AccueilAccueil  RechercherRechercher  MembresMembres  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  

↳ personnages attendus

Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.

Le Deal du moment : -50%
Friteuse sans huile – PHILIPS – Airfryer ...
Voir le deal
54.99 €

 

 Your little piece of heaven turns too dark (Charley)

Aller en bas 
AuteurMessage
Anonymous
Invité
Your little piece of heaven turns too dark (Charley) Empty
MessageSujet: Your little piece of heaven turns too dark (Charley)   Your little piece of heaven turns too dark (Charley) EmptySam 11 Juin 2016 - 23:41




Charley & Liam

"Ne pose pas de questions et laisse-moi juste entrer, mec. S'il te plaît." Liam avait lâché cette phrase dans un soupir exagéré. Il pouvait comprendre l'espèce de gorille qui gardait l'entrée. Un aveugle qui se rendait dans un club de strip-tease, c'était quand même comique. D'ailleurs, que pouvait-bien faire Liam ici ? Personne ne pouvait répondre à cette question. C'était sûrement le dernier endroit au sein duquel on pensait voir le jeune homme. Il n'avait jamais été attiré par ce monde-là, trouvant cela dénigrant pour la gente féminine. Pour lui, les femmes n'étaient pas des bouts de viande. Pourtant, il était là. Non pas pour mater, bien évidemment. Il était là parce que, justement, personne ne s'attendait à le voir ici. Parce qu'il pouvait passer incognito. Parce qu'on n'allait pas le juger. C'était un lieu de débauche, où tout était permis, ou presque. Pour un ancien flic comme lui, cela aurait dû le faire criser... s'il n'était pas passé du côté obscur de la force, si l'on pouvait dire ça comme ça.

Liam s'installa à la première table libre qu'il trouva, un peu en retrait des autres. Une odeur de tabac se faisait sentir. En soit, c'était interdit. Mais on ne pouvait pas dire que ce lieu était irréprochable et clean au regard de la loi. L'alcool devait couler à flots, également. Il visualisait même les hommes aux yeux de merlans frits, face à de dangereuses sirènes. Ouais... bon... ce n'était vraiment, mais vraiment pas son truc. Pourtant, il était installé là, la mine déconfite. Il se demandait clairement ce qu'il fichait encore à Bowen. Il avait du mal à retrouver ses repères. Cette ville grouillait de souvenirs d'antan, quand tout allait bien dans sa vie. Quand il était heureux. Même s'il criait sur tous les toits qu'il allait bien, même s'il se montrait nonchalant pour tout et n'importe quoi, il suffisait de plonger dans ses yeux verts pour voir qu'il n'était pas aussi bien qu'il le disait. Dans ses yeux verts et dans ce joint qu'il finissait de se rouler, aussi. Lui qui n'avait plus toucher à ça depuis ses seize ans semblait retomber vers ses anciens démons. En pire. Il alluma son joint et le porta à ses lèvres, tirant une bonne latte et s'affalant davantage dans le siège plutôt confortable. Il se mettait dans l'ambiance. Ou plutôt il commençait par l'entrée. L'entrée ? Liam sortit de sa poche un petit sachet où se trouvait deux cachets, qu'il tâtait entre ses doigts. Amphétamines. Une nouvelle étape du déclin de Matthews. Mais il hésitait, encore. Tu vas aimer, lui avait dit son fournisseur. Tu oublieras tout pendant quelques petites heures, ce n'est pas ce que tu veux ?! Sa voix ressassait ces phrases dans l'esprit de Liam. Bien sûr que c'était ce qu'il voulait. Mais malgré cela, il restait là, immobile, avec ces cachetons en main.
MADE BY PANDORA
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Your little piece of heaven turns too dark (Charley) Empty
MessageSujet: Re: Your little piece of heaven turns too dark (Charley)   Your little piece of heaven turns too dark (Charley) EmptyDim 12 Juin 2016 - 0:49


 
Your little piece of heaven turns too dark
Charley & Liam

 
 
Le nez dans sa caisse, Charley profitait de la soirée plutôt calme au "Buddy's pussy" - un nom charmant, nous en conviendrons - pour recompter les billets et autre petite monnaie. Depuis quelques temps, son patron soupçonnait l'un de ses employés de le voler, sans parvenir à savoir qui était l'auteur du délit. Il avait promis une prime à la blonde si elle parvenait à trouver à sa place. Pourquoi elle ? Déjà, parce que c'était une ancienne flic. Ensuite, parce que malgré son mauvais caractère, ses retards fréquents et son refus de porter des jupes, il possédait une étrange confiance en elle. Elle faisait bien son boulot, ne comptait pas ses heures et surtout, elle ne se plaignait pas. Enfin, disons, pas comme les autres nénettes toujours à lui faire des réclamations tirées par les cheveux à base de "je peux échanger de loge avec Laurie, parce que je supporte plus Greta et que ... " Nianiania ! Elles se croyaient dans un putain de music-hall, ces divas ! Pas Charley. Charley faisait la plonge, servait les clients, voire sortait ceux qui se montraient un peu trop pressants avec les employées. Grâce à elle, l'établissement était presque devenu fréquentable. Peut-être, un jour, la nommerait-elle manager. Il avait des ambitions pour elle. Ambitions dont la principale concernée ignorait tout, naturellement. Très loin de ces considérations, persuadée que Buddy avait préféré perdre quelques billets en la mettant sur le coup que son précieux temps, elle comptait. Toutes les demi-heures. Elle observait chaque serveur, chaque personne s'approchant de la précieuse caisse. Elle avait noté  le planning de tout le monde dans un coin de sa tête et son oeil aiguisé ne ratait pas une miette de leurs faits et gestes.

Sauf à ce moment précis, puisqu'elle comptait. Elle manqua sauter au plafond alors qu'une de ses collègues, une jolie rousse en peignoir de satin, une cigarette entre les doigts, s'approcha d'elle et lui glissa : " Char', mon coeur, tu devineras jamais ! " Penny, sa préférée. Qu'elle aurait bien voulu étrangler, pour le coup. " Rah ! Refais jamais ça ! " s'écria-t-elle devant sa mine amusée. Les lèvres carmines outrageusement rehaussées de gloss de la gogo danseuse s'étirèrent davantage, révélant sa dentition parfaite. Rien qu'à sa tête, Charley comprit qu'elle tenait du lourd. " Bah alors ? Crache le morceau ! " Penny agita sa cigarette vers un coin excentré du club où quelques mèches de cheveux dépassaient de l'un des fauteuils moelleux. Son interlocutrice eut beau se contorsionner et plisser les paupières, elle ne constata rien de particulier. " Justement, on en a un sacré de morceau. Un beau blond à tomber par terre. " La blonde commençait légèrement à s'impatienter. Fascinant. A part ça ? " Mais y a un hic ... Il est aveugle ! Tu y crois, toi ? Un aveugle dans un strip-club ! " Penny riait mais pour Charley, ce fut comme si son sang se glaçait dans ses veines. Blond. Beau à tomber. Aveugle. Autant de qualificatifs qui, après la curiosité, lui firent craindre le pire. " Quelqu'un a pris sa commande ? " demanda-t-elle si abruptement que Penny recula. " Nan, j'crois pas. Pourquoi ? " La jeune femme agita la main tandis qu'elle refermait la caisse de l'autre. " Pour rien. Profite de ta pause, chérie. " Après avoir planté un baiser sur sa joue, elle attrapa son plateau et fila vers la tête blonde dont elle ne voyait que l'arrière du crâne. Espérant se tromper. Pitié, pitié, pourvu que ce ne soit pas lui ...

Si Matthews avait pu la voir, il aurait eu le choc de sa vie. Son ex-partenaire n'avait jamais été quelqu'un de très féminin. Du moins, pas dans sa manière de s'habiller. Quoi que, pas dans ses manières tout court, en fait. Tee-shirt pantalon, voilà ce qui composait l'essentiel de la garde-robe Hawkes lorsqu'ils travaillaient ensemble. Quant aux escarpins, il ne fallait même pas y penser. C'était comme demander à une autruche de porter une moumoute. Pourtant, ce soir, elle en avait chaussé une paire dont les talons cliquetaient sur le parquet. De la même manière, elle avait troqué son tee-shirt contre un top beaucoup plus ... Échancré. Inutile de parler du pantalon qui lui moulait les cuisses, il en aurait fait un arrêt cardiaque. Il ne fallait pas s'y tromper : il ne s'agissait pas d'un changement vestimentaire tout à fait consenti. Elle avait dû répondre aux exigences de son lieu de travail. Enfin, de Buddy, plus précisément. Elle n'avait pas vraiment eu le choix. Par contre, Liam, lui, avait fait celui de venir ici. Et ce qu'elle le surprit à faire fut encore pire que toutes ses prédictions. " Bonsoir ! " lança-t-elle joyeusement, espérant qu'il frôlerait bel et bien ce putain d'arrêt du palpitant en reconnaissant sa voix. Au cas où, elle en rajouta une couche : " Qu'est-ce que je vous sers ? Une petite fée verte avec votre destructeur de neurones ? " Elle jeta un oeil au sachet qu'il tenait dans sa main. Le contenant était reconnaissable entre tous pour quelqu'un comme elle. " Ou un petit redbull peut-être, histoire de vous mettre en forme pour de bon ? " Le ton de sa voix avait perdu de sa fausse légèreté. La colère, sa si chère amie, se rappelait à elle. Merde, Matthews, qu'est-ce que tu fous ?
 
AVENGEDINCHAINS
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Your little piece of heaven turns too dark (Charley) Empty
MessageSujet: Re: Your little piece of heaven turns too dark (Charley)   Your little piece of heaven turns too dark (Charley) EmptyDim 12 Juin 2016 - 18:51




Charley & Liam

Une douce voix, légèrement aguicheuse, venait de saluer le jeune homme. Ce dernier releva la tête, le regard posé en direction de la nouvelle arrivante. Enfin, là où il pensait qu'elle était. Il la salua à son tour, ne prenant toutefois pas la peine de lancer une conversation. Il n'avait pas envie de charmer. Il n'avait pas envie de parler. Ce soir, il repartirait seul, c'était clair et net dans son esprit. La jeune femme lui demanda si l'on s'était occupé de sa commande, ce à quoi il répondit négativement par un simple signe de tête. Le ton de la belle n'était plus aguicheur, mais songeur. Liam se disait qu'elle devait le trouver étrange. Soit elle croyait qu'il avait réellement un balai coincé là où vous le pensez, au point de ne pas parvenir à soutenir le regard d'une belle demoiselle, soit elle avait compris qu'il y avait un hic chez le jeune homme. Liam ne pouvait évidemment pas voir que la belle avait le regard rivé sur sa canne blanche. Elle lui annonça qu'elle lui enverrait quelqu'un, puis lui souhaita bonne soirée en s'éloignant rapidement. Matthews se mit à soupirer, ses doigts resserrant de plus belle le petit sachet qu'il avait caché au creux de sa main. Il pensait pouvoir être enfin tranquille. Mais c'était sans compter sur sa chance légendaire, qui finissait toujours par se pointer et mettre son petit bazar.

