Et maintenant, qu'allons-nous faire ? - Charlie

Invité

"Welcome to Townsville". A l'ordinaire, quand Aidan voyait ce panneau, un sentiment d'impatience s'éveillait en lui. Townsville s'apparentait à ses voyages annuels, à la liberté, à l'évasion. C'était ici, dans l'aéroport de la ville, que l'aventure prenait forme. Mais aujourd'hui, il ne partait pas. Non. Il venait chercher une personne. Et ce n'était pas l'impatience qui le rongeait mais un certain malaise. Il avait la boule au ventre à l'idée de la revoir. Charlie. Celle qui était devenue sa femme, après une soirée bien arrosée à Las Vegas. Il ne regrettait pas son choix de faire valider le mariage en Australie, mais il avait peur. Peur de se faire prendre, de partager sa vie avec une personne qu'il connaissait depuis peu, de jouer un couple amoureux qui serait crédible aux yeux de tous. Lui qui n'avait jamais réussi à tenir plus de deux mois avec une femme, le défi était encore plus difficile. Mais voilà, Aidan était loyal. Quand il promettait quelque chose, il tenait sa promesse jusqu'au bout. Il devait désormais prendre sur lui et garder la tête haute. Il savait que, pour Charlie, l'épreuve s'avérait aussi difficile. Il ne devait donc pas flancher.

Arrivé à destination, il descendit de sa voiture et entra dans l'aéroport. Comme à son habitude, il ne se souvenait plus du vol exact. Il redressa la tête et posa ses yeux bleus sur l'écran d'informations. Vol en provenance de Paris. ça ne pouvait qu'être celui-là. Terminal 2. Inspirant fortement, il tourna les talons et prit la direction du terminal. Il s'installa sur un des sièges, juste en face de la porte de sortie, de façon à ce que Charlie ne puisse pas le manquer... Maintenant, il ne restait plus qu'à attendre.

Invité

C'est avec un pincement au coeur que je finis par quitter mon frère à l'aéroport de Nice côte d'azur. Mon frère était le seul au courant pour cette supercherie mais avait promis de tout garder pour lui. Il comprenait mon désir de retourner en Australie et que dès qu'il pourrait il me rejoindrait.
Je n'allais pas prendre l'avion pour partir en séjour d'une semaine ou deux. Non ! Si je prenais ces deux avions pour le rejoindre et mettre presque 28h pour être auprès de l'homme que j'ai épousé un soir alors que j'avais trop bu... Aidan et moi étions amis depuis deux ou trois mois on avait travaillé ensemble à Las Vegas. Mais de là à faire semblant de s'aimer c'était différent et je dois dire que c'était un peu flippant.

Je serre une dernière fois mon frère dans les bras et me dirige vers l'embarquement. Mon premier avion arrivera à Paris, de là je pris un avion, celui qui m'amènera auprès de Aidan. Dans cet avion je commence à avoir une certaine angoisse, la tête remplie de questions, je ne sais pas combien de temps je pourrais être à Bowen. La seule chose que j'ai pour me défendre dans un endroit que je ne connais pas c'est la langue. Après avoir vécu quelques années là bas, mon anglais est presque parfait même si l'accent français est toujours présent néanmoins.
Ce n'est qu'après quelques heures que je réussis à m'assoupir.
Le pilote me réveilla après avoir dis au micro que nous étions sur le point d'atterir. Je soulève le cache hublot et découvre la terre d'Australie, un sourire s'empare de moi. Je revenais aux sources. Cet endroit que j'avais tant aimé avant de repartir en France. Mais une boule au ventre s'empara de moi.
Une fois en dehors de l'avion, je récupère mes deux grosses valises pleines à craquer et me dirige vers la sortie.
De là, je vois Aidan, regarder ailleurs mais je souris. Nous étions amis avant tout. Du moins c'est ce que j'espèrais malgré tout !

Aidan !

Dis-je avant de lâcher mes deux valises et de le rejoindre. Un peu soulagée, je le sers dans mes bras. Disons, que même mal à l'aise, j'étais ravie de le voir car il était la personne qui me permettrait de vivre ici à Bowen avec lui !

