Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
« Allison, c’est la femme parfaite pour toi, Maxence, alors arrête de me faire la tête et vas-y, à ce rendez-vous. Tu vas pas le regretter. Promis. Promis. » Avait dit l’ami de Maxence pour la énième fois cette semaine. Trente ans, chimiste, sérieuse mais avec un bon sens de l’humour, cultivée donc capable de tenir une conversation intéressante, indépendante. Tout ça, tout ça. Oui, c’était vrai, c’était le portrait tout craché de la femme que Maxence recherchait vainement depuis son divorce. Une femme qui comprendrait son style de vie, l’importance de son travail plus que demandant, et qui l’aimerait malgré les difficultés et les absences. Selon son ami, Allison était une candidate parfaite, et c’est pourquoi il avait même organisé un rendez-vous entre tous les deux sans vraiment consulter Maxence auparavant. D’où le fait qu’il était encore en train de le convaincre alors que Maxence était en train de nouer sa cravate. Ce dernier se tourna vers son ami et demanda : « C’est trop ? » Il avait enfilé un pantalon marin ainsi qu’une chemise d’un bleu légèrement plus pâle, et une cravate bien agencée. Il avait la classe, comme toujours, mais il ignorait si c’était trop habillé. Son ami haussa les épaules, pas vraiment d’une grande aide. Maxence soupira, se regarda une dernière fois dans le miroir, et puis partit, ignorant les derniers encouragements de son ami.
À 19h30 tapante, Maxence garait sa voiture au coin d’une rue transversale à la rue commerçante où se trouvait le restaurant dans lequel son ami avait réservé : Le Divin Tandem. Le jeune homme entra dans le restaurant et mentionna sa réservation au nom de Kearse. On le conduisit à une table bien située et pas trop entourée d’autres clients. Allison n’était pas encore arrivée. Le juge prit donc place, en attendant, et scruta le menu des vins, espérant que la jeune femme aimait bien le vin rouge. Il releva la tête quand le serveur l’ayant lui-même conduit à cette table pointa en sa direction à une belle jeune femme aux cheveux bruns, mi- courts. Maxence se leva, replaçant machinalement sa cravate, et sourit. « Bonsoir, Allison. » Dit-il tout en s’avançant vers la jeune femme pour lui donner des baisers sur les joues. Encore un peu vieux jeu, le trentenaire fit le tour de la table afin de tirer la chaise d’Allison et de la faire asseoir. Il retourna à sa place. Lui qui avait tellement de notoriété et d’assurance, il se sentait tout d’un coup très intimidé par la situation qui lui était nouvelle. « Vous êtes vraiment très belle. » La complimenta-t-il, parce qu’il était vrai qu’Allison était une agréable surprise pour ses yeux.
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Sujet: Re: sweet blindness -r. Mar 19 Jan 2016 - 18:49
Je suis carrément stressée. Je n'ai jamais demandé à qui que ce soit de m'arranger un rendez-vous avec un homme, mais visiblement ça n'a pas empêché un couple d'amis de le faire. Jamais au grand jamais je n'ai été à un blind date, et pour le coup ça m'angoisse un peu. Ma pote m'a promis qu'il était on-ne-peut plus charmant, qu'il avait des manières et qu'il n'était pas de ceux qui collectionnent les conquêtes. Je n'avais pourtant jamais dit que je cherchais l'amour, mais certains semblent penser que ça manque à ma vie. C'est vrai que j'aimerais trouver un homme qui me corresponde, quelqu'un de sérieux et drôle, mais je pense qu'il ne faut pas vraiment chercher. Je suis quelqu'un d'indépendante, avec des horaires de cours assez conséquents et une charge de travail personnel tout aussi important et malheureusement, la plupart du temps, les garçons de mon âge ne le comprennent pas. Je suis malheureusement plus mature que la plupart d'entre eux, et du coup trouver l'amour n'est, aujourd'hui, pas ma priorité. Mais après tout, si cet homme avec qui j'ai un rendez-vous est plus vieux que moi, comme me l'a dit mon amie, autant voir ce que ça peut donner ! Je n'espère pas grand chose en vérité, mais j'ai malgré tout envie de faire bonne impression. C'est pour cette raison que je suis un peu tendue, et que j'ai dû changer de tenue au moins une dizaine de fois.
Une fois prête, je fais une caresse à mon chien, salue Felix, mon colocataire, et me dirige vers le restaurant. à bord de ma petite voiture. Je porte une robe mi-longue moulante blanche sans manche et ras de cou et des escarpins de couleur crème. J'ai laissé mes cheveux lâchés, mais les ai lissés pour leur donner une forme. J'espère que ça conviendra. J'ai quelque minutes de retard, mais ne me presse pas pour autant. Il paraît qu'il faut savoir se faire désirer. A l'entrée, je demande si M. Kearse est arrivé, et on me dirige vers une petite table plutôt bien placée. Le bel homme est déjà là, et mon amie ne m'avait pas menti.
Bonsoir.
Il est vraiment très élégant. Et bien élevé, puisqu'il se lève pour m'embrasser les joues et me tire la chaise pour que je puisse m'asseoir. Un homme galant, ça va me changer de tous les boulets que j'ai pu rencontrer en soirée ou en cours. Nous nous installons face à face et Maxence m'offre un compliment qui fait rosir mes joues.
Merci Maxence. Vous êtes très élégant.
