(#111) LELAN ¤ « And I don't know where I'm goin' but I know it's gonna be a long time. »

 Lelan

 And I don't know where I'm goin' but I know
it's gonna be a long time.

  Voilà plusieurs mois qu'Evan partageait sa vie avec Lela, leur relation n'avait pas toujours été facile, mais à présent, il savait que c'était la bonne chose à faire. Il n'avait pas été aussi heureux depuis très longtemps et profitait donc de chaque moment passé avec elle. Notamment comme ce matin-là, où la jeune femme dormait dans ses bras, ce qui se produisait de plus en plus souvent et dont l'homme était pleinement satisfait. Mais il regretta son départ du lit, son odeur voletant encore dans l'air alors qu'il la savait sortie de la pièce maintenant. Il changea de position afin d'essayer de retrouver le sommeil, ce qu'il ne tarda pas à faire malgré l'absence de sa petite amie. Plongé dans ses rêves, il ne sentit pas tout de suite qu'elle était revenue et qu'elle s'était assise sur le lit, mais il reconnut bien sa présence lorsqu'elle commença à le secouer. Il grommela alors doucement avant de chercher avec l'une de ses mains sa copine, trouvant rapidement sa cuisse qu'il caressa du bout des doigts, remontant jusque sous son tee-shirt qui devait probablement être le sien. Le professeur souriait timidement, ne voulant pas se lever encore, mais les mots qu'elle prononça lui donnèrent une claque. Il ouvrit alors les yeux d'un coup, ne laissant pas à son corps le temps nécessaire pour sortir des songes et se redressa. Il ne savait pas s'il était choqué par cette annonce, par la façon dont Lela l'avait prononcé ou simplement parce qu'elle venait certainement de découvrir son plus gros mensonge. Son sang ne fit qu'un tour et il ne savait pas quoi faire, le téléphone l'attendait et il n'avait surement pas le temps de lui expliquer la situation pour l'instant. Ses yeux se baladaient entre le téléphone qu'elle lui tendait et le regard qu'elle lui lançait, son expression lui faisait du mal, jamais il ne l'avait vu aussi en colère. Toutefois, sa réaction était compréhensible et il comprenait bien vite qu'elle n'allait pas en rester là. Le plus urgent était encore de répondre à l'hôpital, mais ne voulant pas montrer à Lela qu'il ferait passer cette autre femme avant elle, il saisit le combiné et avant qu'elle n'ait pu se retirer, attrapa sa main. Il la serra tendrement et lui jetait un regard implorant avant d'approcher le téléphone de son oreille. Son visage se durcit en écoutant la personne au bout du fil, à laquelle il répondait oui à chacune de ces nouvelles informations. Cela faisait beaucoup à digérer d'un coup et Evan n'y avait pas été préparé. Sa femme venait de se réveiller, ce pour quoi il avait longtemps prié, mais maintenant qu'il y était, il avait du mal à imaginer reprendre sa vie avec elle alors qu'il avait déjà tant reconstruit la sienne. Il avait perdu tout espoir et devant cette nouvelle, plus rien ne comptait vraiment. Je viendrai dès que possible. Tenez-moi au courant. Merci. Fut ce sur quoi il termina la conversation, laissant tomber le téléphone à côté de lui, encore abasourdie par cette bombe qui venait de lui tomber dessus.

 

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 Lelan

 And I don't know where I'm goin' but I know
it's gonna be a long time.

