the sweet escape ∞ (noël)

« Rassure-moi, c'est pas un rendez-vous galant, hein ? » Je me mis à rire à cette idée, bon d'accord, je sortais le grand jeu, mais après tout c'était une femme, et fidèle à moi même, je ne pouvais qu'être galant. - T'inquiètes pas, ce n'est qu'un diner entre futurs époux ! Et faudra t'y habituer si tu te deviens une Wandrebrooke. Elle s'accroche à mon bras, et bras dessus, bras dessous, nous nous dirigeons vers le port qui n'était qu'à deux pas d'ici. Installé à notre table, tout était parfait. La vue donnant sur la mer, le restaurent plutôt côté avec une table bien dressée, tout ça était digne d'une image de catalogue. « Dis donc, tu sors le grand jeu ! Qui aurait cru que Noël Wanderbrooke pouvait être un parfait gentleman, hein ? » Elle parait ravie que je l'emmène ici, et même surprise, comme ci que le prénom Noël ne se résumait qu'à un coureur de jupon sans attention. - C'est pas le grand jeu ça, calme toi, tu le saurais si tu trainais plus avec moi ! lui dis-je en souriant et en lui tendant la carte du restaurent. C'est vrai, depuis que nous avions grandit, notre petite bande s'était fragmentée, Mika était partie je ne sais où, et de toute façon je voulais plus la voir, Nick faisait sa petite vie, même si c'était lui que je voyais le plus, et puis May, qui avait grandit sans que je m'en rende compte, en même temps son père la garder dans ses tours alors bon... - A ce que pourrais croire ton père, y a pas que le danger en dehors de chez toi, y a aussi de la vie. Du bonheur. Et il peut pas te priver de ça. Quand tu seras ma fiancée tu pourras en faire qu'à ta tête, et arrêter de réfléchir trop avant de te lancer dans quoi que se soit... Je ne lui faisais pas la morale non, je voulais qu'elle soit rassurée et qu'elle arrête de se torturer l'esprit. Ce que je veux dire c'est qu'à la voir, elle semblait se priver de toutes bonnes choses de la vie, fallait arrêter d'avoir peur et qu'elle se lance au large.

- Tu as choisis ce que tu veux prendre ? lui demandais-je quand le serveur s'approcha de nous pour prendre la commande. - Pour moi ce sera du risotto aux gambas. Et puis apportez moi une bouteille de votre bordeaux. J'étais presque parfait, savoir faire plaisir aux femmes et me montrait gentleman c'était presque trop facile, par contre, je dois avouer que souvent c'était pour leurs beaux yeux, et pour passer une bonne nuit après. Alors que ce soir je savais que ce repas n'était qu'un repas entre bon vieux amis et c'était pas plus mal.

Le discours de Noël sur mon père me surprit un peu mais je l'avais écouté sans protester. La plupart des gens pensaient que mes parents m'empêchaient de sortir parce qu'ils avaient peur que je sois pervertie par le monde extérieur. En réalité, c'était tout le contraire. Si mon père m'interdisait de faire ce que je voulais et de me rendre là où je le voulais, c'était parce que j'avais déjà dépassé les limites - et qu'il ne voulait pas que cela se reproduise. Leur autorité était étouffante mais au final, je ne pouvais pas me plaindre. Je n'avais pas respecté les règles et j'en payais le prix. « Ça a du bon de réfléchir avant d'agir parfois, non ? » Cette question était purement rhétorique, je n'attendais pas de réponse particulière. Si j'avais réfléchi avant de faire le mur pour se rendre à cette stupide fête trois ans plus tôt, je n'en serais pas là. Si j'avais imaginé ne serait-ce qu'une seule seconde qu'une soirée pouvait avoir de telles conséquences, jamais je n'y serais allée. « Tu sais, mes parents ne sont pas méchants... Ils sont sévères et super strictes, mais ils ont leur raison. Et puis, je n'ai pas envie de les décevoir alors je me plie à leurs envies pour ne pas faire d'histoire. » Depuis ce fameuse jour où je leur avais annoncé ma grossesse inattendue, mon père ne me regardait plus qu'avec mépris. Je refusais de le décevoir encore une fois. Je devais m'estimer heureuse qu'il m'adresse la parole, j'avais commis un tel affront que j'aurais pu être reniée de la famille Goodwin pour l'éternité. Et non, je n'exagérais pas. La réputation de notre lignée était très importante pour mon père. Il avait toujours accordé beaucoup d'importance à l'opinion des autres... Peut-être un peu trop. « Je ne crois pas que je serais capable de faire n'importe quoi, sans réfléchir... J'ai toujours été la petite fille sage qui ne fait jamais de bêtises, tu te souviens ? » Je lui adressais un sourire amical avant de continuer. « Faire des trucs qui sortent de l'ordinaire, ce n'est pas mon truc. Et enfreindre les règles non plus... Je ne suis pas comme toi. » Malheureusement, parce que tu dois être beaucoup plus épanoui que moi.C'est vrai, il ne se prenait pas la tête et faisait ce qu'il avait envie de faire quand il en avait envie. Il ne pensait pas en permanence à ce que les gens allaient penser ou à ce qu'ils allaient dire. Il menait sa vie comme il l'entendait - et il avait sûrement raison. Seulement moi, je ne pouvais pas m'y risquer. Ce n'était pas dans mon caractère. J'étais plutôt du genre obéissante. Ma seule façon de me rebeller contre l'autorité de mes parents, c'était mon look. Je m'autorisais des tenues et des coiffures excentriques pour prouver au monde que j'existais et que je n'étais pas seulement un robot incapable de penser par elle-même. Mon père détestait ma façon de m'habiller, ma mère me suppliait souvent d'arrêter de me montrer si "originale" parce que cela n'était pas forcément bien vu par les gens de notre milieu.

