| | Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l' Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite. |
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| little piece of heaven -r. | |
| | Auteur | Message |
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Invité | Sujet: little piece of heaven -r. Sam 4 Oct 2014 - 4:06 | |
| Une fin de semaine de trois jours, lundi férié, comme on aime ces petites fêtes nationales que plus personne ne fête réellement ! En l’occasion, j’avais décidé d’aller prendre l’air un peu, mais surtout de changer d’air ! Sortir de la ville, sortir de Bowen, aller ailleurs. Rencontrer de nouvelles personnes, peut-être. Voir de nouveaux lieux. Découvrir de nouveaux paysages. J’avais quand même fait le tour de beaucoup d’endroits autour de ma ville natale, ayant toujours vécu à cet endroit et ayant eu l’occasion de me promener un peu dans les environs. Toutefois, à MacKay, un parc naturel avait toujours retenu mon attention sans que je trouve l’opportunité d’y aller. Aujourd’hui, je m’étais dit tant pis, j’y vais, seul, avec mon sac à dos, je m’en fiche. Ça me ferait du bien de me retrouver avec moi-même de toute façon, et un peu de nature ça permet de faire le vide dans l’esprit, et j’en avais franchement besoin !
Je me préparai donc un lunch vite fait, rempli une grosse bouteille d’eau, m’apportai une bande-dessinée, mon portefeuilles, je fourrai le tout dans mon sac à dos noir et je pris la route vers le Eungella National Park. Il paraît qu’il y avait de belles chutes à voir et une eau pure et si belle dans laquelle se baigner. Je portais donc évidemment mon maillot de bain, et il y avait une serviette de bain roulée dans mon sac. Après une heure de route, je me garai dans le stationnement de l’entrée du parc où se trouvait la cabine d’admission. Il y avait des frais d’entrée avant de pouvoir pénétrer dans ce petit coin de paradis. Je pris donc mon sac et rentrai à l’intérieur. Une petite file d’attente s’était formée devant le comptoir – normal, un week-end de trois jours, tout le monde en profitait comme moi. La femme qui venait de payer à la caisse se retourna et se dirigeait vers la sortie, mais nos regards se croisèrent et tout de suite, on se reconnut. Charley Hawkes, cette « connaissance » de mon enfance que j’avais toujours pris un malin plaisir à me moquer d’elle. Gentiment, bien sûr, étant donné que j’étais carrément un agneau. Toutefois, j’avais des doutes quant au fait qu’elle sache qu’il s’agissait bel et bien de blagues … Je me risquai quand même à en rajouter une couche : « T’es sérieuse là ? Même quand je suis pas à Bowen tu trouves le moyen d’être dans le portrait ? » Dis-je avec un grand sourire, parce qu’en réalité j’étais quand même content de la voir là, même si techniquement je devais passer la journée seul.
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| | | Invité | Sujet: Re: little piece of heaven -r. Sam 11 Oct 2014 - 0:25 | |
| Ah le Eungella National Park ! Ou Eugène, pour les intimes. Enfin, pour Charley. La nana qui, pour qu'on lui fiche la paix, aimait bien dire qu'elle allait "voir Eugène" au lieu d'avouer qu'elle avait prévu une journée en solitaire où nul n'était admis si ce n'était son propre humour discutable. De toute façon, entre deux branches, seuls les écureuils pouvaient entendre ses blagues et ils étaient trop petits pour se défendre.
" Charley, mon petit pinson ! " roucoula Mamacita de l'autre côté de la vitre avec son merveilleux accent cubain. " Où étais-tu passée ma splendeur des îles ? J'ai cru que tu nous avais abandonné ! Préféré cet horrible parc de Moonsweet ! Mais me laisser, moi, non, non, beauté, tu ne m'aurais jamais fait ça ! N'est-ce pas ? Hein ? "
Mamacita s'appelait en réalité Fernando, transsexuel d'une quarantaine d'années désormais assumé qui avait fui le régime de "la Fidèle Gastro" ainsi qu'elle - ou il. Peu importe. - appelait le dictateur les rares fois où elle évoquait le sujet, de manière à pouvoir enfin gouter aux joies de la liberté. Charley n'avait jamais su comment elle avait quitté son île et atterri en Australie, la version de Mamacita oscillant entre le bateau pirate qui l'avait repêché de son radeau quelque part dans les Caraïbes après une dérive de plusieurs semaines et une histoire de douaniers aéroportuaires tombés sous son charme latin. Toujours sous fond d'histoire d'amour, bien sûr. Le jour, Mamacita payait son loyer en tant que guichetière et le soir, elle se produisait, toute en robes à paillettes, dans un lounge bar, sa voix de velours en faisant trembler plus d'un, elle comprise. Elles s'étaient rencontrées des années plus tôt, alors que la Castaphiore devait encore acheter son pain en faisant le tapin. La fliquette s'était aussitôt prise d'affection pour cette femme au rire communicatif, dont la tendresse n'avait d'égale que sa force de caractère. C'était même elle qui lui avait trouvé ce poste et elle ne le regrettait pas.
