris.

« Hum.. tu sais quoi ? On n'a qu'à dire que ma vie sentimentale se résume à ça : je suis célibataire. C'est plus simple d'un coup, non ? » C'était plus simple, en effet. Je lui répondis en hochant la tête, un fin sourire sur les lèvres. Même plus soulageant peut-être ? Comme elle, je n'avais pas à culpabiliser de me retrouver avec elle, dans le même lit. Il est clair que ça pouvait être plutôt gênant d'être à moitié dénudé devant une femme dont le cœur était déjà occupé par un autre homme. Mon rythme cardiaque s'était comme emballé par cette révélation qu'elle venait de me faire. Tout à coup, je me sentais moins "bête", parce-que ce trouble qu'elle me procurait semblait être réciproque. Je lui avouai alors à mon tour combien j'avais une entière confiance en elle, combien sa présence m'était agréable bien que quelque fois troublante. De nouveau installé dans le lit, gardant tout de même une position assise contre le lit, mes yeux reprirent leur place habituelle, c'est-à-dire sur les siens, toujours aussi envoûtants. « M-Moi non plus, Pâris.. » Ces paroles me firent chaud au cœur. Ne quittant pas ses yeux à la couleur turquoise, je ressentis une certaine chaleur m'envahir et parcourir mon échine. « Ce n'était pas une si mauvaise idée de passer mes soirées au bar, en fin de compte. » déclarai-je, un sourire amusé, me rappelant alors de notre première rencontre dans un de ces célèbres bars de Bowen où je jouais habituellement du piano. « Mais je suis sûre que tu dis ça parce que tu ne connais pas la moitié des défauts qui font de moi quelqu'un d'insupportable. Je suis têtue, perfectionniste, colérique, imprévisible, jalouse.. » Je fronçai les sourcils, en gardant tout de même cette mine amusée sur le visage. « Peu importe, après tout, pour l'instant, tu as fait un "sans fautes". » Je lui fis un nouveau clin d’œil. Elle pouvait prétendre être insupportable comme elle le disait, mais je n'avais vu aucun défaut en elle depuis que je la connaissais. Peut-être avait-elle vraiment atteint la perfection ? « Et puis moi aussi tu sais, je suis loin d'être le type idéal. » J'avais détourné le regard sur un point invisible devant moi, comme si je ne voulais pas qu'elle découvre cette part d'ombre de ma personnalité, celle du je-m'en-foutiste qui pouvait être violent. J'avais peur qu'elle parte en courant, lorsqu'elle apprendra que je n'étais pas réellement celui qu'elle pensait. Je me mis à bailler, sentant la fatigue monter en moi. Un nouvel éclair apparut, sa lumière transperçante traversa même le rideau, éclairant entièrement la petite pièce qui n'était alors éclairée que par les deux petites lampes de chevet se trouvant de par et d'autre du lit. « On ferait mieux de dormir, il commence à se faire tard et le décalage horaire m'a totalement épuisé. Et puis demain, une longue journée nous attend. » Finis-je par lui dire, soutenant son regard, avec un fin sourire sur les lèvres.

pandore et pâris.

