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↳ personnages attendus

Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.

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 If you need a hand to hold, I'll coming running. ▬ Maysey.

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MessageSujet: If you need a hand to hold, I'll coming running. ▬ Maysey.   If you need a hand to hold, I'll coming running. ▬ Maysey. EmptyJeu 13 Mar 2014 - 11:10

Son cœur se mit à battre à tout rompre et il sentit une chaleur soudaine l’envahir – brûlante, désagréable ; celle de l’effroi. Le musicien relut le message deux fois, essayant de l’interpréter d’une autre façon. Non, il n’y parvenait pas, il ne voyait qu’une seule façon de comprendre ce sms. Il se leva brusquement de son canapé, mit son portable dans sa poche et alla vivement prendre ses clefs, sans même jeter un coup d’œil à son chien qui se mit à japper face à son agitation inattendue. Casey ne prit pas la peine de se couvrir, il sortit en trombe de chez lui, enfourcha son vélo et fila jusque chez sa cousine. Elle lui avait envoyé un sms qui avait aussitôt alarmé l’Italien, tant il semblait être un adieu. Maybelle s’était déjà tailladé les veines et le ton de son message semblait indiquer qu’elle allait clairement se suicider. Casey dévala les escaliers de l’immeuble et frappa fort à la porte. « MAYBELLE ! C’est Casey ! Maybelle, ouvre ! » Ses poings frappaient la porte fort, il criait, et n’en avait strictement rien à faire de déranger les voisins. La situation était plus qu’urgente. Il priait pour qu’il se soit trompé, qu’il ait mal interprété le message – ou pour qu’elle arrive à temps. Plus les secondes passaient sans que la porte ne s’ouvre, plus le jeune homme paniquait et il redoublait de coups à la porte, alternant avec la sonnerie de temps en temps. Elle allait ouvrir. Elle allait ouvrir et il allait voir son visage lumineux, encadré par ses boucles blondes, ses grands yeux bleus se poseraient sur lui et elle lui dirait qu’il était fou de paniquer comme ça, elle lui avait seulement envoyé ce sms pour lui dire qu’elle tenait à lui, comme ça, un élan d’affection. Elle allait lui ouvrir. Bientôt, il se trouverait face à Maybelle.
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MessageSujet: Re: If you need a hand to hold, I'll coming running. ▬ Maysey.   If you need a hand to hold, I'll coming running. ▬ Maysey. EmptySam 15 Mar 2014 - 16:50

La jeune femme était assise sur le carrelage froid de la salle de bain, regardant le sang qui s’échappait des blessures qui recouvraient son bras. Cette soirée ne se passait pas du tout comme prévu. Elle avait décidé d’en finir. Elle avait décidé qu’elle n’en pouvait plus, qu’elle en avait assez de traîner sa carcasse sans but, de souffrir inutilement, d’être abandonnée. Arrivait un moment où les idées noires prenaient le dessus sur tout le reste, où la seule solution qui s’imposait était de mettre fin à ses souffrances. De manière permanente. Seulement, elle n’avait pas pu. Elle était restée bloquée devant le miroir de la salle de bain, à contempler ses yeux cernés et son teint livide, puis elle avait posé ses yeux sur la petite boite de médicaments qu’elle avait prévu d’avaler d’une seule traite. Son médecin lui avait bien répété de ne surtout pas dépasser la dose prescrite et ne pas les mélanger avec de l’alcool ; autant dire qu’il lui avait malgré lui donné la marche à suivre pour un suicide parfaitement réussi. Mais malgré toute sa bonne volonté, elle avait été incapable d’avaler la moindre petite pilule. Parce qu'elle était morte de trouille. Ce n’était pas quelque chose que l’on pouvait effacer, ce n’était pas un geste anodin ou une petite erreur. C’était définitif. Une fois les cachets avalés, il serait trop tard pour regretter. Et elle n'était plus vraiment sûre de le vouloir, maintenant. Et puis, elle ne pouvait nier qu’avec l’éducation religieuse qu’elle avait reçu, le suicide lui faisait peur. Elle se souvenait très bien de ce que disait la Bible à ce sujet. « Nous sommes les intendants et non les propriétaires de la vie que Dieu nous a confiée. Nous n’en disposons pas ». Sa vie n’était pas la sienne. C’était l’œuvre de Dieu et Lui seul pouvait décider de la reprendre. Elle n’avait pas le droit de se donner la mort. Elle devait respecter et honorer sa misérable existence jusqu'à ce que le Tout Puissant décide que son heure était venue. Bien qu’elle ne soit plus vraiment certaine de ce qu’elle croyait ou non, elle ne voulait pas prendre le risque de défier l'autorité suprême... Et si tout cela était vrai ? Si les suicidés étaient directement envoyés en Enfer pour rôtir dans les flammes aux côtés de toutes les âmes impures de ce triste monde ? Elle n'était pas certaine que cette idée soit plus plaisante que la vie qu'elle menait en ce moment. Et puis, elle n’imaginait que trop bien la réaction de ses parents. Se suicider serait la provocation de trop. Elle avait donc abandonné l’idée de mettre un terme à sa pauvre vie – pour ce soir en tout cas. Mais elle n’avait pas pu s’empêcher d’abîmer son bras et son poignet une fois de plus. Elle ne faisait pas ça pour gaieté de cœur. Ni parce qu’elle était folle. Aussi idiot que cela puisse paraître, sentir la douleur lui faisait du bien. Parce que cela lui prouvait qu’elle était encore vivante, qu’elle pouvait encore ressentir quelque chose. Et que tout n’était pas fini, par conséquent. Le jour où elle ne ressentirait plus rien, le jour où la lame de rasoir transpercerait sa peau sans mal ni culpabilité, alors tout serait fini. Elle se répétait souvent que tant qu'il y avait de la vie, il y avait de l'espoir. Le fait de ressentir des émotions négatives était certainement mieux que de ne plus rien ressentir du tout. Au moins, elle était en vie. Et elle pouvait continuer à espérer naïvement que ses jours seraient meilleurs.

