shrinking universe -r.

Lily était sur mon lit, en train de feuilleter les pages de son magazine Cosmo. Elle me montrait de temps en temps des photographies en se plaignant que tout était photoshoppé de nos jours, ou que celle-là savait pas s’habiller, ou qu’elle était carrément une traînée. Bref, j’acquiesçai constamment parce qu’elle avait raison, tout simplement. Je regardais furtivement les photos, commentais à mon tour sur ses faux seins ou ses jupes ras-le-cul, et je continuais à jouer à mon jeu vidéo. Des soirées entre Lily et moi, c’était toujours comme ça : on faisait ce qu’on voulait, on parlait de tout et de rien, et même si on ne faisait pas les mêmes trucs on trouvait toujours le moyen de se rejoindre en paroles.

La bouteille de vin traînait sur ma table de chevet, les deux coupes vides à côté. La bouteille l’était aussi. Vide, je veux dire. Heureusement, une demi-bouteille n’allait pas me rendre malade, et elle non plus. Juste assez heureux pour se confier l’un à l’autre, même si ce n’était pas l’ivresse qui y jouait tant que ça. Non, Lily et moi, on se parlait toujours de tout. Sauf que là, avec ma fatigue et l’alcool, je me sentais léger, je me sentais soft, ouvert, et bien. Bien avec elle, parce que tout était tellement simple. En même temps, on était tellement amis que je la considérais presque comme une sœur, et j’avais l’impression que c’était pareil de son côté parce qu’il n’y avait jamais eu d’ambiguïté. Comme quoi, l’amitié entre un homme et une femme tous les deux hétéros, c’est possible ! À cette pensée, j’eus un sourire et j’osai quand même une question, toute innocente : « Hé, Lily. T’imagines ce que ça ferait, toi et moi, en couple ? Deux vraies bitch ! » Je rigolai. Parce qu’on était complices et qu’on aimait bien rire des autres, gentiment bien sûr, parce qu’en réalité on ne ferait pas de mal à une mouche. « Quoique je crois qu’on serait un beau couple. Pas de dispute, pas de conneries, enfin j’crois. T’en penses quoi ? » Et je savais qu’elle ne prendrait pas cela pour une proposition ou quoi que ce soit. On discutait on fabulait, on rêvassait. On vivait dans les hypothèses et les si jamais.

Ce soir je passais la soirée chez Nelligan, l’un de mes amis en qui j’avais le plus confiance et auquel je savais ne pas craindre d’avance ou quelques sois d’autre. Tout cette confiance s’expliquer par le simple fait qu’il était gay, en tout cas c’est ce dont j’avais déduit avec le temps, à tort, mais ça je l’ignorais. En attendant je passé l’une de ses soirées dont nous étions habitués. L’une de ses soirées pour j’étais loin d’être professeur de mathématique qui devait tenir tête à une classe d’adolescent en surplus d’hormone. Non j’étais juste moi avec un ami à critiquer toutes ses top model retoucher. Je n’étais pas une vipère à proprement parler, mais à ses femmes, ça ne pouvait leur faire du mal, elles ignoraient même jusqu’à mon existence et ça me permettait de me sentir mieux dans ma peau.

Tournant un nouvelle page je posé le verre vide que je tenais sur la table de nuit. Je peux alors constaté que l’on avait terminé la bouteille entamé en début de soirée. Je souris, heureusement que l’on ne faisait pas cela tous les soirs, on deviendrait vite deux alcoolique, mais heureusement pour le moment nous étions juste des innocents adultes qui profiter d’une soirée et d’une bouteille de vin. « Hé, Lily. T’imagines ce que ça ferait, toi et moi, en couple ? Deux vraies bitch ! » Je relevé la tête de nom magazine pour regarder Nelligan qui rigolait. Je ris avec lui, oui peut-être bien que l’on aurait été ainsi, mais j’en doutais tout de même un peu, nous n’étions pas vraiment méchant en vrais, on aimait juste critiquer gentiment des gens que l’on ne connaissait pas de temps à autre. « Des bitch ? Nooon, en tout cas pas pour les autres. » Je lui souris à mon tour et un léger rire fit vibré mes cordes vocales. Ma réflexion, elle, était en tout cas pas tellement vrais puisque les gens aimaient en général critiquer aussi, alors il n’aurait pas était dure de passé pour des bitch. « Quoique je crois qu’on serait un beau couple. Pas de dispute, pas de conneries, enfin j’crois. T’en pense quoi ? » Je ne m’était jamais posé cette question, en même temps, je n’avais pas à me la posé puisqu’il était homo de mon point de vue et donc qu’aucune relation était possible. « On aurait pu effectivement. Après pour pas de dispute, je n’en suis pas sûr, être ami ou être en couple ce sont deux choses complètement différente. Et puis on dit bien qu’un couple, n’est pas un couple s’il n’y a aucune dispute. » Mon argument n’était si mal, vous ne trouvez pas ?

Lily réfuta ce que je venais de dire. À ses yeux, nous ne serions jamais des bitchs aux yeux des autres. Elle avait raison. S’il y avait bien quelqu’un que tout le monde savait trop gentil et respectueux, c’était bien moi. De ce côté-là, Lily était comme moi mais au féminin. Nous étions incapables de juger les autres sur quoi que ce soit de superficiel. Si on se moquait, c’était pour des raisons telles que : une femme qui manque de classe devant une serveuse au restaurant ou encore un homme d’affaires qui échappe de la nourriture sur sa cravate. Des trucs cons, sans importance, qui ne faisaient de mal à personne.