Je baisse les yeux un instant avant de les relever et d'avouer :
Je dois vous dire que c'est la première fois que je rencontre un homme de cette manière, c'est très déroutant... surtout que vous avez des yeux magnifiques.
Non mais qu'est-ce qu'il m'a prit de rajouter ça ? Certes, il a des yeux superbes, mais mon but n'est pas non plus de lui faire du rentre-dedans ! Pour autant, je ne quitte pas son regard, et je lui souris. Il est vraiment très charmant, et je remercie intérieurement mon couple d'amis de m'avoir arrangé ce rendez-vous. Je croise les jambes, et demande, amusée :
A vous aussi on a tendu un piège pour ce soir ?
Invité
Sujet: Re: sweet blindness -r. Jeu 21 Jan 2016 - 1:59
Le regard de Maxence détailla rapidement Allison, sans trop en faire pour ne pas la mettre mal à l’aise et, surtout, pour ne pas paraître déplacé. Cependant, il le faisait surtout parce qu’il trouvait que la brunette avait énormément de classe – ce qui était très important pour lui, et ce qu’il recherchait constamment chez une femme. Sa robe blanche était féminine, juste à la bonne coupe, pas trop longue ni trop courte, et un décolleté absent qui laissait l’imagination de Maxence fonctionnait comme elle le devrait. Il était déjà ravi de ce rendez-vous aveugle. Suite au compliment qu’il lui offrit une fois tous les deux assis, les joues d’Allison s’empourprèrent, ce qui lui donnait un air adorable. Elle avait des yeux, et surtout une façon de le regarder, qui l’avait tout de suite fait tomber sous son charme. Bon, alors pour le côté apparence, première impression et attirance physique, son ami avait vu juste. Maintenant, il fallait que ça colle niveau personnalité, parce que Maxence n’était pas superficiel. Il avait tout de même envie d’être capable d’avoir une conversation intelligente avec une femme mature. Tout cela se confirmerait dans la prochaine heure. « Merci. » Répliqua-t-il, pour le moment, alors que la jeune femme venait de lui renvoyer un compliment en soulignant son élégance. Au moins, ça lui avait valu ce compliment de se vêtir de la sorte.
Allison marqua une bien courte pause avant de relever ses yeux vers le juge et de lui avouer qu’elle était déroutée par ce premier rendez-vous à l’aveugle et … les yeux magnifiques de Maxence. Ce dernier eut un petit sourire tout en baissant les yeux par la gêne. Ce n’était pas du tout son genre de se laisser ainsi intimider mais tout compliment sortant de la bouche de la jeune femme le touchait droit au cœur. Il était content de lui plaire. Parce qu’elle, elle lui plaisait beaucoup. « C’est la première fois que je fais ça aussi. J’avoue avoir été nerveux toute la journée. Je ne savais pas du tout à quoi m’attendre. Jusqu’à maintenant, je ne suis pas du tout déçu. » Il plongea son regard dans celui d’Allison et, avec un sourire charmeur, il ajouta : « Au contraire. » La brunette lui demanda alors s’il s’était lui aussi fait tendre un piège pour ce soir. Il hocha la tête vivement. « Eh oui. Faut croire que ces deux-là ont vraiment envie d’avoir une occasion de faire un double date. » Plaisanta le juge même si, au fond, il se disait que ça y était probablement pour quelque chose. En tout cas, il savait que son ami en avait marre de voir Maxence se prendre la tête avec des femmes comme Artémis. Il avait envie de voir son ami entrer dans une relation qui allait pouvoir durer, sans que Maxence ait à la cacher à quiconque. « Prendriez-vous du vin ? » Proposa-t-il alors à Allison, afin de débuter officiellement cette soirée qui se voulait romantique, du moins un minimum. Dans la tête à Maxence, ceci était un rendez-vous galant. Il ne devait donc négliger aucun détail, s’il voulait passer le test.
Invité
Sujet: Re: sweet blindness -r. Mar 26 Jan 2016 - 17:00
Je me sens vraiment stressée par la situation, mais étonnamment, le beau Maxence m'apaise un peu. D'ailleurs il me détend tellement que je me permets de lui faire deux compliments presque dans la foulée alors que, clairement, ça n'est pas du tout mon genre de faire du rentre dedans. J'ai toujours préféré laisser les hommes faire le premier pas. Enfin, là pour le coup, c'est notre couple d'ami qui a fait le premier pas. A croire qu'ils ne supportent pas de nous voir célibataires. Pourtant, de mon côté, je ne m'en suis jamais plainte. Mais que voulez-vous, je ne vais pas non plus les blâmer vu le bel homme qu'ils me font rencontrer ce soir. Il a terriblement de classe, et j'avoue que ça me plaît beaucoup. Cependant, j'avoue que c'est une première pour moi, et Maxence me rassure en me disant que c'est aussi le cas pour lui, et qu'il était nerveux toute la journée. Quand il finit par dire qu'il n'est pas déçu, au contraire, je souris doucement et baisse les yeux un instant, gênée. Seulement, j'ajoute en reposant mon regard sur lui :
Moi non plus, je ne suis pas déçue.
