let your hopes, not your hurts, shape your future + CJ

HJ: désolée pour le pavé j'étais inspirée

Le soir, Bowen avait ce don de se transporter dans une nouvelle dimension. Une fois la noirceur arrivée, à peine le soleil couché, la ville s'illuminait mettant en avant les beautés naturelles de ce paradis qu'était ta ville natale. L'eau reflétait sous les lampadaires qui illuminaient les rues, les fêtards sortaient de leur tombe pour profiter des joies de la nuit. Tu connaissais si bien ce monde, toi qui travaillais parfois, voire même souvent, de nuit. Ton deuxième job, celui que barmaid, te volait pas mal de tes soirées. Tu avais fini par t'y faire, chose qu'au tout début t'avait semblée impossible à réaliser. L'argent, c'était pour cette raison que tu avais quémandé à August un job alors qu'il n'en avait pas réellement à offrir. Alors qu'il ne cherchait pas vraiment une nouvelle barmaid. Mais il était rempli te coeur, et il te connaissait comme l'une de ses clientes habituelles, il avait donc accepté sans vraiment se poser de question, une chance pour toi. Tu travaillais donc pratiquement nuit et jour sans de réels repos. Sauf ce soir. Tu n'étais pas en service au Wojna's, ni même sollicité pour un tatouage, ce qui te donnait pour la première fois depuis bien trop longtemps une soirée tout à toi. Anae, ta coloc', était sortie. Tu te retrouvais donc complètement seule. Rester dans ton appartement, enfermé à la maison comme un poisson dans un bocal, n'était en rien ta motivation première pour ta soirée en liberté. D'ailleurs, plus tu restais dans ton logis, plus tu avais du temps pour réfléchir. Beaucoup trop. À un homme qui, autrefois, tenait ton coeur entre ses mains, mais qui à présent t'avait oublié. Toi, tu n'étais pas grand-chose à ses yeux, mais tu ne pouvais quand même pas t'empêcher de penser à lui. Mais surtout, à ce qui te manquait de lui. Ce que tu pourrais franchement retrouver chez un autre, si tu t'en donnais un peu la chance. Alors tu étais sortie, vagabondant dans les rues de Bowen, profitant de la lueur de la lune et de la clarté des luminaires qui donnaient un reflet magistral aux pavés que tu connaissais par coeur. Tu marchais, longtemps, jusqu'à ce que tu te retrouves sur les rues commerçantes, devant un bar compétiteur à celui où tu travaillais. Tu ne sais pas trop pourquoi, mais tu étais entrée sans vraiment te poser de question, prenant place devant au bar. L'endroit qui était souvent bondé était ce soir étonnement vide. Tu scrutais l'endroit. Quelques hommes y étaient, discutant autour d'une bière. Un couple s'embrassait sur une banquette célébrant ce qui semblait être leur anniversaire de mariage. Un homme, dos à toi, était assis seul sur à une table, l'air d'attendre quelqu'un. Et il y avait toi, seule au bar. Tu commandais une boisson forte, un whisky sur glace alors que tu n'aimais même pas cela, tout le monde le savait. Mais tu avais besoin de quelque chose de fort pour faire passer la solitude. Sirotant ta boisson, tu sondas encore l'endroit comme si quelque chose t'avait échappé au premier coup d'oeil. Et, comme si ton intuition était bonne, tu remarquas non loin de toi, dos à ta personne, quelqu'un que tu connaissais bien. Quelqu'un avec qui, autrefois, tu avais partagé bien des choses. CJ, seul, qui semblait attendre quelqu'un et qui commençait, tu le voyais à son regard, à devenir impatient. Tu pris ta boisson que tu détestais avec toi, te dirigeant vers lui. Tu attends quelqu'un, Cupidon ? Lui dis-tu en t'approchant de lui, souriant lorsque vos regards s'étaient finalement croisés. Un rencard ? Tu pris une gorgée de ton verre, grimaçant au passage, espérant qu'il soit seul pour un petit moment afin que vous puisiez partager votre solitude à deux.

