it's time to live your life | ft. elijah

Les journées sont fraîches, les nuits sont froides, mais les matinées sont, quant à elles, parfaites. Si enfant, je ne me suis jamais habituée au froid de la Russie, de débarquer aux États-Unis a permis à mon corps de retrouver son utilité et ses capacités face aux diverses températures de l'hiver. Je chantonne doucement durant mon trajet en direction du festival Woodford Folk, ça fait bon vivre. Je n'ai pas participé aux festivités de la veille, préférant d'abord roupiller et profiter de la présence de mes chats que j'ai négligé ces derniers temps. Néanmoins, je regrette de ne m'être présentée hier sur les lieux pour profiter de la thématique, soit Moulin Rouge, l'un de mes cabarets préférés. Telle une petite fille (je l'étais, à l'époque à laquelle mon père m'a fait découvrir le célèbre film), j'assiste toutefois à cette deuxième journée thématique de Grease. John Travolta et Olivia Newton-John, les chansons entraînantes, les nombreuses répliques en comédies musicales, il vaut mieux ne pas zapper encore une fois ces festivités et découvrir ce qu'elles ont à offrir. Chansons et spectacles seront sûrement au rendez-vous ce soir, mais je n'ai aucune idée de ce que la journée aura à m'offrir. J'arrive enfin sur place, excitée de la tête aux pieds ; toutefois, malgré la température, un certain vent de fraîcheur me fouette le visage depuis que je suis sortie de chez moi. Comme je me retourne pour amasser au sol le truc que j'ai échappé, je découvre non loin de là Elijah, qui semble perdu dans ses pensées et qui ne semble pas non plus m'avoir remarquée. Je récupère ce que j'ai échappé, le laissant retomber dans mon minuscule sac à main pour ensuite me diriger prestement vers le jeune homme. Chaleureusement, armée de mon habituel sourire ensoleillé, je tapote son épaule. Elijah! Tu viens d'arriver?

« Elijah! Tu viens d'arriver? » Tu reconnaîtrais cette voix entre mille. Vera. Cette jolie blonde qui ressemble comme deux gouttes d'eau à Isobel, ta femme. La première fois que tu l'as aperçu, tu t'es effondré. Tu avais l'impression de revoir la seule femme que tu aies jamais aimé. Tu as espéré, pendant quelques secondes, qu'Isobel était de retour. Que votre accident n'était qu'une farce et qu'on t'avait menti durant des années. Mais tu te faisais des illusions. Bien vite, tu remarquas qu'il ne s'agissait pas d'Isobel. Elle s'appelait Vera et elle était d'une beauté incontestable. Ses yeux étaient d'un bleu intense qui donnaient envie de se noyer à l'intérieur. Elle était belle, incroyablement belle. Contrairement à toi, c'est une jeune femme pleine de vie, naïve et qui croque la vie à pleine dents. Toi, tu es plutôt du genre morose, triste et renfermé. Mais Vera te donne un petit peu d'espoir et de joie de vivre. Tu as l'impression qu'avec elle, tout n'est pas perdu. « Bonjour Vera, oui je viens tout juste d'arriver. Tu vas bien ? » Demandes-tu en lui adressant un léger sourire, sincère. Aujourd'hui, le thème du festival est "Grease". Tu n'aimes pas danser, tu détestes ça même. Mais tu avais envie de sortir de chez toi et de prendre un peu l'air. Et rencontrer la jeune russe, ici, embellira sans aucun doute ta journée.

« Bonjour Vera, oui je viens tout juste d'arriver. Tu vas bien ? » Lors de notre première rencontre, il m'avait appelée Isobel. Son regard, illuminé, m'avait détaillée de haut en bas, jusqu'à ce que soudain, après quelques secondes, ce même regard ne perde sa vigueur, sa beauté et sa vie entière. Depuis, chaque fois que je l'apercevais au loin, le voile sur ses yeux laissait présager une grande tristesse que j'étais inévitablement capable de ressentir et qui me chagrinait beaucoup à mon tour. J'hoche la tête à sa question, accompagnant mon geste d'une réponse chaleureuse : Ça va toujours aussi bien. C'est une magnifique journée et j'aurais manqué pour rien au monde ce festival! Malgré ma bonne humeur évidente et mon sourire que je lui préserve joyeusement depuis que je l'ai accosté, c'est qu'à l'intérieur de moi, j'essaie, avec un sérieux et une volonté rare, de cerner ce jeune homme qui semble en avoir beaucoup à raconter, mais qui ne laisse rien entendre aux autres. Moulin rouge, même si j'y étais pas hier, c'est mon cabaret favori, puis Grease... c'est mon père qui m'a fait découvrir ce film. On dansait toujours dans le salon, lui déguisé en Danny et moi en Sandy. Je me mets à voyager dans le temps, me remémorant cette belle époque avec mon père. Parlant de danse, tu n'as pas envie de danser un peu? Y'a cette piste de danse là-bas, aux allures de la salle de bal comme dans le film. Elle est pas là pour rien, c'est signe qu'il faut bouger! Je lui souris à pleine dents, clignant des yeux naturellement tout en faisant valser mes cils, ne sachant pas le moins du monde qu'il déteste danser.

