LELA ☆ Les murs ont des oreilles.

Lela & Kaliska

Les murs ont des oreilles

Après qu’Analeigh ait quitté pour aller chez une de ses amies, accompagnée par Alexis qui irait certainement parcourir certains endroits pour tenter de dégoter un boulot par la suite, je me retrouvai seule dans la demeure en compagnie de Lela, ma petite sœur. Occupée à faire un peu de rangement dans la chambre principale, plutôt que ne rien faire compte tenu que c’était journée de congé et que je n’avais aucune correction qui m’attendait, je me mis soudainement à réfléchir au fait que depuis que j’avais appris ma seconde grossesse, Alexis et moi avions choisi de ne rien dire à Analeigh tant et aussi longtemps que je ne serais pas passée au second trimestre. Par conséquent, je n’avais pas eu l’occasion de l’annoncer à ma petite sœur également, d’autant plus que je voulais bien faire les choses, si cela était possible, si elle ne se doutait pas de quelque chose, bien que cela, c’était une chose qui serait bien surprenante à ce stade. Quoiqu’il en soit, je finis par réfléchir un peu, et finalement décider de profiter de cette journée de congé pour passer du temps avec ma petite sœur, me mettre au courant de ce qui se passait dans sa vie, si les choses allaient mieux concernant son professeur. Je savais bien qu’elle vivait sous mon toit, mais en même temps, je ne voulais pas trop m’incruster dans sa vie privée. Pendant pouvoir le faire un peu aujourd’hui, je terminai mon rangement, puis je me rendis à sa chambre, toquant à la porte ouverte avant de dire : « Hey, Lilou, es-tu très occupée aujourd’hui ? »

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Dans un premier temps, j’étais persuadée qu’à moins que Lela ait quelque chose de prévu ou bien trop de travaux pour l’université, ma petite sœur ne se verrait pas embêtée de passer du temps en ma compagnie. Je ne pensais pas trop lui en demander, d’autant plus que nous semblions aller sur la bonne voie lorsqu’il était question de reconnecter l’une avec l’autre, et de ce fait, je ne voyais pas pourquoi elle me dirait non, surtout si c’était parce que je voulais lui parler de quelque chose de relativement important, ce que je ne lui avais pas révélé encore, toutefois. Cependant, à ma surprise, elle refusa mon offre bien rapidement, me disant ne pas avoir le moral pour ce genre de journée. Déçue, je fronçai les sourcils, et j’aurais très bien pu partir ainsi, m’excuser de l’avoir embêtée avec cela, sauf que je ne pouvais pas faire cela, surtout pas alors que ma petite sœur venait de m’annoncer qu’elle n’avait pas le moral. Enfin, pas le moral pour ce genre de journée, mais dans ma tête, c’était environ la même chose. De plus, si jamais c’était pour m’éviter, ou simplement parce que l’envie lui manquait, je le saurais probablement si jamais elle répondait à ma question, question que je prononçai ainsi : « Tu… Tu es sûre que tout va bien ? Tu sembles complètement abattue. » Puis, sur ces mots, je me risquai à faire un pas de plus dans la chambre de ma petite sœur, ne prenant toutefois pas l’initiative de me rendre jusqu’à son lit et m’asseoir à ses côtés, jugeant que ce n’était pas encore le moment de poser un tel geste.

