paris, sera toujours paris -r.

Le vol avait été plutôt long et tu te sentais un peu perdue. Il y avait un décalage horaire, tu ne pouvais pas le contester mais tu avais oublier si c'était le jour d'avant ton départ ou le jour d'après. Et Jade ne semblait pas savoir plus que toi, elle qui était à fond dans son guide des lieux incontournables à visiter quand on arrive à Paris. Mais toi, tout ce dont tu avais envie c'était de prendre une douche et de te poser devant un café et un croissant en pouvant admirer la tour Eiffel parce que c'était ce que toi tu rêvais de voir. Une bonne heure était passée depuis votre arrivée à l'hôtel. Vous étiez enfin prête à partir à l'aventure. Il était 11h, vous aviez la journée devant vous. Mais vous aviez fini par vous séparer, Jade pour aller voir un petit musée proche de l'hôtel et toi pour ton café. Tu n'avais pas eu beaucoup de chemin à parcourir, à peine 100 mètres. Et l'ambiance avait l'air sympathique, il y avait un piano dès l'entrée avec un charmant jeune homme derrière. Quand tu poussas la porte d'entrée, tu ne pouvais pas t'empêcher d'être bercée par la musique. Le piano était une chose que tu adorais, tu trouvais les airs doux et mélodieux, tu ne pouvais t'empêcher de te poser contre le piano, en le fixant, admirative. « C'est joli. C'est quoi ? » Tu lui adressas un beau sourire, un peu triste que l'air soit fini, mais tu te doutais bien qu'il allait recommencer d'une seconde à l'autre.

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Les charmes de Paris commençaient à s’essouffler et Sandy se demandait s'il allait encore rester longtemps en France, ou s'il partirait très bientôt visiter un autre pays. Pour autant, il était assis sur la banquette du piano du café-brasserie où il travaillait, comme chaque fin de matinée depuis une semaine déjà. Son patron avait découvert qu'il jouait du piano – parfaitement bien en plus de ça, et depuis il l'envoyait plusieurs fois par jour faire danser ses doigts magiques sur les touches noires et blanches. Il ne pouvait pas refuser, parce qu'après tout jouer du piano ne le dérangeait pas et que si son patron ordonnait, il obéissait – il était assez bien payé pour ça. Comme chaque jour, il était donc docilement assis sur le siège réservé au pianiste et ses doigts semblaient à peine effleurer les touches de l'instrument. Les notes de musique s'échappaient doucement dans le café et, lorsque les chansons étaient connues, certaines personnes fredonnaient à voix basse le jeune homme pour l'accompagner dans sa mélodie. Sandy prenait plaisir à adapter les chansons qu'il jouait en fonction des personnes présentes sur son lieu de travail. Il ne comptait plus le nombre de fois où il avait interprété des chansons d'amour quand des jeunes femmes l'observaient timidement derrière leurs cafés, ou même toutes les nombreuses chansons de films d'enfants quand les parents tentaient de faire tenir assis sagement leurs petits diables. En plus de ça, certains clients lui donnaient des pourboires après ses « prestations » alors il n'avait réellement pas à se plaindre.
Il acheva sa chanson lorsqu'une voix le surprit et lui fit relever la tête. À côté de lui, appuyée sur l'instrument, il y avait une demoiselle aux boucles brunes et au sourire étincelant – bien qu'un peu attristé. Elle s'adressa à lui en anglais et il comprit aussitôt qu'elle était étrangère. Il lui sourit à son tour pour la remercier, discret et léger. « Thirty lives du groupe Imagine Dragons. » Sandy prit le temps de boire une gorgée de son café avant de le reposer sur le haut du piano, puis il ajouta à l'attention de la demoiselle. « Vous voulez que je joue quelque chose en particulier ? »

C'est vrai que venir à Paris avait été une folie étant donné que ni toi, ni Jade ne parlez un mot de français. Mais c'était là le charme de la capitale, qui avait su se développer et faire en sorte que peu importe la langue que tu parles, il y avait toujours quelqu'un pour te répondre. Et ce jeune homme semblait en faire partie, parce que tu pouvais à peine prononcer un "je t'aime" sans avoir l'air ridicule, et sans te tromper, mais lui avait un anglais presque parfait. Peut-être qu'il était un touriste comme toi, qui s'est juste posé sur un piano vide. Mais tu étais persuadée qu'il travaillait là, il y avait quelque chose chez lui qui t'empêchais de penser ça, seulement tu ne saurais dire quoi. « J'aime beaucoup. » Tu lui offris un sourire et tu te sentais bien bête maintenant, parce que tu t'etais posée sur le piano et tu ne savais pas si tu devais bouger, si tu devais t'asseoir sur la table la plus proche, mais en même temps si tu t'éloignais, tu ne pourrais plus lui adresser la parole, lui qui était si charmant. Tu sentais déjà tes yeux faire un regard de biche, tes lèvres s'étiraient pour faire le plus beau des sourire. « Oh c'est que je ne sais pas ce que vous pourriez jouer, je n'ai aucune idée là tout de suite.. » Tu haussas doucement les épaules et tes joues prenaient déjà une couleur rouge, alors que tu n'avais aucune raison de te sentir si gênée que ça.