♠ Faire semblant n'a jamais été aussi gênant ll Aidan ♠

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Alors que je venais tout juste d'arriver à Bowen, Aidan m'avait proposé d'aller promener, je ne pouvais pas refusé, car Bowen était une ville inconnue pour moi et j'avais besoin de vite prendre mes marques si je ne voulais pas être tributaire de mon mari.. Faire semblant était pourtant simple mais dans notre cas, il n'y avait rien de plus compliqué. J'étais mal à l'aise mais je jouais mon rôle à fond, la seule chose que j'avais peur c'est de prendre mon rôle trop à coeur et de confondre la réalité avec la fiction. Mais peu importe, jusqu'au bout on avait dis !

Je lui tenais la main comme je l'aurais fais avec mon petit ami, et de l'autre je tenais mon sac. J'avais bien envie de renouveler ma garde robe, car pour le moment elle tenait seulement dans deux valises.

Ca te dérange, si on fait deux ou trois magasins de vêtements histoire que je m'achète des affaires? J'ai presque rien ici.

Je ris un peu en attendant sa réponse. Je plongeais mon regard dans ses yeux en attendant une réponse. Il était réellement charmant, et j'espérais ne pas tomber dans le piège. J'avais envie de m'habiller comme il voulait que je sois. Je voulais tout faire pour qu'il se sente à l'aise avec moi. J'aurais même vendu mon âme au diable pour ne pas l'embêter pendant plus d'un an.

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Marcher à deux, main dans la main, c'était un fait normal pour tout couple. Mais pas pour Aidan qui était réputé pour être aussi affectueux qu'un poisson rouge. Sans compter que Charlie et Aidan, c'était tout, sauf un couple. Soit, même si cela était gênant, le jeune homme préférait rester optimiste et se dire qu'il lui fallait simplement un temps d'adaptation. Et s'il prenait goût à tout cela ? Cette idée, c'était bien celle qu'il voulait le plus laisser dans un coin de sa tête. Alors qu'ils marchèrent dans les rues commerçantes, Charlie évoqua l'idée de faire les magasins. Bah oui, elle n'avait presque rien ici. Aidan laissa échapper un léger rire.

Presque rien ? Et les deux grosses valises que j'ai traîné depuis l'aéroport ?! - Il la taquinait bien sûr. Il secoua la tête, amusé, lâchant platement un : - Ah, vous les femmes...

Au moins, il n'était pas contre. En même temps, Aidan disait rarement non. Quand il était de bonne humeur et qu'on ne venait pas empiéter sur ses plates-bandes quand Monsieur avait besoin de ses moments de solitude, on pouvait tout faire avec lui. Il montra un premier magasin.

On va dans celui-là ? D'après ce que j'en sais, toutes les filles se ruent là-bas !

Il haussa les épaules, lui adressa un de ses beaux sourires en coin et l'entraîna dans le premier magasin, moderne, et qui proposait des vêtements tendances et de qualité. Il jeta un oeil sur les vêtements. Il n'était pas franchement accro à la mode, mais Aidan était malgré tout un homme qui aimait se faire beau. L'apparence, dans son métier, était assez importante. Pour autant, il ne tombait pas dans la superficialité. Il était classe mais tout en simplicité. Il resta derrière Charlie, observant ses gestes.

J'espère que j'aurai droit à un défilé, quand même !

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Tout ça me faisait tellement peur. Je ne savais pas comment réagir, et même si on essayait de paraître à l'aise et crédible, pour ma part c'était loin d'être le cas. Je n'aurais sans doute pas été bonne comédienne c'est certain. Mais en attendant, ce qui me rassurait c'est que Aidan avait l'air de prendre son rôle au sérieux, c'était sympa de sa part de se donner autant de mal pour faire de moi une australienne.

Et encore mon frère m'a limitée à deux valises ! J'ai presque rien si ce n'est des chaussures dans ces deux grosses valises mon p'ti !

Je ris alors. Je savais qu'il me taquinait. Les valises étaient pleines certes mais pour pas grand chose. Moi qui aimais porter des robes j'étais loin du compte, j'en avais amené que très peu, j'avais préféré prendre mes chaussures, c'était mes bébés ! Il me montra un magasin, sûrement un magasin de fringues australien. L'enseigne ne me disait rien mais j'étais déjà partante.

Oh oui ! Allons là, et je te prendrais de jolies chaussettes si tu es sage !

Je riais en rentrant dans le magasin, lui lâchant instinctivement la main. J'avais envie qu'il soit à l'aise et surtout je voulais lui faire plaisir. Bien avant de regarder des habits pour moi je regardais des jolis t-shirts pour homme.

Y'en a qui te plaisent? On peut dire que c'est mon cadeau de mariage !