" Bien sûr que non, Mama. " répondit-elle en lui tendant le billet. " C'est juste ... Timing serré, emploi du temps de ministre. Enfin, tu me connais ! "
L'employée hocha la tête d'un air grave, comme si elle n'était pas passée loin de la déception de sa vie tandis que Charley lui renvoyait un sourire aussi resplendissant qu'emplit de repentir. Elle ne pouvait pas lui expliquer les vraies raisons, à savoir qu'elle avait quelque peu abandonné ses activités habituelles depuis qu'elle avait failli tuer son partenaire dans un accident de voiture. Ni qu'elle avait l'impression de revenir doucement à la vie et qu'enfin, elle avait retrouvé la volonté de reprendre une existence normale. Non ça, personne ne le savait. Et de toute manière, elles n'avaient pas le temps de discuter.
Mamacita lui arracha la promesse que la blonde viendrait bientôt se déhancher sur ses fabuleuses reprises d'Abba et enfin, elle put récupérer son ticket, bien décidée à profiter de sa journée, ses joues toujours creusées en un sourire.
Qui s'évanouit aussitôt que son regard croisa celui de l'homme à qui elle allait laisser la place.
" Je crois que la question est plutôt ce que tu fous en-dehors de Bowen. " s'exclama-t-elle du tac au tac. " Hey Pas-Malin-owski, tu sais qu'il y a pas l'électricité dans la forêt ? Ou alors t'as prévu de te mettre une hélice dans le fondement pour la produire et jouer à tes petits jeux d'attardé ? "
Nelligan Malinowski ou le sale môme qui l'avait carrément martyrisé quand elle était gamine. Non, rien de moins. Monsieur s'était fait un malin plaisir à épauler les frères Hawkes dans leurs séances hebdomadaires de "pourrissons la vie de Charley en trouvant tous les prétextes pour se moquer d'elle". Même s'ils avaient grandi depuis, et, qu'avouons-le, ses souvenirs étaient bien pires que la réalité, elle le fuyait comme la peste, persuadée qu'il avait gardé l'âge mental de l'époque. Comme elle, quoi. Le pire étant qu'il semblait ... Content de la voir. Merde alors. Peut-être qu'elle aurait dû réfléchir avant de lui balancer ses méchancetés puériles ? Ouais bon bah, de toute façon, c'était trop tard.
Dernière édition par Charley Hawkes le Mer 3 Déc 2014 - 15:27, édité 1 fois |
| | | Invité | Sujet: Re: little piece of heaven -r. Sam 18 Oct 2014 - 16:30 | |
| Le sourire de Charley s’évanouit à la même vitesse que le mien s’était dessiné sur mes lèvres, croisant le regard de quelqu’un que je connaissais de Bowen. Je réalisai alors que des conneries de gosse pouvaient laisser une trace et que je n’étais pas mieux que ces camarades qui m’avaient fait la vie dure au lycée. Cela créa en moi un grand sentiment de honte, de culpabilité et d’impuissance. J’avais tant détesté ces gens qui se moquaient des autres avec une cruauté animale. Inhumaine. J’avais tant lutté contre l’intimidation à tous les niveaux. N’étais-je que comme tous ces jeunes sans cœur aveuglés par le désir de popularité ? Je ne voulais pas y croire. Pourtant, quand je voyais mon reflet dans le regard déçu et irrité de Charley, je ne voyais que ça. Quand je lui dis, avec le ton le plus blagueur et non moqueur du monde, qu’elle trouvait le moyen d’être dans le portrait même en dehors de Bowen, elle le prit tout aussi mal que ma simple présence. Je devinai donc qu’il était temps de s’excuser, et de cesser cette attitude gamine à son égard. Je devais me comporter avec maturité, comme le Nelligan d’aujourd’hui et non d’hier.
Je souris à sa réplique, pas parce que je trouvais nécessairement drôle le fait qu’elle ne puisse me dissocier des jeux vidéo, mais parce que je ne récoltais que ce que j’avais semé. Évidemment qu’elle me lancerait aussi une pique, accompagnée d’un surnom qu’on ne m’avait heureusement jamais trouvé auparavant. « Non … Je peux facilement passer une journée loin de mes consoles, ça va de ce côté-là. J’suis probablement ici pour les mêmes raisons que toi … être plus proche de la nature. » Parce qu’à Bowen il y avait la mer, mais celle-ci était entourée de boutiques en tout genre. Ici, aucune trace de quoi que ce soit provenant de la main de l’homme, si ce n’est de quelques ponts qui traversaient ici et là les chutes et les cascades. Rien qui puisse détruire la beauté d’un paysage pareil.
