when the stars align -r.

Vous aviez fui la salle de bal, aussi vite que possible. Main dans la main, vous vous étiez mis à courir rapidement, pour vivre et surtout pour être sûrs de partir pour de bons. La peur pour toi qu'une de ses connaissances ne te l’accapares et qu'il te laisse seule. Mais pas ce soir, ce soir tu t'accrochais à lui, comme une petite fille à son nounours une fois l'extinction des feux. Il était apaisant pour toi, et se savait rassurant. Ce dont tu avais tout à fait besoin en ce moment. Après quelques mètres, toujours dans ta tenue traditionnelle, tu commençais à manquer de souffle, alors tu t'arrêtas en plein milieu de la route. Tu respiras un grand coup, l'air était humide, et le vent froid, mais toi tu sentais si bien, tu te sentais vivante pour la première fois depuis ces derniers jours. Avec ta maladie, tu avais l'impression d'être devenue une autre, de ne plus pouvoir vivre ta vie à cent à l'heure, parce que tu ne pourrais pas t'en rappeler, mais était-ce une raison suffisante pour se mettre des bâtons dans les roues ? Tu pouvais faire des photos, des vidéos, ou le mettre par écrit, il y aurait toujours une trace, même si elle n'était pas dans ta tête. Après tout, si tu passais ta vie ainsi, il fallait bien que tu t'y habitues et que tu fasses avec. Avec tout ça, tu ne sentais plus sa main dans la tienne, alors tu lui fis face. Ce que tu étais petite, tu aurais aimé avoir ton estrade pour être à sa hauteur, mais ce n'était pas possible. Tu essayais de distinguer son visage, mais la nuit était bien trop sombre. « Et maintenant ? » Tu t'étais mise à sourire, parce que vous aviez l'air d'idiots, à courir comme ça, c'était bien, mais comment rentrer maintenant ? Pour venir, tu avais pris un taxi, mais lui avait-il pris sa voiture ? Et si c'était le cas, où était-elle maintenant ? Vous pouviez toujours y aller à pied, mais ça faisait une sacrée marche.

Nous avions fui le salon hanté, la salle de bal, traversé les couloirs à la course pour que personne ne nous enlève ce moment qu'on ne voulait partager qu'entre nous tels deux égoïstes. À la sortie du manoir de Bowen, reculé du reste de la ville, nous avions couru jusqu'aux grandes grilles de fer qui gardaient son entrée. Je rigolais, comme un enfant. J'avais le souffle haletant ; je n'étais pas habitué à faire des sprints de la sorte. Au moins, j'avais le déguisement pour, c'était déjà ça ! Heureusement qu'il y avait une certaine humidité pour me garder au chaud malgré le vent froid, car avec des shorts aussi courts, je n'aurais pas tardé à geler. « Ça va ? » Demandais-je en souriant, posant mes mains sur chacun des bras de Tara alors qu'elle reprenait son souffle. Elle hocha la tête, ce qui me rassura. Un effort physique aussi intense après un séjour à l'hôpital n'était sans doute pas la meilleure idée, mais je n'avais pas songé à cela. Je m'en voulais un peu. Au moins, la blondinette reprenait peu à peu son souffle et semblait réellement bien aller. Elle semblait heureuse et libérée, même. Je souriais davantage à cette image, même s'il faisait si noir que je ne pouvais enregistrer chaque trait de son visage dans ma mémoire. Elle me demanda ce que nous allions faire maintenant. Je souris. « Viens sous la lumière. » C'aurait pu être poétique mais en fait je ne voulais que l'amener sous le lampadaire, pour que nous puissions être éclairés. Je la pris donc par la main et la tirai vers moi, vers ce cercle de lumière qui me permit de voir son doux visage. « Donne-moi ton téléphone portable et ne bouge pas. » Elle semblait confuse mais s'exécuta quand même. Je pris son téléphone et le mit en mode "caméra". Je cherchai autour de moi un endroit à la bonne hauteur et repérai la fin d'un muret de brique, juste dans le bon angle. Je déposai son téléphone portable dessus, le faisant tenir grâce à des petites roches, et pointai la caméra vers nous. J'appuyai sur le bouton rouge et revint vers Tara. « Et maintenant ... » Je n'ajoutai rien, posant une main sur la joue de Tara et l'autre tenant sa main. Je penchai ma tête vers elle, le coeur comme un tambour et les papillons dans mon estomac s'agitant comme une tempête d'ailes. Je posai mes lèvres sur les siennes, fermant les yeux comme pour sceller ce moment à tout jamais, espérant que l'intensité de mes sentiments sauraient raisonner la tête à Tara et lui faire enregistrer ce baiser pour toujours.