Je demandai alors à la rouquine si elle avait déjà songé à nous en couple, enfin plutôt si elle pensait qu’on formerait un beau couple. Sa réponse ne fut pas comme je l’avais imaginée, elle pensait qu’on aurait pu se disputer. Je penchai la tête sur le côté, les sourcils froncés et le regard interrogateur. « Tu crois ? Vraiment ? Sur quoi on se disputerait tu crois ? » Après tout, mis à part les baisers et les mots d’amour, on était presque un couple, Lily et moi. Dans le sens où quand elle venait, on se collait pour regarder des films, on cuisinait ensemble, on buvait des bouteilles de vin, on payait chacun notre tour quand on allait au restaurant. Bref, n’importe qui de l’extérieur aurait pu croire que nous étions un couple. Alors pourquoi n’y avait-il jamais eu de questions de ce genre entre nous ? Étais-je à ce point-là « pas » le genre de mon amie ? Non, en fait, je ne voulais pas le savoir, alors oubliez cette question.

Finalement, je me levai et je rejoignis Lily un peu plus près d’elle sur le lit. « De toute façon, on s’en fiche, t’es pas mon genre. » Je rigolai et lui ébouriffai les cheveux. « Non, c’est pas vrai. T’es mon genre, mais … ça me fait bizarre de te dire ça parce que j’ai l’impression qu’on est tellement proches … c’est comme si t’étais ma sœur un peu. Et puis bon, en plus … j’ai … j’ai quelqu’un en vue. » Lui avouais-je. Je ne parlais que très rarement de mes sentiments et de mes attirances à Lily, mais là, avec Tara, j’avais une vague impression que ça pourrait mener à quelque part. Je voulais donc la préparer mentalement à tout ça.

J’avais répondu sans aucun problème aux interrogations innocentes de mon ami, mais je me demandais tout de même comme il avait bien pu parvenir jusque-là. Comprenait moi, nous passion une soirée toute tranquille lorsqu’il se demande quel genre de couple nous pourrions bien être. Ce n’est pas une réflexion qui vient comme ça a l’esprit. En tout cas pour moi, mais bon peut-être que le "truc" déclencheur m’avait échappé. . « Tu crois ? Vraiment ? Sur quoi on se disputerait tu crois ? » Ma réponse avait vraiment l’air de l’étonner, pourtant ça me semblait logique, je n’avais jamais entendu un couple se dire qu’il ne se disputait jamais, même ceux qui durée. Alors pourquoi était-il si étonnée ? Après certes ils étaient tous les deux assez semblable et différent pour s’entendre et se complétait, alors peut-être qu’ils auraient pu être beaucoup moins sujet au dispute qu’un autre couple. « Je ne sais pas, mais tous les couple se dispute. C’est compréhensible, ils vivent ensemble, construisent un avenir ensemble… Je ne sais pas comment t’expliquer ça, mais il me semble logique que part moment cette sorte de pression produise des étincelles. Donc oui, même si j’avoue que l’on pourrait se disputerais peut-être beaucoup moins, on se disputerait quand même. » Je regardais mon ami, espèrent que mes nouvelle paroles le rassurerait, lui faisant comprendre que ce n’était pas pour être négatif que je disais ça, mais un part de réalisme. Je voulais surtout qu’il comprenne que je savais ce que l’on avait entre nous et que je ne voudrais pour rien au monde que cela change.

Lorsqu’il laissa son jeu de coter pour me rejoindre sur son lit, je compris que le sujet aller devenir plus approfondit at donc plus sérieux. C’est presque par automatisme que je fermais le magasine devant moi pour me concentrait sur mon meilleur ami. « De toute façon, on s’en fiche, t’es pas mon genre. » Avec une phrase pareil j’aurais pu me sentir vexé, mais ce n’est pas le cas, en même temps ce qui venait de dire était tellement logique pour moi. Alors je me contentai de sourire, lui de son côté sembla se rattraper en disant que j’étais de son genre, mais qu’il me considérait plus comme une sœur. « Je comprends ce que tu veux dire. Pas d’inquiétude. » C’est alors qu’il m’avoua avoir des vue sur quelqu’un, je deviens alors encore plus attentive à ses paroles, car malgré tout ce que l’on partageait, il se confier rarement sur ce genre d’élément. « Vraiment ? Qui est ce petit chanceux ? » Je souriais a pleine dent et intérieurement sautiller sur place.

Ma vision de l’amour était peut-être trop idéalisée à force de l’attendre, de le voir dans ma soupe et de le voir dans mon entourage. Parce que dans ma tête, l’amour c’était beau, un couple ça partageait tout, de la plus grande intimité au moment le plus banal. C’était idyllique. C’était des petits déjeuners au lit. Des soirées tranquilles à se coller dans le lit. Des balades au bord de l’eau. Des sorties au restaurant de temps en temps. Aucune dispute ne se déroulait dans ma tête quand j’imaginais mon éventuelle vie de couple. Ainsi, le fait d’entendre Lily me sortir tout de suite qu’on se disputerait comme n’importe quel couple, me décevait un peu. Comme s’il n’y avait que ça. Bref, j’haussai donc les épaules lorsque la rouquine renchérit sur ses explications. « Je sais pas. Peut-être. J’imagine que je dis ça parce que j’ai jamais été dans une très longue relation. » J’avais eu des copines, Lily-Anaëlle par exemple (elle était ma plus longue relation), mais ça n’avait jamais été assez long pour que je sois sorti de la phase passion. De mon côté, cette phase de la passion durait plus que deux mois parce que j’étais un grand romantique, mais bon. Faut croire que je n’étais pas réaliste. En attendant, je préférais rester sur mon nuage.

