Les fantômes du passé sont en vie ∞ Dan

Se tenant derrière le comptoir, Jonelle avait été appelé pour venir donner un coup de main à l'ouverture du bar, une des serveuse habituelle étant actuellement en congé maternité. Au fond, c'était assez dur pour la brunette de s'habituer à des horaires strictes. Elle qui avait pris l'habitude de vivre à son propre rythme et qui avait réussi sans grande difficulté à s'adapter aux différents fuseaux horaires... Et bien elle ne parvenait pas à s'adapter à des horaires matinales de boulot. Un comble. Les clients se voulaient assez rares en cette matinée, ils n'étaient donc que deux à se partager le travail. Elle au service et un jeune étudiant à la plonge. Rangeant quelques tasses à leur place, elle tournait le dos à l'entrée mais avait tout de même entendu la porte s'ouvrir et des pas se rapprocher du comptoir. S'armant d'un sourire convivial, elle se tourna alors naturellement pour prendre la commande du nouveau client... Routine qui se brisa à l'instant même où son regard se posa sur le jeune homme qui venait d'entrer. Presque instinctivement, la jeune Brannen laissa tomber son bloc-note de commandes, se figeant sur place comme si elle faisait face à un fantôme. "Dan..." souffla-t-elle comme pour se persuader qu'elle ne faisait que rêver. Bordel, il avait fallu qu'ils se recroisent de nouveau.

Cela faisait longtemps que Dan n'avait pas dormis aussi longtemps, en même temps il était rentré du boulot hier et est allé directement se coucher, mais le fait qu'il n'était pas fatigué mais juste en pleine forme le mis de bonne humeur. Il était pressé d'aller travailler. Il prit une douche, et avais mis sa tenue de travail. Mais avant de retourner à l'hopital, et de s'occuper de nombreuses personnes il avait besoin de sa dose quotidienne de caféine, il se rendit donc dans le bar le plus proche. Il n'y avait pas grand monde, il rentra et là il entendu un bruit, et regarda d'où cela provenait et en face de lui à quelques parts, son ex-copine, Jonelle. Il ne savait pas comment réagir, ce qu'il allait lui dire, elle prononça son nom, il la regarda. "Jonelle." Il la regarda et elle n'avait absolument pas changé, toujours aussi belle il n'allait pas mentir sur cela, il était un peu perdu, et puis la seul chose qui sortir de sa bouche fut "T'es revenu." C’était tout ce qu’il avait réussi à lui dire, en même temps s’il disait tout ce qu’il avait envie il la ferait surement fuir, parce que même si c’est un mec et qui parait mentalement fort, le départ de sa copine l’avait relativement bien déprimé, mais c’était il y a un an, il avait changé depuis. Un an auparavant il aurait été capable de tout pour elle, maintenant s’il pouvait ne plus la recroiser cela lui plairait bien.

Elle n'aurait pas du se sentir faible. Après tout, l'été dernier, elle avait tourné les talons avec aplomb alors, pourquoi cette rencontre ne la laissa pas indifférente ? Fuyant un instant le regard de Dan, par peur sans doute d'y voir une colère monstrueuse, elle se baissa pour ramasser le carnet récemment tombé. Elle était un peu coincée là, derrière son bar. En réalité, si elle l'avait aperçu en pleine rue, elle aurait probablement changé de trottoir tout en faisait celle qui n'avait rien vu. C'était lâche mais après tout, elle l'était probablement.. Quoi qu'il en soit, aujourd'hui, aucun échappatoire ne s'offrait à elle. Elle se contenta donc d'écouter les dires de Dan et serait là encore obligée de lui répondre d'ailleurs...  " Oui... Enfin c'est pas définitif encore mais j'avais envie de revoir mes proches " répondit-elle. Et pourquoi elle affirmait tout ça à l'homme qu'elle n'avait même pas pris le temps de prévenir le jour de son départ ?  Certes, ils avaient été en couple mais aujourd'hui, Dan Flynn était là en temps que client. Il fallait donc que la brunette agisse en parfaite serveuse, rien de plus... Plus facile à dire qu'à faire ! Tentant de ne pas montrer sa gène, elle prit alors de nouveau la parole. " Sinon... J'te sers quoi ? "

