Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
Sujet: Re: quelque chose d'animal -r. Ven 30 Oct 2015 - 23:14
La réaction d'Isaiah quand elle lui demanda s'il était masochiste la surprit un peu, puis elle se mit à rire. Vraiment, pas d'étiquettes ? C'était ce qu'il voulait ? Considérait-il tous les adjectifs comme des étiquettes ? La jeune fille haussa doucement les épaules avant de prendre un air pensif. -Tu es envahissant, gentil, trop gentil, vraisemblablement fêtard, peut-être masochiste, et certainement beaucoup d'autres choses que je ne sais pas, et c'est ce mélange d'étiquettes qui fait que tu es toi.
Lui qui semblait admirer la diversité de l'être humain, chacun en était un bel exemple puisqu'il portait une multitude de facettes à sa personnalité. Ils étaient tous riches de qualités et de défauts, surtout de défauts à la plupart et surtout aux yeux d'Aisling. Ah il était difficile de trouver grâce aux yeux de la blonde mais une fois que c'était fait, c'était pour toujours.
Ils parlèrent alors voyage et la blonde avoua intéressée par le voyage de la Russie. Ça c'était sans aucun doute parce que son parrain l'était et qu'elle avait adoré apprendre à parler la langue. Et puis, c'était un pays qui faisait fantasmer, un pays tellement différent de tous les autres... Elle sourit en entendant qu'il y avait été. Est-ce qu'il avait vraiment été partout ? Combien de pays avait-il visité ? Tout ça elle se le demandait sans pour autant oser poser la question. Peut-être parce qu'elle se disait que ça méritait une toute autre conversation. -Va falloir qu'on s'arrange pour pas prendre les mêmes dates, avec le karma qu'on a on risquerait de se rencontrer, malgré la taille.
Elle ne savait pas si ça le vexerait, ou comme si, comme depuis le début de leur échange, il ferait comme si de rien n'était et rigolerait. Ou alors, est-ce que sa question était une invitation ? Décidément, si elle commençait à se poser ce genre de questions, ce n'était vraiment pas bon. Pour elle et son mauvais caractère.
Et puis les voilà repartis au travail pour plusieurs heures, jusqu'à la fin en somme. A sa remarque sur le fait qu'elle allait le tuer de rire, Aisling lui tira la langue avant de répliquer. -Au moins, je serais débarrassée.
Est-ce qu'il sentait qu'elle était beaucoup moins agressive qu'au début ? En entendant qu'il avait presque fini, Aisling redoutait déjà la question. Elle ne savait pas s'il imaginait à quel point elle avait du mal avec le contact humain. Il ne fallait pas la bousculer. Mais il faut bien dire que si on ne lui forçait pas la main, on n'arrivait jamais à rien. -Quand je dis que tu es masochiste, Isaiah...
Oui, il lui avait vraiment demandé, et elle ne savait pas quoi faire. Se mordant la lèvre, elle regarda autour d'elle, comme si soudain, une échappatoire allait s'offrir à elle. Elle aurait pu répondre non, grogner et s'en aller. Elle l'aurait fait si... S'il ne l'avait pas supporté toute la journée. S'il n'avait pas été étrangement agréable. Retirant sa casquette pour la ranger dans son sac et dénouant ses cheveux, elle réussit enfin à reprendre contenance, levant vers lui ses yeux bleus avec un petit sourire taquin. -Si c'est toi qui payes alors, okay.
Un sourire se dessina sur les lèvres du jeune homme, dès que le premier adjectif sortit de la bouche d’Aisling. Envahissant. Oui, il la méritait, celle-là. Depuis un bon moment il s’en prenait à cette pauvre employée qui ne voulait que d’un peu de tranquillité. Au moins, la blonde fut capable de reconnaître en lui certains éléments positifs, ce qui était déjà ça de gagné. Puis, quand elle eut terminé de lui apposer ces étiquettes, comme elle les appelait, Isaiah répondit : « Ce ne sont pas des étiquettes, ce sont des qualités. Enfin … et des défauts. » Déclara-t-il, amusé. Bon, après, où devait-on tracer la ligne entre un qualificatif et une étiquette ? Isaiah lui-même ne pouvait donner de réponse à ce questionnement. Il n’avait jamais daigné pousser sa réflexion plus loin que cela. Pas qu’il adhérait à des idées préconçues, prémâchées, mais il n’avait tout de même pas réponse à tous les problèmes de ce monde.
Comme il s’en attendait, Aisling avait perçu son intention de repartir en Russie un jour comme une sorte d’invitation implicite à y aller avec elle, puisqu’elle désirait aussi voir ce beau et grand pays. Sa réponse eut donc pour effet, encore une fois, de le faire rire à gorge déployée. Isaiah était un homme heureux, il ne se retenait jamais pour rire bien franchement lorsque l’envie lui prenait, et lorsque la personne en face de lui l’amusait avec excellence. « Et ce serait tellement malheureux pour toi, d’être coincée à l’étranger avec un exaspérant être humain comme moi. » Lui renvoya-t-il, sans une seule once d’offense, mais plutôt beaucoup d’humour. Il commençait à connaître Aisling un peu, malgré tout, et il savait que ce genre de commentaire allait bien passer.
« Tu sais pas, peut-être que je reviendrais te hanter. Et j’suis sûr que la version fantôme de moi est encore plus énervante. » Répondit Isaiah avec imagination quand Aisling lui répondit qu’elle serait débarrassée de lui s’il mourrait de rire à cause de ses blagues. Finalement, quelques minutes après, quand le travail fut officiellement terminé, Isaiah osa effectivement proposer à la blonde d’aller prendre un verre. Elle réitéra le fait qu’il était masochiste, ce qui le fit légèrement rire. « Je ne le perçois pas de cette façon-là. Je ne te perçois pas de cette façon-là. » Dit-il en mettant l’emphase sur le fait qu’il parlait d’elle, la deuxième fois. Aisling pensait être de mauvaise compagnie et, pourtant, Isaiah avait rarement eu autant de plaisir en travaillant. Certes, avec Kamille, ils parlaient de tout et de rien, mais avec Aisling, il y avait cette rhétorique humoristique, ces échanges vifs et réfléchis. Il adorait.
La jeune femme décida finalement, pendant sa réflexion, d’enlever sa casquette et de laisser ses cheveux à leur état sauvage et naturel. Isaiah ne put s’empêcher d’admirer sa magnifique crinière claire et lumineuse. Ils étaient longs, tellement longs. Isaiah se surprit à se demander s’ils touchaient à ses fesses ou non. Il vérifierait plus tard. Puis elle accepta, s’il payait. Le jeune homme haussa les épaules. « J’paierai avec l’argent que tu m’as donné pour l’herbe, alors dans un sens ça me dérange pas trop tu vois. » Il lui fit un clin d’œil avant de partir en direction de la sortie de l’enclos. « Je suis à vélo. Toi ? »
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moi je traîne dans ma remorque, tous les excès d'mon époque. la surabondance surgelée, shootée, suremballée. pendant qu'les vœux pieux passent dans l'beurre, que notre insouciance est repue, c'est dans le fond des containers que pourront pourrir les surplus. la question qu'j'me pose tout l'temps : mais que feront nos enfants quand il ne restera rien, que des ruines et la faim ? by anaëlle.