  Lela dans ses bras, il était le plus heureux, tout était parfait et en seulement quelques minutes tout venait de s'effondrer. Tout ce que qu'ils avaient construit, toutes les difficultés qu'ils avaient surmontés, tout ceci ne comptait plus après ce coup de fil qui allait tout changer. Evan, encore sous le choc de la nouvelle, n'arrivait pas à croire que ce qu'il avait tant attendu était enfin arrivé. C'était un miracle après toutes ces années puisque les médecins et lui avaient perdu tout espoir. C'est pour cette raison qu'il avait refait sa vie, pensant que de toute façon elle ne se réveillerait jamais et rester marié avec elle était la meilleure preuve qu'il pouvait lui laisser. Evidemment, il savait que ce n'était pas quelque chose de facile à comprendre et c'est pour cela qu'il n'en avait pas parlé à Lela, il n'avait pas voulu l'effrayer en lui disant qu'il restait le fantôme d'une femme dans sa vie. Puisque c'est tout ce qu'elle était jusqu'à aujourd'hui. Il était plongé dans ses pensées qui s'emmêlaient dans sa tête et c'est le geste brusque avec lequel sa petite amie retira sa main qui le ramena à la réalité. Cette sensation de perte lui brisa le cœur. La perdre serait la pire chose qu'il pourrait lui arriver et il ne le voulait surement pas. Il avait vu son regard sur lui, il y avait senti de la dureté et de la colère, ainsi qu'une part de tristesse. Cela s'entendait même dans sa voix, bien qu'elle semblait vouloir le cacher. Mais l'homme avait appris à la connaître et savait bien que tout ceci n'était qu'une facette pour dissimuler qu'elle devait être dévastée. Il n’avait pas voulu lui faire de mal et même s’il voulait essayer de se racheter, la jeune femme était têtue et il savait qu’elle n’en démordrait pas si facilement. Toutefois il fallait bien qu’il tente de s’expliquer, de lui montrer qu’il l’aimait plus que tout, parce que c’était le cas et il avait tellement besoin d’elle maintenant. Il enfila alors son caleçon en vitesse avant de se lever pour la suivre, il n’allait pas la laisser partir, il ne pouvait pas. Lela, s’il te plait… Tenta-t-il de la raisonner dans un premier temps. Il ne savait pas par où commencer car toute cette histoire était bien trop longue et compliquée, et qu’elle ne lui laisserait surement pas assez de temps pour tout lui raconter. Il devait penser simple et rapide, trouver les mots juste pour la retenir. Ou les gestes. Puisque c’est ainsi qu’il fit, prenant sa main une nouvelle fois pour qu’elle daigne se retourner vers lui. Il planta alors son regard dans le sien, désemparé face à tout ce désastre et chercha ses mots pour la convaincre. C’est pas ce que tu crois. Laisse-moi t’expliquer…

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 And I don't know where I'm goin' but I know
it's gonna be a long time.

      Tout se passait si vite que l'homme n'arrivait plus à penser sainement pour choisir par quoi commencer pour s'expliquer auprès de Lela. Ni même par quel moyen il pourrait l'obliger à l'écouter puisqu'elle était loin d'être prête à la communication comme le prouvait si bien la façon dont elle venait de le remballer lorsqu'il avait prononcé son prénom. Il avait été surpris par tant de violence dans sa voix à son égard, n'y ayant pas été habitué. Cela le blessa, mais il savait qu'il le méritait. Et c'est pour cela qu'il persista, allant jusqu'à attraper la main de la jeune femme pour qu'elle se tourne vers lui. Il souhaitait également par ce geste essayer de la calmer, en voyant avec quelle colère elle avait ouvert l'armoire afin de se changer. Il ne la laissa donc pas terminer, enlaçant ses doigts au sien et profitant de ce contact comme s'il était le dernier, car il pourrait très bien l'être, sachant pertinemment qu'elle n'allait pas se laisser faire. Et malgré toute sa bonne volonté, cela ne fonctionna évidemment pas et elle se retira, dans un soupire qui laissait paraître son agacement face à tant d'entêtement de la part du professeur. Ses mots lui faisaient mal et il sentit son cœur se serrer. Il ne pouvait pas supporter de l'entendre dire ça, de simplement le penser même. Il la regardait complètement abattu, ne sachant même pas quoi répondre à ça. Elle se cachait à lui et mettait une distance entre eux qui le faisait passer pour un étranger. Si ce qu'elle voulait c'était de lui faire de la peine alors elle était très bien partie pour. Evan ouvrit la bouche dans l'espoir de parler, mais elle ne lui en laissa pas la chance car elle reprit aussitôt avec le même acharnement. Ses mots sonnaient faux, surtout de sa bouche, alors comment pouvait-elle ne pas le voir, ne pas le comprendre. Il avait toujours été sincère et elle n'avait pas le droit de remettre cela en doute, de croire toutes ces stupidités qu'elle venait de se mettre dans la tête alors qu'elle ne savait rien. C'était insensé et complètement absurde pour l'homme qui n'arrivait même pas à accepter qu'elle puisse y croire. Y'a pas de vraie ou de remplaçante. Tu comprends pas. Ça faisait longtemps tout ça, j'étais passé à autre chose. Lui donna-t-il pour commencer, en cherchant des yeux son regard qu'elle continuait de fuir en rangeant ses affaires dans son sac. Elle venait de lui jeter son tee-shirt à la figure avant de terminer de s'habiller, il soupira et l'enfila alors, sentant son odeur dessus qui le réconforta quelques secondes. Elle continua ensuite de lui balancer des horreurs avant de disparaître dans la salle de bain. Il fit alors les cent pas, prenant sa tête entre ses mains et fermait les yeux, réfléchissant, mais revenant toujours à la même conclusion qu'il était fautif et que rien ne pourrait changer ce mensonge. Il sentait la colère contre lui-même l'emplir petit à petit. Elle finit par ressortir quelques instants plus tard, prête à partir. Sauf qu'il ne pouvait pas la laisser faire, alors il s'approcha de nouveau d'elle et lui retira son sac des mains pour qu'elle cesse de plier bagage et le jeta plus loin sur le lit. Arrête ça. Regarde-moi quand je te parle. Son ton c'était fait plus sec en espérant que cela lui permettrait d'avoir toute son attention. Il pouvait encore changer les choses et essaya de la rassurer en lui faisant comprendre qu'il ne lui avait pas mentis sur tout. Je t'aime Lela. Je vais aller là-bas, mais je vais pas retourner avec elle.