Nevaeh était partie depuis plusieurs semaines maintenant. La perdre cette fois-ci était beaucoup moins douloureux que la dernière fois. Peut-être parce que cette fois-ci ce n'était pas à cause de ce que tu avais pu faire. C'était une décision douloureuse mais commune. Elle ne pouvait pas passer à côté de son job et vous ne pouviez pas non plus vivre votre relation au grand jour. Mettre votre histoire entre parenthèses permettait de vous préserver l'un l'autre, de vous offrir de belles et grandes retrouvailles un jour. Tu te sentais déprimé mais ce n'était pas la même qu'en décembre. Là c'était plutôt broyer du noir à l'idée de retrouver ta vie de célibataire. Ce qui mettait aussi en pause ton projet d'être un jour papa. Pour te vider la tête tu avais accepté de retrouver un de tes ami au bar. Pas le Wojna's non, mais un bar concurrent qui se trouvait fort vide en ce soir de semaine. C'était presque étrange de ne voir qu'une poignée de personnes dans un lieu si fréquenté habituellement. Tu jetais énième coup d'oeil à ta montre, te demandant s'il allait arriver. Au lieu de ça c'est une voix féminine qui s'élevait juste derrière toi. Une voix qui ne t'etait pas inconnu sans pour autant avoir son prénom en tête. Jusqu'à la voir. C'était Blanche. « Plutôt un pote mais il faut croire qu'il ne viendra plus. » Il avait dû avoir un imprévu de dernière minute ne lui laissant pas le temps de t'envoyer un message. Au pire tu prendrais de ses nouvelles demain. Pour maintenant c'était déjà tard et en plus de ça il y avait Blanche juste devant toi. Vous aviez passés de bons moments par le passé. Une relation qui n'avait pas abouti très loin à l'époque parce que vous aviez des attentes différentes l'un de l'autre. Mais pour autant vous ne vous étiez pas quittés en mauvais terme, bien au contraire. Et après tu ne l'avais pas vraiment revu. Jusqu'à ce soir, comme quoi la vie faisait bien les choses parfois. Ce genre de moment où on se dit que le destin existe peut-être. « Tu te joins à moi ? » demandais-tu avec un fin sourire en espérant qu'elle n'était pas accompagné. Toi qui avait tendance à vouloir fuir ton passé et les personnes qui en font partie, ce soir tu avais bien envie de flirter avec. De te replonger dans les souvenirs, toi qui avait le moral dans les chaussettes. Un peu de douceur et de rire pour accompagner ta morosité.  

Ta relation avec CJ était terminée depuis bien longtemps et, à vrai dire, elle n'avait pas été d'une longue période. Après votre rupture, vous n'aviez pas eu la chance de vous croiser. Il passait souvent au Wojna's, les soirs où tu n'étais pas en service. Et pour être honnête, tu n'étais pas bien fière de toi lorsque tu repensais à vous deux. Cette relation éphémère n'était pas construite sur des bases solides, ne cherchant pas la même chose l'un de l'autre. Il était gentil, respectueux avec toi, mais tu ne pouvais t'empêcher de chercher Léo au travers de ses actions. À force, il avait peut-être fini par se lasser des comparaisons et vous aviez choisi de chacun vivre de votre côté. Tu t'en étais toujours voulu, repensant souvent à ce que vous auriez pu être si tu t'étais enlevée Léopold de la tête. Néanmoins, ce soir, tu aurais peut-être au moins la chance de faire la paix avec ton âme. Alors que tu t'étais approchée de lui, sourire aux lèvres pour masquer ta timidité, tu ne savais pas réellement comment il allait réagir. T'avait-il en horreur depuis tout ce temps ? Tu n’en avais aucune idée. Alors qu'il t'annonça attendre un ami, tu feintas une moue de tristesse, partageant son désappointement. Moue que tu fis disparaitre lorsqu'il t'invita à le joindre. Avec plaisir! Tu pris place à la table, en face de lui, déposant ta boisson abominable sur la table. Tes longs cheveux blonds dorés s'étaient déposés de façon instinctive sur tes épaules, tu les dégageas en replaçant les ondulations derrière tes oreilles. Ça fait tellement longtemps que je t'ai vu, CJ. Dis-tu en lui souriant tendrement. Tu avais oublié à quel point il était beau et comment son regard pouvait t'enivrer. Tu ne t'empêchas pas de le dénoter, te sentant un peu d'humeur enjôleuse ce soir. Tu es toujours aussi séduisant, je dois l'admettre. Tu lui avais souri de plus belle, mais cette fois avec une timidité que tu ne te connaissais pas. Tu baissas les yeux vers ton verre, duquel tu volas une nouvelle gorgée, avant de relever le regard vers lui. Tu te sentais coupable, coupable que votre relation se soit terminé parce que tu n'avais pas su l'apprécier à sa juste valeur. Quoi de nouveau avec toi ? Renchéris-tu, engageant une discussion tout à fait banale avec l'homme qui avait, autrefois, partagé ton lit.

Tu avais tiré un trait sur votre relation sans jamais lui en vouloir' tu ne pouvais pas l'empêcher de rechercher quelque chose. Aujourd'hui tu pourrais très bien te mettre dans ce genre de situation, pour essayer de retrouver un semblant de Nevaeh quelque part. L'amour ça en fait des ravages et on n'a pas toujours le contrôle de la situation. Ce soir ça permettait d'ouvrir une nouvelle page dans votre relation sans pour autant avoir à revenir sur le passé. « Ça commençait à dater oui ! » Tu pourrais retrouver la date à quelques semaines près, cela dit, ca n'avait sûrement pas la moindre importance. Tu la regardais s'installer en face de toi et avoir cette petite moue sur son visage. Celle qu'elle avait parfois quand elle se sentait timide. Tu l'avais oublié mais la revoir le faire ainsi fit remonter des flashs de votre rencontre. « Dit celle qui a toujours un sourire aussi irrésistible. » Tu ne pouvais pas dire le contraire, Blanche était toujours aussi jolie. Si ce n'est plus même. Tu n'étais pas du genre à accorder beaucoup d'importance au physique, tu cherchais à connaitre un minimum la personne derrière, bien que tu ignorais ce qu'elle devenait. Tu avais la soirée pour la redécouvrir. « Si tu avais toute la nuit et la journée de demain à m'accorder j'aurais sûrement le temps de détailler ces deux dernières années ! » Le résumer en quelques mot serait un pari assez risqué, tu ometterais des détails pouvant être importants. Tu ne savais pas non plus comment en tourner d'autres. Comme ta situation amoureuse, devais-tu dire que tu étais fraîchement séparé ? Ça allait surement attirer sa curiosité et ce n'était pas une bonne idée de parler d'une ex avec une femme qui a partagé notre lit. « Mais je peux me contenter de te dire que je suis toujours facteur, célibataire et toujours pas immuniser contre ton charme. » Tu étais un dragueur de pacotille, ne sachant jamais comment dire les choses à une femme. Souvent tu jouais les hommes détachés, c'est ce que tu savais faire de mieux, mais ça faisait aussi deux ans que tu n'avait dragué personne. Heureusement que tu n'avais pas perdu ton assurance, elle te sauvait souvent la mise. « Et toi alors, que deviens-tu ? » demandais-tu en laissant un fin sourire s'étirer sur ton visage.