Sujet: Re: quelque chose d'animal -r. Mar 3 Nov 2015 - 22:43
Des qualités, des défauts, des étiquettes... la différence n'était-elle qu'une question de mots ou de concepts ? Aisling ne savait pas trop et même... ça ne l'intéressait pas plus que ça. Certes, elle savait que c'était désagréable d'être mis dans une case mais elle comprenait. Ou plutôt elle savait en jouer Elle savait qu'en était agressive et désagréable avec les autres elle serait immédiatement mise dans la case "chiante" et qu'elle serait ainsi tranquille. C'était tout ce qu'elle voulait.
Quand ils abordèrent le sujet de la Russie, le fait qu'Aisling insiste pour qu'ils n'y aillent pas en même temps sembla amuser le néo-zélandais, encore. Il lui en fallait peu mais quelque part c'était... agréable. Elle était pourtant ronchonne en permanence et ne supportait pas entendre les filles pouffer pendant les cours, ou en dehors d'ailleurs, ou les mecs rire à gorge déployé d'une bonne blague salace. Mais Isaiah... ça avait quelque chose de différent, ça la changeait, ça la mettait presque de bonne humeur. C'était comme un apprentissage progressif de la joie. -Tu n'imagines même pas... Je crois que je m'en remettrais pas. Quoique, je pourrais te regarder essayer de dialoguer avec les russes et me moquer un peu.
Elle imaginait qu'il ne parlait pas la langue. Après tout, qui en Australie parlait le russe ? Ou même en Nouvelle-Zélande. Ce n'était absolument pas ce qu'il y avait de plus courant, loin de là. Aisling considérait que savoir parler autant de langue était une chance, et pourtant elle n'était pas comme Isaiah. Disons que là où elle voyait le côté pratique, lui verrait certainement le côté humain. -Me hanter ? Erk... Je ne pourrais même pas te frapper, t'as raison, ce serait pire.
Elle ne voulait pas imaginer ce genre de truc. Un Isaiah à moitié transparent qui la suivrait partout en faisait des "ouuuuh", non vraiment pas.
Après qu'ils aient tous les deux finit le travail, il lui proposa un verre et la blonde ne put s'empêcher de lui dire encore qu'il était masochiste. Elle aurait dû sourire quand il lui dit qu'il ne la percevait pas comme ça. Mais... elle ne réussit qu'à se sentir mal à l'aise, gênée presque. Il aurait dû, c'était le but, alors pourquoi ? N'était-elle pas assez méchante avec lui ? Pourquoi est-ce qu'elle n'en avait même pas envie, de le mettre à distance ? Ts. C'était compliqué. Et ce qui est compliqué est chiant. Voilà. Elle se contenta donc de hausser doucement les épaules. En plus elle se sentait vulnérable, là, tout de suite, et ça, ça c'était ce qu'elle trouvait le plus insupportable. Alors pour se donner contenance, elle sortit son paquet de cigarette de sa poche, en attrapant une avant de la glisser entre ses lèvres sans pour autant l'allumer. Pas pendant qu'elle était encore dans le zoo.
Visiblement, payer le verre ne le gênait pas. Mais il n'aurait pas dû revenir au sujet de l'herbe, ça c'était quelque chose qu'elle ne digérait pas encore. Disons qu'elle n'en avait pas vraiment honte, mais elle ne voulait pas que ça se sache non plus. Parce que c'était ses affaires et que ça ne regardait qu'elle. Heureusement que ses parents étaient bien loin d'ici. Sa mère aurait très certainement fait une attaque en apprenant qu'elle fumait, des cigarettes déjà, et puis autre choses parfois, et qu'elle était plus vierge peut-être. Non ça, elle devait s'en douter, non ? Peut-être, bref. -Au moins t'en feras bon usage, si c'est pour un verre.
Et puis son clin d’œil lui arracha un sourire. Merde, c'était ça d'apprécier juste un peu quelqu'un ? -A pied, tu vas devoir te traîner.
Elle le regarda avec un sourire taquin avant de sortir de l'enceinte du parc, sortant son briquet pour allumer sa cigarette. -Ou sinon, tu tentes le vélo à reculons, non ?
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Sujet: Re: quelque chose d'animal -r. Sam 7 Nov 2015 - 0:21
Isaiah n’avait rien répondu aux répliques d’Aisling autant concernant son dialogue en russe que son fantôme qui reviendrait la hanter, se contentant de rigoler encore une fois. Aisling allait croire qu’il ne savait que faire ça : rire de tout, rire de rien. Surtout rire pour rien. En même temps, ce qu’elle ne comprenait pas, c’est qu’elle était bien unique comme femme. Ses répliques si bien placées et tordantes n’étaient pas si communes que cela chez les gens qu’Isaiah fréquentaient. Pas que ses amis étaient ennuyeux, au contraire, mais ils n’étaient pas comme Aisling.
Heureusement, elle avait accepté son invitation à poursuivre cette discussion autour d’un verre. Isaiah était ravi de ne pas avoir à rentrer directement chez lui, et seul en plus. Ils commencèrent à marcher vers la sortie, Aisling sortant une cigarette et la coinçant entre ses lèvres sans pour autant l’allumer. Habituellement, le jeune homme en aurait demandé une à Aisling, parce qu’il était un fumeur de tabac occasionnel surtout lorsque les gens avec qui il se trouvait fumaient. Toutefois, là, il avait l’impression qu’il demandait déjà beaucoup de la blonde alors même s’il avait l’air de se foutre un peu de ce qu’elle pensait, au fond de lui il s’en faisait et ne voulait pas repousser les limites. Pas qu’une cigarette allait franchir un pas de trop, quand même ce n’était qu’une cigarette et Aisling n’était pas si sauvage qu’elle le laissait croire, mais Isaiah avait préféré choisir un autre combat.
