| | Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l' Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite. |
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| ≈ one day we'll be old. (maybelle) | |
| | Auteur | Message |
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Invité | Sujet: ≈ one day we'll be old. (maybelle) Mar 28 Jan 2014 - 19:33 | |
| one day we'll be old, oh baby we'll be old. maybelle ∞ ronald Je m'étire. Jusqu'à-ce que ma main heurte doucement la fenêtre. Je soupire doucement en me recroquevillant sur mon lit, ou plutôt ma couchette, où ma couette est tombée et où mon pied droit dépasse dans le vide. Mais si tout le monde trouverait ça carrément chiant et invivable, moi ça ne me dérange pas. Je l'aime bien ma petite caravane, vous savez. Puis ça me fait gagner le prix d'un loyer quoi ! Mais que j'dors ici, bien peu le savent au final. Je cligne doucement des yeux et m'aperçois qu'il fait beau. Ça met de suite un sourire sur mon visage. Il m'en faut peu, je sais. Je passe une main dans ma tignasse ébouriffée, et ouvre un placard. Bordel, plus de café. Non mais c'est pas possible, ça ne peut pas être possible, parce que moi, j'vis pas sans mon bon café le matin. Enfin.. je regarde ma montre. Il est dix heures trente. Certes, et alors ? Toutes mes journées commencent par un café, c'est comme ça. Je soupire de nouveau, enfile un jean et me regarde dans le miroir. Bon, ok mes cheveux font un peu des saltos mais de toute façon, ils sont ingérables. Mais certains trouvent que ça me donne un charme. On dirait que j'ai 17 ans comme ça. J'ouvre la porte et ferme mon petit « chez-moi » à clé. Je m'aventure dans la ville en bus, et m'arrête dans l'ouest. Je pousse la porte du petit café et de suite, elle me percute. Pas elle, juste son image. Son visage, là, qui vient frapper ma mémoire de plein fouet. Ça m'fait comme un flash violent à l'intérieur du crâne. J'me souviens d'une soirée. J'me souviens que j'venais presque d'arriver. J'me souviens de ses cheveux blonds. J'me souviens d'une bonne ambiance, la musique, l'alcool. Ensuite ça s'assombrit. J'me souviens du décor, une chambre, la nuit. L'empressement, la hâte, l'envie. Le brasier qui s'était allumé, et que nous avions éteint ensemble, dans une étreinte intemporelle. Et j'me souviens aussi de ne jamais l'avoir revue. C'est elle ? Euh.. elle qui, déjà ? J'dois avouer que je n'oublie aucun visage, mais alors les prénoms... Je m'approche directement au comptoir, un air un peu hébété sur le visage. En comédien que je suis, mes expressions sont encore plus accentuées. « Bonjour, excusez-moi, on... on se connait, non ? » Enfin, connaître est un bien grand mot, sûrement. Code by Silver Lungs |
| | | Invité | Sujet: Re: ≈ one day we'll be old. (maybelle) Jeu 30 Jan 2014 - 22:50 | |
| one day we'll be old, oh baby we'll be old. maybelle ∞ ronald La matinée était plutôt calme mais je n'allais pas m'en plaindre. Je pouvais souffler un peu entre deux clients et ce n'était pas de refus. Les gens semblaient l'ignorer mais être serveuse n'était pas vraiment de tout repos. Se souvenir des commandes, ne pas se tromper en faisant les boissons, les servir sans en reverser une goutte, sourire en toutes circonstances... Ce n'était pas toujours agréable mais malgré tout, j'adorais mon boulot et j'étais heureuse de me lever chaque matin en me disant que j'allais rejoindre le café. Baladant mes yeux sur la salle pratiquement vide, je m'accordais un moment pour rêvasser et penser aux bonnes surprises que la vie m'avait réservée ces derniers temps. Je n'avais jamais été aussi heureuse qu'en ce moment et même si mon passé continuait à me hanter de temps à temps, je pouvais enfin penser au présent sans ressentir un énorme vide dans ma poitrine. Cela faisait du bien, de sourire réellement, de se sentir vraiment bien et de prendre la vie du bon côté. J'ignorais