Aujourd'hui, ça t'arrachait le coeur de penser à comment tu t'étais comportée avec CJ. Il aurait pu tant t'apporter si tu en lui avait laissé la chance, mais tu étais bornée. Tu avais un autre homme dans la peau et, malheureusement, CJ ne lui ressemblait pas assez pour avoir comblé le manque de ton coeur. Et si cela pouvait paraitre difficile à croire, tu avais eu des sentiments pour l'homme. Ils n'avaient simplement pas été suffisants pour que ton coeur voie enfin la réalité en face. Tu l'avais laissé filer entre tes doigts. Maintenant que tu l'avais croisé, plus apte à réfléchir sainement, tu regrettais tes actions passées. Tu étais trop aveuglée par la relation malsaine que tu avais entretenue durant des années pour réaliser l'ampleur de ta décision. Le temps avait passé, l'eau avait coulée sous les ponts, mais ce que tu avais ressenti jadis pour CJ n'était jamais vraiment disparu. Si tu avais douté de l'emprise qu'il avait pu avoir sur ton coeur, ce soir tu n'en doutais plus. Dès que tu pris place face à lui, le sortant de sa solitude, c'était comme si vous ne vous étiez jamais quitté. Une sensation de chaleur enveloppa ton corps, loin d'être provoquée par l'alcool que tu venais à peine d'ingérer. Plus profonde, cette chaleur t'était familière. Tu ne pus t'empêcher de complimenter CJ, te rappelant en le voyant ce qui t'avait d'abord charmé chez lui. Son regard clair qui te transperçait, son sourire qui était contagieux.... ses bras dans lesquels tu étais autrefois en sécurité. CJ te retourna le compliment, dérobant au passage des rougeurs sur tes joues, et tu souris de nouveau. C'est difficile de ne pas sourire en ta présence. Ce n'était pas un mensonge, tu ne te rappelais pas les fois où un sourire n'était pas affiché sur ton visage lorsque vous étiez ensemble. Même lors de votre séparation, tu n'avais pas pu être d'humeur rageuse.
Tu l'écoutas te résumer les dernières années de sa vie en un souffle rapide, te précisant au passage qu'il aurait fallu plus d'une soirée à ses côtés pour te raconter l'entièreté de son évolution J'ait tout mon temps, ma soirée et ma journée. Tu écoutais, silencieuse, en fixant le bleu de ses yeux qui t'envoutait. Tu étais loin de te douter que ce regard était peut-être ce qu'il t'avait toujours fallu. Immuniser contre mon charme ? Déclaras-tu, les yeux ronds comme des billes. Si le brun te faisait encore autant d'effet, à cet instant tu songeais à la possibilité que ton apparition, sortie de nulle part, eût eu le même effet sur lui. Idée que tu chassas rapidement de ton esprit, bien trop hypothétique pour qu'elle se révèle véridique.
Tu avais oublié à quel point sa simplicité t'était réconfortante. Avec lui tu ne t'étais jamais sentie réduite à une vulgarité quelconque. Sa modestie, tant au niveau de sa personne que de sa vie professionnelle, en était probablement une des causes principales. Et comment se fait-il que tu sois encore célibataire ? S'enquis-tu, sourire espiègle apposé sur le visage. Sa réponse t'intriguait, il était pourtant beau garçon. De tes doigts fins, tu jouais avec le rebord de ton verre de whisky duquel tu n'avais pas pris de gorgée depuis quelques minutes déjà, trop absorbée par les retrouvailles que tu venais de faire. Je travail beaucoup... Beaucoup trop pensais-tu Je suis encore tatoueuse, j'ai finalement pu ouvrir ma propre boutique. J'ai eu des soucis financiers qui m'ont obligé à prendre un deuxième emploi. Pas besoin de te dire que mes semaines sont assez chargées. Et je suis toujours célibataire, moi aussi, si ça t'intéresse. Je n'ai pas vraiment le temps de rencontrer quelqu'un. Ajoutas-tu en le regardant pour observer sa réaction. Tu pianotais de tes doigts sur le dessus de la table au rythme de la musique de l'endroit.

