Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
Sujet: Never say never ‹ ft. Axel Mer 20 Jan 2016 - 19:09
Never say never
D
epuis qu'il avait emménagé en face de chez elle, Sully gardait en permanence un œil sur Axel. Dès qu'elle l'avait vu, elle avait su que c'était le bon, l'homme de sa vie. Elle avait eu le coup de foudre, immédiatement. Mais pas lui, apparemment. Malgré ses constantes relances, il persévérait dans le déni et la repoussait continuellement. Cela dit, ce n'est pas pour autant que la brunette s'avouait vaincue. En réalité, ses rebuffades alimentaient sa ténacité. Son obsession, pourrait-on dire.
E
n ce radieux dimanche midi, l'étudiante mettait la touche finale à son gâteau. Avec application, elle finissait son inscription sur le glaçage au chocolat. Satisfaite d'elle-même, et de son oeuvre, elle se tourna vers sa mère avec un grand sourire. Cette dernière la regardait avec affection tandis que la petite dernière de la famille sauçait le plat du glaçage avec son doigt d'un air gourmand. « Je vais apporter ça à Axel. Ne m'attendez pas ! »
E
mbrassant sa mère et sa sœur sur la joue, la brunette mit le couvercle de verre au-dessus du plat et chaussa ses sandales. Le laçage terminé, elle s'observa un instant dans la glace à l'entrée. Elle s'était faite belle, pendant que le gâteau cuisait, et elle ne doutait pas de faire succomber son voisin. Avec sa crinière brune, ses grands yeux gris et ses lèvres gourmandes, elle était déjà à tomber, semblait-il. Pour être sûre de son effet, elle avait enfilé cette ravissante petite robe émeraude à corset apparent et à jupe évasée qui s'arrêtait au-dessus de ses genoux. Les bretelles ressortaient bien sur sa peau pâle, de même que son décolleté était mis en valeur par le corsage de la robe. S'adressant un baiser face au miroir, elle sourit largement et pris son plat.
D
'un pas léger, presque sautillant, elle traversa la pelouse et se rendit jusqu'au porche des Lorgen. Prenant une grande inspiration, elle sonna. Par malchance (ou bien par chance), ce ne fut pas Axel qui ouvrit, mais sa mère. Avec son visage d'ange et son sourire innocent, Sully put se faire inviter à entrer, et suivit les indications jusqu'à la chambre de celui qui faisait battre son coeur. Sans frapper, elle pénétra dans les lieux et brandit son plat en lançant un sonore et très chaleureux : « Joyeux non-anniversaire Axel ! »
L
'inscription sur le gâteau était la même. Elle avait besoin d'un prétexte pour venir, et sa soeur regardait Alice au Pays des Merveilles ce matin-là, alors son projet avait finit par mûrir. Elle espérait vraiment que l'attention le toucherait. Elle y avait mit tout son coeur, quoi qu'il puisse en dire. Sully ne faisait jamais les choses à moitié. Elle n'imaginait même pas qu'il puisse être contrarié par son apparition, surtout pour un prétexte aussi futile. « J'espère que ça te plaît, il est au chocolat. »
S
talkeuse ? Pas du tout. Sans-gêne ? Encore moins ! Sully Longview était une jeune femme tout à fait charmante et saine d'esprit, juré craché !
Sujet: Re: Never say never ‹ ft. Axel Mer 20 Jan 2016 - 19:40
Never say Never
feat. Sully & Axel
Le dimanche était un jour de la semaine que j'aimais particulièrement. C'était un jour où il n'y avait rien de mieux à faire que de rester chez soi, ou d'aller au cinéma. Il n'y avait rien d'ouvert en ville, et tout le monde se reposait dans son canapé après un samedi soir mouvementé. Pour ma part, mon samedi soir avait été bien occupé. J'avais fait mes devoirs, avais écouté l'album best off en vinyle de Queen entièrement, avais lu un livre sur la naissance des molécules et j'avais passé un moment à observer Sully dans le noir, afin de voir si elle était occupée, ou si elle était entrain de m'observer... encore. Après m'être aperçu qu'elle était invisible, j'étais allé dans mon lit afin de laisser vagabonder mes pensées dans le monde où l'imaginaire prenait le dessus, et n'avait jamais de limite.