Son joint au bout des lèvres, l'attention du jeune homme était accaparée par ce dilemme incessant. Il avait l'envie - ou plutôt la curiosité - d'avaler ces cachets, mais sa conscience, elle, se permettait de lui rappeler qu'il valait mieux que ça. C'était à en devenir dingue. Il n'entendit donc pas le bruit de talons qui claquaient sur le sol et qui signifiait qu'une personne se rapprocher de lui. Raison pour laquelle il sursauta quand la nouvelle arrivante lâcha un "bonsoir" claironnant. Liam se décomposa aussitôt. Cette voix. Il ne la connaissait que trop bien. "H... Hawkes ?" Le destin était décidément bien blagueur ce soir. Il avait fallu qu'il mette Charley sur le chemin de Liam. A ce niveau-là, ce n'était plus du hasard ou une belle coïncidence. Il fallait toujours qu'ils soient l'un près de l'autre dans des moments comme celui-là, histoire de se faire recadrer bien comme il faut ! Un juron s'échappa dans un murmure. Il allait s'en prendre plein la tête, n'est-ce pas ?! Pas manqué. La demoiselle lança les hostilités. Le jeune homme leva les yeux au ciel, répliquant : "Oh ça va, ce n'est rien. C'est bio !" Liam faisait clairement allusion à son joint. "Tu en veux ? Je suis sûr que ça te calmerait. Je te sens un peu... énervée." Il la provoquait bien évidemment. Parce qu'il savait très bien qu'elle était en rogne et qu'elle n'allait pas le lâcher de sitôt. Mais sa nonchalance dissimulait en réalité une frousse incomparable. Discrètement, il avait refermé sa main sur son sachet, espérant de tout coeur qu'elle n'ait pas vu ce qu'il contenait. Charley et Liam avaient croisé, durant leur carrière de flics, de nombreux gamins détruits par les substances illicites. Et aujourd'hui, c'était Liam qui jouait à ce jeu. C'était le monde à l'envers. "Qu'est-ce que tu fais là ?" Bizarrement, le ton de Matthews était redevenu sérieux. Il se demandait clairement ce qu'elle fichait dans cet endroit, où, selon lui, elle ne devrait pas être.
MADE BY PANDORA
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Your little piece of heaven turns too dark (Charley) Empty
MessageSujet: Re: Your little piece of heaven turns too dark (Charley)   Your little piece of heaven turns too dark (Charley) EmptyLun 13 Juin 2016 - 0:14


 
Your little piece of heaven turns too dark
Charley & Liam

 
 
Une petite voix soufflait à Charley que son ex-coéquipier n'était pas un habitué de ce genre d'endroit. Du moins, pas avant. Du moins, pour autant qu'elle en savait. Parce qu'au final, qu'est-ce connaissait de ce type ? En-dehors du travail, qui était-il ? Qui fréquentait-il ? Où allait-il ? Qu'elles étaient ses habitudes ? Elle n'en savait fichtre rien ! Elle n'avait jamais demandé. Non pas que cela ne l'intéressait pas, simplement, ils n'étaient pas ... Amis. Proches. Un truc dans ce goût-là. Pourtant, si, ils l'étaient. Ils l'avaient été. Amis. Proches. Ils n'avaient tout simplement pas voulu le voir. Tout comme la blonde aurait préféré ne rien surprendre du manège du foyer incandescent et odorant jusqu'aux lèvres de Matthews. Un autre feu s'attisait face à ce tableau grotesque. Sans parler de la réplique qu'il osa lui faire. Un peu énervée ? Elle ? Voyons, si peu ! Elle fut tentée de lui envoyer son plateau en pleine face, en mode head-shot, histoire de lui mettre la tête à l'envers et les idées en place ! " Enervée ? " répéta-t-elle, à voix haute cette fois-ci. " Considérant que là, de suite, je te collerais bien mon pied dans le fondement, on va dire que oui, j'ai un peu les nerfs. " Petite philosophie du soir, bonsoir. Elle devait vraiment se contenir pour ne pas s'exécuter. Ou lui arracher le joint des mains. Par toutes les succubes de l'enfer, où était passé Matthews ? C'était quoi ce mauvais cliché de hippie qui se tenait là, assis devant elle, avec son petit sourire nonchalant collé aux lèvres comme une mouche sur une merde ? " QU'EST-CE QUE MOI, JE FAIS LA ?! " ânonna-t-elle, au bord de l'asphyxie. Bon, okay, Charley, il serait temps d'arrêter de jouer les répète-Jacky et d'y mettre un peu du tien, sinon, on allait finir par croire que c'était elle qui avait trop abusé de la fumette ! A sa décharge, il fallait avouer que la vision qui s'offrait à elle et la scène que Liam lui imposait avait de quoi être un poil perturbante. Heureusement pleine de ressources, elle se reprit bien vite. Secouant la tête, elle croisa les bras sous sa poitrine déjà bien remontée. " Je paie mon loyer, voilà ce que je fais là ! Et toi, c'est quoi ton excuse ? Les ruelles bardées de graffitis étaient devenues trop has been pour toi ? T'as enfin compris que ta caravane était pleine de blattes et elle est inutilisable pour cause de décontamination ? Ou alors, t'es juste venu pour tâter du boule bien frais ? Parce que si c'est que ça, je t'envoie une des filles, hein. Elles seront ravies de t'être utiles pendant que tu te défonces, elles ont vu pire dans le genre ! " Le retour de la diarrhée verbale à la Hawkes. Attendait-elle vraiment une réponse de sa part ? Naturellement. Avait-elle envie de l'entendre ? Certainement pas. L'herbe était déjà un problème qu'elle ne tolérait pas. Quant à la perspective que cette dernière ne fut qu'un petit accompagnant pendant qu'effectivement, Matthews profitait des charmes de l'endroit ... Le plateau. Elle avait vraiment envie de lui passer ce putain de plateau par la tête.

Malgré elle, son regard dériva légèrement. Bien que lui ne put pas la voir, le fixer lui devenait difficile. Ses prunelles tombèrent sur le poing qu'il serrait. Un coin de plastique transparent en dépassait à peine. Cependant, c'en était suffisant pour la jeune femme, laquelle avait le flair digne d'un chien quand il s'agissait de détecter une embrouille. Elle manqua s'en figer d'effroi. " Matthews, c'est quoi dans ta main ? " interrogea-t-elle d'une voix blanche. Craignant qu'il ne se dérobe aussitôt, elle réitéra : " Liam. T'as. Quoi. Dans. Ta. Main ? " Elle avait pris grand soin de détacher chaque syllabe tandis qu'elle s'approchait. Ni une, ni deux, elle était sur lui. Le plateau tomba par terre alors qu'elle saisissait son poing fermé et tentait de l'obliger à l'ouvrir. Elle se moquait bien qu'il ne soit pas maître de tous ses sens, se battre avec lui ne le dérangeait pas. Parce qu'il était évident qu'il n'avait aucune envie de se laisser faire gentiment. Après un petit duel de force et d'ego un brin ridicule, sentant que les perches sur lesquelles elle était juchée n'allaient pas tarder à lui faire défaut, Charley décida qu'elle n'avait plus qu'une stratégie à adopter. Profitant d'un répit, elle revint à la charge et ne trouva rien de mieux que de s'assoir à califourchon sur lui, les jambes du blond bien serrées entre ses cuisses et le poing de son ex-Boss coincé entre son torse à lui et ... Et bien oui, sa poitrine à elle. Enfin, elle réussit à s'emparer de ce qu'il gardait jalousement. Elle leva le sachet devant son nez froncé et, une fois n'est pas coutume, frôla l'arrêt cardiaque. " C'est ... C'est ... Non mais ... Dis-moi que c'est pas ce que je crois ?! " Elle en baissa totalement sa garde. S'il le voulait, il aurait suffi d'un coup de hanche pour se dégager de son emprise. Sauf que ça ne traversa même pas l'esprit de la jeune femme. Parce qu'elle venait de trouver, entre ses doigts, l'une des pires saloperies qui puisse exister. De la drogue dure. Des amphétamines.
 
AVENGEDINCHAINS
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Your little piece of heaven turns too dark (Charley) Empty
MessageSujet: Re: Your little piece of heaven turns too dark (Charley)   Your little piece of heaven turns too dark (Charley) EmptyLun 13 Juin 2016 - 21:58




Charley & Liam

Liam jetait de l'huile sur le feu. Il savait qu'elle était énervée, mais il ne tentait en aucun cas de dédramatiser la situation. Peut-être attendait-il qu'elle explose ? Pour voir jusqu'où elle tenait à lui, parce qu'au fond, il n'avait plus de compte à lui rendre. Elle, non plus. Pourtant, ils étaient toujours là, l'un près de l'autre, comme si leur lien était indestructible. Liam avait besoin de Charley. Il avait toujours clamé haut et fort son envie de la voir muter à l'autre bout du pays - ou du monde, avait-il dit à de nombreuses reprises. Pourtant, il avait toujours tenu à la garder en binôme, même quand il avait pris le commandement de l'unité. Il aurait pu l'associer à un autre de ces gars. Mais non... Liam l'avait gardé près de lui. Parce que c'était Hawkes et Matthews. Aucune autre association ne tenait la route ou sonnait bien à l'oreille de Liam. Elle était sa coéquipière. Son amie. Et plus encore, visiblement. Quand elle lui avoua qu'elle avait bien les nerfs, Liam osa même lâcher un léger rire. Tête-à-claques, jusqu'au bout, Matthews ! Il ne répliqua cependant rien. Il tenait à maintenir sa tranquillité, encore quelques secondes, avant que la furie ne s'y mette. Il était sûrement trop optimiste, puisqu'elle lui hurla dessus de suite. Il lui avait simplement demandé ce qu'elle fichait ici ! Chose qui l'intriguait énormément d'ailleurs. Il fronça les sourcils quand elle lui annonça qu'elle - citons-la - "payait son loyer" : "Sérieux ? Tu bosses ici ?!" D'abord surpris, ce fut une mine réprobatrice qu'il afficha ensuite. Il n'aimait vraiment pas ça. Pitié, faites qu'elle ne soit pas de celles qui se déhanchaient contre la barre ! Non pas qu'il remettait en doute le côté sexy, attirant de Charley, mais il ne voulait l'imaginer dans un tel milieu. Il la laissa continuer, Liam relâchant la fumée vers le côté opposé à son ex-partenaire. "Mobile-home. Pas une caravane." Cherchait-il la petite bête ? Peut-être pas. En réalité, Liam avait l'air quelque peu paumé. Il cherchait les mots pour se dédouaner de toute responsabilité. Mais quand il entendit la fin de sa phrase, comme quoi il venait tâter du boule, le jeune homme secoua la tête : "Oh arrête un peu ! Je ne viens pas pour ça, et tu le sais mieux que quiconque. Je suis là parce que... parce que je voulais décompresser, c'est tout. Sans avoir à croiser une personne connue. Sans avoir à parler, à donner des explications. C'est loupé, puisque t'es là." Décompresser ? Mauvaise réponse. Il y avait quand même une part de vérité dans ses paroles, parce qu'il avait clairement choisi l'endroit pour ne pas tomber nez à nez avec des personnes de son entourage.

Quelle belle galère ! Pourtant, cela ne semblait que débuter, puisque Charley avait bien vu ce qu'il dissimulait dans sa main. Il n'avait pas eu le réflexe de le cacher dans sa poche. Et il avait oublié que la belle blonde avait, quant à elle, de bons réflexes de flic. Encore. Bougonnant, il répondit : "Ce n'est rien." Il se doutait bien que cela ne lui suffirait pas. Elle allait sûrement insister, voire même le provoquer. Elle allait le saoûler, évidemment ! En revanche, il ne s'attendait pas à ce qu'elle aille jusqu'au contact. Il remercia ses réflexes - ou peut-être son instinct de survie - quand elle attrapa son poing, en le forçant à ouvrir la main. Un peu brusquement, il se détacha de l'étreinte de Charley, sa main libre tentant de la garder à bonne distance. S'ensuivirent quelques attaques parfaitement bien rôdées de la jeune Hawkes et quelques esquives de Matthews. Ils étaient ridicules. Deux vraies chiffonnières ! Ceci dit, malgré leurs sempiternelles disputes, ils n'étaient jamais allés jusqu'au "corps-à-corps". C'était une nouvelle étape qu'ils franchissaient. Et au fond, bien au fond hein, cela amusait Liam. Alors qu'elle se redressa, Liam lui lança un regard blasé, évitant quand même de crier victoire. Parce qu'il était persuadé qu'elle renonçait. Erreur de débutant, Matthews ! "C'est bon ? Tu as fin....." Il ne put finir sa phrase. La jeune femme s'était de nouveau jetée sur lui. Jetée sur lui, littéralement. Elle s'était installée sur ses genoux. A califourchon, même ! Pour le coup, il resta bête. Cette proximité subite avait totalement annihilé l'instinct guerrier de Liam. C'était un homme, certes, mais ne vous méprenez pas. Il n'était pas en train de se laisser submerger par ses hormones, même s'il savait pertinemment par quoi sa main était désormais bloquée contre sa poitrine. Charley l'avait surtout pris de court. Elle l'avait surpris. Et elle avait gagné. Un bref instant, cette proximité le ramena à la veille de son départ de Bowen. Quand il l'avait tenu dans ses bras, quand il avait senti son corps contre le sien. Mais il ne pouvait apprécier le moment à sa juste valeur, parce que derrière tout ça, une vérité allait exploser. Elle avait récupéré le sachet qu'il gardait précieusement. Elle allait le voir comme un camé. Il allait la décevoir. Il sentit son étreinte se desserrer, quand elle prit connaissance du contenu. Elle n'était pas bête, elle savait ce que c'était. Il murmura : "C'est bien ce que tu crois. Des amphet'." Cette précision, elle était surtout pour lui, pour lui rappeler ce qu'il voulait faire. "Et maintenant, à quoi cela nous mène ?! Tu vas me dire que je te déçois ? Tu vas me sortir les grands discours moralisateurs ? Je t'en prie. Profite, tant que j'ai encore toute ma tête." Ah ce Matthews, il avait toujours du mal à avouer qu'il avait tord.
MADE BY PANDORA
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Your little piece of heaven turns too dark (Charley) Empty
MessageSujet: Re: Your little piece of heaven turns too dark (Charley)   Your little piece of heaven turns too dark (Charley) EmptySam 18 Juin 2016 - 22:30