« Ça va toujours aussi bien. C'est une magnifique journée et j'aurais manqué pour rien au monde ce festival! » Sa bonne humeur et son sourire te feront toujours rêver. Tu es loin de cette émotion, loin de cet élan de vie. Toi, tu ne sais plus ce que c'est de sourire et encore moins de rire. Pour de vrai, du moins. Il t'arrive de sourire mais ton sourire est toujours horriblement faux. Tu n'arrives plus à faire semblant. Les événements de ta vie l'ont bouleversée à tout jamais. « Moulin rouge, même si j'y étais pas hier, c'est mon cabaret favori, puis Grease... c'est mon père qui m'a fait découvrir ce film. On dansait toujours dans le salon, lui déguisé en Danny et moi en Sandy. » Contrairement à toi, Vera est plutôt bavarde. Mais c'est un trait de sa personnalité que tu apprécies. C'est un point commun de plus qu'elle avait avec Isobel. La ressemblance te frappe à chaque fois, te rendant un peu plus nostalgique de ta vie passée. « Je n'ai jamais vu Grease, pourtant, on m'en a souvent dit du bien. » Réponds-tu en haussant les épaules. Tu n'as jamais pris la peine de regarder ce film car tu as toujours pensé que c'était un film pour les femmes. Mais qui sait, peut-être que tu aimerais ça ? « Parlant de danse, tu n'as pas envie de danser un peu? Y'a cette piste de danse là-bas, aux allures de la salle de bal comme dans le film. Elle est pas là pour rien, c'est signe qu'il faut bouger! » Toi, danser ? Tu regardes autour de toi, espérant que c'est une caméra cachée mais tu ne vois rien de tel. Comment faire comprendre à la jolie blonde que tu détestes danser ? Et surtout que tu ne sais pas danser ? Tu la regardes, l'air surpris et totalement perdu. « Si tu veux te faire écraser les pieds, je suis le meilleur. » Rétorques-tu, espérant que ça suffira pour dissuader Vera. Elle a l'air vraiment motivée à l'idée de danser avec toi. Toi, tu l'es beaucoup moins. Il est hors de question que tu danses.

J'aimerais bien être capable de le cerner, comme j'en suis aisément capable avec les autres. Je comprends, rien qu'à l'aide d'un regard, lorsqu'une de mes amies n'est pas dans son assiette. Je capte, d'un simple sourire, lorsque la discussion entamée soulève un point sensible. C'est peut-être pour cette raison que je me comporte, inconsciemment, en livre ouvert. Pénétrer dans l'histoire d'un autre, c'est être prêt à laisser les autres entrer dans la sienne, chose que je respecte sans trop de difficultés. Toutefois, ce Elijah... Si ce n'est que je ressens une distance, un silence, un malaise, je ne parviens pas à l'analyser. C'est ce qui fait de cet homme tout son mystère. Est-il sensible? Est-il malheureux? Est-il seulement incapable de montrer ses émotions? Est-il blessé, mourant, jaloux, joyeux, amusé? Jamais je ne le vois sourire, et je n'en comprends pas la raison. Je ne sais strictement rien de sa vie. C'est aussi pour cette raison que je m'obstine tant à ne pas lâcher le morceau et que ma curiosité d'enfant prend le dessus, en sa présence. « Je n'ai jamais vu Grease, pourtant, on m'en a souvent dit du bien. » Bien malgré moi, j'écarquille les yeux, ne pouvant retenir mon étonnement et le choc que son aveu me fait. Jamais, jamais? La bouche en O, je mets ma main sur son épaule. Non, non, non, c'est impensable. Il faut que tu vois le film et... si c'est pas moi qui t'y initie, alors personne ne le fera. Je me donnais comme mission de l'inviter alors chez moi, un de ces jours, pour qu'il regarde le film. Quel inculte, quand même! Mais je m'abstiens toute fois de lui faire cette remarque, ne souhaitant pas l'insulter. Toutefois, il restait à voir si j'étais capable de l'inviter officiellement. Après tout, je ne savais pas comment fonctionnait ce genre de... choses. Je l'invite alors à danser, presque surexcitée comme un enfant. « Si tu veux te faire écraser les pieds, je suis le meilleur. » J'entoure son poignet de ma main en l'attirant vers la piste de danse. Mon sourire, quant à lui, ne s'efface pas. Je fais toutefois la moue en le positionnant sur la piste de danse. J'ai rien contre le fait de me faire écraser les pieds par un bel homme. J'avais dit ça, moi? Vraiment? Je rougis et me gifle intérieurement. Enfin, j'ajoute : Détends-toi, tu as l'air d'une véritable statue... Oui, comme ça. Allez, alors tu écoutes la musique. Il n'y a rien de plus entraînant que la musique de Grease. Écoute, et danse. Je me mets alors à danser sur du Greased Lightnin en riant de bon coeur, l'observant du coin de l'oeil, espérant qu'il embarque. Je répète les mouvements du film en m'amusant. Le pauvre, il semble tendu. Il a bien le droit de s'amuser, lui aussi...