Invité

Ce fut la voix au micro qui sortit Aidan de ses pensées. L'avion venait d'atterrir. Son coeur, quant à lui, venait de rater un battement. Il était franchement mal et c'était vraiment très rare de le voir dans cet état-là : totalement déboussolé. Dans quelques minutes, celle qu'il devait considéré désormais comme son épouse allait faire son apparition, c'était certain. Il ferma les yeux, s'ébouriffa les cheveux et inspira une bonne bouffée d'air afin de se ressaisir. Il n'avait pas le droit de se flancher, il se devait de maîtriser ses émotions. Sinon, ce qui les attendait, c'était une expulsion pour elle et un aller direct pour la taule, pour lui. Il se releva et posa ses yeux bleus sur l'endroit où Charlie était censée apparaître. Il croisa les bras contre son torse et attendit quelques instants. Mais ce fut une voix connue qui l'interpella. Fronçant les sourcils, il se retourna et vit... Charlie. Ah ok, il s'était planté de terminal. Il aurait pu attendre un bon moment. En voyant la brunette se rapprocher de lui, Aidan lui adressa un large sourire. Malgré les soucis dans lesquels ils s'étaient embarqués, il était heureux de la voir. Après tout, à Las Vegas, il avait passé deux mois d'enfer avec elle. Pour ce qu'il avait vu d'elle, il pouvait dire qu'elle était une fille géniale et c'était bien cela qui l'avait poussé à faire valider leur mariage en Australie. Il n'était pas fou quand même ! Quand elle le rejoignit et qu'elle le prit dans ses bras, Aidan resserra son étreinte. Il se redressa ensuite et la regarda, le sourire au coin des lèvres :

ça me fait plaisir de te voir.

Il s'avança ensuite jusqu'aux valises de la jeune femme, dont il prit les poignées, les faisant rouler derrière lui. Il reposa ensuite son regard sur Charlie et prit la direction de la sortie de l'aéroport :

Alors, comment vas-tu ? Tu as fait bon voyage ?

Forcément, il se doutait qu'elle en avait gros sur le coeur. D'après ce qu'il avait compris, Charlie laissait son frère en France. Ajouté cela le fait qu'elle rejoignait un homme épousé après une soirée arrosée, ça devait faire beaucoup...

Invité

Mes valises étaient vraiment pleines à craquer et je ne refusais pas l'aide de mon mari. Je souris en les lui donnant après l'avoir serré dans mes bras. Ce ne sera sans doute pas facile d'être tous les deux, de vivre comme un couple marié heureux mais je sais qu'en étant soudés, amis et surtout complices, nous n'aurions aucun problème avec ça. Du moins je l'espérais. On finit par marcher vers la sortie de l'aéroport. Aidan me parlait toujours. Je souris alors en croisant mes bras, peut être par protection je ne sais pas.

Je suis contente d'être là.

Dis-je, en tournant ma tête vers le jeune homme.

Et bien, c'était un peu fatiguant, j'ai fais plus de vingt quatre heures dans deux avions différents, c'est épuisant, ce soir je vais apprécier le lit conjugal.

Je plaisantais évidemment, peut être était-ce une façon à moi d’appréhender cette ambiance un peu tendue, car ça n'allait pas être facile du tout !

Pas trop déçu de me voir là sinon? Tu vas devoir me supporter un moment j'ai l'impression..

Puis je chuchotais juste au cas où

Ne t'inquiètes pas, j'essaierai de trouver une solution pour vivre ici sans ton aide !

Je ne voulais pas faire office de boulet, il avait peut être d'autre chat à fouetter que de se trimbaler une petite française derrière lui, alors qu'il risquait la prison si les choses tournaient mal...