« Surtout si c’est pour un verre avec toi ! » Avait-il complété, charmeur à souhait par exprès. Isaiah n’était pas le grand romantique, mais il savait draguer et il ne se lassait jamais d’envoyer des remarques du genre aux femmes juste pour les voir sourire. Mais Aisling n’était pas comme toutes ces femmes, et ses réactions étaient encore plus magnifiques à voir. Parce que comme lui, elle était différente. Dans tous les cas, elle ne savait résister à ses clins d’œil, elle non plus. Il avait des limites à savoir autant résister à Isaiah. C’était le coup de grâce. La jeune femme sourit, et Isaiah aussi, amusé. Le bénévole demanda alors à la blonde par quel moyen de transport elle était venue, lui étant à bicyclette. Elle, à pieds. Il hocha la tête. Il se trainerait sans problème. Son sourire taquin l’amusa, et il sourit à Aisling quand celle-ci lui proposa de tenter d’y aller à reculons. « C’est un défi ? Parce que je relève tous les défis, Aisling. » Isaiah se dirigea vers son vélo qui était attaché et cadenassé à la grille d’entrée du zoo. Il grimpa dessus et, constatant que la jeune femme avait continué à marcher en tirant des bouffées de sa cigarette, il entreprit de pédaler … à reculons. Il allait dans tous les sens, tentant de regarder par-dessus son épaule sans faire d’accident. « Tu vois ? Tu vois ? »
Et ils se rendirent jusqu’au bar le plus près – et le plus correct possible – en parlant, Isaiah pédalant de reculons ou marchant à côté de son vélo, Aisling fumant et marchant comme si elle ne se trouvait pas à côté d’un parfait clown. Une fois arrivé au bar, Isaiah attacha de nouveau son vélo et ouvrit la porte à Aisling. Ils prirent une table, assis un en face de l’autre. Isaiah préférait de loin s’asseoir à côté des gens, mais il se doutait bien que la jeune femme allait passer un commentaire et qu’elle ne serait pas d’accord avec cette proximité. « Qu’est-ce que tu bois ? » La questionna-t-il. Il était un grand buveur de bière, mais si Aisling avait autre chose à lui proposer, il essaierait. Toujours prêt à découvrir.
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Sujet: Re: quelque chose d'animal -r. Sam 7 Nov 2015 - 20:58
Surtout si c'était avec elle ? La jeune fille esquissa un sourire, amusée. Il devrait faire attention à ce qu'il raconte, elle n'était pas sûre d'apprécier... d'apprécier quoi au juste ? Qu'il la drague ? Qu'il fasse des allusions ? Elle ne savait pas trop comment l'exprimer mais elle trouvait ça étrange. Et elle n'avait pas besoin d'arguments pour ça. Elle se fiait juste à son instinct et son expérience personnelle. -Ça aurait été plus rentable pour toi que ce soit un verre avec une autre.
Parce qu'avec une autre il aurait peut-être pu conclure, avec elle c'était beaucoup moins probable. Enfin, à vrai dire, elle se doutait bien que ce n'était aucunement son intention, même si, ça aurait pu au moins expliquer pourquoi il s'acharnait autant à vouloir la fréquenter. Mais Aisling sentait bien que ce n'était pas ça, la raison, si jamais il y avait une raison d'ailleurs.
Quand elle lui suggéra de rouler à reculons pour aller à la même vitesse qu'elle en tirant sur sa cigarette, Isaiah sembla vouloir relever le défi. Elle arqua alors un sourire surpris et le regarda faire. Il était vraiment... bizarre. -Ouais je vois, et je crois que je préférerais pas... Tu vas faire une connerie.
Inquiète, elle l'était parfois un peu, pour les autres. Elle devait tenir ça de sa mère. En plus elle ne savait même pas pourquoi elle se préoccupait de lui alors qu'il passait plutôt son temps à lui casser les pieds.
Mais finalement, il n'arriva aucun accident au garçon. Heureusement, Aisling n'aurait pas voulu appeler les pompiers pour cette perte aussi insignifiante. Ils marchèrent donc jusqu'au bar le plus proche, pas trop loin. La blonde avait fini sa cigarette sur la route et l'avait jeté dans une poubelle tout en gardant un œil sur Isaiah quand il faisait le con. Elle n'aurait vraiment jamais dû dire ça, mais bref. Arrivés à destination, la néo-zélandaise attendit que son compatriote rattache son vélo et se mordit la lèvre en le voyant lui ouvrir la porte. Se prenait-il pour un gentleman ? Elle pouvait totalement pousser une porte seule. -Tu sais que la galanterie est le début de la phallocratie ?
Ouais, c'était trop dur pour la jeune de ne pas s'engueuler avec quelqu'un pendant plus de dix minutes. Surtout que le pauvre ne méritait pas vraiment ce genre de commentaires. Ils s'installèrent, face à face et la blonde remit une mèche de ses longs cheveux blonds derrière son oreille. Elle devait maintenant choisir ce qu'elle buvait et elle hésitait. Regardant l'heure, elle jeta ensuite un coup d’œil sur la carte des boissons posée sur la table. Soda ? Ce serait ridicule. Cocktail ? Trop tôt. Bon, ça allait finir sans trop de surprise. -Une bière.
Croisant ses bras sur la table, elle posa sa tête dessus. Elle sentait soudain qu'elle avait un gros coup de barre. Le contre coup d'une journée de travail. Elle se mit alors à scruter son interlocuteur, essayant de déterminer si lui aussi était fatigué. Elle l'espérait. Parce que. -Tu "sors" ce soir ?
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Sujet: Re: quelque chose d'animal -r. Jeu 12 Nov 2015 - 2:32
Les sourcils d’Isaiah se froncèrent légèrement vers le bas, le regard interrogateur, la tête légèrement penchée sur le côté, un peu comme un chien qui n’arrive pas trop à saisir de quoi on lui parle. Parce que c’est un chien. Mais là, Isaiah était bien humain aux dernières nouvelles et, pourtant, il ne comprenait pas du tout pourquoi Aisling lui disait que ce serait plus rentable avec une autre. « Comment ça ? » Demanda-t-il alors naïvement, parce que même si effectivement, se taper Aisling ne serait qu’un élément positif à sa soirée, il ne s’agissait pas de la raison pour laquelle il l’invitait à prendre un verre. Le sexe n’était jamais l’objectif d’Isaiah. Le sexe était toujours un petit arrêt dans le parcours vers quelque chose de plus beau encore. Il visait l’unité des esprits avant l’unité des corps, mais il fallait souvent passer par le dernier pour arriver au premier.
Malgré l’air un peu inquiet d’Aisling quand il allait de reculer, le jeune homme ne se laissa pas pour autant abattre, préférant relever le défi plutôt que d’écouter ce que cette maman-poule disait. Aisling pouvait bien prendre ses airs les plus détachés et renfrognés, elle n’avait pas ce cœur de pierre qu’elle présentait volontairement aux autres. Même si Isaiah lui tapait un peu, juste un peu, sur le système, elle s’en faisait quand même pour lui. La preuve était qu’elle jetait toujours un œil par-dessus son épaule lorsqu’il y allait de reculons et qu’il prenait un peu de retard derrière elle. Il l’avait remarqué, ça. Et il était content.