Peu de gens parviennent à te cerner et Vera ne fait pas exception à la règle. Il faut beaucoup creuser pour comprendre d'où vient ta tristesse constante et peu de gens y sont parvenus. Pour ne pas dire aucun. Mais tu remarques que la jeune femme essaie de te rendre heureux, un peu plus à chaque fois que vous vous voyez. Et parfois ça fonctionne. Parfois, sa simple présence te donne envie de profiter de ta journée, rien que pour une fois. Et si elle te connaissait un minimum, Vera saurait que c'est déjà un exploit. « Jamais, jamais? Non, non, non, c'est impensable. Il faut que tu vois le film et... si c'est pas moi qui t'y initie, alors personne ne le fera.  » Non jamais, jamais. Tu n'as jamais été attiré par Grease mais si ça fait plaisir à Vera que tu le regardes, alors tu le feras. Et seulement si c'est en sa présence. Tu ne vas sûrement pas regarder ce film, tout seul, chez toi. « D'accord, tu n'auras qu'à m'inviter une fois et on le regardera ensemble. Enfin, si tu veux. » Réponds-tu, un sourire naissant tout doucement au coin de tes lèvres. Cela sonne presque faux, de te voir sourire comme ça, pourtant c'est peut-être la première fois que tu souris vraiment devant la jeune russe. Finalement, la jeune femme se donne pour mission de te faire danser. Elle ne sait pas dans quoi elle s'embarque, la pauvre. Toi, danser ? C'est mission impossible. La seule danse que tu as accepté de faire c'était ta danse de mariage. Et encore, Isobel avait dû te supplier durant des semaines. Finalement, tu avais accepté, voyant que ça la rendait heureuse. Rien que de penser à ta femme te donne mal au ventre. Le sourire naissant qui commençait à illuminer ton visage s'effaça en quelques secondes rien qu'à l'évocation de ce souvenir. Cela te faisait terriblement mal de repenser à ce mariage qui n'a jamais eu lieu. Tellement mal. Ce sont les paroles de Vera qui te ramenèrent à la réalité quelques secondes plus tard. Elle était déjà sur la piste de danse, prête à danser avec toi. « J'ai rien contre le fait de me faire écraser les pieds par un bel homme. Détends-toi, tu as l'air d'une véritable statue... Oui, comme ça. Allez, alors tu écoutes la musique. Il n'y a rien de plus entraînant que la musique de Grease. Écoute, et danse. » Tu souris pour de vrai lorsque tu vois que Vera rougit à l'évocation de ta "beauté". C'est tellement naturel chez elle, tellement naïf. Rien n'est calculé avec elle, tout sort sans filtre, sans réflexion. C'est tellement différent de comment toi, tu fonctionnes. Tu l'observes danser. Elle danse si bien, elle est si belle. Les hommes autour de toi doivent t'envier, sans aucun doute. Tu passes une main dans tes cheveux, anxieux et presque gêné. « Nan mais c'est impossible, je ne sais pas danser. » Dis-tu, déterminé à ne pas aller sur la piste. « Je préfère te regarder. Tu es très belle, quand tu danses, tu sais ? » Contrairement à Vera, toi, tu ne rougis pas lorsque tu complimentes une femme. Ce n'est pas comme si tu avais l'habitude de le faire mais avec la jeune russe ça sort naturellement. Tu aimes la complimenter car tu sais que ça la fait rougir. Et tu aimes la façon dont elle rougit, elle est tellement innocente, tellement parfaite.