Invité

"Je suis contente d'être là" C'était fou comme ces quelques mots suffisaient à rassurer notre jeune homme. Ils risquaient déjà gros avec cette histoire de mariage blanc. Si en plus de cela, le fait d'être ensemble devenait un fardeau, ils fonceraient droit dans le mur, c'était certain. Heureusement, ce n'était pas le cas ! Alors qu'elle lui racontait comment s'était passé le voyage, épuisant soit dit en passant, Aidan esquissa un sourire. Évidemment, elle n'avait pas choisi un pays à deux pas de la France. Mais quand elle évoqua le lit conjugal, même si elle l'avait fait sur le ton de la plaisanterie, on sentait quand même que ce cher Aidan n'était pas vraiment à l'aise. Il n'avait pas l'habitude de tout cela. Lui qui n'avait jamais réussi à vivre plus de deux jours avec ses conquêtes, voilà qu'il allait devoir partager son quotidien avec Charlie. Un brusque changement. Pourtant, il joua le jeu en rétorquant :

Il va falloir que je joue le mari qui est aux petits soins pour sa femme, dans ce cas ! Préparation d'un bon bain, d'un bon repas, la totale quoi...

Il garda son sourire sur les lèvres. N'empêche, s'il se mariait un jour, pour de vrai, c'était certain qu'il ferait ce genre de choses. Bien qu'il puisse se montrer solitaire, rancunier, têtu ou impatient, sa principale qualité était vraiment d'être un homme attentionné. Il aimait prendre soin des gens. Alors qu'elle lui posa LA question, Aidan fronça les sourcils. Pourquoi lui demandait-elle cela ? Et quand il entendit ses dernières paroles, le jeune homme secoua la tête :

Attends Charlie, je t'arrête de suite ! Je te fais faire près de 24 heures d'avion pour venir ici, je viens te chercher à l'aéroport, je t'assure que, si je n'étais pas sûr de moi, je ne serai pas ici à cet instant présent, et toi non plus. Ce serait donc faux de dire que je suis déçu de te voir. Au contraire. Je te l'ai dit à Vegas, maintenant que c'est fait, autant aller jusqu'au bout... Ok, je sais que ça va être un bouleversement pour toi, comme pour moi, je l'admets, ça va être difficile les premiers temps. Mais si on reste soudés, motivés et confiants l'un envers l'autre, tout devrait se passer correctement. Et puis, dis-toi que, d'ici une année ou deux, tout sera terminé.

C'était peut-être cela le plus important. En un an ou deux, elle aurait ses papiers australiens. Les autres "solutions pour vivre ici", comme elle le disait si bien, n'assuraient en aucun cas une situation régulière aussi rapidement, il ne fallait pas l'oublier.

Invité

C'était une situation tellement délicate, je m'étais embourbée dans une merde. Et je l'étais jusqu'au cou malheureusement. Dans mon malheur, j'avais de la chance, car j'étais avec Aidan. Il était compréhensif et je ne demandais rien d'autre que de l'avoir en tant qu'amis, bien avant de penser à être mon mari ! Je l'écoutais attentivement plaisanter, et je dois dire que ça me rassurait. Ensuite nous marchions jusqu'à sa voiture et il m'arrêta nette dans mon récit et me rassura à nouveau, je ne pus m'empêcher de sourire.

Oui, une année, c'est vite passée, mais bon, pendant un an, on va pas pouvoir voir d'autres personnes etc si on veut que ce soit crédible, je suis désolée..

Je soupire alors en le regardant.

Au fait, tu as un apprtement ou quelque chose comme ça?

Invité

Le but d'Aidan était de la rassurer et il espèrait avoir, un tant soit peu, apaiser ses craintes. Même si lui était dans le même cas : complètement perdu. Mais il fallait garder la tête haute. Maintenant, c'était fait, ils ne pouvaient plus revenir en arrière. Et puis, il l'avait bien dit : un an, dans une vie, ce n'est presque rien. Une fois les papiers en main, ils n'auront plus qu'à divorcer. Certains vrais couples ne passaient pas la barrière des un an de mariage, ça passerait donc comme une lettre à la poste, non ?! Il reposa son regard sur elle et esquissa un sourire à ses paroles, haussant légèrement les épaules.

Ah ça, ça ne me pose pas tellement de problèmes. Disons que je suis un homme à qui le célibat convient plutôt bien... Mais bon, on ne sait jamais de quoi peut être fait le lendemain. Si toi ou moi venions à rencontrer quelqu'un, on avisera. Ne t'en fais pas pour ça.