Elle lui avoua la raison de sa venue ici, le manque de ses proches et dire qu’il y a un an, il faisait partit de ses proches, bon après aujourd’hui il avait tourné la page sur cela, après s’être fait jeté par Jonelle. Il avait quand même mis du temps à s’en remettre mais il avait rencontré d’autres personnes. Une bonne dose d’alcool et d’autres gens pour le divertir pendant un petit moment et tout était partit. Il ne hocha la tête sans donner d’autre réponse, et puis un silence très génant s’était installé entre les deux adultes, en même temps qu’est-ce que vous voulez qu’ils se disent. Le silence fut brisé par Jonelle qui lui demanda ce qu’il voulait, il répondit rapidement « Un grand café s’il te plait. » Il alla s’installer au bar en attendant. Le café avait toujours été sa drogue, il carburait à cela tous les jours en prenant jusqu’à 4 ou 5 par jours, ce n’était pas forcément très bon d’en boire autant mais il s’en fichait c’était le seul truc qui le garder éveiller. Quand son café fit servit il fit un petit sourire, enfaite il était presque normal, sauf qu’au lieu d’un petit sourire il en aurait fait un grand, il prit une grosse gorgée. « Merci… Sinon Jo’ … j’ai un truc à te donner, je te le déposerais devant ta caravane je pense. » ajouta-il en regardant sa café. Ce n’était pas n’importe quel truc, il s’agissait d’une bague de fiançailles, qu’il avait acheté et qu’il compter lui donner sauf qu’elle était déjà parti, il l’avait gardé tout ce temps, parce que cela lui appartenait à elle et à personne d’autre. Il aurait pu la revendre mais non, il n’avait pas eu la force, autant lui donner et puis après elle pourrait en faire ce qu’elle veut c’est-à-dire la jeter ou la garder, il s’en fiche.

C'était simple au fond, elle n'avait qu'à le servir, récupérer la monnaie et retourner à son rangement en le laissant planté là, face à son café. C'était un bon plan au fond. Non ? Les premières secondes, tout se passait plutôt bien, elle avait préparé la tasse de café commandée par Dan et l'avait déposé face à lui, elle avait ensuite récupéré les quelques pièces qui traînaient sur le comptoir pour aller les mettre dans la caisse. Voilà, maintenant il n'y avait plus qu'à faire la serveuse occupée jusqu'à ce qu'il parte... Oui mais voilà, le jeune homme décida de prendre de nouveau la parole pour lui avouer qu'il avait un truc à lui donner et qui le déposerait probablement devant sa porte. Face à cette aveu, la brunette esquissa une petite grimace de surprise qui lui était propre. Elle avait le don d'avoir des expressions du visage assez particulières parfois mais au fond, ça faisait partie de son charme. Qu'avait-il de si important à lui donner après un an ? Avait-elle oublié quelque chose chez lui à l'époque où ils étaient encore ensemble ? Voulait-il lui rendre tous les petits cadeaux qu'elle avait pu lui offrir à l'époque ? Si c'était cela, il n'avait pas à lui rendre, il pouvait même les jeter si c'était ce qu'il désirait. Prenant son courage à deux mains, elle s'approcha alors de Dan et s'accouda au comptoir, pas totalement face à lui mais presque. Elle répondit alors d'une voix assez calme et posée. Après tout, elle n'avait aucune raison d'adopter un ton différent avec lui...  " Si c'est des affaires que j'ai oublié chez toi, tu peux les jeter. J'ai déjà du mal à ranger tous mes trucs dans ma caravane, j'ai plus trop de place. " Au fond, ça ne pouvait être que ça non ? De simples vêtements égarés qu'elle n'avait jamais cherché à retrouver... Si seulement elle savait à quel point elle était à des kilomètres de la vérité !

