{cassie} blank space (#2309)

Le choc. Son père a eu un fils, et elle n’en a jamais eu connaissance. Depuis qu’elle n’est qu’une toute petite enfant, Cassandre se dit qu’elle a une famille parfaite, de petite princesse. Elle se dit qu’elle a eu de la chance, que ses parents sont parfaits, qu’ils s’aiment et passeront leur vie ensemble comme s’ils étaient dans un roman Disney. A l’âge de huit ans, elle a pour le première fois eu une désillusion : le divorce de ses parents. Elle savait qu’il arrivait que les parents ne s’aiment plus et elle a donc fini par s’y habituer en se disant que c’était les aléas de la vie. Mais la rencontre avc Evan est peu à peu en train de tout basculer, elle est peu à peu en train de réaliser l’ampleur de cette séparation. Elle a un frère. Un demi frère, pour être exacte. Et elle ne l e savait pas, et elle n’en avait pas la moindre idée. Je suis désolé Cassandre. Je n’en savais rien non plus. Je ne pense pas que ton père ait trompé ta mère, mais il a eu une vie avant, avec ma mère. Elle est gênée, elle est choquée, elle ne sait pas quoi faire. Elle essaie de comprendre, il n’a pas son nom de famille, n’a pas une vie de riche et encore moins la même éducation qu’elle, elle le voit au premier coup d’œil bien que ce ne soit pas un sauvage. Non, moi je n’ai pas eu tout ça. Je l’ai vu lorsque j’étais petit, mais il n’a jamais voulu de moi ou de ma mère. Nous n’étions surement pas assez bien pour lui. Du jour au lendemain il a disparu, et je n’ai plus eu de ses nouvelles. Elle l’a énervé, elle le voit bien. Elle se mordille la lèvre et pique un fard. Je te présente mes excuses, je voulais pas te blesser. Elle lui affirme avec son sang froid habituel, le regardant. Elle ne veut pas se montrer blessante, elle est seulement irréfléchie dans ses propos, c’est plus fort qu’elle et elle n’y peut rien. On est quatre dans ma fratrie. Enfin cinq avec toi. J’ai une grande sœur, un frère jumeau et une petite sœur. J’ai vingt cinq ans. Elle lui dit rapidement en le regardant, espérant qu’il ne va pas la mettre dehors parce qu’elle est la fille de son père. Mon père et ma mère se sont séparés quand j’avais huit ans, ça fait dix sept ans. On a jamais su pourquoi, on a jamais vraiment compris. Maintenant je comprends mieux… Je suis désolée que mon père ait gâché ta vie. Elle lui dit tout en se mordillant la lèvre.

Un grand frère. Elle a une sœur, certes, mais elle n’aurait jamais pensé avoir un demi frère. Et pourtant il est là, et pourtant elle le connaît ou plutôt a bel et bien l’attention de le connaître, parce qu’elle est curieuse. Elle sait que même si elle essaie maintenant d’être une fille simple, elle a malgré tout son éducation de petite fille de riche qui fait qu’elle dit parfois des choses sans même les penser méchamment, comme par exemple en mettant en avant le fait que son père les a désirés alors que lui non. Ça fait rien, ne t’inquiète pas. Elle lui sourit doucement et essaie de rapidement lui présenter le reste de la fratrie. Famille nombreuse, elle le sait très bien tout comme elle sait que ça peut en effrayer plus d’un. Wow ça fait beaucoup ! Elle rit doucement et hoche la tête. Oui, ils sont une famille nombreuse mais quelque part ça semble faire plaisir à Evan, alors tant mieux. Lui il doit être enfant unique, en tout cas Cassandre le suppose. Je suis désolé pour vous… Mais j’ai trente-trois ans, donc tu vois, ton père n’était surement pas encore avec ta mère quand je suis né, alors ça m’étonnerait que ce soit à cause de ça. En effet, ils ne devaient pas être ensemble. Mais même, connaissant sa mère, ça pourrait bel et bien être la raison de la séparation. Il y a des riches qui se séparent pour moins que ça, ne serait-ce qu’une histoire d’adolescence. Vraiment, tu serais surpris. Elle dit en soupirant. Tu n’y es pour rien, j’étais une erreur de jeunesse, alors que vous, il voulait vraiment une famille. Elle se mordille la lèvre. Sans doute que c’est vrai, mais elle se sent mal à cette idée. Une erreur. Ça ne doit pas faire plaisir, de se dire qu’on est une erreur. Même, je suis désolée de son comportement, vraiment. Il s’est montré égoïste et il aurait pas dû.Elle dit avant d’entendre un silence qui la met mal à l’aise. Alors elle boit son verre puis se lève. Je vais te laisser pour ta journée père-fille, sans doute que je vais vous croiser à nouveau un de ces jours, je vis ici. Elle lui dit avec un sourire poli avant de partir.