Au milieu de ta folle course, tu avais oublié ce que tu avais traversé, c'est vrai que faire une course pareil en sortant de convalescence, ce n'était peut-être pas l'idéal, mais en ce moment même tu te moquais bien de savoir ce qui étais idéal pour toi. Parce que selon les médecins, ça serait de ne pas faire de truc stupide, d'avoir un train train assez classique pour ne pas perdre ses repères, parce que même si ta mémoire à long terme allait bien, il ne savaient pas s'ils y avaient d'autres répercutions sur d'autres zones de ton cerveau. Tu allais bien, et tu te sentais capable de le crier au monde entier. Mais tu te contentais de hocher la tête. Au milieu de nul part, dehors dans la nuit sombre, tout allait bien, parce que tu n'étais pas seule. Il t'invitait à le rejoindre sous la lumière et tu t’exécutais sans broncher. Tu te laissais guider, obéissant à ce qu'il te demandait. C'est ainsi que tu lui donnais ton téléphone sans poser de question, que tu le regardais essayer de le poser sur un petit muret qui devait être à la hauteur de tes épaules, parce que lui c'était plus la hauteur de son nombril, ou à peine plus haut. Quand il revint vers toi, tu attendais toujours parce que tu n'étais pas sûre de tout comprendre, vous alliez faire une photo souvenir ? Que tu puisses l'accrocher sur ton bureau avec une note, afin d'avoir une trace plus concrète que des mots ? Mais au lieu de ça, il s'approchait de toi, te tenant et t'attirant à lui en même temps. Avant de venir t'embrasser. Tu fermais doucement les yeux pendant qu'à l'intérieur de ton corps, ton cœur s'était mis à battre au rythme du sien. Que dans ta tête tous tes neurones s'agitaient pour graver ce moment quelque part mais qu'il ne trouvait pas de place adéquate et la panique commençait à t'envahir, parce que tu ne voulais pas oublier, tu voulais pouvoir te réveiller et savoir ce qu'il s'était passé sans avoir à l'écouter dans ton dictaphone ou à chercher sur ton téléphone d'éventuelles photos ou vidéos, voire des mémos. Mais tu ne le laissais pas transparaître, tu ne voulais pas briser ce moment, parce qu'il était magique. Peut-être pas magique parce qu'il va soigner ta maladie, mais magique parce qu'il était inattendu. Une fois le baiser rompu, tu tenais toujours sa main, et tu pouvais lui partager tes peurs, il les comprendrait. « Maintenant j'aimerais ne pas être obligée de dormir pour ne jamais avoir à oublier ce baiser.. »