Les gens derrière moi commençaient à s’impatienter. C’était à mon tour depuis que Charley s’était tournée pour me faire face. « Bon et bien … je vais aller acheter mon ticket. Bonne journée Charley. » Lui dis-je avec un sourire sincère, et visiblement triste de cette situation. Nos chemins se séparèrent donc de nouveau et j’allai payer mon entrée au parc. Toutefois, une fois l’achat fait, je ne pouvais tout simplement pas aller marcher en paix dans les chemins sinueux. J’avais une boule au cœur, un regret, un squelette dans le placard. Je ne pourrais apprécier cette journée si le regard de Charley hantait mes pensées sans que j’aie essayé d’y faire quelque chose. Je sortis donc rapidement de l’établissement principal, et tournai la tête vers toutes les entrées de sentier, repérant finalement la tignasse blonde de la demoiselle. J’accélérai le pas. « Charley ! » Elle s’arrêta et se retourna vers moi. « Je vais pas t’embêter longtemps, promis. J’ai l’impression que je l’ai fait assez longtemps comme ça. » Dis-je, faisant référence aux nombreuses heures accumulées passées à la faire chier lorsqu’elle était plus jeune. « Je … je voulais juste te dire que je suis désolé … quand on est gamin on se rend pas compte que ce qu’on dit peut blesser. C’était que des conneries, je pensais rien de ce que j’ai dit, c’était juste pour faire comme les autres. » J’haussai les épaules, regardant mes pieds, puis relevant le regard vers Charley. « C’était minable. Je suis franchement désolé. » Ça n’effacerait rien, mais peut-être que ça pourrait améliorer un peu notre relation d’aujourd’hui …
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| | | Invité | Sujet: Re: little piece of heaven -r. Sam 1 Nov 2014 - 0:07 | |
| Dire que de se retrouver face à Nelligan l'agaçait aurait été un euphémisme. Néanmoins, pas tellement à cause des vieux souvenirs qu'ils partageaient, mais plutôt à cause de sa propre attitude. Lorsqu'elle sortait ce genre de petites piques cinglantes enfant ou adolescente, sa mère lui tapait l'arrière du crâne avant de lui rappeler que l'ignorance restait encore la meilleure forme de mépris. Sauf qu'elle n'était plus dans le giron de Minnie depuis un bail et donc, que personne n'était là pour lui donner la fameuse claque. Qu'elle aurait bien mérité, soit dit en passant, juste pour ne pas avoir été capable de se comporter comme toute personne civilisée l'aurait fait, à savoir : un sourire poli et adieu, à jamais.
Charley ne savait pas faire preuve d'hypocrisie. Trait de personnalité que l'on pourrait qualifier d'honorable s'il ne lui apportait pas autant d'ennuis. Entre les promotions qu'elle avait raté et toutes les personnes qu'elle avait blessé - le plus souvent sans le vouloir -, elle aurait aimé disposer d'au moins un bout de cette corde à son arc. Une autre de ses caractéristiques, en plus de sa grande difficulté à se remettre en question, était son orgueil légèrement proéminent dans certaines situations. Comme celles-ci, par exemple.
" Tu m'en diras tant. " railla-t-elle alors que Nelligan prenait sa question assassine avec une légèreté aussi horripilante que lui.
Elle a bon dos, cette pauvre nature, manqua-t-elle ajouter. Heureusement, elle parvint à ravaler sa langue au dernier moment. Un petit exploit pour notre blonde incendiaire. Elle ne fit cependant aucun effort pour alimenter la conversation, si bien que les gens derrière le jeune homme commençaient franchement à trépigner et qu'ils durent en rester là. Quelle tristesse. Ou pas.
Elle marmotta un "salut" dénué de chaleur et s'empressa de filer sans demander son reste. Comme d'habitude, elle s'arrêta une minute devant le plan géant du parc, le temps de réfléchir à l'itinéraire qui lui plairait. Son but principal était de rejoindre les chutes que son copain Eugène mettait à disposition de ses visiteurs. Elle avait envie d'un énorme plongeon et surtout, d'une bonne brasse dans l'eau aussi limpide que glaciale. Cette perspective eut le mérite de l'aider à retrouver le sourire en même temps qu'un semblant de sérénité des plus agréables. A ce propos, elle avait complètement oublié Nelligan jusqu'à ce que ce dernier se rappelle à elle dans son dos.
Elle fut tentée de l'ignorer mais une partie d'elle, plus mature que les autres, la poussa à affronter ce qui allait suivre. Au pire, s'il tentait la réplique après réflexion, elle pouvait désormais lui broyer les bijoux de famille sans remords. Aussi le fixa-t-elle d'une œillade hargneuse le temps qu'il se décide à lui dire ce qu'il lui voulait. Si son entrée en matière la surprit déjà passablement, la suite faillit lui défriser les sourcils, lesquels se levèrent sous l'étonnement. Probablement parce qu'elle ne s'excusait que trop rarement, la jeune femme était d'autant plus démunie quand quelqu'un faisait preuve de ce genre d'intelligence. Elle dut même s'avouer qu'il lui faisait un peu de peine, son ancien petit voisin, avec ses yeux tristes et sa mine navrée.