Arrivés au bar, Isaiah ouvrit la porte à Aisling, parce qu’on lui avait appris à le faire par-dessus tout. Il n’avait pas encore décidé de déconstruire cet acte de galanterie inculqué en lui. Malgré qu’il soit féministe comme personne, le jeune homme n’allait pas jusqu’à dire que le fait d’être galant diminuait les femmes. Ces dernières pouvaient, elle aussi, être galantes. À la limite, tenir la porte pour quelqu’un n’était qu’un acte de politesse, même d’humanité. L’entraide. Valeur fondamentale d’Isaiah. Alors non, il n’avait pas l’impression que cette porte ouverte désignait la dominance sociale des hommes sur les femmes. « Tiens ? Tenir une porte fait de moi un misogyne ? Je n’aurais jamais cru cela ! » Isaiah esquissa un sourire amusé, limite offusqué, même s’il comprenait le fondement du raisonnement d’Aisling. « J’aurais tenu cette porte même si t’avais eu un phallus entre les jambes, Aisling. » Répliqua-t-il avant d’entrer dans le bar, après elle. Il secoua légèrement et lentement la tête, sans qu’elle ne le voit, rien que pour souligner son exaspération soudaine, mais chassa bien vite cet épisode en allant s’asseoir face à sa compagne. Aisling avait voulu le chercher, elle l’avait presque trouvé. Mais Isaiah n’était pas si facilement repoussable. La jeune femme opta pour une bière. Il hocha la tête. « Bon, d’accord. » Il aurait voulu découvrir un truc plus original, la bière il connaissait, mais à la limite il n’aurait qu’à choisir une bière originale. Elle n’avait pas spécifié laquelle, ce qui lui donnait l’embarras du choix. Il ouvrit le menu. « Si je prends un pichet pour nous deux et que je choisis la sorte, cela fait-il de moi un sexiste, puisque cela supposerait que tu n’es pas assez raisonnée pour choisir toi-même ta bière ? » Poussa-t-il encore un peu plus, rien que pour la titiller ou la faire sentir mal de ses propos tenus tout à l’heure. Ou alors elle assumerait. Il voulait qu’elle assume.
Une fois ce sujet écarté de nouveau, Aisling demanda à Isaiah s’il sortait ce soir. Il haussa les épaules en levant légèrement les mains, paumes vers le ciel. « On est sortis, là, non ? Ça me suffit pour le moment. Le plus tard n’existe pas encore. » Isaiah ne vivait pas sur un calendrier bourré d’événements marqués au crayon rouge. Il prenait la vie comme elle venait, et c’était encore mieux lorsqu’elle venait avec des gens.
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Sujet: Re: quelque chose d'animal -r. Dim 15 Nov 2015 - 22:32
Comment ça ? Aisling sourit. Elle ne savait pas s'il ne comprenait réellement pas ce qu'elle voulait dire ou s'il faisait juste mine de ne pas comprendre. Mais elle lui accorderait le bénéfice du doute. Elle se contenta donc simplement de hausser les épaules. -Laisse tomber.
S'il ne pensait pas à cela du tout, ils n'avaient pas besoin de s'éterniser sur le sujet. La blonde n'avait pas particulièrement envie que la tournure de leur conversation prenne une tournure sexuelle. Non pas parce que ça la mettrait mal à l'aise mais visiblement, ils avaient plus intéressant à se dire.
Pendant le trajet, la néo-zélandaise s'était inquiété de l'état de son compatriote. Elle n'était pas vraiment du genre à veiller sur les autres comme ça mais... peut-être que le fait que ce soit elle qui ait lancé le défi la culpabilisait. Enfin, ils arrivèrent sans encombre jusqu'au bar, c'était le plus important. Même si, Isaiah sembla faire un faux pas, en lui ouvrant la porte. Sa remarque, Aisling n'avait même pas réfléchit avant de la laisser fuser, mais elle ne le regrettait pas. D'ailleurs la réponse du garçon l'amusa. Il n'aurait jamais cru hein ? Et pourtant... -Me voilà rassurée alors.
Elle était sincère, la blonde. Si ce n'était qu'un acte de politesse et non de galanterie, c'était parfait. En plus, elle le croyait sur parole, il ne se rendait pas compte de la chance qu'il avait celui-là ! Elle savait qu'elle aurait pu réfléchir avant de lui dire ça, ou bien d'y aller avec plus de douceur, ou se taire tout court parce que la majorité des gens trouvaient ça sans importance. Mais elle n'était pas comme ça. Quand quelque chose la dérangeait, elle le disait, sans détour. Elle ne voyait d'ailleurs pas ça comme une qualité, la franchise, parce qu'elle savait à quel point ça pouvait vexer les gens. Sauf que elle, vexer les gens, elle en avait rarement quelque chose à foutre.
Ils s'installèrent finalement à une table et Aisling choisit comme boisson une bière. Ce qui sembla décevoir Isaiah d'ailleurs. S'attendait-il à quelque chose de plus original ? Il devait un peu trop la surestimer. A sa question, elle planta ses yeux dans les siens, essayant d'y déceler ce qu'il cherchait à faire. L'aurait-elle vexée ? Est-ce qu'il voulait juste qu'elle se sente stupide ou quelque chose comme ça ? Dans tous les cas, ça l'amusait, qu'il la titille ainsi sur un point visiblement sensible pour elle, et peut-être pour lui. Elle lui répondit alors, sans retirer ses yeux d'un bleu désarmant des siens. -Eh bien, oui et non. Ça dépend si tu le fais parce que tu penses que comme je suis une femme, je ferais forcément le mauvais choix sur une boisson, ou bien si veux absolument me faire goûter quelque chose de particulier.
Elle glissa un doigt dans ses cheveux blonds, commençant à entortiller une mèche autour de celui-ci. -Mais de toute façon, je me fiche du type de bière alors choisis. J'te fais confiance.
Aisling demanda finalement à son interlocuteur s'il avait l'intention de sortir ce soir et sa mimique l'amusa. Sans trop savoir pourquoi, elle ne put retenir un petit fou rire. Elle ne savait pas si c'était ce qu'il avait dit ou la manière dont il l'avait dit... mais dans tous les cas ça la faisait plutôt rire. -Certes, on est sorti. Mais ce n'est pas comme si sortir avec moi au bar faisait une soirée.
Dans un lit après... ça pouvait être autre chose, mais bref ce n'était pas le sujet. Elle pencha doucement la tête en arrière, levant les yeux vers le plafond. -C'est marrant de rien prévoir comme ça.
Elle le pensait sincèrement. Isiah l'amusait et la fascinait à la fois.