À sa remarque tu ne pus t'empêcher de lui faire un grand sourire. Rien que pour elle. Elle avait le don d'illuminer ta vie par sa présence. « C'est pareil pour toi tu sais, je crois que je n'ai jamais vu autre chose que ton sourire !  » Peut-être une moue triste lors de votre séparation, mais tu n'en étais pas vraiment certain. Quand tu te pensais à Blanche, tu revoyais surtout le teint rosé de ses joues et son sourire. Un de ceux qu'on sait sincère. « C'est bon à savoir. » Si elle acceptait vraiment de t'accorder tout ce temps alors tu aurais ce qu'il fallait pour lui faire un résumé plus conséquent que celui que tu venais de lui tenir. Au moins elle avait l'essentiel. Et elle s'était arrêtée à un détail en particulier. « Te revoir me donne envie de revivre notre histoire. » Cette fois-ci les choses seraient surement différentes. Elle ne chercherait pas Léo en toi, pouvant apprécier l'homme que tu étais à sa juste valeur. Tandis que toi tu n'aurais pas à avoir peur et à fuir si les choses prenaient une tournure plus sérieuse. Tu saurais faire face en temps et en heure, pour le moment tu ne pouvais pas encore savoir si ça allait se faire. « Il faut croire que l'amour n'est pas fait pour moi ! » Tu laissais simplement les épaules, après quoi, tu avalais d'une traite la fin de ton verre. Ce n'était pas avec Blanche que tu avais envie de parler de Nevaeh. Pas d'entrée de jeu en tout. Pour le moment il y avait des pensées nettement moins jolies qui traînaient dans ta tête. Comme l'échange de votre tout premier baiser. « Je suis heureux pour ta boutique et j'espère que ta situation ira de mieux en mieux ! » Se lancer n'était jamais évident, mais c'était aussi très courageux. La prise de risque est vraiment importante mais si le pari est gagné alors ça en vaut la peine. Peut-être qu'un jour tu te lancerait à l'eau toi aussi en décidant de devenir pianiste professionnel. Pas que tu n'aimais pas être facteur mais ce n'était pas vraiment ce à quoi tu aspirais être. « En même temps si tu n'as pas une minute à toi, tu auras du mal à rencontrer l'amour qui se cache sûrement au coin de la rue ! » La fin était un peu plus ironique qu'autre chose. Comme quoi l'amour te laissait encore un goût amer dans la bouche. Pendant longtemps tu avais cru que tu pourrais l'éviter. Mais il a fallu que tu croises à nouveau la route de Nevaeh et que tu te laisses envoûter. Tu aimerais pouvoir dire qu'on ne t'y reprendrais plus. Tu savais très bien qu'un jour où l'autre, tu finirais par tomber sous le charme d'une autre. Surtout que maintenant tu savais à peu près comment te comporter une fois en couple. Tu n'aurais pas autant de mal. Tu ne savais juste pas quand ça allait te tomber dessus. Une chose était sûre, tu allais faire de ton possible pour ne pas le chercher, ne pas lui courir après. Presque tu irais à reculons.

