holdin on. (thad)

Impossible de manquer l'hésitation face à sa demande, il s'attend presque à ce qu'elle l'envoie bouler. Après tout, elle a « besoin » de ce travail, alors ce serait normal qu'elle évite ce genre de magouille tout de suite. Lui ne cracherait pas sur une bouteille gratuite, puis si ça peut faire perdre quelques dollars à ce connard de patron il ne dit pas non. Quand il se prépare à recevoir son refus, il met un peu de temps à réagir qu'elle a finalement donné son autorisation. Il essaye de déposer un bisou sur la joue de Poppy, mais manque un peu sa cible, atterrissant quelque part sur ses cheveux. Il s'est rapproché des bouteilles, tel un gamin qui essaye de déterminer quel paquet de bonbons il va prendre dans un supermarché. Son choix se porte sur une bouteille de vodka à moitié remplie, pas de la grande qualité non plus, dont la disparition pourra passer inaperçu. Sa bouteille en main, il se retourne vers Poppy, ses yeux tombent sur son verre, il aurait juré qu'il restait de la bière dedans pourtant. « On peut y aller. ». Elle s'active pour ranger et lui se dirige directement vers la sortie du bar, la perspective de dormir à nouveau dans sa caravane l'enchante au plus haut point. « Je t'attends devant, le temps que tu branches l'alarme, le code secret, les pièges anti ninjas tout ça. ». Il accueille l'air frais avec plaisir et constate que son vélo n'a pas bougé d'un centimètre, Bowen est loin d'être Gotham city. Il cale la bouteille de vodka dans le porte bidon de son vélo, en espérant qu'il ne l'explose pas avant d'être arrivé chez lui. Il s'allume une cigarette, même s'il n'est pas très fan en général, il n'a plus de quoi fumer autre chose pour le moment. Il grimace un peu à l'odeur du tabac, lui qui passe son temps à se plaindre de Sian quand elle en fume à côté de lui. Poppy apparaît avant même qu'il n'ait fini sa cigarette et une pointe de malice illumine son regard. « On va où ? Madame est trop fatiguée par sa journée de travail ou elle a encore quelques forces pour s’entraîner à faire des bébés ? ». Il dit ça comme une blague, parce qu'il est bien incapable de faire quoi que ce soit dans son état, il s'endormirait à la vitesse de l'éclair dès que son corps aurait touché un matelas.

Tu acquiesces tout en retournant à tes affaires de rangement et compagnie. Après quoi, tu le rejoins tout sourire jusqu’à ce que tes yeux se posent sur la cigarette entre les lèvres de Thad. Tu fronces les sourcils. « Han, tu vas pas te mettre à ça aussi ?! » Tu ne lui en voudra pas bien longtemps : tu as été élevée dans ce genre de famille anti-tabac, typiquement américaine et toujours aussi traditionnelle, à cheval sur bien des principes. Mais comme Thad l’avait dit plus tôt, il était bel et bien parvenu à te faire dormir dans sa caravane. Rome ne s’est pas construite en un jour, après tout. Tu pleures presque intérieurement à l’idée de savoir qu’il va sentir le tabac froid. Non, tu ne l’embrasseras pas au moment de le quitter. Enfin… Ta déception ne dure pas bien longtemps, voilà qu’il a sorti une énième connerie. À croire qu’il va faire une fixette sur cette histoire de bébé et de famille jusqu’à ce qu’il rejoigne les bras de Morphée. « Non, madame va plutôt s’entraîner à coucher un gosse. Je te ramène chez toi, Hogan. Histoire que tu décuves dans ta caravane, plutôt qu’en plein milieu de la rue ou de la forêt. » Tu lui arraches sa fin de cigarette avant de la jeter au sol. Finalement consciente de son état, tu te permets de le guider de façon à ce qu’il installe son arrière train sur la selle tout en te permettant de pédaler jusqu’à destination. Tu l’avais bien observé la dernière fois. « Aller, profite de la vue. » Tu lui adresses un clin d’œil, puis fixes la route avant de te lancer. D’accord, tu galères carrément au début, le temps de trouver de ton élan ainsi que ton équilibre, mais c’est peut-être toujours qu’un Thad quelqu’un peu bourré aux commandes et plus rapide que de rentrer à pattes.