 
Your little piece of heaven turns too dark
Charley & Liam

 
 
Des amphétamines. Des ... Amphétamines. Des amphétamines. Le mot tournait et retournait dans la tête de la blonde, comme une ritournelle. De celles qui vous envahissaient tout l'esprit, annihilaient tous vos sens, vous réduisez à l'état d'esclave, pris au piège de vos pensées, pour vous rendre imperméable à tout ce qui se déroulait autour de vous. Style Let it go de cette saloperie de Reine des Neiges. Mais en pire. En tellement pire. Charley s'était figée. Son torse se soulevait et s'abaissait par saccades, autant à cause des restes de la bagarre que percuté par le choc. Matthews s'apprêtait à prendre des amphet'. Il fumait son joint pépère calé dans un des canapés du strip-club, refuge de sa future débauche. Il était venu à dessein, pensant n'y trouver personne qui aurait pu le reconnaître. On aurait pu lui rouler dessus que ça lui aurait fait le même effet. Elle se serait sentie aussi sonnée, aussi désolidarisée d'elle-même. Aussi impuissante.

Une vague de rage délétère s'empara d'elle. Elle grossissait. Enflait. Ses veines bouillonnaient. Tous ses muscles, de ses mâchoires jusqu'à ses orteils, s'étaient contractés. Son compagnon ne pouvait pas l'ignorer : l'étau de ses jambes se resserra tandis qu'elle redressait son dos. Ses prunelles étaient habitées par un orage innommable, une tempête qu'on lui connaissait bien. Et c'était bien là le problème. La furie Hawkes était si imprévisible qu'elle en était devenue son contraire. Mère-la-morale. Juge de tout et rien. Toujours le bon discours supposé vous ramener dans le droit chemin. Ses proches savaient pourquoi ils venaient la rencontrer, comment elle allait réagir, quels étaient ses principes, ses valeurs et ses limites. En ce cas, quoi de plus normal à ce que le jeune homme s'attende à un remontage de bretelles en règle ? Peut-être même était-ce qu'il voulait d'elle.

Sauf qu'il n'était pas le seul à avoir fait du chemin depuis sa fuite vers le nouveau continent.

Toute évolution avait un prix et Charley aussi avait payé le sien. Bien davantage qu'elle n'en laissait paraître ou ne voulait se l'avouer. Elle n'était plus flic. Sa petite vie bien rodée, parfaitement décidée, avait pris un coup dans l'aile. Elle avait fait certains choix. Les mêmes choix qui l'avaient conduit à vivre dans un appartement au troisième sans ascenseur et à porter des putains d'escarpins, elle qui tolérait à peine les chaussures ! On aurait dit que l'enchaînement d'événements trouvait ses conséquences en ce soir lugubre, dans l'atmosphère sirupeuse et lascive de ce bar à plaisirs. Ses paupières se plissèrent tandis qu'elle fixait le sachet, toujours silencieuse. Il aurait été facile, si simple, de l'engueuler à en perdre haleine. Elle aurait aussi pu, dans un moment de maturité, d'empathie, passer outre sa déception et sa colère, juste pour essayer de comprendre. Comment il en était arrivé là. Pourquoi. Ces deux options elle les avait appréhendé si souvent. Qu'est-ce qui l'en empêchait de prendre la voie habituelle ? Matthews, bien sûr. Matthews était inhabituel. Matthews n'était pas les autres. Matthews, ce qu'elle lui avait fait endurer, ce qui l'avait rendu aveugle, la hantait toujours. Matthews était son talon d'Achille, sa dague du Ténébreux. Alors, puisque c'était lui, puisqu'il était tant, il n'obtiendrait pas la furie Hawkes. Pas cette fois. Pas tout de suite. Elle lui réservait autre chose. Pour la douleur que ses actes lui causaient, elle ne voulait pas qu'il s'en sorte aussi facilement.

" C'est une belle tirade sur les dangers de la drogue que tu veux, Matthews, hein ? " gronda-t-elle. Le ton de sa voix sentait le souffre, la cendre après une lente agonie. Il appelait à la douleur. " Tu veux que je te demande ce qui ne va pas chez toi ? Où est passé mon partenaire, le garçon que j'ai connu ? Que je te rappelle qui tu es ? Tes responsabilités ? Que je te fasse quelques rappels à grands renforts d'exemples sur les junkies qu'on a arrêté, toi et moi ? C'est ça que tu attends de moi, pas vrai ? Parce que c'est ce que je fais tout le temps. Parce que ce serait rassurant. Mais non, Matthews, je vais pas faire ça. " Un froissement. Deux. Le premier, de tissu. Elle venait de se pencher sur lui, de rapprocher leurs visages. Le second, de plastique. Pressait-elle le sachet ou ... ? Non, elle venait de l'ouvrir. Preuve en fut, tandis que ses lèvres frôlaient l'oreille du blond, sa main pressa le cachet contre les lippes de ce dernier. " Allez prend-le. " murmura-t-elle, le dragon habitant toujours sa voix. " Prend cet aller pour le paradis. Toi, profite. Un petit arrêt au septième ciel, c'est tentant, pas vrai ? " Elle pressa un peu plus fort contre sa bouche. C'était brusque. Presque violent. Ca ne lui ressemblait pas. Et pourtant ... " T'inquiète pas, je prendrai l'autre. On se fera un petit trip ensemble, tu verras, ce sera tellement chouette. " Comme au bon vieux temps. Ensemble. " T'as beau avoir rendu ta plaque et ton uniforme, ça change rien pour moi. Tu sombres, tu m'entraines avec toi. " Ensemble.

Il put percevoir le mouvement de sa main libre, laquelle frôla sa joue. Aucun doute, elle le ferait. Elle avalerait ce maudit cachet, elle aussi. Avec lui. Non, Matthews, tu ne t'en sortiras pas aussi facilement. Fuis aussi loin que tu veux, cours aussi vite que tu peux, je serai toujours ton ombre et ta conscience.

Comme un lien aussi puissant pouvait rendre pervers les plus sains d'esprit.
 
AVENGEDINCHAINS
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Your little piece of heaven turns too dark (Charley) Empty
MessageSujet: Re: Your little piece of heaven turns too dark (Charley)   Your little piece of heaven turns too dark (Charley) EmptyJeu 23 Juin 2016 - 23:33




Charley & Liam

On l'avait grillé. Il avait été pris sur le fait, tel un gamin qui était parti voler deux-trois bonbons dans l'épicerie du coin. Le jeune homme se sentait mal, bien évidemment. Mais c'était Charley qui se trouvait face à lui et il n'avait pas le droit de ployer. Cette jeune femme était un roc. Il se devait d'être à sa hauteur. Comme avant. Raison pour laquelle il affichait une fierté sans faille, comme s'il n'avait pas honte de ce qu'il avait en main. Mais Liam n'avait toujours pas compris que plus rien n'était comme avant. Tout avait changé. Ils n'étaient plus les mêmes. Ils n'étaient plus ces deux personnes fougueuses pour qui un simple désaccord pouvait déclencher un conflit sans nom. L'accident les avait marqué à jamais au fer rouge et bizarrement, cela les avait rapproché plus que jamais. Charley connaissait Liam sur le bout des doigts. Et inversement. Enfin... c'était ce que Liam croyait.

Il s'attendait à un discours moralisateur. Il l'avait dit. Mais une petite voix lui soufflait à l'oreille que ce soir, cela allait être différent. Qu'elle allait l'atteindre bien plus qu'il ne le pensait. Elle était sa faiblesse, et c'était un fait qu'il avait délibérément mis de côté. On lui en avait fait des reproches, de la part de sa mère, son père, ses frères ou son patron. Mais aucun n'avait eu le même impact que Charley. Et ce, depuis toujours. Il l'avait toujours mise sur un piédestal, malgré leurs petites disputes. Il avait toujours voulu lui donner une bonne image de lui-même. Même après son accident. Il avait voulu être l'homme fort, que rien ne semblait atteindre. La seule fois où il avait cédé, c'était la veille de son départ. Le soir durant lequel il avait craqué. Et aujourd'hui, il ressentait la même chose. Il avait cette même boule à la gorge, cette même colère et paradoxalement, cette même envie de l'avoir près de lui. Il voulait se défaire de ce masque de l'homme nonchalant, qui glissait lentement vers l'obscurité. Il voulait redevenir celui qu'elle connaissait tant. Mais cela était-il encore possible ? Liam se complaisait dans son mal-être. Il en avait pris l'habitude, à un tel point qu'il lui était devenu normal d'être comme ça, d'agir comme ça. Comme une loque, en fait. La voix de Charley le fit sortir de ses pensées. Son ton était étonnant. Dénué de colère. Douloureux. Tout comme ses paroles. Elle avait mis le doigt sur le problème. Oui, c'était ce qu'il avait voulu. Il voulait qu'elle le ramène sur le droit chemin, comme elle le faisait si bien auparavant - et pas qu'avec lui. Le jeune homme commençait à avoir mal à la tête. Son joint n'avait décidément eu aucun effet. La blonde l'avait surpassé. Il avait même fini par l'oublier, le laissant se consumer peu à peu, dans le cendrier. Il avait bien d'autres choses auxquelles penser actuellement. Comme ces mots qu'elle avait à son égard. Elle ne ferait pas ce à quoi il s'était tant attendu ? Charley n'était plus la même, elle aussi. Et plus il la côtoyait, plus il s'en rendait compte. Quand il entendit le froissement du plastique, Liam se raidit encore plus qu'il ne l'était. Ses muscles étaient tétanisés. Tout son corps réagissait, à l'affût. Et ce qu'elle fit par la suite le fit tomber de haut. De très haut. Elle l'incitait à prendre ce cachet. Pour illustrer ses propos, sa main vint se presser contre ses lèvres. Elle ne plaisantait pas. Il murmura simplement : "Qu'est ce que tu fais ?!" Il n'attendait pas de réponse, puisqu'il savait déjà tout. Et ainsi, elle continua son manège, le choquant de plus en plus. Elle allait le suivre. Ce n'était pas possible ! Elle se fichait de lui. Il préférait se dire cela. Puisqu'elle voulait jouer à cela, ils allaient jouer ! Il sentit sa main libre frôler sa joue, ce qui lui arracha un frisson. Et sur ce geste, il entrouvrit les lèvres et engloutit le cachet.

