(don') tenderly they turned to dust all that i adore.

La vie de Lily était un vrai champ de bataille, et elle ne savait plus quoi faire. Ça faisait presque quatre jours qu'elle s'était enfermée dans son appartement, ou presque, parce qu'elle avait invité Ollie, un jeune homme, comme elle, à la rejoindre, mais elle avait ce vide en elle et surtout dans la chambre de Jade.  Elle avait compliqué sa vie depuis le jour où elle avait croisé Milo. Là c'était le bordel dans ses sentiments, elle ne savait pas quoi faire et elle ne pouvait plus compter sur Jade qui était partie s'exiler à l'autre bout du monde, sans raison apparente. Heureusement, elle avait toujours Donovan, ce n'était pas Jade, mais lui il était toujours là, jusqu'à ce qu'il l'abandonne à son tour, mais elle ne voulait pas y penser, pas maintenant. Elle était assise autour d'un table dans le premier café qu'elle avait croisé. C'était la première fois qu'elle mettait le pied dehors depuis 4 jours, même si elle avait le teint un peu blafard, elle avait une mine potable. A la vue de Donovan, elle lui fit un signe pour qu'il vienne la rejoindre. L'avantage d'être sa meilleure amie, c'est qu'elle savait comment il prenait son café et qu'elle pouvait le commander en attendant qu'il arrive. « Hey, j'ai commandé deux café. Ça va ? » Elle se leva pour lui faire la bise avant de s'asseoir.

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Lily-Anaëlle & Donovan

Quand on est quelqu’un de bien, lorsqu’on a un ami qui tire la sonnette d’alarme, on accourt, ventre à terre et en vitesse. Donovan n’était pas vraiment sur d’être quelqu’un de bien, mais il se savait loyal en amitié et cette règle, il y tenait. Alors quand il a reçu ce simple sms de Lily, quelques mots envoyés vite fait l’invitant à venir prendre un café en ville. Alors qu’il n’avait pas eu de nouvelles depuis quelques semaine, qu’il savait qu’elle n’allait pas très bien en ce moment et d’autant plus depuis le départ de Jade, parce que ça il le savait, les nouvelles allaient vite, Bowen étant une petite ville, il savait aussi que Lily n’était pas tellement du genre à donner rendez-vous comme ça, à la hâte. Le jeune Emery avait donc compris qu’il n’avait pas à se poser de question, il avait pris sa veste, quitté son bureau malgré les dossiers urgents posés en pile devant lui. Son amie n’attendait pas, un point c’est tout.
Il arriva au lieu de rendez-vous, remarqua la jeune brunette avec sa mine fatiguée ainsi que les deux cafés fumant les attendant sur la table. Il se devait de faire bonne figure, d’habitude c’était elle la fille enjouée et même si ce n’était pas le fort de Donovan, il devant prendre ce rôle pour aujourd’hui. Alors il se constitua un sourire grand comme ça, sincère, bien-sûr, parce qu’il était toujours heureux de voir celle dont il avait partagé l’enfance. « T’es belle tu sais ? » Elle avait horreur qu’il la complimente de la sorte, c’était donc de circonstance. « Et en plus tu penses à tout. Merci Lily. » Il lui fit la bise et s’assit à son tour. « Ça va, tu me sauve, je croyais me noyer dans mes dossiers cet après-midi. Et toi ? » son visage prit une expression plus sérieuse à cette question.

Lily n'avait pas eu à attendre longtemps, à peine 5 minutes, le temps qu'on lui fasse parvenir ses deux cafés. Et une fois qu'on venait de lui amener, elle voyait Donovan, toujours aussi beau, aussi bien habillé, et avec une mine plutôt joyeuse. Et pour l'embêter, il la complimente, elle n'aime pas qu'on lui dise qu'elle est belle, même si la personne le pense, et dans le cas de Donovan, y a pas de doute. Mais elle ne répondit rien, autant faire comme s'il n'avait rien dit. Ça aussi, ça marchait bien. « Je suis géniale, que veux-tu ! » Elle fit un beau sourire, parce qu'elle était fière de sa remarque, pour une fois, elle avait bien le droit de se gonfler les chevilles, de prendre une grosse tête. Et puis bon, c'était juste une bonne amie, un point c'est tout. Elle attrapa son café pour en prendre un gorgée. « Je suis fatiguée. Et je suis ravie de te sauver, toi aussi tu me sauves, sinon j'aurais passé un après-midi de plus à manger de la glace devant la télé. » Elle haussa doucement les épaules, plus ça allait et plus elle se sentait minable, elle avait de moins en moins de motivation.

