≈ believe i've got high hopes. (dexter)

let it go, go out and start again

dexter ∞ pandore

Elle hésite, une seconde, devant la porte. Elle n'sait même pas pourquoi elle est là, au juste. Mais elle y est. Elle ferme les yeux, tente de retrouver les raisons. Elle se revoit à l'appartement, seule. Mais c'est surtout à l'hôpital, qu'elle se revoit. Ça fait deux nuits qu'elle ferme les yeux et qu'elle se retrouve dans cette salle blanche. Vous êtes sûre, mademoiselle ? Elle a eu envie de lui répondre non, d'lui répondre qu'on est jamais sûr à 100 pourcents quand on fait ça, bordel. Mais elle n'a rien dit. Elle a hoché la tête, la gorge nouée. Puis après, alors qu'ils venaient de l'avorter, elle s'est laissée aller, seule dans cette chambre d'hôpital. Seule, sans personne pour la soutenir dans cette épreuve qui lui laisse un goût amer de déjà vu dans la bouche. Ni Emrys, ni Perry, ni personne. Elle a fait ça seule. Pour supporter uniquement sur sa conscience si un jour elle vient à regretter cette décision. Alors, elle est venue là. Deux jours plus tard, pas plus. Lui, il sait. Lui, il comprend. Ils ont vécu ça, ensemble. Sauf que là, c'est elle qui a pris la décision, pas un foutu accident. Sauf que là, c'est elle qui l'a tué. Un de plus. Finalement, elle se lance. Tremblante, on reconnait mal notre chère Pandore. Elle appuie sur la sonnette, et attend. Prie à moitié pour qu'il lui ouvre, à moitié pour qu'il soit absent. Indécise, elle songe même à renoncer, s'éclipser, noyer sa peine seule... lorsqu'elle entend des pas derrière la porte. Elle se fige, le coeur se balançant dangereusement entre tenir la face ou bien lâcher prise. Lorsque la porte s'ouvre, elle lance un regard plein de détresse à Dexter, avant de baisser les yeux. Rongée par le chagrin, ce n'est plus la même. « J'peux entrer..? » qu'elle demande alors, d'une voix écorchée par la honte de se montrer si faible devant quelqu'un et la douleur qu'elle ressent là au fond, et qu'elle aurait besoin qu'on panse à sa place.

On sonne à sa porte. Il était tôt, très tôt. Les rayons du soleil traversant les carreaux de sa chambre, voyageant sur les draps et sur sa peau, Dexter ouvre un œil, puis deux. Il soulève sa mâchoire de son oreiller, en direction de son cadran. Il est sept heures trente, pas aussi tôt qu’il le croyait, mais beaucoup plus tôt que l’heure à laquelle il prévoyait se réveiller. Le facteur? Peu probable, il ne passe généralement pas ce jour-là, encore moins à cette heure-ci. Puis, il ne sonne pas à la porte, il cogne. Il se lève d’un coup, enfile un pantalon de sport et prend un t-shirt. Comme tous les matins, ses cheveux sont dans le désordre. Il passe sa main dans ceux-ci, question d’être présentable. Devant la porte, il regarde dans l’œil magique, commençant à enfiler son t-shirt. Pandore. Pandore, le regard quasi vide. Dexter laisse tomber son t-shirt et ouvre la porte, inquiet. «Panda?», dit-il. Elle tremble, son regard le fuit, elle fixe le sol. Elle n’allait clairement pas bien, Dexter pouvait le ressentir. Il avait toujours eu cette chimie entre Panda et lui, cette fusion qui lui permettait de savoir, sans qu’elle ne lui dise, que quelque chose clochait. Cette fois-ci, il sentait qu’elle allait lui parler de quelque chose qui lui nécessitait énormément d’énergie – ou pas, car Panda peut rester silencieuse bien longtemps, en sa compagnie. Heureusement, entre eux, le silence n’a jamais été malaisant, il était même parfois réconfortant. « J'peux entrer..? » Dexter sourit, légèrement. «Tu sais que tu es toujours la bienvenue ma belle. Entre», répondit-il, lui ouvrant davantage la porte. «Tu veux un café, un jus d’orange?» La mettre à l’aise, étape numéro un. Il savait que s’il lui demandait tout de suite comment elle allait, elle fonderait en larmes. Ce que Dexter aime particulièrement de leur relation, c’est que malgré ce qui les a unis, malgré ce qui les a séparés, ils peuvent toujours agir sans réfléchir, ensemble. Chez l’un comme chez l’autre, ils sont considérés comme «chez soi». Le jeune homme prépare la cafetière, son cerveau désirait grandement un café, à cette heure-ci, d’autant plus que son shooting photo de la veille s’était terminé plutôt tard. «Il est tôt, as-tu mangé?»