D’autant plus que je commençais tout juste une relation. Enfin, c’était encore si vague. Je n’avais aucune idée des intentions de Tara. Il me semble que les miennes étaient plutôt claires, mais les siennes étaient difficiles à deviner. Je m’approchai donc Lily pour lui en parler davantage, commençant par lui apprendre la nouvelle. Son attention fut alors des plus prononcées, j’avais piqué sa curiosité c’était évident. Moi qui me plaignais sans cesse d’être célibataire. Elle me demandant alors qui était le petit chanceux. Notez bien la présence incontournable du masculin dans sa phrase. Alors que le masculin ne l’emporte que lorsqu’il y a présence du féminin ET du masculin. Or, dans cette phrase, seul le féminin avait sa place dans mon cas. Je fronçai les sourcils, ne comprenant pas sur le coup pourquoi elle me demandait cela comme si elle parlait d’un homme. « Quoi ? Comment ça LE petIT chancEUX ? » Dis-je en mettant bien l’accent sur les terminaisons masculines. Le doute s’installait dans mon esprit. Se pourrait-il que Lily se soit totalement trompée sur moi ? Sans jamais m’en parler ? Prendre cela pour acquis ? Non, quand même pas … Si ?

Avais-je un point de vue sur l’amour trop négatif ? Non, je ne pense pas. Certes j’accepter l’idée qu’il y ai des dispute dans un couple, mais je ne trouvais pas ça forcement négatif. Une dispute pouvait être le moyen de remettre tout à plat, de régler ce qu’il n’y allait pas. Avec un peu de voix et un ton agressif, mais le sac était vidée, c’était peut-être ça l’essentiel. Ca et le fait qu’une fois passé, les gens savaient garder l’essentiel mais en mettant la disputes en sois de côté. « Je sais pas. Peut-être. J’imagine que je dis ça parce que j’ai jamais été dans une très longue relation. » Non, je ne suis pas sûr que c’était ça le problème, il y avait parfois moyen de courte relation durant lequel les gens se tape dessus plus qu’autre choses. « Non, tu es simplement plus romantique que moi… » Pas que je n’étais pas romantique, mais peut-être était-je trop réaliste par moment. Coté romantisme, je pense que j’avais tout de même pas mal de corde à mon arc, faire plaisir aux gens était important pour moi et en couple, ça ne changeait pas.

C’est alors que mon meilleur ami me déclara qu’il avait une personne en vue. J’étais contente pour lui, c’était un véritable plaisir de l’entendre me dire ça. Je voulais qu’il soit heureux dans sa vie, mais surtout, ça me faisait grand plaisir qu’il se confie à moi pour une fois en ce qui concerne ses histoires de cœur. Effectivement jusqu’à présent il c’était très peu confier sur ce point, je n’avais jamais insisté, c’était son choix, je le respecter. Alors lorsqu’il engagea le sujet je ne plus retenir ma curiosité, je voulais savoir qui était le petit chanceux qui avait touché le cœur de mon ami. « Quoi ? Comment ça LE petIT chancEUX ? » Oups… Je crois que j’ai fait une petite erreur dans mes suppositions, mais pourtant ça me semblait très logique. Tout aller dans ce sens, je pense même que c’était à cause de ça qu’il se confier pas tant que ça sur ses relations, par peur que je ne juge. « Petite chanceuse ? » J’avais parlait d’une toute petite voix. J’aurais voulut pouvoir me cacher dans un petit trou de souris. Comment j’avais pu faire une confusion pareille.

Je souris à la réponse de Lily, un peu rêveur. C’était vrai que j’étais assez romantique en mon genre. Je rêvassais d’un amour à la Disney, d’une relation qui dure jusqu’à ce qu’on soit vieux. À l’adolescence, j’avais toujours voulu tomber sur la fille que j’allais plus tard marier, pour pouvoir dire à mes enfants plus tard que leur mère était la seule et unique femme avec qui j’avais un jour été, qu’on s’était rencontrés à nos seize ans et qu’on s’aimait depuis, et tout ce qui vient avec. Malheureusement, j’avais maintenant vingt-huit ans et je n’avais aucune femme à mes côtés. Mon amour d’adolescence n’était plus mienne, et la page était tournée. J’avais la tête face à l’avenir mais personne pour avancer avec moi. Bon, maintenant, il y avait Tara dans le portrait comme je venais de l’apprendre à la rouquine, d’ailleurs. Mais la révélation qui en découlait du côté de Lily était bien plus importante et troublante que la présence d’une femme dans ma vie : alors que je ne lui avais dit que le strict minimum, ne précisant pas le sexe de l’autre, Lily en avait tout de suite déduit qu’il s’agissait d’un homme. Devant ma réaction, elle s’était reprise en me demandant s’il s’agissait d’une petite chanceuse, avec une toute petite voix qui traduisait son envie de disparaître. Elle s’était trahie elle-même. Elle s’était trompée sur toute la ligne. Je n’en revenais tout simplement pas ; j’en avais la mâchoire à terre.

« Euh, oui, une petite chanceuse !! » Lui lançais-je, un peu offusqué. Il était extrêmement rare de me voir monter sur mes grands cheveux, de me mettre en colère, de me déplaire, mais là Lily était allée chercher ça loin. J’avais les sourcils froncés, sans m’en rendre je m’étais levé du lit et je la regardais, droit comme un piquet. « Comment … qu’est-ce que … Voyons, Lily ! Pourquoi … » Je trébuchais sur mes mots, je ne savais pas par où commencer, je bégayais presque. « Qu’est-ce qui t’as fait croire que j’étais homosexuel ? » Je m’assis au bout du lit, quand même loin d’elle, parce que j’étais encore trop atteint par ce qui venait de se passer. « Genre à la limite je m’en fous mais … depuis le début tu penses ça ? Pourquoi pas m’en avoir parlé, hein ? » Plutôt que d’aller peut-être le dire à tout le monde autour d’elle, comme si c’était une évidence, et ainsi réduire à zéro toutes mes chances d’un jour avoir une copine. Dieu seul sait à qui elle pouvait avoir raconté ces mensonges.