« D'accord, tu n'auras qu'à m'inviter une fois et on le regardera ensemble. Enfin, si tu veux. » Tu ne te serais pas imaginée qu'il accepte si facilement. D'habitude si distant, tu t'attendais à devoir débattre sur le sujet, voire être forcée d'abandonner l'idée. Tu ne pouvais plus rebrousser chemin, maintenant que l'invitation était à moitié lancée. En racontant cela à Artémis, plus tard, elle n'en croira pas ses oreilles. Prise d'un courage impromptu et presque irréel, tu te lances : Vendredi prochain, ça.. ça te convient? Tu te mordilles la lèvre discrètement, ta soudaine poussée d'adrénaline s'estompant aussi rapidement qu'elle est montée. S'il n'acceptait pas, tu aurais l'air de quoi? Enfin, n'est-ce pas lui qui venait de te proposer de l'inviter? Est-ce que quelqu'un pourrait un jour, te donner le mode d'emploi des garçons. Ou au meilleur des cas, le bouquin - s'il existe seulement, intitulé Comment agir avec un homme? En le gardant précieusement dans un tiroir chez toi, il te serait très certainement utile, d'ici à ce que tu saisisses pleinement leur fonctionnement. Si un jour cela arrivait, du moins. Ce qui m'étonne le plus suite à sa remarque, c'est le sourire subtil qui naît sur ses lèvres. Peu évident, tu le remarques néanmoins. À la simple vue de celui-ci, tu t'emballes pour la simple et bonne raison que c'est la première fois que tu le vois sourire de la sorte et il y a de quoi admirer cet exploit. Mais le moment ne dure pas, puisque perdu dans ses pensées comme il est, tu le vois rapidement perdre ce même sourire pour finalement disparaître dans les abîmes d'un monde lointain qui t'es totalement inconnu, mais que, mine de rien, tu serais prête à découvrir, rien que pour te permettre de comprendre qui il est véritablement. Cet homme que tu connais depuis peu et dont tu ne sais presque rien t'intrigue, t'attire, mais t'inquiète. Tu ne dis rien sur le moment, te contentant de lui apprendre à danser. Ou d'essayer, du moins. Il ne bronche pas, ne bougeant pas le moins du monde, malgré tes efforts d'essayer de le convaincre de se joindre à toi. « Nan mais c'est impossible, je ne sais pas danser. » Tu t'arrêtes brusquement dans tes mouvements, posant tes mains au niveau de tes hanches. Sans le lâcher des yeux, tu le fixes sévèrement en secouant vivement la tête dans tous les sens. « Je préfère te regarder. Tu es très belle, quand tu danses, tu sais ? » Inévitablement, c'est la folie dans ta tête. Tes neurones se déconnectent et se mélangent entre eux. Ton système nerveux ne sait plus où il en est et tu te mets violemment à rougir, ce qu'il ne manquera pas de remarquer. Dis pas de pareilles bêtises..., dis-tu d'une voix aiguë. Tu te racles la gorge, t'approchant de lui tout juste comme la musique change. Attrapant ses mains, tu l'attires doucement, mais avec détermination, vers la piste de danse, là où tu te trouvais déjà il y a quelques secondes à peine. Tout s'apprend. Et moi, je vais t'apprendre. Mais tu dois vouloir, sinon ça ne sert à rien. Alors, est-ce que tu veux vraiment, ou ça ne te dit pas? Tu aimerais bien qu'il accepte de te suivre dans des pas de danse simple, rien que pour le voir en pleine action. Mais s'il ne voulait pas, tu ne le forcerais pas, et vous feriez autre chose. Le festival était rempli d'activités de toutes sortes à faire, il n'y avait pas de quoi s'inquiéter. Et j'aimerais que tu me dises.. qu'est-ce qui t'as fait perdre ton sourire, tout à l'heure? Pas moi, j'espère? Je sais que je parle beaucoup.. beaucoup trop! Mais bon, je parle pour deux, puisque toi, tu parles peu. Bon, zip, je me tais, c'est assez! En disant cela, tu souris timidement, riant même, te fermant la bouche pour un moment. Il devait en avoir assez de t'entendre parler de la sorte comme un perroquet.

