(#15) in time of test, family is best. (cora)

Encore une galère de plus pour lui, en même temps, il faut être assez con pour croire qu'on peut vivre paisiblement sans payer les frais de stationnement de sa caravane pendant des années. Résultat des courses, sa caravane était à la fourrière. Il avait à peine eu le temps de prendre un T-shirt et un short de bain, au moins il avait toujours son vélo, c'était le principal. Sa priorité était de trouvé un endroit où squatter pour les nuits à venir, vu la somme qu'il devait à la ville, il n'était pas prêt de revoir sa caravane. Il pensa vaguement à Poppy, mais balaya vite l'idée de son esprit, il aurait trop l'impression d'être enfermer si c'était le cas. Deuxième choix le plus évident, sa cousine. Au moins elle ne lui ferait pas la morale pour avoir oublier de payer quelques factures, enfin il l'espérait. Voilà comment il c'était retrouvé devant la porte de l'appartement de sa cousine, avec un pauvre sac contenant quelques affaires et à peine 20 dollars en poche. Il sonna à la porte et attendit patiemment qu'elle vienne lui ouvrir, préparant son sourire le plus éclatant. « Hey Cora face de rat, la forme et tout ? ». L'utilisation du surnom ridicule qu'il lui donne depuis l'enfance, peut-être pas sa meilleur idée, il ne lui laisse pas vraiment le temps de répondre et se remet à parler. « Voilà, j'ai une galère et j'ai besoin d'un endroit où crécher quelques jours. ». Autant ne pas pousser trop vite sa chance en précisant qu'il risque de rester là pendant un moment. Il dégaine même les petits yeux de chiens battus auxquels personnes ne peut résister.

Une soirée bien arrosée la veille signifiait forcément une bonne gueule de bois le lendemain matin. Enfin plutôt l'après midi vu l'heure où Cora était rentrée hier soir. Elle avait cru tout prévoir en coupant son portable, son réveil, sa radio. Elle avait même coupé la télé au cas où elle s'allumerait toute seule par je ne sais quel tour de passe passe. A moitié comateuse, elle cru d'abord rêver en entendant la sonnette de son appartement retentir. Mais l'insistance ne venait pas d'un rêve. Se frottant les yeux, elle grogna et attrapa d'abord son coussin pour le plaquer contre ses oreilles. Mais l'oreiller n'arrêtant pas le son et la sonnerie toujours aussi insistante, elle prit sur elle et se força à se lever. En vieux t-shirt et pieds, les cheveux complètement ébouriffés, c'est comme cela qu'elle ouvrit la porte et se retrouva nez à nez avec celui qui l'avait réveillée. « Putain Thad, qu'est-ce que tu fous là ? T'as pas vu l'heure ? » Elle chancela et se rattrapa de justesse à la porte à cause de son mal de tête. En fait, elle ne savait même pas l'heure qu'il pouvait être mais vu l'agitation dans la rue, elle devina que l'après midi était déjà entamée. Elle secoua la tête pour se remettre les idées au clair. « Ouais, euh bon écoute rentre. » Elle porta une main à sa tête réalisant qu'elle n'avait que vaguement écouté ce que lui avait dit son cousin. Mais quelques secondes plus tard, elle stoppa tous ces mouvements et se retourna vers lui. « Attends, j'ai bien entendu ce que tu viens de dire ? Tu veux rester quelques jours ? Qu'est ce que tu as encore fais ?! » Ce n'était pas qu'elle n'avait pas envie de le voir plus souvent, mais H24, hum, comment dire ? C'était un peu trop pour elle.

Il regarde sa cousine avec des yeux bizarre, pour commencer elle lui parle de l'heure. Alors que l'heure a rien d'anormal, loin de là. Encore, s'il avait débarqué en pleine nuit complètement torcher, il aurait put comprendre. Sans même avoir besoin de négocier, elle le laisse rentrer dans l'appartement. Il est plutôt fier de lui sur le coup, il aurait pensé que sa cousine imposerait des règles avant de le laisser squatter. Du style : interdiction de fumer dans l'appart, obligation de porter au moins un caleçon, laver la vaisselle après utilisation. Tant mieux pour lui après tout. « Cimer, je te revaudrai ça. ». Il l'a suivi dans l'appartement, pénétrant dans la pièce avec laquelle il était assez familier. Il s'apprétait à demander où il pouvait poser ses affaires, quand Cora sembla retrouver un peu ses esprits. « Rien, je te promets que les flics vont pas débarquer chez toi à ma recherche ! ». Déjà qu'ils lui ont pris sa caravane, manquerait plus qu'il se retrouve avec les flics au cul. Soudain il pense à son plant de weed qui est resté sans surveillance dans sa caravane, si quelqu'un tombait dessus il serait dans la merde. Déjà comme chez lui, il se dirige vers le canapé et se laisse tomber dessus avec un grand sourire de gosse sur le visage. « Promis tu me verras jamais, je pars tôt surfer le matin et je rentre tard le soir, faut juste que tu me donnes un double des clefs. Puis on peut s'inventer un code pour prévenir si tu fais du sport en chambre. ». Il avait dit ça le plus naturellement du monde, il releva la tête et remarqua l'allure de sa cousine assez débraillée. Une ampoule s'allume au-dessus de sa tête et la réalisation le frappe. « Oh merde, je t'ai interrompu en pleine action c'est ça ? Pour ça que t'as pris 15 ans à répondre, que t'as tes cheveux post-sex et que ton T-shirt est à l'envers... ». Pour lui c'est l'évidence même.

