Burn Alive - Swann

Je savais que je contrôlais certaines parcelles de mon corps, pas toutes, malheureusement pour elle. Et je forçais violemment pour ne pas lui faire de mal. Elle était trop frêle pour moi. Je la vis à ma recherche, telle une biche affolée pendant de longue seconde, ce qui me fit marrer, encore. Elle était vraiment terrible. Mais je savais que parmi tous ces êtres elle me retrouverait toujours. Au fond on était trop liés pour s'abandonner. Elle se glissa jusqu'à moi et j'admirais la grâce de ses pas, la douceur de ses gestes. Les allers-retours de ses yeux bleus. Elle me tira vers elle et je ne résistais pas, la serrant contre moi comme lors de retrouvailles. Pour autant on venait à peine de se quitter. Ses lèvres dans mon cou me firent frissonner et je me mordis la lèvre, calmant mes idées mauvaises. Elle se remit à me guider, m'emmenant probablement dehors, je ne savais pas, je ne savais plus; j'étais perdu entre ces contacts, cette odeur, les brûlures de mon corps. Cette passion dévorante commençait à me faire mal. Il fallait que ça cesse mais je ne voyais pas comment ne serait-ce qu'atténuer la chose.

Le contact de la nuit fraîche me glaça instantanément la peau, m'arrachant un frisson. Le silence et tout ce qui allait avec la nuit me fit du bien. Je jetais un regard long à la blonde. Elle aussi me ferait probablement du bien. J'admirais ses traits avec intérêt, j'avais l'impression de la redécouvrir à chaque fois que je la voyais. Elle n'en était que plus belle. Je ne sais pas pourquoi je la suivais dans cette putain de ruelle, on avait rien à faire là-dedans. Mais je me contentais de sourire, amusé par cette situation. Normalement c'était moi qui emmenait les filles dans des endroits glauques. Elle me coinça dans un coin, glissant ses bras autour de mon cou. Je cherchais son regard, qui était perdu autre part. « Chez toi ou chez moi ? » J'voulais pas de ça ici. C'était pas elle, c'était pas comme ça que je voulais découvrir. Pas dans une ruelle sombre à côté des poubelles. Je passais ma main dans ses cheveux, penchant légèrement la tête sur le côté, la bouffant littéralement des yeux. Putain ça devrait être interdit cet effet qu'elle me faisait là. Et pourtant, c'était bien la réalité...

Naufragé, les battements de mon cœur non loin du sien. Je me savais déjà prédestiné cette nuit. À elle. Une fois de plus. Chez moi. Je lui souris, glissant mon bras autour de ses épaules. Il ne fallait pas qu'elle fasse fausse route et disparaisse encore. Cette nuit elle était mienne. Le silence de la rue glissait autour de moi, j'avais l'impression de flotter. Mes pieds connaissaient le chemin par cœur, ce n'était pas si loin après tout. Je l’entraînais dans les dédales de rues, de plus en plus silencieuses et vides. Mal éclairées, trottoirs cabossés. Et puis mon immeuble, la porte d'entrée, la traversée du couloir, l'ouverture de ma porte d'entrée. Qui fut un peu longue cependant, je n'avais plus les yeux en face des trous depuis longtemps. Je la laissais se glisser à l'intérieur, la lâchant. Maintenant je savais qu'elle ne s'en irait plus. « Tu veux boire quoi ? » Non je n'avais pas fini, je commençais à peine. Je me dirigeais vers la cuisine, séparée du salon par un bar. Ce n'était pas bien grand, j'avais une chambre et une salle de bain en plus. Bien suffisant quand on était un gamin bordélique. Je me servis un verre de whisky et levais les yeux vers la blonde, un sourire flottant sur mes lèvres.

Furtive comme elle était, je ne résistais pas quand elle me prit mon verre des mains. Je la regardais s'éloigner avec, un sourire amusé étirant mes lèvres. Je balançais ma veste sur le canapé, balançais mes pompes encore plus loin, savourant le contact frais du sol contre ma plante de pied endolorie. Je la suivais à peine des yeux, sachant d'avance qu'elle allait faire le tour de mon chez moi pour essayer de tout comprendre, de tout savoir. C'était une vraie éponge à sensation. Je me posais sur le canapé, commençant à rouler un joint, laissant la donzelle faire le tour du propriétaire. Au bout d'un moment, je me demandais même si elle ne fouillait pas dans mes tiroirs. « Arrêtes de renifler mes caleçons s't'euplait. » Je penchais la tête en arrière, essayant de la trouver du regard. Elle allait vite réapparaître, j'le savais mais son contact me manquait déjà. La pièce principale se trouvait bien vide sans sa présence. Je savais qu'elle zonais dans ma chambre, remplie de beaucoup de choses. Des photos, des skates, des dessins, probablement beaucoup trop d'esquisses de son visage. Mais ça ne me gênait pas, je n'avais pas honte de ça.