Si il avait été un peu plus sobre, il aurait probablement hurlé au scandale en se faisant arracher sa cigarette. Il la regarde un peu sceptique. « Sur mon vélo ? ». Ou plutôt une mission suicide. Bien que Poppy ne soit pas dans un état aussi déplorable que lui, il est bien au courant du manque de coordination de sa copine. Une véritable miss catastrophe. Néanmoins, il se laisse trainer jusqu'à son vélo et prend position sur la selle avec en souriant. « C'est pas super pratique. ». Il est obligé de s'accrocher à sa taille sinon il finirait dans le décors en moins de deux secondes. Les premiers mètres sont un petit peu difficile et il ne peut pas s'empêcher de rigoler. Puis finalement elle prend son rythme de croisière, s'en est presque relaxant. Le trajet lui paraît plus long que d'ordinaire, il n'a vraiment pas l'habitude de rester sans rien faire. Alors, il s'occupe comme il peut, c'est-à-dire en rendant la tâche plus compliquée à l'américaine. En les déséquilibrant en faisant un peu n'importe quoi avec ses jambes qui traînent dans le vide. Il est fier de lui, riant aux éclats. Les caravanes se profilent, ce qui le rend d'autant plus joyeux. Ce lieu lui avait manqué, tout comme sa caravane. « Tu devrais me conduire plus souvent. ». Il saute du vélo et se dirige droit vers sa caravane pour lui faire un câlin. Heureusement qu'il n'y a personne aux alentours pour le voir sinon il le prendrait probablement pour un dérangé. « Tu m'as manqué. ». Il reste au moins trente bonnes secondes accrocher à l'extérieur de sa caravane. Avant de finalement se rappeler de la présence de Poppy derrière lui. Pas gêné du tout, il se retourne pour lui faire face avec un grand sourire, celui du type qu'a une idée derrière la tête. « T'es encore plus loin de chez toi maintenant, ce serait pas raisonnable que je te laisse rentrer chez toi toute seule. Je suppose que tu vas devoir rester ici cette nuit. ». Il a pris une petite voix de gamin pour dire ça. « Tu pourras me raconter une histoire pour dormir et tout. Une avec des princesses et des chevaliers. ». Là il ressemble plus à une gamine en train de parler de son boy's band préféré.

En ce qui te concerne, le chemin s’est résumé à de rares éclats de rire, mais surtout des grimaces alors que Thad semblait avoir donné de sa personne pour te compliquer la tâche, ce qui n’est pas étonnant de sa part. Tu avais cru plus d’une fois que vous finiriez au sol avec quelques égratignures pour conclure la soirée. Avec du recul, tu seras certainement en capacité de rire cette aventure. Tu observes silencieusement, presque attendrie, ce grand enfant retrouver sa caravane, la câliner comme s’il s’agit d’une personne dont il est très proche… Après quoi, tu soupires à sa demande. Non, ce n’est pas l’idée de dormir ici qui t’embête – de toute façon, vu ton état, tu pourrais dormir à même le sol sans difficulté. Cependant, tu devras prendre sur toi-même pour ne pas t’écrouler trop vite. « Va pour ton histoire de princesses et de chevaliers. » Il va falloir que tu te mettes à jour dans ce genre d’histoires si Thad t’en quémande une à chaque fois qu’il est bourré, sinon quoi tu vas être à court d’idées rapidement. « Mais bon, c’est super mignon tes retrouvailles avec ta caravane, je devrais peut-être vous laisser tous les deux… » Tu te mets à siffler innocemment, comme s’il y avait une once de jalousie dans tes propos alors que c’est bien loin d’être le cas. Néanmoins, sans attendre que monsieur change d’avis, tu lui prends la main pour gagner l’intérieur de la caravane, toi la première. « Ça va, elle a pas trop mal survécu son passage à la fourrière. » Ouais bon, sauf sa plante, mais pas besoin de remuer le couteau dans la plaie de ton copain. Et puis, il y fait un peu plus chaud que la dernière fois aussi. Tu te laisses tomber sur son matelas. « Vas y, je suis prête pour l’histoire. »

« Victoire ! ». Accompagné d'un grand signe de la main comme s'il venait de remporter un truc super important. Sourire un peu fatigué, mais sourire à 100 méga watt quand même. N'est-elle pas parfaite ? Il fronce un sourcil, clairement perturbé par sa remarque suivante. Pas question qu'elle ne le laisse avant de lui avoir raconter son histoire. Tout son être se relaxe quand elle le prend finalement par la main pour le mener à l'intérieur. « Ah AH tu vois qu'elle t'a manqué à toi aussi ! ». Aussitôt à l'intérieur il commence de suite à se déshabiller envoyant les fringues volés un peu partout, l'exercice devient un peu plus périlleux quand il tente de s'extirper de son T-shirt et qu'il manque à deux doigts de s'exploser la tronche à cause d'un truc qui traînait par terre. « Toujours aussi bien rangée, comme je l'aime. ». Elle a déjà pris place sur le matelas comme si elle était chez elle, lui scan l'intérieur de sa caravane des yeux pour trouver quelque chose qui pourrait servir de couvertures. Flemme de se prendre la tête, il se saisit de deux serviettes de plage qui traine et en lance une en direction de Poppy. Après ça, il se laisse tomber de tout son poids à côté d'elle et s'emmitoufle dans sa serviette du mieux qu'il peut. Seul sa tête et le bas de ses jambes sont découvertes. « Je suis prêt. ». Il enfonce sa tête dans ce qui lui sert d'oreiller tout en faisant face à Poppy. Les paupières lourdes, il lutte contre le sommeil pour entendre son histoire. Elle commence son récit et il ne l'imterrompt pas pendant un bon moment, buvant ses paroles et s'imaginant l'histoire dans sa tête. « Et la princesse elle est belle ou pas ? ». Comme si c'était le seul élément qui lui manquait pour que le puzzle soit complet. Éclairé sur la question, il ne tarde pas à s'endormir comme une masse sans entendre la fin de l'histoire.