Une lueur de défi se lisait dans le regard, bien souvent morne, de Liam. Elle avait éveillé les parts les plus sombres du jeune homme. Comment avaient-ils pu en arriver là ? Comment deux ex-policiers s'apprêtaient désormais à sombrer vers l'interdit ? Il reprit, sur un ton dénué de toute émotion, tel une machine sans coeur et sans conscience : "A ton tour, Hawkes. Allez... Rejoins-moi. Je t'attends." Sa main entourait le poignet de Charley, comme pour se prouver qu'elle allait prendre ce cachet. Liam était-il devenu destructeur, au point d'en affecter désormais les autres ? Tout portait à croire que oui. Et pourtant... Alors qu'il sentit qu'elle relevait sa main, sûrement pour le suivre dans son déclin, Liam exerça une pression et sa main vint rapidement arracher le cachet des doigts de Charley. Un juron s'échappa de ses lèvres. "T'es sérieuse, Charley ? Tu comptais vraiment me suivre sur ce coup-là ? Tu es complétement stupide, ma pauvre !" Il recracha à son tour le cachet, qu'il avait gardé dans le creux de sa joue, preuve que tout son manège n'avait été qu'un test. Lui qui hésitait tant à prendre cette drogue avait vite été fixé quand Charley avait voulu faire partie de l'aventure. "Tu es vraiment chiante quand tu t'y mets, toi. Sur ça, au moins, tu n'as pas changé. Tu croyais sincèrement que je te laisserai faire ça ? Tu as pensé à ton fils sur ce coup-là ?" Il ne se gênait pas d'évoquer Sasha. C'était capital pour Liam. Pour la faire réagir. Pour lui montrer que TOUT avait changé. "Mets-toi en tête qu'il n'y a plus de "nous". Depuis que j'ai rendu cette plaque, tu ne me dois plus rien, Charley. Tu n'as plus à me suivre. Et encore moins sur cette voie-là. Plutôt crever que de t'entraîner avec moi..." Il lui arracha le sachet des mains, au sein duquel il replaça les sachets et le tendit à Charley. "Je n'avais pas envie de prendre cette merde, de toute façon. Alors, prends-les. Et va-t-en, s'il te plaît."
MADE BY PANDORA
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Your little piece of heaven turns too dark (Charley) Empty
MessageSujet: Re: Your little piece of heaven turns too dark (Charley)   Your little piece of heaven turns too dark (Charley) EmptySam 2 Juil 2016 - 0:58


 
Your little piece of heaven turns too dark
Charley & Liam

 
 
Charley elle-même ne se reconnaissait plus. Elle était bien des choses. Fanfaronne, maladroite, tempétueuse, caractérielle ... Des adjectifs, elle s'en donnait autant qu'on lui en fournissait volontiers. Et elle faisait avec. Elle était en paix avec sa personnalité, avec l'image qu'elle renvoyait et entretenait parfaitement. Mais Charley n'était pas maligne, ni vicieuse. Elle n'usait de la manipulation que dans certaines circonstances - avoir un rabais supplémentaire sur une portion de frites, par exemple - et de certaines manières. Comprendre, dans le pire des cas, d'un joli sourire et d'un remontage de décolleté. Elle n'allait pas se coller aux autres, leur susurrer leur fiel à l'oreille en leur promettant monts et merveilles ou l'enfer sur Terre. Elle n'était pas un ange, pas un démon non plus. Un être humain, voilà tout. Absolument banale, avec juste ce qu'il fallait de saveur pour la rendre unique. Alors ainsi prête à mettre toutes ses valeurs en jeu pour donner une bonne leçon à Matthews, quel sens cela avait-il ? Y en avait-il au moins un ? Quelle logique ? Pour quels résultats ? Elle se découvrait prête à tout. Absolument tout ce qu'il faudrait pour qu'il reprenne pied dans la réalité, qu'il cesse de s'abîmer. Dans tous les sens du terme. Finalement, oui, cela avait du sens. Aussi délétère fut-il.

Le Liam qu'elle avait côtoyé n'aurait pas marché dans ses pas. Il pouvait s'avérer joueur, mais sur des sujets plus triviaux, moins dangereux. Ici, à cette heure et en ce lieu, on ne parlait pas de compétition, de qui serait le meilleur, qui arriverait en premier ou le plus haut sur le podium. On parlait d'illicite, de défonce, de trip, de rêves en petites pilules. Pourtant, il la suivait. Elle retint un grognement de frustration alors qu'il engloutissait le cachet, oubliant la teinte de satisfaction qu'elle avait ressenti une seconde plus tôt alors qu'il semblait embarrassé par l'attitude de son ex-partenaire. Parce qu'il n'était plus mal à l'aise du tout. Parce qu'il se calquait sur elle et se riait du souffre dans sa voix. Parce qu'il la mettait au défi, tant par le regard que par les mots, d'aller se perdre en sa compagnie. Autant dire qu'il ne fallut guère longtemps avant que la main de la blonde n'esquisse le geste jusqu'à ses lèvres. Heureusement, il n'y parvint jamais. Matthews s'en empara en l'abreuvant de sa colère. " Moi ?! Moi, je suis stupide ?! " Pour le coup, elle était carrément outrée de sa mauvaise foi. Normalement, c'était sa spécialité à elle ! Sale voleur de défauts ! Elle s'apprêtait à continuer sur sa lancée quand il recracha la drogue. Le soulagement la submergea. Peut-être tout n'était-il pas perdu. Peut-être ... Oh wait. Il venait de dire quoi, là ? Le chien avait osé ! Bon, la traiter d'emmerdeuse ne l'atteignait pas plus que ça. En revanche, mêler Sasha à cette histoire, c'était si petit qu'elle ne pensait pas qu'il aurait osé s'y abaisser. Mais pourquoi pas alors qu'elle-même ne ce serait pas gênée ? Ce n'était pas la question. Son sang ne fit qu'un tour et même le rouge aurait encore été trop clair pour décrire la couleur qu'elle vit à ce moment-là. " Espèce d'enf ... " Coupée dans son élan par la suite des remontrances de son ancien Boss, elle fut tout simplement soufflée par la tirade qui s'en suivit. Il n'y a plus de nous. Tu ne me dois rien. Estomaquée aurait été plus juste, en réalité.

Peu de gens pouvait se vanter d'avoir fait taire Charley Hawkes. Elle avait toujours en réserve une réplique bien sentie, sortie de derrière les fagots, inébranlable face à la hargne de ses interlocuteurs. Cela avait été son métier, à l'image de ce flegme qu'elle avait nourri durant presque trente ans. Sauf qu'encore une fois, il s'agissait de Matthews. Matthews qui venait de lui broyer les entrailles en deux phrases. Quelque chose se brisa en elle, là, derrière ses côtes, un peu au-dessus de l'estomac ... Son coeur, en effet. L'ambiance tamisée de la boîte de strip-tease dissimulait son teint soudain empourpré. Ainsi que ses yeux embués. Il savait où frapper. Il l'avait toujours su. C'était aussi simple que compliqué. D'un geste sec, elle récupéra le sachet et le comprima entre ses doigts serrés, les lèvres serrées à s'en blanchir les muqueuses. Pour couronner le tout, il voulait qu'il parte. Voilà que lorsqu'il ne fuyait pas, il demandait aux autres de le faire à sa place. Enfin, elle se dégagea de l'assise de ses genoux et s'affaissa sur la banquette à côté de lui. " Y a plus de 'nous' mais tu ne veux pas que je coule avec toi, hein ? C'est pourri comme tentative de rupture, Matthews. Même pour toi. " A mi-chemin entre la colère et la lassitude. Elle n'arrivait pas à se décider. " Je vais pas partir. Déjà, parce que mon service ne finit que dans une heure. " Pragmatique. " Ensuite, parce que ça t'arrangerait trop. Et j'ai pas envie de t'arranger. Pas après ce que t'as failli faire. Ce que t'aurais sûrement fait si t'étais pas tombé sur moi. Tu peux dire que t'avais pas envie de les prendre, on sait très bien toi et moi comment ça se passe. On sait à quel point la tentation est grande quand on a l'impression que toutes les autres issues sont bloquées. " D'une main fébrile, encore sous le coup de ces montagnes russes d'émotions qu'il venait de lui faire endurer - et qu'elle s'était imposée -, elle rejeta sa crinière en arrière, la secouant légèrement pour ventiler sa nuque trempée de sueur. Jésus, elle avait eu chaud aux fesses ! " Qu'est-ce qui t'est arrivé, Liam ? Qu'est-ce qu'il se passe ? " Avant qu'il ne puisse se renfrogner et lui demander à nouveau de dégager de son chemin, elle s'empressa d'ajouter : " Je ne te demande pas ça par obligation, tu peux comprendre ça ? Je n'ai pas l'impression de te devoir quoi que ce soit et, encore une fois, tu n'es pas ma B.A. du jour ou du mois. Je te le demande parce que ... Parce que je tiens à toi. Parce que je suis là, depuis dix ans et aussi longtemps qu'il le faudra. "

Bien. C'était dit. Notre blonde sulfureuse pouvait aussi se montrer d'une incroyable empathie quand elle baissait deux-trois barrières. Elle pouvait clamer, haut et fort, lorsqu'elle aimait quelqu'un et jusqu'où elle irait pour la personne en question. C'était rare mais cela arrivait. Et dans ces cas-là, elle oubliait les mots et leurs maux. Inébranlable. Incassable.

 
AVENGEDINCHAINS
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Your little piece of heaven turns too dark (Charley) Empty
MessageSujet: Re: Your little piece of heaven turns too dark (Charley)   Your little piece of heaven turns too dark (Charley) EmptyDim 10 Juil 2016 - 15:16




Charley & Liam

Si on lui avait dit, quelques années auparavant, qu'il se retrouverait dans un strip-club, Charley affalée sur lui, amphétamines en main, Liam vous aurait sûrement ri au nez. Comment deux anciens flics comme eux pouvaient virer aussi subitement dans un jeu si malsain ? C'était inconcevable. Pourtant, ils étaient bien ancrés dans cette réalité si difficile à supporter. Ils se testaient l'un et l'autre. Ils l'avaient toujours fait, mais c'était toujours resté dans la légalité. Aujourd'hui, leur relation prenait un nouveau tournant. Ils se démontraient, l'un et l'autre, que leur lien était suffisamment intense pour s'entraîner vers le fond. Heureusement, Liam n'avait pas perdu toute sa jugeote. Il avait cette manière bien à lui pour rebondir, peu importe la mouise dans laquelle il s'était embourbé. Seul, il aurait pris cette pilule. Pas la peine de se voiler la face. Mais il suffisait d'inclure une personne qui avait de la valeur à ses yeux pour changer la donne. Il était hors de question qu'elle le suive dans ce délire. Il ne gêna d'ailleurs pas pour lui sortir les grands arguments et n'eut aucun scrupule à évoquer Sasha. C'était petit, certes - l'"espèce d'enfoiré" qu'elle lâcha le démontrait bien - mais cela était assumé. Quand il y avait un enfant, Liam changeait du tout au tout. Il s'adoucissait et devenait plus réfléchi. Encore une chose qui n'avait pas changé. Finalement, il n'était pas si différent que cela.