Qu’avais-je dis… Qu’avais-je fais ? Il m’en voudrait toute sa vie, en même temps je pourrais le comprendre bien que ce soit dur. Je m’en veux déjà beaucoup d’avoir pensé de cette manière. Parce qu’en y réfléchissant bien, je n’avais aucune preuve concrète des petit indice ici et là que j’avais rassemblé pour en faire une opinion, des petits indices, mais peut-être aussi pas mal de stéréotype que nous balance la société à plein régime et par lesquels je m’étais fait aspiré. Aurais-je cessé de réfléchir par moi-même ? Ca faisait d’en arriver à ce posé cette question. Etions-nous si libre que ça de notre opinion et la société avait une influence bien plus importante que l’on imagine.
Mon Dieu… Toute les fois où je me suis changé devant lui en pensant que de toute manière je ne risquer rien… Je me sentis encore plus honteuse, mais en même temps je le menais compte de l’amitié qu’il y avait entre nous puisque pas une seul fois il n’avait dit des remarques déplacer. Et quand bien même, j’étais en sous vêtement, c’est comme si j’étais en maillots de bains.

« Euh, oui, une petite chanceuse !! » Il était vexé, je ne pouvais pas l’en blâmer, j’en étais même loin, je me sentais plus coupable que vexée par son comportement. Il m’en voulait ? Je comprenais, qui ne m’en auraient pas voulu ? J’espérais seulement qu’un jour l’on prenne ceci plus à la rigolade qu’autre chose. « Comment … qu’est-ce que … Voyons, Lily ! Pourquoi … » Ça c’était la question qui tue ! La question a laquelle j’aimerais avoir la réponse parfaite, mais je ne l’avais pas, j’en étais même bien loin. J’étais dans le flou au plus total, mais je lui devais une réponse, je le savais il avait le droit. « Qu’est-ce qui t’as fait croire que j’étais homosexuel ? » « Je ne sais pas, des raccourcies trop vite fais, des infos glané ici, toi, ton mystère permanent. Je n’en sais rien… Ça s’est imposé à mon esprit comme logique. » Je le regardais dans les yeux, ce n’étais pas vraiment une réponse ce que je venais de lui dire, mais c’est tout ce dont j’étais capable pour le moment. « Genre à la limite je m’en fous mais … depuis le début tu penses ça ? Pourquoi pas m’en avoir parlé, hein ? » Non, pas depuis le début, depuis un moment certes, mais au départ il était comme tout mec que l’on croise un hétéro, c’est plus tard que j’ai eu l’impression d’y voir l’inverse, après un longue période de question. « Te demandais ? Mais tu as un mur autour de ta vie sentimentale, je l’ai toujours respecté, parce que justement tu es mon ami et que je jour où tu voudrais m’en parler j’en serais. Je ne voulais pas insister et risquer de perdre cette amitié. Ton cœur est un mystère, comme si tu passé ton temps a caché quelques choses qu’il avait vécu, alors oui peut-être que j’ai été mené a pensé que tu étais gay, mais au moins j’ai respecté le fait que tu ne voulais rien dire. » Et j’en avais parlée a personne d’autre, si on me demandais, il était simplement célibataire, mais je n’en savais pas plus, ce qui était vrais alors les gens ce démerdait et moi j’étais rarement d’une bonne aide.

Maintenant que je me calmais et que je me mettais à la place de Lily, je me rendais compte qu'elle devait flipper autant que moi. Tout ce qu'elle m'avait dit, tout ce qu'elle avait fait devant moi, son aise sans limite par rapport à nos limites physiques. J'avais réalisé à quel point elle était ouverte à moi mais j'avais mis cela sur le compte de l'amitié. Aujourd'hui, je me disais qu'elle devait se sentir tellement coupable et honteuse d'avoir agi de la sorte à plusieurs reprises. Toutefois, à mes yeux, ce n'était pas cela l'important. Avoir la vu la couleur de ses sous-vêtements et la forme de ses seins m'importait peu puisque Lily était, pour moi, une si bonne amie qu'elle en était presque devenue une seconde sœur au fil du temps. Ainsi, je ne la voyais pas de cette façon-là. Je ne la "sexualisais" pas. Elle n'avait donc rien à craindre ; je n'avais pas fantasmé sur elle alors qu'elle ne se doutait aucunement que le corps d'une femme puisse m'exciter.