Soufflée dans ses intentions meurtrières, elle sentit sa bouche se tordre en une moue embarrassée tandis qu'elle regardait autour d'elle, partout excepté son interlocuteur penaud. Elle se gratta même l'arrière du crâne d'un mouvement un peu trop vif pour être innocent. Elle ne savait pas bien quoi lui répondre, surtout qu'elle avait conscience qu'il n'aurait jamais du avoir à s'excuser pour quelques bousculades datant de presque vingt ans auparavant. C'était stupide. Elle était stupide.
" Rah ! Laisse tomber Malinowski ! On va pas en faire tout un foin ! " finit-elle par lâcher en balayant l'air de sa main, comme pour balayer la gêne ambiante. " Allez, amène-toi ! Puisqu'on est là tous les deux, autant faire un bout de chemin ensemble. A moins que t'aies eu un truc de prévu pour ta journée ? "
Voilà. Un revirement de situation à la sauce Hawkes. On aurait dit qu'elle avait croisé le diable en vous rencontrant et l'instant d'après, elle vous invitait à dîner. Une façon un peu étrange de dire que les excuses acceptaient et qu'elle était prête à partager le calumet de la paix, quitte à brader un moment de solitude bien mérité. Enfin, avouons plutôt qu'à ce niveau-là, elle en avait pour une éternité ... Ce qui expliquait sûrement qu'au final, tout bourreau qu'il fut, elle avait finalement bien envie de lui laisser une seconde chance durant cette journée.
Dernière édition par Charley Hawkes le Mer 3 Déc 2014 - 15:27, édité 1 fois |
| | | Invité | Sujet: Re: little piece of heaven -r. Mar 4 Nov 2014 - 4:52 | |
| Je ne considérais pas être hypocrite, présentement. Je pensais sincèrement que tout cela était derrière nous, et je savais aussi que j’avais mes torts dans cette situation, mais qu’on pouvait tourner la page après tant d’années. J’aurais cru que Charley aurait entendu parler de mes années de lycée durant lesquelles j’avais été intimidé et ridiculisé et, même si ça n’effaçait rien de mes propres actions, elle aurait peut-être conclu que j’avais eu ma leçon. Je ne savais pas vraiment quoi en penser, comment agir. Je n’aimais pas avoir des gens à dos et ma relation avec Charley m’avait pesée sur les épaules depuis toutes ces années. Je m’en voulais, encore plus depuis mon lycée où justement j’avais goûté à mon propre poison. Je n’étais pas hypocrite, je voulais rattraper mes jeunes années, réparer mes erreurs. Toutefois, un sourire de la part de la blondinette semblait si difficile à obtenir que je me disais que finalement, peut-être était-ce mieux que je laisse les choses comme elles étaient et que j’essaie de vivre avec ma conscience pas si tranquille que ça.
J’avais même l’impression que tout ce que je disais ne faisait qu’envenimer la situation. Même quand j’avais essayé de répondre à sa pique avec une simplicité qui témoignerait de mon envie d’enterrer la hache de guerre, Charley prenait cela comme une attaque. Comme de l’arrogance, peut-être. Pourtant, je n’avais aucune capacité à être arrogant. Ce n’était pas dans mon spectre de personnalité. Sur ce, la blondinette marmonna un salut dénué d’affection et quitta le cabanon d’accueil. Je ravalai ma salive, déglutissant difficilement, puis je me réveillai de ma léthargie en entendant les gens derrière commencer à s’impatienter. Je me dirigeai vers la dame et achetai ma passe pour la journée, la mine plutôt basse. Cette journée qui devait en être une de repos venait carrément de perdre tout son sens.
En sortant dehors donc, j’enlignai Charley et je lui déballai mes excuses. Je n’avais pas envie, finalement, de simplement tourner les talons devant elle et de laisser la situation aussi épineuse. Ce n’était pas mon genre de fuir mes problèmes. Il y en avait un, là, maintenant. Un éléphant. Et je n’avais pas envie de vivre avec pour toujours, que cela plaise à Charley ou pas. Suite à mon monologue désespéré, la jeune femme sembla surprise, prise au dépourvue, sans mot. Elle cherchait la fuite, l’escapade, en regardant partout autour d’elle. Elle ne pouvait pas s’échapper, pas en pleine nature comme ça. Finalement, au bout de quelques interminables secondes, elle me dit de laisser tomber. À mon tour d’être étonné, encore plus quand elle me proposa de la suivre. Je bégayai un peu, même, tellement le revirement de situation était inattendu. « Euh, non, non … je … je, je n’ai rien de prévu. » Arrivais-je finalement à formuler. On commença donc à marcher, dans les sentiers sinueux menant au creux de cette forêt montagneuse entrecoupée de rivières et de chutes. « Merci, Charley. » Lui dis-je. Ce serait la dernière fois qu’on en parlerait, parce que j’imaginais bien que Charley était le genre de personne à accepter des excuses à la condition qu’on enfouisse cela à tout jamais. Ça tombe bien puisque je n’avais pas envie d’y revenir non plus, à ces fantômes du passé.