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Sujet: Re: quelque chose d'animal -r. Ven 20 Nov 2015 - 2:19
Après avoir relancée Aisling au sujet de la phallocratie, cette dernière lui répondit sans hésiter une réponse présentant certaines hypothèses. Isaiah écouta avec attention, maintenant amusé par sa façon féministe d’analyser les différentes options. Le jeune homme était lui-même un pro féministe assumé, n’importe qui aurait pu en témoigner excepté Aisling qui ne le connaissait pas assez. Cela viendrait. « On dira que je veux absolument te faire goûter quelque chose en particulier, alors. » Affirma le jeune homme, laissant sous-entendre que la première option pouvait tout autant être véridique alors que ce n’était absolument, mais alors là pas du tout le cas. Il jouait avec Aisling, voilà tout. Elle apprendrait bien vite à ne pas prendre Isaiah trop au sérieux. La blondinette, une mèche de cheveux entortillée autour de son doigt, lança finalement que de toute façon, elle se foutait pas mal du type de bière et qu’elle lui faisait confiance. Il sourit. « Tu devrais pas, Aisling. » Et cela valait pour toutes les situations, pas que pour la bière, dans sa façon de le dire. Bref, le serveur arriva finalement vers eux, et Isaiah scanna une dernière fois la carte des bières avant de la tendre vers le jeune homme devant lui. « Un pichet de bière à la framboise et au miel. Avec deux verres, s’il-te-plaît. (…) Merci beaucoup !! » Lança-t-il d’un ton chaleureux accompagné d’un sourire qui l’était tout autant. Isaiah était toujours tellement gentil avec tout le monde, c’en était impressionnant. Comment un homme pouvait-il avoir autant de bonté en lui quand tant de mal régnait un peu partout dans le monde ?
Isaiah reporta son attention sur Aisling, qui prit la parole la première en lui demandant s’il comptait sortit ce soir. Sa réponse sembla amuser la blonde, encore une fois. Tant mieux, s’il pouvait continuer de la faire rire. Elle avait un magnifique sourire, Aisling. Il valait la peine d’être vu. Il valait la peine d’être un plus con qu’à l’habitude, rien que pour le plaisir de le voir fendre son aussi beau visage. « Je préfère être impulsif, c’est plus marrant. Et pour moi, c’est une sortie, ça, là. Pourquoi t’agis toujours comme ça envers toi-même, Aisling ? » Demanda-t-il. Il savait que cela risquait de la faire rentrer dans sa coquille, mais il fallait qu’il essaie quand même. Un jour, il réussirait à percer sa carapace. À comprendre pourquoi la jeune femme se dégradait toujours autant, peut-être sans même s’en rendre compte. Le jeune homme la trouvait de très bonne compagnie et pourtant, depuis le début de leur rencontre, elle ne cessait de lui rappeler à quel point il était un peu fou de rester là. De s’acharner.
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Sujet: Re: quelque chose d'animal -r. Dim 29 Nov 2015 - 15:02
Aisling esquissa un sourire en voyant qu'il préférait qu'on dise qu'il prenait la "meilleure" option. Peut-être pour ne pas la fâcher, ou peut-être parce que c'était la vérité. La blonde n'imaginait pas Isaiah particulièrement sexiste à vrai dire, non, il n'avait pas l'air comme ça. Mais elle n'était pas du genre à laisser le bénéfice du doute, à partir du moment où quelque chose la gênait, elle le faisait savoir, que ce soit intentionnel ou non. -Disons ça. Sinon je serais obligée d'être encore plus désagréable.
Et elle en tenait déjà une sacrée couche, alors pour la bonne humeur de tout le monde, mieux valait que ce ne soit pas le cas. Elle ne devrait pas ? Lui faire confiance ? Ah ça, elle s'en doutait. Elle ne faisait pas confiance à grand monde dans tous les cas, mais sur la bière elle était plutôt tolérante. Elle eut donc un petit sourire. -Eh bien, si je ne peux même pas compter sur toi pour les bières...
Et entendre la commande ne put que lui confirmer que, même pour ça, elle ne devrait pas lui faire confiance. Arquant un sourcil, elle resta pendant un moment dubitative quant au parfum de la bière. -Framboise et miel, vraiment ?
En soit pourquoi pas. Dans tous les cas, elle goûterait, elle verrait bien. Étrangement, elle n'était pas bien curieuse dans la découverte d'alcool, alors qu'elle savait faire quelques coktails que son père lui avait appris. Le ton chaleureux d'Isaiah quand il commanda perturba un peu Aisling. Elle ne comprenait pas comment il faisait pour être adorable avec tout le monde, et surtout avec elle d'ailleurs. Tout son être débordait d'un peu trop d'amour. S'il avait été différent, s'il ne l'amusait pas autant, peut-être qu'elle se serait surprise à vomir des arc-en-ciel.
Elle ne savait pas si être impulsif, ne rien prévoir, prendre une décision sur le moment et uniquement sur le moment était plus drôle que de prévoir, anticipé, planifier mais en tout cas, la vie d'Isaiah semblait bien plus amusante que la sienne. Elle n'en était cependant pas jalouse. Elle ne regrettait jamais les choix qu'elle faisait. -Une sortie, si on veut.
Disons que quand elle parlait de sortie elle faisait allusion à quelque chose de plus conséquent, avec du monde, de la musique, bref, un peu plus festif que partager une bière avec elle. -Parce que. J'ai conscience de ce que je suis. Je n'aime pas les gens et je ne demande pas aux gens de m'aimer.
Lui compris. Elle ne comprenait pas Isaiah. Elle ne comprenait pas qu'on puisse autant s'accrocher quand on était repoussé. Elle admirait un peu cet acharnement qu'il avait, mais elle ne comprenait pas. Pour elle c'était juste étrange, masochiste, mais marrant. Le serveur leur apporta le pichet et les verres. La blonde attrapa le sien, avant de le remplir et de le porter à ses lèvres. -Bon, on va goûter ton truc.
« Pitié, non ! » Supplia Isaiah quand Aisling mentionna que sinon, elle aurait été obligée d’être encore plus désagréable. Encore une fois, il se moquait et la cherchait gentiment, parce qu’au fond il ne la trouvait vraiment pas de si mauvaise compagnie, comme il l’avait souligné à plusieurs reprises déjà. La blondinette semblait toutefois elle aussi s’amuser de son côté en ramenant toujours son air bête sur la table. Un petit jeu qui s’installait entre eux, peut-être ? Isaiah n’y voyait que du plaisir. Il prenait tellement tout à la légère, ce n’était certainement pas quelques échanges de balle qui allaient lui miner son moral.