Pourtant, s'il y avait bien une chose dont il était capable, ce soir, c'était de briser leur lien d'antan. Ou du moins, il le tentait. Maladroitement, bien sûr, mais les paroles avaient été dites. Il avait remis en doute leur duo, leur binôme. Même s'il gardait un visage impassible, à l'intérieur de lui-même, c'était le chaos le plus total. Il avait poussé pas mal de personnes à sortir de sa vie - en se montrant parfois éxécrable - mais il s'en contrefichait royalement. Cette fois, c'était différent. C'était Hawkes qu'il avait devant lui. Cela avait toujours été différent avec elle. Il le savait. Il lui avait permis beaucoup de choses qu'il n'avait pas permis à d'autres. Les personnes qui connaissaient bien Liam savaient qu'il n'agissait pas de cette manière avec n'importe qui et que cette attitude était révélatrice d'un réel attachement, pour ne pas dire plus. Mais allez le dire à Liam et il vous lâchera un soupir exaspéré accompagné d'un signe de la main nonchalant. Il la laissa lui arracher le sachet des mains et mettre fin à cette proximité délicieusement étrange. Alors qu'elle évoqua sa tentative de rupture comme pourrie, le jeune aveugle soupira, sachant pertinemment qu'elle lui sortirait une réponse de ce genre. Ce n'était pas le mot "rupture" qui le choquait. Tout le monde les voyait comme un vieux couple et leurs disputes avaient toujours été vues comme le "divorce de Matthews et Hawkes". "Ne joue pas sur les mots. Tu as compris où je voulais en venir." Il croisa les bras contre son torse et se renfrogna quand elle lui confirma qu'elle ne partirait pas. "Justement, tu as ton service. Tu ferais mieux de retourner vers tes clients..." et me foutre la paix par la même occasion, se retint-il de dire. Il écouta son discours, sans ronchonner, sans même tenter de la contredire. Elle avait mis le doigt sur LE problème de Liam. Toutes ses issues étaient bloquées. Il pouvait dire que non, ce n'était pas le cas, mais Charley le connaissait mieux que quiconque. Elle connaissait l'homme qu'il était avant. Elle connaissait sa passion pour son métier et l'énergie qu'il y avait mis. Elle avait vécu cet accident qui avait tout détruit. Qui les avait changé à jamais. L'un comme l'autre. Un bref instant, il se demanda s'il n'y avait pas une part un peu plus personnelle dans les paroles de Charley. Peut-être qu'elle aussi avait connu ce moment de flottement, où l'on se sent en décalage ? Ce moment durant lequel on doit réapprendre à vivre. Coûte que coûte. A sa question, Liam tourna la tête vers elle, les sourcils froncés, la réplique virulente prête à partir. Dans ces moments-là, il pouvait être méchant. Et ce qu'il avait en tête à cet instant, les pensées qu'il avait envie de lui lancer en pleine figure étaient mesquines et relevaient de la méchanceté pure et dure. Heureusement, elle ne lui laissa pas le temps de cracher son venin parce qu'elle trouva qu'il était opportun de se justifier. Comme si elle savait qu'il se voyait toujours comme sa B.A. Pourtant, ce fut ses deux dernières phrases qu'il retint. Elle tenait à lui. C'était la première fois qu'elle le disait. Au fond, il fallait être bête pour ne pas voir qu'ils tenaient l'un à l'autre. En dépit de leurs sempiternelles disputes et de leur habilité à s'embêter, ils avaient toujours fait en sorte de se protéger et de se défendre mutuellement, si l'occasion se prêtait. Mais de là à le dire... C'était inattendu. Les épaules de Liam s'affaissèrent, comme si l'on venait de le débarrasser d'un poids qui l'encombrait depuis trop longtemps. Son visage toujours tourné vers elle, Liam ne laissait transparaître aucune expression. Il aurait pu très bien lui sortir, avec un air goguenard et un sourire provocateur, un "tu vois, tu m'aimes bien...", mais il n'avait pas le coeur à jouer à cela. En revanche, il répliqua : "Tu me saoules, Hawkes." Et sur ses mots, il l'attira à lui. Ses bras entourèrent la jeune femme afin de la serrer tout contre lui, dans une étreinte rassurante. Il avait oublié ce genre de contact. Il s'était perdu dans les bras de nombreuses femmes - et il y en avait eu un bon paquet ces deux dernières années - mais il n'y avait qu'auprès d'elle qu'il retrouvait la valeur du mot "réconfort". Elle était son double. Celle qui le complétait le mieux. Et cela personne ne pourrait le lui enlever. Quand il la relâcha, Liam se passa la main sur la nuque, embarrassé et reprit : "Je ne voulais pas que tu assistes à ça. Mais... ouais... là, je crois que j'ai un vrai souci." Liam était-il en train de se rendre compte qu'il fonçait droit dans le mur ? Il semblerait que oui. "Je n'arrive pas à retrouver le contrôle de ma vie, Charley. Depuis que j'ai perdu la vue, j'ai l'impression d'avoir perdu tout ce qui me représentait. Je suis devenu un rebut de la société et je me suis laissé embarquer dans un jeu qui m'a vite dépassé. Voilà ce qu'il se passe." C'était bien la première fois que Liam exprimait ce mal-être qui caractérisait son existence depuis bientôt trois ans. Même après sa sortie de l'hôpital, il ne s'était jamais plaint. Il était le premier à faire de l'humour noir sur son handicap. Il avait toujours été un roc et aujourd'hui, cela lui coûtait de baisser les armes. Il avait l'impression d'être faible. Il haussa les épaules et lui adressa un petit sourire, teinté d'un voile de tristesse. "Avec tous les malheurs que l'on a pu voir et traverser ensemble, ce n'est pas glorieux de devenir comme ça, hein ?!"
MADE BY PANDORA
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Your little piece of heaven turns too dark (Charley) Empty
MessageSujet: Re: Your little piece of heaven turns too dark (Charley)   Your little piece of heaven turns too dark (Charley) EmptyLun 25 Juil 2016 - 2:40


 
Your little piece of heaven turns too dark
Charley & Liam

 
 
Charley avait du mal à respirer. Une sorte d'étau compressait sa poitrine tandis qu'elle avait l'impression d'être comme ... A bout de souffle ? Oui, l'expression était plutôt appropriée. Et étrange. En grande sportive, il s'agissait d'une sensation qu'elle expérimentait après un effort particulièrement intense. Quand bien même, elle savait où trouver le second, celui qui savait la pousser encore et toujours plus loin, jusqu'au bord de cette rupture quasi-masochiste que cherchaient les accrocs aux sensations fortes. Sauf qu'ici, maintenant, elle n'arrivait pas à mettre ses poumons sur le coup. Bien qu'elle n'ait eu aucune falaise à escalader, aucun marathon à courir, elle venait de faire un aveu qui lui avait coûté plus qu'elle ne l'aurait cru. Peut-être que si elle avait réfléchi un peu, tourné sept fois sa maudite langue dans sa satanée bouche, elle aurait vu venir le revers. Elle aurait compris qu'on ne déblatérait pas ainsi sans qu'il y ait quelques conséquences.

Ce n'était pas ainsi qu'ils fonctionnaient, Matthews et elle. Ils ne se confiaient pas leur affection mutuelle, même s'il y en avait toujours eu, au-delà de la saine concurrence. Ils ne discouraient pas avec affliction, ne se servaient pas de l'épaule de l'autre pour s'épancher. Dix ans. Dix ans de relation, avec des heurts, des tensions et bien plus encore. Et une fois, une seule. Une fois, ils avaient ouvert leurs âmes et l'un comme l'autre savait comment cela s'était terminé. Liam était parti. Deux années de séparation. Autre chose, également. Cette autre chose qu'elle ne voulait pas lui dire, qu'elle gardait précieusement pour une raison qui lui échappait. A laquelle elle s'était empêchée de penser. Voilà qu'arrivait une seconde fois, un autre épanchement, une vérité balancée sur une banquette dans un club de strip-tease. Pas terrible, niveau cadre. Déstabilisant. Tout ceci était terriblement déstabilisant.

Elle happa l'air, le temps semblant se suspendre entre eux. Il devait être aussi perturbé qu'elle l'était par sa petite révélation. L'esprit tournant à cent à l'heure, elle craignait sa réaction. Elle ne donnait pas cher de sa carcasse perlée de sueur s'il la renvoyait dans ses pénates une nouvelle fois. Aussi endurante qu'elle fut, elle craignait que sa détermination flanche violemment pour peu qu'il n'ait pas été réceptif à ses mots doux. Et parce que c'était Matthews, parce que c'était eux, elle n'aurait pas supporté de ne pas trouver la force d'y retourner, de continuer. Elle n'aurait pas supporté de le laisser, qu'importe qu'il l'ait fait le premier. Pourtant, alors qu'un fossé semblait se creuser, soudain, elle sentit des bras l'entourer. La seconde suivante, ses épaules étaient prises dans une étreinte que, pour le coup, elle n'avait pas du tout anticipé. C'était à peine si elle avait entendu son grommèlement tellement elle était occupée à se remettre de ses émotions et voilà qu'il lui en balançait de nouvelles en pleine figure. Parce que ce fut un déferlement. Passé le choc, son coeur gonfla à lui en comprimer les poumons. Cependant, dans le même temps, elle eut également l'impression terriblement délicieuse que toute la tension se relâchait d'un coup. Sans réfléchir, elle répondit à son geste, ses bras se refermant autour de lui.

La blonde avait toujours été quelqu'un de tactile. Poser une main sur un avant-bras, une tape dans le dos, une caresse réconfortante ... Non, ce n'était pas un problème en ce qui la concernait. Elle pouvait parfaitement dissimuler ses ressentis tout en se montrant chaleureuse, accessible. Elle était aussi une adepte des petits surnoms affectueux - ou pas. En somme, il n'y avait rien de surprenant à cette réponse. Ce qui l'était, en revanche, c'était le destinataire de cet élan. Matthews et elle avaient un fonctionnement. Il n'était pas bon d'y déroger, preuve en était de l'apaisement qui l'envahissait. Elle aurait pu rester ainsi des heures, peut-être même toute sa vie. Elle avait conscience de son contact autant que tout ce qu'il englobait. Son odeur familière, la force mesurée de ses muscles tendus contre les siens, le léger picotement de sa barbe contre sa joue ... Elle ne se rendit pas compte qu'elle avait fermé les yeux, s'imprégnant de ces sensations, anciennes et familières, nouvelles et inconnues. Ce ne fut que lorsqu'il se dégagea qu'elle réalisa qu'elle avait la gorge sèche et une drôle de chaleur dans l'estomac. Elle s'empressa de faire mine de remettre ses cheveux en place et de retrouver un semblant de contenance. La scène avait quelque chose de dangereux. Elle ne savait pas bien en quoi et pour tout dire, elle n'avait aucune envie de le savoir. Ou, au contraire, beaucoup trop pour qu'elle s'y risque.

Je crois que j'ai un vrai souci. Redescend sur terre, Hawkes. Le corps et l'âme retournés à la réalité, elle fut attentive à ses moindres mots. Elle repoussa la sensation que son être se déchirait face aux révélations de son ex coéquipier. Elle ne tolérait pas la douleur qu'elle sentait dans son discours. Pourtant, les rouages de leur fonctionnement définitivement grippés, elle devait y faire face. Elle devait entendre qu'il s'était perdu en route. Elle devait refouler la culpabilité qui l'assaillait malgré elle, les souvenirs de ce que leurs existences étaient devenues à cause de sa stupidité, d'un virage mal négocié. Elle devait accepter qu'elle ne pouvait pas réparer les dommages qu'elle avait causé. Elle devait saisir, absolument, qu'il avait fait ses propres choix et que tout ce qu'elle pouvait faire, désormais, était de lui amener un peu de lumière là où il s'abimait dans une éternelle obscurité. A défaut de le sauver, elle pouvait lui donner quelque chose. Quelque chose qu'elle voulait garder. Sauf que cela ne lui avait jamais appartenu. Ca aussi, elle le comprenait désormais.

A sa dernière question teintée d'un humour triste, elle embrassa les lieux du regard. " Tu veux dire qu'après avoir représenté la belle justice de ce pays, atterrir dans un club de strip, toi au fond du seau et moi en serveuse au haut beaucoup trop décolleté, c'est très loin de ce qu'on avait espéré pour notre avenir ? " Autant dire que sa blague tomba à plat. Parce qu'il n'y avait rien de drôle, malgré la jovialité qu'elle tenta d'y mettre. Les traits d'esprit ne seraient d'aucun secours, cette fois-ci. Soupirant, résignée, elle attrapa sa main. " Suis-moi. Je crois qu'il nous faut un peu d'air. " Elle jeta un oeil vers le bar. Sa collègue l'avait remplacé depuis un petit moment, l'endroit était presque vide ... Peu de risques qu'on remarque son absence. Après avoir demandé à Liam de l'attendre dans le petit hall qui tenait lieu de vestiaires et une fois ses affaires récupérées, elle l'y rejoignit. Le videur les regarda sortir d'un oeil bovin, un bref hochement de tête pour tout intérêt.