J'étais tout de même vexé de la situation et même si j'essayais de rationnaliser le tout, mon irritation se faisait sentir dans mon ton de voix. Lily semblait vouloir se faire si petite, prête à rentrer dans le plancher s'il le fallait. Je détestais voir les gens ainsi, je détestais les mettre dans un tel état. En même temps, elle m'avait elle aussi mis dans un état inconfortable. Nous étions donc à égalité. J'aurais bien voulu tourner la page et faire comme si rien ne s'était passé dans les dix dernières minutes, mais c'était assez difficile de passer l'éponge sur une telle révélation choc dans une amitié aussi solide. À son explication, j'hochai la tête. « Mon mystère permanent ? Qu'est-ce que tu veux dire par ça ? » J'avais accroché sur cette expression-là. Parce que je ne jugeais pas être un homme très mystérieux. Au contraire, je me montrais sous mon vrai jour à pas mal tout le monde et, même si je ne parlais pas de tout ce qui me passait par la tête, je ne considérais pas faire preuve de retenue. Surtout pas envers Lily. Si je n'avais jamais parlé d'amour, c'était tout simplement parce qu'il n'y avait rien à dire de ce côté-là. Je lui demandai ensuite depuis quand elle pensait cela et pourquoi elle ne m'en avait jamais parlé. L'analyse sentimentale qu'elle fit de moi me laissa perplexe, à la limite son discours me perturba intérieurement. Je fronçai les sourcils. « Je n'ai pas de mur autour de ma vie sentimentale, avant ma rencontre avec Tara je n'avais tout simplement PAS de vie sentimentale. Rien. Nada. Ça a toujours été le vide, et j'ai pas forcément envie de venir pleurer sur l'épaule de tout le monde en me plaignant que je finirais mes jours seuls. Alors j'attendais, c'est tout, ça voulait rien dire de plus. » Mais cette conversation ne menait à rien, au final, sauf entretenir le fait qu'il y avait eu un malentendu. On ne pourrait rien retirer de plus du problème que cela. J'haussai donc les épaules. « Bon. C'est pas grave. On oublie ça ... mais promets-moi que maintenant tu vas communiquer avec moi plutôt que de te faire des idées ... fausses. » Lui demandais-je en la regardant dans les yeux.

« Mon mystère permanent ? Qu'est-ce que tu veux dire par ça ? » Dans la catégorie des bonnes questions a posées, il était à un niveau plutôt élevé. Parce que oui, qu’es qu’elle voulait dire par là ? Elle avait bien une idée de ce qu’elle cachait derrière ses paroles, mais mettre de mots dessus ce n’était pas si simple. Nelligan ne laissé pas plané le mystère sur sa vie privée, il n’était pas non plus du genre a posé des indice pour attirait la curiosité sans en dire plus. Non, ce n’était pas lui. Non, lui il ne parlait juste pas de sa vie sentimental, par choix certainement, mais ce silence pouvait être la raison de tellement de chose qu’elle en avait supposé l’un d’elle. « Euh… Je ne sais pas… Ton silence j’imagine. Sincèrement, je ne sais pas quoi répondre, c’est une impression… Non ensemble de trucs… Ou plutôt une absence… Bref, je n’en sais rien. » J’étais en train de m’énerver contre moi-même, je n’aimais pas être bloqué de cette manière. Je n’aimais pas ne pas trouver les mots pour exposé ce que je ressens, ce qu’il se passe dans ma tête. Lui n’y était pour rien, il avait posé une question tout à fait justifié, il avait eu raison de la posé.

J’avais parlé d’un mur, pourquoi avais-je parlais d’un mur ? Je m’en voulais d’avoir d’y ça. Un mur c’est tellement froid, dure et infranchissable. J’aurais pu parler d’une porte, oui une porte c’est mieux, c’est plus ouverts. Une porte c’est un obstacle que l’on pouvait espérer franchir plus qu’un mur. « Je n'ai pas de mur autour de ma vie sentimentale, avant ma rencontre avec Tara je n'avais tout simplement PAS de vie sentimentale. Rien. Nada. Ça a toujours été le vide, et j'ai pas forcément envie de venir pleurer sur l'épaule de tout le monde en me plaignant que je finirais mes jours seuls. Alors j'attendais, c'est tout, ça voulait rien dire de plus. » Je lui en étais reconnaissante. Oui reconnaissante du fait qu’il ne se plaigne jamais du célibat. On a tous un ou une ami(e) qui passe son temps à se plaindre, au début on essaye de trouvé les mots. Ça devient vite très dure et au bout d’un moment on ne fait qu’acquise de la tête en écoutent à moitié ne rêvent que d’une chose : Lui crié d’arrêter de se plaindre cinq minutes. « Et tu es génial pour ça, je t’en suis reconnaissante. Mais à présent que je réfléchis, tu es l’un de mes rare amis à ne pas ce retourné lorsque l’on croise une jolie femme ou à faire un commentaire, pas forcément méchant ou obscène. C’est peut-être par respect, je n’en sais rien, mais il se peut que ça ait joué son rôle. » Oui, ça avait peut-être aussi joué son rôle. Pas que ça me dérangé, ça m’était presque égale qu’il le fasse ou non. Qui ne le faisait pas, moi-même il m’arrivait jugée le mec qui était venu pour le gaz parce que je le trouvais agréable à regarder, mais ça n’allais pas plus loin. « Bon. C'est pas grave. On oublie ça ... mais promets-moi que maintenant tu vas communiquer avec moi plutôt que de te faire des idées ... fausses. » Oublier, ça allait être un petit peu compliquer, mais je pouvais en prendre leçons. « Promis, je le ferais. Au passage, si ça peu te rassuré, je n’ai jamais dit quoique ce soit à qui que ce soit. » Je suis souris. « Alors, cette Tara ? » Oui, j’étais toujours curieuse alors je tentais ma chance s’il voulait toujours m’en parlé.

Lily n’avait pas forcément les mots pour s’exprimer, et je n’avais pas nécessairement la patience pour attendre qu’elle sache trouver les mots justes. De toute façon, rendu là, le mal était déjà fait, et je doutais fortement que la rouquine puisse dire quoi que ce soit qui arrangerait le tout ce soir. Seul le temps aller réparer ce malentendu plutôt blessant. Seul le temps me permettrait d’oublier que pendant tout ce temps, Lily avait agi ainsi parce qu’elle me croyait homosexuel. Maintenant que la vérité était mise à jour, je me disais que je verrais quel genre de relation elle voulait désormais entretenir avec moi. J’étais persuadé que quelque chose changerait entre elle et moi. Une certaine distance, une gêne, un fossé allait forcément se creuser. Nous avions toujours été si proches, comme si justement la barrière du genre n’avait jamais existée. Maintenant que je comprenais pourquoi, je sentais que ça ne durerait pas aussi longtemps, cette unique amitié.