A mon réveil, il faisait déjà jour depuis bien longtemps. Un plateau repas fumant était posé sur mon vieux bureau en bois et je fus heureux que ma mère ne m'ait pas réveillé ce matin pour prendre le petit déjeuner avec elle et mon père. Une fois que j'eu terminé mon petit déjeuner, je suis allé au rez-de-chaussée afin de remettre mon plateau repas dans la cuisine et mettre la vaisselle salle dans le lave vaisselle, mais je ne trouvais personne dans la maison. Je me suis dirigé vers le petit salon et découvris mes parents danser sur un air de Queen, celui que j'avais écouté hier soir lorsque j'avais enfin décidé de faire une pause. I want to break free était une de mes chansons préférée, je ne sais pas très bien pourquoi, mais elle m'inspirait.
Je suis remonté dans ma chambre afin de me coller sur skype et de parler à Emilie, une amie que j'avais eu lorsque je vivais encore dans ma ville natale. Nous étions devenus amis, et jamais je n'aurais accepté de ne plus lui parler. Nous avions été trop proches pour cela, nous étions passés de voisin de table à amis d'enfance, puis d'amis d'enfance à premier flirt de primaires, puis nous nous en étions restés là afin de devenir des amis de toute une vie.
??? :Joyeux non-anniversaire Axel !
Je me retournais alors, elle était là. Elle était dans ma chambre, chez moi ! Sully Mary Longview, la tarée de voisine qui passait son temps à m'épier. Je serrais les dents, comment ma mère avait-elle pu la laisser entrer ?! Ne connaissait-elle pas mes ressentiments à son égard ?! D'une main, et sans quitter Sully des yeux, je rabattais l'écran de mon ordinateur puis resta bouche bée. Elle me demanda alors si j'aimais le chocolat. Évidemment, que j'aimais cela. Qui n'aimait pas le chocolat.
Je me suis levé de ma chaise afin d'aller à sa rencontre et pris le gâteau en faisant bien attention à ne pas toucher les mains de Sully, histoire d'être sûr qu'elle ne le prenait pas comme une invitation ou quoi que ce soit, puis alla le poser sur mon bureau avant de me retourner de nouveau vers elle. Elle s'était faite une beauté. Je le remarquais car elle ne faisait jamais autant d'effort lorsque nous nous voyions en cours.
- J'aime le chocolat. On... Je vais couper quelques parts. Au fait, tu es très jolie, tu vas à une soirée ?
Je me retournais et fermais les yeux en pensant que j'étais un idiot. Quelle idée m'avait traversé l'esprit lorsque mes lèvres eurent le réflexe de lui dire un compliment ! JE NE DEVAIS PAS, dire de compliment à Sully Mary Longview ! JAMAIS ! Après avoir découpé plusieurs part, je passais à côté de la jeune fille pour descendre en vitesse chercher deux assiettes et dire à ma mère à quel point cela m'avait déçu qu'elle ait laissé entrer cette folle chez moi, puis remonta, mis une part dans une assiette, une autre dans la seconde, puis déposa une assiette sur le lit.
Sujet: Re: Never say never ‹ ft. Axel Mer 20 Jan 2016 - 20:15
Never say never
U
ne légère tension était palpable quand il découvrit la présence de la jeune femme. Mais elle ne se démonta pas, loin de là. Il était un défi constant, et elle aimait relever les défis. Gagner aussi était appréciable. Et le prix de ce défi-là, c'était une vie d'amour passionné. Elle ne risquait pas d'abandonner. On ne tourne pas le dos à l'amour, n'est-ce pas ?