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Je ne me fis pas prier pour entrer dans la chambre de ma sœur et prendre place sur son lit, à ses côtés, lorsqu’elle me proposa de le faire. D’instinct, je passai un bras autour des épaules de Lela, sans même lui demander une nouvelle fois ce qui se passait, lui mentionner qu’elle pouvait tout me dire, compte tenu qu’elle était déjà au courant de tout cela, que je serais toujours là pour elle, peu importe ce qui arrivait. Preuve étant, je n’eus même pas besoin de demander quoi que ce soit que Lela m’annonça qu’elle avait rompu avec Evan, ce professeur dont elle était tombé amoureuse et avec qui elle entretenait une relation depuis. Sitôt, mon visage se décomposa et devint plus triste, et tandis que je serrais un peu plus mon étreinte sur ma petite sœur, je ne pus que lui dire : « Oh Lela… » Évidemment, j’aurais voulu la réconforter un peu plus, lui demander ce qui était arrivé, en savoir plus sur son état actuel, mais je n’eus le temps de ne rien faire de tout cela, puisque Lela se leva brusquement pour se changer. En attendant, je me rendis compte que pour ma part, je n’avais même pas fait attention au fait que même si mon ventre n’était pas très visible pour le moment, il l’était quelque peu lorsque j’étais en position assise, surtout si mon t-shirt n’était pas un peu plus ample pour le dissimuler. Discrètement, je tirai dessus, histoire de cacher la petite bosse qui se laissait voir, et une fois que ma sœur fut prête, je l’accueillis près de moi à nouveau, la laissant alors expliquer ce qui s’était passé, et encore une fois, sans même que je lui demande de le faire. Mon visage triste devint alors un peu plus scandalisé, et j’entrouvris même la bouche pour montrer ma surprise, ne sachant même pas moi-même qu’Evan était marié précédemment. Enfin, c’était plausible, mais en même temps, j’ignorais totalement qu’il serait du genre à faire un coup pareil à ma petite sœur. En tout cas, il allait entendre parler de moi, c’était certain. Toutefois, je n’allais certainement pas dire cela à Lela maintenant, me contentant de lui répondre : « Lela, je suis vraiment désolée… Tu ne méritais pas ça… » Puis, pensant que la conversation allait tourner autour de cela, surtout considérant que c’était là une raison parfaitement légitime pour ne pas sortir, je ne pensais certainement pas que Lela me demanderait ce que je comptais faire. Brusquement, je secouai la tête, surprise, et je dis : « Oh… Je veux te forcer en rien… Je me disais qu’on pourrait sortir, faire les boutiques un peu, mais… » Cherchant alors à trouver une meilleure idée que celle que j’avais eue précédemment dans l’optique où ma sœur serait d’attaque à sortir un peu, je dis : « On peut toujours rester ici et regarder un film ensemble avec un pot de glace ? » Enfin, un pot de glace et un truc un peu plus étrange pour accompagner dans mon cas, mais bon, ça c’était à voir plus tard.

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Apparemment, l’idée de simplement manger de la glace devant un film quelconque ne plaisait pas à Lela. Il fallait dire qu’aux premiers abords, ce n’était certainement pas ce qui était le mieux pour combattre la déprime, mais bon, la suggestion ne précisait pas que ça pourrait être un film complètement débile, et que la glace, je l’avais proposée surtout parce que j’avais toujours faim, ces temps-ci, du coup, il était impensable que je pose devant la télévision sans rien à manger ou à boire, qu’importe si ma sœur serait là ou non. Toutefois, pour cette fois-ci, c’était réglé; Lela ne voulait définitivement pas rester ici, et au bout du compte, ma première idée pourrait être pas mal. En fait, elle proposa même le meilleur des deux; aller faire les boutiques et manger une glace en route, si j’avais bien compris. Cette idée m’enthousiasmant, je fis un petit sourire en hochant positivement la tête. Je perdis ce sourire bien rapidement lorsque ma petite sœur me prit les mains, affirmant qu’elle ne voulait pas finir mal comme précédemment. L’entendant me raconter ce qu’elle avait pu endurer, je pinçai les lèvres tristement, mais sachant que ce n’était pas nécessairement le temps de la plaindre, je me penchai, déposant un baiser sur son front, et je dis : « Je vais m’assurer que ça n’arrive pas, Lela, promis. » En effet, même si je savais parfaitement que c’était une passe difficile à traverser, je comptais bien être présente pour ma petite sœur, lui venir en aide, l’écouter et lui changer les idées. Pour aujourd’hui, la deuxième option se devant d’être mise de l’avant, je retrouvai mon enthousiasme à l’idée d’aller faire les boutiques avec Lela, puis je me levai du lit en ajoutant mon propos : « Et oui, ça fait longtemps ! Pour ça, on ne va pas attendre davantage ! Je vais juste prendre mon sac et je suis prête à y aller, ça te va ? » Vu la façon dont je parlais, je pourrais sembler vouloir aller faire les boutiques simplement comme cela, mais en réalité, j'avais besoin de certaines choses, entre autres des vêtements plus amples dans lesquelles je pourrais rentrer dans les prochaines semaines, compte tenu que tel que je l'avais remarqué, je commençais à être à l'étroit dans mes tenues plus normales. C'est peut-être comme ça que j'allais m'y prendre pour annoncer la nouvelle à Lela, je n'en savais rien, parce qu'après tout, pour le moment, l'essentiel était de quitter la maison et se rendre au centre commercial, en premier lieu.