Qu'est-ce que sa présence te faisait du bien, tu avais oublié à quel point l'homme pouvait chasser tes mauvaises pensées. En fait, tu n'avais jamais su en profiter à sa juste valeur. Si tu te sentais seul en mettant les pieds ici, tu étais désormais dans un tout autre état d'esprit. En un sourire, en un regard, il avait chassé la morosité qui t'habitait plus tôt ce soir. Et tu devais avouer aimer ce qu'il te faisait ressentir. Tu fis tout de même surprise de le voir t'avouer être encore sous ton charme, ce qui t'avait fait rougir instantanément. Il rétorqua rapidement que ta présence lui donnait envie de revivre votre histoire. Dans un élan de tendresse, tu posas timidement ta main sur la sienne. Cela faisait si longtemps que tu n'avais pas eu ce contact avec sa peau, mais ses aveux te donnaient une raison de retrouver la proximité perdue entre vous. C'est vrai que l'on était bien ensemble, malgré nos défauts. Au final, c'était bien vrai, vous étiez bien et vous auriez pu former un couple heureux si tu lui avais donné une chance. Si vous vous étiez donné une chance. Je n'ai jamais eu la chance de me faire pardonner pour la façon dont je me suis comportée avec toi. Vous aviez chacun vos tords, chacun à votre façon, mais les tient t'étaient plus important, te hantant maintenant surtout après ses remarques. Tu resserrais ta main posée sur la sienne, plongeant ton regard dans le sien. Je dois avouer que de te revoir me donne aussi l'envie de revivre notre histoire. Mieux, cette fois. Parce que cette fois tu serais en mesure de l'accueillir dans ta vie de la bonne façon, dans le comparer à de qui il n'était pas, parce que ton deuil de ton ancienne relation toxique avait finalement été complété. Toutes les traces de Léo étaient disparues de ton ADN. Et ce frisson que tu avais jadis ressenti pour CJ refaisait surface alors que tu lui avais avoué tes désirs. En l'apercevant, seul à sa table, l'idée que la discussion prenne cette direction n'avait pas effleuré ton esprit. C'était comme si en le voyant enfin tu avais le sentiment que votre histoire n'avait pas connu sa véritable fin, comme si le livre était encore ouvert fin prêt à recevoir un nouveau chapitre. Tu ne savais pas ce que la soirée te réservait, encore moins de ce dont l'avenir serait composé, mais tu appréciais le semblant de tendresse dans lequel tu t'étais embarquée. Tu es l'une de ses personnes qu'il est difficile de totalement oublier
La discussion reprit son cours tu te montrais curieuse à ses réponses. Tu le sentais évasif comme s'il cherchait à éviter des sujets trop douloureux à évoquer ou trop profond pour la légèreté de la soirée. Ou comme s'il cherchait les parfaites formulations pour se confesser. Lorsqu'il affirma ne pas être une personne digne de l'amour, tu secouas frénétiquement la tête, en désaccord avec sa réflexion. Tu n'as simplement pas encore rencontré la bonne personne pour toi ! Je crois en l'amour pour tous. Il y a quelqu'un, peut-être même pas si loin, qui n'attend que de te rencontrer pour chavirer le cours de sa vie. Il l'a connaissait peut-être même déjà, cette personne faite pour lui, sans réellement s'y avoir attardé. T'étais pas si mal avec moi Ajoutas-tu en riant, ton sourire enfin retrouvé. Il se cachait, dans tes paroles, un fond de vérité.
Tu lui avais confié ta situation présente, tes problèmes d'argent et ton horaire de vie beaucoup trop chargé pour te permettre de faire des rencontres. Merci! Tu sais, les problèmes sont temporaires... je n'en doute pas. Et en ce qui concerne l'amour... Je ne m'en fais pas plus. Un jour ça viendra. Lui dis-tu en souriant de plus belle. Ce qui était ironique, c'est qu'en sa présence tu n'avais pas réellement envie de chercher l'amour. Tu n'aurais su l'expliquer, mais tu sentais que vos sentiments passés avaient maintenant teinté votre relation présente, assez pour être rassasiée à ses côtés. Qu'adviendrait-il si tu réalisais seulement ce soir l'erreur que tu avais faite en le quittant ? Et si tu veux savoir, présentement, je n'ai aucune envie de chercher ailleurs. Tu le regardais, les yeux brillants, essayant de te remémorer la sensation de sa peau contre la tienne, de ses lèvres sur les tiennes. Désignant son verre vide, tu t'empressas de lui en proposer un nouveau. Je t'offre la même chose ?

La dernière fois que tu avais parlé à une femme avec qui tu avais eu une relation dans le passé, ça ne s'était pas aussi bien passé. Peut-être parce que votre relation n'avait pas été des plus catastrophiques, ce qui rendait ces retrouvailles agréable. Blanche était une belle surprise. Tu ne t'attendais pas à la voir débarquer une nouvelle fois. « Tu n'as pas besoin de te faire pardonner, à l'époque ça n'aurait pas fonctionné. » Vous aviez tous les deux des visions de votre couple et des attentes bien différentes. Il n'y avait rien à faire à l'époque. Vous auriez plus de chance aujourd'hui, vos vies étaient différentes, vous étiez plus vieux aussi. Et vos relations passés vous avez enrichis. Grâce à Nevaeh tu avais appris à écouter tes sentiments, à vivre en couple. Tu serais peut-être maladroit par moment mais tu n'étais plus un novice. « Je crois qu'on ne peut que faire mieux. » Tu étais confiant en ce que l'avenir pouvait apporter. Tu pleurais un amour perdu et le même soir tu retrouvais un amour raté. Un amour à qui tu n'avais pas su donner une chance. Le destin t'envoyait sûrement un signal, même si tu avais du mal à y croire. « Et toi tu l'une de celles avec qui j'aurais aimé mieux me comporter par le passé. » Il n'y en avait pas beaucoup, uniquement Sara, Tahlia et Blanche. Pour Nevaeh tu avais eu l'occasion d'avoir une seconde chance. Et vos chemins s'étaient à nouveau séparés. Pour Sara, vous aviez eu l'occasion de partager une soirée d'amour, la seule que tu n'aurais jamais. Et pour Tahlia, vous aviez eu l'occasion de discuter mais sans jamais avoir l'occasion de la revoir depuis ton installation à Bowen. « C'est bien beau mais si tu passes ta vie à rater cette personne, comment ça se passe ? » Tu étais curieux sur sa croyance, curieux d'en apprendre plus. Une personne faite pour toi, tu croyais pourtant que celle que tu avais serait la bonne. Tu lui avais demandé sa main après tout. Puis tu avais merdé. Vous n'aviez pas su recoller les morceaux. Peut-être que dans 10 ans, dans 40 ans vous vous retrouverez. Ou alors Blanche avait raison et ce n'était simplement pas la bonne. Le seul moyen de le savoir c'était de t'autoriser à vivre autre chose. « En même temps tu viens de tomber sur moi, tu ne pourras pas trouver mieux ! » aujoutais-tu en plaisant. Tu ne te trouvais pas assez bien pour elle. Tu avais fait des erreurs par le passé, rien ne pouvait t'assurer que tu ne recommencerais pas. Tu allais être ta plus grande peur, le seul à te mettre des bâtons dans les roues pour te punir. Et puis si Blanche était sortie avec Woody par le passé, viendrait-il te chercher des noises ? Il ne fallait pas que tu passes ton temps à te dire que Woody était derrière toi à chaque coin de rue. « Avec plaisir. » Tu affichais un grand sourire sur le visage.