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Lily-Anaëlle & Donovan

La jeune fille se montrait souriante en voyant arriver son ami, on voyait que le sourire était un peu figé peut-être par lassitude ou bien parce qu’elle se forçait à faire bonne figure, dans tous les cas on voyait qu’elle semblait contente de ce break improvisé avec lui, ce qui n’était déjà pas si mal. La dernière fois qu’ils s’étaient vus, Donovan avait appris que Lily avait des petits soucis de santé, une grossesse avortée par la perte de l’enfant, ce qui constitue une grosse épreuve pour une femme seule. Qui plus est, le départ de sa meilleure amie avait surement fini d’achevé celle qui était déjà émotionnellement affaiblie. « C’est vrai que tu es génial, je n’en ai jamais douté » Il lui rendit son sourire plein de dents blanches, un peu forcé lui aussi histoire de partir dans la dérision, c’était bien plus simple pour amorcer une discutions probablement plus sérieuse.
Le café était chaud, Donovan le buvait presque froid, il souffla alors dessus pour tenter de le refroidir, beaucoup pensaient que ça ne servait à rien, l’expérience avait appris à notre blond qu’en effet, rien ne valait la patience, mais il n’en avait pas vraiment alors souffler dessus lui donnait au moins l’illusion que ça irait plus vite. La réponse de Lily le fit rire, non pas qu’elle ne soit pas un tantinet alarmant, l’abus de sucre ne devait pas être très bon et surtout le fait de rester figé sur son canapé à manger de la glace peu recommandé pour le retour à la réalité. « Je me disais bien que tu avais pris des joues… et je n’ai même pas été invitée à trainer avec toi, tu ne partages plus ton pot de glace ? J’imagine que tu as terminé le visionnage de toutes les saisons de Friends, encore sans moi… tu t’attaques à quelle série maintenant ? » Le ton était résolument vexé mais bien entendu Lily comprendrait qu’il n’en était rien. Donovan voulait la faire rire, qu’elle ne regrette pas d’avoir mis le nez dehors, visage au soleil et de tenter de reprendre une vie sociale.

En l'écoutant, tu ne sais pas pourquoi, mais ça te faisait rire, ou du moins sourire, et ce n'était pas un de tes petits sourires forcés que tu pouvais lui servir en ce moment même, c'était plutôt un vrai sourire, ceux qui venaient du coeur. Tu n'avais plus ce trait aussi fatiguée, tu te sentais mieux, comme si ta vie était belle, comme si tout allait pour le mieux. « C'était un pot de noix de macadamia, je ne voulais pas que tu manges tout le pot alors j'ai tout mangé avant que tu puisses le voir. » Tu te mets à rire, oubliant ta vie, tes problèmes, tes douleurs. Être là, ça te faisait du bien, Donovan était vraiment le meilleur et même si sa remarque ne se voulait pas méchante, il avait raison, tu ne pouvais pas te confiner chez toi à manger de la glace. « Non, je t'attends toujours pour la fin de Friends, je t'ai fais une promesse, je compte bien la tenir et j'ai regardé beaucoup de télé-réalité, au point que ça en devient effrayant, parfois je pense à ce qui va se passer et j'me pose même des questions sur ça ! » Tu étais honnête, ça ne servait à rien, de lui mentir, ni même de te mentir à toi-même, mais tu n'en avais pas honte, c'était ta mauvaise passe, tout le monde en avait une, à un moment ou à un autre, il fallait juste du temps, et plus pour d'autres. D'un trait, tu terminas ton café, toi, tu l'aimais chaud et ça t'amusais de voir Don souffler dessus, pour le faire refroidir. « Bon, je commence par les mauvaises nouvelles, ou bien les bonnes ? »

