Au boulot après une journée de cours [Adonis]

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C'est exténuée après une journée à l'université et avec quelques minutes de retard que Moeira arriva sur son lieu de travail déjà bondé de clients désireux de boire jusqu'à l'excès. Elle entra par la porte de derrière, posa son sac dans son casier et se précipita derrière le bar tout en relevant ses cheveux pour les attacher. Des clients attendaient déjà derrière le comptoir et lui firent part de leurs commandes. Elle s'empressa de les servir afin de ne pas s'attirer des problèmes. Voilà à quoi se résumait sa vie depuis qu'elle était arrivée dans cette petite ville il y a de cela plusieurs mois déjà. Elle passait la journée à l'université et servait des hommes ivres et parfois grossiers le soir sans parler des jeunes de son âge qui venaient profiter de leur soirée en se gavant d'alcool et en multipliant les conquêtes d'un soir. Elle était très loin de ce monde, elle n'avait pas été élevée comme cela. Alors qu'elle était perdue dans ses pensées durant un instant de répits, un client renversa son verre sur elle, s'excusa maladroitement et repartit en titubant. Elle soupira légèrement et nettoya le comptoir tandis que le bar se remplissait de monde.

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•• Ces temps-ci, toutes tes journées se ressemblent. Tu passe de ton lit, au bar sans répit. Tes nuits sont courtes, tu ne dors que quelques misérables heures, tu ne parviens même pas à récupérer ta fatigue. Mais c'est ça, tenir un bar non ? C'est la seule chose bien que tu as fait depuis la mort de tes parents ; alors oui, tu y tiens à ce bar. Et quand quelque chose ne va pas, avec tes employés ou tes clients, tu ne te fais pas prier. Après ses cours, comme d'habitude, Moeira arrive. La jeune blonde ne traîne pas et se rend directement au bar ; tu aimes ça, qu'elle soit régulière et surtout assidue au travail. Tu as besoin d'employé comme elle. Tu te retourne un instant et puis entend un verre se renverser, tu jette un œil et voit un gros naze partir en courant. Tu ne le lâche pas des yeux jusqu'à ce qu'il quitte ton bar et puis t'avance vers ton employée. « Quel abruti ! ça va, tu dois pas te changer ? » Demandes-tu en fronçant les sourcils. Oui, aujourd'hui tu es de mauvaise humeur et tu ne sais pas pourquoi. Le manque de sommeil ou le trop plein de drogue que tu as pris la veille ? Tu n'en sais rien mais ce que tu sais c'est que tu vas en avoir besoin à nouveau et vite...

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Alors qu'elle était en train de nettoyer les dégâts, Adonis, le patron vint à sa rescousse. Moeira appréciait l'amabilité de son patron mais elle voyait bien dans ses yeux qu'il avait un sérieux problème d'alcool ou même de drogue. A chaque fois qu'elle le voyait, il avait toujours l'air renfrogné ou fatigué et probablement en état de manque. Néanmoins, elle n'osa jamais lui en parler, cela ne la regardait aucunement. A sa question, elle secoua la tête négativement avant de répondre: "Non ça va, je n'ai presque rien". Ce genre de clients, elle en avait l'habitude, ce n'était pas la première fois qu'une personne ivre lui renversait son verre sur les vêtements. Et puis, cela faisait partie du métier, s'il y avait des avantages certains à exercer en tant que serveuse, les inconvénients étaient eux aussi nombreux. En voyant son patron froncer les sourcils de la sorte, elle se douta qu'il était de mauvaise humeur et qu'elle ne devait surtout pas le froisser ni l'embêter.

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•• « Non ça va, je n'ai presque rien » Tu lui adresse un sourire, sincère. Avec tes employés, tu es très protecteur parce que tu sais très bien que sans eux, ton bar ne serait pas ce qu'il est et surtout ; il ne marcherait pas autant. Alors oui, leur bien être, c'est important pour toi. Tu l'aides à finir de nettoyer les dégâts et puis te retourne vers le bar pour servir les clients tout en t'adressant à Moeira. « Tu vas bien, sinon ? » Oui, vu le monde qu'il y a en ce moment, tu n'as pas vraiment eu le temps de discuter avec elle et pourtant, tu affectionne beaucoup la jolie blonde. Malgré que tu ne sois pas démonstratif, tu es content de son travail et elle est toujours au petits soins pour toi ; sans pour autant te poser des questions indiscrètes. Tu l'apprécies pour ça.