« Tu as choisis ce que tu veux prendre ? » Les yeux rivés sur la carte du restaurant, je parcourais les innombrables choix avec une moue embêtée. Il y avait tellement de choses que je n'avais aucune idée de ce que j'allais prendre. En entendant Noël passer commande, je relevais la tête et souris au serveur. « La même chose, s'il vous plait. » Voilà qui réglait les problèmes de choix. Et puis, ça avait l'air plutôt bon - et de toute façon, je n'avais pas trop faim. Nous discutions de tout et de rien jusqu'à ce que le serveur nous apporte nos plats. Sans trop savoir pourquoi, une idée étrange germa dans mon esprit probablement dérangé. « Et si on faisait un jeu ? », proposais-je, un sourire malicieux collé aux lèvres. « On se pose des questions, chacun son tour. Toutes les questions qu'on veut, sans aucune restriction. Pas de sujet tabou, pas de joker, pas le droit de mentir. On dit la vérité et rien que la vérité, même si c'est embarrassant. » Ce jeu pouvait être dangereux s'il posait de mauvaises questions mais connaissant Noël, je ne risquais pas grand chose. Il poserait sûrement des questions marrantes pour me chambrer un peu, rien de plus. C'était une bonne occasion de passer le temps et d'apprendre à se connaître davantage. Quitte à se marier, autant ne pas passer la bague au doigt d'un inconnu, non ? « À toi l'honneur », annonçais-je en commençant à manger, attendant qu'il me pose la première question.

« Ça a du bon de réfléchir avant d'agir parfois, non ? » Sa question me rappela un tragique événement, lorsque mon meilleur ami Ben, et moi étions partis en vacances après le bac. Nous nous étions éloigné de notre groupe d'ami, pour aller boire et fumer des joints entre pote, et lorsqu'il m'avait lancé " vient on va se baigner " sans réfléchir je l'avais suivit, au lieu de lui faire la morale, et c'était le dernier moment que j'avais passé avec lui. Pendant une seconde mon sourire s'efface, repensant à ce moment tragique. May connaissait Ben, et savait qu'il était mort et comment cela c'était passé, mais je n'en avais jamais parlé avec elle. Il me manquait affreusement. Depuis, je ne buvais plus lorsque j'étais sur une plage. « Tu sais, mes parents ne sont pas méchants... Ils sont sévères et super strictes, mais ils ont leur raison. Et puis, je n'ai pas envie de les décevoir alors je me plie à leurs envies pour ne pas faire d'histoire. » Et ses parents ressemblaient un peu au mien, enfin en tout cas ils avaient eu la même "super" idée de nous marier ensemble. Mais je trouvais que les parents de May était plus vieux jeu que les miens, ma petite soeur pouvait très bien sortir, en même temps si elle n'avait pas le droit elle leur faisait vivre un enfer. Mais c'est vrai que ma soeur n'était pas forcément le meilleur exemple. - En tout cas, ils ont bien réussit leur coups, parce que tu les obéis à la lettre.D'un côté j'étais pas forcément mieux, parce que je n'avais pas encore dit à mes parents que je ne voulais pas me marier, en fait je crois même que si je n'arrive pas à les faire changer d'avis, je me marie, rien que pour leur faire plaisir. Parce que depuis des générations c'était comme ça, je trouvais ça stupide, mais ma famille passait avant tout, il m'avait tant donner que je devais être capable d'en faire autant. « Je ne crois pas que je serais capable de faire n'importe quoi, sans réfléchir... J'ai toujours été la petite fille sage qui ne fait jamais de bêtises, tu te souviens ? Faire des trucs qui sortent de l'ordinaire, ce n'est pas mon truc. Et enfreindre les règles non plus... Je ne suis pas comme toi. » C'est vrai que c'était la plus sage du groupe, celle qui bronchait pas quand on était en pleine partie de cartes et que nos parents nous appelaient pour aller manger. Ni quand c'était l'heure d'aller nous coucher. - Tout les parents réveraient de t'avoir comme fille tellement t'es parfaite ! dis-je pour l'embêter. - Pourtant les trucs qui sortent de l'ordinaire c'est pas mal aussi, ça t'ouvre l'esprit. Enfin si ta façon de vivre te conviens, je ne tiens pas à te dévergonder. Je lui tirais la langue.