La dernière conversation à propos de ce sujet fut à propos de l’une des raisons de pourquoi Lily avait pensé que j’étais homosexuel. Mon respect pour les femmes. Cela me fit rire jaune. Comme si, de nos jours, les hommes respectueux envers la gente féminine l’était seulement parce qu’ils n’avaient aucune attirance envers elles. N’importe quoi ! Mais je n’allais pas juger Lily sur ce point-là, ne voulant pas partir un débat qui allait sans doute dégénérer. Je répondis tout simplement : « Je n’aimerais pas être jugé rien que pour mon apparence alors j’imagine que je fais la même chose pour les femmes. » Bon, en même temps, je disais cela mais pour Tara je n’avais pas respecté cette règle. Je l’avais d’abord trouvée extrêmement attirante et c’est un peu pour cette raison que j’avais forcé le destin en lui proposant de rester après la fermeture avec elle pour cuisiner. Toutefois, j’étais tombé sous son charme après avoir appris à la connaître. Je n’étais donc pas de ces hommes qui se base seulement sur le physique pour décider de l’avenir de la relation.

Je décidai finalement que j’en avais assez entendu, et je me doutais bien que Lily en avait marre d’être dans cette position franchement désagréable, alors je lui dis que c’était dans le passé. Je ne voulais plus qu’on revienne sur ce sujet-là. Finalement, la rouquine me demanda donc de lui parler un peu plus de Tara. Je n’avais pas forcément envie de le faire avec tout ça puisqu’il me restait une pointe de rancune, mais je ne voulais pas vexer Lily et puis, c’est moi qui avais proposé de passer l’éponge, alors je souris et je me couchai dans le lit, à ses côtés, comme à notre habitude. « Elle est pâtissière. Elle est drôle, intelligente, cultivée et … le mieux dans tout ça elle … elle adore les jeux vidéo ! » Dis-je comme si c’était la plus belle chose du monde – et ça l’était. « T’imagines ? C’était quoi les chances que je tombe sur une fille visiblement faite pour moi ? » Bon, dit comme ça, ça paraissait égocentrique, mais ce n’était pas le but. Tara correspondait seulement parfaitement à l’image que je me faisais de la femme idéale.

Les choses allait-elle changé ? Je n’avais pas envie quel change, mais parfois cela se produisait sans que l’on ne s’en aperçoive, sans que l’on ne le veille. Cette pensée ma déboussolait. J’aimais bien l’amitié que j’avais développée avec Nelligan. J’aimais bien l’indifférence qu’il y avait sur le fait que j’étais une femme et lui un homme. Nous étions amis, c’est tout ce qui compté. Je n’avais vraiment pas envie que cela ne change et j’allais faire de mon mieux pour que ça reste ainsi. Pourquoi devrons-nous changeait notre comportement ? Jusqu’à présent ça c’était toujours bien changé, ce n’est pas une erreur de jugement qui aller mettre tout en périls. Justement à cause de cette erreur, il aurait pu en profiter, à n’importe qu’elle moment, mais au lieu de ça, il n’en avait rien fait, jamais. N’avais-je pas un ami en or ?

« Je n’aimerais pas être jugé rien que pour mon apparence alors j’imagine que je fais la même chose pour les femmes. » Sur le coup je me sentis un peu vexé. Il m’arrivait de donné mon avis sur l’apparence d’un homme, ce n’est pas sur cette raison que je les jugées simplement sur leur physique. Pour moi c’était de choses complètement différentes. Le physique c’est ce que l’on voyait en premier, tout ceux qui disait ne jamais portait d’importance mentait. Tout le monde voyez les mêmes choses et inconsciemment ou non, tout le monde porter un jugement. C’est ensuite que ça se jouer, il y avait ceux qui s’arrêter au physique et ceux qui quelques se soit leurs premier avis décide tout de même de mieux connaitre la personne avant de la déclarer fréquentable ou non. Ça parait peut-être bête déclaré ainsi, mais croyais-moi de ce que j’ai pu en voir. C’est la réalité. « J’espère ne pas juger à l’apparence, mais j’avoue que j’ai des yeux et que je les utilises parfois. » Une manière de dire que qu’il m’arrivait de regardait des hommes sans pour autant préféré le plus beau. Parce que oui, je préféré rire ou simplement me passionner dans une conversation, plutôt que de rester avec le plus beau de la bande, mais avoir l’impression de parler a une salade.

Nous avions clôt l’affaire. Plus précisément Nelligan, l’avais fait. Moi ? J’avais tenté le tout pour le tout en demandent s’il voulait bien me parler de sa fameuse amie. Soit ça passé, soit ça cassé, mais il fallait tenter. . « Elle est pâtissière. Elle est drôle, intelligente, cultivée et … le mieux dans tout ça elle … elle adore les jeux vidéo ! » Ce portrait me plaisait, ça correspondait bien à l’homme qui était assis à côté de moi. Bon, il y quelques minute en arrière j’aurais plus entendu de "il" que de "elle", mais ne remuons pas le couteau dans la plaie. « T’imagines ? C’était quoi les chances que je tombe sur une fille visiblement faite pour moi ? » Je lui souris, il était génial. Venant m’allongé près de lui, je fis semblant de réfléchir à sa question alors que je regardais le plafond. « Hum… Une sur cent ?... Non, moins tout de même. En tout cas j’espère. » Tournent la tête vers mon ami je repris mon sérieux. « Aime les jeux vidéo et pâtissière ? Rien qu’à cela tu m’as convaincu. Mais si en plus elle est drôle et intelligente. Mon chère il semblerait que tu sois sur la bonne voie, ne lâche rien ! » Je lui tout encore plus, j’étais contente pour lui. [b]« Dis-moi, elle n’aurait pas un frère ou un ami ? Même sans la passion de jeux vidéo… »[b] Là j’étais beaucoup moins sérieuse, j’étais même a deux doigt de partir dans la rigolade. En même temps je n’avais pas la passion des jeux vidéo, pas que je n’aimais pas, mais je m’énervais trop vite lorsque je n’y arrivais pas. Alors je préférais de loin regarder les autres jouer.

