Solweig, veux-tu être mon infirmière privée?

“ La vie est une cour de récréation. Sinon elle n’est rien. ”

Dix-huit heures je franchis péniblement le seuil de l’hôpital, je suis fatiguée et honnêtement je n’avais aucune envie de venir aujourd’hui. J’ai deux heures d’avance, le temps de manger et consulter les dossiers du jour. C’est mon rituel. Puis avec un peu de chance je croiserais Raf’ avec qui je pourrais manger. Oui ce programme me conviendrait parfaitement. Je saluts mes collègues en passant par l’accueil, la standardiste m’interpelle, elle fait ça avec tout le monde et vous tient durant des heures pour vous raconter à quel point les gens sont peu civiques et parfois étranges. On est aux urgences, bien souvent les patients ont d’autres soucis que le fait d’être courtois, surtout dans la panique. Je lui lance un sourire aimable, lui disant que j’étais pressée. Je pousse la lourde porte où il est inscrit en lettre d’or « privé ». Personnellement j’ai toujours aimé pousser ce genre de porte surtout lorsque je n’y suis pas invitée. Qui ne l’a pas fait après tout ? Quelques infirmière sont attablé sur la grande table je les salue avant de me diriger vers les vestiaires pour récupérer ma blouse. Alors que j’allais m’installer pour manger un plat pas très gastronomique de l’hôpital une collègue entre l’air débordé. « Solweig, tu ne veux pas commencer plutôt on est déborder et… » Je soupire légèrement laissant tomber mon espoir de faire un repas à peu près correcte pour me diriger vers les urgences. Je me prendrais une courte pause plus tard…

Les patients s’enchaînent, la fatigue commence à arriver alors que ma « journée » ne fait que commencer. Lorsque le flux de personne se stop un peu j’en profite pour aller me chercher un café. J’attrape quelques dossiers en me posant dans le bureau des infirmières, pendant ainsi y trouver un peu de calme. Alors que je commence à boire mon café, l’alarme d’une des chambres retentie. Avant de partir ma collègue m’a dit qu’elle avait fait le tour des chambres et donné les derniers traitements. Alors pourquoi cet appel ? Je réfrène un léger soupir, délaisse mon breuvage pour rejoindre la chambre en question. Je pousse la porte m’apprêtant à sortir tout le bla-bla habituel, je vois Zackary. Un sourire prend place sur mon visage. Je pense que si il fallait décerner des cartes de fidélités lui serait au moins à sa dixième ! « J’espère que tu étais au moins sur le point de décéder pour m’avoir empêché de boire tranquillement mon café ! » Je fais une fausse mine fâché appuyant mes mains sur mes hanches avant d’afficher un large sourire. Si je me permets tant de familiarité avec lui c’est que je m’en suis beaucoup occupé, puis il faut dire que je l’apprécie beaucoup. « Qu’est-ce qui t’est arrivé cette fois ci ? Une chute du 20ème étage, une voiture qui roulait trop vite, un courant trop fort… ? »