Nous commandions nos plats, et le temps de deux, trois plaisanteries on fit servie. D'un sourire malicieux, elle me proposa un jeu, elle m'expliqua rapidement les règles et me donna l'honneur de commencer. Je lui fis un petit regard vicieux, en même temps nous étions amenés à faire des enfants ensemble, et à être mari et femme, autant se connaître jusqu'au moindre détail non ? - Très bien. Alors, je vais enfin pouvoir savoir quelque chose que je me demande, parce que j'arrive pas à te cerner sur ce sujet. Tu as l'air tellement sage, mais cachotière à la fois... T'es toujours pucelle ? T'as dis qu'on mentait pas hein ! lui rappelais-je pour être sûre qu'elle me dise la vérité. J'étais trop curieux ? Peut être mais, elle avait pas mit de limite et puis c'est elle qui avait lancé ce jeu stupide, fallait qu'elle assume.

« Tout les parents réveraient de t'avoir comme fille tellement t'es parfaite ! » Parfaite ? J'étais loin, très loin de l'être. Et je détestais qu'on me pense irréprochable. Je détestais l'image que je renvoyais. Quel plaisir y avait-il à entendre qu'on était ennuyante comme la pluie ? Parce qu'être parfaite revenait à ça : se plier au bon vouloir de ses parents et ne jamais, jamais commettre d'impair. Je préférais ne rien répondre lorsqu'il admit qu'il ne tenait pas à me dévergonder si ma vie me convenait telle qu'elle était. En vérité ? Ma vie ne me plaisait pas et je n'étais pas vraiment heureuse. Mais personne ne devait le savoir. J'avais choisi de cacher mes réelles émotions et de jouer les filles joyeuses en permanence, me persuadant qu'à force, je finirais pas y croire et par l'être vraiment. Jusqu'à présent, c'était raté.

« Tu as l'air tellement sage, mais cachotière à la fois... T'es toujours pucelle ? T'as dis qu'on mentait pas hein ! » Wow. Il attaquait fort ! Première question et j'étais déjà bien embarrassée... Je le regardais sans rien dire, regrettant d'avoir lancé ce stupide jeu. J'aurais dû me douter qu'il allait aborder le sujet, même si je ne comprenais pas pourquoi ma virginité (ou non-virginité en l'occurrence) l'intéressait tant que cela. « Je comprends pas pourquoi ma vie sexuelle t'intéresse autant... T'es frustré à ce point, Noël ? » Un petit sourire amusé naquit sur mes lèvres et je pris le temps avant de réfléchir avant de lui répondre. J'avais insisté sur le fait qu'on ne devait pas mentir et je comptais bien être honnête. Même sur une question comme celle-ci. « Techniquement, non », répondis-je, mon regard planté dans le sien. C'était une réponse honnête ; non, je n'étais plus vierge puisque j'avais eu une aventure avec Arthur. Seulement, je n'en gardais aucun souvenir et dans ma tête, c'était comme si je n'avais jamais couché avec aucun garçon. La peur de la première fois était encore et toujours présente. Cela dit, j'avais répondu à sa question et je n'avais pas besoin de donner plus d'explications que cela. Il voulait savoir si j'étais toujours pucelle ? Il avait eu sa réponse. Question suivante. « À moi », annonçais-je avant de réfléchir un peu. « Tu es toujours amoureux de Mikaëla ? » Il avait attaqué fort, je me devais de lui rendre la pareille.

« Je comprends pas pourquoi ma vie sexuelle t'intéresse autant... T'es frustré à ce point, Noël ? » C'est plutôt elle qui a l'air frustré que je lui pose cette question, un peu déplacé, en même temps elle s'attendait pas à ce que je lui demande qu'elle était sa couleur préféré. - C'est juste pour savoir comment m'y prendre, quand on partagera le même lit. Je lui fais un clin d'oeil, impatient, j'attend sa réponse. « Techniquement, non » Heureusement pour elle que je n'avais pas encore entamé mon risotto sinon je lui aurais tout craché à la gueule. Surpris je l'étais, même si j'étais sûre que derrière les apparences qu'elle se donnait de fille coincée, elle était une coquine. Mais l'entendre me l'avouait, c'était assez surprenant, tout le monde pensait qu'elle était vierge, tout le monde se trompait. Je me demandais si son père savait, enfin il ne devait sans doute pas le voir, vu comment sa fille essayait d'être parfaite à ses yeux.De plus son père devait être un peu trop croyant un mon goût et elle aurait été censé être vierge jusqu'au mariage. - Tu joues bien ton jeu. Fais gaffe ça porte malheur de ne plus être vierge pour le mariage, et comme on est deux ! Je me mis à rire, mais revint sérieux quand je repensais à sa réponse, pourquoi m'avait-elle dit techniquement ? Et puis qui c'était ? Je sais pas pourquoi tout cela m'intrigué. Mais c'était pas à mon tour de poser des questions. D'ailleurs elle s'empara rapidement de la parole, sans doute pour changer de sujet, et si elle croit que j'allais la lâcher comme ça, c'était ne pas me connaître. « Tu es toujours amoureux de Mikaëla ? » BAM. C'était comme ci je me recevais un coup de poêle en pleine face. Mon visage avait du passé du vert au violet, et si j'avais été un caméléon je me serais fondu dans le décor pour qu'elle m'oublie rapidement. C'était ça le piège en fait, elle voulait jouer à ce jeu, j'aurais du me méfier de ce qu'elle avait derrière la tête. Maligne la Goodwin. - Moi amoureux d'une fille comme ça ? Tu parles, elle m'a trompé et elle a disparut de la circulation depuis trois siècles. C'est vrai, c'était quoi cette question, j'étais bien trop énervé contre cette fille que je ne pouvais pas trouvé le moindre sentiments positif pour le moment. Je dois dire que le fait de ne pas la voir, aidait, parce que si elle avait été en face de moi, en chair et en os, j'aurais eu un autre discours. - C'est plus compliqué que ça May. Et je ne peux pas être certain de tout ce que je dis là maintenant. Mais si je devais te donner un réponse de ce que je ressens à l'heure actuelle, c'est que de toute façon ça ne sert à rien. C'est toi que je vais épouser. Je lui fis un petit sourire triste et pose mon regard vers le bas, repensant à Mika un instant, je chassa très vite cela pour revenir à May. Je ne crois pas avoir bien répondu à sa question, mais je n'avais pas mentis. - C'est qui le mec avec qui t'a couché ? Nick ? J'enchainais pour essayer de faire croire que sa question ne m'avait pas affecté, de plus j'avais pas envie de me lamenter, je l'avais déjà trop fait.

