blue jeans #1 (malorys)

emrys, tu es bien trop faible, tu le sais ça ? quelques mots sur un carnet et ton coeur s'emballe oubliant tout le mal qu'il a ressenti, tu es à sa merci, une poupée de chiffon que l'on prend, que l'on jette et que l'on reprend, que l'on attendri avec des jolis mots, des jolis vers. il te regarde intensément, profondément, la sensation qu'il peut lire ton moindre sentiment dans la profondeur de tes yeux t'excite et à la fois te terrifie ne joue pas avec moi, pas cette fois. alors te protégeant du mieux que tu peux tu t'écartes, un peu, il réécrit des mots, c'est beaucoup plus long, ton coeur s'emballe à nouveau. rimbaud, poète maudit, poète en mal d'amour, tu le regardes, à nouveau, bouche bée, comment peux-t-il avoir autant d'impact sur ton coeur, sur tes sentiments, tu n'est qu'un jouet. c'est si beau. siffles-tu entre tes lèvres. tu t'éloignes pourtant encore un peu plus, comme si, la distance que tu installe entre vous, allait éviter que tu retombes dans ses filets, tu y es déjà dans ses filets, dès le moment où il s'est retourné dans cette ruelle. c'est à ton tour de se perdre dans la profondeur de ses yeux, inconsciemment tu l'interroges, dis-moi si tu restes, ou si tu pars, mais ne me brise pas, pas cette fois encore. bientôt, l'on ne pourra plus jamais me réparer.  

tout doucement, tu fermes les yeux, bercée par un terrible sentiment. tout se chamboule, dans ton corps, dans ton coeur, dans ta tête. Qu'adviendra-t-il de nos amours ? La douceur de son regard te réconforte, tu le sens qu'il s'accroche, t'as peur, si peur, il pourrait te briser en moins de temps qu'il le faut pour casser un vase, il pourrait te piétiner comme une vieille feuille morte qui jonche le sol. Seule l'envie de le serrer contre toi est presente dans ton esprit et quand bien même tu voudrais la chasser qu'elle reviendrait au galop. la redoutable question, comment pourrait-il croire que ton coeur est pris. il lui appartient ton coeur. À lui seul. Personne d'autre. C'est lui qui en a la clef. je n'ai jamais eu que toi dis-tu, tes brunes prunelles rivées vers les lattes de bois d'un parquet si peu entretenu, a quoi bon s'adonner a ce genre de taches quand la vie qu'on a à vivre est si compliquée, semée d'embûches dont il est si difficile de se tirer. Il paraitrait que le coeur a ses raisons que la raison ignore, ton coeur a toi, même un fou ne pourrait le comprendre.

les mots s'entrechoquent dans ta tête dans un fracas immense, tu le détestes encore plus et pourtant tu l'aimes si fort. Tu le hais de te dire pareille chose, il n'y aura jamais personne d'autre que lui dans ta vie, définitivement, c'est foutu, foutu, foutu. Pour toujours, foutu, Malo maitre de ton coeur. Tu ne sais si tu dois pleurer, hurler ou éclater de joie. Si tu dois le virer de chez toi ou le prendre dans tes bras. Tu te jettes sur lui, les poings tambourinant sa poitrine tu peux pas, non malo, tu ne peux pas, j'ai cru que tu ne reviendrais jamais. jamais. Tu entends. Et si j'avais eu quelqu'un hein, qu'aurais-tu fais ? Tu te serais mordu les doigts. Tu entends, dis moi. Réponds moi malo ! tes joues brules et tes yeux aussi, tu sens cette satanée grosse larme qui trace son chemin de ton coeur jusqu'à ta pommette, qui glisse jusqu'à ton cou, qui se perd. tu te laisses tombée, contre le mur, seul obstacle qui te tiens encore debout. oh malo, serre moi, dans tes bras. si tout ca n'est pas juste un putain de rêve. Dis moi que je ne rêve pas, dis moi que tu es bien là.