si cela allait durer mais je comptais bien en profiter au maximum. Un client entra finalement et se dirigea vers le comptoir où je me trouvais, mettant fin à ma pause forcée. Aimable, comme à mon habitude, je lui adressai un sourire chaleureux tout en me préparant à prendre sa commande. Mais il ne commanda rien. « Bonjour, excusez-moi, on... on se connait, non ? ». Ce n'était pas le genre de phrases auquel je m'étais attendu. Un peu intriguée, je pris quelques secondes pour l'observer. Était-ce une technique de drague minable (vu ce que les clients inventaient pour m'aborder par moment, plus rien ne m'étonnait !) ou était-il sincère ? Scrutant ses traits fins et m'arrêtant sur son regard pour le moins envoûtant, une étrange impression s'empara de moi. Il m'était clairement familier. Pourtant, j'avais beau chercher et rechercher dans les moindres parcelles de ma mémoire, je n'avais aucun souvenir de lui. Juste l'impression de l'avoir déjà vu par le passé, sans me rappeler où ni dans quelles circonstances. C'était très déstabilisant. C'était peut-être un camarade de lycée ou quelque chose dans le genre. Oui, c'était sûrement ça. Quelqu'un que j'avais croisé sans vraiment y prêter attention, et son visage m'était familier parce qu'il avait fait partie de mon quotidien sans que je m'en aperçoive réellement. « Euh... Je... » Je m'arrêtais soudainement, baissant machinalement la tête. J'étais plutôt gênée. Comment allais-je lui dire que l'on devait effectivement se connaître mais que je ne m'en rappelais pas plus que ça ? Je ne voulais pas le vexer. « Je crois que oui. Enfin, votre visage me dit quelque chose mais je dois avouer que je ne sais plus vraiment où on s'est rencontré... On était dans le même lycée ? » Il n'y avait rien de plus embarrassant que de ne pas se souvenir d'une personne qui vous abordait. Mes joues devaient être écarlates et je n'osais même pas le regarder en face. Feignant de remettre quelques tasses en place, je lui adressai finalement un sourire. « Je vous sers quelque chose ? » Après tout, s'il était venu jusqu'ici, c'était sûrement pour prendre un truc à boire. Ou à manger. Voire même les deux. Code by Silver Lungs |
| | | Invité | Sujet: Re: ≈ one day we'll be old. (maybelle) Ven 31 Jan 2014 - 16:26 | |
| one day we'll be old, oh baby we'll be old. maybelle ∞ ronald Elle me regarde comme si j'étais un extraterrestre. En même temps normal, le type débarque et lui demande comme ça s'ils se connaissent ! Mais j'sais pas trop comment me comporter avec les autres. Moi, j'sais juste prendre des rôles, mais dans ces cas-là, j'ai souvent celui du gars qui fait rire. J'aurais dû viser comique, comme rêve, pas comédien professionnel. « Euh... Je... » Je la laisse chercher, mais visiblement, la réponse est non. Enfin moi je sais, j'ai confiance en ma mémoire – je sais pas si je devrais vraiment, d'ailleurs – mais je ne lui ai visiblement laissé aucun souvenir. J'sais pas si j'dois me soulager en me disant donc que ça n'avait pas été pitoyable au point que ça l'ait marqué, ou l'inverse. Que ça n'ait vraiment pas été assez exceptionnel pour la marquer. « Je crois que oui. Enfin, votre visage me dit quelque chose mais je dois avouer que je ne sais plus vraiment où on s'est rencontré... On était dans le même lycée ? » Elle semble terriblement gênée, comme si elle venait de me postillonner sur la figure alors que c'est loin d'être le cas. Moi, ça me fait sourire, et je ne m'en cache pas. Souvent, ça met les gens plus à l'aise de sourire. « Non, pas vraiment. Enfin, sauf si vous étiez au lycée à Londres mais comme c'est à l'autre bout de la planète, j'en doute un peu. » fais-je avec un grand sourire malicieux. Je m'accoude au comptoir. Je n'sais pas vraiment comment amener le sujet. J'vais pas lui sortir : mais si, tu t'souviens pas ? Moi j'me souviens de ta voix qui criait dans la chambre, ou peut-être