La magie du baiser passée, j'en garder un doux souvenir sur les lèvres. Cependant, l'affirmation de Tara, que je partageais tout autant, vint voiler mon regard brillant. Un voile obscur, qui commençait à se noyer dans des yeux peinés. Je baissai le visage pour que la jeune femme ne lise pas mon désespoir dans mes yeux. Il fallait que je me ressaisisse. Je n'avais pas le droit de pleurer alors que Tara se montrait si forte face à ce terrible sort que la vie lui avait envoyé. Je pris une grande inspiration en fermant les yeux, ma mâchoire tremblante. Je ne savais pas si j'étais capable de répondre à cela, présentement, sans craquer. Je savais que j'aurais une voix sanglotante. Parce que j'aurais tellement aimé, moi aussi, que cette nuit ne se termine jamais et qu'on puisse accumuler les beaux souvenirs sans jamais avoir à les laisser s'échapper. Enfin, que Tara ait à les laisser s'échapper, plus tôt. Moi, je les conserverais douloureusement en mémoire, sachant pertinemment que ma douce moitié les oublierait si facilement. Mais ce n'était pas sa faute et je ne pouvais lui en vouloir. C'était injuste mais je devais l'accepter. Je relevai finalement les yeux vers elle et sourit tristement, ma main toujours sur sa joue. Mon pouce effleura doucement le coin de sa lèvre, puis termina sa course sur sa joue, rejoignant le reste de mes doigts. « Alors faisons-le. Ne dormons plus jamais. » Affirmais-je. Étrangement, on n'aurait su dire si j'étais sérieux ou pas. Je nageais dans le déni. Comme s'il était réellement possible de ne plus jamais dormir ; je voulais tellement y croire que je semblais convaincu de ce que je disais. Puis je secouai la tête, réalisant mon non-sens. « Pas cette nuit. On ira dormir plus tard, demain. Juste ... je veux juste cette nuit-là, juste celle-là au complet ... » Suppliais-je, autant à Tara qu'à un Dieu quelconque, où qu'il soit. Mais je savais que cette demande reviendrait à chaque jour de ma vie si je restais avec Tara. Je ne voudrais jamais mettre fin à une journée. Je ne voudrais jamais la laisser s'endormir. Je ne voudrais jamais qu'elle m'oublie. Je réalisai alors à quel point c'était un sacrifice à faire. Et tout d'un coup, je ne savais plus si j'en avais la force.

C'était de la folie, de la pure folie, comme tu n'en avais jamais vu. Tu avais même cru un instant qu'il disait ça pour rire, mais c'est en écoutant la suite que tu réalisais à quel point son idée n'était pas vraiment une blague mais plus un souhait, une demande, à n'importe qui voulant bien lui exaucer. Mais personne au monde ne pouvait réaliser les souhaits, c'était de la pure fantaisie. Seulement toi aussi tu n'avais qu'une envie, celle de ne plus avoir à dormir, parce que comme ça tu ne serais pas obligée de te réveiller et de croire que tu vas enfin le revoir, que vous allez passer une soirée à jouer. Simplement parce que cette soirée n'existera jamais, en tout cas pas pour le moment. Et tu oublieras ce stupide accident. Si seulement tu avais tourné la tête, si seulement tu avais accepté le fait d'être un peu en retard, mais c'était plus fort que toi, tu voulais à tout prix être à l'heure, tu ne voulais pas qu'il croit que tu l'ais abandonné. Tu avais son numéro, tu aurais pu le prévenir, mais ça avait été plus fort que toi. Et voilà où tu étais maintenant, pas sûre de pouvoir retenir une chose un jour, et si tu oubliais un rendez-vous important ? Si tu finissais par l'oublier lui ? Si par miracle il décidait de rester et que vous fondiez une famille, qu'arrivera-t-il si tu oublies tes enfants ? Dans cette vision il était impossible pour toi d'imaginer avoir des enfants un jour, et peut-être même de continuer ainsi. Même si tu l'aimais énormément, que le destin a enfin mis sur ton chemin l'homme qu'il te fallait, il ne pourrait pas vivre ainsi, dans la crainte de savoir si tu vas te rappeler de lui ou l'oublier, de savoir que si tu ne lis pas tes notes, tu ne sauras pas ce qui est arrivé. Peut-être que tu devais le laisser temps qu'il n'était pas encore à fond dans tout ça, même si ça devait te briser le coeur, tu n'aurais qu'à le noter en gros, pour être sûr de ne jamais l'oublier. De savoir que tu as perdu ta seule chance d'être heureuse. « Tu sais, je crois que ça ne rime à rien, ça ne marchera jamais. On ne peut pas ne pas dormir, sinon on va mourir de fatigue, certes on aura conserver nos souvenirs, mais au prix de quoi ? Il n'y aucun remède, aucune chirurgie possible, en tout pas, pas pour le moment, et c'est même pas garantie que ça marche.. » Tu avais baissé la tête et ton emprise sur sa main été relâché, si vos mains étaient encore liées c'était uniquement grâce à la sienne. Tu trouvais ça injuste de devoir lui imposer ta maladie, il ne t'a rien demandé lui. Il pensait pouvoir avoir une vie normal avec une fille normale, et tu n'es plus cette fille. « Tu sais, je serais la fille la plus égoïste au monde si je t'obligeais à vivre avec ça, tu mérites d'être vraiment heureux parce que t'es un mec comme il n'en existe plus aujourd'hui ! »

