holding me closer 'til our eyes meet -r.

En acceptant d'espionner Lily-Anaëlle, tu savais pertinemment que tu avais en quelque sorte fait une croix sur tes envies d'aventures. Le contrat était signé, tu ne pouvais pas faire machine arrière, et quoi qu'il en soit, il fallait que tu mènes à bien ta mission. C'était le deal. Accepter de mettre entre parenthèses ton côté aventurier, troquer ton sac à dos pour une vie soit disant posée et sédentaire en l'échange de ta sûreté personnelle. Et au final, tu commençais presque à t'y faire à cette nouvelle façon de vivre, à cette manière d'entretenir un quotidien fixe sans pour autant tomber dans une routine plombante. Peut-être même que ton nouveau job y était pour quelque chose. En même temps, tu n'avais pas jeté ton dévolu sur le job le plus banal qui soit, alors forcément, tes journées étaient loin d'être ennuyantes et platoniques. Bien au contraire. « Parfois il ne faut pas parcourir des millions et des millions de kilomètres, il faut juste ouvrir ses yeux et être admiratif de la beauté du monde et du spectacle qu'il nous offre. » Lily avait raison, totalement raison en fait. Peut-être même que la scène qui se déroulait devant tes iris bleutées te suffisait pour comprendre pourquoi la jolie brunette n'avait jamais essayé de quitter sa terre d'origine. Il était clair que Bowen apparaissait presque idyllique sous cet angle. « Dis-moi, tu fais quelque chose ce soir ? » Finis-tu par dire, comme ça, sans trop réfléchir. Enfin, plus ou moins. Parce-que même si la compagnie de Lily ne te déplaisait pas, tu gardais tout de même en tête ton objectif principal qui était de te rapprocher d'elle.

Tu restais encore là un moment, à admirer les koalas. Tu regrettais de ne pas avoir pris ton appareil photo, parce que tu aurais pu tenter de les peindre en rentrant chez toi. Tu aurais pu essayer en utilisant ta mémoire, mais tu avais peur d'avoir l'esprit trop occupé pour pouvoir te concentrer sur ça uniquement. Et ça aurait été compliqué de peindre une pomme ou autre chose à la place de la tête du koala. En même temps, ça donnerait une oeuvre unique et d'un nouveau genre. Tu pouvais peut-être essayer de creuser l'idée. Il te posa une question que tu ne t'attendais pas à recevoir. Toi qui allais lui annoncer que la visite était finie, que s'il le voulait, tu pouvais toujours lui donner de bonnes adresses pour manger, pour visiter, comme le musée d'art de Bowen; Il n'était peut-être pas le plus spectaculaire qu'il avait pu voir, mais ça restait une bonne galerie. Il te demandait ce que tu allais faire ce soir. Tu pris le moment de réfléchir un instant, le temps de sortir de la petite forêt dans laquelle vous vous étiez fourrés. Une fois à nouveau à l'air libre de Bowen, la plage non loin de vous, tu déclaras à haute voix « Une soirée dans mon canapé devant des films en noir et blanc et un paquet de chinois, ça compte ? » Tu lui adressas un grand sourire, en même temps, tu ne lui mentais pas, ça risquait d'être ton programme pour la soirée, tu n'avais pas grand chose à faire en ce moment, et tu revisitais les grand classique de la télévision comme Casablanca.