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| | | Invité | Sujet: Re: little piece of heaven -r. Mer 3 Déc 2014 - 16:33 | |
| Charley s'attendait plus ou moins à laisser son interlocuteur comme deux ronds de frite. A vrai dire, elle-même ne savait pas bien pourquoi elle s'était fendue d'une telle proposition alors qu'une minute auparavant, elle le maudissait encore sur dix générations. Certainement parce qu'au fond, elle n'était pas vraiment rancunière. Ou peut-être tout simplement parce qu'enfin, elle se décidait à grandir.
Jusqu'à son accident quelques mois plus tôt, la vie filait à toute allure pour la policière. A tel point qu'elle ne prenait pas le temps de s'arrêter ne serait-ce que pour souffler. Alors réfléchir à tout ce qu'elle risquait de manquer dans sa course à l'adrénaline ? Une perte de temps. Et puis il y avait eu cette erreur. Gigantesque. Monumentale. Elle avait mis la vie de son partenaire en danger et la vue de ce dernier ne se remettrait certainement jamais de son inconséquence. Elle avait passé les semaines suivantes à esquiver toutes ses activités extrêmes, ne devant qu'à sa volonté inébranlable de retourner travailler sans avoir l'impression de s'avancer vers la guillotine. Finalement, le temps avait passé et son esprit s'en était remis. Parce que, sans prétention aucune, elle avait su faire les bons choix. Elle avait laissé sa famille se rapprocher d'elle - comment son estomac pourrait-il vivre sans Alex désormais, hein ? -, était allée récupérer Matthews dans sa tanière et avait attendu que son corps réclame un peu d'action plutôt que de le lui imposer.
Des résolutions qu'elle pensait éphémères, ou tout le monde limitées. Pourtant, à en juger par son attitude avec Nelligan, elle avait encore de la ressource.
" Bon bah super alors ! Suis-moi ! " ordonna-t-elle avec un petit geste du menton, un sourire étincelant aux lèvres.
Le paysage de la réserve naturelle se dessina sous leurs yeux et sous leurs pieds alors qu'ils commençaient leur randonnée en silence. La jeune femme fut gré à son partenaire imprévu de les laisser profiter de ce retour aux sources sans chercher à combler les vides. Il semblait sur la même longueur d'ondes quant à la façon d'aborder une journée de sérénité, ce qu'elle n'aurait pas nécessairement parié étant donné que, finalement, elle le connaissait assez peu. Elle s'était désintéressée de lui et de tout ce qui le concernait dès lors qu'elle était entrée au collègue. Pour tout dire, elle le regrettait un peu aujourd'hui. Surtout qu'il semblait beaucoup moins fier qu'elle, ainsi que le montrèrent les remerciements qu'il lui adressa au bout d'un moment de balade.
" Je t'en prie. " répliqua-t-elle d'une voix tranquille en lui adressant un clin d'oeil. " Dis-moi Nelligan, t'es plutôt du genre pudique ou pas ? "
Elle aurait pu lui demander ce qu'il était devenu, depuis tout ce temps. Elle aurait aussi pu lui proposer qu'ils se calent sous un chêne, histoire d'observer la beauté de la cascade un peu plus loin. Non, au lieu de ça, elle lui posait une question qui, il fallait le reconnaître, aurait mérité un peu de mise en contexte. Ou une introduction. Bref, quelque chose qui mette un poil plus à l'aise. Mais c'était Charley. Et Charley n'aimait pas s'encombrer.
" Il y a une grotte derrière cette cascade, d'après le guide. " ajouta-t-elle face à son incompréhension en lui désignant l'endroit en question "J'ai envie d'aller y jeter un oeil ! "
Sur ces mots, elle se débarrassa de son sac et entreprit de se défaire de ses chaussures, puis de son tee shirt. Naturellement, elle avait prévu le coup et avait enfilé un maillot de bain en conséquence. En revanche, elle n'était pas sûre que son compagnon ait pris le même genre de précautions. C'était ça quand on acceptait de suivre la jeune femme : mieux valait parer à toute éventualité si vous vouliez suivre son rythme effréné. |
| | | Invité | Sujet: Re: little piece of heaven -r. Sam 20 Déc 2014 - 17:27 | |
| J'avais toujours su apprécier les petits moments de la vie. J'avais ma petite routine bien tranquille. Je ne vivais pas à un rythme effréné. Mes petits moments de bonheur étaient certes éphémères comme pour tout le monde, mais je m'arrangeais pour qu'ils reviennent souvent. Une balade dans la forêt, un repas entre amis, une soirée à rien foutre à part jouer à des jeux vidéo, une journée au soleil à la plage, un bon livre et un café, acheter un truc geek rien que pour le plaisir et non pas par nécessité. Je savais créer mon bonheur au quotidien et je savais que c'était en prenant la vie comme elle venait sans trop me presser ni me stresser. C'est d'ailleurs exactement pour cette raison que j'avais décidé de sortir de Bowen aujourd'hui pour venir au Eungella National Park. J'avais fait un tas de nouvelles rencontres dans les derniers jours et j'avais besoin de me retrouver avec moi-même pour la journée pour faire du tri dans tous ces nouveaux visages. Savoir comment je me sentais avec l'un et avec l'autre, quels sentiments étaient en jeu, etc.