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Au fil des mots de Donovan on sentait que Lily se détendait, son visage s’illuminait, où alors ça venait du soleil qui donnait de jolies couleurs à sa peau, mais il avait l’impression que les commissures de ses lèvres dessinaient presque un sourire et ça lui plut. « Macadamia, je n’en reviens pas, c’est juste… une trahison, Lily, une vrai. Si tu savais ce que ça me manque d’en manger, le régime que Victoria m’impose réfute toute trace de crème glacée ! » Il exagérait, il en faisait des tonnes et ça fonctionnait bien. En vérité, certes les glaces n’étaient pas trop appréciées au domicile conjugal, mais simplement parce que Victoria ravissait son homme avec de délicieuses pâtisseries faites maison, comment rivaliser avec ça ? Elle regardait la télé réalité, encore plus que les séries qui vous abrutissent, ce genre de programme était réellement irregardable, Don se demandait bien comment elle pouvait se passionner pour ça, mais en aucun cas il ne la jugeait, lui qui se refaisait au moins tous les six mois un marathon Star Wars alors qu’il connaissait la saga par cœur. « Okay, je vais te sortir de là, j’arrive pour regarder Friends, je ne peux décemment pas te laisser t’abrutir devant les Anges de la télé réalité, ça serait inhumain de ma part. »
Il termina son café en baissant les yeux et lorsqu’il les releva ceux de Lily le fixaient, il se racla alors la gorge, passant la main dans ses cheveux, prêt à l’écouter. « Donne-moi les mauvaises nouvelles, je suis sûr qu’elles ne sont pas si terribles que ça ! » Il voulait détendre l’atmosphère qui s’était soudain chargée, lui-même sentait que son cœur s’était accélérer, et si son amie avait des soucis de santé… il ne voulait pas penser à cela, se disant que rien ne pouvait être catastrophique, mais à l’époque de cancer et autres conneries du genre, il n’était plus tellement sûr de lui.

Presque, tu sentais une pointe de culpabilité en toi, quand tu l'écoutais te sermonner par rapport à ton pot de glace, et au régime de Victoria, même si certaines choses devaient passer, puisque Victoria était pâtissière, elle devait bien lui faire quelques gourmandises pour un passer pour un monstre en lui interdisant les glaces. Mais tu repris, en souriant. « Je le sais bien, mais quand tu viendras, j’achèterais un tout petit pot, rien que pour toi, et ce sera notre secret ! » Tu ferais n'importe quoi pour faire plaisir à Donovan, après tout, c'était presque le seul qui ne t'avais pas encore tourné le dos, le seul qui était encore dans ta vie, même si lui, tu ne l'aimais pas comme les autres. Lui, ce serait toujours, ton pilier, ton meilleur ami. « Si tu veux regarder la saison finale, il nous faudrait au moins deux jours, qu'on reprenne un peu avant pour se remettre dans le bain. Et puis je regarde aussi des émissions de cuisine, y en a une très amusante, où un chef sauve des restaurants, mais avant, il les enfonce, et c'est très amusant. Rien que le voir, j'ouvrirai bien un restaurant, mais c'est aux Etats-Unis, alors du coup, ça paraît compliqué. » Il est vrai que ta télé était très divertissante en ce moment, mais passer du temps dehors et boire un café avec Donovan, c'était presque mieux. « Je ne sais pas si tu te souviens de Brett, mais il est mort dans un accident de voiture, ce qui a bouleversé Jade, et elle a quitté le pays. Et ma relation avec Milo, c'était juste dans ma tête, il m'a dit être avec moi, juste parce qu'il avait pitié. Je crois, que je suis trop naïve. » Tu te sentais si nulle, de ne pas voir clair, de te laisser si facilement aveugler par tes sentiments. C'était désolant, et effrayant.