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Adonis était un patron très attentif et protecteur, c'était également cela qui l'aidait à tenir, sinon elle aurait craqué depuis longtemps. C'était assez difficile de gérer son job et ses études en même temps. Mais Moeira est quelqu'un de très indépendant et son caractère est si fort qu'elle ne laisse rien paraître. A sa question, elle sourit et hocha la tête tout en servant un client. "J''ai eu une longue journée à la fac mais ça va". Elle débarrassa le comptoir des verres vides puis se tourna vers Adonis: "Et vous? Ça n'a pas vraiment l'air d'aller..." dit-elle timidement, espérant ne pas avoir été trop indiscrète. Malgré le fait que son patron soit jeune, son statut la poussait à le vouvoyer. Elle n'avait jamais vraiment osé le tutoyer et ce dernier ne l'y avait jamais invitée de toute façon jusqu'à présent.

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« J''ai eu une longue journée à la fac mais ça va. » Dit-elle accompagné d'un sourire. Quand elle sourit, toute ta journée pourrait s'illuminer. Elle te donne toute sa gaieté et sa bonté par le simple fait de sourire ; c'est pour ça que tu l'a embauché la première fois. C'est un rayon de soleil à elle toute seule. « Ah bon ? Tu as trop de boulot là-bas ? Si tu veux, on réduit ton temps de travail ici hein, je ne voudrais pas que ça empiète sur tes cours. » Tu as toujours été clair là-dessus, ça ne te pose pas de problème qu'elle soit aux cours, au contraire mais tu veux qu'elle réussisse plus que tout. Tu n'as pas fait d'étude, mais tu le regrette parfois, alors oui, tu pousse ton employé à réussir. « Et vous? Ça n'a pas vraiment l'air d'aller... » À vrai dire, pour toi, ça n'a jamais vraiment été mais ça Moeira ne pourrait pas le comprendre, personne ne pourrait le comprendre. « J'arrive pas à avoir des heures de sommeil convenables en ce moment, je suis crevé. Et tu peux me tutoyer, on doit avoir quoi trois ou quatre ans de différence ? » Dis-tu en riant légèrement.

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Moeira regarda son patron avec son éternel sourire et hocha la tête doucement en entendant sa proposition "Non non ça va, je gère... mais merci" dit-elle tout en continuant de servir les clients. Il était très compréhensif envers elle et elle appréciait cela. Mais elle avait trop besoin de ce travail, trop besoin d'argent pour réduire ses heures de service. En entendant sa réponse, elle lui adressa un sourire compatissant puis rit lorsqu'il lui fit remarquer que leur différence d'âge était trop minime pour se vouvoyer. "Oui c'est vrai. Je vais essayer de vous tutoyer". Tutoyer son patron restait quand même quelque chose de difficile pour elle malgré leurs âges presque identiques. A ce moment là, un homme la siffla et lui demanda grossièrement une bière. Elle se tourna vers lui et le servit sans répondre. Ce genre de clients, elle en voyait par milliers. L'un de ceux qui se croient tout permis sous prétexte qu'elle n'est qu'une serveuse, au bas de l'échelon social. Et pourtant, Moeira aspire à un avenir plus grand, loin du monde de la nuit.