Ainsi, la présence de Charley n'allait certainement pas m'aider à faire le vide dans ma tête mais, au moins, elle m'avait permis de faire la paix avec une certaine partie de mon enfance que j'avais toujours regrettée. Peut-être que le simple fait de renouer avec cette jeune femme allait être un grand pas vers l'avant. Je suivis donc Charley sous ses ordres, lui souriant. Il fallait que je me mette un peu plus à l'aise, sinon elle allait vite se lasser de ma présence. Si elle avait décidé de faire une croix et de m'offrir un sourire plutôt sincère, il fallait que je fasse de même et que je passe par-dessus ma honte.
Nous marchions dans un silence paisible. Il était rare que j'apprécie les silences, étant tellement mal à l'aise avec moi-même que je cherchais toujours à combler ces vides de mots pour ne pas avoir à me sentir comme de la merde. Là, c'était serein. Avec la beauté naturelle qui nous entourait, on ne pouvait que lui payer respect en ne disant mot. Puis, Charley s'arrêta suite à mon remerciement quant à sa décision de passer l'éponge et me demanda si j'étais pudique ou pas. J'haussai les sourcils, rougissant. « Euh, quoi ? Je ... j'imagine que ça dépend de la situation. » Répondis-je, avec un regard curieux et confus. Je voyais déjà Charley préparer sa revanche en me faisant faire un truc pas croyable rien que pour me faire payer, pour me dire ensuite que maintenant tout était réellement oublié. Était-elle aussi vache ? Non, je ne pensais pas. Heureusement pour moi, elle détailla le fond de sa pensée et m'apprit qu'il y avait une grotte derrière la cascade - ce qui impliquait de se mouiller. Je compris un peu mieux et le soulagement se lu dans mes yeux. « Oh ! Je ne savais pas ! Oui, allons jeter un coup d'oeil. J'ai mon maillot de bain dans mon ... » J'allais dire "sac", mais à ce moment-là, Charley enleva son chandail et se retrouva en haut de bikini. Elle était disons ... assez belle. « ... sac. » Terminais-je finalement devant le regard de la blondinette. « Je vais aller me changer un peu plus loin dans le bois, je reviens. » Je m'éloignai et trouvai une roche assez grosse pour me cacher du sentier. J'enfilai en deux temps trois mouvements mon maillot de bain et revint vers Charley, prêt à braver cette cascade. Je posai mon sac sur le bord de la roche, espérant que personne ne viendrait me le prendre pendant que nous allions explorer.
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| | | Invité | Sujet: Re: little piece of heaven -r. Dim 18 Jan 2015 - 18:37 | |
| Charley haussa un sourcil face à l'hésitation de son compagnon. Alors qu'il s'était montré assez prompt à relever le défi qu'elle venait de lui lancer un peu plus tôt, voilà qu'il s'embrouillait dans ses phrases. Il ne lui vint pas à l'idée que c'était là une réaction plutôt normale quand une personne se déshabillait devant vous.
Il fallait dire que d'une part, la blonde avait très peu de notion de pudeur. Elle avait grandi avec deux grands frères avec qui elle avait souvent pris des bains étant enfant, aussi le corps masculin n'avait jamais vraiment été un secret pour elle. A l'école de police, puis au commissariat, elle avait eu bien d'autres préoccupations que celles de se soucier si on lui mâtait les jumeaux ou non dans les vestiaires. Ses collègues avaient eux aussi mieux à faire. D'autre part, elle n'avait pas réellement conscience de l'attrait de son corps. Certaines de ses amies le lui enviaient et ces plaintes teintées de soupirs l'avaient toujours laissé perplexe. L'important était de se plaire à soi-même et aux hommes qui nous intéressaient, non ? Le concept de féminité lui échappait donc quelque peu.
Heureusement, Nelligan se reprit rapidement et elle n'eut pas besoin de s'enquérir de son trouble. Il l'informa qu'il avait besoin de se changer et elle s'assit sur un rocher en attendant qu'il revienne, ses pieds se balançant dans l'eau. Un peu frisquette mais largement supportable. Pour elle, du moins.