En réalité, en matière d'amour, tu n'y connaissais pas grand-chose. Tu ce que tu savais c'est que tes relations finissaient toujours par faner, te laissant seule avec les pots vides de ces échecs. Tu ne savais entretenir des relations amoureuses, essuyant échec sur échec. Et lorsqu'il ne s'agissait pas de cela, tu enchaînais les couchettes pour tenter de te changer les idées, te voilant avec l'idée que les moments intimes sans importances étaient la clé pour oublier la douleur ce ceux qui t'avaient importés. Léo, Clive, CJ, tous ces échecs que tu comptais comme une leçon reflétant tes piètres talents en matière d'amour. Tu n'avais jamais su t'abandonner à quelqu'un, trop prise par une autre qui ne savait voir que la facilité en toi et non l'amour que tu lui portais. Et les paroles de CJ, qui résonnait dans ton esprit encore comme un écho, étaient véridiques, confirmant que tu n'aurais pas pu éviter ce crash monumental. Je crois qu'on peut difficilement faire plus mal que dans le passé, surtout. Avais-tu dit, peiner par la fin de votre relation. Tu n'avais jamais été correcte avec lui, malgré votre séparation en accord mutuel. Tu n'avais jamais su lui donner la chance qu'il aurait dû avoir, comme n'importe quel homme aurait dû. Peut-être que votre relation aurait été un fiasco malgré tout, mais au moins tu aurais eu le mérite d'avoir essayé. Alors qu'à présent, tu n'avais été qu'une lâche. Tu ne t’esjamais mal comporté avec moi, c'est juste qu'on ne savait pas s'aimer... Peut-être que maintenant, ce serait différent. Peut-être qu'on a appris de cette histoire, au fond. Tu avais calé le reste de ton verre, pour te rendre au même niveau que lui qui buvait définitivement plus vite que toi. En même temps, si tu le laissais plus parler, tu aurais le temps d'apprécier ta boisson, toi aussi. Un autre élément qui faisait en sorte que votre relation avait été vouée à l'échec, alors que tu n'écoutais pas réellement ce qu'il avait à dire. Aujourd'hui, tu voulais faire tourner le vent, lui démontrer que tu avais changé pour de bon. Prête à t'investir s'il le fallait. Tôt ou tard, à mon avis, cette personne finira par revenir sur ton chemin. Ça sera tellement une évidence que tu ne pourras plus la manquer. Et ce jour-là, tu sauras que c'est réellement la bonne. Bon... c'est ce que je me dis, mais, en même temps, je suis loin d'être la meilleure pour te donner des conseils amoureux... Tu avais ri, un rire sincère, alors que ce que tu avançais été vrai. Comment pouvais-tu donner des conseils amoureux, toi? Tu ris de plus belle au commentaire suivant de CJ. Un vent de fraîcheur dans la conversation qui devenait sérieuse. Tu as tout à fait raison, quoi demander de mieux ? Et à cette phrase, même si Léo t'était venu en tête comme un vieux fantôme, tu tentas de le chasser de l'esprit. Et tu commandas à la serveuse une nouvelle tournée de vos boissons.

Faire mieux, ça oui. C'est votre seule possibilité de toute façon, vous ne pourriez pas revivre une relation comme dans le passé. Tu venais de vivre une rupture certes, mais tu ne te voyais pas repartir dans ton ancien mode de vie. Tu voulais exploiter les relations amoureuses, voir ce qu'elles pouvaient t'apporter, voir ce que tu étais capable de donner. Tu voulais être heureux, aussi simplement que ça. Aisling l'était, Maxwell se remettait sur pied, tu ne voulais pas être le seul de ta colocation à être malheureux. Tu avais déjà assez broyé du noir comme ça. « C'est sûr que j'ai beaucoup appris, que j'ai beaucoup changé ! » Et de ce que tu pouvais dire, la façon dont elle te parlait du passé montrait qu'elle aussi avait changé. Ou du moins qu'elle avait compris qu'elle accordait beaucoup trop d'importance à son ancienne relation avec Léo. Tourner la page ce n'était pas facile, tu le vivais suffisamment en ce moment pour savoir qu'il fallait avoir de la volonté. Qu'il fallait se dire que ce n'était pas la fin du monde et qu'on pouvait surmonter ça. « Ça me semble tellement hasardeux. » ajoutais-tu en rigolant. Attendre que la bonne personne se remette dans ton chemin et que cette fois-ci tu ne la raterais pas. Si tu l'écoutais, c'est à elle que tu devrais faire la cour. Lui proposer un rencard, après tout, c'est la deuxième fois qu'elle rentre dans ta vie et plus tu la regarde, plus tu penses que ça peut être elle. Que cette fois, ça peut marcher. Blanche ne t'a jamais laissé insensible, passer du temps avec elle te permettrait de la redécouvrir. « Je te défi aux fléchettes, sauf si t'as la trouille de perdre ! » Le goût du jeu, du défi, et surtout de la victoire. Si tu venais à gagner, tu pourrais peut-être te lancer pour lui demander quelque chose. Une chose dont à priori tu n'avais pas encore assez de courage. Un verre de plus pourrait t'aider aussi, mais pour ça pas besoin d'attendre longtemps, la serveuse venait de te l'apporter. 