Ils avaient d'autres problèmes en tête, avant de penser à leur vie amoureuse. Par exemple, tenter de passer le service de l'immigration... C'était plutôt cela qui faisait peur à ce cher Aidan. Elle enchaîna ensuite sur la question de l'appartement. Aidan approuva d'un signe de tête.

Je vis en colocation avec deux filles, dans un appartement en ville. Tu verras, elles sont sympas...

Ils arrivèrent devant sa Chevrolet. Il ouvrit le coffre et rangea les deux valises. Il s'avança jusqu'à la porte côté passager et fit une légère courbette pour l'inviter à s'installer.

Par contre, si l'on veut être crédible jusqu'au bout, il va falloir qu'on se construise une histoire commune. Si on arrive en disant que cela ne fait que deux mois que l'on se connaît, et que l'on s'est marié à Vegas, on va se faire griller de suite !

Invité

Je ne pouvais pas revenir en arrière, c'était dur car j'avais peur de tout foutre en l'air. J'avais l'impression également de prendre du temps d'Aidan, peut être avait-il une petite amie ici en Australie, il l'avait peut être laissé tomber dans le but de m'aider moi? En tout cas je me sentais coupable. Après l'avoir entendu, il était célibataire, j'étais quelque peu rassurée, peut être parce qu'au fond, mon mari me plaisait beaucoup je ne sais pas. Mais en tout cas j'étais ravie que mon entrée sur le continent qui me tient le plus à coeur soit en sa compagnie ! Alors qu'il enchaîna sur le fait qu'il était en colocation avec ... deux filles, je crue m'étouffer, j'avais peur de pas leur plaire, qu'on ne s'entende pas... Enfin bref, on arrive devant sa voiture, il met les valises dans son coffre et m'ouvre la portière. Je souris, un peu gênée.

Merci Aidan !

Je m'assoie alors à l'intérieur et attends qu'il s'installe au volant, pendant ce temps, je mets ma ceinture et dégaine mon téléphone pour envoyer un SMS à mon frère lui dire que je suis bien arrivée.

J'espère qu'elles vont m'apprécier, elles savent la vérité pour nous deux?

Je n'étais pas pour dire des mensonges au service de l'immigration, car je pense que le coup de foudre peut exister entre deux personnes, d'autant plus si je vis avec lui dans son appartement mais je préférais suivre son idée après tout j'étais sur SON territoire.

Je t'écoutes attentivement car je n'ai absolument aucun plan d'attaque ...

Il démarre et je prends une grande inspiration en quittant cet aéroport, c'est le début d'une grande histoire. Une nouvelle page commence. Je me demande si je pourrais tomber réellement amoureuse de lui sans plus faire semblant? Vais-je me prendre à mon propre jeu de mentir pour vivre ici?

Invité

Quand il avait évoqué ses deux colocataires, il avait bien vu le changement d'expression sur le visage de Charlie. C'était bien connu, les filles entre elles pouvaient être de vraies tigresses, incapables de se dire les choses en face. Ce qu'Aidan n'avait jamais vraiment compris. En même temps, lui et la gente féminine, ça faisait bien deux. Il referma la porte derrière elle et fit le tour afin de rejoindre le côté conducteur. Il grimpa dans le véhicule et tourna la tête vers elle, quand il entendit sa question. Lui, il ne se faisait pas de soucis. Charlie était une fille bien, Emily l'était aussi. Quant à Juliet, il était vrai qu'elle avait un caractère assez explosif, mais du moment que l'on ne marchait pas sur ses plates-bandes, cela pouvait se passer à merveille.

ça devrait aller, rassure-toi, ce ne sont pas des monstres. Et non, elles ne savent pas la vérité. Enfin, pas encore...

Pour le coup, il ne savait pas comment réagir. Devait-il dire la vérité ? Charlie et Aidan allaient devoir jouer un jeu aux yeux de tous. Avoir des alliées au sein de leur appartement leur apporterait alors un certain répit, une pause dans la grande comédie qu'ils jouaient. C'était à voir. Tout s'était passé si rapidement que certains détails étaient, pour le moment, mis de côté. Il fallait d'abord se mettre d'accord sur les grandes lignes. Le plan d'attaque, comme elle dit si bien. Il démarra la voiture et s'engagea sur la route.