était-ce la mienne, j'sais plus trop, et parfois ma voix tourne dans les aiguës comme si j'avais pas mué. Bon, je dérive. Mais la question est là : j'vais pas lui sortir ça comme ça. « Je vous sers quelque chose ? » Bon à la base j'suis venu là pour prendre quelque chose, c'est vrai. Mais j'veux pas la lâcher. « Un café crème s'il vous plait. Mais vraiment, mon visage n'vous dit rien ? » Ça fait prétentieux demandé comme ça, mais en fait, pour moi qui me souviens parfaitement d'elle, j'ai du mal à croire que le contraire n'est pas réciproque. En même temps à l'époque, c'était pas dans ma nature de visiter les lits du tout-Bowen. Je me penche légèrement en avant, tentant de me montrer persuasif. « C'était un soir. Très tard. Avec euh... pas mal d'alcool, et surtout, c'était il y a très longtemps. » Bon, ça devrait l'aiguiller un peu, non ? Je lui souris de nouveau, pour qu'elle cesse d'être mal à l'aise. J'aime pas quand les gens le sont, j'ai l'impression d'être coupable de leur malaise. Code by Silver Lungs |
| | | Invité | Sujet: Re: ≈ one day we'll be old. (maybelle) Ven 31 Jan 2014 - 22:51 | |
| one day we'll be old, oh baby we'll be old. maybelle ∞ ronald Me voir patauger avait l'air de le faire sourire et donc de ne pas le vexer. Cela me soulagea un peu et je me détendis presque aussitôt. Je continuais à chercher où et quand je l'avais déjà vu. Oui, son visage me disait quelque chose. Mais j'étais incapable de me souvenir. C'était étonnant parce que d'habitude, j'avais une très bonne mémoire visuelle. « Non, pas vraiment. Enfin, sauf si vous étiez au lycée à Londres mais comme c'est à l'autre bout de la planète, j'en doute un peu. ». Son air malicieux me fit sourire malgré moi. Il avait l'air sympathique, le genre de mec cool et marrant avec qui on adore traîner quand on est au lycée. Mais puisqu'il avait l'air de venir de Londres - maintenant qu'il le disait, je remarquais qu'il avait un très léger accent, ce n'était pas là que nous nous étions rencontrés. Il ne sembla pas vouloir me donner de réponse. Me voir me creuser la cervelle sans relâche devait l'amuser. J'aurais sûrement été dans son cas si j'avais été à sa place. Il commanda un café crème que je m'attelais à préparer dans la seconde qui suivit, tout en répondant à sa question. « Si, mais je n'arrive plus à me souvenir d'où on se connait » Je lui tournais le dos pour terminer de préparer sa boisson et Dieu merci. Parce que la révélation qu'il me fit par la suite me perturba comme jamais. « C'était un soir. Très tard. Avec euh... pas mal d'alcool, et surtout, c'était il y a très longtemps » Ma respiration se fit plus difficile et j'eus l'impression que mes jambes allaient me lâcher. Un soir. Très tard. Pas Mal d'alcool. Il y a très longtemps. Je ne voyais qu'une seule et unique soirée qui aurait pu correspondre et... Non. Impossible. Ça ne pouvait pas être lui. Il devait se tromper. « Bordel, c'est pas possible... » J'avais murmuré cela pour moi-même et j'espérais bien qu'il n'avait pas entendu. Je n'avais pas pu m'en empêcher. Je m'étais attendue à tout sauf à ça. Posant son café devant lui d'un geste mal assuré à cause de mes mains tremblantes, je me pinçais doucement les lèvres. « Et voilà. » Maintenant que l'évidence était sous mes yeux, je commençais à me souvenir de quelques trucs et je revoyais son visage. C'était bien lui. Le garçon avec qui j'avais couché lors de la seule fête où j'étais allée, juste pour montrer à mes parents que leur trop-plein d'autorité m'étouffait. C'était de lui dont j'étais tombée enceinte. Le père de mon fils - ou plutôt du bébé que j'avais lâchement abandonné sous ordre de mon père - se tenait devant moi. Et cette nouvelle me paniquait. J'ignorais ce que je devais faire. J'ignorais si je devais lui dire la vérité ou faire comme si de rien n'était. Comment pouvais-je lui annoncer un truc pareil alors qu'au