Tu l’avais observée du coin de l’œil depuis son entrée dans le magasin, alors que tu y flânais sans idée, ni réelle nécessité. Ce n’est plus vraiment ton monde les robes de ce genre, pourtant elles ont eu l’effet d’un aimant en t’attirant ici. Et en voyant la jeune femme, tu finis par te dire que tout ceci n’est peut-être pas le fruit du hasard : elle ne semble pas savoir ce qu’elle veut exactement. Elle prend, repose, prend autre chose, puis file dans la cabine d’essayage sans avoir l’air certaine d’elle. Le pire dans l’histoire, de ton point de vue, c’est que l’autre greluche de vendeuse ne lui vient même pas en aide. Tu hausses un sourcil, intriguée par le spécimen, sans savoir de quelle façon tu pourrais la conseiller sans pour autant paraître, intrusive voire insultante. Tu te rapproches incognito de la cabine avant de glisser quelques mots à voix basse. « Ne seriez-vous pas un peu perdue, par hasard ? »