Plan d'attaque ? ça fait très film d'action, tout ça ! - il sourit en coin - Bon, je t'avoue que je suis dans le même cas que toi... Il ne nous reste plus qu'à improviser. Je suis venu en France, l'année dernière. C'est déjà une bonne chose, non ? On pourrait dire que nous nous sommes rencontrés à cette époque-là. ça a été le coup de foudre entre nous deux et nous avons donc décidé d'entamer une relation longue distance, en attendant de pouvoir vivre ensemble. Vint alors le fameux voyage à Vegas, qui devait marquer nos retrouvailles. Sûrs de mes sentiments à ton égard, je t'ai fait ma demande en mariage là-bas, tu as accepté et c'est ainsi que nous nous sommes mariés, absolument pas sous l'emprise de l'alcool. ça, c'est ce qu'il faudra préciser.

Il esquissa un léger sourire.

Mouais... bon... J'avoue que ce n'est pas fameux. J'aurai dû regarder des films romantiques pour m'inspirer davantage !

Invité

Je n'étais pas du tout du genre par chance à me crêper le chignon avec une fille. J'étais toujours celle qui réglait les choses entre deux de mes copines lorsque j'étais petite. Mais il est vrai que quand on poussait le bouchon un peu trop loin je trouvais vite de quoi répondre. J'étais impulsive et j'avais du répondant. Peut être un peu trop parfois. Bref, j'espère de tout coeur m'entendre avec ses amies.

Tu devrais sans doute leur dire si tu leur fais confiance Aidan, ça te soulagerait de pouvoir en parler à quelqu'un, et au moins l'appartement serait l'endroit où on serait plus obligé de faire semblant non?

Dis-je le sourire aux lèvres. Même si la situation nous échappait à lui comme à moi, je voulais qu'il ait tout ce dont il a besoin, qu'il est tout le confort dont il désire, et je ne voulais en aucun cas être le boulet de service qui le rendrait malheureux !

Si je te suis bien, on a eu le coup de foudre il y a quelques temps en France, et on a été à Vegas pour voyager et on s'est mariés pour unir notre amour? Et que j'ai sauté dans le premier avion pour venir te rejoindre ici en Australie?

A l'écouter, ça me faisait rêver, j'avais tellement envie qu'une histoire comme ça m'arrive. Je le trouvais vraiment charmant, et j'espérais de tout coeur que notre amitié ne se dissoudrait pas une fois cette bêtise réparée dans un an. En attendant, j'admirais la beauté du paysage, c'était magnifique, j'étais heureuse d'être là.

Invité

Aidan pesait le pour et le contre concernant le fait de dire la vérité à ses colocataires. Il les connaissait depuis un bon moment. Juliet faisait partie de ses très proches amies. Il pouvait leur faire confiance, et pourtant, il agissait avec hésitation et méfiance. Comme dans toutes les situations. Blessé à de nombreuses reprises durant son enfance et son adolescence, il avait toujours appris à s'en sortir seul. Mais aux paroles de Charlie, il esquissa un léger sourire :

Tu lis dans mes pensées, Charlie ! On va faire ça, c'est ce qu'il y a de mieux pour nous deux. On a beau s'apprécier, je pense qu'il nous faut quand même un endroit où on peut souffler, sans avoir à jouer la comédie. Histoire de tenir le coup.

L'appartement allait devenir leur petit havre de paix, là où ils pourront être eux-mêmes. C'était ce qu'il leur fallait. Vint alors le moment d'établir un plan. Ce n'était pas forcément recherché mais c'était crédible. Il écouta Charlie en faire un récapitulatif et hocha la tête.

C'est parfaitement ça ! ça sonne bien, non ?