Elle était tellement loin de la vérité, elle pensait que ce que Dan devait lui donner c’était des vêtements ou des trucs comme ça sans vraiment aucune valeur si on regarde bien, même dan avait eu envie de rire, mais il s’était retenue. Il la regarda, « Non ça je les ait déjà donnés à tes parents… Y a un an. » Il rebut une gorgée de son café, et puis il la regarda dans les yeux. « une bague… Je l’avais acheté pour toi, je sais que j’aurais pu la jeter mais non… Du coup le mieux c’est que tu l’ais, après tu peux en faire ce que tu veux, tu peux la revendre pour financer tes voyages. Tu auras de la marge. » Il n’avait pas précisé que c’était une bague de fiançailles, parce qu’il n’aimait pas ressasser le passé encore plus quand il s’était fait jeté, tout au long de leurs relations il avait fait d’énormes effort pour elle, et cette bague avait été le plus gros qu’il puisse faire, il voulait se marier mais au bout d’un an de couple il trouvait cela rapidement, mais au final un jour sans elle avait été horrible, et il s’était qu’il ne voulait plus vivre sans elle, quel connerie quand on y repense aujourd’hui, maintenant c’était totalement différent, il pouvait vivre sans elle, et il se portait mieux sans elle, sans crainte, sans devoir se restreindre sur des trucs, il faisait ce qu’il voulait et c’était bien. Cette bague lui avait couté la peau des fesses, c’était un anneau en or, assortie d’un relativement gros diamant, et  en plus  de ça il avait fait graver leurs initiales à l’intérieur. Elle voulait à cette époque-là qu’il prenne une décision, il l’avait prise mais trop tard, il s’en était voulu aussi de ne pas l’avoir fait plus tôt mais maintenant tout ça c’était fini, ils étaient tous les deux libres de vivre leurs vies séparément même si en fin de compte chacun fait partie de l’histoire de l’autre.

Ah alors ses vêtements avaient atterri chez les parents Brannen. Bizarrement les deux interessés ne lui en avait même pas parlé mais, il faut dire que depuis le retour de leur fille, le couple était bien plus intéressé par ses récits de voyages et par les photos et films pris plutôt que par son passé amoureux. Mais passons ! Lorsque le jeune homme avoua alors le réel objet à donner, Jonelle se décomposa. Une bague ? Sérieusement il voulait lui donner une bague ? Dès lors, tous les scénarios se multipliaient dans l'esprit de la jeune femme qui, une fois de plus, laissa un lourd silence s'installer entre eux. Cet anneau avait-il été acheté un an plus tôt dans l'unique but d'essayer de renouer leur relation ? Pensa la brunette. Le pire c'est que si c'était le cas, et si elle avait projeté son départ une journée plus tard... Elle aurait sans nul doute brisé ses rêves de voyage pour rester et leur laisser une deuxième chance... Mais comme on dit si bien, avec des si, on referait le Monde. Il ne fallait pas se focaliser sur le passé et juste avancer, continuer. C'est pourtant ce qu'ils avaient fait non ? Alors pourquoi cette annonce installa une tension encore plus forte entre eux ? Se mordant la lèvre, elle soupira assez silencieusement, pensant que ce n'était peut-être pas une si bonne idée de récupérer le bijou... " Je... C'est... ". Mais bordel, pourquoi elle peinait à trouver ses mots maintenant ? " Mais pourquoi ? " lança-t-elle assez naïvement. " Enfin je veux dire, je ne la mérite pas Dan. Ni elle, ni l'argent qui en découle. Tu le sais très bien. " Au moins, elle avait conscience de ça. L'argent correspondant à cette bague revenait de droit au jeune homme... Fuyant un instant du regard, elle réfléchissait alors. Quand bien même il lui laisserait la bague, elle la revendrait effectivement mais elle viendrait ni plus ni moins déposer l'argent récolté dans la boîte aux lettres du jeune Flynn. Après tout, c'était bien la moindre des choses à faire après la cruauté dont elle avait fait preuve un an auparavant.