ça t'as fait du bien, soulagée. Depuis le jour où il t'as quitte tu rêves de le retrouver pour lui faire comprendre qu'il t'as fait du mal. Pourtant aujourd'hui tu n'étais pas prête, ça t'es tombé dessus comme ça, d'un coup, d'un seul. C'est pourtant vrai, tu le savais et c'est peut-être aussi pour ça que tu l'as aime tout de suite. Il s'approche de toi, essuie tes larmes, douce enfant. T'avais besoin de lui dire tout ça, que t'avais eu mal, tellement mal, mais maintenant t'as besoin de lui et malgré tout ça tu sais que la vie sans lui t'es impossible. tu souris a ses mots, il essaye d'ironiser mais le seul que tu veux toi, c'est lui. toi .. c'est toi que je veux, toi, toi, et même si tu fumes, même si tu bois, même si t'es pas équilibré comme tu dis. un sourire tendre sur tes lèvres. tu veux bien me serrer contre toi ? s'il te plaît, dis oui, serre moi, encore, serre moi, jusqu'à étouffer de toi.

c'est fini. pas tout. c'est pas non plus une fin tragique. pas non plus une happy end. C'est peut-être juste le début de la fin, ou la fin du début. Grand soulagement. Tu affiches un sourire sur tes lèvre. tu sais très bien ce que j'en pense malo, tu es, je crois, le meilleur coup qu'il m'est donné d'avoir. ton sourire innocent est alors vite remplacé par un sourire en coin. C'est tellement plus agréable. Tu commences à oublier la douleur, douleur qui disparait de plus en plus quand tu sens ses bras te serrer contre lui, te faire sentir que tu es la sienne. Sa emrys. Tu sens sa respiration dans ton cou, tu hésites un instant et, le plus naturellement du monde, dépose un doux baiser sur sa joue. Tu n'oses pourtant pas t'aventurer plus loin, c'est peut-être un peu trop tôt même si l'envie est de plus en plus grande.

tu n'y aurais pas cru, toi, lui, vous dans cet appartement à vous taquiner sur ses merveilleux exploits au lit, comme si tout cela n'avait été qu'un mauvais rêve, comme si rien ne s'était produit, comme s'il n'était jamais parti. un fausse pour boudeuse s'affiche sur ton joli minois. il ne s'est pas entraîné tout seul, c'est certain, une autre femme, peut-être bien plus expérimenté que toi, ou alors peut-être même plusieurs ah oui, tu t'es entraîné ? c'était bien j'espère parce que moi je suis toujours au même niveau.. il n'y a pourtant pas de reproches, tu sais bien qu'il ne s'est pas empêché de vivre, tu sais bien que c'est malo de toute façon, tu ne le changeras jamais. Et puis, toi non plus tu n'es pas entrée au couvent entre temps, mais jamais, jamais avec amour, ton amour tu le gardais pour lui, le seul qui en était digne. Soudain il te soulève, et là, tu es sa princesse, la princesse de son royaume, la princesse de son coeur, tu aimerais l'être pour la vie, mais lui ? il te pose sur le sofa, tu ne veux pas être séparée de lui, pas déjà, pas alors que vous venez à peine de vous retrouver. Recroquevillée sur toi même tu le regardes de tes grands yeux. tu t'en vas ? ridicule tentative pour le faire rester. tu te colles contre le dossier, pour lui laisser de la place, pour qu'il comprenne que tu as encore besoin d'être contre lui, après tout ce temps. Rattrapons le temps perdu, ne t'en vas pas.  

ne pas l'étouffer, avant qu'il ne s'échappe à nouveau. tu fermes les yeux, la tête contre le coussin, tu sens une pression s'exerçant sur le sofa, tu ouvres alors les yeux, il n'est pas parti, toujours là, là, à côté de toi, affalé. soudain, il se lève, son marqueur en main, il taggue ton mur, alors, appuyée sur ton coude tu le laisses jeter la beauté de ses mots contre ton mur blanc. il revient. il t'embrasse. Oui, à ta plus grande surprise ses lèvres son contre les tiennes, tu te laisses tomber, la tête en arrière, sans lâcher ses lèvres, tes mains vont se perdre dans ses cheveux, tant d'amour, de passion. trop d'un coup. sans doute. Mais il vaut mieux trop que pas assez. T'as peur de le voir disparaître à nouveau. T'essayes de contrôler ton coeur qui s'emballe déjà beaucoup trop.