Bon, c'est sûr, ils allaient devoir sortir quelques preuves. Des photos, des lettres, ce genre de truc là, mais chaque chose en son temps. C'était étrange de penser à toute cette histoire de coup de foudre, de couple, d'amour et de mariage. Il passait du statut d'homme incapable d'être en couple à celui du mari. Un sacré bond en avant, auquel il devait s'habituer. Il jeta un bref coup d'oeil sur la jolie brune. Elle était en pleine observation du paysage, comme si elle se délectait de ce qui se présentait à ses yeux. Malgré tout, elle avait l'air heureuse d'être ici. Il reposa son regard sur la route et lui adressa un petit sourire.

Alors, ça fait quoi d'être de retour au bercail ?

Invité

Je crois que lui comme moi avons besoin d'un endroit où nous ne sommes pas obligés de jouer la comédie, et je pense que notre domicile "conjugale" à présent, est le meilleur endroit pour ça. Ses colocataires à priori ses amies ne chercheront pas à le mettre en prison, alors tant mieux. Peut être qui sait, tomberions nous amoureux ou alors à l'inverse d'ici quelques semaines nous n'arriverions plus à nous supporter.. Dans tous les cas, j'avais envie d'apprendre à le connaître, il était tellement gentil et attentionné, et il avait assumé notre connerie sans rien savoir. De plus, il avait bien voulu m'accueillir dans ce merveilleux pays que j'adorais.

C'est parfait comme ça on change rien !

Je n'arrêtais pas de regarder autour de moi et j'étais subjuguée par la beauté du paysage. J'avais tellement envie d'aller à la plage car celle de Nice, sur la côte d'azur en France me manquait pas mal !

Je suis contente, et je te le dois ! Merci beaucoup Aidan, sans toi je n'aurais jamais pu être ici et y vivre ! J'espère que tout se déroulera bien !

Je souris en mettant ma main sur son épaule en signe de gratitude. Ensuite je soupire et me reconcentre sur la route.

Et sinon tes deux colocataires ne vont pas mal prendre le faite que je débarque? Je vais dormir où? Avec toi ?

Dis-je car le point de vue logistique m’effleurait quelque peu.

Invité

Oui, c'était la meilleure solution. Il savait que ses colocataires ne les dénonceraient pas, il en mettrait sa main à couper. Et puis, ils avaient besoin de cet endroit où ils seraient eux-mêmes, où ils pourront vraiment apprendre à se connaître, sans tout ces artifices que leur faux mariage entraînait. Qui sait où cette histoire pourrait les mener ? Aidan lui-même n'en savait rien et c'était bien cela qui éveillait d'autant plus sa curiosité. Quand elle lui confirma qu'ils n'avaient rien à changer, Aidan lui adressa un grand sourire et hocha la tête d'un air satisfait. Même si la route était encore longue, les moindres petits détails sur lesquels ils tombaient d'accord avaient toute leur valeur. Il reporta son attention sur la route, mais très vite, ce fut le regard de Charlie sur le paysage qui l'interpella. Il sentait qu'elle était contente d'être ici, et cela le boostait grandement. Et ses paroles approuvèrent ce qu'il pensait. Toutefois, Aidan haussa les épaules.

Tu me remercieras quand on sera pleinement sorti d'affaires, hein ! Même si je pense que ça devrait bien se passer.

C'était ce qu'il fallait se dire. Ce n'était pas en partant défaitiste qu'ils allaient pouvoir s'en sortir. Quand elle posa sa main sur son épaule, ce fut un nouveau sourire qui s'afficha sur ses lèvres. Mais très vite, en entendant son soupir, le regard d'Aidan se fit interrogateur. A sa question, le jeune homme secoua la tête :

Je ne pense pas que ça les gêne. Comme je te l'ai dit, ce ne sont pas des monstres. Mais bon, si ça peut te rassurer, si jamais il y a le moindre souci, on déménagera.

Pour cela, Aidan n'était pas le genre de gars à se prendre la tête. Il n'était en aucun cas attaché à l'appartement. Même si oui, il adore ses colocs ! Quant à sa dernière question...

On n'a pas trop le choix, il faut qu'on dorme dans la même chambre. Mais j'ai installé un clic clac, sur lequel je dormirais. ça ne te dérange pas ?