« Fais gaffe ça porte malheur de ne plus être vierge pour le mariage, et comme on est deux ! » Je me contentais de hausser les épaules. Le malheur ? Je m'en fichais. De toute façon, ma vie était déjà chaotique, que pouvait-il arriver de pire ? Si tout se passait comme mes parents l'avaient prévu, je finirais ma vie avec un garçon dont que j'aimais bien mais dont je n'étais pas amoureuse. On ne pouvait pas faire plus dramatique. Enfin, je crois. J'enchainais très vite avec une question sur Mikaëla et la réponse de Noël m'arracha un sourire compatissant. Il était évident qu'il avait toujours des sentiments pour elle mais il n'était pas prêt à l'avouer et je respectais son choix. Elle lui avait fait mal, il souhaitait sans doute oublier toute cette histoire et voilà que je remettais les pieds dans le plat. « Mais si je devais te donner un réponse de ce que je ressens à l'heure actuelle, c'est que de toute façon ça ne sert à rien. C'est toi que je vais épouser. » Je le regardais avec sérieux, mon regard planté dans le sien. Nous devions absolument trouver un moyen d'empêcher ce mariage. « On ne se mariera pas. On trouvera une solution, j'en suis sûre. » J'avais dit cela avec une voix tellement assurée que j'en arrivais presque à me convaincre moi-même. Mais après tout, qui pouvait nous obliger à nous passer la bague au doigt si nous ne le voulions pas ? Nos parents ? Non. Je restais persuadée qu'il y avait un moyen de leur faire entendre raison. Nous n'étions pas amoureux, ils ne pouvaient pas nous forcer à fonder une famille. Et si nous n'avions vraiment plus aucun recours, je pourrais toujours sortir la carte "je ne suis pas assez bien pour votre fils, je suis tombée enceinte à seize ans et j'ai abandonné mon bébé". Dans des familles catholiques comme les nôtres, ces révélations sont le genre de trucs impardonnables qui peuvent tout compromettre. « C'est qui le mec avec qui t'a couché ? Nick ? » Oh pitié. Il allait vraiment passer la soirée à savoir avec qui j'avais couché ? Je soupirais doucement levant les yeux au ciel. « Qui te dit qu'il n'y en a eu qu'un seul ? J'ai vraiment l'air si sage que ça ? » J'avais dit cela avec un tel sérieux que j'étais sûre qu'il allait croire que j'avais "fauté" avec plusieurs garçons. Finalement, je me mis à rire avant de secouer la tête. « Je plaisante, relax. Il n'y en a eu qu'un. Et non, ce n'était pas Nick. Tu ne le connais pas. » Nick et moi n'avions jamais rien fait. Nous avions failli dépasser le stade de la simple amitié platonique il y a peu mais fort heureusement, nous avions retrouvé nos esprits juste à temps. Je me mis en quête d'une nouvelle question, avant de lui sourire gentiment. « Honnêtement, tu as envie de revoir Mikaëla ? Je veux dire, si elle se pointait un de ces jours et qu'elle venait te parler, tu serais content ? »