S
ully réprima un sourire quand il s'approcha pour prendre le gâteau. Il fallait qu'elle la joue finement pour réussir à le conquérir. Ce coup-ci, c'était de l'audace. Et, étant donné que ça semblait ouvrir une voie, elle allait se montrer prudente. A peu près. Autant qu'il lui était possible. Mais ses yeux pétillèrent de contentement quand, après avoir posé le plat, Axel se retourna et la complimenta. Une rougeur légère teinta ses joues alors qu'elle ne put empêcher ses lèvres de s'incurver doucement. Il la trouvait jolie ! Elle savait qu'elle l'était, mais elle commençait à douter de ce qu'elle lui plaisait, étant donné ses rebuffades en général. Faire des efforts vestimentaires avait payé aujourd'hui. Peut-être qu'elle essayerait ça en cours, aussi ? C'était une idée à garder de côté. Mais ça lui plairait bien de sentir son regard posé sur elle, comme à présent. Elle mit un peu de temps à pouvoir parler, le temps pour lui de descendre chercher des assiettes et de remonter. « Oh, merci, c'est très gentil. Mais non, je ne vais pas à une soirée. C'était juste pour avoir l'air un peu festive, pour ce non-anniversaire. Ça te plaît, alors ? Questionna-t-elle en le voyant revenir. »
E
lle parlait d'une voix douce, aux accents chantants, comme pour ne pas l'effaroucher. Pendant qu'il était descendu, elle s'était décalée de l'entrée, et rapprochée un peu du bureau. En l'observant couper les tranches de gâteau, la brunette se demandait pourquoi il se refusait à la voir comme la femme de sa vie, la femme qu'il lui fallait. Elle avait tout pour lui plaire, pourtant, n'est-ce pas ? Elle était jolie, il venait de l'avouer à l'instant, et intelligente, et en plus, elle savait cuisiner. Un peu. Assez pour faire un gâteau, en tout cas. Que fallait-il demander de plus ? « Merci, lâcha-t-elle en venant s'asseoir sur le lit et en prenant l'assiette. »
I
l n'avait pas emporté de cuillères, pour manger le gâteau, mais ça ne dérangeait pas l'étudiante. Elle prit un morceau de gâteau entre le pouce et le majeur, et le glissa entre ses lèvres avant de suçoter la pulpe de ses doigts. Si à la base, ce geste n'avait rien de séducteur, il lui donnait malgré tout l'air charmeur. Léchant sa lèvre inférieure, Sully se prit à trouver que son gâteau était plutôt très bon. Elle craignait un instant de l'avoir fait trop cuir, mais le coeur était fondant et c'était vraiment délicieux. « Tu as quelque chose de prévu, ce soir, dis-moi ? »
S
i la question pouvait sembler innocente, l jeune femme avait en réalité une idée derrière la tête. Si jamais il ne faisait rien, elle allait sûrement s'inviter. Quoi de mieux que de passer une soirée en tête-à-tête pour qu'il se rende compte de la chance qu'il avait qu'elle soit son âme-soeur ? Ou bien un tour au cinéma, dans les salles obscures, serait sûrement propice à un rapprochement. Peut-être même un restaurant, ou encore une balade en voiture ? Tant de possibilités se bousculaient dans son esprit qu'elle en eut le vertige l'espace d'un instant. Mais ça ne l'empêcha pas de prendre un autre bout de son gâteau, appréciant le chocolat qui livrait toutes ses saveurs. « Ça va, tu aimes, dis-moi ? »
S
'il faisait vraiment attention, il pourrait sentir une tension dans la voix de son interlocutrice. Elle espérait vraiment qu'il aime son gâteau, ne souhaitant pas le décevoir sur ses talents culinaires. Et puis elle avait mit tant d'amour à le confectionner, plus tôt dans la journée ! Ce serait vraiment dommage qu'il n'aime pas.
Sujet: Re: Never say never ‹ ft. Axel Mer 20 Jan 2016 - 21:41
Never say Never
feat. Sully & Axel
La jeune fille s'est alors assise sur mon lit, et quelque part, je regrettais de l'avoir fait asseoir ici. Peut-être le prenait-elle pour une invitation sexuelle, genre, profiter d'un second dessert. Je regardais la jeune fille engloutir une partie de sa part de gâteau, et alors qu'elle se suçait les doigts goulument, avec autant de classe et de grasse qu'une truie d'élevage, elle plongea son regard dans le mien. Je me raidi alors, puis me rendis jusqu'à mon lecteur vinyle afin de mettre un petit disque de rock n' roll. Don't worry be Happy me semblait très approprié vu la situation actuelle.
Lorsque le son atteignit enfin mes oreilles, je retournais vers Sully et pris mon assiette avant de m'asseoir sur ma chaise de bureau face à elle, puis mangea goulument mon gâteau. C'est alors qu'elle m'accabla de questions. BON SANG, cette fille parlait trop, tellement trop ! Je n'avais pas envie de lui répondre, je préférais largement continuer à dévorer ce gâteau qui était pour tout dire, spectaculairement délicieux.
- Je suis désolé, j'ai la bouche pleine, on parlera après.
Je ne suis pas certain qu'elle ait compris entièrement ma phrase, étant donné qu'elle ne sonnait pas exactement comme ce que j'avais entendu dans ma tête, mais une chose était sure, c'était que pour moi ça l'était, et vu qu'elle n'aurait certainement pas compris la moitié de ce que j'avais prononcé, alors elle aussi, penserait qu'il valait mieux attendre que j'ai fini.