Elle était choqué ce qui était normal, son ex-copain qu’elle venait de revoir venait de lui dire qu’il avait une bague pour elle, chose qu’il n’avait jamais pu lui donner. Il la revoyait aujourd’hui et c’était bizarre il avait envie de lui dire qu’elle lui avait manqué, mais jamais il ne lui dira parce qu’il se rappelle de ses mots lors de leurs ruptures, et de son départ, elle ne veut plus à avoir affaire à lui. Alors il voulait que ce geste, ce don soit la dernière chose qu’il fasse pour elle.
« C’est drôle, j’avais réalisé que je ne pouvais plus me passer de toi, donc je voulais qu’on reste ensemble, j’étais prêt à tout, mais toi tu étais déjà parti. » Jamais il ne lui dirait à quel point il avait été touché par tout cela, à quel point cela l’avait anéanti parce qu’il était trop fier pour ça. Non ce n’était pas particulièrement drôle, c’était surtout triste, triste de savoir qu’on peut tenir à quelqu’un et que cet affection ne soit pas, au final, réciproque, parce que sinon elle serait resté un jour de plus. Mais il ne fallait plus ressasser le passé parce qu'au final ela refait mal au doux Dan, un sensible quand on y pense.
« Jonelle, ce n’était pas une question, je te la donne, j’en veux pas de toute façon, ni de l’argent, tu sais très bien que ça a jamais été mon centre d’intérêt… Je l’ai acheté pour toi, donc elle te revient, je trouve ça normal…Prends la comme … le dernier cadeau que je te ferais, ou j’en sais rien, je te demande juste de l’accepter, je te demande pas de m’épouser juste de l’accepter, et d’en faire ce que tu veux. » ll la regarda une dernière fois, et lui fit un petit sourire qui reste néanmoins triste. « Acceptes, et ensuite je sors de ta vie Brannen. » Plus jamais il ne viendrait l’embêter et tout cela serait donc une histoire fini et conclus, parce que lui, voyait la bague tous les jours, et tous les jours cela lui rappeler à quel point il avait été con. Elle avait rompu avec lui, elle était celle qui le voulait en dehors de sa vie, et là il ne voulait plus non plus l’être lui rendre sa bague, c’était le dernier acte qu’il ferait pour elle, après il abandonnerait tout. Il rebut de son café, faisant tout de fois attention à l’heure pour ne pas être en retard.

La conversation, bien que gênante, n'était pas furieuse. Comme deux adultes qu'ils étaient, ils parlaient d'un ton posé sans pour autant chercher à se remettre en pleine face leurs tords respectifs. Car oui, c'était bien connu, lors d'une rupture, chacun est amené à reporter la faute sur l'autre. Dans le cas présent, ou plutôt passé... Jonelle reprochait à Dan son côté toujours indécis et inversement, Dan avait sans nul doute encore bien plus de raisons pour en vouloir à vie à la brunette... Mais, même si la colère ne s'était pas emparée de leurs dires, les mots du jeune Australien vinrent abattre un peu plus la serveuse. C'était dur. C'était rude. C'était fatal ! Chaque aveu lui faisait l'effet d'une bombe et lui rappelait un peu plus à quel point elle avait pu être conne, immature peut-être même. Au fond d'elle, elle ne voulait pas accepter, elle voulait laisser les souvenirs où ils étaient. Loin... Mais il ne lui laissait pas vraiment le choix. Après tout, il avait raison. Après avoir vécu un an avec cette bague sur la conscience, il était peut-être de bon augure que leurs démons communs viennent un peu hanter la demoiselle. " Il faut croire que j'étais à quelques heures de connaître un destin différent..." lança-t-elle plus ou moins à voix haute. A vrai dire, elle était tellement choquée que ses pensées franchissaient désormais seules la barrière de ses lèvres. La gorge serré, elle affronta alors le regard de son interlocuteur. Se fut d'ailleurs la première fois depuis leur retrouvailles qu'il arrive à figer ses yeux si longtemps sur lui. Elle aurait été capable de laisser une larme s'échapper, mais ce n'était pas plus que ça son genre. " J'arriverai pas à te faire changer d'avis de toute manière... " affirma Jonelle en connaissance du caractère de Dan, un léger sourire au coin des lèvres. Elle ne savait pas vraiment ce qu'elle allait en faire au fond, de cette fameuse bague. Mais s'il fallait qu'elle l'accepte pour que Dan vive mieux, plus serein... Elle lui devait bien ça. " J’essaierai de pas trop m'éterniser ici pour que je puisses sortir de ta vie aussi... "  