Aisling mentionna qu’elle lui faisait confiance pour la bière, ce qu’Isaiah ne manqua pas de réfuter. Elle ne devrait pas, avait-il dit. Et elle lui répondit que si elle ne pouvait même pas compter sur lui pour les bières, laissant sa phrase en suspens, sous-entendant qu’elle ne pourrait (ou plutôt ne devrait) jamais lui faire confiance sur quoi que ce soit d’autre. Isaiah haussa les épaules avec un petit sourire innocent. « Je suppose que tu ne peux compter sur moi pour rien, alors, n’est-ce pas Aisling ? » Pourtant, Isaiah était l’une des personnes sur qui l’on pouvait le plus compter dans cette ville. Dans ce monde, peut-être. Dès que quelqu’un avait besoin de lui, il accourait. Qu’il connaisse beaucoup ou pas vraiment la personne. Isaiah était humain. Il aimait les gens. Mais là, avec la dernière réplique, il s’engageait encore une fois dans un jeu avec Aisling, se perdant dans ses propres propos. Il prenait simplement un malin plaisir à répondre du tac au tac. Peu importe si sa réponse reflétait sa réelle pensée ou non. À Aisling de découvrir la vérité. À Aisling de se faire sa propre idée.
Isaiah commanda finalement, une bière à la framboise et au miel, choix qu’Aisling ne tarda pas à remettre en question dès que le serveur repartit. Remettant également en question l’activité à laquelle ils s’adonnaient, que Isaiah qualifiait de sortie contrairement à elle, Aisling finit par acquiescer sans vraiment le faire. Juste pour que le jeune homme lâche le morceau, peut-être. « Alors oui, on le veut. » Tout était possible, avec des « si on veut ». On pouvait toujours vouloir. Isaiah voulait toujours. Toujours plus, toujours tout. Cependant, les pensées du jeune homme prirent rapidement une autre direction et il demanda alors à la jeune femme pourquoi elle se traitait de la sorte. « Non, on dirait même plutôt que tu leur imposes de ne pas t’aimer, justement. Si j’ai décidé que je t’appréciais, tu me fous la paix et tu me laisses t’apprécier, d’accord ? » Elle ne demandait certes pas aux autres de l’aimer, ça, Isaiah l’avait remarqué. Mais elle repoussait tout le monde. Et ne pas aimer les gens n’était pas une bonne excuse aux oreilles du jeune homme. Si elle n’aimait réellement pas les gens, elle ne serait pas là devant lui. Il y avait quelque chose d’autre.
Mais il lâcha le morceau, et écouta Aisling quand elle proposa de goûter à son truc. Sa bonne bière à la framboise et au miel. Isaiah, tout sourire, attrapa son verre. La blonde porta le sien à ses lèvres, et le jeune homme suivit le mouvement. Il but deux gorgées bien rafraîchissantes et reposa son verre sur la table en poussant un petit soupir de contentement. « Alors, le verdict ? » Et il planta ses yeux bruns noisettes dans le regard de la jeune femme.
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moi je traîne dans ma remorque, tous les excès d'mon époque. la surabondance surgelée, shootée, suremballée. pendant qu'les vœux pieux passent dans l'beurre, que notre insouciance est repue, c'est dans le fond des containers que pourront pourrir les surplus. la question qu'j'me pose tout l'temps : mais que feront nos enfants quand il ne restera rien, que des ruines et la faim ? by anaëlle.
Aisling eut un sourire, assez fière de son effet quand Isaiah protesta. Elle n'était pas sûre d'être capable d'être plus désagréable avec lui à vrai dire. Elle ne le faisait pas exprès, c'était juste naturel et plus elle appréciait les gens, moins elle réussissait à être sciemment méchante. -Tout à fait.
Si elle ne pouvait pas compter sur lui pour de la bière, alors pour quoi d'autres ? -Sauf si tu es très mauvais en bière et bon dans... tout le reste.
Mais se voir accordé la confiance d'Aisling était quelque chose de très, très difficile et Isaiah devait bien l'avoir deviné. Elle était méfiante avec tout le monde et lui en particulier, dés le début parce qu'il l'avait mise dans une situation qui ne lui plaisait guère. Peut-être que le garçon était gentil mais ce n'était pas une assez bonne raison pour qu'elle se laisse amadouer. Elle savait ce qu'était une confiance trahie et ne préférait pas prendre le risque. Elle avait opté pour un choix de vie différents des autres. Elle avait autant peur de s'attacher à quelqu'un que d'avoir confiance en lui. C'était pour ça qu'elle repoussait les gens, c'était ce qu'Isaiah voulait savoir mais qu'elle n'avait pas l'intention de lui dire. Toute relation pouvait mal tourné, c'était quelque chose dont la blonde avait parfaitement conscience alors elle ne prenait pas de risque, elle ne se mouillait pas, elle se protégeait, simplement.
Son interlocuteur semblait particulièrement insister pour appeler ça une sortie. Alors pour toute réponse la néo-zélandaise se contenta de hausser les épaules. Est-ce qu'il essayait de lui faire passer un message ? C'était bien trop subtil pour Aisling, ou alors elle préférait ne pas comprendre. Qu'il appelle ça comme il voulait, la jeune fille était tout de même persuader qu'il perdait son temps à rester avec elle. Elle aurait dû refuser ce verre, ne serait-ce que par altruisme. -Non.
Non, ça ne se passait pas comme ça, pas avec Aisling. Elle planta son regard dans le sien avec un sérieux assez inattendu. Elle ne savait pas si elle devait expliquer ce refus. Il le méritait, sûrement, mais elle n'en avait pas spécialement envie. Il fallait juste qu'il comprenne que ce n'était pas lui qui choisissait. Et parce que c'était comme ça, point. -Si tu commences à m'apprécier il y a plus de chance pour que je t'apprécies aussi et je n'en ai pas envie.
Maintenant il savait, pourquoi elle était comme ça, pourquoi elle était désagréable ou disons qu'il en avait un aperçu suffisant. Glissant une main dans ses cheveux blonds, elle saisit son verre de bière pour goûter son choix, assez dubitative sur celui-ci d'ailleurs. Elle avala une gorgée puis l'analysa, sur ses gardes avant de finir par l'avaler entière et d'en prendre une autre. En fait ce n'était pas mauvais. Peut-être qu'elle devrait arrêter d'avoir ce genre de préjugés et pas que sur les bières. -C'est pas si terrible que ça en a l'air.
Elle lui fit un petit sourire avant d'en avaler une nouvelle gorgée. - Finalement, peut-être que je peux te faire confiance, sur les bières.
Les sourcils d’Isaiah se haussèrent en sous-entendu quand Aisling parla hypothétiquement du fait qu’il était peut-être bon dans tout le reste. Il rigola. « Ce sera à toi à découvrir. » Il n’avait pas du tout parlé de sexualité, et pourtant, on pouvait très bien comprendre où son esprit mal tourné s’en allait. Mais ça, la blonde ne pourrait jamais le prouver.