Je m'évadais lentement et surement dans l'attente languissante de ma donzelle. Elle finit par se pointer et j'haussais un sourcil à sa réponse. « Qui te dit que j'en ai ? » Toi connard, tu viens de le dire. Je la suivis des yeux, la dénudant en un regard. C'était facile pour moi d'imaginer les courbes qu'il y avait sous ces vêtements. Qui n'allaient pas rester là très longtemps d'ailleurs. Elle finit par s'asseoir et je dus me lever pour la rejoindre, effort sanglant. Je m'installais à ses côtés, posant mon bras au-dessus d'elle, la regardant avec intérêt. Je lui tendis le joint et me mis à jouer avec ses cheveux, appréciant leur douceur et leur finesse. Tout chez elle était délicat : ses attaches, ses os, son visage. Elle n'était que gravure. Je revins rapidement à la réalité, je m'évaporais un peu plus vite avec le temps. Je glissais un doigt distrait le long de son bras, puis sur sa cuisse. C'était facile, sur sa peau douce, je n'avais qu'à suivre le trajet que ma main voulait prendre. Je ne la regardais plus vraiment, les yeux dans le vague, perdu dans des pensées qui n'en étaient pas vraiment. Ou qui n'en étaient plus.

Je la regardais se détruire avec un malin sourire parce que je savais que j'y étais pour quelque chose. J'aimais voir les gens se détruire autant que de me détruire moi-même. Je ne savais pas à quel jeu elle jouait mais ce qui était sur c'est que ce n'était pas le mien. Sa main se glissa le long de mon bras, m'arrachant des frissons. D'envie. Elle déposa un baiser sur ma joue, m'arrachant un sourire, attendrit et amusé. Peut-être même un peu frustré mais je savais que j'aurai tellement plus. Bientôt. Ses lèvres se glissèrent bientôt sur mon torse et je la laissais faire, frissonnant au contact de sa peau contre la mienne. C'était insensé les sensations qui s'élevaient en moi. Mais elle me faisait de l'effet, un peu trop même. Je lui arrachais le joint des mains, elle avait mieux à faire visiblement. Je tirais quelques tafs avant de le poser dans le cendrier et de passer aux choses plus sérieuses. Je la ramenais à moi, l'asseyant sur mes genoux. Je glissais mon regard dans le sien en même temps que mes mains sous son t-shirt. Savourant la douceur de sa peau. Je m'avançais vers elle, capturant ses lèvres des miennes. Il était temps que le vrai jeu commence.

Elle avait besoin de moi pour d'autres raisons, je n'avais besoin d'elle que pour l'inspiration. Mais ça semblait différent pour elle, pour autant je m'en fichais royalement. J'étais partit dans une autre mentalité et je ne pensais même pas au lendemain. Pourtant je ne voulais pas lui faire de la peine, loin de là. Je pris ce baiser comme une réelle invitation et le contact de ses mains sur ma peau m'en persuadèrent. Je n'étais guère patient, elle était trop timide. Je la collais à moi pendant que je me levais, sans pour autant vaciller, je ne sais même pas où j'avais trouvé ces dernières fois. Je la menais dans la chambre, la déposant sur le lit. Je n'allais pas l'attendre, je balançais mon jean, mon t-shirt et m'achevais à travailler son corps. Je glissais mes mains sous son haut, lui ôtant avec délicatesse. Mes lèvres trouvèrent rapidement le chemin de son cou, glissant rapidement jusqu'à sa poitrine. De ma main droite, je m'achevais à finir de la déshabiller, disons que je tentais d'être habile. Pourquoi est-ce qu'elle devait toujours avoir des vêtement compliqués ? Elles devraient s'habituer à se promener en sous-vêtements.

Petit à petit mon corps brûlait de désir pour ce petit être que je dominais largement. Je voulais goûter à chaque parcelle de sa peau, en connaître tous les coins et recoins. Je la sentais vibrer sous mes lèvres, me complaisant dans mon envie. Le contact de ses mains, de ses dents contre la peau fragile de mon cou me donnait l'envie de me presser, d'en finir. Mais ce n'était pas ça qu'il fallait, pas maintenant. Pas avec elle. Elle me déshabilla et je soupirais dans son cou en sentant ses ongles dans ma peau. Nos lèvres se retrouvèrent dans un baiser langoureux, mêlant nos langues dans une sauvage étreinte. Je n'étais plus en état d'être réellement doux, je n'étais pas très concentré, j'avais du mal à penser droit. Peu importait. Sa main se glissa l'endroit propice, m'arrachant un râle de soulagement et de satisfaction. Mais je ne la laissais pas jouer longtemps, je n'avais pas vraiment besoin de ça de toute façon. Je quittais ses lèvres, descendant progressivement des baisers le long de son corps, ma main caressant l'intérieur de sa cuisse. Je terminais de la déshabiller, me laissant le plaisir de goûter au fruit défendu.