Je tirais la langue pour le taquiner à mon tour. Et puis j'apperçue des robes qui me plaisaient, je me ruais dessus.

Oui oui ! Tu viens avec moi dans la cabine ! Il faut absolument que ta femme te plaise non ? je veux pas ressembler à un sac poubelle !

Dis-je en pointant discrètement une fille d'une vingtaine d'années habillée un peu à l'arrache comme ondit.

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Je vais dire merci à ton frère alors !

Aidan ponctua sa phrase par un rire. Il se serait retrouvé avec cinq-six valises si Mademoiselle avait eu l'opportunité de touuuuut prendre avec elle. Deux valises remplies essentiellement de chaussures. C'était...amusant. Certes, en Australie, on traînait souvent en maillot de bain, mais tout de même ! Aidan avait du mal à comprendre les priorités ce ces dames. Mais soit, cette virée shopping avait pour don d'alléger l'atmosphère, d'effacer la gêne entre eux et d'éveiller leur complicité. Quand il lui proposa le premier magasin, elle plaisanta sur le fait de lui acheter de jolies chaussettes s'il était sage.

Oh ouais ! Je vais être sage comme une image, alors. Tu comprends, faut que je remplisse deux valises de chaussettes.

Il lui fit un clin d'oeil et la suivit à l'intérieur. La brunette se dirigeait déjà vers les habits pour hommes, lui demandant si des vêtements lui plaisaient etc. Il se mit à rire quand elle évoqua le cadeau de mariage. Aidan posa ses yeux bleus sur elle, une lueur de malice s'y apercevant. Il chuchota à son oreille :

Mais c'est que tu joues le rôle de la petite épouse parfaite à merveille, hein !

D'ailleurs, en parlant de t-shirts, il fallait qu'il s'en prenne. Mais pour le moment, priorité à Charlie. Il la regarda se ruer vers les petites robes, tandis qu'Aidan quémandait son défilé. Il hocha la tête à sa réponse :

Ah oui, en bon mari que je suis, j'ai l'obligation de donner mon avis.

Il sourit en coin, amusé, tournant ensuite la tête pour regarder la fille qu'elle désignait. Aidan n'était pas franchement regardant sur le physique des gens, sur leur façon de s'habiller mais il était vrai que la demoiselle ne se démarquait pas grâce à son style. Dommage, elle était pourtant jolie. Il reposa son regard sur Charlie et haussa des épaules.

Tu es loin d'être comme elle...

Aidan lui adressa un nouveau sourire avant de regarder les vêtements. Il désigna une jolie petite robe.

Tu devrais essayer celle-là, je suis sûr qu'elle t'irait super bien.

Invité

L'ambiance était redevenue normale, peut être car je n'étais plus obligée de parler pour rien dire et combler le vide, dans un espace confiné comme la voiture, les échapatoires étaient quasi nulles. Là dans un magasin, je pouvais bouger, trouver des vêtements, de nouvelles idées pour converser avec mon dit mari. On plaisantait bien, finalement ça servait d'avoir passé quelques semaines déjà à flirter ensemble à Las Vegas. Mais bon, tout était différent maintenant. On devait faire croire à tout le monde qu'on était le parfait petit couple, et ça pesait lourd sur les épaules. Et puis... J'avais peur de ne pas plaire à ses colocataires. Et si toutefois il trouvait une petite amie? Comment réagirais-je?

Il me présenta une robe qui était assez jolie, mais que je n'aurais pas remarqué en premier, je la pris alors en souriant.

Merci !

Je fis une courbette pour rigoler et me dirigeais vers les cabines. Je fermais le rideau alors et me déshabillais alors rapidement avant d'enfiler la dite robe.

N'en profites pas pour m'abandonner !

Je ris alors puis j'ouvris à nouveau le rideau et je tournais sur moi même en regardant Aidan. J'étais un peu gênée, je n'avais réellement pas l'habitude de faire ça. C'était une première.

Alors ? Et sois honnête !

Je souris en m'approchant de lui.

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Charlie prit la robe qu'Aidan lui avait proposé. Apparemment, c'était un minimum à son goût. Lui, c'était la preuve qu'il s'intéressait un tant soit peu à la jeune femme. Ils étaient désormais liés, autant faire en sorte que tout cela se passe à merveille. Il la suivit près des cabines et s'appuya contre le rebord, attendant que la demoiselle ne finisse d'enfiler la robe. Quand elle lui demanda clairement de ne pas l'abandonner, Aidan joignit son rire au sien.

Oh bah mince, moi qui voulais fuir, c'est raté !

Quand bien même, si c'était vraiment le cas, il n'aurait pas pu aller très loin. Mais soit, la question ne se posait même pas. C'était une plaisanterie, certes, mais Aidan était loin d'être un fuyard. Charlie ouvrit le rideau et improvisa un petit défilé en tournant sur elle-même. Le jeune homme posa ses yeux sur elle et l'observa avec attention. Il sentait la gêne venant de la jolie brunette, ce pourquoi il répliqua rapidement :

Tu... enfin... tu es très jolie !