La conversation entre les deux jeunes gens étant depuis leur rencontre plutôt détendue malgré les attaques constantes d’Aisling, elle changea complètement quand Isaiah lui affirma que s’il décidait de l’apprécier, alors elle devait le laisser faire et puis c’est tout. La jeune femme ne sembla pas du tout apprécier qu’il lui tienne tête de la sorte et d’ailleurs, elle ne lâcha pas le morceau, prononçant un non glacial et sec. « Non ? » Le jeune homme ne se laissa pas impressionner et il croisa ses bras sur la table, s’avançant un peu plus vers elle, afin de lui témoigner qu’il était totalement à l’écoute de ses explications. Après un moment passé à se dévisager d’un sérieux désarmant, Aisling s’expliqua enfin. Le jeune homme fronça légèrement les sourcils en l’écoutant. Elle était tellement intéressante, comme personnalité. « Et tes envies passent avant les miennes ? Attention, je vais commencer à croire que tu penses que les femmes dominent les hommes … » Petit clin d’œil à leur altercation d’un peu plus tôt concernant l’égalité des genres. Isaiah avait très bien compris les paroles d’Aisling, mais elle n’avait peut-être pas encore compris qu’il n’était pas du genre à reculer devant cette sorte de pessimisme. Aisling n’avait rien à craindre de lui, et même si elle ne le savait pas encore, il comptait très bien le lui signifier. Avec le temps.
La jeune femme goûta finalement à sa bière choisie avec soin par Isaiah. Ce dernier, après avoir reposé son verre, attendit patiemment le verdict. Ce n’était pas si terrible que ça en avait l’air, qu’elle répliqua. Il afficha un sourire satisfait. « Je le savais. Y’a le bon vieux goût d’une bière blonde mais avec des arômes plus sucrés, ça s’harmonise tellement bien, le miel et la bière. Et puis, qui n’aime pas les framboises ! » Bon, pas mal de gens, mais c’était une façon de parler. Aisling en avala une seconde gorgée et déclara qu’elle pouvait peut-être lui faire confiance, finalement. Pour les bières. Isaiah posa un regard sincère dans ses yeux et sourit. « Et sur bien d’autres choses. Aisling. Sur bien d’autres choses. » Le regard du jeune homme dévia finalement sur une assiette de nachos qui venait de passer sous son nez. Il regarda le plat jusqu’à ce qu’il soit déposé sur une table plus loin, et puis regarda Aisling de nouveau, donnant un coup de tête vers la table en question, plutôt pour pointer le plat que la table en elle-même. « T’as faim ? J’dirais pas non à des nachos comme ceux-là. » Comme si jamais Aisling ne lui avait signifié son refus qu’ils commencent à s’apprécier, Isaiah continuait d’être ultra amical et charmant avec elle. Parce qu’il se foutait de sa carapace. Tout le monde en avait une. Ce n’était rien qu’il n’ait jamais vu.
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moi je traîne dans ma remorque, tous les excès d'mon époque. la surabondance surgelée, shootée, suremballée. pendant qu'les vœux pieux passent dans l'beurre, que notre insouciance est repue, c'est dans le fond des containers que pourront pourrir les surplus. la question qu'j'me pose tout l'temps : mais que feront nos enfants quand il ne restera rien, que des ruines et la faim ? by anaëlle.
Aisling n'était pas sûre de vouloir savoir à quoi pensait exactement Isaiah. Elle n'était pas coincée, ce n'était pas la question mais ce sujet là était bien futile par rapport au reste de leur conversation. Et puis, si elle faisait confiance aux mecs avec qui elle couchait, ça se saurait. -Je ne suis pas sûre d'en avoir envie.
Elle n'était pas sûre elle-même de le taquiner ou de le penser réellement. En fait, elle ne voulait pas y songer parce que ça impliquait un peu trop de choses.
Épuisant. C'est tout ce qu'il était. Il l'avait très bien entendu, son refus et même si elle avait choisi de ne pas lui expliquer c'était aussi son droit. Il devrait faire attention aux moment où il se rapprochait d'elle parce que c'était quelque chose qui pouvait être mal vu, aussi, de pénétrer son espace vital. -Mes envies passent avant les tiennes parce que je suis égoïste, comme à peu prés tous les êtres humains sauf peut être toi, et non pas parce que je suis une femme.
Mais ça il l'avait très bien comprit, il faisait exprès de la taquiner sur le sujet, et pourtant il ne devrait pas, pas quand elle lui parlait sérieusement de ce qu'elle ressentait. Parce qu'elle s'ouvrait en le repoussant, assez paradoxal, mais si elle ne l'appréciait réellement pas, elle n'aurait pas pris la peine de lui expliquer ses raisons. La blonde avait fini par détourner le regard, un peu à cran, elle laissa s'échapper un soupire. Mieux valait qu'elle ne s'énerve pas, ça n'aurait aucun sens.
Goûtant la bière, elle l'a jugea pas si mauvaise, soit bonne en langage Aisling et Isaiah en sembla assez fier ce qui la fit rire.Certes, il avait sûrement raison, bien qu'elle ne soit pas une grande experte dans la description des saveurs. -Personnellement, j'ai une préférence pour les fraises.
La néo-zélandaise anticipait déjà une blague sur les femmes enceintes, peut-être un peu trop facile pour Isaiah mais qui sait. Elle n'allait pas lui faire confiance sur les blagues non plus.
En croisant son regard, elle se sentit frissonner et fuit instantanément ses yeux, haussant les réponses en entendant qu'elle pouvait lui faire confiance sur bien d'autres choses. Et comme quoi ? Non, ça ne marchait pas comme ça. -Je ne pense pas que j'irais jusque là.
Lui faire confiance sur d'autres choses. Déjà parce que, peut-être qu'après aujourd'hui elle ne le reverrait jamais ce qui peut-être même l'arrangerait. Ensuite parce qu'elle n'aimait pas faire confiance aux gens. Il l'a sortit de ses pensées quand il lui parla de nachos. Elle leva vers lui un regard interloqué, haussant un sourcil. -Tu veux me gaver en plus ?
Se calant un peu plus dans sa chaise, elle s'étira sans aucune gène. -Pourquoi pas, mais j'en prendrais pas beaucoup.
Comme son poids pouvait le montrer, Aisling ne mangeait pas énormément. Elle n'était pourtant pas atteinte d'anorexie mais c'était juste comme ça.
Le jeune homme haussa les épaules en guise de réponse lorsqu’Aisling souligna son incertitude face à son envie de découvrir ses autres talents. Ça ne lui importait que très peu, qu’elle réponde positivement ou non à cette avance déguisée. Ce n’était qu’une blague, Isaiah n’était pas du genre à enfiler sous-entendu après sous-entendu ; celui-là avait juste été trop facile à glisser dans la conversation.