Visiblement, je ne suis pas la seule à avoir été piégée concernant notre rendez-vous, et ça me fait sourire à nouveau. Ils ne perdent rien pour attendre ceux-là. Mais qu'importe. A ce moment, je me concentre sur Maxence, et seulement sur lui. J'ai très envie de le connaître. Quand il me propose du vin, je réponds :
Avec plaisir. Mes avants bras posés à plat sur la table l'un sur l'autre, je me penche légèrement en avant et ajoute en chuchotant presque : mais pas trop, je ne voudrais pas finir par raconter n'importe quoi, ça ferait mauvais genre ! Puis je me mets à rire doucement. Plaisanter est pour moins un système de défense, ou quelque chose comme ça. Ça me permet de gérer le stress et de le tourner à mon avantage. Enfin, la plupart du temps. Bref, je m'adosse à ma chaise, et sourit. Je ne sais pas trop quoi dire pour lancer la conversation. Mais je me souviens ce dont m'a parlé une de mes amies il y a quelques temps : les hommes adorent qu'on s'intéresse à eux. Ça tombe bien, vu que je m'intéresse à mon cavalier de la soirée !
Vous vivez à Bowen depuis longtemps ?
Invité
Sujet: Re: sweet blindness -r. Dim 31 Jan 2016 - 18:32
C’était bizarre. Maxence ne la connaissait pas du tout, cette femme, mis à part les informations données par son ami. Et pourtant, à chaque fois qu’elle baissait son doux regard et que son visage s’enflammait, son cœur sautait quelques battements et les papillons dans son ventre s’affolaient. Allison avait un charme fou, un regard pétillant, un corps à faire rêver, un sourire désarmant, et jusqu’à maintenant il trouvait qu’elle s’exprimait bien et qu’elle avait toute la classe qu’il pouvait désirer. Visiblement, son ami avait vu juste. Maxence se trouvait présentement vers la femme qu’il avait longuement recherchée. Alors que cette brunette, qui correspondait à tous ses critères fixes, sérieux et stricts, se trouvait devant lui, les noms d’Artémis et d’Eleanor se trouvaient bien loin dans son esprit. Parce que même si toutes les deux apportaient à Maxence quelque chose d’indescriptible et qu’il ne savait pas exactement où il se situait dans ses sentiments, elles ne rentraient pas dans ce cadre que Maxence s’était promis de respecter. Allison, si. Et mieux encore.
Autre test important à passer pour devenir sa partenaire de vie : le vin. Maxence proposa donc à Allison d’en commander. Avec plaisir, répondit-elle. Le plaisir était pour lui, vraiment. Cela voulait donc dire qu’il pourrait partager ses bouteilles avec elle. Sa cave à vin n’aurait plus à attendre la personne parfaite avec qui se partager. Le juge rigola en entendant la suite de la réponse d’Allison. « Il ne fallait pas me dire ça. » Dit-il d’un ton espiègle, sous-entendant qu’il allait remplir son verre jusqu’à ce qu’elle commence à déparler et à lui dire n’importe quoi. Maxence, bien qu’il s’était évidemment calmé sur l’alcool depuis qu’il n’était plus à l’université, avait toujours trouvé drôle une femme un peu pompette. Lui-même était assez drôle quand il avait un verre de trop dans le nez, lui qui était habituellement assez sérieux et rangé. Mais il ne se souvenait même plus de la dernière fois que ça lui était arrivé.
Maxence fit donc signe au serveur qui passa, et il lui commanda une bouteille de Cabernet-Sauvignon, l’un de leurs meilleurs. Il sourit en remettant la carte des vins entre les mains du jeune homme, puis retourna toute son attention sur Allison. Elle s’était légèrement adossée à sa chaise, les épaules bien droites. Maxence, quant à lui, s’était penché vers l’avant, les coudes posés sur la table et les bras croisés – autant en profiter pendant qu’ils ne mangeaient pas. Allison lui demanda alors s’il vivait à Bowen depuis longtemps. « Borned and raised. » Dit-il avec un sourire. « On m’a à quelques reprises présenté l’opportunité d’aller vivre ailleurs, mais je suis attaché à cette ville. » Le serveur revint finalement avec le vin, qu’il fit d’abord goûter à Maxence, et suite à l’approbation de ce dernier, il servit les deux adultes. Le trentenaire remercia leur serveur. Ne touchant pas tout de suite à sa coupe, Maxence regarda de nouveau Allison. « Et vous ? Je serais surpris d’apprendre que vous êtes également native d’ici. Ayant à peu près le même âge, j’ose espérer que nous nous serions croisés plus tôt. » Ce qu’il ignorait, c’est qu’ils avaient bel et bien huit ans d’écart.
Invité
Sujet: Re: sweet blindness -r. Dim 31 Jan 2016 - 23:13
J'ai souvent eu un peu de mal à accepter les compliments directs. Je ne les refuse pas, ça serait idiot, mais je ne sais jamais quoi dire, et surtout je me mets presque aussitôt à rougir, gênée comme pas deux. Et là, avec Maxence, c'est même pire. Je ne sais pas pourquoi, mais cet homme me fait un effet que je ne m'explique pas. Chaque mot qu'il prononce est extrêmement plaisant et je ne peux m'empêcher de lui sourire. Quand il me propose du vin, j'accepte, car en vérité j'aime beaucoup ça. Jusqu'à il y a encore un an, j'avais du mal à apprécier ses arômes, et à les différencier, mais peu à peu j'ai appris à aimer, et je trouve que rien ne vaut un bon vin. Maxence semble ravi de ma réponse, et me répond malicieusement quand je précise que je ne boirai pas beaucoup, de peur de dire n'importe quoi. Dans un sourire timide, je réponds, amusée :
Je vais devoir être vigilante alors !