fond, on ne se connaissait pas ? " Ah c'est toi ! Désolée j'étais tellement bourrée que je ne me souvenais même plus de ta tête... Oh et tu sais quoi ? Je suis tombée enceinte. De toi. C'est marrant, non ?" Non, cela ne le faisait clairement pas. J'étais troublée. Incapable de le regarder en face. Incapable de bouger. Incapable de parler. Figée, pétrifiée, immobile. Il devait me trouver bizarre. Des tas de jeunes avaient des aventures d'un soir, c'était monnaie courante et il n'y avait pas de quoi en faire un plat. Mais moi, ce n'était pas mon genre. J'avais fait une erreur. Une seule fois. Et ma vie en avait été bouleversée à jamais. C'était ça, le coup du destin auquel je m'étais préparée. Je me doutais bien que j'étais trop heureuse ces derniers temps. Cela ne pouvait pas durer. Il fallait bien que quelque chose - ou quelqu'un, en l'occurrence - vienne me ramener à mon douloureux passé. Je manquais soudainement d'air. Passant une main sur mon front pour essayer de reprendre mes esprits, je dévisageais le jeune homme sans me cacher. Il était plutôt beau garçon. Tout à fait mon style. Pas étonnant que j'aie succombé à ses charmes. Et soudain, je me rendis compte d'une chose plutôt bizarre : il se souvenait de moi. Quatre ans étaient passés et il s'était souvenu de mon visage. Il y avait deux hypothèses possibles. Soit j'avais été exceptionnelle, soit tellement pitoyable qu'il en garderait un mauvais souvenir pour le restant de sa vie. Étant donné que j'étais une jeune fille sage et que cette expérience était ma première relation sexuelle, je doute que la première solution soit la bonne. Je me sentais encore plus mal, encore plus honteuse. Il devait bien s’être foutu de moi. Me pinçant les lèvres à nouveau, je lui offris un sourire plutôt crispé. « Désolée. » Il n’avait pas vraiment l’air de saisir de quoi je parlais, alors je décidais de me montrer un peu plus bavarde. « Si tu te souviens de moi après tout ce temps, c’est que je n’ai pas dû te laisser un super souvenir… Alors désolée. Pour ma défense, j’étais vraiment jeune et c'était ma première fois alors… » Et à ce moment précis, j’avais envie de me fracasser la tête contre le comptoir. Je ne faisais que m’enliser davantage. Je venais de dire à ce mec que je ne connaissais pas – après tout, nous avions juste couché ensemble, cela ne voulait pas dire que nous étions intimes – qu’il avait été ma première fois. Quelle fille disait ce genre de truc ? Certes, j’étais très jeune à cette époque et il avait bien dû remarquer que je ne savais pas vraiment quoi faire mais… En fait non. Si ça se trouve, avec l’alcool, j’étais tellement désinhibée que je n’avais eu aucun tabou… Je n'avais aucun souvenir de ce moment plutôt spécial que nous avions passé tous les deux. J’étais tellement honteuse de m’être donnée à un inconnu de cette façon que mon cerveau avait tout oublié de cette soirée. Black-out total. Code by Silver Lungs |
| | | Invité | Sujet: Re: ≈ one day we'll be old. (maybelle) Sam 1 Fév 2014 - 17:54 | |
| one day we'll be old, oh baby we'll be old. maybelle ∞ ronald « Si, mais je n'arrive plus à me souvenir d'où on se connait. » Je n'sais même pas si elle dit vrai ou si c'est juste pour jouer la comédie qu'elle me répond ça, et si en l'occurrence, elle me prend pour un taré. Un taré lourd, en plus de ça. Je décide alors de lui donner quelques indices. Moi, plus je la regarde, et plus je m'en souviens. Elle était plus jeune que moi, moins extravertie aussi. Mais sur le coup, ça ne m'avait pas dérangé, après-tout, on s'occupe bien peu de savoir l'âge de la personne en face si elle est consentante, surtout avec la dose d'alcool qu'on devait avoir dans le sang. Ça devait pas être longtemps après mon arrivée, j'découvrai encore la ville, les endroits où on pouvait s'amuser. J'devais donc avoir... dix-huit ans, ouais c'est ça. « Et voilà. » Je fronce doucement les