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Sans trainer plus longtemps dans la chambre de ma sœur, je me rendis à la mienne afin de prendre mon sac à main afin d’être prête à partir. Je n’eus pas grand-chose à préparer, pour tout dire, mettant simplement mon porte-monnaie, mes clés et mon téléphone dans le premier sac à main que je trouvai. Toutefois, je ne descendis pas dans l’immédiat, me rappelant que lorsque j’avais regardé le temps prévu pour la journée, il n’était pas nécessairement chaud, ou du moins, pas assez à mon goût. Par conséquent, après un court instant de réflexion, je choisis de prendre une veste dans l’armoire, et je l’enfilai. Cela aurait pu être aussi simple que ça, mais lorsque je refermai la porte du placard, donnant alors sur un miroir qui permettait de se voir de la tête au pied. Je réalisai qu’avec cette veste, mon ventre paraissait encore plus… Encore une fois, je fus face à un dilemme l’espace de quelques secondes, puis je finis par me convaincre de la garder dans un haussement d’épaules, puisque de toute façon, il faudrait que je lui dise de toute façon, d’autant plus qu’il était prévu que je le fasse. Je balançai alors mon sac sur mon épaule, puis je descendis, d’autant plus que je venais d’entendre Lela déclarer qu’elle était prête. Je me retrouvai devant elle, puis je dis, tout sourire : « Moi aussi ! On peut y aller ! » Sur ces mots, je me dirigeai vers l’extérieur, déverrouillant les portières de la voiture à distance. Sans attendre plus longtemps, tandis que nous étions en train de monter chacune de notre côté dans le véhicule, je demandai à Lela, par simple curiosité : « As-tu besoin de quelque chose en particulier là-bas ? » Après tout, pourquoi pas ? Peut-être bien que je pourrais lui payer un petit quelque chose, histoire de lui remonter le moral. Enfin, c’était si elle le voulait bien, et si elle avait besoin de quelque chose, c’était encore mieux, malgré le fait que cette virée shopping n’était pas prévue dans un premier temps.

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Soulagée que ma sœur éclate de rire suite à son propos, je me permis alors de lui faire un petit sourire. Il est certain que j’avais eu une hésitation, mais c’était principalement puisque normalement, une peluche et de la glace, c’était associé aux ruptures amoureuses, il s’agissait même d’un parfait cliché. Toutefois, le fait que Lela rit comme s’il s’agissait d’une blague m’avait rassurée, puisque dans un premier temps, je n’avais pas su si je devais le considérer tristement ou pas. Enfin, si elle voulait une peluche, j’allais lui offrir, et la glace, il n’y aurait pas de problème non plus, mais je ne voulais pas qu’elle s’apitoie sur son sort et soit triste, bien qu’elle soit en droit de le faire. Je n’aimais juste pas la voir malheureuse, tout simplement. D’ailleurs, c’est pour cela que je jugeai préférable de ne pas poursuivre sur le sujet, écoutant alors ma cadette me retourner la question. J’eus alors un nouveau moment d’hésitation, mais pas pour les mêmes raisons ; en effet, il y avait quelque chose que je souhaitais me procurer, puisque c’était devenu limite nécessaire, ou du moins, ça le deviendrait prochainement, mais cela reviendrait à dire à ma petite sœur pour ma grossesse, et bien que je voulais lui annoncer, je ne me voyais pas le faire dans la voiture, pas maintenant en tout cas. Je finis alors par hausser les épaules, puis je dis : « J’aurais besoin de vêtements, mais j’ai pas d’idées en particulier. Du coup, je pensais aller voir une boutique ou deux, mais après, c’est libre à toi ! On peut faire du lèche-vitrine autant que tu veux ! » Je fis alors un petit sourire, puis je reportai mon attention sur la route, attendant alors la réaction de ma petite sœur.