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Oui, son éternel sourire. La jeune Moeira sourit sans arrêt, contrairement à toi. Tu aimerais bien qu'elle te donne sa recette de temps en temps. Car tu en as marre d'être constamment sombre, tu as besoin de ces moments où tu es bien ; moment que tu ne trouve qu'avec Lovaleen malgré ton trop plein d'orgueil pour l'admettre. « Non non ça va, je gère... mais merci. » Tu t'en doute bien qu'elle gère ; tu ne comprends même pas comment elle fait pour gérer les deux alors que la fac demandes un travail à plein temps. Mais elle a de la volonté et pour ça, tu l'admire beaucoup. « Comme tu voudras. Tu suis quoi comme études encore ? » Demandes-tu intéressé. La jeune blonde te l'a surement déjà dit mais avec ton petit cerveau, t'as un peu de mal à t'en souvenir. Elle termine par dire qu'elle essaiera de te tutoyer et tu acquiesces d'un signe de tête. Après tout, tu ne vois pas pourquoi elle ne le ferait, vous pourriez être amis tous les deux.

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Moeira souriait toujours, oui. Mais cela n'était qu'une carapace qu'elle s'était forgée. Ce qu'elle avait vécu ces trois dernières années l'avait poussée à tout quitter et à recommencer une nouvelle vie, loin des blessures et des tourments qu'elle vivait en France. Au lieu de s'apitoyer sur son sort et de broyer du noir, elle préférait faire bonne figure et sourire, ne laissant rien paraître. Elle ne voulait surtout pas inspirer de la pitié. Travailler aussi dur lui permettait de ne pas penser. A la question de son patron, elle ne put s'empêcher d'esquisser un énième sourire. Cette question, il la lui avait déjà posée des dizaines de fois. Elle ne lui en tint pas rigueur, cela prouvait son intérêt pour elle. Qu'il ne retienne pas ce qu'elle lui disait n'avait que peu d'importance pour elle. Elle répondit donc tout simplement, sans reproche "Je fais des études de lettres... J'aimerais devenir écrivain". Elle baissa les yeux un instant avant de le regarder à nouveau en riant d'elle même "Enfin, ce n'est qu'un vieux rêve". Moeira n'avait que très peu confiance en elle et l'idée de réussir et exaucer son rêve lui paraissait tellement irréalisable et inconcevable qu'elle n'avait jamais fait lire ses écrits.

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Oui, toi aussi tu sais ce que c'est d'avoir une carapace et d'arboré sans arrêt un sourire qui sonne faux. C'est ton quotidien. Depuis ta plus tendre enfance, tu es comme ça, pour pas dire depuis toujours. Alors oui, tu connais bien ça. Mais chez Moeira, tu sais que ça vient du cœur et qu'elle a la bonté en elle. Tu en es certain. Tu lui adresse un sourire à ton tour lorsqu'elle te répète pour la énième fois ses études. « Je fais des études de lettres... J'aimerais devenir écrivain. » Tu t'en souviens à présent et tu te souviens également d'avoir pensé que c'était de belles études. Toi aussi, il fut un temps où tu aimais écrire. Mais tu as perdu ta muse, Aléna. Depuis, tu as perdu toute inspiration, tu fais page blanche sans arrêt. « Enfin, ce n'est qu'un vieux rêve. » Ton bar était un de tes rêves, ça peut paraître stupide mais c'était le tien. Et tu y es parvenu. Grâce à Donovan et à un tas d'autres gens. Tu es persuadé que la jeune blonde peut parvenir à son rêve. Tu en es la preuve vivante. « Prends confiance, il faut croire en ses rêves. Regarde ce bar, c'était le mien et à présent je vis mon rêve au quotidien. Tu y arriveras, j'en suis sûr. » Dis-tu en ne la lâchant pas des yeux pour lui prouver à quel point tu es sincère et à quel point tu penses ce que tu dis.

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Aux paroles d'Adonis, Moeira sourit légèrement et détacha son regard du sien tout en haussant les épaules "Je n'en suis pas aussi sure" dit-elle sans trop entrer dans les détails. Il l'avait regardée si intensément qu'elle avait préféré détourner le regard. Elle n'avait pas l'habitude qu'on la regarde de la sorte, elle était plutôt du genre transparente. Parler d'elle comme ça la gênait, elle avait toujours peur d'ennuyer les autres, de ne pas être assez intéressante pour qu'on puisse lui porter un quelconque intérêt. Cela ne l'empêchait évidemment pas d'avoir de l'ambition mais sa tendance à garder les pieds sur terre l'empêchait d'aspirer à cette vie dont elle rêvait. Elle admirait Adonis pour ce qu'il avait accompli. Certes elle ne connaissait pas toute sa vie ni tous ses points faibles, mais le fait qu'il ait réalisé son rêve était une partie de lui qui impressionnait Moeira.