Adossée à ma chaise, je me demande bien ce que je vais pouvoir dire ensuite. Cet homme m'intimide, bien plus que je ne l'aurais cru avant de le rencontrer. Il est bien loin de tous ceux que j'ai pu croiser dans ma vie, et pas en mal. Il est ce qui s'approche le plus de l'homme parfait selon mes critères : romantique et à l'écoute, mature et sachant faire la conversation, et il n'en est pas moins amusant pour autant. C'est sûrement pour ça que c'est difficile pour moi de résister à son charme. Inconsciemment, je bats des cils, et sourit béatement à cet homme qui me plaît beaucoup alors que je viens juste de le rencontrer. Du coup je me contente de banalités en lui demandant s'il est né à Bowen. J'ai ma confirmation et bien plus, puisqu'il me dit être très attaché à la ville. Je souris, car moi aussi je ne quitterais Bowen pour rien au monde. C'est un endroit plein de charme, que ce soit par ses paysages que par sa population. Je suis tout autant attachée à la ville qu'aux personnes qui y vivent. Et puis, pourquoi quitter un lieu si paisible et dynamique à la fois ? Cependant, quand il me retourne la question et s'interroge sur le fait que nous ne nous soyons pas croisés avant, un détail m'interpelle. Il a bien dit que nous avions le même âge ? Étonnée par une telle affirmation, j’entrouvre la bouche une demi-seconde et lui dit :
Je... Je ne sais pas ce qu'ils vous ont dit mais Dana m'a assuré que vous étiez un peu plus vieux que moi... Je sais que ça ne se fait pas de demander l'âge d'une personne qu'on vient de rencontrer, mais j'ai le sentiment que nous avons été piégés plus qu'on ne l'aurait pensé...
Cet homme a clairement plus que vingt-cinq ans, c'est certain. Mais alors pourquoi lui avoir dit que j'ai son âge ? Sur le moment, je panique un peu, tout en essayant de ne rien montrer. Peut-être qu'il n'est pas intéressé par les femmes plus jeunes ? Une boule se forme sans mon ventre alors que je me dis que, peut-être, à cause de cette différence d'âge, Maxence ne voudra sûrement pas donner suite. Je prends le verre de vin que m'a offert le jeune homme et le porte à mes lèvres. Je ne peux m'empêcher de dire :
Suite à la question de Maxence concernant son lieu de naissance à elle, Allison sembla plutôt étonnée. Le trentenaire, habitué à lire les expressions sur les visages des autres, fut à son tour étonné de cette réaction de la part de la brunette. Surtout qu’elle venait d’entrouvrir sa bouche, semblant chercher ses mots, alors que sa question était toute aussi simple que celle qu’elle lui avait posée. Il s’agissait de la même. Il ne voyait donc pas en quoi elle était autant déstabilisée. Maxence se repassa sa question en tête, soudainement nerveux à l’idée d’avoir dit quelque chose qu’il n’aurait pas dû dire. Pourtant, tout lui semblait bien adéquat et poli, après tout sa mention de leur âge avait servi à envoyer une sorte de compliment à Allison. En effet, il avait désiré sous-entendre qu’il ne pouvait croire qu’il n’aurait jamais croisé une femme aussi magnifique s’ils étaient tous deux natifs de Bowen et dans les mêmes âges. Heureusement, Allison retrouva bien vite ses mots et expliqua alors à Maxence et parla encore une fois de ce piège dans lequel ils avaient été conduits grâce à leurs amis. Et le piège semblait maintenant en être bien plus qu’un. « Ah … vraiment ? » Demanda Maxence en tentant de conserver un air décontracté et indifférent face à cette nouvelle, même si intérieurement il ressentait présentement une tempête d’émotions diverses. Déception, colère, désespoir, irritation. Certes, il ne connaissait pas encore l’âge d’Allison, mais vu sa réaction, ils ne devaient pas du tout avoir le même âge. Un peu plus vieux, qu’est-ce que cela voulait dire ? Maxence avait toujours été très clair envers son ami : il ne pouvait s’autoriser à fréquenter une femme en début de vingtaine, ce n’était pas encore assez bien vu et avec la notoriété qu’il avait et la réputation qu’il devait tenir, Maxence ne pouvait se le permettre. Son ami lui avait donc assuré qu’elle était elle aussi une trentenaire, ou presque. Maxence ne s’imaginait donc pas avoir plus de quatre d’écart avec la belle Allison. Mais à combien s’élevait le chiffre, maintenant ?
Perdu dans ses pensées, Allison l’en sortit en goûtant au vin et en déclarant qu’il était très bon. Maxence lui sourit. « Je suis content que vous aimiez. » L’homme attrapa lui aussi sa coupe et en but une gorgée bien remplie. Il essayait de contrôler ce sentiment de déception mêlé à une sorte d’angoisse qui montait en lui. Allison était, jusqu’à maintenant, tout ce qu’il recherchait. Ce n’était qu’un chiffre, putain. Mais un chiffre important. Un chiffre qui avait toujours arrêté Maxence. Mais plus les secondes passaient, plus Allison le charmait. Plus elle gagnait de l’avance. « Bon, et si on regardait ce menu ? » Déclara Maxence en ouvrant le menu qui se trouvait devant lui et laissant son regard balayer les mots sans vraiment les voir. Il avait juste besoin de réfléchir un peu. D’y voir plus clair. Peut-être n’était-ce pas si dramatique. Peut-être Allison n’était-elle pas si jeune que cela. Mais comment savoir ? Elle l’avait dit elle-même : ce n’était pas très acceptable de demander son âge à quelqu’un.