sourcils, surpris d'entendre ma tasse heurter brusquement le comptoir, comme si elle en avait un peu perdu le contrôle. En levant les yeux, je vois qu'elle est mal à l'aise. Genre.. vraiment. Qu'elle tremble, et qu'elle a des soleils perdus et tristes au fond des yeux. Qu'est-ce que j'ai fait de mal ? Vu comme ça, on dirait que je représente pour elle le pire des fardeaux. Soudainement affligé d'une tristesse que j'ai moi-même du mal à comprendre, je sens mes épaules s'affaisser un peu, et mon sourire se faner doucement. Alors c'est donc ça. Pour les autres, de toute façon, je sais comment on m'voit. Un incapable, le bon copain dont on a parfois envie de se débarrasser. Regardez, même pour les pseudo-inconnus j'suis un fardeau ! Je détourne lentement le regard. Visiblement, elle s'en est enfin souvenu. Et visiblement, c'est loin d'être resté dans sa tête comme étant un bon souvenir. « Désolée. » Surpris, je relève les yeux. Je ne m'attendais même plus à l'entendre parler de nouveau, si bien que je lui offre seulement un regard interrogatif. « Si tu te souviens de moi après tout ce temps, c’est que je n’ai pas dû te laisser un super souvenir… Alors désolée. Pour ma défense, j’étais vraiment jeune et c'était ma première fois alors… » Je fronce les sourcils. Parce c'est pas du tout ça ! J'comprends pas. Puis, elle vient quand même de m'avouer que moi – ou le pauvre minable avec qui elle a couché après une soirée – j'ai été sa première fois. C'est pas rien quand même ! Et ça m'rend fier, de cette fierté un peu stupide chez les mâles, et j'me remets à sourire comme un mongole. Je secoue la tête, prend une gorgée de mon café, me brûle la gorge et le palais, et le repose avant de relever mes yeux sur elle. « Non non, y a un malentendu. Si j'me souviens de toi, c'est parce que c'était vraiment bien. » J'suis passé au tutoiement sans l'faire exprès, j'ai toujours cette habitude, moi, de tutoyer les gens, d'être proche d'eux. Ma pseudo-mélancolie a foutu le camp au grand galop, et maintenant, je la regarde avec un regard espiègle. « Puis, on était jeunes tous les deux. » fais-je avec un sourire en coin, avant de me passer une main dans les cheveux. Nan, ça veut pas dire « allez, viens on ré-essaie, tu verras aujourd'hui, j'suis mieux ! » J'ai aucune prétention là-dessus, au contraire, ça m'fait toujours flipper de pas être à la hauteur. J'enroule une main autour du café, sans la lâcher des yeux. J'aimerai bien qu'elle cesse d'être si mal à l'aise avec moi, j'ai l'impression de lui faire passer un interrogatoire de flic ! Et puis moi, j'ai pas vraiment de complexes. On a couché ensemble y a quatre ans ? Ok ! Point barre, ça s'arrête là. Mais alors, pourquoi est-ce qu'elle semble si... si atteinte par cette nouvelle ? Je me penche doucement en avant, le regard soudainement un peu inquiet, sans même imaginer une seule seconde la vraie raison de son mal être. « J'ai été si mauvais que ça..? » Code by Silver Lungs |
| | | Invité | Sujet: Re: ≈ one day we'll be old. (maybelle) Dim 2 Fév 2014 - 23:59 | |
| one day we'll be old, oh baby we'll be old. maybelle ∞ ronald Le sourire triomphant qu'il afficha lorsque je lui appris qu'il était ma première fois me fit lever les yeux au ciel - et sourire malgré moi. Les mecs et leur fierté démesurée, vraiment... C'était assez marrant de voir sa réaction cela dit. Et même si j'aurais préféré que tout cela se passe dans d'autres circonstances, j'étais heureuse de voir que je ne m'étais pas abandonnée dans les bras d'un abruti sans nom ou pire, d'un vieux pervers. « Non non, y a un malentendu. Si j'me souviens de toi, c'est parce que c'était vraiment bien. ». Je haussais un sourcil, un peu surprise. Vraiment bien ? Il avait dit vraiment bien. Alors que j'étais persuadée d'avoir été pitoyable de lui avoir laissé le plus mauvais souvenir de sa vie. Cela me rassura un peu et bizarrement, je