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Lela semblait rassurée, si je pouvais le dire ainsi, que je paraissais être organisée et certaine de la direction à prendre, ou du moins des boutiques à aller voir pour trouver ce que je cherchais. Ne voulant certainement pas remettre ça en question, ce qui aurait peut-être fait en sorte de gâcher un peu l’ambiance heureuse qui s’installait lentement, mais sûrement, entre Lela et moi, qui me plaisait beaucoup plus que voir ma petite sœur malheureuse qui se morfond dans sa chambre, je ne dis rien, tentant de me convaincre que ce ne serait pas bien compliqué de trouver les boutiques de maternité dans le centre commercial, bien que je n’y avais pas fait attention depuis maintenant plus de sept ans. De toute façon, je n’aurais pas le choix, puisque non seulement, j’avais dit à Lela que j’avais besoin de vêtements, mais de plus, je savais parfaitement que d’ici quelque temps, si je n’achetais pas des vêtements adaptés à ma condition, j’allais faire exploser mes tenues régulières. Ça, je ne le mentionnai pas tout de suite, trop occupée à ce moment précis à garer la voiture, compte tenu que nous venions d’arriver au centre commercial. Sitôt que ce fut fait, je coupai le contact, puis je sortis du véhicule, me faisant alors demander par ma petite sœur où nous allions en premier. Pour me laisser le temps de réfléchir un peu, j’attrapai mon sac à main à l’arrière de la voiture, puis je verrouillai les portières , laissant le temps à Lela de faire le tour du véhicule pour venir me rejoindre. Maintenant côte à côte, nous commençâmes à marcher vers l’entrée du centre commercial, et moi, je fixais la porte, tentant de m’orienter, de voir si dans mes vagues souvenirs je me rappelais la direction des boutiques que j’avais déjà aperçues avant aujourd’hui. Heureusement pour moi, sitôt que nous fûmes entrées, je vis une de ces boutiques au loin, puis je pointai la direction à prendre, et je dis : « Je crois qu’il y a une boutique que j’aimerais voir par là. On y va ? » avec un petit sourire, sentant que le moment où je devrais annoncer la nouvelle à ma petite sœur arrivait à grands pas, à mon plus grand désarroi. Je n’étais pas effrayée de lui annoncer, mais j’avais un soin de le faire de la meilleure façon qui soit, et je ne savais pas trop comment elle réagirait, bien malheureusement.

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Contrairement à ce que je pensais, arriver dans la boutique et réaliser que celle-ci paraissait normal aux premiers abords, même si elle proposait des vêtements plus amples pour la maternité fut un soulagement. Cela fit en sorte que Lela ne posa pas de questions sur le type de boutique que j’avais choisi, retardant le moment où je lui annoncerais ma grossesse encore un peu. Il est certain que pointer une boutique de vêtements de maternité aurait rendu la chose bien simple, mais étrangement, je ne savais pas si ce serait une bonne idée de lancer la nouvelle ainsi, ou du moins, dans l’immédiat. Je suivis donc Lela dans la boutique sans broncher, lui lançant un air à la fois timide et amusé au moment où elle fit la constatation que je portais rarement des shorts. D’un sourire, je lui donnai raison; il était vrai que j’en portais rarement, mais c’était surtout puisque je jugeais ça approprié, vu mon travail. Je ne mis toutefois pas l’idée de côté d’en acheter une paire ou deux, mais dans un premier temps, je cherchais plutôt dans l’ensemble, un peu partout dans la boutique. Je fus arrêtée dans mon élan au moment où ma sœur me présenta une paire de chaussures, m’arrachant alors un sourire tandis que je lui disais : « Pas mal du tout ! Garde-les pas loin ! » puisque même si elle voulait que ce soit du shopping pour moi dans un premier temps, je m’étais promis de lui acheter quelque chose, et si ces chaussures lui plaisaient, alors je ne verrais certainement pas de problème à lui acheter. Puis, je repris ma recherche, et je trouvai alors une petite robe de tous les jours, simple, mais surtout ample au niveau du ventre des hanches. Je la trouvai à ma taille – ou plutôt, la taille qui me serait appropriée – et je la soulevai pour la montrer à ma petite sœur en affirmant : « Elle est jolie, je trouve ! Tu en penses quoi toi ? »