Je me sens très mal à l'aise face à la situation dans laquelle je suis. Je ne pensais vraiment pas que mon amie m'aurait tendu un tel piège. Quel intérêt de mentir sur mon âge ? Je ne suis pas assez bien pour elle ? Pas assez bien pour Maxence ? Je commence malheureusement à le penser, surtout quand je vois la mine déconfite du « jeune » homme. Il semble vraiment déçu d'apprendre que je suis plus jeune que lui. Enfin, puis-je le blâmer ? Je comprends que lorsqu'on a une situation comme la sienne (si tant est que Dana ne m'ait pas menti sur ce point aussi), on n'a pas forcément envie de côtoyer une jeunette à peine pubère qui dépend encore de ses parents. Bon, j'exagère un peu, je ne suis plus une adolescente, loin de là, et j'ai vraiment envie de me poser, mais je n'ai aussi pas terminé mes études, et je vis bel et bien dans un appartement loué par mes parents.
Oui, vraiment...
Du coup, je me sens légèrement mal à l'aise, je baisse les yeux timidement et me tasse un peu dans ma chaise en portant mon verre de vin à mes lèvres. Je ne retiens pas le plaisir que j'ai à goûter à ce doux breuvage mais n'en oublie pas moins l'incident des quelques secondes passées. J'observe cet homme si élégant à la dérobée, me demandant quel âge il pense que j'ai et si moi aussi on m'a donné de fausses informations à son sujet. Pour ma part, en fin de compte, ça m'est un peu égal. Je ne suis pas très fan des bruits qui courent et préfère toujours me faire une idée des personnes que je rencontre. Et, pour moi, Maxence est un homme distingué, plein de charmes, mais qui semble sacrément perturbé d'apprendre que je suis plus jeune que lui. D'ailleurs, sa volonté de regarder le menu sans plus de discours me confirme ce que j'en pense : tout ça a jeté un froid entre nous, et c'est bien dommage. Je ne réponds rien et prend plutôt la carte en main pour choisir ce qui me fait envie. Je remarque que je n'ai pas le prix affiché sur mon menu, et ça me déçoit. J'aime la galanterie, mais j'aime aussi avoir la possibilité de m'offrir mon propre repas. C'est juste par principe. Bref, je ne dis rien, surtout que c'est déjà assez tendu entre Maxence et moi, il ne vaut mieux pas en rajouter ! Je souris, et quand le garçon viens prendre nos commandes, je demande une soupe de poisson en entrée et un plat de poulet pimenté au riz, avant de rendre la carte au serveur. Quand finalement, Maxence et moi nous retrouvons seuls, je pose mes avants bras l'un sur l'autre sur le bord de la table, me tenant bien droite et demande :
Je suis désolée de voir que vous avez eu de fausses informations pour moi, alors je pense que le mieux pour remédier à ça serait d'oublier tout ce que nos soit-disant amis nous ont dit et de recommencer à zéro.
Le regard malicieux et un sourire aux coins des lèvres, je tends la main à mon cavalier de la soirée pour serrer la sienne et dit :
Son amie avait menti parce qu’elle savait que Maxence aurait tout de suite reculé s’il avait su la vérité. Ce n’était pas tellement Allison qui était tombée dans un piège, c’était Maxence qui avait couru droit dessus. Directement dedans. Sans jamais se rendre compte de quoi que ce soit, jusqu’à maintenant. Tout cela parce que la brunette avait parlé de leur différence d’âge. Si le sujet n’était jamais venu sur la table, Maxence n’y aurait vu que du feu. Elle était mature, physiquement et intellectuellement, elle était distinguée, polie, courtoise, bien habillée, elle était articulée, drôle, cultivée. Pas que les personnes plus jeunes ne pouvaient pas avoir toutes ces qualités, mais le fait de les avoir toutes ensemble venait souvent avec l’expérience de la vie. Mais maintenant qu’il savait que son âge n’était pas du tout le même que le sien, la perception que Maxence avait de ce rendez-vous galant n’était plus du tout la même. C’était dommage qu’il soit fait ainsi. Parce qu’à première vue, tous les deux s’entendaient à merveille. Ils se trouvaient drôle, la conversation coulait facilement, elle aimait le bon vin, ils avaient donc tous les deux bons goûts. Bref. Aucun moment de malaise. Sauf là. Sauf maintenant que l’âge était en jeu. Putain d’âge. Maxence aurait aimé être comme ces gens qui disent que ce ne sont que des chiffres. Pour lui, c’était un fossé.