me sentie un peu moins embarrassée. « Oh. Dans ce cas, ça va. » Je lui adressais un petit sourire, ne parvenant pas à me détendre complètement. Mon esprit torturé n'arrêtait pas de me répéter que je devais lui dire la vérité. Lui dire que nous avions un fils, là, quelque part en Australie. Un enfant qui était le fruit de notre erreur de jeunesse - ou de mon erreur de jeunesse ? - et que devait nous ressembler au moins un peu. Mais c'était trop dur. J'allais lui dire, et puis quoi ? Il ne le verrait jamais étant donné que je l'avais abandonné. Et sa vie deviendrait aussi tourmentée que la mienne puisqu'il passerait son temps à penser qu'il avait un gosse qu'il ne pourrait jamais l'avoir auprès de lui. À cause de moi. Je ne pouvais pas lui faire ça. Je ne pouvais pas gâcher sa vie comme j'avais gâché la mienne. « J'ai été si mauvais que ça..? » Sortant de ma torpeur, je posais à nouveau mon regard sur lui. Je ne répondis pas tout de suite, toujours en proie à ses horribles doutes qui m'empêchaient de penser convenablement. Il devait avoir remarqué que j'étais contrariée - même si je faisais de mon mieux pour le cacher. « Non ! Non, c'est pas ça, c'est... » Je me stoppais, cherchant un moyen de continuer ma phrase. Je ne pouvais pas lui dire la vérité. Pas comme ça, pas maintenant. Ce n'était pas parce que j'avais peur de le faire. C'était parce que je voulais le protéger et lui éviter de souffrir de cette histoire. Je savais mieux que personne qu'une telle annonce pouvait être dévastatrice et même si je ne le connaissais pas plus que cela, je n'avais pas envie de foutre sa vie en l'air à l'aide d'une simple phrase du genre " toi et moi, on a un enfant". « Enfin ce n'est absolument pas contre toi mais je ne me souvenais pas de toi avant que tu viennes ici alors... J'avais beaucoup trop bu. Quand je me suis réveillée le lendemain matin, je ne me rappelais pas de grand chose. Mais je suis sûre que tu as été très bien. » J'étais à nouveau très embarrassée, même si je faisais semblant de nettoyer le comptoir pour me donner une contenance. Relevant les yeux vers lui, je lui adressais un sourire gêné. « Je ne suis pas... Enfin, c'est pas du tout dans mon habitude de faire ça. Mais ce soir là, j'étais vraiment en rogne contres mes parents et j'avais envie de faire n'importe quoi juste pour les faire enrager. Au final, j'ai plus gâché ma vie que la leur mais bon, je suppose que c'est la punition que je méritais. » J'avais encore trop parlé. Pourquoi est-ce que je ressentais le besoin de me confier à lui comme si nous nous connaissions depuis toujours ? Ouais, au fond, je savais pourquoi : parce que nous étions liés. Liés pour toujours. Et quoi qu'il se passe, rien ne pourrait jamais changer ça. On avait un gosse tous les deux, ce n'était pas rien. Bon, il l'ignorait totalement mais ce n'était pas le problème. Quelque part dans ce pays, il y avait un gamin de trois ans qui était moitié moi, moitié lui. Et ça, ça créé forcément des liens. Soupirant doucement, je lui adressais un petit sourire. « Bref. Je parle un peu trop, désolée. » Il fallait que j'arrête de vivre dans le passé et que je me concentre sur l'avenir. On ne pouvait pas changer ce qui était fait. Le passé était le passé, c'était comme ça et on pouvait seulement essayer de vivre avec. On ne pouvait pas le changer et encore moins l'effacer. « Comment tu t'appelles, au fait ? » Je me sentais nulle de me demander cela mais je ne pouvais pas continuer à lui parler sans savoir son prénom. Histoire de mieux me faire du mal quand je penserais à tout cela. À présent, le géniteur du bébé que j'avais mis au monde n'était plus un inconnu rencontré dans une fête. C'était lui. Il était réel. C'était un être humain doté de sentiments et je ne pouvais clairement pas lui apprendre qu'il était papa. Code by Silver Lungs |
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