Oui, c'était ça aussi Aidan. S'inquiéter du confort des autres, alors qu'à l'origine, il était tout de même chez lui.

Invité

J'ai confiance en toi, on s'en sortira.

Dis-je très sincèrement en déposant ma main sur sa cuisse tout en le regardant. C'était très amical, j'étais ravie d'être ici, et nous nous étions très bien entendus jusqu'à présent, ça ne pouvait que continuer. Je retire ma main et regarde la route. Je regarde l'heure sur mon téléphone et constate que l'heure a été changé par rapport à la France. Je souris. Demain, je devrais aller dans un magasin de téléphonie mobile pour changer mon forfait. Il essayait de me rassurait tant bien que mal et ç me faisait du bien.

Hum.. Non si tu dis qu'elles sont cools je m'y ferais. Disons, que ça fait longtemps que je n'ai pas fais de colocation. Pas besoin de déménager. Nous n'avons qu'un an à tenir après tout, ça va passer vite.

Quant au fait de dormir ensemble, ça ne me posait pas de problèmes du tout. Je le regardes alors un peu gênée qu'il me cèdes son lit.

Non non, mais je prends le clic clac si tu veux ! Après tout c'est ton lit et j’empiète sur tes plate-bandes !

Je fis une grimace. On arriva enfin en ville, je regardais la plage, les rues, les gens, j'étais toute heureuse sincèrement d'être là, je n'avais qu'une envie déposer mes valises dans l'appartement et sortir prendre l'air avec Aidan. Comme si je me prêtais déjà au jeu du faux semblant qu'était notre couple. J'avais tellement peur de me prendre au jeu.

Qu'as tu prévu pour cette fin d'après midi?

Invité

Aidan esquissa un nouveau sourire quand elle lui assura encore une fois qu'elle avait confiance en lui. Comme il le disait, c'était cela qui allait être le moteur de leur "couple". Déjà, en temps normal, la confiance était plus que primordiale, mais dans leur cas, c'était indispensable. S'il y en a un qui tombait, il entraînait l'autre dans sa chute, inutile de se voiler la face. Alors qu'il la rassura sur ses colocataires, c'était aussi une façon de se rassurer lui-même. Il redoutait Juliet et son caractère explosif qui l'avait bien souvent mis en rogne. A la réponse de Charlie, Aidan haussa les épaules. Au moins, elle savait qu'il y aurait toujours la solution du déménagement, au cas où...

C'est sûr, un an, ce n'est pas la mer à boire. Tu t'y feras vite, je ne me fais pas de soucis pour ça.

Un an... ils étaient quand même bien optimistes. Obtenir des papiers australiens étaient très fastidieux et si ça se trouve, un an ne sera pas suffisant. Advienne que pourra. Quand les problèmes "logistiques" furent abordés, Aidan grimaça légèrement. Ils n'avaient pas un très grand appartement, forcément, ils allaient devoir partager la chambre. Il secoua cependant la tête quand elle tenta de récupérer le clic-clac. Léger sourire sur les lèvres, il posa brièvement ses yeux bleus sur elle :

Non, garde le lit. Et arrête de dire que tu empiètes sur mes plates-bandes. Si je te le propose, c'est parce que je le veux bien.

Sans compter qu'elle comprendra rapidement qu'Aidan n'était pas un grand dormeur. Dans ce cas, autant assurer le confort à Charlie. Il reposa son regard sur la route. Ils étaient arrivés à Bowen. Sa ville. Il tourna sur la première rue à droite, avant de garer le véhicule sur un parking, devant un immeuble moderne. Il coupa le contact et se tourna vers la demoiselle :

Je n'ai rien de prévu. Si tu veux, on pose les affaires et on va se faire un tour à la plage ?

Contenu sponsorisé

» ils nous pissent dessus sans même essayer de nous faire croire qu’il pleut ▽ selma
» nous allons faire éclater la civilisation en morceaux pour faire du monde quelque chose de meilleur. (Thad)
» Non non, nous ne sommes pas si vieux ▽ Charlie
» Essayez de faire une omelette sans casser des E ft Charlie Keynes
» Nicky & Nate | nous, nous, nous, c'est le goût (terminé)