La rue était pratiquement déserte. Si l'on exceptait quelques badauds nocturnes, seul les rumeurs des vagues s'écrasant sur les récifs un peu plus loin troublait le silence. Elle savait qu'elle n'avait toujours pas réagi à ses aveux et Liam devait se dire qu'il s'était confessé dans le vent. Il ne pouvait pas imaginer à quel point elle en était loin. Ce qu'elle lui préparait. Le bord de mer se rapprochait au fur et à mesure de leurs pas. Une paire de baskets avait remplacé ses affreuses faiseuses d'ampoules et les bras croisés sur son torse, elle avait enfilé une veste pour cacher l'essentiel de sa tenue affriolante. Elle se sentait mieux ainsi. Mais d'un autre côté, elle se sentait aussi plus vulnérable. Encore quelque chose de dangereux. Malheureusement, elle devait y passer. Il le fallait. C'était tout ce qu'elle pouvait lui donner. Elle prit une grande inspiration tout à fait audible, puis se lança enfin : " Tu sais, quand tu t'es pointé dans ma voiture, l'autre jour, je t'ai dit que j'avais dû traverser certaines choses sans toi. Que je t'en voulais pour ça. " Une pause. Elle cherchait ses mots. Plutôt inhabituel. " La vérité, c'est que je ne pensais pas te revoir un jour. J'espérais que tu étais heureux, où que tu sois. Je comprenais que Bowen te rappelle de mauvais souvenirs, que tu aies voulu partir ... J'ai essayé, moi aussi. Quelques jours après ton départ, j'ai rendu ma plaque. J'avais prévu de voyager, moi aussi. Cette ville était devenue trop petite, renfermait trop de choses. J'ai pensé ... J'ai pensé que j'étais passée à côté de ma vie, que j'avais besoin de plus de libertés. " Les bruits de ses pas cessant, il pouvait deviner qu'elle s'était arrêtée près de la jetée. Le vent caressait leurs silhouettes de sa brise fraiche. " Je suis revenue deux mois plus tard. Parce que j'étais enceinte. Ils ne me le disent pas. Mes parents. Mes frères. Mes amis. Mais je ne pense pas qu'ils comprennent ou qu'ils approuvent les choix que j'ai fait. J'aurais pu reprendre mon poste et au lieu de ça, j'ai vécu sur mes économies jusqu'à la naissance de Sasha et j'ai enchaîné les petits boulots mal payés. Je vis dans un appartement au troisième sans ascenseur et tout le monde me voit comme la mère célibataire qui court de sa voiture à son travail, à la crèche ... Constamment crevée. Pas très glorieux ça non plus. " Avouer ceci, le dire à voix haute, s'ouvrir, était douloureux. Jusqu'à présent, elle l'avait consciencieusement gardé dans un coin de son esprit, repoussant les traces d'inquiétude de ses proches ou les propositions d'aide. Elle avait voulu tout faire seule. Et le payait chaque jour. " Je ne sais pas si tu es un rebut, je ne sais pas à quel moment tu as eu l'impression que tout t'échappait ... Je ne te dis pas tout ça pour que tu me plaignes ou pour minimiser ce que tu ressens. Au contraire, je veux te dire que je comprends. Je sais ce que tu traverses. J'y suis passée aussi. Souvent. Et j'en suis revenue. Grâce à Sasha. J'en suis toujours revenue pour lui. " Elle raffermit un peu plus la prise de ses bras, soufflant les derniers mots, au risque qu'ils se perdent dans le vent. " Tu peux essayer toi aussi. De le faire. Pour lui. " Et ainsi les dés furent-ils jetés.

 
AVENGEDINCHAINS
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Your little piece of heaven turns too dark (Charley) Empty
MessageSujet: Re: Your little piece of heaven turns too dark (Charley)   Your little piece of heaven turns too dark (Charley) EmptyDim 31 Juil 2016 - 22:37




Charley & Liam

Des moments de faiblesse, il y en avait eu. Beaucoup. Mais Charley et Liam n'avaient jamais été le genre de personne à avouer tout haut ce qui, parfois, minait leur moral. Il leur suffisait d'un regard, d'un seul regard, pour comprendre que l'autre n'était pas dans son meilleur jour. Ils se connaissaient sur le bout des doigts et c'était ce qui faisait la force de leur binôme. Seulement, là où certain trouverait un réconfort dans les bras de l'autre, Hawkes et Matthews, quant à eux, avaient développé une manière de faire qui leur appartenait. Allez comprendre par là qu'ils s'étaient octroyés quelques pauses cafés dans leur voiture de service, l'un à côté de l'autre, sans dire un mot, qu'ils s'étaient lancés quelques piques ou blagues de mauvais goût, ou qu'ils s'étaient apportés mutuellement des donuts bien sucrés et bien gras. C'était leur manière de se remonter le moral. Et cela avait fonctionné. Cela avait toujours fonctionné. Jusqu'à ce fameux soir durant lequel ils avaient franchi cette limite qu'ils s'étaient toujours fixés. Ce soir-là où ils s'étaient ouverts l'un à l'autre, à travers les mots, puis les gestes, et qui avaient donné à leur relation une dimension beaucoup plus intime. Cette soirée, dans ce club de strip-tease était de la même trempe, émotionnellement parlant. Non pas qu'il allait lui sauter dessus, ne vous méprenez pas. Il savait juste que leur carapace pouvait se fissurer à n'importe quel instant. Leur accident aurait pu les séparer pour de bon, mais cela les avait, au contraire, rapproché. Outre son binôme, il avait trouvé en elle son double, une autre âme torturée en qui il se reconnaissait. Elle, qu'il avait souvent assimilée à son poison, se révélait être son antidote. En dépit des mots parfois rudes qu'ils se lançaient à la figure, Liam ne pouvait se sentir plus entier qu'en cet instant. L'affection qu'elle venait d'avouer à voix haute déclenchait en lui une douce chaleur qu'il n'avait plus ressenti depuis longtemps.

Il avait finalement craqué. Il l'avait amené tout contre lui, oubliant tout ce qu'ils étaient, où ils étaient et les raisons qui les avaient menées ici. Il aurait aimé que cette étreinte réconfortante dure des heures et des heures, confinés dans une bulle qui était devenue la leur. Mais comme l'expression le disait : toutes les bonnes choses ont une fin. En la relâchant, l'instant aurait pu devenir gênant. Il aurait pu comprendre qu'il sombrait dangereusement vers les limites qu'il s'était fixé avec elle. Mais ce soir, Liam avait besoin d'être honnête avec elle. Elle était la mieux placée pour comprendre ce qu'il ressentait. Il n'attendait pas de réponses à sa longue tirade. Il voulait juste qu'elle comprenne pourquoi il était devenu celui qu'il était désormais. Derrière ses sourires de contenance et sa nonchalance feinte se cachaient un coeur, un corps et une âme en vrac. Il devait l'assumer. Il devait avouer qu'il n'était pas aussi bien qu'il le disait. Et surtout, il devait faire le deuil de l'homme qu'il était auparavant. C'était l'étape la plus difficile pour un homme tel que Liam, qui avait bâti sa vie sur une multitudes de réussites. Le plus étrange, dans cette histoire, était qu'il menait à bien cette étape face à la personne qui avait tenu le volant, le jour où tout avait basculé. Il aurait pu en vouloir à Charley. Il aurait pu la haïr, lui remettre la faute dessus. Mais il ne l'avait jamais fait, parce que cela aurait pu être pire. Il aurait pu finir paralysé. Il aurait pu mourir. Ou pire encore, il aurait pu la perdre. C'était tout cela qui avait annihilé toute la rancoeur qu'il aurait pu avoir à son égard. Du moins, c'était ce qu'il se disait. Il n'avait pas encore pris le recul nécessaire pour se rendre compte des réelles motivations qui l'animaient et qui faisaient qu'il ne mettrait jamais la faute sur elle.

Il redressa la tête en entendant la voix de la belle blonde. Ses paroles le touchèrent en plein dans le coeur, alors qu'il répondit simplement : "Non. Ce n'est pas vraiment ce que j'envisageais pour nous. Même si certains auraient donné cher pour te voir te ramener au commissariat avec ce fichu décolleté." Il esquissa tout de même un léger sourire pour répondre à sa jovialité feinte. Ils avaient tout pour eux. Ils étaient intelligents, brillants, passionnés. Et voilà où ils en étaient. Liam avait toujours eu de grands projets pour Charley, preuve en était qu'elle était celle vers qui il s'était tourné lorsqu'il avait dû laisser sa place au commissariat. Mais il avait fini par comprendre et accepter son choix. Il hocha la tête quand elle lui proposa de sortir, serrant brièvement sa main contre la sienne. Il ne prit même la peine de lui demander si cela ne gênerait pas le service. C'était Charley qu'il avait à ses côtés. Elle pensait toujours à tout.

Une fois à l'extérieur, le jeune homme inspira un bon coup, appréciant la fraîcheur nocturne après l'atmosphère étouffante du club et du mauvais quart d'heure qu'il avait bien failli passer. La voix de Charley vint rompre le silence apaisant qui s'était installé. Le ton qu'elle employa laissait entendre une possible confidence. Et il n'attendait que cela. Il avait l'étrange pressentiment qu'elle ne lui disait pas tout. C'était inexplicable. Une certaine inquiétude s'empara d'ailleurs de lui quand elle lui rappela leur entrevue dans la voiture. Bien sûr qu'il s'en souvenait, il en avait pris plein la tête ! Il hocha la tête pour l'intimer à continuer. Elle enchaînait les pauses, elle qui d'habitude lâchait tout d'un coup, parfois sans réfléchir à ses paroles et aux impacts qu'elles pouvaient avoir. Là, elle mesurait chacun de ses mots. Liam avait l'impression qu'elle comptait lui lâcher LA confidence. Celle qui pouvait tout chambouler. Voilà ce qui l'inquiétait. Elle lui confia alors qu'elle aussi avait eu ce besoin irrépressible de quitter Bowen, pour démarrer une nouvelle vie. Mais elle était toujours là. Comme lui. Qu'avait-il bien pu se passer pour elle ? Il eut sa réponse bien plus vite que prévu. Comprenant qu'elle s'était arrêtée, le jeune homme cessa d'avancer et se tourna face à elle, plissant des yeux face à sa réponse. Sa grossesse avait été la raison de son retour. Deux mois après leur départ commun. Et depuis, tout avait été chamboulé. Un enfant était un bonheur sans fin, cela était certain, mais Liam comprenait les difficultés dont elle avait dû faire face. Entendre Charley lui faire part de ces difficultés-là était d'ailleurs étrange. C'était rare de l'entendre dire tout haut que oui, elle aussi, était parfois dépassée. Cela lui serrait le coeur et il avait cette envie de la réconforter, de l'aider. C'était comme si... comme s'il avait un rôle à jouer dans cette situation-là, même s'il se doutait que d'autres avaient dû proposer leur aide, bien avant lui. Quand elle lui annonça que cela n'était pas glorieux non plus, il murmura : "Tu restes une mère formidable pour Sasha. Et ça, c'est glorieux." Pour le peu qu'il avait vu de Charley et de son fils, il avait senti qu'ils avaient une relation fusionnel. Cela se ressentait directement. De nouveau, l'identité du père traversa l'esprit de Liam. Pourquoi était-il totalement absent de cette histoire ? En dépit des nombreux indices qu'il avait pu avoir, le jeune homme ne voulait pas se considérer comme un "candidat potentiel". C'était totalement saugrenu. Elle le lui aurait dit, si ce cas-là s'était présenté, n'est-ce pas ? Et pourtant... Liam esquissa un sourire empli de douceur quand elle lui confirma qu'elle avait été au plus bas, mais qu'elle était toujours parvenue à sortir la tête de l'eau pour Sasha. Mais la fin de la phrase, en revanche, il ne l'avait pas vu venir...