Je sentis que ma remarque sur l’apparence des femmes déplu à ma meilleure amie. Je ne comprenais pas quelle interprétation elle en avait faite pour arborer un regard aussi vexé, car dans ma tête, c’était une valeur bien ancrée en moi. Je ne voulais pas m’embrouiller avec elle pour une deuxième raison mais je n’allais pas non plus lâcher le morceau si elle en venait à me contredire. Décidément, ce n’était pas notre soirée ! Nous qui avions l’habitude de ne jamais nous disputer. Peut-être avait-elle raison … nous nous serions disputés si nous avions été un couple. Puis à sa réponse, je compris qu’elle avait pris mon commentaire au pied de la lettre. Je n’avais pas assez détaillé. « Non mais oui, ok moi aussi je le fais, je l’avoue. Si une fille porte un décolleté je vais certainement pas passer à côté quand même. » J’étais un homme à poitrine – chose que Lily ignorait sans doute puisqu’il y a cinq minutes, elle croyait que je préférais les torses d’hommes. « Je parle plutôt des commentaires déplacés. Genre les mecs qui sifflent une fille en la traitant de belle salope parce qu’elle porte une jupe courte. » Bon, mon exemple était un peu fort, mais ces hommes-là existaient. « Je ne me permettrai jamais de me baser sur l’apparence d’une fille pour juger de ce qu’elle est, tu vois ce que je veux dire maintenant ? » Parce que j’avais certains amis qui voyaient une belle fille et qui me disaient ensuite qu’elle était belle mais qu’elle devait être bitch ou stupide. Pour moi cela ne faisait aucun sens. Une belle femme ne peut pas être gentille et intelligente ? Bien voyons ! J’espérais qu’avec ces éclaircissements, Lily allait comprendre mon point de vue et, peut-être, s’y rallier. Sinon, je m’arrangerais pour changer de sujet, histoire de ne pas envenimer la situation entre nous.

Finalement, malgré notre assez gros malentendu de début de soirée, j’avais décidé de quand même me confier à la rouquine lorsqu’elle tenta de me questionner davantage sur cette mystérieuse jeune femme qui faisait battre mon cœur. Je lui décrivis donc Tara, l’air rêveur, et ça se sentait que je craquais totalement pour la blondinette. Je rigolai de bon cœur à sa remarque sur le fait que les probabilités de rencontrer une femme aussi bien pour moi étaient minces. Une sur cent, j’espère quand même que c’était plus que cela, sinon il ne fallait vraiment pas que je laisse Tara partir ! Ça prendrait bien mille ans avant d’en retrouver une comme elle. « J’espère que c’est moins, oui, sinon je suis foutu si j’fais tout foirer avec Tara ! » Et j’avais l’habitude de tout faire foirer ; moi et ma gêne, moi et mon peu d’estime. « Non, je ne lâche rien. En même temps je veux pas me montrer trop insistant, tu vois … ? Je sais pas si je lui plais autant qu’elle me plaît. On se revoit demain, en fait. Elle vient jouer à des jeux vidéo. » Ce que je n’avais pas dit à Lily, c’était qu’avant de la voir elle, j’avais été avec Tara. Et comme je ne voulais pas passer le reste de la soirée à attendre l’heure d’aller dormir, j’avais invité Lily pour penser à autre chose. Elle n’était pas bouche-trou, au contraire, elle m’était indispensable pour cesser d’angoisser. Je rigolai finalement à la requête de mon amie. « Malheureusement, toute sa famille est restée en Allemagne, alors à moins que la longue distance ne te dérange pas, je te dirais que c’est mal parti … » Dis-je en riant encore un peu.

On ne se disputé pas, on essayait de comprendre le point de vue de l’autre. Si ça aurait été une dispute, les mots auraient fusé, le ton serait monté et des mots aurait pu dépasser la pensé et nous aurions jamais cherché à comprendre l’autre. Car tout le monde doit s’en être rendu compte. Lorsqu’une dispute se produit dans un couple ou entre des amis, rare sont les personnes qui cherche à comprendre l’autre, sur le moment on voulait simplement avoir le dernier mot, à avoir raison coute que coute. C’est seulement lorsque le calme revenait et que tout le monde se sentais prêt à discuter que l’on pouvait passer à une véritable discussion. « Non mais oui, ok moi aussi je le fais, je l’avoue. Si une fille porte un décolleté je vais certainement pas passer à côté quand même. » Alors comme ça, monsieur regardait les décolletés. Bien que le doute avait été levé quelques minutes plus tôt sur la sexualité, il renforçait son côté hétéro rien qu’avec cette phrase. « Je parle plutôt des commentaires déplacés. Genre les mecs qui sifflent une fille en la traitant de belle salope parce qu’elle porte une jupe courte. » Oui, je connaissais ce genre de mecs. Depuis je n’avais plus osé la remettre, alors qu’à la base je ne la trouvé pas si courte. J’avais même demandé l’avis de Lily pour m’en assuré le matin. « Je ne me permettrai jamais de me baser sur l’apparence d’une fille pour juger de ce qu’elle est, tu vois ce que je veux dire maintenant ? » Oui, je voyais ce qu’il voulait dire, j’étais même tout à fait d’accord avec d’accord avec lui. Je faisais la même chose. « Je vois ce que tu veux dire. Et je ne peux en conclure qu’une seule chose : tu es bien élevé. » J’avais dit ça en sourient, contente que l’on arrive enfin à s’entendre sur le sujet. « Par contre personnellement je préfère les fessiers des jeunes homme que les décolletés. Tu ne m’en veux pas pour ça ? » Je souris à ma propre bêtise.