Vera semble étonnée que tu lui proposes de regarder Grease, chez elle. Et ça te fait plaisir, d'un côté, qu'elle le soit. Cela prouve que tu fais des efforts, pour elle et sans doute un peu pour toi aussi. Chaque fois que tu la vois, elle embellit un petit peu ta journée. Tu peux donc lui rendre tout ce qu'elle fait pour toi en acceptant de regarder un film de femmes, chez elle, non ? Elle semble à nouveau déboussolée lorsqu'elle te propose le jour. Quelque chose te dit qu'elle n'a pas l'habitude d'inviter un garçon chez elle. Et au fond, ça te plaît, cette innocence. Tu n'aimes pas les femmes qui collectionnent les conquêtes, ça te dépasse. Tu préfères les femmes qui se respectent, c'est important pour toi. Et Vera en fait partie, il n'y a pas de doute. « Vendredi prochain, ça.. ça te convient? » Tu ne te vois pas refuser pareille invitation. Et puis, ce n'est qu'un film, n'est-ce pas ? Tu vois l'embarras de la jeune femme. A-t-elle peur que tu refuses ? Pour mettre fin à son supplice tu réponds très vite : « Très bien, je serai là pour 20h. » Cela te semble un bon compris. Tu as déjà eu des rencards avec des femmes mais ce n'était jamais du sérieux. Tu ne supportais pas d'être avec une autre femme que la tienne. Mais avec Vera, c'est différent. C'est un peu comme si c'était Isobel mais d'une façon totalement différente. Physiquement c'est pareil mais mentalement, certaines choses sont bien différentes. Vera est un don du ciel pour toi, sans aucun doute. Mais encore une fois, tu sais que tu ne la mérites pas. Et tu ne veux pas te montrer trop enthousiaste. A chaque fois que tu t'es attaché à quelqu'un, elle t'a été enlevée. Alors maintenant, tu y vas doucement pour canaliser ta peur, tes craintes. La jeune russe rougit lorsque tu la complimentes. Elle n'a aucune idée de sa valeur. Elle n'imagine même pas qu'elle pourrait rendre n'importe quel homme raide dingue d'elle. Elle ne voit sans doute même pas comment les hommes la regardent dans la rue ou encore maintenant, sur cette piste de danse. Cela te rend fou qu'elle ne le sache pas. « Arrête de douter de toi, Vera. » Dis-tu en plongeant ton regard dans le sien pour rendre ce moment plus intense, plus réel. Tu veux qu'elle voit à quel point tu le penses. « Tout s'apprend. Et moi, je vais t'apprendre. Mais tu dois vouloir, sinon ça ne sert à rien. Alors, est-ce que tu veux vraiment, ou ça ne te dit pas? » Tu aimerais accepter, pour Vera. Tu aimerais lui faire ce plaisir parce qu'elle le mérite. Elle te supporte depuis quelques temps maintenant et pas seulement moi, mais tout ce qu'il t'entoure : tes crises, ta tristesse constante, ta mauvaise humeur. Tout cela à la fois et ce n'est pas rien pour toi. Mais tu ne te sens pas capable d'accepter ça. Par symbolique, surtout. Tu ne te vois pas danser avec une autre femme alors que tu n'as pas pu danser avec la seule femme qui ait jamais compté pour toi. Ta femme. Tu baisses la tête, tu ne sais pas quoi lui dire de peur de la blesser. « J'aimerais danser, pour toi. Mais c'est au-dessus de mes forces. Peut-être, plus tard ? » Réponds-tu, sans grande conviction. Tu t'en veux d'être aussi lâche, aussi nul avec Vera mais tu ne peux pas faire autrement. « Et j'aimerais que tu me dises.. qu'est-ce qui t'as fait perdre ton sourire, tout à l'heure? Pas moi, j'espère? Je sais que je parle beaucoup.. beaucoup trop! Mais bon, je parle pour deux, puisque toi, tu parles peu. Bon, zip, je me tais, c'est assez! » Elle est tellement mignonne que tu ne peux pas lui refuser la vérité. Mais tu n'as pas envie de lui briser sa joie de vivre avec tes histoires lugubres. Tu préfères te montrer évasif, peu explicite. « Non ce n'est pas toi Vera, c'est moi. Ce sont mes démons intérieurs qui refont surface. » Dis-tu en haussant les épaules, le regard presque brisé. Tu préfères ne pas trop en dire mais c'est déjà bien assez. De toute façon, la jeune russe a bien dû remarquer que quelque chose n'allait pas chez toi. C'est sans aucun doute la première chose qui se voit chez toi : une tristesse profonde dans le regard.