« Non, en effet. J'imagine mal.. où je serais à cet instant-là, sinon. Sûrement très loin d'ici, du coup. Enfermée quelque part dans mon appartement à Bowen. » C'était exactement ce que je me disais aussi. Et en même temps, c'était ça la magie de l'adrénaline engendrée par un voyage organisé à la va-vite. Tout ce qu'il nous était arrivé avait été imprévisible. Oui, c'était ça le mot : imprévisible. Qui aurait-pu penser que je serai là à cet instant, dans le même lit que la parisienne, vêtu d'un simple et léger tissu ? En tout cas, pas moi. « Il est bientôt minuit. A cette heure-ci, je serais sûrement en train de faire une nouvelle nuit de garde à l'hôpital, ou bien cloîtré chez moi, seul ou avec ma meilleure amie. » déclarai-je, franc quant à mes habituelles soirées pas très mouvementées. Je lui avouai qu'elle avait fait un sans fautes pour l'instant. Même si elle le niait, elle donnait une image idéale, de femme sur laquelle on pouvait compter. Pandore était incroyable. C'était ce que je retenais d'elle. « Eh bien en tout cas, c'est la belle image que tu donnes. » Ca me touchait, qu'elle ait cette vision de moi. Et au fond, j'espérais qu'elle puisse garder encore longtemps cette image idéalisée. Une image qui me paraissait loin d'être réelle, loin de me représenter. Et si elle connaissait le vrai "Pâris" ? Que dirait-elle ? A vrai dire, je n'avais absolument pas l'envie de me présenter sous un autre jour. Sous cette autre facette où je pouvais être incontrôlable, violent et même dangereux. C'était loin d'être attirant, j'en étais conscient. « Oui tu... tu as raison. » Je lui adressai un simple sourire, avant de m'allonger entièrement dans le lit, replaçant correctement l'oreiller blanc. Alors que Pandore m'avait enjambé pour atteindre la lampe de chevet se trouvant de mon côté, afin de l'éteindre. Trébuchant malencontreusement, je sentis ses mains se retenir contre moi pour éviter de s'étaler littéralement sur mon corps. Sa délicate peau contre la mienne, jamais je n'avais été aussi proche d'elle, pouvant frôler l'intégralité de son corps. « J-Je suis désolée.. Tu vois, je suis pas douée, maladroite, faut le rajouter à la liste ! » Je laissai s'échapper un nouveau rire, tout de même gêné par cette situation plus que troublante. En effet, heureusement que la chambre n'était éclairée que par les furtifs éclairs de temps à autre, parce-qu'il était clair que mon teint avait indéniablement rougi. « Ça ne fait rien, et puis, ça partait d'une bonne intention .. alors, ça ne me suffit pas encore pour te trouver insupportable. » Evidemment, je la taquinais, reprenant l'adjectif avec lequel elle se définissait, faussement par ailleurs. Quand un nouveau coup de tonnerre éclata, déchirant le ciel écossais. « L-La proposition pour ton bras... tient toujours ? » Je sentis qu'elle avait besoin d'être rassurée, parce-que cette phobie était réellement insoutenable pour elle. Dans un certain élan, j'écartai mon bras, ce qui résonnait presque comme une invitation à se coller contre moi. « Bien sûr, viens là. » murmurai-je, timidement, ne sachant pas si elle allait seulement se saisir de mon bras ou bien accepter cette nouvelle proposition. Le cœur battant à un rythme anormal, presque irrégulier, un nouveau filament de lumière ardente ré-éclaira la chambre, me permettant de croiser les prunelles brillantes de mon interlocutrice, l'espace d'une demie-seconde.

pandore et pâris.

« Roh, tu verras bien à un moment, tu ne me supporteras plus du tout ! » Je continuais à sourire, d'autant plus amusé par ce petit jeu du "qui se détestera en premier" ? « J'en doute fortement. Et puis.. seul l'avenir nous le dira. » Cette dernière réplique avait un goût de déjà vu. En effet, Pandore avait énuméré ces quelques mots lors de notre soirée chez elle, au bord de la fenêtre sous le ciel étoilé de Bowen. C'était comme un clin d’œil, lui faisant remarquer que chaque moment passé avec elle était précieux, voire unique, et que l'estime si mauvaise qu'elle se portait ne changeait rien à la considération et à la fascination que je pouvais avoir pour elle. Sa phobie semblait ressurgir, et j'avais remarqué que Pandore s'était figée. Que son corps s'était comme atrophié sous le bruit déchirant du tonnerre. Lui faisant une place contre moi, je la sentis une première fois hésitante, avant qu'elle finisse par accepter. « Merci... » Son souffle presque brûlant contre ma peau, d'intenses frissons vinrent s'aventurer le long de mon échine. Mon bras libre, encore écarté, vint se refermer sur elle, se posant timidement sur son dos. « Je t'en prie.. » avais-je déclaré, sur le même ton qu'elle, dans un murmure intime et doux. Sa main vint parcourir le long de mon bras, remontant même jusque mon épaule, frôlant presque mon torse. J'étais électrifié, littéralement. Comme si le bout de ses doigts étaient animés par un courant électrique d'une puissance fascinante. Une force inexplicable qui sortait de nulle part. Je devais me concentrer pour calmer mon cœur emballé, retrouver une respiration régulière et pour ne pas céder à la tentation. Et Dieu savait à quel point c'était difficile. « Ç-Ça va mieux ? » finis-je par lui demander, rompant le silence. J'espérais que ma présence l'aiderait à se canaliser, ou du moins, à canaliser cette peur prenante, même handicapante. Un nouveau coup de tonnerre se mit à rugir dans le ciel sombre de la capitale. « J'aurais dû regarder les prévisions météorologiques avant de t'emmener en Ecosse. » finis-je par dire, toujours en chuchotant, presque pris d'une culpabilité de l'avoir emmené dans le pays de la pluie et de l'orage.

pandore et pâris.