Heureusement que le vin était arrivé, il s’agissait maintenant de leur moyen de combler le silence. Une gorgée n’attendait pas l’autre, et Maxence avait les yeux rivés sur son menu. Lui qui était pourtant toujours en contrôle de la situation, là, il aurait juste eu envie de disparaître. Pourtant, il aurait tout simplement pu continuer ce dîner avec Allison, le terminer en beauté, profiter de l’agréable compagnie de la jeune femme, et faire d’elle une amie après lui avoir dit que ce n’était pas ce qu’il recherchait. Bien dit, c’aurait peut-être pu passer. Son attitude actuelle était ridicule, il le savait, mais il savait aussi que s’il continuait à jouer la carte de la séduction avec Allison, il se laisserait tomber sous le charme. Il avait préféré foutre un froid avant même que le repas ne débute plutôt que de risquer de voir naître des sentiments. Le serveur vint briser ce lourd silence en prenant les commandes. Allison fut la première, et au tour de Maxence, ce dernier commanda une salade d’algues en entrée ainsi qu’un plat de bar rayé comme plat principal. Une fois le serveur repartit avec les menus, Allison posa ses bras sur la table, bien sérieuse. Elle proposa de tout recommencer à zéro, désolée qu’il ait eu les mauvaises informations sur elle. Elle tendit donc la main vers lui et se présenta de nouveau. Bon, au moins, c’était son vrai prénom, hein ! Maxence sourit. Oui, elle avait réussi à l’amuser assez pour détendre l’atmosphère. Il se laissa prendre au jeu, et attrapa sa main pour la serrer fermement. « Et moi Maxence, tout le plaisir est pour moi. » Il sourit. « Et dites-moi, que faites-vous dans la vie, Allison ? » Oui parce que si ça se trouve, même sa profession était une fausse piste. Elle ne travaillait peut-être même pas encore, qui sait.
J'ai du mal à comprendre que mon âge puisse autant le mettre mal à l'aise. Que ça le gêne un peu, d'accord, mais qu'il devienne si froid instantanément ? J'avoue que ça me met mal à l'aise. Jusqu'à maintenant, je l'ai trouvé plus que charmant, attentionné, drôle et intelligent, mais là, pour le coup, je le trouve un peu puéril. Pour autant, je ne dis rien, et me contente de boire du vin et de consulter la carte avant de commander. Le fait que la mienne n'affiche pas les prix m'embarrasse un peu vu la tournure de la soirée, mais je trouve un moyen de dérider l'atmosphère : tout recommencer à zéro. Quand je me présente en lui tendant la main, Maxence sourit. Ouf ! Tout n'est pas perdu ! Il me serre d'ailleurs la main avec fermeté et se présente à son tour. La question qui suit est, j'en suis sûre, une question piège afin de savoir si je suis installée dans la vie. Manqué garçon, je suis bel et bien étudiante et en plus je vis aux dépends de mes parents !
Eh bien je suis étudiante en événementiel, pour devenir organisatrice d'événement. Je passe mon diplôme en juin, et je vais m'installer à mon compte dans la foulée. Et vous ?
Maintenant, à moi de vérifier si ce qu'on m'a dit de lui est vrai. Personnellement, il pourrait bien être éboueur ou même travailler aux pompes funèbres que ça me serait égal, mais sait-on jamais !
Invité
Sujet: Re: sweet blindness -r. Mer 2 Mar 2016 - 19:21
Non, rendu là, Maxence n’était plus capable de faire preuve d’autant de subtilité qu’il aurait dû. Allison avait sans doute très bien vu dans son petit jeu lorsqu’il lui avait demandé ce qu’elle faisant dans la vie. C’était une question bien générale, mais qui saurait répondre à tous ses questionnements et surtout ses inquiétudes si jamais la brunette voulait bien en détailler sa réponse. Elle lui répondit donc ouvertement qu’elle était étudiante en événementiel, pour devenir organisatrice d’événements. Pas mal. C’était un emploi assez demandé quand on savait se créer un bon réseau de contacts. Il hocha donc la tête. Allison avait décidé d’être bien franche avec lui, révélant son statut d’étudiante. Cela laissait entendre qu’elle n’était qu’au début de sa vingtaine ou à peu près, si on se fiait aux cheminements types. Et puis, elle avait l’air très jeune, comme il l’avait remarqué dès le début. Ça tenait donc la route, malheureusement pour Maxence qui ressentait encore davantage son blocage vis-à-vis de son âge. Il voulait cependant continuer sur la lancée positive d’Allison. « Comptez-vous vous spécialiser dans certains événements ? Mariages ? Conférences ? Fêtes ? Ou alors un peu de tout ? » La questionna-t-il, réellement intéressé par le sujet. Même si Maxence avait vu ses espoirs d’une compagnie de vie anéantis devant lui, il restait qu’Allison était une femme qui valait la peine d’être connue. Et même s’il s’agissait donc pour lui d’un terrain glissant puisqu’elle l’intéressait, il n’allait quand même pas la planter là. Allison lui renvoya finalement la question. Il avala une gorgée de vin avant de racler sa gorge pour répondre : « Hum. Je suis juge … » Et comme Allison s’était montrée complètement honnête, Maxence décida de ne pas cacher de détails lui non plus. « … à la Cour suprême du Queensland. » Voilà. Maintenant, ils savaient la vérité sur les bases de l’un et de l’autre. Maxence se demandait quand même ce que leurs amis avaient bien pu raconter à Allison à son sujet. La vérité, ou non ?
Invité
Sujet: Re: sweet blindness -r. Sam 5 Mar 2016 - 22:17
A la base, j'étais venue à ce rendez-vous surtout parce que j'ai été encouragée à le faire. Ça ne me disait trop rien, de faire la connaissance d'un inconnu dans l'optique de former un couple. Trouver un petit-ami n'est tout simplement pas dans mes priorités aujourd'hui. Mais en voyant Maxence et la manière dont ça se passait entre nous, je m'étais prise au jeu de la séduction, et là, en voyant sa réaction en apprenant ma jeunesse, je le prends un peu comme un rejet. Franchement, je n'attendais rien de ce rencard, alors pourquoi est-ce que je me sens blessée par son attitude ? C'est idiot. Je me tais cependant, et fais comme si de rien était. Je suis même très franche lorsqu'il me demande ce que je fais dans la vie. Je ne vois pas l'intérêt de lui mentir. Et puis honnêtement, le mensonge et moi ça fait deux. Je m'attends à ce qu'il se referme comme une huître, vu que je ne suis qu'une jeune étudiante, mais ça n'est pas le cas. Il me pose même des questions sur la spécialité que je souhaite pratiquer, si tant est qu'il y en ai une.