Tu n'as jamais eu la chance d'inviter un homme. Quelques fois, la gent masculine s'essayait à t'inviter à sortir, mais bon nombre de fois tu te défilais, fuyant l'infime possibilité qu'on puisse réellement s'intéresser à toi. « Très bien, je serai là pour 20h. » Le silence fut de mise un court moment, alors que ton esprit réfléchissait à une vitesse effrénée. Était-ce un rencard? Était-ce une simple soirée passée entre deux amis qui se connaissent peu? D'analyser ce type de situations et de savoir quoi dire, quoi faire ou à l'inverse, ce qu'il faut absolument se retenir de dire et de faire, t'est jusqu'alors totalement inconnu. Ta maladresse dans ce genre de situations n'est même pas discutable. Je t'attendrai, alors. Ton sourire reprend vite naissance à la commissure de tes lèvres, à la simple idée de savoir que tu ne passeras pas ton vendredi soir seule, comme à l'habitue. Non pas que tu te morfondais en général, mais s'annonçait vendredi une soirée hors de l'ordinaire. Hors de ta fade routine habituelle, du moins. Levi et Artémis seraient fiers de toi, de savoir que tu ne t'es pas éclipsée, mais que tu es plutôt restée debout, à prendre le peu d'assurance que tu as lorsqu'il s'agit d'une relation homme-femme, quelle qu'elle soit, pour inviter un homme, ne serait-ce qu'à regarder tout bonnement un film chez toi. « Arrête de douter de toi, Vera. » C'est ce que te répètent d'ailleurs sans cesse Levi et Artémis. Ils ont du courage, de bien vouloir te prendre sous leurs ailes, sans perdre patiente devant l'obstacle que tu as à franchir pour parvenir à prendre enfin pleinement confiance en toi. Mais les yeux d'Elijah t'obnubilent. Plongés dans une tristesse infinie, tu y vois la douleur qui le tenaille, sans savoir quelle en est la cause. Ces mêmes yeux, mystérieux au possible, t'incitent étrangement à le croire, à croire en ses paroles et à l'écouter. Tu hoches la tête timidement. J'essaierai. Promis.  À une certaine époque, tu avais confiance en toi. Ton père te répétait toujours de croire en tes rêves et de ne jamais te laisser marcher sur les pieds. Mais ce garçon, simple et ridicule à souhait, que tu aimais profondément comme seule une adolescente sait aimer, avait réussi à détruire ce mur de briques intérieur d'un simple claquement de doigts. Ce mur, c'était ta confiance de béton, qu'il a détruite à coups d'injures et d'insultes toutes aussi fausses et insignifiantes les unes que les autres, mais qui t'ont percutée de plein fouet. Perdue dans tes pensées, tu es réveillée par la voix d'Elijah, qui décline gentiment ton offre de danser. « J'aimerais danser, pour toi. Mais c'est au-dessus de mes forces. Peut-être, plus tard ? » Évidemment, tu ne peux empêcher cette déception de te prendre, mais tu ne peux lui en vouloir de ne pas vouloir danser. Tu aurais certes beaucoup aimé le lui apprendre, en vain. Sa voix semble te faire comprendre qu'il n'en a pas du tout envie et qu'il manque de volonté, d'entrain. Étonnement, tu rougis en lâchant son poignet que tu gardais presque précieusement dans ta main, sans même t'en rendre compte. Tu bégaies une brève excuse en te reculant d'un pas, retrouvant néanmoins ton sourire usuel. Tu veux faire autre chose, ou bien préférais-tu partir...? Tu ne souhaitais pas spécialement qu'il parte, espérant bien apprendre à le connaître un peu plus en détails. Mine de rien, tu aimerais tellement parvenir à le cerner. De cette façon, tu ne demeurerais pas aussi interdite et naïve, lorsque vous vous rencontrez. Le sourire qui recouvrait son visage un instant plus tôt est disparu aussi vite qu'il était apparu, ce qui a eu le don de t'inquiéter. Avais-tu dit ou fait quelque chose d'insensé? D'impoli? Elijah te rassure. « Non ce n'est pas toi Vera, c'est moi. Ce sont mes démons intérieurs qui refont surface. » Penchant la tête légèrement sur le côté, fronçant les sourcils, et toujours plantée au beau milieu de la piste de danse, cet aveu t'inquiète un peu plus encore, beaucoup plus qu'il n'aurait dû te rassurer. Tu aimerais tant lui poser des questions, mais quelles sont les limites de son intimité? Jusqu'où peux-tu aller sans le faire fuir, sans le renfermer encore plus dans son mystère. Cet homme distant, énigmatique, mais si gentil et chaleureux ne saurait se passer d'un peu de joie de vivre, chose qu'il ne semble plus posséder ou qu'il garde plutôt bien enfouie au plus profond de lui-même. Posant ta main sur son bras dans un geste doux et chaleureux, tu hésites à parler, mais te lances tout de même dans le risque : N'as-tu pas envie de te débarrasser de tes démons, justement? Je ne t'avais pas vu sourire une seule fois, depuis que je te connais, avant aujourd'hui. Pourquoi? Pourquoi te laisses-tu autant souffrir? Cherches-tu la source de lumière? Mon père me disait toujours qu'un simple sourire peut faire toute la différence dans la vie d'une personne.. Tu n'osais pas trop t'aventurer loin, de peur justement de le choquer, de l'irriter. Tu cherchais juste à faire le bien et à comprendre. Je m'excuse, je n'aurais peut-être pas dû essayer de comprendre ta vie.. Tu voudrais baisser la tête. Mais, comme il l'a fait pour toi tout à l'heure, tu plonges tes yeux bleutés dans les siens pour lui faire prendre conscience que tu penses ce que tu dis. Sincèrement.