La température avait clairement monté de quelques degrés. Une douce chaleur avait  soudainement envahi mon corps - corps que je sentais brûlant sous les doigts de la parisienne. Le contact de sa peau contre la mienne était certes très troublant, mais tout aussi agréable et d'une douceur extrême. A cet instant, le temps s'était figé. Les minutes qui s'écoulaient semblaient des heures, et pour tout avouer, je ne souhaitais aucunement que ça change, ni que le temps reprenne sa vraie chronologie. « O-Oui, ne t'en fais pas.. C'est juste que.. Je ne sais pas pourquoi, j'ai toujours associé le tonnerre à des coups de feu, ça me rappelle trop ce genre de détonations et... j'avoue que j'ai du mal à y faire face seule. » Ma main posée sur son dos se balada timidement, remontant jusqu'à l'arrière de son épaule, où je pus trouver un contact direct avec sa peau. « Je comprends, c'est loin d'être facile tout ça. Mais.. maintenant, tu peux t'agripper à moi ou bien me parler toute la nuit si ça te permet d'oublier un peu le temps orageux. » Au pire des cas, la visite du château se ferait à deux à l'heure, nos visages cernés par la courte nuit que nous aurions passée. Mais demain était encore loin. « Voyons Pâris, tu n'es pas Monsieur Météo ! Et puis, tu ne pouvais pas savoir pour moi. Je suis.. réellement contente d'être venue. » Elle n'avait pas tort, je ne pouvais pas savoir. Pour autant, je gardais tout de même un petit goût de culpabilité au fond de moi. Alors qu'il faisait toujours nuit noire, mes yeux ne purent apercevoir sa main qui s'aventurait de plus belle sur mon corps. Ses caresses me faisaient frémir, je semblais quitter la terre ferme, m'envolant je ne sais trop où, visiblement loin, dans un endroit qui me semblait être un paradis sur terre. Je me laissais faire, appréciant ce contact, lorsque je sentis ses doigts glisser sur mes lèvres. Mon cœur manquait d'exploser dans ma poitrine, devenant incontrôlable. Sous sa peau, je perdais toute notion de réalité. Étais-je en train de rêver ? Non. « Désolée, je... sais pas ce qu'il me prend. Je veux pas te gêner. » Elle se braqua, brisant le contact qui nous liait jusque là. Quelque peu hésitant dans un premier temps, je finis pas venir chercher sa main timidement, la saisissant avec mon bras encore libre. Dans un murmure presque inaudible, je lui soufflai : « Continue... » Je déposai alors sa main sur mon torse, délicatement. Presque inconsciemment, je me rendais compte au fil des secondes de ce que je venais de lui dire. Était-ce réellement raisonnable ? En même temps, partir à l'autre bout du monde sans prévenir personne accompagné d'une quasi inconnue n'avait rien de raisonnable non plus. Au contraire. Mon teint avait clairement rougi, je ne me reconnaissais plus. Je devais me l'avouer : j'étais irrémédiablement attiré par Pandore.

pandore et pâris.