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Lily-Anaëlle & Donovan

Des épisodes de Friends il en avait vu plein, comme tout le monde, souvent en vrac, il avait déjà dû voir l’épisode final et au final il trouvait la série sympa mais sans plus. Pourtant aujourd’hui, à la vue de Lily et de son état, ce marathon semblait le bienvenue pour lui remettre du baume au cœur, se moquer de Phoebe et ses chansons, de Joey et ses bêtises, commenter tout en avalant de la crème glacée, être ensemble et s’en foutre du monde. Lui seul n’aurait jamais regardé cette série mais pour elle il le ferait et tellement plus d’ailleurs. « Je vais essayer de me bloquer deux jours dans mon emploi du temps pour ça, on en reparle. Tu n’as qu’à faire venir un expert en librairies si tu as envie de te faire hurler dessus. Moi ça m’embêterait bien qu’un Gordon Ramsay vienne me voler dans les plumes et me faire la morale sur ma façon de gérer mon job… mais si tu aimes ça, éventuellement, peut-être que ton côté maso reprend le dessus de temps en temps ! » Il rit de toutes ses dents, content de sa moquerie même si elle n’avait rien de sérieux.
Oui il se souvenait de Brett, ils s’étaient connu dans la salle de boxe et avaient passé quelques bons moments ensembles, même en dehors du ring. Il avait su pour son accident et avait fait une visite au funérarium, il ne s’était pas rendu à l’enterrement trouvant que ça aurait été déplacé de la part d’une simple connaissance même s'il regrettait sa mort encore aujourd'hui. Il avait aussi su que Jade, sa copine à ce moment-là et surtout la meilleure amie de Lily avait quitté la ville. La laissant seule, ce qui n’avait pas dû aider la jolie brune ces derniers temps. « Je me doute que ça doit être difficile pour toi en ce moment mais tu verras qu’il y aura des jours meilleurs. Moi je suis là, c’est tout de même le plus important –roulement d’épaules faussement machiste- Quant à Milo, c’est un salaud, je l’ai vu dès le départ, oublie ce gars, tu vaux tellement mieux Lily, regarde-toi, t’es sexy en diable et tellement cool, j’aurai surement essayé de t’inviter à dîner à des fins romantiques. » Il n’avait jamais aimé ce Milo, il ne l’avait pourtant croisé qu’une fois mais sa tête ne lui était pas revenu et le mal qu’il faisait à Lily était insupportable, Donovan le non violent aurait bien envie de lui envoyer son poing dans la figure s’il le croisait. « … il a vraiment dit qu’il avait pitié ? » Sur ce point le blond songeait qu’elle pouvait exagérer, les filles ont cette capacité à faire une montagne de peu de chose…

Un ami comme Donovan tu n'en avais pas deux, ça tu pouvais le dire, et tu pouvais aussi compter sur lui aussi souvent que possible dans la limite du raisonnable, parce qu'il travaillait dans une banque et que ce n'était pas un métier de tout repos, ça tu l'avais remarqué il y a bien longtemps, mais le fait est qu'il était prêt à prendre deux jours de retard, pour les passer avec toi, devant la télé avec un pot de crème glacée, comme ami, tu pouvais pas rêver mieux. Et si vous n'étiez pas assis à boire votre café, tu lui aurais déjà sauté au cou pour le remercier d'être ce qu'il est. Pour cela, tu te contentes de lui sourire, pour le moment, un sourire ça fera l'affaire. Une grimace apparut sur ton visage, ainsi que des joues roses, toujours le mot de te faire rougir, et même s'il était ton ami, et rien que ton ami, tu savais que ce qu'il disait était vrai. Mais tu ne savais pas trop quoi lui dire, tu n'étais pas du genre à te la péter en affirmant haut et fort que t'étais trop bien pour lui, ou pour qui que ce soit d'ailleurs. Non, toi dans ta tête, t'étais assez bien pour personne, et les autres trop bien pour toi. Confiance en soi, bonjour. « Oui, mais en attendant, les bons jours sont loins, et j'ai l'impression qu'ils vont mettre du temps à venir ! Mais bon, je suis en bonne santé, et j'ai ma boutique, donc je devrait arrêter de me plaindre je crois. »  Donovan émettait un doute sur ce que tu venais de lui dire, et pourtant, tu savais très bien ce qu'il t'avait dit, mot pour mot, votre conversation repassait en boucle dès que tu perdais du temps à penser à Milo, dès que tu te sentais mal de lui tourner le dos, même s'il le méritait, parce que dans le fond, toi, tu l'aimais, et tu n'avais pas l'habitude que ce soit toi qui tourne le dos, même si pour être honnête avec toi, tu n'as pas d'autres choix, il ne voulait plus de toi. Tu faisais si pitié à être comme ça, mais tu ne pouvais pas lutter contre ta nature, elle finirait pas te faire la peau à force. Tu pris quelques secondes pour réflechir à ses mots avant de pouvoir lui dire, comme il te les avait dit. « Ses mots exactes étaient : "Je ressens bien trop de pitié pour toi." Je crois que ça veut dire, ce que ça veut dire, non ? » C'est avec un petit sourire tout fier que tu clôtura ta réponse. Toi qui avait tendance à extrapoler, à en faire trop, pour une fois, tu avais raison, pour une fois, il ne pourrait pas dire de toi que tu avais un long nez. Il était temps de faire une croix sur tout ça. « Et sinon les tests se sont révélés négatifs, ce qui veut dire que je pourrais être maman, et que j'ai juste pas eu de chance, ce qui me soulage énormément ! D'ailleurs, comment vont les monstres ?  » demandas-tu avec un grand sourire, ils devaient avoir tant grandis depuis la dernière fois.