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« Je n'en suis pas aussi sure. » Toi, au contraire de Moeira, tu en es certain. Quand on veut, on peut. Cette phrase te représente, te suis partout. Cette phrase c'est toi et tu es bien disposé à le faire comprendre à la jeune blonde. Tu veux qu'elle ait plus confiance en elle, elle doit avoir plus confiance en elle. Mais comment peux-tu lui faire comprendre ça, alors que toi même, tu n'as pas confiance en toi et en tes qualités ? Tu ne vois que l'énorme tas de défauts qui te représente, rien d'autres. Alors oui, c'est bien beau de faire passer le message mais il faudrait peut-être y croire soi-même avant, non ? « Bon bah, alors je vais y croire tout seul. Et quand tu auras atteint ton rêve, t'as intérêt à venir me payer un verre. » Dis-tu en rigolant légèrement. Tu penses ce que tu dis, tu n'as jamais été plus sincère. Tu sais que Moeira y arrivera, tu ne sais pas pourquoi mais tu en es convaincu. « Sinon, après le boulot, ça te dis qu'on aille boire un verre ? » Demandes-tu gentiment. Aucuns sous entendus, aucune drague. Juste un verre entre amis ou entre collègues. Du moins, c'est comme ça que tu vois les choses.

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Si Moeira appréciait Adonis et ses encouragements, elle ne pouvait se résoudre à croire en elle. Autrefois, sa mère avait ce rôle mais elle n'est plus là à présent et tout ce qu'elle croyait acquis s'était envolé en fumée. Alors oui, il était extrêmement difficile pour elle de croire en elle-même et d'accepter qu'une autre personne puisse en faire autant. A ses paroles, elle ne put s'empêcher de rire à son tour, baissant les yeux. Il avait ce don de la faire rire, de lui remonter le moral à chaque fois. Elle l'appréciait vraiment. Elle lui répondit en riant quelque peu, relevant son regard bleu vers le sien: "Je n'y manquerai pas, tu seras le premier informé!". Elle voyait bien qu'Adonis était sincère avec elle, ce qui lui fit extrêmement de bien. Puis, il lui proposa d'aller boire un verre lorsqu'ils auraient fini leur soirée. Pour Moeira non plus, il n'y avait aucun sous entendu, elle voyait bien dans son regard qu'il n'avait aucune arrière pensée, qu'il ne la draguait en aucun cas. Elle sourit donc et haussa les épaules: "Pourquoi pas, ça pourrait être sympa", dit-elle, ravie. La soirée touchait à sa fin, le bar commençait à se vider tandis que Moeira entama le nettoyage du comptoir.

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Toi aussi depuis ta plus jeune enfance tu as eu des problèmes de confiance en toi. Tu n'as jamais cru que tu pouvais faire quelque chose de bien jusqu'à ce que ton bar ouvre. Tu n'as jamais pensé pouvoir accomplir quelque chose et pourtant, tu l'as fait. Encore maintenant tu as beaucoup de mal à croire en tes qualités et en tes valeurs mais tu es passé au-dessus. Par contre, pour encourager tes amis, tu es le premier à croire en eux. Comme avec Moeira. « Je n'y manquerai pas, tu seras le premier informé ! » Tu souris et fais un signe de tête pour montrer ton approbation. Tu lui propose ensuite d'aller boire un verre à la fin de votre service et c'est accompagné d'un sourire que la jeune blonde accepte, tu souris, ravis. Et lorsqu'elle entame son nettoyage, tu en fais de même mais pour la salle. (...) Une demie heure plus tard, tu reviens vers elle pour voir où elle en est. « Alors, tu as terminé ? On y va ? » Demandes-tu un sourire aux lèvres et attrapant ta veste et tes clés.

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