Pour commencer, je pense faire ce que je trouve. Je suis assez polyvalente, mais je dois avouer que je préfère organiser des célébrations, que ce soit des célébrations privées comme des mariages ou des célébrations publiques comme la fête du printemps par exemple. Grâce à mes stages je me suis construit un carnet d'adresse plutôt intéressant donc je pense que je trouverai de quoi faire une fois mon diplôme en poche !
Je sais que je viens de lui faire un monologue, mais je suis vraiment passionnée par ce métier, et j'adore en parler. J'espère que je ne l'ai pas soûlé, même si maintenant je ne suis plus à ça près. Enfin, je lui retourne sa question, en me demandant si, par hasard, nos amis communs ne m'auraient pas menti à son sujet à moi aussi. Mais ça n'est visiblement pas le cas. Juge à la cour suprême du Queensland. C'est très impressionnant, il faut le dire. Je me rends compte par contre que Maxence semble hésiter à me donner cette information. Je me demande bien pourquoi.
C'est impressionnant, j'imagine que vous avez beaucoup travaillé pour en arriver là.
C'est un compliment venant de moi. Je trouve qu'une personne qui se donne les moyens d'atteindre ses objectifs est une personne de grande valeur et des plus intéressantes.
En quoi est-ce que ça consiste exactement ?
Mes avant-bras sont toujours posés sur la table et je suis penchée légèrement en avant, le dos bien droit. Le serveur vient finalement nous amener nos entrées alors je me redresse pour lui laisser la place. Je le remercie et souhaite un bon appétit à Maxence dans un sourire avant de commencer à manger.
Dernière édition par Allison Peters le Mer 9 Mar 2016 - 16:38, édité 1 fois
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Sujet: Re: sweet blindness -r. Dim 6 Mar 2016 - 0:17
Maxence écouta avec une grande attention les choix qui s’offraient à Allison. Honnêtement, il se sentait bien mieux avec elle depuis qu’ils avaient recommencé à zéro. L’homme ne se faisait aucune attente, il prenait la soirée comme elle venait, et tant mieux si ce blind date lui permettait de se faire une bonne amie en Allison. « Qu’avez-vous fait, dans le cadre de vos stages, par exemple ? » Demanda Maxence avec curiosité. Si elle s’était construit un carnet d’adresse intéressant, c’était sans doute parce qu’elle avait eu la chance de toucher à pas mal de sujets, et l’homme voulait en savoir davantage. Après tout, il n’avait jamais vraiment côtoyé d’organisatrice d’événements. La seule fois où il avait eu affaire à une personne de ce genre, c’était lors de son mariage, et c’était son ex-femme qui avait géré les affaires avec elle. Il n’avait pas vraiment eu d’opinion à donner, et c’était tant mieux. À ce moment-là, il bossait encore très dur pour se faire remarquer dans le monde du droit. D’ailleurs, Allison venait de lui renvoyer la question au sujet de son emploi à lui. Maxence lui confirma qu’il était juge, ce qu’elle qualifia d’impressionnant. Maxence afficha un sourire gêné. « Oui, ça a été des années et des années d’efforts constants, je dois l’admettre. Et ça l’est encore, aussi. » Le trentenaire était certainement un homme occupé, oui. Le fait qu’il n’habitait même pas dans la ville où se tenaient les procès n’aidait en rien sa cause. Les allers-retours Bowen-Brisbane lui prenaient certainement beaucoup de temps libre. Heureusement, Maxence n’avait jamais eu besoin d’avoir une vie sociale mouvementée et active. Une sortie de temps en temps lui suffisait, et il n’avait pas une énorme poignée d’amis. Allison lui demanda alors en quoi consistait son travail, plus concrètement. « C’est une Cour qui entend les appels des différentes Cours inférieures dans le Queensland. On entend donc des litiges qui ont déjà fait l’objet d’une décision, mais qui a été contestée par l’une des parties. On tranche de nouveau, donc, en nous basant sur les faits présentés. On a autant à faire à des litiges qui relèvent du civil que du criminel. » Et des questions constitutionnelles, aussi. Mais Maxence n’avait pas forcément envie d’entrer dans tous les détails techniques ; il allait très certainement saoûler Allison s’il continuait. Heureusement, les entrées arrivèrent, ce qui fit taire Maxence. « Bon appétit. » Lança-t-il en attrapant sa fourchette et en s'attaquant à sa salade d'algues.
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Sujet: Re: sweet blindness -r. Mer 9 Mar 2016 - 17:12
Après avoir été légèrement blessée dans mon estime par l'attitude de Maxence, je n'attends plus grand chose de cette entrevue. J'avoue que si je continue encore de jouer le jeu, c'est surtout parce que je suis quelqu'un de polie et que je porte un intérêt naturel pour les gens qui m'entourent. Qui ils sont, ce qu'ils font dans la vie... Bref, j'aime faire des connaissances, et c'est ce que je fais avec Maxence désormais. Exit la séduction et la romance. Après tout, à la base, je n'y croyais déjà pas, je ne vois pas pourquoi j'ai changé d'avis en cours de route. Bref, comme il m'interroge sur ce que je compte faire plus précisément, je lui raconte un peu mes préférences et mes projets avec conviction et enthousiasme. Je lui parle de mes stages et précise que j'ai construit par ce biais un carnet d'adresse assez intéressant.