Effectivement, elle n'avait pas du tout pensé à poser des limites à ce que Thad vienne squatter ici. Ahh, qu'est ce que les gueules de bois ça peut poser problèmes avec un cousin comme Thad. « Et j'ai pas dis oui j'te signale. » Connaissant les lieux, Thad avait plutôt l'air de prendre ses aises. C'est d'ailleurs ce qui poussa Cora à aller prendre une bonne aspirine. Avec Thad à ses côtés, il valait mieux avoir les idées claires. Et bien sûr, Thad était planté devant l'entrée de la cuisine. « Pousse toi gros tas. » Elle agrémente cette petite insulte d'un coup de coude dans le ventre, parce que oui, entre eux c'était toujours comme ça, des piques par ci par là, même si au fond, ils s'adorent. Tout en faisant fondre son cachet dans de l'eau, elle écoute son cousin parler sans pour autant qu'il ne lui explique la situation. C'était un as pour tourner autour du pot sans réellement dire grand chose.  « Thad ! Arrête voir de raconter trente six mille choses à la seconde, j'ai un de ces mal de crâne si t'avais pas remarqué. » Et bien sûr il en profite pour sortir je ne sais pas combien d'idiotie, comme si elle n'avait que ça à faire de se taper des mecs à longueur de journées, surtout que c'était son genre... « Oh bon, abuse pas, j'ai pas beaucoup dormi, et puis tu sais bien que j'ai autre chose à faire que de faire du sport dans ma chambre comme tu le dis si bien ! » Enfin malgré tout, il n'avait pas tout a fait tord vu l'allure qu'elle avait, il aurait très bien pu avoir raison. Enfin ça, elle s'est bien sûr retenue de le lui faire remarquer. « Et, tu pourrais bien m'expliquer pourquoi tu as besoin de mes clefs c'est à dire, pourquoi tu n'as plus ta caravane ? Et me raconte pas n'imp, je te connais Thad. »

Hum, gueule de bois, il n'avait pas vraiment prévu ça, elle risque d'être un peu moins coopérative. Et en plus de ça, il faut qu'elle lui rappelle que c'est une adulte responsable qui ne passe pas sa vie à s'envoyer en l'air. « Ah oui madame la GRANDE journaliste ! ». Il rigole, bien évidemment il dit ça sur le ton de la taquinerie et aucunement de la fourberie. Voilà qu'elle lui demande des explications, il n'est pas très doué pour ça, enfin plus qu'il n'a pas l'habitude de s'expliquer sur grand chose. Il vit sa vie comme il l'entend et rend rarement des comptes aux gens. Il prend une grande inspiration, presque théâtrale et commence à parler lentement, très lentement comme elle lui a dit. « Une bande de kangourou l'a kidnappé, il l'a libérerons que si je libère tous les kangourous prisonniers dans le monde, je risque de rester là un moment. ». Il adopte un ton tragique, presque fataliste pour la fin de sa tirade. Il n'ose pas croiser son regard car il sait qu'en voyant sa mine exaspérée, il risquerait de partir dans un violent fou rire et ruiner toutes ses chances de pouvoir crécher chez elle quelques jours. « Bon j'arrête. Voilà, j'ai pas payé mes frais d'emplacement pour la caravane depuis quelques temps, elle a été enlever par la fourrière. Et ton cousin a pas un rond en poche donc il lui faut un peu de temps pour rassembler l'oseil pour la récupérer. ». Inutile de lui mentionner qu'il n'a pas payé les frais d'emplacement depuis des années et qu'il a ignoré à plusieurs reprises les rappels de la mairie. « Alors verdict ? »

Enfin une adulte qui s'est quand même prise une bonne cuite, pas réellement un bon exemple. « N'empêche que la grande journaliste comme tu dis elle a le pouvoir de décider où tu passeras les prochaines nuits alors la cherche pas trop ! » Et voilà qu'elle se mettait à parler d'elle à la troisième personne, mon dieu ce que la soirée d'hier soir a pu être arrosée. D'ailleurs, Cora s'apprêtait à boire son verre, l'aspirine étant complètement dissolue. Elle porta le verre à sa bouche et c'est pile à ce moment là que son fabuleux cousin lui parla des kangourous. Elle ne pu s'empêcher de rire, ni s'empêcher de renverser la moitié de son verre par terre. Elle jeta un regard accusateur vers son cousin, pourtant un sourire amusé sur les lèvres. « Et bah voilà, à cause de toi j'enchaine connerie sur connerie ce matin. » Elle fit sa petite moue râleuse comme elle en avait l'habitude tout en sachant que Thad connaissait sa réelle pensée. Elle écouta son histoire de facture impayée tout en nettoyant le sol entendant aussi parler de fourrière, d'argent enfin bref, elle avait compris le gros de l'histoire. Les derniers mots de Thad la firent sourire. Comme si elle allait refuser de l'héberger. « Je dis oui seulement si tu fais la cuisine un soir sur deux et si je ne te retrouve pas avec ta bande de potes à moitié éméchés dans mon salon. » En même temps, même s'il lui promettait d'être sage, il y avait toujours des risques mais c'est toujours bon d'essayer ! « Alors, verdict mon cher cousin ? »