Par la suite, une fois que le gros malentendu fut mis se coter, j’en viens à demander plus de détail sur la fameuse Tara qui faisait chavirait le cœur de mon ami. Il m’en parla plutôt facilement, ce qui me rassura, c’était déjà un signe que notre relation ne changerait peut-être pas au fils du temps. Nous avions même un plaisantait sur la chance que le brun tombe sur la bonne fille. « J’espère que c’est moins, oui, sinon je suis foutu si j’fais tout foirer avec Tara ! » Ah l’éternelle inquiétude. « T’inquiète, tu ne feras pas tout foiré. » Car non, il ne le ferait pas, j’y veillerais, pas de raison qu’il foire son bonheur. « Non, je ne lâche rien. En même temps je veux pas me montrer trop insistant, tu vois … ? Je sais pas si je lui plais autant qu’elle me plaît. On se revoit demain, en fait. Elle vient jouer à des jeux vidéo. » Rien à dire, notre Nelligan était plus que charmé. On se posé toujours ses fameuses question lorsque quelqu’un nous plaisait énormément. Est-ce qu’il m’apprécie autant ? Dois-je lui montré que je lui plais ? Ne vais-je pas lui faire peur ? « C’est déjà une super nouvelle. Je croiserais les doigts pour toi ! » C’est encore une fois mi- sérieuse, mi- plaisantin que je demandais si la jeune femme n’avait pas de frère célibataire, puisqu’ils avaient si parfait dans sa famille. « Malheureusement, toute sa famille est restée en Allemagne, alors à moins que la longue distance ne te dérange pas, je te dirais que c’est mal parti… » « Relation longue distance, je pourrais tenter, mais là, c’est un peu loin quand même. Tant pis, je finirais bien par trouver la perle rare. »

Bon, maintenant que tout le malentendu avait été éclairci, on pouvait passer à une ambiance un peu plus décontractée. Fini les conversations tendues sur ma fausse homosexualité ou alors sur les jugements d’apparence. On pouvait encore en blaguer, par contre, et Lily ne mit pas de temps à le faire en m’avisant qu’elle préférait les fessiers des jeunes hommes aux décolletés. Je souris. « Je ne t’en veux pas du tout. Au moins, ça met quelque chose au clair : tu n’es pas lesbienne. » Je souris. C’était peut-être encore un peu tôt pour en rire mais en même temps, si c’était moi qui le faisais le premier, moi qui avait un peu été la victime dans l’histoire, c’était correct, n’est-ce pas ? Je donnai un petit coup d’épaule sur la rouquine pour la pousser légèrement, une sorte de taquinerie. « Je rigole. » Je lui fis un clin d’œil. Cela ne faisait qu’indiquer que j’avais passé l’éponge et que tout cela était derrière nous. Heureusement, je n’étais pas trop du type rancunier pour des détails aussi futiles. Pour quelque chose de très gros, on y repassera, mais en soi, l’erreur de Lily ne remettait nullement en question la confiance que je lui accordais.

Nous étions maintenant tous les deux couchés sur le lit, côte à côte, et elle me questionnait sur Tara. Je lui fis part de mes inquiétudes, moi qui avais cette tendance à toujours mettre le doute sur mes capacités à entrer en relation avec une femme. Je faisais souvent tout foirer. Je souris à la tentative de réconfort de mon amie. « J’espère que tu as raison. » J’appréciais beaucoup Tara et j’avais réellement envie que ça fonctionne. Certes, je ne comprenais pas comment une femme comme elle pouvait s’intéresser à un homme comme moi, mais je me jurai de ne pas faire la même gaffe qu’avec Lily-Anaëlle. Je l’avais laissée pensant ne pas être à la hauteur, mais était-ce réellement à moi de juger ? Si Lily-Anaëlle était bien avec moi et qu’elle m’aimait, pourquoi avais-je mis fin à cette belle histoire comme un con ? Je m’en voulais encore aujourd’hui mais en même temps, cela avait été un bon choix au final : j’avais maintenant rencontré Tara. Chose qui n’aurait pas été possible si Lily-Anaëlle et moi étions restés ensemble tout ce temps. Enfin bref, des « si » et des « peut-être » ne mènent jamais à rien. Je ne saurai jamais comment ma vie aurait été autrement.

J’appris finalement à Lily que toute sa famille habitait encore en Allemagne, et qu’elle n’aurait donc aucune chance de rencontrer un frère ou un cousin. Elle acquiesça au fait que les relations longue distance avec une aussi longue distance n’étaient pas son fort. « Une fille aussi géniale que toi, ça ne saurait tarder. » Le genre de phrase typique de réconfort, oui, mais je le pensais réellement. Je ne comprenais d’ailleurs pas pourquoi elle était encore célibataire, cette rouquine-là. « Tu veux d’autre vin ? » Demandais-je. Parce que si on continuait à être aussi tranquilles, j’allais m’endormir au beau milieu d’une conversation.