Faire mieux, c'était tout ce que tu demandais pour finalement faire la paix avec l'échec de votre relation. Le revoir, lui reparler, prendre le temps de ressasser le passé, mais aussi d'aborder le présent, c'était agréable. Ça te donnait cette liberté que tu n'avais pas eue depuis longtemps. Et tu te surprenais à t'y plaire, à sa présence, comme si votre passé n'avait pas réellement eu une fin quelconque. Une fin à sa juste valeur. Une fin qui pourrait justifier votre réelle séparation et pas seulement parce que vous ne vous êtes pas donné assez de temps pour vous apprivoiser. Il avait changé, comme toi d'ailleurs, et il était prêt à accueillir l'avenir sous une tout autre ouverture d'esprit. C'est hasardeux, en effet, mais je pense qu'on fini par le savoir, quand on est en présence de la bonne personne. De toutes les choses que vous vous étiez dites, celle-là était sans doute la plus paradoxale alors que tu ne pouvais appliquer toi-même les conseils que tu lui donnais. À cet instant où ton coeur s'était voilé, tu ne pourrais pas voir ton âme soeur entre mille hommes. Et, aussi étrange que cela puisse paraître, ce soir tu te sentais bien en la présence de l'homme. Et tu n'avais pas envie de prendre la fuite une fois votre boisson terminée. Perdre, moi ? Tu me connais mal Valentin. Affirmas-tu en riant légèrement, prenant déjà la route vers le jeu de fléchettes sur le mur du fond. Fléchette en main, tu lui fis un clin d'oeil avant de balancer le dard contre la cible qui virevolta et fit un vol plané sur le sol. Tu éclatas de dire en regardant en sa direction, posant dramatiquement tes mains sur ta bouche. Oups Tu t'approchas alors de lui, lui offrant une fléchette à la main. Qu'est-ce que le gagnant remporte ?

« Si ça me tombe dessus, je viendrais te le faire savoir alors ! » Après tout c'était sa théorie et tu la trouvais jolie bien qu'improbable. Cela ne te coûtait rien d'y croire, les croyances ne faisait pas de mal, même au moral. Mais ça ne t'empêchait pas d'avoir des doutes et d'être un peu sceptique. Pour croire quelque chose il fallait que tu le vois par tes propres yeux, ou que tu en fasses l'expérience. Surtout lorsque ça avait un rapport avec le destin. Elle acceptait ta proposition de jeu et se dirigeait la première pour prendre les fléchettes. « Je me suis pas mal entraîné depuis tu sais ? » avais-tu ajouté avec un petit sourire en coin. Tu la regardais lancer la sienne qui fit un vol plané vers le sol. Tu te mis à rire avec elle, n'étant pas aussi sûr de réussir comme tu avais pu le lui affirmer. Tu attrapais la fléchette qu'elle te tendais avant de te mettre en position. Tu levais le bras, fixant la cible d'un œil, tu semblais montrer une certaine concentration, au point de laisser sortir ta langue et de te la mordre légèrement. Tu inclinais ton bras vers l'arrière, afin de donner un peu d'élan lors de ton lancer qui touchait la cible. Mais en étant à l'extérieur des cercles. Au moins tu étais sur la cible sauf que tu ne rapportais pas le moindre point. Ce n'était pas comme ça que tu allais l'emporter mais si elle continuait de jeter ses fléchettes vers le sol, tu aurais peut-être une chance. Tu levais ton regard vers Blanche, qui voulait savoir ce qu'il y avait à gagner. « Que dirais-tu d'un dîner ? » C'était une proposition honnête, l'occasion pour vous deux de donner une seconde chance à votre relation. Si tant est qu'elle le désirait aussi. Sinon, ça vous donnerait l'occasion de passer une nouvelle soirée à deux, de boire autour d'un bon repas et de profiter d'un bon moment. Tu ne voyais pas assez de monde en ce moment.  