« Je t'attendrai, alors. » Tu ne réalises pas vraiment que tu viens de donner un rendez-vous à Vera. Cela fait un moment que ça ne t'es plus arrivé alors tu n'as pas vraiment l'impression d'avoir "rencard". Et puis, au fond, tu ne sais même pas si c'en est un pour la jolie blonde. Peut-être que pour elle, ça ne veut rien dire. Peut-être qu'elle s'imagine juste que vous allez regarder un film, entre amis. Et au fond, c'est ce que vous allez faire. N'est-ce pas ? Tu lui adresses un faible sourire, acquiesçant de la tête pour montrer ton approbation. Vous discutez finalement du manque de confiance en soi de Vera. Il est clair qu'elle n'a aucune idée de l'effet qu'elle peut faire aux hommes et ça, ça te rend fou. Tu aimerais qu'elle se voit à travers tes yeux et là, elle comprendrait sans doute. Elle est merveilleuse, douce, généreuse et tu pourrais passer la nuit à faire l'éloge de ses qualités. Elle en a tellement. D'ailleurs, tu ne sais même pas si elle a des défauts. Tu imagines bien que oui, comme tout le monde, mais tu n'as jamais remarqué un défaut chez Vera. Chez elle, on voit tout de suite dans ses yeux, beaucoup de bonté, d'innocence et de gentillesse. La jeune femme te promet qu'elle essaiera de ne plus douter d'elle et tu la crois. Quand elle dit quelque chose, elle a tendance à toujours le faire, contrairement à toi. Tu es plutôt quelqu'un qui baisse les bras très vite et ça t'apporte pas mal d'inconvénients dans ta vie de tous les jours. Un peu comme à cet instant précis où tu refuses de danser. « Tu veux faire autre chose, ou bien préférais-tu partir...? » Tu ne peux t'empêcher de remarquer la déception dans le regard de Vera. Et tu t'en veux, beaucoup même. Tu t'en veux de ne pas pouvoir lui apporter tout ce qu'elle voudrait, de ne pas la rendre pleinement heureuse. Tu t'en veux de ne pas être à sa hauteur. Il n'y a aucun doute : tu ne mérites pas Vera. Tu ne mérites pas qu'elle s'intéresse à toi et qu'elle essaie de te rendre heureuse. « Non, je n'ai pas envie de partir. J'aimerais beaucoup faire autre chose. Enfin, si tu en as envie. » Dis-tu en baissant la tête, honteux. Tu as honte de ton comportement et de ta manière de réagir mais tu ne peux pas faire autrement. Tu as créé cette carapace pour te protéger depuis des années et ce n'est pas si facile de la briser. Et puis, tu ne veux pas la briser. Tu ne t'en sens pas capable, tu aurais trop peur de souffrir. Tu n'es pas certain que ton corps et même que ton cœur, supporterait une déception de plus. Tu ne t'en relèverais pas. « N'as-tu pas envie de te débarrasser de tes démons, justement? Je ne t'avais pas vu sourire une seule fois, depuis que je te connais, avant aujourd'hui. Pourquoi? Pourquoi te laisses-tu autant souffrir? Cherches-tu la source de lumière? Mon père me disait toujours qu'un simple sourire peut faire toute la différence dans la vie d'une personne.. » Dit-elle avant d'ajouter : « Je m'excuse, je n'aurais peut-être pas dû essayer de comprendre ta vie.. » Pourquoi passe-t-elle son temps à s'excuser ? Tu ne comprends pas d'où vient ce besoin. Au fond, c'est peut-être ta faute, tu lui donnes peut-être l'envie de toujours s'excuser. C'est peut-être ce regard froid et triste que tu portes constamment sur le visage. Tu baisses la tête, fixant ton regard sur tes mains entrelacées. « Ne t'excuse pas Vera, tu as toutes les raisons de t'interroger. Et j'adorerais me débarrasser de mes démons mais c'est impossible. Ils font partie de moi et font ce que je suis. Mais c'est difficile à supporter jour après jour. Et crois-moi, tu rends mes journées bien meilleures et m'aide à supporter ce poids chaque jour. » Dis-tu en plongeant ton regard dans le sien pour prouver l'intensité de tes paroles. Tu penses chaque mot que tu as prononcé, sans aucun doute.