"Tu peux essayer toi aussi. De le faire. Pour lui." Les sourcils de Liam s'étaient froncés, son corps s'était raidi et son visage avait blêmi. Avait-il bien entendu ce qu'elle venait de dire ? Cela voulait-il bien dire ce qu'il pensait être une idée totalement saugrenue, quelques secondes auparavant ? "P... pardon ?" L'embarras s'empara du jeune homme, qui se passa la main sur la nuque, comme à chaque fois qu'il était mal-à-l'aise. "Pour lui ?! Est-ce que tu es en train de me dire que... que je suis le père de Sasha ?" La fameuse question était posée. Et au fond, elle venait de lever le voile sur les doutes qui animaient Liam. Il se rendit soudain compte de tous les signes qu'on lui avait lancé : Charley lui en avait voulu d'être parti, en la laissant traverser certaines choses seule. Elle lui avait caché l'identité du père et l'âge exact du petit. La directrice de la crèche lui avait fait part de sa ressemblance avec l'enfant. Tout cela aurait dû lui mettre la puce à l'oreille, cela aurait dû le pousser à en savoir davantage. Mais il s'était complu dans son petit confort, se contentant des réponses de la belle blonde. "Si je me trompe, dis-le moi de suite, afin que je ne me méprenne pas davantage. Mais quelque chose me dit que ce n'est pas le cas." Il était le père, il le savait. Mais il avait besoin de l'entendre de la propre bouche de Charley. Et si c'était bien le cas, qu'allait-il faire ? Liam avait toujours voulu avoir des enfants. C'était un projet qui n'avait jamais effrayé le jeune homme. Avec Tara, il avait même essayé d'en avoir un, à une certaine période de leur vie. Mais le bébé n'était jamais arrivé et ils avaient repoussé le projet à plus tard, Tara souhaitant se consacrer à sa carrière et lui acceptant de nouvelles responsabilités professionnelles. Avec Charley, il n'avait fallu qu'une fois, qu'une seule et unique union de ces deux êtres si imparfaits pour mettre au monde un enfant. Preuve qu'elle avait une place bien spécifique dans l'existence de Liam. Pourtant, le jeune homme semblait en proie à un vrai dilemme. Son teint était blafard et il semblait excessivement nerveux. Il fallait dire que, désormais, avoir un enfant n'était pas dans ses projets, à cause de sa condition, bien évidemment. Il était persuadé qu'il ne pouvait pas être un bon père. Il allait sûrement se renfermer et fuir, comme il l'avait fait de nombreuses fois. Sauf que cette fois-là n'avait pas la même dimension. S'il y avait bien une chose qui ne changeait pas, c'était la capacité de Liam à assumer ses responsabilités. Il resta donc en face d'elle, complétement chamboulé, mais le regard déterminé, alors qu'il demanda : "Pourquoi tu ne m'as rien dit ?" Ne voulant pas qu'elle prenne cela pour un reproche, il enchaîna rapidement : "Je veux dire... tu n'avais pas à vivre ça toute seule."
MADE BY PANDORA
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Your little piece of heaven turns too dark (Charley) Empty
MessageSujet: Re: Your little piece of heaven turns too dark (Charley)   Your little piece of heaven turns too dark (Charley) EmptyLun 8 Aoû 2016 - 13:42


 
Your little piece of heaven turns too dark
Charley & Liam

 
 
La terre se dérobait sous ses pieds. Charley fut reconnaissante à la rambarde de se trouver dans son dos, sinon, nul doute qu'elle aurait fini les fesses au sol. Elle venait elle-même de se mettre la gifle du siècle, si bien que non contente de perdre son ancrage, la tête lui tournait.

Elle l'avait dit.
Murmure emporté par le vent mais malheureusement audible, elle avait confessé la terrible vérité.

Si Liam n'était très certainement pas préparé à une telle révélation, elle n'avait pas réalisé, jusqu'ici, à quel point elle ne s'y était jamais préparée non plus. Il avait été si simple, tellement plus facile, de former ce noyau avec son fils, cette fusion avec ce petit garçon, le sien, rien qu'à elle. Il n'avait jamais pu être question que qui que ce soit d'autre intervienne dans cette relation. C'était comme si, en abandonnant le travail pour lequel elle s'était tant battue, en s'imposant une vie aussi précaire financièrement, elle avait voulu en payer le prix jusqu'au bout. Elle n'avait pas le droit d'imposer à un autre, à d'autres, ses propres difficultés, quand bien même ces dernières lui apportaient d'autres bonheurs incontestables.

Sauf que c'était terminé. Le glas de ces deux années de fuite en avant venait de sonner. Ça aussi, elle l'avait voulu. A ses dépends, elle avait compris qu'elle devait à son ex-coéquipier la lumière sur ses mensonges par omission. En comprenant qu'il s'abîmait, que tout espoir l'abandonnait, chaque jour un peu plus, depuis l'accident, peut-être même auparavant, elle avait réalisé qu'il s'agissait là de la seule chose qu'elle pouvait lui donner. Il allait lui en vouloir. Voire la haïr. Elle qui avait affirmé, à peine une demi-heure plus tôt, qu'ils étaient ensemble depuis dix ans et aussi longtemps qu'il le faudrait, qu'importait ce qu'il tenterait de faire contre ça, voilà qu'elle lui avouait qu'elle l'avait déjà mis à l'écart. Ceci pour quelque chose de très, extrêmement important. Elle l'avait privé de quelque chose qui avait bien davantage de valeur que bien d'autres en ce monde. Il ne le lui pardonnerait pas, elle en était certaine.

Croisant son visage blême, grimaçant à la vue de son air perdu, mal à l'aise et en entendant ses questions ahuries, elle se laissa glisser contre la rambarde, jusqu'à s'accroupir contre cette dernière. Ses mains entourèrent ses tempes où une sorte de migraine de mauvaise augure pointait déjà. Alors que l'onde derrière eux s'achevait en roulis tranquille, un orage venait gronder dans son esprit malmené. Incapable de répondre, elle se contentait de guetter le moment où le ton monterait ou pire, celui où il tournerait les talons, meurtri par l'affront qu'elle venait de lui faire. Ni l'un ni l'autre ne se produisirent. Rejetant la tête en arrière, elle prit grand soin de ne pas le regarder, quand bien même il ne pourrait rien lire dans ses prunelles. Elle savait qu'il n'en avait pas besoin. Du moins, pas avec elle. Ils se connaissaient si bien qu'il suffisait de l'écho d'un son, du bruissement d'un geste ou même, d'un silence, pour qu'il devine quelles émotions, en quel était, elle était en proie. C'était aussi glaçant par moment que c'était rassurant à d'autres. Avec lui, il lui était impossible de se cacher. Si je me trompe, dis-le moi de suite, afin que je ne me méprenne pas davantage. Mais quelque chose me dit que ce n'est pas le cas. La preuve par les mots.

La jeune femme se couvrit la bouche de la paume. Elle savait qu'elle devait parler. Répondre. Répliquer. Annihiler ce silence. Peut-être n'était-il pas trop tard. Peut-être que Liam ne voulait rien de tout ça, qu'il goberait un nouveau mensonge. Le cerveau humain savait très bien se contenter du déni, surtout si un interlocuteur l'entretenait. Elle pouvait encore affirmer qu'elle avait lâché ça comme ça, que non, il n'était pas le père, mais qu'il pourrait devenir un super tonton, qu'il pourrait s'attacher à cet enfant même s'il n'était pas de son sang, qu'il ... Stop. Non, pas encore. Elle ne pouvait plus jouer à ça. Elle en avait déjà assez fait. Et puisque Matthews restait campé à côté d'elle, refusant de céder à cette fuite qu'ils se connaissaient bien, qui semblait leur appartenir désormais, elle ne pouvait pas faire ça. Pour la première fois depuis son retour prodigue, elle retrouvait l'homme qui avait partagé dix ans de sa vie. Elle reconnaissait celui qui, malgré la peur, malgré l'incertitude, refusait d'abandonner ses responsabilités. Sous cette épaisse couche de mal-être, il était encore là. Son aveu, aussi incongru et difficile fut-il, n'était peut-être pas vain.

Enfin, elle leva le nez et se retrouva face à sa détermination. Il voulait savoir pourquoi elle s'était tue si longtemps. Pourquoi elle s'était imposée ça en solo, alors qu'ils avaient si longtemps été un binôme. Le manque de jugement et la douceur qu'il mit dans ses syllabes achevèrent son mutisme. " La vraie question, Liam, c'est pourquoi est-ce que je l'aurais fait ? " Elle retournait le sujet. Pas contre lui. Une autre perspective, voilà tout. " J'ai su que c'était le tien dès l'instant où le médecin m'a annoncé la nouvelle. J'avais le choix. Je n'étais pas obligée de le garder. Mais je l'ai fait. Et c'était mon choix, pourquoi je te l'aurais imposé, à toi aussi, alors que tu n'avais rien demandé ? Et qu'est-ce que ça aurait changé ? Tu voulais une nouvelle vie. Tu étais parti. Qu'est-ce que tu aurais fait, Matthews ? Tu serais revenu, privé de l'espoir de te sortir de toute cette merde dans laquelle tu t'étais enfoncé à Bowen ? Et si tu ne l'avais pas fait, tu aurais passé des mois, des années, à culpabiliser parce que tu aurais pensé à toi, pour une fois ? Non merci. Je voulais pas de ça. J'ai fait ... Ce que je pensais le mieux. Te laisser en-dehors de ça. " Maintenant qu'elle avait retrouvé un semblant de stabilité, à défaut d'une véritable contenance, elle se redressa. " Presque personne ne sait. Mon frère, Alex, et Woody aussi, ils sont au courant. Même à mes parents, je le leur cache encore et ils ont arrêté de demander. Mais ils ne sont pas dupes. Ils se doutent bien que devenir mère, ce n'était pas dans mes projets et que je n'aurais pas mis au monde l'enfant d'un type levé un soir. Ils s'arrangent de mes silences, à eux non plus je ne leur ai pas laissé le choix. " De ses deux mains, secouant la tête, elle attrapa sa tignasse échevelée, un soupir s'échappant de ses lèvres. " Je ne vais pas m'excuser, si c'est ce que tu attends de moi. La seule chose que je peux faire, si tu en as envie, vraiment envie, c'est t'offrir une place dans la vie de Sasha. Celle que j'aurais peut-être dû te donner bien avant. Cette fois, le choix t'appartient. "

Et parmi toute cette belle tirade, pleine de confessions mais sans concession, il est tellement d'autres choses qu'elle tait. Qu'elle occulte. Le pourquoi, elle semblait y avoir répondu. Et pourtant ... Pourtant, ce n'est pas vraiment le cas. Seulement, elle en a assez dit. Si elle devait creuser un peu plus, alors, cette fois, tout s'écroulerait pour de bon entre eux.

 
AVENGEDINCHAINS
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Your little piece of heaven turns too dark (Charley) Empty
MessageSujet: Re: Your little piece of heaven turns too dark (Charley)   Your little piece of heaven turns too dark (Charley) EmptyLun 5 Sep 2016 - 18:57




Charley & Liam

Liam était sonné face à cette nouvelle des plus déroutantes. Il avait un enfant. Lui, le paumé qui fichait sa vie en l'air avait désormais une part de lui-même qui existait à quelques pas d'ici. Son monde s'écroulait, bien sûr. Tout ce qui rythmait sa vie depuis quelques mois n'avait plus lieu d'être. Le destin avait finalement décidé de lui filer un petit coup de main. Tout devenait plus clair. Son retour à Bowen n'était pas un hasard. C'était comme si tout l'avait poussé pour qu'il revienne dans cette ville, pour qu'il apprenne l'existence de Sasha. Pour qu'il revienne vers Charley. Voilà un fait indéniable : il reviendrait toujours vers elle, quoiqu'il fasse, quoiqu'il veuille et quoiqu'il pense. La belle blonde se montrait étrangement silencieuse à cet instant. Elle qui avait toujours son mot à dire, ouvrait bien moins sa bouche. Pourtant, il attendait sa réponse. Il attendait une quelconque confirmation de sa part, même s'il savait que son silence le faisait bien mieux que des paroles. Mais il avait besoin d'entendre sa voix, afin de calmer cet orage qui commençait à le submerger. Extérieurement, Liam semblait serein - enfin si on excluait son visage blême et son regard perdu -, mais intérieurement, c'était l'hécatombe. Ses poings refermés étaient le seul point visible de la foudre qui l'animait. Bien sûr, il avait envie de lui hurler dessus, mais il avait encore la décence de lui donner une chance de se rattraper, de tout lui expliquer. La blonde restait, malgré tout silencieuse, et il ne put s'empêcher de marmonner, la mâchoire serrée : "Parle-moi, Hawkes. Putain, parle-moi."