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 And I don't know where I'm goin' but I know
it's gonna be a long time.

      Son ton c'était fait plus dur certes et cela n'était pas dans les habitudes d'Evan qui n'aimait pas hausser la voix sur quelqu'un, encore moins sur la femme qu'il aimait. Mais ceci étant le seul moyen de capter entièrement son attention, il le fit, repoussant également son sac pour qu'elle n'ait plus d'autres choix que de le regarder. Et c'est ce qu'elle fit, plantant son regard dans celui de l'homme qui se sentit tout à coup déstabiliser. Après une courte hésitation il lui dit qu'il l'aimait, une fois de plus ne serait pas trop, car elle ne le croirait surement plus, ajoutant ce qu'il comptait faire, soit aller voir sa femme, se faire jeter et revenir ici, auprès d'elle. Il était tirailler entre les deux femmes. Son épouse, car il sentait qu'il avait une dette envers elle, ils étaient encore mariés et c'était sa faute si elle avait passé quatre ans de sa vie dans un lit, chose qu'il ne se pardonnerait jamais. Et Lela... Lela. C'était la femme dont il était tombé amoureux et dont il ne pouvait plus se passer, la perdre serait bien trop difficile. C'est pourquoi il tentait de recoller les morceaux, bien que le chemin s'annonçait long. Il la regardait tendrement, sincèrement, en espérant qu'elle finirait par le croire. Sauf que cela ne fonctionna pas et bien qu'il ait placé quelques espoirs dedans, il savait bien que ce ne serait pas si facile. Elle soupira et les mots qui suivirent le clouèrent sur place. Il ne pensait pas que tout était déjà terminé, qu'il l'avait déjà perdue. Non ce n'était pas possible, il y avait encore quelques choses à faire. C'était évident qu'il l'aimait, il n'arrivait pas à croire qu'elle puisse penser le contraire après tout ce qu'ils avaient vécus. Et lui faire du mal, c'était le pire. Il ne voulait pas la faire souffrir et voilà qu'elle se mettait à pleurer, ce qui lui brisa le cœur. Il aurait voulu la prendre dans ses bras, la serrer contre lui et l'embrasser pour lui dire que tout ça n'était qu'un mauvais rêve. Qu'il était là et qu'il le serait toujours parce qu'il l'aimait et que cela ne changerait jamais. Mais ce n'était pas une bonne idée, elle le repousserait et cela lui ferait encore plus mal. C'est pour ça qu'il essaya de la calmer en disant. Mon bébé... Pleure pas, s'il te plait... Entre deux sanglots elle lui demanda comment il avait pu lui faire ça. Question à laquelle il ne savait même pas quoi répondre, car il n'avait jamais rien voulu lui faire, lui expliquer la vérité aurait juste tout compliqué entre eux alors que c'était très clair dans sa tête. Il avait fait le deuil de sa femme en pensant qu'elle ne reviendrait jamais, il avait fini par l'accepter et voulait juste avancer dans sa vie, retrouver l'amour et c'est ce qu'il avait fait. Mais c'était sans compter sur les fantômes de son passé qui refaisaient surface à présent. Il s'approcha alors doucement d'elle, se retenant de la prendre contre lui et jugeant préférable de ne pas la toucher. Il resta alors derrière elle, la frôlant presque. Il était confus, ne voulant pas se chercher d'excuse parce qu'il savait qu'il n'aurait pas dû lui mentir, mais il voulait essayer de la récupérer, lui montrer qu'il ne s'était pas foutu d'elle. Loin de là. Et c'est pour ça qu'il lui dit timidement. Lela, je.... Je te demande pardon. J'avais rien prévu de tout ça, je savais pas que je tomberais amoureux de toi. Mais c'est le cas, je te le jure. Ça faisait quatre ans qu'elle était dans le coma, je pensais plus qu'elle se réveillerait. J'ai jamais voulu te mentir...

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 And I don't know where I'm goin' but I know
it's gonna be a long time.

      La jeune femme toujours de marbre finit par craquer, ce à quoi Evan ne pouvait pas réagir autrement que de faire acte de présence, ne pouvant pas la prendre dans ses bras pour la rassurer. Il parlait d'une voix qu'il voulut douce pour tenter de la calmer sans pour autant avoir de contact physique, mais cela n'eut pas vraiment d'effet. Il essaya alors de lui expliquer réellement quelle était la situation, sans rentrer pour l'instant dans les détails, attendant pour cela qu'ils aient une vraie discussion sérieuse et pas entre deux larmes et reniflements de la part de Lela. Il se sentait impuissant face à elle, ne sachant plus quoi faire pour qu'elle daigne le croire. Elle se tourna finalement vers lui, ses yeux brillants de larmes se plantant dans les siens. Il était désemparé, souffrant aussi de la situation et il aurait lui-même eut envie de craquer s'il avait pu. Mais là n'était pas le moment de perdre ses moyens, il devait la convaincre de ne pas lui en vouloir même si tout l'a poussait à le faire. Elle reprit alors la parole, Evan scrutant son visage marqué à présent par la tristesse et ne l'écoutant alors qu'à moitié. Même sans être vraiment conscient, il reçut un choc face à ses mots. Dès que sa bouche se referma, il lui répondit avec un peu plus d'entrain que précédemment. T'es pas la conne, je me suis jamais foutu de toi. C'est comme si je l'avais quitté, certes je suis resté marié, mais seulement par principe. Et si je l'a préférais, je ne l'aurais pas trompé. J'appelle même pas ça tromper en fait, je voulais refaire ma vie et je l'ai fait c'est tout. Il avait dit cela avec une certaine urgence, sentant qu'elle lui glissait entre les doigts et que bientôt viendrait les mots fatidiques qui ne tardèrent alors par arriver. Il avait presque anticipé sa phrase lorsqu'elle lui dit que tout était fini, qu'elle ne voulait plus être avec lui. Il regardait celle qu'il considérait jusqu'alors encore comme sa petite amie et sentit la distance ce réinstaller entre eux comme elle l'avait fait plus tôt. Il fit alors un pas vers elle pour essayer de la retenir, l'empêcher de partir. Il ne pouvait pas supporter de la perdre, ce serait trop dur. Il sentait les larmes lui piquer les yeux, mais clignaient fort à plusieurs reprises pour ne pas se laisser submerger. Je t'en prie Lela, fais pas ça... Je veux pas être libre moi, je veux être avec toi parce que je t'aime. Je t'aime tellement, je pourrais jamais t'oublier. Je veux pas ! Termina-t-il alors que sa voix se brisait sous l'émotion et la douleur.

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it's gonna be a long time.

     C'est le noir dans sa tête, le gouffre dans lequel il vient de s'enfoncer et d'où il est loin de voir le fond. Comment tout avait pu si vite basculer ? Alors qu'il était heureux dans sa nouvelle vie, voilà qu'il se retrouvait seul avec une femme sur les bras qu'il n'aimait plus. Il voulait Lela, seulement elle et l'idée qu'elle ne veuille plus de lui allait le détruire à petit feu, cela ayant commencé dès qu'elle eut prononcé les mots. Il s'en doutait, mais cela semblait tellement plus vrai une fois qu'ils eurent franchies ses lèvres. Il était amoureux d'elle, plus qu'il ne l'avait jamais été, il sentait qu'il y avait quelque chose entre eux d'inexplicable qui les attiraient. Comment faisait-elle pour ne pas le voir, le sentir ? Il la regardait, toujours sous le choc et à deux doigts de craquer. Il essayait de calmer le rythme de son cœur qui avait commencé à bondir dans sa poitrine sous l'effet de cette nouvelle, en respirant calmement. Et l'air détendu de la demoiselle n'arrangeait rien, comme si de le mettre dans cet état ne lui faisait rien. Elle s'était même reculée lorsque l'homme avait fait un pas vers elle. C'était réellement terminé. Tout ce qu'ils avaient vécus, tout leur bonheur disparaissait à présent, sans qu'il ne puisse rien y faire. Il restait maître de mon corps, bien que qu'il saignait de chagrin à l'intérieur. Elle s'approcha de lui et une lueur d'espoir émana de son corps alors qu'elle déposa simplement un baiser sur sa joue avant de se détourner. Désolé. Un simple désolé ? C'est tout ce qu'elle trouvait à dire alors qu'elle venait délibérément de lui briser le cœur. C'était plus que l'homme ne pouvait supporter et il ne ferait aucun doute qu'il ne finirait pas s'effondrer si elle continuait dans cette direction. Elle s'avança de quelques pas, se trouvant à présent derrière lui alors qu'il ne pouvait plus bouger. Une larme manqua de couler sur sa joue, mais il l'intercepta avant et l'essuya rapidement, soulager qu'elle ne puisse pas le voir. Tu peux pas être désolé alors que c'est toi qui me quitte. Moi j'ai jamais voulu ça. Son ton c'était fait plus cinglant, car il souffrait tout autant qu'elle et elle venait juste de l'achever. Tout partait en fumée autour de lui à présent et il ne pouvait plus arrêter cette fatalité. Finalement, elle reprit la parole, mais si bas qu'il n'était pas sûr d'avoir bien entendu. Il se retourna alors vers elle, abasourdi par cette révélation. Avec tout ce qui s'était passé il en avait oublié son anniversaire et cette découverte n'aurait pas pu tomber un meilleur jour. Pourquoi fallait-il que tout finisse ainsi ? Il fallait croire qu'il n'avait plus droit au bonheur ni de rendre heureux qui que ce soit. Lela je... Il ne savait pas quoi lui dire, s'excuser serait mal venu, de même que de lui souhaiter un bon anniversaire et de toute façon quoi qu'il lui dirait, elle ne l'écouterait pas. Il ne savait pas s'il devait lui donner son cadeau ou même s'il devait lui demander son accord, il savait qu'elle refuserait. Alors, sans lui demander son avis il traversa la pièce pour aller à la table de chevet où il avait caché l'écrin contenant les boucles d'oreilles en or serties de perles véritables. Il avait mis du temps à les choisir, car il voulait quelque chose de spécial pour l'occasion, finalement son choix c'était porté sur cela et avait prévu toute une soirée pour fêter dignement, mais qu'ils ne feraient pas compte tenu des évènements. Sans un mot, il s'approcha alors de nouveau d'elle et lui tendit simplement, espérant qu'elle l'accepterai quand même.

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it's gonna be a long time.