La conversation restait calme, ce n’était pas du genre de Dan de s’énerver rapidement, enfin cela dépend du sujet de conversation, il n’avait pas non plus envie d’être énervé avant d’aller bosser ce n’était pas forcément bon pour ses patients car sinon c’était eux qui allaient subir cet affront de mauvaise humeur. Et puis depuis le temps la colère envers elle, avait disparu. Dan n’avait jamais remis  la faute de leur rupture sur quelqu’un même si secrètement ils savaient que tous les deux avaient eu tords à certain points comme le fait que Dan est un mec très indécis, mais Jolene elle lui reprochait souvent ça et d’autres trucs. Il ne fit que la regarder lorsqu’elle parla d’un destin totalement différent, il avait envie de répondre que au moins là on épargner un divorce, parce que tous les deux ont des caractères bien différents et même s’ils se sont aimés, beaucoup même ils se disputaient par moment et ce n’était pas joli à voir.
Elle le connaissait bien, quand il avait une idée en tête, ou du moins quand il savait ce qu’il voulait, il était presque impossible de le faire changer d’idée, il voulait lui donner, ce n’était pas une question c’était une affirmation, il va le lui donner elle n’aura pas le choix. Et puis elle continua en lui disant qu’elle ne resterait pas trop ici pour partir de sa vie, il l’a regarda et comme à son habitude soupira.
« Arrêtes Jo… Tu sais très bien que tu auras toujours une place particulière… Le premier amour ça ne s’oublie pas…Mais je veux juste… ne plus avoir aucun remords à cause de tout ça… Et je veux aussi que tu puisses revenir sans avoir à avoir peur de tomber sur moi.  » Parce lui resterait ici, il avait commencé à réfléchir à faire quelques voyages avec sa sœur ou alors avec celle qui ne devrait techniquement pas aimé, mais il n’avait encore fait aucune recherche et puis lui savait que sa place était ici à Bowen, avec sa sœur, ses amis, l’hôpital et les patients, on aura toujours besoin de lui à l’hopital ou même au garage. Malgré la mauvaise rupture, malgré les morts dans sa famille, la vie continue c’était ce qu’il avait appris.