La voix de Charley couvrit enfin le son des vagues s'écrasant sur les rochers. Liam était planté face à elle, la tête droite et le regard déterminé. Un soupir s'échappa toutefois de ses lèvres quand elle retourna la question sous un autre point de vue. La réponse était pourtant toute prête : pour Sasha, bien évidemment ! Il la laissa néanmoins s'expliquer, étant de moins en moins convaincu par les paroles qu'elle débitait. Elle s'était trompée sur toute la ligne. Elle l'avait mis de côté, alors qu'il était le mieux placé pour l'aider. Quand il sut qu'Alex et Woody étaient au courant, Liam laissa échapper un rire jaune. C'était une vraie blague. Ils n'avaient pas la même vision des choses. Il prit toutefois la peine de répondre. "Donc... si je le comprends bien, ton frère et Woody étaient au courant, alors que le principal intéressé ne l'était pas. Ce n'était pas toi qui disais, il y a à peine dix minutes, que l'on serait toujours là l'un pour l'autre, quoiqu'il advienne ? On ne doit pas avoir la même vision de "partenaire". Tu m'as mis de côté, Charley. Tu m'as éjecté aussi facilement qu'un claquement de doigt. Et n'essaye pas de m'attendrir avec des belles paroles, comme quoi tu m'as laissé en-dehors de tout ça, parce que j'ai pensé à moi pour une fois. Pour le coup, cela ne fonctionne plus. Ici, il n'y a plus de "toi et moi" qui compte. Il y a un enfant au milieu. Et aux dernières nouvelles, un enfant, ça se fait à deux. Qu'est-ce qui te faisait dire que je ne le voulais pas, moi aussi ?!" Il avait haussé le ton sans s'en rendre compte. Il ferma un instant les yeux et soupira, avant de reprendre, plus doucement : "Tout aurait pu changer, Charley, là est la différence. Tu n'aurais pas affronté tout ça toute seule. Et moi, j'aurai pu sortir la tête de l'eau, grâce à lui. Grâce à toi. Si je suis parti de Bowen, c'est parce que je ne trouvais plus ma place. Je ne servais plus à rien. La naissance de Sasha aurait changé la donne, aussi bien pour lui et moi, que pour toi et moi. On aurait pu devenir une f... enfin... laisse tomber, ça ne rime à rien tout ça." Une famille. Oui, ils auraient pu former une famille. Liam en était certain. Parce qu'il savait que la belle blonde avait une place peut-être plus importante qu'il ne lui avait donné jusqu'à présent. "Je ne te demande pas de t'excuser, cela ne servirait à rien. On ne peut plus revenir en arrière. Mais je veux que tu me comprennes aussi. En voulant agir seule, tu m'as privé des deux premières années de vie de mon fils. Je vais peut-être agir comme tous ces parents complétement gagas de leur gamin, mais oui, j'ai raté ses premiers pas, ses premiers mots, ses premières bêtises. Je n'ai pas eu le plaisir de sortir de la maternité en criant sur tous les toits que j'avais un merveilleux petit garçon. Tu as préféré le vivre seule. Il va me falloir du temps pour le digérer. Pour ne plus t'en vouloir..." Le mot était dit. Il lui en voulait. Et toute son attitude le démontrait : chaque trait de visage, chaque muscle tendu montraient le rejet.

Il pourrait partir, fuir comme il le faisait si bien. Il en avait l'opportunité. Il pouvait remettre toute la faute sur Charley pour refuser sa proposition. Pour se donner une bonne raison et s'aveugler. Il pouvait lui dire qu'elle s'était débrouillée seule jusqu'à présent et qu'elle pouvait le faire encore sans lui. Ce serait tellement simple. La paternité lui faisait peur, bien évidemment. Il craignait de ne pas être à la hauteur, sa cécité ne l'aidant pas. Mais malgré ces doutes, ces peurs, il pensait à Sasha. Et il savait déjà qu'il aimait profondément cet enfant. "Je ne serai pas un père comme les autres, tu le sais ça ? Je ne pourrais pas jouer au foot avec lui. Je ne pourrais pas lui faire la dictée. Je ne pourrais pas le surveiller quand il sera en train de jouer, manger ou même dormir. Mais je veux être là pour lui. C'est mon choix, Charley. C'est même mon droit." Aux yeux de la loi, il n'était rien pour Sasha. Mais il comptait bien changer la donne. Ce n'était pas pour embêter Charley, mais c'était pour rétablir la vérité. "Il va falloir que tu acceptes d'insérer une nouvelle personne au sein de ton cocon..." C'était sûrement cela qui allait être le plus difficile pour Charley et Sasha, voire même pour Liam. Il allait devoir trouver sa place au sein d'un duo fusionnel. Ultra-fusionnel.
MADE BY PANDORA
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Your little piece of heaven turns too dark (Charley) Empty
MessageSujet: Re: Your little piece of heaven turns too dark (Charley)   Your little piece of heaven turns too dark (Charley) EmptyMer 28 Sep 2016 - 18:34


 
Your little piece of heaven turns too dark
Charley & Liam

 
 
Ce n'était pas faute d'avoir été prévenue, pourtant. Parents et proches y étaient tous allés de leur petit mot sur la question. Et que se passera-t-il, Charlotte, quand Sasha demandera après son père ? avait demandé sa mère, l'air contrit et presque coléreux. Tu imagines s'il revient ? Comment tu feras ? Tu lui mentiras, comme tu mens à tout le monde ? s'était agacé son frère dans un rare moment de tension entre eux. Pour une mère, tu ne penses bien qu'à toi. avait renchéri la sienne avant de jeter le torchon qu'elle tenait à la main par-dessus son épaule. Ce genre de conversations s'était tari au fil du temps, rendu stérile par la détermination effrontée et rageuse de la Hawkes. Elle ne permettait à personne, qu'il soit de son sang ou partage son lit, de juger les décisions qu'elle avait prises. Que sa mère s'estime heureuse qu'elle n'ait pas piqué une crise simplement parce qu'elle avait osé l'appeler par son véritable prénom.

Elle aurait voulu se dire que si elle les avait écouté, elle n'en serait pas arrivée là. Au début, juste après l'accouchement, elle avait pensé à l'appeler. A lui écrire. Enfin, quelque chose dans ce goût-là. Pour qu'il sache. Mais à chaque fois, elle avait repoussé téléphone et feuille en remettant la dure tâche à un autre moment. Puis, les mois s'étaient écoulés, le tourbillon du quotidien l'avait emporté et un jour, il lui avait semblé qu'il était trop tard. Aussi parce qu'une part d'elle lui en voulait. Après tout, bien qu'il ignora avoir eu un fils, il n'avait pas pris de ses nouvelles à elle. Pas même une foutue carte postale. Entre rancœur et angoisse, elle avait trouvé le refuge parfait à son irresponsabilité.

Pourtant, ce soir, alors qu'enfin la vérité éclatait dans la nuit moite, il lui crevait le cœur. Charley Hawkes ne parvenait pas à ressentir une véritable colère envers Liam Matthews. Elle ne pouvait pas redresser le dos et carrer les épaules, lever le menton en lui renvoyant ses accusations à la figure. Elle ne trouvait pas les arguments pour justifier ce qu'elle avait fait, adoucir la trahison dont il était victime. Il avait raison. Elle lui avait retiré le droit de savoir, de choisir par lui-même à quel degré il voulait s'impliquer dans cette situation. Elle l'avait abandonné à son ignorance, tout en se targuant, depuis leurs retrouvailles, d'avoir été la seule des deux à n'avoir jamais lâché l'autre. D'un côté, elle admirait sa détermination, la conscience qu'il avait de ses limites du fait de son handicap tout en réclamant sa place aux côtés de son fils malgré tout. D'un autre, cette attitude la renvoyait à la sienne, à son manque de discernement, à ses cachotteries, à sa manie de faire l'autruche en attendant que la tempête passe. Deux ans qu'elle vivait ainsi et soudain, tout volait en éclats. Elle s'était déjà pris quelques murs, cependant, celui-ci restait de loin le plus solide qu'elle ait ramassé en pleine face. Au point de lui couper le souffle. Elle se taisait, les poings serrés sous sa poitrine, son regard fixant obstinément un point dans le vide. Tout plutôt que d'avoir à affronter l'orage d'émotions qu'elle entendait dans le ton de sa voix. Elle savait qu'elle ne l'aidait pas en agissant ainsi, en allant à l'encontre de la nature qu'il lui connaissait. Tout aurait pu changer, Charley, là est la différence avait-il affirmé. Bien qu'il n'ait pas été au bout de sa pensée, elle avait parfaitement compris où il voulait en venir. Beaucoup trop. Elle n'avait pas envisagé les choses sous cette angle et cette simple perspective la plongeait dans des abysses de sentiments contradictoires. Le fait était que cela, additionné au reste de son discours, la tétanisait tout simplement. Elle en perdait la voix et la réflexion. Acculée, mise en face de ses propres erreurs, de ses conclusions auxquelles elle avait sauté en tant que juge et parti, elle dévalait une pente raide, sûre de sa chute prochaine.

Elle aurait tellement souhaité lui en vouloir. Au lieu de ça, elle mettait toutes ses forces pour repousser l'auto-flagellation qui essayait de se frayer un passage dans son esprit. Ce n'était pas faute d'avoir été prévenue, pourtant.

"Il va falloir que tu acceptes d'insérer une nouvelle personne au sein de ton cocon..." Elle inspira profondément, première réaction de sa part depuis que Liam avait pris la parole. " Je te l'emmènerai samedi. " trancha-t-elle d'une voix rauque et quelque peu humide. Elle n'avait pas réalisé que des larmes creusaient des sillons sur ses joues blêmes, ce qui n'entama en rien sa volonté orgueilleuse. " Je serai là. Je t'apprendrai. Je te montrerai. Être parent, valide ou pas, c'est pas inné, Matthews. Même avec ses cinq sens en parfait état, la peur, c'est pour la plupart des gens. " Elle essuya ses larmes d'un geste rageur du dos de la main, esquissant un pas sur le côté. Il avait probablement réalisé son trouble et la dernière chose qu'elle voulait, c'était un élan de compassion. Elle craignait que s'il la touche, elle ne s'effondre pour de bon. " J'dois y aller. Vraiment, faut que je parte. " Et cette fois, c'était elle qui prenait ses jambes à son cou. Elle ignora ses appels et remonta la jetée d'un pas vif, lèvres pincées et tremblante. Tout en réintégrant l'habitacle de sa jeep, elle refusa de céder à tout ce qui la submergeait, à tout ce qu'elle avait volontairement laissé en suspens en refusant de répliquer à tout ce qu'il lui avait dit, ne se concentrant que sur ses dernières affirmations. A tout ce qui aurait pu avoir lieu plutôt qu'à la réalité qu'elle leur avait imposé à eux trois. Elle avait travaillé trop dur, avait trop lutté pour se laisser déborder maintenant. Nouvelle inspiration. Ses clefs glissèrent de ses doigts. Elle se baissa pour les ramasser, mécaniquement. Tandis qu'elle se redressait, elle croisa son reflet dans la vitre passager. Sans crier gare, son poing partit sur le volant, le bruit du coup résonnant contre le plastique. " 'Fait chier ! " Tant pis pour l'aspect grande dame, elle pouvait au moins s'autoriser ça. Elle laissa aller sa tête contre le dossier du siège, fermant les yeux. La soirée avait été rude. Et au fond, elle le savait, ce n'était que le début.

 
AVENGEDINCHAINS
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Your little piece of heaven turns too dark (Charley) Empty
MessageSujet: Re: Your little piece of heaven turns too dark (Charley)   Your little piece of heaven turns too dark (Charley) Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Your little piece of heaven turns too dark (Charley)
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» little piece of heaven -r.
» caught up in heaven but your heaven aint the same (beckacy)
» It's like I'm frozen, but the world still turns ✘ Ashlynea
» one beer turns into a lit cigarette (pv Zelda)
» Just like before - Charley

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
∞ à l'ancienne  :: playground :: stories have been told-
Sauter vers: