lose yourself to dance (kol)

À chaque fois que Maxence la regardait, c’était comme de replonger ses yeux dans ceux de Mary, sa mère. Opale était le portrait tout craché de sa génitrice, oui. Et c’est pourquoi le juge avait toujours un regard si doux lorsqu’il l’apercevait, et qu’elle souriait avec toutes ses dents en lui envoyant la main. Comme une belle princesse. Maxence se trouvait aujourd’hui encore de l’autre côté de la grille d’accès au festival alors que Kol et Opale étaient déjà validés. La petite n’arrivait plus à tenir en place, au plus grand désespoir de son père. Le trentenaire envoya un regard désolé à celui-ci, accompagné d’un sourire coupable mais attendri par sa filleule. Une fois entré sur le site du festival, Maxence s’approcha de quelques pas et s’accroupit au sol pour tendre ses bras vers Opale, qui accourut jusqu’à son parrain avant de se lancer dans ses bras. Maxence éclata de rire en se relevant, la petite bien serrée dans ses bras. « Salut ma princesse ! Tu m’as manquée, tu le sais ça ? » Au même moment où ma filleule répondait à son parrain, Kol s’approchait d’eux. Maxence lui sourit et, sans lâcher Opale, tendit son poing vers l’homme pour un fist bump de salutations, à défaut de pouvoir faire quoi que ce soit d’autre avec ce petit monstre dans ses bras. « C’est votre première journée au festival ou bien vous êtes venus hier ? » Demanda-t-il.  

Toujours la petite Opale dans ses bras, Maxence hocha la tête à la réponse de Kol. Lui, de son côté, ne l’avait pas du tout vu. Il avait été bien trop occupé avec toutes les femmes autour de lui. Dès son arrivée tardive au festival, il avait été entouré d’Eleanor, d’Artémis – bon plutôt de son amie Freja qu’elle avait envoyée à l’attaque – et finalement d’une autre blonde, Ezekielle, qui s’était juste mis les pieds dans les plats en arrivant au sein de leur groupe. Maxence hocha la tête. « Oui, j’suis arrivé en soirée, juste à temps pour le cabaret. » Maxence haussa rapidement les sourcils à quelques reprises, sans qu’Opale ne puisse le voir évidemment, pour signifier à Kol à quel point il avait manqué un magnifique spectacle si jamais il ne l’avait pas vu. L’homme lui souligna alors qu’il avait bien remarqué qu’il était en charmante compagnie. Certes. « Laquelle ? Parce que tu vois y’en avait deux, bien malgré moi je te jure si j’avais pu rester seul c’aurait été plus relaxant. Alors t’en fais pas le champ est libre, je ne les connaissais pas du tout. » Si Kol désirait retrouver cette belle blonde, Maxence allait l’aider, mais il ne se mêlait plus du tout des affaires de ce groupe de femmes. C’était trop pour lui.  

Voyant l’air de Kol, Maxence se dit tout de suite à lui-même qu’il aurait grandement préféré assister au spectacle de cabaret en compagnie du père d’Opale plutôt qu’avec toutes ces femmes. Certes, certaines d’entre elles avaient leur place dans le cœur de Maxence, mais la situation était tellement compliquée que ce n’était même plus de façon positive. Kol souligna, suite aux déclarations du juge, que les femmes n’étaient jamais reposantes. Maxence rigola. Bon, les hommes n’ont plus n’étaient pas reposants, ce n’était pas une question de genre. Mais à la base, l’affirmation de Kol n’en demeurait pas moins vraie. Il regarda alors Opale en riant alors qu’elle tirait la langue à son père. « Mais non Opale. Toi, tu es spéciale. Tu n’es pas comme les autres. » Lui confia-t-il avec un sourire charmant et un ton de voix doux. Opale déclara alors, en ses mots plus ou moins compréhensifs, que Massou était son amoureux et que son père était méchant. Maxence rigola, et ce malgré la tentative de Kol de transformer Opale en monstre qui lui demanderait sans cesse de faire un duo avec lui. « Opale a une bien plus belle voix que moi … Par contre, Opale, je ne sais pas si tu serais meilleure que moi en danse … » Déclara Maxence en regardant la petite, les sourires haussés, comme s’il essayait de la défier.  

Personnellement, Maxence savait très bien qu’il avait le bon rôle, entre Kol et lui. C’était une chose de s’amuser et de divertir la petite Opale une fois aux deux semaines. C’en était une autre de devoir le faire, en plus de prendre soin d’elle et de l’éduquer, et ce à tous les jours d’une vie. C’était exactement pour cette raison que le juge ne voulait pas d’enfants. Il n’avait pas le temps. Il laissait sortir son côté paternel avec les enfants des autres, comme avec Analeigh et Dillan – les enfants de Kaliska – ou avec Opale, sa filleule. Ça le satisfaisait amplement. Bref, tout cela pour dire que Maxence avait beaucoup de respect pour Kol qui s’était ramassé papa du jour au lendemain, sans rien demander. Il préférait de loin rester dans ses propres souliers que d’aller dans ceux de son nouvel ami.

À la proposition du papa d’Opale, Maxence fit une mimique de surprise en écarquillant les yeux et en ouvrant la bouche en regardant la petite. « Un cadeau, de mon choix ?? Je vais gaaaagneeeer. » Lança-t-il pres que en chantant en se trémoussant avec Opale dans les bras, qui riait à gorge déployée tout en secouant la tête pour montrer que Maxence n’avait pas raison, que c’était elle qui gagnerait. Qu’elle aurait sa candy foss. « Allons-y ! » Maxence déposa la petite à terre et attrapa sa main alors que Kol était déjà parti vers la scène où un employé du festival faisait danser les habitants. Maxence secoua la tête en soupirant en regardant cela. Quand il fut arrivé à la hauteur de Kol, il murmura à son attention : « Je vais me venger, tu vas voir. » Il sourit en secouant la tête et, quand l’employé demanda à de nouveaux participants de lever la main s’ils désiraient participer, Maxence prit Opale dans ses bras de nouveau pour qu’elle lève la main, et lui aussi. Et ils furent sélectionnés.
 

Maxence esquissa un sourire en voyant Kol s’ébouriffer les cheveux et retrousser ses manches de chemise. Il se préparait. Le juge aurait pu en faire de même mais, honnêtement, il n’était pas aussi prêt que Kol à se donner des airs de Grease. Danser pour Opale, bon, d’accord. Le ridicule ne tuait pas, du moins pas aux dernières nouvelles, mais lui qui avait toujours les cheveux parfaitement coiffés et aucun pli dans ses chemises, Maxence préféra en rester là, justement. Et puis, avec ses mouvements de danse parfaits, personne ne remarquerait le reste. Au commentaire de Kol lorsque lui et Opale arrivèrent à sa hauteur, Maxence rigola, mi-gêné mi-amusé. Il savait bien que le père de la fillette rigolait, mais il n’était pas toujours forcément à l’aise de parler de Mary. Certes, Maxence n’en avait jamais été amoureux, mais il en avait certainement été très proche. Ce qui n’avait pas toujours fait l’affaire de l’un et de l’autre. Maintenant qu’ils se rapprochaient, Maxence et Kol ne revenaient jamais sur cette relation malsaine entre les trois, alors même un sous-entendu de la sorte pouvait intimider Maxence. Heureusement, l’animateur brisa ce moment qui aurait pu créer un silence en sélectionnant le trio, qui monta sur scène sans plus attendre. Kol commença à se déhancher, ressemblant à Elvis, tandis que Maxence attrapai les deux mains d’Opale pour danser avec elle, un semblant de danse rock’n’roll plus ou moins maîtrisée. Ils avaient tous les trois l’air idiots, quoique non, Opale était bien trop mignonne à regarder. Mais les deux grands hommes, là, oui. Tant pis, pour une fois Maxence se laissait un peu aller et, honnêtement, il s’amusait sincèrement.
 