Son hésitation n'était pas un manque de sincérité, loin de là. C'était juste qu'Aidan faisant des compliments de la sorte était une chose rare.

Elle te va à ravir. Sérieusement !

Ce fut à ce moment-là qu'une grande blonde, taille mannequin, tout ce qu'il faut là où il faut, sortit de la cabine à côté, dans une robe moulante. Elle posa ses yeux verts sur Aidan qu'elle observa, d'abord surprise, puis sur Charlie, la regardant de haut en bas, avec dédain. Sur un ton hautain, elle dit :

Ne l'écoute pas, ma chérie, ta robe, elle te boudine.

Un soupir bien audible s'échappa des lèvres d'Aidan. Cette fille, il la connaissait. Bien même, étant donné que c'était son ex. Une ex qui s'accrochait à lui, telle une moule sur son rocher. Pourtant, cela faisait un bon moment qu'ils n'étaient plus ensemble, mais rien à faire. Il posa ses yeux bleus sur la blonde et répliqua :

Fiche-lui la paix ! Et vérifie d'abord tes propres choix avant de critiquer les autres.

Il se tourna alors, préférant l'ignorer plutôt qu'envenimer la situation. Il regarda Charlie et lui lança, en haussant les épaules :

Laisse tomber, elle est jalouse.

Invité

La situation était déjà assez bizarre pour moi. Je n'avais pas l'habitude de défiler pour m'acheter une robe ou autre avec un homme autre que mon grand frère avec qui j'étais très proche. De faire les magasins avec mon faux mari c'était étrange.. Il commença par me faire des compliments. Je souriais alors. Mais un mannequin d'une beauté à nous coller des complexes aux filles d'un mètre trente comme moi. Je restais sans voix devant sa posture, sa cambrure, son visage, ses longs cheveux... J'avais tellement l'impression que cette robe était taillée pour elle. Lorsqu'elle m'avoua que la robe ne m'allait pas, je n'arrivais même pas à répliquer moi qui d'habitude n'avait aucun soucis pour cela.

Mais Aidan prit ma défense, j'avais l'impression qu'elle le connaissait bien. Je le regarde alors et elle retourne dans la cabine. Je me regarde dans l'immense glace qui prenait le pan de mur avant de regarde Aidan.

Non, ne mens pas, elle ne me va pas, elle a raison.

Je lui lançais un sourire un peu par dépit avant de retourner moi même dans la cabine, j'essayais de vite l'enlever pour partir du magasin en vitesse. Je retire le rideau, pose la robe et regarde Aidan.

C'était qui exactement?

Invité

Pourquoi fallait-il toujours tomber sur les personnes que l'on n'a pas envie de voir ? Aidan se le demandait toujours et ce, même si cela était devenu une chose commune. Il laissa la grande blonde faire son petit numéro, se contentant simplement de la rembarrer lorsqu'elle s'attaqua à Charlie. Aidan n'aimait pas ce genre d'attitude. S'il avait un problème avec quelqu'un, il le disait toujours la personne concernée et ne s'amusait pas à faire des dommages "collatéraux". Soit... Cette dernière avait réussi son coup puisque Charlie donna raison à la jeune femme. Aidan haussa simplement des épaules et répliqua :

Si tu préfères écouter l'avis d'une parfaite inconnue, c'est ton choix.

Il n'était pas le genre de gars à se prendre la tête pour des broutilles. Il laissa Charlie retourner dans la cabine, attendant patiemment vers l'entrée du magasin. Quand la jeune femme le rejoignit, il esquissa un léger sourire en entendant sa question :

Elle ? C'est une ex. Mais je dirais plutôt une erreur de parcours... C'est le genre de fille qui peut faire chavirer n'importe quel homme, mais qui au final n'apporte rien. Et comme ce n'était pas mon trip de rester avec elle uniquement parce que ça le "fait bien", j'ai laissé tomber. Ce qu'elle n'apprécie visiblement toujours pas.

Il garda son petit sourire sur les lèvres. Aidan était certes un handicapé des sentiments, mais en contrepartie, il n'était en aucun cas un coureur de jupons. Il sortit alors du magasin et s'engagea dans une nouvelle rue piétonne, posant ensuite son regard sur la demoiselle :

Et toi ? Tu n'as laissé personne en France ?

Il était vrai qu'Aidan ne savait pas grand chose de la demoiselle. Ils se disaient tous les deux célibataires, sans attaches, mais il y avait une grande différence entre ce qu'il se disait et ce qu'il se pensait réellement. Conversation étrange pour un couple dit "marié".

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