Eh bien en ce moment j'organise un concert en plein air, il aura lieu au parc, vous en avez peut-être entendu parler. J'ai aussi aidé à la préparation de deux mariages très différents, l'un était traditionnel, l'autre était vraiment original, les mariés souhaitaient se marier dans une ferme avec des spectacles de cirque, autant dire que c'était vraiment exceptionnel.
J'ai fait quelques autres stages mais rien d'aussi intéressant. Ça c'est un souvenir que je ne suis pas prête d'oublier. Je bois une nouvelle gorgée de vin, le sourire aux lèvres. La conversation se tourne ensuite vers lui et son statut professionnel. Il m'explique en quoi consiste son rôle de juge à la cour suprême du Queensland. Je l'écoute avec attention, et réponds :
C'est un rôle vraiment important, et j'imagine qu'il doit y avoir une pression impressionnante.
Je ne sais pas si je serais capable d'avoir un tel poids sur mes épaules, de voir que tant de vies dépendent de ma capacité à prendre la bonne décision. Certes, dans mon domaine, tout se doit d'être parfait, mais au final, les clients sont ceux qui décident. Je fais des propositions, trouve des idées, mais ils ont le dernier mot. Nos entrées arrivent et Maxence me souhaite un bon appétit.
A vous aussi. Dis-je simplement avant de goûter à ma soupe, qui est délicieuse, même si elle est un peu trop épicée. Je me mets à tousser, doucement pour commencer puis comme une damnée, gênée comme pas deux et donc rouge comme une tomate. Cette fois c'est clair c'est le pompon. Je prends un morceau de mie de pain pour apaiser tout ça, et me calme petit à petit.
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Sujet: Re: sweet blindness -r. Jeu 10 Mar 2016 - 2:09
C’était assez impressionnant, tout ce qu’Allison faisait. Elle était très polyvalente dans son métier. En droit, on apprenait en cours toutes les branches du droit mais une fois sorti de l’école du Barreau, les avocats se spécialisaient dans un domaine en particulier. Allison semblait toucher à tout et Maxence trouvait cela très beau. Elle était décidément dans le bon domaine. Il hocha la tête avec enthousiasme quand la brunette lui parla du mariage avec la ferme et le cirque. « Wow ! Pour être original, c’est original, ça ! » Lui qui s’était marié de la façon la plus classique possible, avec son ex-femme. L’église, les extrémités des bancs décorées de fleurs et de tulle blanc, les violons, violoncelles et contrebasses, la grande robe et le complet. Et la centaine d’invités qui avaient tous appris, quelques années plus tard, qu’ils divorçaient. Si c’était à refaire, Maxence aurait une cérémonie bien plus petite, plus intime. Bref, Allison le questionna finalement sur sa propre carrière, et le juge lui expliqua le plus simplement possible quel était le rôle de la Cour suprême. Elle en avait plusieurs, en fait, mais il la réduisit à son état le moins complexe. Pourtant, Allison aurait certainement tout compris, mais il n’avait pas envie de l’ennuyer avec tous les détails. « Oui, c’est pas toujours simple, c’est sûr. Le pire ce sont les procès très médiatisés, parce que tout le monde à l’extérieur cherche à t’en parler, à donner son opinion, mais tu te dois de demeurer impartial et tout … Alors dès que je sors de la Cour, je me ferme au reste du monde à ce sujet-là, je ne regarde même pas les nouvelles. » Avoua-t-il. Il détestait quand l’opinion populaire s’en mêlait. Leur décision devenait tellement importante, et souvent attirait la critique de certains groupes. Tout ne pouvait pas toujours convenir à tout le monde. Maxence, avec le temps, avais su s’en détacher, mais pas encore assez pour s’en foutre totalement.
Les entrées arrivèrent finalement, et Maxence leur souhaita un bon appétit avant de commencer à manger sa salade. Il sentait bien que depuis sa réaction de tout à l’heure, Allison s’était un peu fermée, en quelque sorte, à cette soirée. Il savait bien que c’était de sa faute, il s’en sentait d’ailleurs très coupable. C’est pourquoi, après une minute de silence passée chacun à manger sans rien dire, Maxence posa sa fourchette et prit une grande inspiration : « Allison, je suis désolé pour ma réaction de tout à l’heure. » Avoua-t-il en toute sincérité. « Je … je suis conscient que j’ai fortement overreacté. Je m’en excuse vraiment. » Il hésita un moment, avant d’ajouter une certaine justification : « C’est juste que … je n’arrête pas de casser les oreilles à mes amis parce que je ne trouve pas de femme de mon âge, justement. Alors … je me suis senti un peu piégé, vous voyez ? » Il fronça légèrement les sourcils, ne voulant surtout pas s’enfoncer. « D’autant plus que vous êtes vraiment … en fait, exactement, le genre de femme qui m’intéresse. La déception n’en était que plus grande. Je sais que ce n’est qu’un chiffre, mais je … j’ai un certain blocage … » Bon, il n’en dirait pas plus, pour ne pas qu’elle foute le camp non plus.