Spoiler:

Sa main lâcha son emprise sur la mienne. Mes doigts retenaient les siens et j'aurais voulu les retenir, qu'elle les reprenne entre les siens, j'aurais voulu resserrer mon emprise juste pour qu'elle le fasse aussi. Mais ses paroles étaient des paroles sages, des paroles justes. Des paroles raisonnables qui reflétaient notre réalité. J'avais été fou de penser que j'étais assez fort pour garder le dessus sur la situation. Sauf que j'avais oublié, dans tout cela, que j'avais mes rêves à moi aussi. Fonder une famille, marier la femme de ma vie, me réveiller à chaque matin à côté de celle-ci dérangé par les enfants qui se seraient levés plus tôt que nous. S'aimer encore plus à chaque jour. Avec Tara, tout cela n'était pas possible. On ne s'aimerait pas plus à chaque jour. Elle m'oublierait à chaque fois qu'elle rejoindrait Morphée. Et je m'épuiserais à force de lui prouver à chaque matin notre amour. Alors je lâchai moi aussi mon emprise sur ses doigts, et nos mains retombèrent chacune de leur côté. Séparées à jamais. « Mais je ne veux pas ... je ne veux pas que ça se termine comme ça ... » Nous venions à peine de nous rencontrer. Il y a une semaine j'étais prêt à dire que Tara était la femme de ma vie. Encore aujourd'hui je le croyais dur comme fer. Alors pourquoi cette injustice tombait-elle sur nous ? Et puis, si je ne restais pas à ses côtés, qui le ferait ? Un homme meilleur que moi ? Je voulais être le meilleur homme dans l'histoire. Je voulais être celui qui resterait à ses côtés malgré les malgré, justement. Sauf qu'en toute vérité, si je pensais égoïstement, je me disais que ce n'était effectivement pas la vie que j'avais prévue pour moi. Et que je ne me sentais peut-être pas capable de vivre à chaque matin le même refrain ; celui de prouver à la femme de ma vie que nous étions amoureux. Ce n'était pas le genre de vie rêvée. Je m'en voulais tellement de penser cela, parce que Tara était la femme la plus extraordinaire que j'avais rencontrée. Je ne pouvais m'empêcher de me dire que si moi, je ne restais pas à ses côtés, elle finirait peut-être seule ses jours, à se réveiller à chaque matin et réaliser qu'une année de plus était passée et qu'elle n'avançait plus depuis longtemps. C'était d'une tristesse qui me brisait le coeur. « Tu seras toujours la femme de ma vie, Tara. J'en suis persuadé. Dès la première fois j'ai su. » Je souris faiblement. Pas un vrai sourire. Juste ... une mimique nostalgique, déçue par la vie. « Et je n'ai pas non plus envie d'être égoïste ... mais ... je ... » Et les larmes commencèrent finalement à couler, parce que c'en était trop pour moi. « Je suis désolé d'y avoir cru. De nous l'avoir fait croire. Je voulais tellement y croire ... » Et pendant ce temps, la caméra tournait toujours cette scène que j'aurais tellement voulu oublier.