Assez idiotement, cette scène ressemblait vaguement à une vraie scène de rupture, avec un an de retard. C'était ce qu'ils auraient probablement du faire en Aout dernier... Entre les cris, ils auraient du s'avouer qu'ils avaient chacun changé la vie de l'autre à leur manière, qu'ils s'étaient aimés comme jamais mais qu'ils étaient trop différents pour vivre sereinement. Ils auraient du se dire tout ça, qu'ils ne s'oublieraient jamais totalement mais que c'était mieux ainsi et qu'ils ne fallait surtout pas qu'ils s'en veuillent. Ni l'un, ni l'autre. Au lieu de ça, Jonelle avait bêtement fuit ses responsabilités et pris la route sans un mot... " Je sais tout ça Dan... Tu sais, je suis peut-être partie comme une voleuse mais je n'ai pas été sans repenser à tout ça les premiers temps de mon voyage... Tu n'as pas avoir de remords... Si c'est arrivé c'est que ça devait arriver. C'est assez con à dire mais je sais que tu le ressens comme ça aussi au fond... " Il avait beau y avoir toujours cette petite part du passé, ils avaient fièrement réussis à tracer leurs chemins, chacun de leur côté. Et au fond, ils étaient sans nul doute bien plus heureux comme ça, vivant chacun la vie dont ils rêvaient secrètement autrefois. " Et à vrai dire, je n'avais pas vraiment peur de retomber sur toi... Un peu peut-être, je ne sais pas trop. C'est bizarre en fait, c'est tout... " avoua-t-elle en haussant les épaules. C'était assez étrange aussi de constater que cette jeune femme qui reprochait autrefois le côté indécis de Dan était à son tour devenue indécise sur sa vie... " Saches d'ailleurs que le jour où je repartirais, ce ne sera pas à cause de ça. J'ai encore du pays à voir et je compte bien repartir pour achever ce que j'ai commencé... " Quand ? Elle n'avait pas encore décidé. Où ? Elle ne le savait pas trop au juste. Pour combien de temps ? Impossible à juger. Reviendrait-elle encore à Bowen ? C'était là le plus grand mystère. " J'ai vu tellement de choses que je n'sais même pas où est ma vraie place tu vois " se confia-t-elle dans un rire presque nerveux, se rendant compte du ridicule de la situation.

Elle n’avait pas tort, lui aussi savait qu’un jour ou un autre leur relation allait se terminé mais il aurait voulu que ce soit plus tard, ou d’une autre manière avant, il la regarda, et hocha la tête. « On a évité un divorce… » Voilà ce qu’il rajouta, que quelques mots mais malheureusement il disait ce qu’il pensait, en même temps avec leurs disputes ce n’était pas forcément une relation très simple, ou calme, et ce n’était pas très bon pour eux deux et leurs morals ensuite. Pour une fois c’était Jonelle qui était indécise et cela le fit sourire, elle lui reprochait d’être comme ça, et là elle était devenue comme ça. « J’ai l’impression d’avoir déteint sur toi, t’es indécise Jo. Mais bon c’est sure que c’est bizarre. Mais va falloir faire avec. » Ajouta-il tout en sirotant son café tranquillement, elle continua à parler et elle et comme d’habitude il l’écouta attentivement, elle voulait lui dire qu’elle ne partirait pas à cause de lui, et qu’elle n’avait pas fini ce qu’elle voulait faire, il haussa les épaules. « Jo, tu peux faire ce que tu veux de ta vie, je n’ai plus aucun droit de te dire quelques choses. » Elle continua a parlé ensuite qu’elle ne savait pas vraiment où était sa place, et Dan avait trouvé lui sa place avec le temps. « Il te faut du temps Jo, tu t’en rendras compte ensuite, c’est ce qui m’est arrivé, maintenant je sais que je suis important ici, et que j’aime être ici, même si j’ai encore la même manie de me mettre dans le pétrin. » il aimait être ici, il se sentait important, plus important que quand il était à Perth, il continuerait son travail, il gravira les échelons et qui sait peut être que dans 10 ans il sera le médecin le plus important de Bowen. Mais oui en 1 ans, il avait réussi à se faire frapper plusieurs fois, sans répondre parce qu’il ne sait pas s’il arrive encore bien à contrôler sa colère. Il la regarda, et posa une main sur la sienne. « Juste fait un truc pour moi… Réalises ton rêve, fini ton voyage, fait tout ce que tu veux… Et soit heureuse. Je n’ai pas de rêve alors réalises le tien pour moi. » Ajouta-il avec un petit sourire, et puis il enleva sa main, c’était comme s’il lui souhaitait bon courage. Il n’y avait aucune haine contre elle et encore une fois il lui montrait.