       Ce jour aurait pu être spéciale, à la base il devait l’être puisqu’Evan avait prévu depuis des semaines une soirée romantique pour tous les deux. Qu’ils puissent fêter la majorité de la jeune femme et profiter l’un de l’autre. Il voulait la rendre heureuse, c’est tout ce qu’il avait toujours voulu. Mais avec tout ce qui avait pu se passer, il n’y avait même plus penser et au vu de l’expression de Lela, cela devait lui faire de la peine. Pourtant, cela faisait des jours qu’il attendait ça et qu’il avait tout préparés, jamais il n’aurait pu oublier. Pour que cela n’ait pas servi à rien, il décida de lui offrir son cadeau quand même, espérant ne pas se faire repousser une énième fois. Il lui présenta donc l’écrin et contre toute attente, elle le prit sans sourciller. Il en demeura encore plus surpris lorsqu’elle le remercia avec ce qui ressemblait à un sourire, avant de les enfiler directement. Le professeur pensait que la lutte serait plus longue, mais il n’allait pas s’en plaindre, admirant avec un sourire ravi la jeune femme. Il avait bien fait, elle lui allait parfaitement et il ne put alors s’empêcher d’ajouter. Tu es magnifique… Toutefois, ce n’était pas le moment de se perdre, cela ne voulait pas dire qu’elle le pardonnait et qu’ils se remettaient ensembles, loin de là. Il ne se faisait pas trop d’idée, bien que ce court instant de bonheur retrouver lui fit chaud au cœur et il en profita, sachant qu’il était l’un de leur dernier moment. Elle s’éloigna ensuite de lui et rejoignis la chambre qu’ils venaient de quitter. Il la suivit doucement puis releva la tête quand elle s’adressa à lui et eu juste le temps d’attraper la boîte qu’elle lui lançait. Légèrement surpris, il fronça les sourcils et porta son attention sur ce qui semblait contenir un test de grossesse. Il mit quelques instants à comprendre, ayant du mal à imaginer que cela puisse être vrai puis il lança un regard plein d’incompréhension à la jeune femme. C’est… Tu… Former une phrase complète ne semblait pas être dans ses moyens pour le moment. Ils avaient déjà parlé de leur projet futur, même si leur avenir n’était pas encore tracer, Evan lui avait fait part de ses envies d’enfants, de fonder une famille. Envie qu’il avait ressentie avec elle, bien qu’il n’allait pas la pousser, étant donné qu’elle était encore jeune pour penser à ce genre de chose. Mais de se retrouver là, devant le fait accompli, il n’en revenait pas. En temps normal il en aurait été très heureux, mais maintenant, cela ne semblait vraiment pas approprier. Il baissa doucement son regard sur le ventre de sa petite amie -ou plutôt ex- qui contenait à présent son bébé, leur bébé. On va avoir un bébé… Murmura-t-il encore sous le choc, comme si de le dire le rendait encore plus concret. Pour elle, cela ne semblait pas signifier grand-chose vu le détachement avec lequel elle s’adressa à l’homme. Non, même après tout ça, elle ne pouvait pas lui dire qu’elle était enceinte, mais que cela ne la faisait pas changer d’avis. C’était complètement immature de faire ça, c’était là un enfant et non un jouet dont elle pouvait faire ce qu’elle voulait, il en était autant responsable et le voulait autant –si ce n’était plus- qu’elle. D’un pas décider il réduit de nouveau la distance entre et déposa le test sur le lit avant de se poster devant elle. Une certaine lueur de joie et de détresser ce trouvait dans la voix d’Evan lorsqu’il prit la parole, tirailler entre ces deux sentiments. Je vais pas partir indéfiniment. Je vais revenir pour toi, pour vous… On pourra être heureux, je t’en prie, fait pas ça. Il se risqua à prendre sa main et la serra, plongeant son regard dans le sien. Faut que tu me pardonne, s’il te plait… Je te dirais tout, plus de mensonges. On recommencera et on sera une famille, tous les trois… Cette nouvelle aurait pu rendre leur vie tellement merveilleuse. Même, elle le pouvait encore.

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