Kol avait vraiment l’air de s’amuser. Un sourire franc aux lèvres, il regardait sa fille et continuait à s’amuser avec elle. Maxence les regardait avec un sourire heureux, à la limite de l’attendrissement. Ally et Maxence avaient eu bien du mal à accepter que Kol ait la garde de la petite Opale, alors qu’il n’avait jamais été dans sa vie. La marraine et le parrain s’étaient plutôt attendus à avoir la garde, suite au décès de leur amie Mary. Ils avaient eu l’impression que c’aurait été ce que Mary voulait. Mais non, son père, son nom figurant à l’acte de naissance, était revenu dans le décor. Ou plutôt y était entré, pour Opale, puisqu’il n’avait jamais été dans le tableau. Oui, au départ, Maxence avait eu ses réticences devant cet homme qui avait lâchement abandonné Mary. Mais peu à peu, il s’était fait à l’idée, et de les voir aujourd’hui, tous les deux, rieurs et heureux, le juge se disait qu’au final, c’était ce qui était dans le meilleur intérêt d’Opale. Elle avait un père qui l’aimait, malgré ce qu’il pouvait laisser paraître quand il parlait d’Opale à d’autres. Il avait beau laisser croire qu’elle était un fardeau pour lui, dans des moments aussi vrais que celui-là, Maxence savait que Kol s’était attaché bien plus que ce qu’il laissait paraître. C’est pourquoi il le laissait, peu à peu, mener sa petite vie avec Opale sans trop lui mener la vie dure. Bref, la chanson se termina – enfin -, et Maxence mit fin à cette humiliation. Il avait encore les joues un peu rosées parce que certaines spectatrices les avaient regardés en gloussant. Maxence n’était pas habitué à ça, surtout pas quand il dansait. Kol souligna le fait que la petite rock’n’roll girl se méritait une barbe à papa, demandant l’avis du parrain. « Oh, mais oui ! La plus grosse et la plus belle couleur ! » On s’en fichait bien qu’elle soit grosse et qu’Opale ait autant de sucre sur un bout de bâton ; Kol et Maxence allaient l’aider à la dévorer. Opale se réjouissait déjà devant cette gourmandise et ils se dirigèrent donc vers le stand le plus près, devant lequel la petite hésitait entre une rose ou une bleue. Elle décida finalement d’opter pour la bleue. Maxence la demanda au préposé à la barbe à papa et la tendit finalement vers Opale, avant de tendre un billet à l’adolescent devant lui. Puis il sourit à Kol face à sa proposition. Ou plutôt son défi. « Si ça implique des fusils à eau et une course de cheval, j’en suis persuadé. » Dit-il d’un ton convaincu, alors qu’il l’était plus ou moins. Maxence, n’étant pas le plus grand fêtard que ce soit avec ou sans alcool, n’avait jamais vraiment pris part à ces jeux d’arcade. Il les connaissait surtout pour avoir vu d’autres gens y jouer, ou les avoir vus à la télévision. Il suivit quand même Kol jusqu’aux stands en question, prêt à perdre la face devant sa filleule.
 

Kol voulait évidemment gagner la plus grosse peluche pour sa fille, mais Maxence désirait bien sûr lui aussi être le meilleur parrain qui soit dans ce monde, et il voulait donc tout autant gagner la plus grosse peluche. Ah, ce que deux hommes ne feraient pas pour une femme ! La femme, c’était la belle petite Opale, dont le cœur était tiraillé par les deux adultes. En même temps, Maxence était bien content que Kol s’implique autant dans la vie de sa fille et, contrairement à la marraine d’Opale sans doute, il était plus que prêt maintenant à l’aider. C’était dans le meilleur intérêt d’Opale, au fond. Grandir au sein de querelles familiales n’était certainement pas ce qui allait l’aider dans la vie. Maxence préférait laisser de côté sa rancœur afin d’assurer une belle jeunesse à sa filleule. C’est ainsi qu’ils se rendirent jusqu’au kiosque de courses de chevaux avec les fusils à eau. Maxence s’empara du sien, s’asseyant sur le petit tabouret mis à sa disposition. Kol se tourna vers lui, lui demanda s’il était prêt à perdre lamentablement. « Ne confonds pas tes rêves avec la réalité, Kol. » Le juge se tourna vers lui avec un sourire moqueur, avant de regarder Opale et de lui faire un clin d’œil. Elle rigolait, assise sur le tabouret sur lequel son père l’avait assise pour qu’elle puisse mieux voir la course entre son père et son parrain. Le signal de départ fut donné, et Maxence tira, maintenant son doigt bien enfoncé. Au début, l’eau tirée allait dans toutes les directions, mais l’homme réussit finalement à garder le contrôle et à viser directement dans le trou. Malheureusement, ce n’était sans doute pas assez pour rattraper son retard, et même si les deux chevaux étaient arrivés à la fin presqu’en même temps, celui de Kol avait fait allumer la lumière du gagnant. Maxence, loin d’être mauvais perdant, feignait quand même sa déception en secouant la tête, se laissant aller vers l’arrière. « Pardonne-moi, Opale !! » Lança-t-il d’un ton théâtral. Finalement, Kol proposa de poursuivre l’activité et d’aller faire un combat sur le jeu de marteau. Maxence esquissa un sourire, non pas parce qu’il était juge et qu’il en avait toujours un à la main, mais parce que lui aussi, derrière ce chandail, cachait des muscles digne de Superman. « Allons-y, alors. Voyons qui est vraiment le plus fort. » Si un psychologue venait analyser la situation, là, il se demanderait sans doute si cette rivalité, même humoristique, ne cachait pas autre chose, au fond. Voulaient-ils se prouver quoi que ce soit l’un à l’autre ? Dans tous les cas, Maxence se dirigea vers le stand avec le marteau et, une fois l’attente terminée, le juge se tourna vers Kol. « Le gagnant de l’autre jeu d’abord. » Il lui laissa donc le premier essai. Après, il pourrait évaluer à quel point il devait frapper fort pour le battre.