La théorie était jolie, oui, et qui plus est, elle pouvait être véridique. Qui sait ? Il fallait vraisemblablement tomber sur la bonne personne au bon moment. Faute de quoi, Blanche n'avait pas eu cette chance. Du moins, jusqu'à présent. Quoi qu'il en soit, la présence de l'homme près d'elle lui faisait un bien fou et, rapidement, elle ne pouvait que s'empêcher de penser à ce qu'ils avaient vécu ensemble. Ce qu'elle n'avait pas pu profiter pleinement alors qu'elle avait la tête bien trop occupée à fantasmer sur un autre. Ce qu'elle, aujourd'hui, semblait apprécier alors que la simplicité de leur rencontre hasardeuse rendait agréable. Un dîné ? Pourquoi pas. Le premier qui se rend à 100 points remporte, partant ? Répondit-elle en se précipitant vers les fléchettes qui reposaient par terre et sur la cible. On verra si tu t'es réellement entraîné dans ce cas. Elle ne put s'empêcher de glousser. La vérité, c'est qu'elle était affreusement mauvaise à ce jeu, mais que son tempérament de compétition lui donnait envie de se prêter au défi qu'il lui lançait. Puis, elle ne perdait rien si jamais il s'avérait vainqueur : un dîné en sa compagnie n'était pas réellement en soit une mauvaise affaire. Elle s'avança donc vers la ligne imaginaire qu'elle s'était tracée pour lancer le dard droit vers la cible. Si droit que cette fois il la toucha. Dix points s'ajoutaient donc à son compteur. Tu peux faire mieux ? Le nargua-t-elle.

Tu pensais pendant longtemps que Nevaeh était la bonne, tu en étais peut-être toujours un peu persuadé. Tu ne pouvais pas nier l'amour que tu ressentais pour elle et balayer toute votre histoire en un revers de main. Mais elle était partie. Aujourd'hui tu te retrouvé seul avec le coeur esseulé. Seul dans cette ville, dans cette vie. Elle reviendrait peut-être un jour mais ce ne serait pas pour toi. Tu avais bien compris que sa carrière était importante et votre couple n'était pas à son mieux. Pas depuis que tu avais merdé. Aujourd'hui tu te sentais mieux, tu arrivais à ne plus culpabiliser pour ce que tu avais fait. « Partant ! » ajoutais-tu avec un grand sourire sur le visage. Vous aviez parlé tout à l'heure de donner une seconde chance à votre histoire. Vous étiez tous les deux dans de bonnes conditions pour le faire, peut-être que c'était un peu trop tôt pour toi mais il n'y avait qu'en essayant que tu pourrais le savoir. Tu étais suffisamment bien dans ton corps et dans les relations amoureuses pour t'exprimer dessus. « Bien sûr ! » Tu attrapais une fléchette pour te mettre en place toi aussi, sur la même ligne imaginaire que la jeune femme. Tu fermais un œil prêt à viser, prenant le temps de faire quelques mouvements avec tes bras avant de lancer la fléchette en question. Qui touchait la cible, ce qui te rendait content, un peu moins en découvrant sa position. Sur le numéro un, ce qui n'était pas aussi bien que Blanche. « Bon, peut-être pas cette fois mais le prochain sera mieux. » Tu rigolais en allant récupérer les deux fléchettes, ce n'était pas à ce rythme là que tu allais gagner mais tu ne perdais pas grand chose à la fin, une dîner en tête à tête avec Blanche, ça te ferait plaisir, peu importe qui l'emporte. Tu n'étais pas vraiment un très bon concurrent, acceptant facilement la défaite.  

À cet instant, le pointage importait peu la blonde. Au final, elle ne serait pas réellement perdante dans la mesure ou le gage donné était plutôt agréable pour tous les partis. Soudainement, le jeu prenait plus de légèreté et la blonde se concentrait plus sur l'homme que sur le compteur. Blanche souriait de loin, observant tous les faits et gestes de son adversaire qui prenait plaisir à être bon joueur. Elle se surpris même à scruter, bien subtilement, ses fesses bien moulées dans son jean alors qu'il s'était élancé pour fracasser la cible. CJ avait pris possession de l'arme du jeu, une fléchette bien droite, et la lança vers le marqueur qui affichait un point. Remplie d'empathie envers l'homme, l'Australienne s'avança vers lui en posant une main sur son épaule. C'était un beau lancé., lui avoua-t-elle, un clin d'oeil au visage alors qu'il lui répondait par un rire contagieux qu'elle partagea rapidement avec lui. Tu n'as pas eu droit à ton porte-bonheur! Je suis certaine que le prochain lancé sera mieux., ajouta-telle en posant ses lèvres contre la joue du facteur dans un élan qui ne lui ressemblait plus. Blanche s'était adoucie au cours des dernières années. Elle qui aimait pourtant papillonner, aujourd'hui préférait se faire séductrice. Cet échange surpris la blonde qui reprenait vitre l'habitude et l'aise qu'il y avait jadis eu entre eux deux. Elle lui sourit timidement avant de se déplacer vers la fléchette bien enfoncée dans la case d'un point. Son tour arriva, elle se plaça et lança un peu sans réfléchir le dard qui se planta sur les cinq points qui s'accumulaient à son compteur. Elle se tourna vers l'homme. Tu vois, je ne fais pas si mieux que toi!, gloussa-t-elle avant d'ajouter rapidement : Honnêtement, je me fou un peu de perdre. C'est fou de dire que j'ai juste envie d'un diner en ta compagnie ? Peut-être était-elle trop entreprenante, confiante dans ses confessions, mais la blonde se sentait d'humeur honnête.