Mais ce ne fut pas le cas. Alors que j'essayais de mastiquer lentement histoire qu'elle se lasse et qu'elle ne rentre chez elle, elle continua de me questionner. Qu'est-ce que je faisais ce soir, est-ce que j'aimais son putain de gâteau. J'avais envie de lui dire que je la haïssais, mais ne serait-ce pas un piètre mensonge étant donné que j'étais entrain de le dévorer avec amour ?
Je déposais mon assiette alors que j'estimais qu'elle ne partirait sans doute jamais, puis m'essuya la bouche d'un revers de la main. Ok, pas très glamour mais j'étais un garçon, il ne fallait pas l'oublier ! Je la regardais avec insistance, et espérais qu'elle fasse quelque chose ce soir, loin d'ici.
- Je pensais juste passer une agréable soirée avec mes parents et me coucher tôt. Pourquoi ? Tu fais quelque chose de spécial toi ? Et oui Sully, j'aime ton gâteau.
Sujet: Re: Never say never ‹ ft. Axel Ven 22 Jan 2016 - 19:41
Never say never
A
sa réplique, la jeune femme s'était imperceptiblement renfrognée. Elle avait réussi à interpréter ses paroles. Et avoir la bouche pleine n'était pas une excuse. On pouvait très bien papoter entre chaque bouchée. Mais elle ne dit rien et se contenta de hocher la tête pour apprécier sa part de gâteau. De temps à autre, son regard se relevait pour venir observer le jeune homme, ne pouvant s'empêcher de le détailler et de l'admirer. Elle n'avait pas pu s'empêcher, non plus, de bavarder encore. Ses questions en suspend, elle attendait avec impatience qu'il finisse de manger. Dans son esprit, le scénario d'une tendre soirée en amoureux se dessinait. Il ne pouvait, après tout, décemment pas refuser de passer un moment avec elle. Pas après tout le mal qu'elle s'était donnée pour le gâteau, et le soin qu'elle avait mis à s'habiller pour le lui apporter ! Elle était irrésistible, n'est-ce pas ? Et il l'avait dit lui-même, il la trouvait jolie.
I
l essuya quelques miettes de gâteau d'un revers de main, alors que la brunette songeait qu'elle pourrait s'approcher pour les enlever avec tendresse de la pulpe de ses doigts. Légèrement déçue en voyant son doux rêve s'envoler, elle ne se démonta pas malgré tout. Elle attendait ses réponses, plus impatiente encore que pour le matin de Noël ou pour son anniversaire. Il allait dire qu'il ne faisait rien, et qu'il serait ravie de l'inviter quelque part ce soir, pour la remercier pour ce délicieux gâteau, n'est-ce pas ? Elle y croyait fermement. Il le fallait !
P
ourtant, ses espoirs furent déçus alors qu'il répondait presque laconiquement à ses questions. Il eut même l'audace de lui demander si elle faisait quelque chose de spécial. N'avait-il pas su lire entre les lignes ? Le "Tu as quelque chose de prévu, ce soir, dis-moi ?" n'était-il pas suffisamment évocateur ? Elle était pourtant certaine qu'il aurait compris qu'elle voulait demander s'il voulait passer la soirée avec elle... Il était intelligent, normalement, non ? Ses prunelles perdirent un peu de leur gaieté, alors qu'elle haussait les épaules avec nonchalance, ne laissant pas voir son abattement. « Non, pas grand chose. A vrai dire, je pensais qu'on aurait pu sortir quelque part, tous les deux... Un cinéma, un restaurant, qu'importe ? »
L
à, c'était clairement dit. Etait-il assez bête pour ne pas comprendre ? Ou pire... Ne voulait-il vraiment rien avoir à faire avec elle ? Ce serait vraiment un coup dur pour Sully. Elle restait persuadée qu'il ouvrirait les yeux et qu'il découvrirait qu'il n'était rien sans elle. Optimiste, et rêveuse. « Tu es sûr de vouloir rester tranquillement chez toi ce soir ? Ajouta-t-elle après un court instant. J'ai entendu dire qu'il y avait un film d'aventure sympa qui sortait ce soir, et j'aurais été ravie d'aller le voir avec toi. »
I
l devait accepter. C'était dans l'ordre des choses, après tout. Au cinéma, il se rendrait compte qu'il adorait passer du temps seul avec elle, et après quelques jours, il saurait qu'il ne pouvait pas se passer de sa présence. C'était d'une logique imparable. Allez, dis-moi oui, songeait-elle avec espoir. DIS OUI, s'impatientait-elle.