 

• Entre Maxence et moi, c'était de bonne guerre. Malgré nos regards trop convaincus, je me doutais bien que nous n'avions pas le profile typique des hommes doués à ces jeux-là. N'importe quel adolescent déglingué aurait pu nous battre à plate couture et du coup, nous volez la peluche de la petite. Pourtant, en bon comédien, on faisait les fiers.  Du coup, j'avais été étonné de voir mon petit cheval arrivé quelques secondes devant celui du juge. Peut-être mes anciennes habilités de couturier qui ressortait pour m'apporter un peu de précision. Très probable, mais bon je n'allais sûrement pas me vanter d'avoir commencer dans le bas de l'échelle sociale alors que j'étais maintenant dans le haut. Le fameux petit lama sur lequel Opale louchait avait atterrit dans ses bras. Elle était mignonne la petite avec sa sucrerie dans une main et son toutou dans l'autre. « Ne soit pas si dramatique! Cette petite peste serait incapable de t’en vouloir.! » ricanais-je alors que c'était tout à fait vrai. Parrain Maxence était pratiquement un dieu pour la gamine. «  De toute façon, il nous reste encore un épreuve. » Je souriais malicieusement. « Évidement, je suis un père! C'est moi le plus fort! » Super papa pour vous servir. Nous nous étions dirigés vers le nouveau jeu. Opale avait réclamé mes bras puis ceux de Max à l'instant même ou je l'avais pris. J'étais quoi moi? Une passerelle humaine? Petite peste. « Avec plaisir. » Le marteau avait déjà son poids. Je me demandais si un simple effet de balance serait assez pour faire sonner la cloche. J'avais pris mon élan avant d'abattre l'objet. Je avais de bonne espoir même si mes forces résidaient dans mes jambes. Je frappais jamais. Je courrais. « À ton tour monsieur le juge. Donne ta sentence. » J'adorais mon humour. Je regardais de nouveau Op' bailler aux corneilles. Je devais aller la coucher bientôt, même le mouvement de la fête ne suffisait plus à la tenir éveiller.

Avec son lama et sa barbe à papa, Opale était vraiment adorable. Elle levait ses grands yeux bleus vers nous, et quand elle prenait cet air, elle était franchement irrésistible aux yeux de Maxence. C’était son petit ange. À défaut de ne pas avoir d’enfants lui-même, il mettait tout son côté paternel en œuvre quand il se trouvait avec la petite. Même qu’il voulait être le plus grand et le plus fort à ses yeux, alors que ce rôle revenait inévitablement à son père Kol. Bon, ça faisait une défaite pour Maxence déjà, de laquelle il s’excusa à Opale, pour ne pas avoir été à la hauteur. « J’sais bien, mais moi j’m’en veux. » Lança Maxence, s’en se prendre trop au sérieux quand même. « Ouais, et je compte bien prendre ma revanche ! » Répondit le juge quand Kol mentionna la prochaine épreuve. Il rigola quand Kol mentionna être le plus fort, puisqu’il était un père. Ils se dirigèrent donc tous les trois vers le prochain jeu, et Maxence prit Opale dans ses bras alors que l’homme prenait le marteau pour commencer. Il prit un élan et abattit le bouton au sol, ce qui fit monter la lumière assez proche de la cloche tout en haut, sans la déclencher. Maxence sourit. « Ma sentence sera terrible. » Avait lancé Maxence avait un ton de voix digne d’un magicien méchant. Il s’empara du marteau et, après avoir analysé la situation, il décida d’à la fois utiliser l’élan et la force de ses bras pour finalement frapper le bouton au sol. La lumière s’éleva dans les airs, mais ne frappa pas la cloche non plus. Toutefois, selon l’animateur du jeu, Maxence avait réussi à frapper un peu plus fort. Enfin, c’était ce qu’on pouvait comprendre à ses cris. L’homme se tourna vers Kol, prenant un air tout fier, digne de Gaston dans la Belle et la Bête. Il regarda Opale. « Mais t’en fais pas, ton père est plus fort que moi sur bien d’autres choses. » Il rigola. Opale bailla encore une fois. « J’en connais une qui va aller dormir bientôt, n’est-ce pas Opale ? » Il sourit en la regardant, accroupit devant elle. Ce serait donc temps pour lui de rentrer également.