" Met tes affaires derrière cet arbre si tu veux les trouver en revenant. " lui intima-t-elle tandis qu'elle pointait l'index vers le tronc où ses propres vêtements avaient été dissimulés, non sans avoir détaillé le jeune homme de la tête aux pieds auparavant. Plutôt pas mal, pour un geek. On pouvait dire qu'il s'entretenait. Puis, elle quitta la pierre et sauta dans la petite rivière. L'eau lui arrivait jusqu'aux épaules, suffisant pour nager jusqu'à la cascade sans encombres. " Allez ! Amène-toi Malinowski ! "
Un vrai petit sergent-chef, la Hawkes. Quoi que Nelligan ne devait pas être bien dépaysé, elle était comme ça depuis l'enfance. Elle partit en une brasse rapide vers la cascade, s'arrêtant à peine pour vérifier qu'il la suivait. Deux minutes plus tard, ils arrivaient sous l'épais rideau d'onde et elle n'eut aucune hésitation à le franchir. Butée, déterminée ... Là encore, elle n'avait pas changé.
Et ils débouchèrent effectivement dans une grotte. La jeune femme fut ravie de constater qu'elle avait été bien renseignée et elle embrassa les lieux d'un regard circulaire appréciateur. La cavité n'était pas bien grande, neuf mètres carré à tout cassé mais à la voir, on aurait dit qu'elle venait de découvrir la tombe de Toutankhamon.
" Cool, non ? " demanda-t-elle à son comparse, les yeux brillant de malice. " Imagine si on tombait sur des gravures indigènes ! Là, ce serait vraiment le must !
Ça, plutôt que des préservatifs usagés serait appréciable. Elle s'approcha des parois, l'eau imbibant son maillot de bain gouttant sur le sol de pierre. Ses pas résonnèrent contre la roche dont elle apprécia le contact du bout des doigts, un sourire d'aise accroché aux lèvres. |
| | | Invité | Sujet: Re: little piece of heaven -r. Sam 24 Jan 2015 - 3:54 | |
| Charley avait sans doute remarqué ma seconde hésitation de la journée, celle-ci portant sur l’emplacement où je laisserais mon sac le temps de notre petite excursion, car elle me conseilla de les cacher derrière l’arbre. Elle me pointa un tronc, et en me dirigeant vers celui-ci, je constatai que les propres vêtements de la blondinette y étaient. « Merci ! » Lançais-je tout simplement en dissimulant à mon tour mes effets personnels. « Tu veux que je mette tes vêtements dans mon sac ? Pour qu’ils restent propres ? » Demandais-je à Charley. Elle n’avait pas l’air d’être le genre de femme à se soucier des insectes dans ses pantalons, mais quand même, sait-on jamais. C’est toujours plus agréable de les savoir vides de tout intrus. Je revins finalement jusqu’à ma compagne de la journée, qui me détailla de bas en haut. Je croisai automatiquement mes bras sur mon torse, gêné par ce regard que je jugeais intrusif. Sans doute étais-je de nouveau devenu complètement rouge du visage. Disons que j’étais pas mal plus pudique que mon interlocutrice ; je ne jugeais pas posséder le plus beau corps des environs. La demoiselle ne passa toutefois aucun autre commentaire que celui que je lu dans ses yeux – qui me laissa perplexe parce que je n’avais pas vu une trace de jugement ou de moquerie, au contraire. Elle opta plutôt pour débuter l’aventure, et elle quitta la pierre pour sauter dans l’eau. Elle nagea jusqu’à la cascade. Voyant que j’étais toujours planté là comme un idiot, elle se tourna vers moi et m’interpella. « Euh … oui, oui, j’arrive ! » Lançais-je, encore un peu décontenancé par la tournure des événements. J’entrai à mon tour dans la petite rivière et, plus grand qu’elle, je n’eus qu’à marcher sans trop de difficulté jusqu’à la cascade, l’eau m’arrivant au ventre. Je la rejoignis peu de temps après, et une fois à ses côtés, la blondinette traversa le mur d’eau qui nous séparait de l’entrée de la grotte. Sans trop hésiter non plus, n’étant pas effrayé par cette douche froide, je traversai la cascade. Nous pouvions nous hisser jusqu’au sol, et nos pieds retrouvèrent le contact avec une pierre froide et terreuse. « Cool tu dis ? C’est … génial ! » Nous venions sans doute de nous trouver notre premier point commun, car nos yeux brillaient de la même excitation. Je rigolai à sa supposition que nous verrions peut-être des gravures indigènes. « Je crois que ce serait répertorié et que ce serait annoncé dans les dépliants du parc … On doit pas être les premiers à nous aventurer ici. » Raisonnais-je, toujours en rationnalisant mon environnement. Charley me lança un regard qui voulait dire que je brisais tout le plaisir du moment. Je souris. « Mais on peut quand même vérifier. Peut-être qu’on est les seuls à s’attarder à ce genre de détail. » Ce n’était pas un détail, c’était plutôt une grande découverte que n’importe qui devait vérifier en venant ici, mais je ne voulais pas déplaire à Charley. Je voulais partir du bon pied, cette fois. |
| | | Invité | Sujet: Re: little piece of heaven -r. Mar 17 Fév 2015 - 15:59 | |
| Ce que les gens terre-à-terre pouvaient être ennuyeux, parfois ! L'hôpital qui se moquait de la charité, au fond, car Charley n'était pas particulièrement lunaire comme personne non plus. Dans le cas contraire, devenir flic aurait posé quelques difficultés. Non, notre blonde pouvait se montrer aussi rationnelle que Nelligan, néanmoins, certaines situations demandaient un peu de ... Fantastique ! De rêve, en somme ! Aussi lui renvoya-t-elle un regard faussement assassin à sa remarque. Qu'il releva aussitôt d'ailleurs, sans pour autant en perdre son sourire. Plutôt appréciable comme attitude.