Soudain, alors qu’elle se laissait envelopper par le calme et le silence berçant, de violents coups résonnèrent sur la porte d'entrée. Suivis de la voix de Casey, étonnamment inquiète, qui s’éleva dans tout l’appartement. Une vague de culpabilité envahit soudainement la jeune femme.  Elle se souvenait vaguement de lui avoir envoyé un message mais elle était bien incapable de dire avec précision ce qu’elle lui avait marqué. Elle n’était plus vraiment elle-même à ce moment-là. Elle hésita un instant : lui répondre ou le laisser dehors ? Non. Elle ne pouvait pas le laisser là, sur le pas de la porte. Premièrement parce qu’il mourrait d’inquiétude et que ce n’était pas correct après tout ce qu’il avait fait pour elle. Deuxièmement parce qu’il allait finir par réveiller tout l’immeuble à force de tambouriner. Elle soupira fortement, rabaissa sa manche sans prendre la peine de nettoyer les coupures volontaires qui parsemaient son bras, puis elle sortit de la salle de bain pour regagner l’entrée. Elle avait une boule au ventre. Elle redoutait de se retrouver en face de Casey, en réalité. Qu’allait-elle lui dire ? Que ce n’était qu’une mauvaise blague ? Qu’elle allait parfaitement bien et qu’il était fou de s’être inquiéter à ce point à cause d’un simple SMS ? Ou bien la vérité, à savoir qu'elle avait été trop lâche pour terminer ce qu'elle avait planifié sous prétexte que les sermons du prête lui revenaient soudainement en mémoire ? Elle ouvrit la porte sans réfléchir une seconde de plus, fuyant le regard de Casey, puis elle se poussa légèrement sur les côtés pour le laisser entrer. Elle le suivit jusqu’au salon, étouffée par le silence insoutenable qui régnait dans la pièce. Quel genre de cousine était-elle ? Il avait dû avoir la peur de sa vie à cause d’elle ! Elle avait difficilement sa salive puis se força à regarder son cousin dans les yeux. Elle ne savait pas vraiment quoi dire ni quoi faire. Son instinct lui ordonnait de faire une plaisanterie pour dédramatiser la situation, son esprit lui disait de nier toute tentative (avortée) de suicide et son cœur, quant à lui, voulait qu'elle lui parle avec franchise. Elle décida de rester en terrain neutre et de dire quelque chose qui conviendrait à la fois à son instinct, à sa tête et à son cœur. Elle improviserait ensuite, suivant la réponse de Casey. « Je suis désolée, je ne voulais pas te faire peur. » C’était vrai. Elle voulait simplement lui dire au revoir et le remercier pour tout ce qu’il avait fait pour elle. Il avait été (était toujours) le plus grand des alliés et elle savait qu'elle pouvait compter sur lui à n'importe quelle heure du jour comme de la nuit. Elle avait beaucoup de chance de l'avoir.
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