Eviter un divorce... A l'écoute de ces mots, la jeune femme serra sa mâchoire. Car oui, au final, Dan avait raison. Si il y avait eu une demande à l'époque, elle aurait probablement accepté sans sourciller tant elle avait pu l'aimer. Mais si la situation se représentait aujourd'hui, peu importe avec qui, elle n'était plus aussi certaine de vouloir s'engager. En un an, elle avait côtoyé tellement de personnes et de cultures différentes qu'au plus profond d'elle, elle ne savait plus forcément ce qui était le mieux et le pire. Ce n'était pas forcément l'Australien qui avait déteint sur lui, comme il semblait le dire... Non ! En fait elle n'arrive même pas à ce l'expliquer. Dans un sourire plus à l'aise que quelque minutes auparavant, elle répondit alors " Je m'en rend bien compte. Le pire c'est que je ne sais même pas vraiment pourquoi je suis devenue comme ça. Je suppose que les choses que j'ai pu voir et entendre ces derniers mois m'ont fait réfléchir sur certains point mais au final, j'ai l'impression de devenir une gamine qui ne sait plus du tout ce qu'elle veut ". Pour voir des choses, elle en avait vu. Chaque destination lui avait apporté son lot de curiosités et d'envies à quel point elle ne savait pas vraiment ce qui était le mieux pour elle. En Inde, elle avait découvert la pauvreté extrême et avait ressenti l'envie de se lancer dans l'humanitaire. En Italie, elle avait fait une connaissance merveilleuse au point d'avoir hésité à l'idée de ne plus en repartir. En France, elle avait côtoyé un jeune couple de restaurateurs chez qui elle avait travaillé et elle s'était sentie si bien qu'elle avait cette envie de revivre l'expérience. Des projets s'étaient dessinés, il ne fallait pas vraiment le nier... Mais Jonelle avait cette fâcheuse habitude à avoir du mal pour faire des choix et cette fois, elle n'échappait pas à la règle tant elle se sentait en adéquation presque partout. " Le truc c'est que j'aime être partout... " lança-t-elle perplexe " Puis c'est bien beau de voyager mais va bien falloir que j'arrive à me poser. Que ce soit à Bowen ou ailleurs. Le temps me le dira surement ! Quoi qu'il en soit j'irais au bout de voyage, je te le promets " ajouta la brunette d'un petit sourire amical. Aussi étrange cela puisse t-il paraître au vu de la situation, elle se sentait à l'aise, là, à parler... " Et tu veux que je te dises, je suis certaine que tu trouveras rapidement tes rêves, aussi minimes soient-ils. Ça peut-être n'importe quoi : une promotion, une rencontre ou que sais-je encore... Un rêve au fond, c'est ce qui te rend heureux quand tu le réalises. "   

On dirait bien que la belle brune qui avait été si chère au cœur de Dan commençait à se rouvrir à lui, elle ne savait pas pourquoi ou comment elle était devenu si indécise, il la regarda « Tu devrais aller t’enfermer quelques pars dans une cabane ou j’sais pas pendant quelques jours pour penser à tout ça, te ressource et faire un point sur tout. » lui dit-il en la regardant, il devait faire ça aussi, il le savait bien mais il n’avait pas forcément le temps pour ça, ou l’envie en ce moment de rester loin de sa famille, et puis il avait aussi peur de la vérité, c’était un froussard, il ne voulait pas affronter les choses en réalité, peut-être parce qu’il a peur, peur de se faire tabassé à mort s’il avoue avoir des sentiments pour la femme de son boss, et après il redeviendrait indécis en se demandant s’il ne faudrait mieux pas partir, et puis changer de région et autres. Dan n’était pas forcément très bon pour prendre des décisions, il était bon en tant que conseil, mais quand lui en a besoin c’est une catastrophe. Ils parlaient presque comme avant, sans les cris bien sûr, elle se sentait bien partout ce qui était pas forcément très courant de nos jours vu le racisme qu’il y a dans certains pays au niveau des étrangers mais elle arrivait à se faire une place partout, et ça Dan n’avait jamais imaginé le contraire, il lui sourit quand elle dit qu’elle finirait le voyage, il ne répondit pas, juste un sourire, il était content pour elle, vraiment. Lui n’avait jamais vraiment eu le temps de penser à ses rêves, il avait été bousculé dans l’âge adulte dès le début, on ne lui a pas donné le temps de grandir, ou de rêver il n’avait connu malheureusement que la dure réalité de la vie. Et puis il était le genre de personne à plus penser au bonheur des autres plutôt qu’au sien, c’était aussi pour cette raison qu’il était partir pendant 6 ans à Perth, pour ne pas étouffer sa petite sœur pour qu’elle trouve sa voie sans que lui soit là. « Je sais pas, j’ai jamais réellement pensé à ça… Peut etre un truc… J’aimerais fondé une famille un jour, même si je commence à être vieux, je veux ça. Même si je dois adopter et que l’autre personne soit Hector je m’en fiche, je veux ça… C’est pas vraiment un reve mais plus, une volonté suprême pour combler un manque affectif depuis l’âge de trois ans. » Il fallait toujours qu’il essaye d’analyser ce qu’il pense, c’était un rêve mais il ne voulait pas se l’avouer c’était tout, parce que ce n’était pas un rêve extraordinaire, c’était juste un truc banal, elle voulait voyager tout autour du monde, c’était une idée fantastique, lui juste fonder une famille. Comme quoi déjà là, leurs idées avaient été différentes et cela n’aurait surement pas put marcher plus tard.