Elle était convaincante, et je pouvais lire dans ses yeux que de ce mariage elle n'en voulait pas tout comme moi. C'était le pire qui pouvait lui arriver se marier avec moi ? Enfin, je pouvais comprendre, mais au fur et à mesure, j'essayais de me convaincre que nos parents avaient raison, bien que je sois le dernier à les écouter. En fait la vie me faisait peur, je veux dire le futur, et je pense que près de May je pourrais être heureux. Nous n'étions pas pire ennemie, on se connaissait assez bien, et même si je n'étais pas amoureux d'elle, au moins j'étais sure que si elle allait voir ailleurs, elle ne me ferait pas de mal. En amour je ne voulais plus souffrir. De plus, nos familles étaient aisés, nous ne manquerons de rien, et en passant nous feront la plus grande joie de mes parents. C'est bien pour ça que j'osais pas me rebeller contre mes parents, j'avais pas envie de les décevoir sachant que j'avais pas toujours été facile avec eux, et que ma soeur leur pourrissait la vie. Ma mère, était fragile, et je sentais qu'elle pouvait tomber dans la dépression d'un moment à l'autre. - Franchement, je suis pas si sûre que toi... lui balançais-je comme ça, oui parce que j'avais pas envie de me faire rêver, c'était peut être ça la vie à laquelle nous étions destinés et franchement y avait pire. J'avais beau chercher dans ma tête, je ne trouvais pas de solution pour détruire ce futur mariage, sans faire de mal à mes parents. Elle décida alors de répondre à ma question, ouf, Mikaëla allait passer aux oubliettes. « Qui te dit qu'il n'y en a eu qu'un seul ? J'ai vraiment l'air si sage que ça ? » Elle semblait tellement sérieuse, que je commença à y croire, avant qu'elle n'éclate de rire. - Putain t'es dingue ! lui lançais-je comme ci elle m'avait fait la peur de ma vie. « Je plaisante, relax. Il n'y en a eu qu'un. Et non, ce n'était pas Nick. Tu ne le connais pas. » Bizarrement ça réponse me rassura, et je réussis à me détendre. Je sais pas pourquoi mais de savoir qu'elle avait fait sa première fois avec Nick me plaisais pas du tout... Alors intérieurement j'étais satisfait de sa réponse, retrouvant un petit sourire. Ce qui était drôle c'est qu'elle avait vraiment réussit son coup, elle arrivait à dissimuler sa première fois parce que déjà elle avait l'air d'une sainte, mais en plus elle l'avait fait avec un mec que je ne connaissait pas, alors que bon, je connaissais pas mal de monde... « Honnêtement, tu as envie de revoir Mikaëla ? Je veux dire, si elle se pointait un de ces jours et qu'elle venait te parler, tu serais content ? » Elle me mettait mal à l'aise, et remettait à nouveau le sujet de Mika sur la table, son jeu n'était pas très drôle, enfin au moins j'avais appris quelque chose d'intéressant sur elle, mais pourquoi elle n'arrêtait pas de me parler de Hendley ? - Tu vas pas me lâcher avec Hendley ? Je pris mon verre de vin, et bu une gorgée. - Je ne peux pas dire que je serais content. Entre elle et moi c'est finit, et j'pourrais plus lui faire confiance. Mais si je la revois, je saurais qu'elle est encore vivante. Fin, tu as des nouvelles d'elle ? - C'est pas une question pour le jeu ça ! J'avais jamais parlé de Mika à qui que se soit, et bizarrement c'était pas si dur que ça, d'en parler à Maybelle bien que ce soit une grosse épreuve pour moi. - Est ce que tu serais capable de tomber amoureux de moi ? lui demandais-je pour la tester mais aussi pour savoir, ça se trouve elle m'aimait plus qu'un peu, enfin j'en sais rien...

« Putain t'es dingue ! » Je le regardais d'un air fier, un large sourire aux lèvres. J'étais une actrice hors-pair ! « Tu vas pas me lâcher avec Hendley ? » Je grimaçais un peu, lui lançant un regard désolé. Je ne voulais pas me montrer trop curieuse, ni l'embêter avec cette histoire. Je voulais simplement avoir des réponses et éclaircir tout cela. « Je ne peux pas dire que je serais content. Entre elle et moi c'est finit, et j'pourrais plus lui faire confiance. Mais si je la revois, je saurais qu'elle est encore vivante. Fin, tu as des nouvelles d'elle ? C'est pas une question pour le jeu ça ! » Je secouais la tête. « Non, aucune. » Elle était partie du jour au lendemain et je n'avais aucune nouvelle depuis. Elle était aux abonnés absents - et je comprenais pourquoi à présent. Je décidais de ne pas en rajouter une cause en lui posant d'autres questions sur Henley. Il ne voulait pas en parler et je comprenais tout à fait. « Est ce que tu serais capable de tomber amoureux de moi ? » Je manquais de m'étouffer, ouvrant de grands yeux sous l'effet de la surprise. Quoi, il était vraiment sérieux ? « Dans tes rêves peut-être, ouais ! », répliquais-je avant de reprendre mon sérieux. « J'en sais rien... Je ne crois pas, non. Enfin, je sais pas. » Ce n'était pas une réponse satisfaisante mais j'étais incapable de lui dire oui ou non. Pour le moment, je n'avais aucun sentiment pour lui. Mais je ne pouvais pas savoir ce qu'il en serait dans quelques mois... Surtout si je devenais Madame Wanderbrooke. « J'espère que ce sera pas le cas. Ce serait idiot de tomber amoureuse de mon faux-futur mari », dis-je en souriant. Idiot parce que je savais d'avance que si c'était le cas, mes sentiments ne seraient pas partagés et je ne voulais pas vivre un amour à sens unique. Tout était bien assez compliqué comme cela, je n'avais pas besoin de ça. « Tu es sorti avec combien de filles ? » C'était un sujet qui m'intéressait parce que j'étais sûre qu'il avait eu des dizaines de conquêtes alors que moi, je n'étais jamais sortie avec le moindre garçon. Voir toutes les différences qu'il y avait entre nous était assez amusant... Il était tout mon contraire.