Sujet: Re: Never say never ‹ ft. Axel Mar 9 Fév 2016 - 20:36
Never say Never
feat. Sully & Axel
Et voilà, j'étais foutu. La jeune fille avait décidé que nous allions passer la soirée ensemble. Elle voulait faire quelque chose avec moi. Je ne disais rien, me resservant une part de gâteau et la mettant goulument dans ma bouche. Peut-être qu'en voyant à quel point je n'avais pas de manière, elle partirait sans demander son reste. Peut-être la dégouterais-je même assez pour qu'elle ne me parle plus jamais. Au fond de moi, c'est ce que j'espérais. Cependant, je ne voulais pas non plus qu'elle ne me colle une étiquette de gros dégueulasse dans le dos au bahut. Je tenais un minimum à mon image et à ma popularité. Un mec comme moi perdait toute crédibilité avec une mauvaise publicité ou une mauvaise image, et Sully avait le pouvoir de me détruire. Quoique, elle était peut-être trop folle et trop perturbée pour être prise au sérieux, mais quoi qu'il en était, je devais me montrer prudent.
Et alors que je réfléchissais, Sully continuait d'insister. Je n'avais décidément pas le choix. Si je ne décidais pas maintenant quoi faire, ma mère monterait certainement afin d'inviter Sully à dîner en notre compagnie pour la remercier d'être passée, et pour paraître la voisine idéale aux yeux de la famille de Sully. Et ça, ce n'était pas possible. Cela signifiait ma perte pure et dure, faire dîner Sully à ma table, en compagnie de mes parents, c'était me passer la corde au cou, autant la demander en mariage tout de suite. Sully était comme ça, si une chose ressemblait trop à un évènement plutôt formel, comme un dîner en compagnie de "ses futurs beaux-parents", elle s'imaginait tout de suite un monde.
La jeune fille me parla alors du cinéma, et du nouveau film qui était sorti. Je fronçais les sourcils, je ne désirais en aucun cas aller au cinéma avec cette tarée. Le cinéma était un endroit pour les sorties entre potes, ou en rencard, or, je n'allais pas en sortie avec Sully pour être rencarder, mais plutôt pour me débarrasser d'elle le plus vite possible. Le cinéma avec le sexe opposé signifiait obligatoirement tête sur les épaules, rapprochement des mains, et baiser langoureux dans le noir. Et je ne désirais ça en aucune façon.
La bouche entre ouverte, je cherchais quoi dire. La jeune femme semblait implorer Dieu de bien vouloir me forcer à accepter sa requête, et je devais avouer que je n'avais qu'une seule envie, c'était de la sortir de chez moi à coup de pied dans le cul vite fait bien fait. Elle était vraiment trop étrange, et cela me mettait réellement mal à l'aise. Jamais de ma vie entière, je pourrais concevoir tomber amoureux de cette timbrée.
Je me redressais alors comme un piquet puis posa l'assiette à moitié vide sur le bureau, avant d'aller chercher le journal dans le salon. Je regardais alors le programme, et je ne pus m'empêcher de voir que le film qui venait de sortir était encore une de ces âneries de film d'amour à la con. Je fis la grimace, j'avais encore moins envie d'y aller. Je remontais alors dans ma chambre, un air désolé sur le visage.
- Oh c'est dommage... Y'a pas de séance ce soir à part à vingt deux heures trente... ça fait trop tard...
Mais alors que je sentais arriver la tempête, je ne pus retenir mes paroles. Je n'aimais pas Sully, elle n'était pas quelqu'un pour qui j'éprouvais de l'affection, et elle n'était pas quelqu'un pour qui j'avais envie de ressentir cela. Mais étrangement, je ne voulais pas non plus lui faire de mal.
-Mais... ok, passons un moment ensemble, je connais un coin sympa pour dîner. Je t'invite ok ? Par contre, on ne rentre pas tard.
J'attrapais ma veste de sport, puis attrapa Sully par la manche avant de descendre laisser Sully dans l'entrée, aller dans le jardin afin de prévenir mes parents que je sortais ce soir, tout en précisant par la même occasion que ce n'était pas un rencard et que jamais plus ma mère ne devait me mettre dans une situation aussi périeuse que celle-ci.
Et une fois arrivés à la voiture après avoir de nouveau récupéré mon pot de colle mal aimé, je m'installais au volant.
- Que ce soit bien clair, il ne s'agit pas d'un rencard. Juste, d'un remerciement... plus ou moins amical. Racontes pas ça au bahut.