Dan lui suggéra alors de s'enfermer quelque part pendant plusieurs jours histoire de réfléchir un peu plus à elle et à ce qu'elle désirait réellement. Il n'avait probablement pas tord mais quand on connaissait Jonelle, on savait également qu'il serait difficile pour elle de faire quelque chose de la sorte. Non pas qu'elle ne supportait pas la solitude, bien au contraire, c'était toujours agréable de pouvoir souffler de temps en temps... Mais elle avait besoin de bouger. La jeune femme était ce que l'on pouvait appelé une femme active, même si elle ne ressemblait en rien à ces femmes qui passaient leur journées en tailleurs et talons hauts à donner des ordres à leurs potentiels employés. Elle était active à sa façon. Pour unique réponse, elle se contenta de plisser le nez afin de lui offrir encore une mimique assez marrante. Il la connaissait probablement assez pour savoir que pour réussir à la convaincre de se retrouver seule face à elle même pendant un certain temps, ça n'allait pas être si simple. D'autant plus qu'elle restait profondément persuadée que la seule clé de son avenir résidait dans ses rencontres et non pas dans sa solitude.
Lorsque le jeune homme avoua alors ne jamais vraiment avoir réfléchi à ses rêves, elle se mit à sourire légèrement. Aussi loin qu'elle puisse s'en rappeler, il ne semblait pas être le genre de personne à se projeter dans le futur et préférait voir où le destin le menait... Jamais il n'avait réellement cherché à bouleverser lui-même sa vie en croyant en des rêves et en faisant tout pour les réaliser. Restant un instant silencieuse afin d'écouter la fin de la phrase du jeune homme, elle se pencha sous le comptoir afin de sortir une boîte de biscuits. S'en emparant d'un dans lequel elle croqua, elle jugea bon de déposer la boîte sur le bar au cas où Dan en voudrait lui aussi.  " Arrêtes de te poser trop de questions Flynn... Si tu veux mon avis... Et même si tu le veux pas je vais te le donner quand même d'ailleurs ! Mais je trouve que ça a tout de même de belles allures de rêve ça. Un rêve réalisable, bien évidemment. C'est peut-être un projet de vie qui peut te sembler banal tant d'autres gens le désirent également. Mais je te le redis, si tu as besoin de ça pour vivre et pour être heureux, je suis persuadée que c'est un rêve " avoua-t-elle en essayant d'exposer son point de vue à celui qui lui faisait face. " Puis qu'est-ce que tu me racontes, t'es pas vieux du tout. Je te souhaites vraiment de réussir à la fonder cette famille en tout cas  " ajouta le brunette, parfaitement sincère. Après tout, tout ce bonheur auquel il prétendait, il le méritait amplement.