Isaiah sentit qu’il était allé trop loin dans ses blagues et qu’il avait repoussé une limite que la blonde aurait préféré garder derrière ses barrières. Il ne s’en voulut absolument pas, mais il se promit également d’y aller plus tranquillement avec Aisling. Elle n’était pas un sujet facile, il s’en apercevait de plus en plus, et ses méthodes un peu drastiques allaient peut-être devoir être révisées. Non pas qu’Aisling était pour lui une expérience, mais il n’allait pas abandonner sa tentative de gagner sa confiance avant d’avoir réussi. Il avait foi en lui, en elle, en eux. « Tu ne dois pas avoir rencontré beaucoup d’êtres humains si tu dis qu’ils sont tous égoïstes. » Releva Isaiah, non pas méchamment, mais plutôt d’un ton détaché et convaincu. Aisling tourna la tête, visiblement frustrée ou vexée, et soupira. Le jeune homme attendit en silence, qu’elle se calme, qu’elle revienne vers lui. Il ne faisait que boire sa bière, attendant qu’elle s’y mette aussi. Et elle le fit. Ils parlèrent alors simplement du goût de celle-ci, de la framboise, du miel, et des fraises parce que la blonde les préférait aux framboises. « Oh mais je n’ai pas dit que les fraises étaient moins bonnes ! » Il fit un clin d’œil à Aisling, juste comme ça, ne pensant même pas à sortir une blague comme la jeune femme pouvait s’y en attendre.
Quand la question de la confiance revint sur la table, Isaiah déclara alors qu’elle pouvait lui faire confiance sur un tas d’autres choses. Aisling fuit le regard intense du jeune homme et répondit qu’elle n’irait pas jusque-là. « Peut-être pas maintenant, c’est vrai. Mais un jour, il faudra bien que tu baisses ta garde devant moi, au moins un tout petit peu. » Là, Isaiah avait fait un sous-entendu, oui, mais de ceux qui veulent dire que le jeune homme comptait la revoir après aujourd’hui. Sans doute pour la plus grande déception d’Aisling qui ne semblait vouloir qu’une chose : la paix. Et pourtant elle était encore là, ce qui convainquait Isaiah de continuer.
Il proposa alors les nachos, question de détendre l’atmosphère et de revenir dans une conversation plus superficielle, moins axée sur les émotions. Aisling accepta, soulignant toutefois qu’elle n’en prendrait pas beaucoup. « Aucun problème. Même s’il nous en reste après je les prendrai pour emporter, plutôt que de les laisser être jetés. » Lâcha-t-il d’un ton naturel avant de gentiment faire signe au serveur qu’il avait une demande et quand celui-ci vint, il lui demanda l’assiette de nachos. Une fois les deux jeunes gens seuls de nouveau, Isaiah lui sourit. « Alors, Aisling, à part les animaux, qu’est-ce qui te passionne dans la vie ? » Il but une gorgée de bière et planta un regard intéressé et curieux dans les yeux de la blonde.
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moi je traîne dans ma remorque, tous les excès d'mon époque. la surabondance surgelée, shootée, suremballée. pendant qu'les vœux pieux passent dans l'beurre, que notre insouciance est repue, c'est dans le fond des containers que pourront pourrir les surplus. la question qu'j'me pose tout l'temps : mais que feront nos enfants quand il ne restera rien, que des ruines et la faim ? by anaëlle.
Isaiah était étonnement optimiste. Enfin, elle l'avait déjà remarqué, mais il ne faisait qu'accentuer d'autant plus les choses. Elle n'avait pas rencontré beaucoup d'êtres humains ? Pourtant si, et elle n'en avait pas trouvé beaucoup de bons. Certainement que ses critères étaient bien trop strictes et ça elle voulait bien le concevoir. Mais il ne fallait pas se faire d'illusion, c'était dans la nature humaine d'être égoïste et de penser d'abord à soit et après aux autres, aussi généreux pouvait être individuellement l'être humain. -J'ai rencontré un peu trop de gens, beaucoup je ne sais pas. Mais je veux bien avoir tort sur un bon nom nombre de trucs, surtout en sociologie, je n'y connais rien mais je pense sincèrement que n'importe qui pensera avant tout à ses intérêts avant ceux des autres. Peut-être pas des parents qui penseront d'abord au bien être de leurs enfants, mais pour le reste du monde c'est assez naturellement comme ça.
Ah, finalement Isaiah n'avait pas fait de blague sur les fraises il s'était contenté de dire que c'était aussi bon que les framboises, alors Aisling esquissa juste un sourire pour répondre à son clin d’œil. Peut-être que sur l'humour elle pouvait lui faire confiance finalement.
Isaiah lui fit remarquer qu'un jour il faudrait qu'elle baisse un peu sa garde devant lui. Elle le regarda alors avec étonnement, sans aucune animosité, juste surprise de cette soudain déclaration. -Pourquoi ?
Sa question n'était, pour une fois, aucunement agressive. Elle ne comprenait juste pas pourquoi il pensait qu'un jour elle devrait lui faire confiance. Il était juste de dire qu'Aisling ne pensait pas particulièrement le revoir, même sans sciemment l'esquiver. Après tout, pour le croiser de nouveau il faudrait qu'il vienne faire son bénévolat pendant un de ses stages, et elle n'était pas souvent en stage globalement, ou qu'ils se croisent à une quelconque fête et la blonde ne sortait pas toujours tant que ça. Il paraît que le hasard fait bien les choses alors peut-être qu'il ferait en sorte qu'ils se recroisent, un jour, mais pourquoi est-ce qu'Isaiah semblait en être si sûr ? Est-ce que lui le voulait ? Est-ce qu'il était réellement aussi têtu et masochiste que cela ?
La bouffe c'était clairement un sujet sur lequel Aisling risquait beaucoup moins d'élever la voix. Elle eut un sourire quand il dit qu'il ramènerait les restes chez lui si jamais ils en faisaient. Il avait bien raison, il ne fallait pas gaspiller. -Ça te fera un repas de moins à faire.
Aisling ne supportait pas faire la cuisine. Elle et sa cousine mangeaient à peu prés n'importe quoi, ce qui traînait, des trucs à réchauffés ou rapide à faire. Ou alors elles ne mangeaient pas, tout simplement. Isaiah commanda au serveur une assiette de nachos et il revint avec après quelques minutes. La blondinette en attrapa un avant de croiser le regard du néo-zélandais. Elle le fuit assez vite, un peu gênée par cette espèce d'intimité et commença à manger sa nourriture du bout des lèvres en réfléchissant à sa question. -Et bien, à part les animaux et écouter de la musique, comme tu le sais déjà, pas grand chose. Enfin, si, j'ai fait pas mal de tire à l'arc et d'équitation aussi, j'ai arrêté en déménageant ici et... et voilà. Et toi ?
A vrai dire il y avait autre chose qui la passionnait : les armes. Mais elle n'était pas sure que ce soit quelque chose à placer dans ce genre de conversation, surtout quand elle n'avait pas confiance.