Pas étonnant qu'elle n'est pas eu de nouvelles. Enfin certes, elles étaient amis depuis qu'elles étaient gamine, mais les filles entre elle c'est pas forcément gentil. De plus Hendley n'était pas du genre à jouer les copains-copines avec une fille qui allait être la femme de celui qu'elle aime... Ce mariage avait bien tout bousillé, l'amitié entre May et Hendley, et aussi mon couple. Je n'attendais pas forcément de réponse de sa part, à vrai dire, je ne pensais pas que ce mariage fera en sorte qu'on devienne fou amoureux l'un de l'autre. J'étais loin d'être son genre de mec, un peu trop con sur les bords, pas sérieux, et qui aime faire tout ce qui lui fait peur. J'avais pas le temps de me plier au règles de laisser la vie filer sous mes doigts. Je rigolais à ce qu'elle me racontait, c'est ça qui été beau, nous n'étions pas en train de nous crêper le chignon, et de pleurer. Et je pense que chacun de notre côté nous faisions de grands efforts. J'lavais toujours aimé May, elle avait toujours été mon amie et je savais que c'était quelqu'un de bien. « Tu es sorti avec combien de filles ? » Je pouffais de rire à sa réponse, et fit le con en essayant de compter sur mes doigts, et ayant l'air hésitant. - Attend, tu parles de quoi ? Sortir, genre une vrai relation, ou bien sortir en mode coucher par ci et par là ? Ouais parce que la question pouvait être abordé de plusieurs façon. - Bon comme je suis gentil je répond des deux façons. Je suis sortie sérieusement avec une seule fille, et sinon, je serais pas capable de te dire le nombre exacte de mes conquêtes, donc pour arrondir, je dirais toutes les femmes de bowen entre 17 et 25 ans. Bien sur je rigolais, et je donnais l'impression d'être un tombeur redoutable, mais ça c'était parce que ça m'amusais. - Non, mais j'ai couché avec un bon tas de filles, et je n'ai pas de chiffres exactes. Je lui souris, posant ma main sur la sienne, la faisant sursauter et cela me fit rire. - Mais y en a toujours une qui me résiste ! Oui pour le rentre dedans j'étais fort, je ne voulais pas la déstabiliser pour autant. Le risotto arriva (enfin) et il eut un temps mort le temps qu'on déguste un peu notre plat qui était fort bon. - C'est quoi ton rêve le plus cher ? A part annuler le mariage évidement. dis-je en lui tirant la langue.

« Bon comme je suis gentil je répond des deux façons. Je suis sortie sérieusement avec une seule fille, et sinon, je serais pas capable de te dire le nombre exacte de mes conquêtes, donc pour arrondir, je dirais toutes les femmes de bowen entre 17 et 25 ans. » Je l'écoutais attentivement, levant les yeux au ciel - sans pouvoir m'empêcher de sourire. Son côté tombeur à qui personne ne résiste me faisait rire. Sans trop savoir comment, sa main se retrouva sur la mienne et je sursautais malgré moi. Il faisait quoi, là ? « Mais y en a toujours une qui me résiste ! » Je regardais sa main sur la mienne, peu habituée à ce genre de gestes avec lui. Sauf que nos parents étaient là, évidemment... Je décidais finalement de rentrer dans son jeu, lui adressant un sourire. « Comment tu peux savoir que je te résisterai ? T'en sais rien. T'as jamais vraiment rien tenté avec moi, il me semble... » Le taquiner était une seconde nature chez moi. Je ne pouvais pas m'en empêcher. Et je crois qu'il aimait bien le fait que j'ai du répondant. J'enlevais délicatement ma main puis réfléchis à sa question. Mon plus grand rêve ? Il était irréalisable. « Honnêtement ? J'aimerais retourner en arrière. J'étais bien plus heureuse, avant. » Avant cette fameuse soirée, avant que ma vie ne prenne un nouveau tournant, avant que mon père me déteste. Je lui adressais un sourire, soucieuse de changer de sujet. « Et le tien, c'est quoi ? » J'ignorais si un garçon comme Noël pouvait avoir des rêves. Selon moi, il avait déjà tout ce qu'il fallait pour être heureux.

Elle était pas du genre culcul la praline à rire bêtement à mes blagues ou à se vexer, alors que j'étais plutôt lourd comme mec. Au contraire elle avait du répond, et j'avoue que ça me plaisait énormément. On était un peu sur la même longueur d'onde à se titiller, et c'est ça qui faisait qu'on s'entendait de mieux en mieux. À ma question, son rêve était de retourner en arrière, drôle de souhait quand même car c'était juste impossible, je fronçais les sourcils incompréhensif, en me demandant pourquoi elle était plus heureuse avant, en tout cas son sourire ne s'était jamais éteint. « Et le tien, c'est quoi ? » Je fis la moue, c'était triste à dire mais j'avais pas de grand rêve, je me projetais pas vraiment dans la vie, et j'avais pas de but. J'avais tout le nécessaire pour vivre bien, et avec l'argent je pouvais combler mes désirs rapidement. Je hochais les épaules, ne sachant pas quoi répondre - Devenir un super chirurgien connu dans le monde entier, pour pouvoir me taper toute les infirmières, et mes clients qui seront des stars. Bien sur je rigolais, parce que j'étais étudiant en médecine, juste pour montrer que je ne faisais pas rien de ma vie, et que j'étais pas con. Mais je savais qu'après mon diplôme, je cesserais toute activité professionnel. - Pourquoi pas faire le tour du monde ? Ou aller sur la lune. finis-je par dire finalement. Mon assiette était terminée, et mon ventre bien remplis, je proposais quand même à May - Tu voudras un dessert ? Je terminai mon verre de vin et lui posa une nouvelle question - Pourquoi tu préférais ta vie avant ? En quoi ça à changer ?