" Si tu veux mon avis, il y a même de grandes chances pour que ce soit le cas. " répliqua-t-elle à sa tentative de nuance, les joues creusées en un sourire un brin lubrique. " Je ne te fais pas un dessin sur ce que les gens préfèrent venir découvrir dans le coin. Et ça n'a rien à voir avec la beauté de l'endroit ... "
Sa propre allusion aux plaisirs de la chair lui arracha un rire franc, sans aucune trace d'embarras. Ce qui n'était peut-être pas le cas de son compagnon. Il ne semblait déjà pas très à l'aise quand elle s'était dévêtue, alors franchir un cap de plus en tentant la blague salace - bien que soft, quand même ? Allez savoir comment il allait prendre la chose. Enfin, tant qu'il ne se méprenait pas sur ses intentions, tout serait pour le mieux. S'il voulait renouer - et à mesure que le temps passait, Charley y était de moins en moins opposée -, il faudrait qu'il fasse avec son manque de délicatesse. Et son petit doigt lui soufflait qu'il s'y adapterait. Il lui semblait bien plus ouvert qu'elle l'avait longtemps cru. Encore un bon point.
" Hey ! C'est quoi, ça ? " s'exclama-t-elle en pointant le haut de la paroi de son index, frétillant d'excitation. La grotte avait beau ne pas être bien large, elle était assez haute et elle avait cru apercevoir comme des traces plus sombres, telles celles laissées par de la peinture rupestre dans un coin. Sauf qu'elles se situaient à deux mètres vingt au moins et que ni l'un ni l'autre n'était assez grand pour le vérifier de leurs yeux. A moins que ... " Attend ! Baisse-toi ! Je vais monter sur tes épaules ! "
Ni une ni deux, elle passa derrière lui, prête à s'exécuter. Pauvre Nelligan ... Il y avait fort à parier que quand elle lui avait proposé de se joindre à elle, il ne s'attendait pas à subir de telles péripéties. |
| | | Invité | Sujet: Re: little piece of heaven -r. Sam 21 Fév 2015 - 3:26 | |
| Étant pourtant de nature rêveuse, surtout dans mon univers de jeux vidéo dans lequel je me perdais parfois à penser que j’en étais le héros, lorsqu’il s’agissait de la vraie vie hors du monde virtuel, je me trouvais à être un homme plutôt terre-à-terre, oui. Ennuyeux, comme le pensait Charley. Je n’avais toutefois rien contre un peu de fantaisie, alors je décidai finalement de me prêter au jeu de la blondinette, décidant que croire à des dessins ancestraux était franchement plus plaisant que d’imaginer ce qu’un tas de couples avait pu faire là où je me tenais présentement. « Tu as raison. Faisons de nous des Indiana Jones et allons découvrir les profondeurs de cette grotte. » Je le disais avec une grande sincérité malgré un brin d’humour. Tant qu’on pouvait changer de sujet et cesser de parler de sexualité de façon détournée. Pas que je n’arrivais pas à en parler, mais avec Charley c’était assez direct comme entrée en matière. On ne se connaissant pas tant que ça, en fait.
Alors qu’on marchait tous les deux en s’enfonçant dans la noirceur, Charley s’arrêta net en s’exclamant. Je m’arrêtai à mon tour et me tournai vers ma compagne de randonnée, mon regard suivant la trajectoire de son doigt. Le peu de lumière pénétrant encore dans la grotte à ce stade-ci des parois permettait de voir quelques traces sur les murs du haut. « Woooooh. Attends là, j’y crois pas. Faut aller voir ! » C’était trop haut même en me hissant sur la pointe de mes pieds. J’avais toujours trouvé que j’étais trop grand mais aujourd’hui, j’aurais souhaité l’être encore plus. Finalement, Charley sembla avoir un éclair de génie et elle m’ordonna de me baisser pour qu’elle puisse monter sur mes épaules. « Bonne idée ! » M’exclamais-je. Je m’exécutai et le poids plume embarqua sur moi. Je me relevai sans difficulté et permis à la jeune femme d’être perchée assez haut. « Ta tête est pas trop près du plafond, c’est bon, je peux bouger librement sans t’assommer ? » Qui aurait cru que je m’inquiéterais un jour de la santé du crâne de Charley ? Je m’approchai le plus possible du mur afin que la blondinette ait une bonne vue sur la paroi. « Alors, qu’est-ce que tu vois ?? » Demandais-je avec grande curiosité. Là, la journée devenait intéressante. L’enthousiasme et l’aventure de Charley déteignait sur moi.
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