Et voilà, le moment était venu. Le baiser, c'était un baiser d'adieu, un dernier avant le néant, parce que c'est ce qui t'attendait maintenant que tu te retrouvais seule. Mais tu ne pouvais lui en vouloir, tu ne pouvais pas lui voler ses rêves, ses envies et ses désirs. Toi tu ne pouvais pas les rendre réel. Alors adieu à vos promesses, adieu à votre vie de rêve, adieu à vos enfants, adieu à vos soirées sur les consoles comme deux adolescents. « Ne sois pas désolé, ce n'est pas ta faute, c'est ma maladie, mon fardeau, je ne pouvais pas te forcer à vivre ainsi, et si on l'avait fait, tu aurais fini par partir, regrettant peut-être de t'être donné autant de mal pour rien. Je ne te souhaite qu'une chose : sois heureux, parce que tu le mérites, tu es un mec en or, et il y a forcément une autre personne pour toi. Après tout, si je suis malade, c'est peut-être un signe, celui que je n'étais pas la bonne. » Toi et ton foutu destin, tu avais envie de l'insulter. Pour une fois que tu trouvais quelqu'un de bien fallait qu'un truc se mette en travers de ta route. En le voyant qui commençait à pleurer, pas comme un gamin, mais comme une personne à qui on brise le cœur, tu te sentais mal, terriblement mal. Mais tu ne voulais pas tomber dans ça. Non. Tu fis un pas en arrière pour prendre ton téléphone. Au moins chaque matin tu n'aurais qu'à regarder cette sublime vidéo pour te calmer les idées et remettre les choses au clair. Tu reculas dans la pénombre avant de te mettre à courir le plus vite et le plus loin possible. Parce que tu avis envie de te cacher, tu ne voulais pas qu'il puisse te voir, qu'il puisse te prendre dans ses bras pour te consoler une dernière fois, non tu ne voulais plus tout cela. Tu regrettais de ne pas être partie en Europe, parce que tu aurais pu éviter tout ça. Maintenant, le mal était fait, maintenant tu allais rentrer chez toi, et essayer de dormir le plus vite possible, pour oublier.

J’aurais aimé que ce soit mon fardeau à moi aussi, parce que j’aurais voulu tout partager avec Tara, le meilleur comme pour le pire. C’est con, mais je m’imaginais déjà marié à cette blondinette extraordinaire. Elle était atterrie dans ma vie comme ça, sans prévenir. Elle était parfaite. Et voilà qu’on me l’enlevait cruellement avant même que j’aie pu en profiter pleinement. J’avais eu un avant-goût d’une vie à ses côtés, j’avais adoré, et maintenant cette vie était si loin, inatteignable. Je me sentais si faible, si égoïste et lâche. J’étais déchiré entre mon envie d’être l’homme qui l’aiderait jour après jour et mon besoin de me promettre un avenir stable, constant, sécuritaire. Je secouai la tête à sa phrase. « On ne saura jamais ce qui se serait passé. » Parce que je manquais trop de courage et de confiance en moi. Je ne saurais jamais si je serais bel et bien parti un jour ou l’autre. Si c’était le cas, alors aussi bien que ce soit aujourd’hui, ce serait moins souffrant. Mais je ne le saurais jamais. Il n’y avait aucune façon de le savoir. « Et je ne crois pas aux signes du destin. Je ne crois pas au destin du tout, en fait. Mais je crois que tu étais la bonne. Et que je vais regretter à tous les jours de t’avoir laissée partir ce soir. » Mais je le ferais quand même. Je ne sais même pas pourquoi. Parce que je savais que c’était une mauvaise décision. Mais je le ferais quand même. Je le faisais quand même, là, en la voyant s’éloigner à la course. Parce qu’il n’y avait plus rien à dire, parce que de continuer à en parler ne faisait qu’empirer la situation et nous détruire davantage. « Tara ! » Criais-je dans la nuit, faiblement, sans réellement vouloir qu’elle revienne, mais parce que je voulais m’accrocher une dernière fois. Ma voix se perdit dans le brouillard tout comme la silhouette de la jeune femme. Et je restai planté là pendant je ne sais même plus combien de temps, à fixer le vide en pleurant mon amour perdu.