Je l'écoutais me parler de ses rêves en souriant un peu. Faire le tour du monde ? C'était probablement ce dont rêver la plupart des jeunes de notre âge. Ou être célèbre. Gagner plein d'argent. Être heureux. Le mien, c'était de prendre une machine à voyager dans le temps et de retourner trois ans en arrière pour effacer cette soirée qui avait gâché ma vie. Je ne tournais vraiment pas rond. « Tu voudras un dessert ? » Je secouais doucement la tête. Je n'avais plus faim - et d'ailleurs, je n'avais pas terminé mon assiette. J'avais bien trop de choses en tête pour pouvoir manger. «  Pourquoi tu préférais ta vie avant ? En quoi ça à changer ? » Je baissai les yeux, regardant mon assiette comme si c'était la chose la plus fascinante du monde. Puis je pris une profonde inspiration pour me donner le courage de parler. « Tout était tellement plus simple, avant... Mon père ne me détestait pas, j'aimais bien ma vie. J'aimais bien la fille que j'étais. Mais ce n'est plus le cas. Si tu savais à quel point je déteste ce que je vois, quand je me regarde dans un miroir... » Cette dernière phrase, je l'avais murmurée d'une voix tellement basse que je n'étais pas sûre qu'il avait entendu - et si c'était le cas, tant pis. Après tout, on avait dit "pas de mensonge"... Autant être honnête jusqu'au bout. Je plantai finalement mon regard dans celui de Noël, plus sérieuse que jamais. « Noël... Je crois que j'ai un moyen de faire annuler ce mariage. » Ce n'était pas une question. Je n'avais plus envie de jouer à ce jeu stupide. Je n'avais plus envie de faire semblant d'être heureuse et plus que tout, je n'avais pas envie de voir mon ami gâcher sa vie en m'épousant de force. J'avais une solution pour faire annuler ce mariage. Elle avait toujours été là mais j'avais naïvement espéré que je n'aurais pas à m'en servir. Seulement nous étions au pied du mur et je n'avais pas d'autre choix. Mon père m'en voudrait, une fois de plus. Il me virerait probablement de la maison famille et ferait en sorte de ne plus jamais me voir. Mais je m'en fichais. J'en avais assez de cette vie remplie de faux-semblants et de non-dits.

Depuis que j'avais posé cette question, son joli sourire avait disparus, et je crois que je ne l'avais jamais vu comme ça. Elle semblait si nostalgique, et triste. Peut être que je n'avais pas fait attention à elle lorsqu'elle était comme ça, mais son visage me marqua. « Tout était tellement plus simple, avant... Mon père ne me détestait pas, j'aimais bien ma vie. J'aimais bien la fille que j'étais. Mais ce n'est plus le cas. Si tu savais à quel point je déteste ce que je vois, quand je me regarde dans un miroir... » Je fis choqué d'entendre ses paroles, et elle semblait très sérieuse. Elle me faisait presque peur, et je commençais à m'inquiéter. Je ne dis rien, attendant qu'elle poursuive ou qu'elle dise quoi que se soit ou si elle voulait se taire c'était aussi son droit. Cette fois ci je posais ma main sur la sienne pour lui montrer que j'étais là, que si il y avait quoi que se soit je serais là. Après tout c'était une de mes amies les plus proches, même si avec le temps on s'était éloigné. Qu'est ce qu'elle avait pu faire pour se sentir ainsi ? - Tu étais et tu es une super fille, May... Parce qu'à mes yeux elle n'avait pas changé, je la voyais toujours en couche culotte, la tête plein de sable en train de courir sur la plage. Enfin bon, je dois dire qu'à présent elle était bien plus séduisante. « Noël... Je crois que j'ai un moyen de faire annuler ce mariage. » Mon coeur fit un bond à ce moment là, et je m'approcha un peu plus d'elle, en plongeant mon regard dans le sien. J'eu un gros coup de chaud, et je ne savais pas si je devais me réjouir ou me méfier de ce qu'elle allait me dire. J'essayais de lire dans son regard, mais il était troublé et je n'étais pas un très bon voyeur, qu'on se le dise. - Je t'écoute. dis-je impatient de savoir ce qu'elle allait me révéler, pourtant à la dévisager je craignais le pire. Qu'est ce qu'elle avait pu bien trouver ? Fallait vraiment que ce soit un argument en béton pour que nos parents annulent ce mariage. - Tu sais...t'es pas obligé d'en parler maintenant... Bien sur moi j'étais pressé de savoir, mais, je voulais pas la forcer, j'avias l'impression que tout ça c'était peut être un peu trop pour ce soir...

« Tu sais...t'es pas obligé d'en parler maintenant... » Je le regardai sans rien dire, essayant de ressembler assez de courage pour lui révéler mon plus grand secret. Je n'avais pas voulu le faire jusqu'ici mais maintenant me semblait être le meilleur moment. Il avait l'air inquiet mais j'étais sûre et certaine qu'il ne s'attendait absolument pas à ce qu'il allait entendre. Personne ne soupçonnait rien. « J'ai un fils de trois ans que je n'ai jamais vu parce que je l'ai abandonné, sous ordre de mon père. Je pense que ce serait suffisant pour que tes parents ne veulent pas de moi dans leur famille, non ? » J'esquissais un faible sourire, tentant de dédramatiser la situation pour ne pas m'écrouler sur place. Je ne savais pas si j'avais bien fait de le dire à Noël mais nous cherchions un moyen de nous sortir de ce mauvais pas et c'était la solution idéale. « Tu n'auras qu'à leur dire que tu ne peux pas épouser une fille comme moi, que je ne suis pas respectable et que je vais déshonorer les Wanderbrooke. Je ne nierai pas s'ils me demandent si c'est vrai. » Voilà. Il connaissait mon plus lourd secret et à présent, cette histoire de mariage était réglée. Nous n'aurions plus aucune raison de nous voir. Nous allions reprendre nos vies chacun de nos côtés et probablement nous éloigner, comme nous l'avions fait au cours des dernières années. Il allait retrouver cette liberté qu'il aimait tant et moi, j'allais m'enterrer à nouveau dans ma solitude. « On rentre ? », demandais-je en me levant sans attendre. Cette soirée avait été éprouvante et j'étais épuisée. Je ne m'attendais pas à ce qu'il réponde à ma révélation surprise. En fait, j'espérais qu'il ne le ferait pas. Je n'avais pas envie de m'expliquer, je voulais juste dormir et essayer d'oublier tout cela, même pour quelques heures.

Ma bouche s'ouvrit en grand, tellement que j'aurais pu avaler un éléphant sans m'en rendre compte. I M P O S S I B L E ! C'était tout bonnement impossible ce qu'elle voulait me dire. Peut être qu'elle venait d'inventer ça, pour me faire croire tout ce charabia et que le mariage se termine. J'aurais bien aimé que ce soit le cas, seulement elle semblait bien trop sérieuse et affectée par cette histoire. Je ne voulais pas y croire, Maybelle avait un fils, et elle l'avait abandonné à cause de son père... Non, non, non. Elle ne pouvait pas avoir de fils âgé de 3 ans, comment cet énorme détail avait pu nous passer sous le nez ? Je me sentais coupable de ne pas avoir été là, car tout cela avait été dur pour elle, et elle n'avait pas pu en parler à cause de son satané de père que j'aimais de moins en moins. Je repensais à ces trois dernières années, me demandant ce qu'il s'était passé, puis je me souvins que Maybelle avait quitté Bowen pendant un an, c'est sans doute pour cela que nous n'avions pas vu son gros ventre, parce qu'elle avait été vite caché avant que quelqu'un la soupçonne. Son père avait réussit son coup, il avait bien cacher tous les détails, et à présent le fils était sans doute je ne sais où dans le vaste monde. Je pensais que c'était le mieux à faire, Maybelle n'aurait pas pu élever un gosse, alors qu'elle n'avait pas fait d'étude, et beaucoup de monde lui aurait tourné le dos. Mr. Goodwin avait voulu le bien pour sa fille, et maintenant je comprenais son air totalement sévère et si stricte. Dans le milieu dans lequel on était, c'était comme ça, il y avait des choix à faire. Je ne dis rien, mon esprit était troublée et je pensais à trop de choses de en même temps. Elle me demanda si on rentrait, enfin je sentais qu'elle avait besoin de partir, alors je payais le repas, et nous nous rendions en silence dans notre petite villa. Sous le choc, je restais un peu à l'écart, j'avais besoin de respirer. Une fois rentrer, je m'éclipsais sur le balcon et sortit une cigarette pour décompresser. Quand je revins dans le salon, la maison semblait endormit, et il n'y avait plus de Maybelle, elle avait dut aller se coucher. Les pieds trainant, n'ayant rien à faire, je décidais de me coucher dans le canapé et j'espérais que la nuit passerait vite. Demain serait un autre jour. Pourtant le sommeil ne vint pas. Je repensais à tout ça, j'essayais d'imaginer ce que May avait enduré, de voir à quoi pouvait ressembler son fils, mais aussi d'un côté j'avais enfin l'argument que je cherchais désespérément pour détruire ce mariage. Bref, tout me tourmentais, alors je décidais d'aller voir dans la chambre de May, si elle dormait. Elle ne bougeait pas, alors je décidais de m'allonger près d'elle, mais quand je l'a sentis bouger et se retourner vers moi, je vis que ses yeux étaient ouverts. - C'est ... c'est le canapé. lui dis-je comme pour me justifiais de la raison pour laquelle j'étais là. - Tu sais, je... j'imagine que ça a été dur pour toi. Mais faut que tu arrêtes d'avoir des remords, tu es comme tu es. Et même après ce que tu m'as raconté, tu es toujours là même pour moi. Je l'enlaçais pour essayer de la consoler comme je pouvais, parce qu'à vrai dire je n'avais aucune idée de comment m'y prendre.