« Je retiens les propositions. » Un fin sourire se dessina sur mes lèvres bien qu'il lui était impossible de le discerner tant il faisait sombre dans la chambre. De temps à autre, des éclairs, souvent accompagnés quelques secondes plus tard de coups de tonnerre, venaient éclairer partiellement la chambre. Et si notre relation dérapait ? Que se passerait-il si je franchissais cette barrière que je m'étais imposée avec Pandore ? J'étais dangereusement fasciné par elle, par cet aura qu'elle dégageait, par les effets qu'elle pouvait provoquer en moi. Et il était clair que ce rapprochement aurait forcément des conséquences sur notre "relation". Avais-je le droit de me sentir aussi bien lorsque du bout de ses doigts, elle venait caresser ma peau ? Pris dans une folle inconscience, je lui avais dit de ne pas arrêter, de continuer à frôler mon corps de ses douces mains, à ne pas rompre ce contact étourdissant. Alors, elle avait continué de plus belle, à parcourir mon torse de sa main, la laissant se balader sur ma peau, faisant dangereusement défaillir ma respiration et mon rythme cardiaque une nouvelle fois. Je pus sentir ses lèvres se presser contre mon cou une première fois, et dans un curieux automatisme, mes paupières se fermèrent, appréciant les frissons engendrés, parcourant l'intégralité de mon corps. Son souffle presque saccadé dans le creux de mon cou me faisait tressaillir. Les palpitements dans ma poitrine étaient d'une vitesse difficilement mesurable. Mon corps entier semblait vibrer sous les lèvres de Pandore. Tout à coup, je la sentis se relever légèrement, ce qui me permit à mon tour de m'enivrer de son parfum. La distance séparant nos visages était quasiment nulle, mes lèvres frôlaient les siennes lentement, et je pouvais sentir les pointes de sa chevelure blonde me chatouiller légèrement le torse. Ses lèvres chaudes vinrent se poser sur les miennes, je me laissai guider par elle, bercé par le rythme du mouvement de ce baiser. J'avais presque oublié combien le contact des lèvres chaudes d'une femme contre les miennes était agréable. C'était étrange. Mon corps entier vibrait, et pourtant je ne cessais d'avoir peur de ce que tout cela allait engendrer. Ma main dans son dos vint timidement se glisser en dessous de l'ample tee-shirt qu'elle portait, caressant sa peau du bout des doigts. Tout à coup, je me redressai brusquement, prenant conscience que tout cela allait peut-être trop loin. J'avais beaucoup trop d'estime envers Pandore pour qu'elle devienne une simple aventure d'une nuit à peine. « D-Désolé... J'suis pas sûr que ce soit une bonne idée. » finis-je par murmurer, alors que je me retrouvais de nouveau assis sur le lit. Je savais qu'elle était dans une situation plutôt complexe sentimentalement parlant, et ce ne serait vraiment pas une bonne idée de rendre les choses encore plus compliquées. Elle avait beau m'avoir dit qu'elle se considérait comme célibataire, je ne pouvais m'empêcher de penser que cette histoire avec son copain ne cessait de la tourmenter.

pandore et pâris.

Notre attirance avait finalement eu raison de nous. Nous avions fini par céder à la tentation. A vrai dire, ça pouvait paraître étrange mais je ne ressentais aucune once de regret quant au baiser que nous avions échangé. Le contact de ses chaudes lèvres sur les miennes semblaient ne pas vouloir quitter mes pensées. C'était comme si je ressentais encore ses lèvres se presser contre les miennes, alors que nous semblions à présent très éloignés l'un de l'autre. Un froid et un malaise s'étaient installés entre nous, refroidissant tout à coup l'atmosphère qui avait été brûlante il y a encore quelques secondes. « J-Je.. Tu as raison, je suis désolée, j'aurais pas dû.. » Je fronçai les sourcils dans le noir. Je regrettai d'avoir été si brusque, d'avoir rompu ce moment si violemment. « N-Non, c'est moi Pandore. Je t'ai dit de continuer. » Parce-qu'au fond, j'avais terriblement envie de me rapprocher de toi. Mais, je mis sous silence ces dernières pensées, ne voulant pas en rajouter une couche. Lorsque je prenais peur, je me braquais automatiquement, parce-qu'en réalité, j'avais cette crainte insoutenable de m'attacher. Peur de me faire avoir, encore une fois. Et puis peut-être que je n'étais qu'une excuse pour la libérer de son fardeau sentimental, après tout. Mes pensées s'embrouillaient, se confondant les unes avec les autres, formant une vague de grande incohérence. « On peut peut-être juste.. oublier ? Je m'en voudrai à vie si ça gâche tout, Pâris. » Merde. J'étais trop con. J'avais tout gâcher, et j'avais bien peur que ça ne revienne plus jamais comme "avant". Et pourtant, le lien qui m'unissait à Pandore me semblait spécial, et j'y accordais une grande importance. « Ça ne va rien gâcher, je te le promets. » J'aurais voulu lui prendre la main, la serrer doucement dans la mienne pour lui faire comprendre que rien ne changerait entre elle et moi. Mais, ça serait trop contradictoire et illogique. Et pourtant, je n'avais aucune envie d'oublier le contact de ses lèvres contre les miennes. Je m'allongeai à nouveau, sentant que la tension que j'avais créée me pesait. Le temps semblait s'être tout de même calmé, bien qu'un vent assez puissant continuait à souffler, faisant claquer la pluie contre le carreau de la fenêtre. « Je suis désolé si ça t'a gêné... J-Je voulais pas que ça s'arrête comme ça, pas aussi brusquement. » finis-je par murmurer, alors que j'étais allongé sur le dos. J'avais besoin de savoir si elle m'en voulait, et si c'était le cas, je ne me le pardonnerai jamais.  

pandore et pâris.

L'atmosphère s'était totalement métamorphosée en une ambiance froide. Opposée de celle qui s'était installée avant que je rompe notre proximité. Une lourde culpabilité pesait sur mes épaules. Pourquoi avais-je d'un coup, eu l'envie de me retirer de son étreinte alors que quelques instants plus tôt, je lui avais demandé de continuer à laisser en contact ses doigts sur mon corps ? Des fois, il m'arrivait de ne pas comprendre mes gestes. J'étais un imbécile écervelé, parce-que en étant si brusque, j'avais pris le risque de mettre en péril cette relation si spéciale pour un pauvre doute sans importance. « D'accord, je.. suis rassurée alors. » Dans la noirceur de la nuit, je tentais tant bien que mal de rechercher son regard, difficilement discernable. « Ne t'excuse pas. C'est passé, ok ? J'aurais simplement pas dû commencer. Je veux pas que... tu croies que je te vois comme ça, et seulement comme ça, parce que c'est faux. » Elle était sincère. Je le savais, je le sentais. Le ton qu'elle avait pris m'avait quelque peu rassuré. Et si elle savait qu'au fond, j'avais apprécié la chaleur de son corps contre ma peau, tressaillante de désir. Alors, je n'étais pas qu'un simple moyen de se changer les idées pour elle, j'avais une réelle importance à ses yeux ? « Pour être franc, j'en ai douté... j'ai eu peur de n'être que ça.. » lui murmurai-je, presque honteux de garder cette méfiance malsaine, même avec elle. Et pourtant, je savais que je pouvais lui donner mon entière confiance, qu'elle ne se jouerait pas de moi. Toujours allongé sur le dos, ma tête se tourna néanmoins vers Pandore, tenant sa tête sur un coude. La distance que j'avais mise entre nous était désagréable. Et, j'étais l'unique raison de ce changement. A vrai dire, je regrettais déjà de m'être soudainement braqué alors que notre rapprochement avait visiblement atteint son apogée. « Je crois que l'orage est passé... » On pouvait entendre le clapotement de la pluie contre le sol, une pluie assez abondante. Ma gorge était nouée, et la peur m'envahissait. Avais-je le droit de recréer un contact avec elle ? Avec une certaine hésitation, je me rapprochai d'elle, pour déposer un doux baiser sur sa joue. « Passe une bonne nuit Pandore.. » soufflai-je doucement, non loin de son oreille, maintenant toujours la proximité de nos visages. Posant ma tête sur l'oreiller, je me tournai du côté de Pandore, refusant de dormir en lui tournant le dos.  

Comment avais-je douter sur le fait qu'elle soit sincère avec moi ? Evidemment qu'elle l'était. Le regard, les gestes, les paroles... Tout ça, ça ne mentait pas. Toujours redressé sur le lit, je tournai la tête vers Pandore, conscient que je venais de lui prouver que je pouvais être très méfiant, sûrement à cause de mon passé sentimental laborieux. « Eh bien n'en doute plus jamais alors. Tu vaux bien plus que ça, et le jour où je te traite comme tel, je ne mériterai que d'être mise à la porte. » Un sourire s'étira sur mes lèvres, laissant preque s'extérioriser le soulagement que ses paroles me provoqua. « Je n'en douterai plus, c'est promis. » finis-je par dire, sincèrement. Je n'avais plus aucune raison de douter des intentions de Pandore. Je n'avais plus aucune raison de me méfier lorsque nous nous rapprochions. « Toi aussi, Pâris. » J'esquissai un sourire, m'allongeant de nouveau dans le lit, posant ma tête sur le confortable oreiller. Je sentis sa main se saisir de la mienne, et avec ravissement, je la serrai un peu contre la mienne. Cette proximité était certes très loin de ressembler à celle que nous avions eu il y a encore quelques minutes, mais elle semblait se renouer petit à petit. « Et merci pour tout. Pour le dîner, la mini-visite, le voyage, l'hôtel, l'orage,... et le reste.. » Mes yeux cherchant toujours les siens malgré la nuit sombre, je fronçai légèrement les sourcils. « Ce n'est pas à toi de me remercier, c'est à moi. Tu m'as poussé à renouer des liens avec mes parents.. Je ne te remercierai jamais assez pour ton aide. » murmurai-je à mon tour. (...) Les minutes défilèrent et la fatigue se faisait lourde sur mes paupières qui ne tardèrent pas à se fermer. Ma main dans celle de Pandore, les yeux clos, je pouvais maintenant m'endormir dans une atmosphère paisible.

sujet fini.