« Non, je n'ai pas envie de partir. J'aimerais beaucoup faire autre chose. Enfin, si tu en as envie. » Rien que cela suffit à te faire plaisir. Tu apprécies réellement la compagnie de ce jeune homme qui semble avoir un vécu particulier, un vécu peut-être horrible, inimaginablement difficile à concevoir. Ce mystère que tu aimerais tant percer tout de suite, peut-être faut-il le prendre avec douceur, peut-être faut-il essayer d'y aller lentement, sans précipitation, pour comprendre d'où il provient, quelle est sa source. Arriveras-tu à puiser dans le peu qu'il te laisse découvrir de lui-même, ou te mets-tu le doigt dans l'oeil, à vouloir essayer, sans même une probabilité de réussir? À vrai dire, Elijah n'est pas un sujet d'observation. C'est une personne. C'est un homme, avec des maux sur lesquels il ne peut mettre des mots. Et tu aimerais seulement être en mesure de l'aider à décrire ces démons terribles qui le tenaillent, qui le tiennent solidement prisonnier d'une vie qu'il mérite contenir plus de jolies couleurs. Tu aimerais bien pouvoir ajouter des couleurs à sa palette, décorer sa vie et effacer les zones noires de sa tête. Mais est-ce possible? Te laisserait-il essayer? Sûrement pas. Vous vous connaissez à peine. Tu es une parfaite inconnue qui s'en permet trop, à vouloir essayer de faire rayonner sa vie, un peu. Oui, j'en ai envie. Souffles-tu, de manière quasi inaudible. Vous marchez, sans aucune direction précise, avançant au gré de la discussion. Dans un silence respectueux, tu l'écoutes t'expliquer le soucis de ses démons, le problème qui rend sa vie un enfer, mais qui fait de lui la personne qu'il est. « Ne t'excuse pas Vera, tu as toutes les raisons de t'interroger. Et j'adorerais me débarrasser de mes démons mais c'est impossible. Ils font partie de moi et font ce que je suis. Mais c'est difficile à supporter jour après jour. Et crois-moi, tu rends mes journées bien meilleures et m'aide à supporter ce poids chaque jour. » Ça te serre le coeur de voir que, bien qu'il te complimente sur ta façon de rendre ses journées bien meilleures, ce n'est pas un homme heureux. Et s'il ne l'était jamais? Fallait-il qu'il se réveille d'un mauvais rêve dans lequel il est prisonnier depuis des lustres? Avait-il seulement envie de se réveiller? Toi, si pleine de vie, d'entrain et de couleurs, tu ne pouvais concevoir que ses journées se résumaient à de l'ombre. C'était un p'tit bonheur qui se cachait bien loin, et qui ne voulait pas pointer le bout de son nez à la surface, pour rendre la vie plus simple à ton interlocuteur. Et si on... si tu trouvais un moyen, sans effacer qui tu es, de prendre le temps, le moyen de trouver ton air, de respirer le bonheur à la surface? Je sais qu'tu peux le faire. Tu PEUX le faire, Elijah. Mais, il faut te bouger. Il FAUT faire l'effort. TU dois faire l'effort, dis-tu avec sérieux et vigueur. Tu lui souris néanmoins, n'osant pas l'approcher de manière trop directe, de peur que ça ne paraisse indiscret ou irrespectueux. Et si on allait prendre une glace? Il commence à faire chaud, tu trouves pas? Tu demandes cela tout en marchant, pointant du doigt le stand de glaces en tous genre se trouvant tout juste devant vous. J'ai l'impression que si ça continue, je vais fondre sur place... Tu essaies de rendre la conversation un peu moins dramatique, de lui donner un ton un peu plus vivant, de prendre un autre chemin pour passer un moment de la journée en sa compagnie.

Vera semble tellement heureuse, tellement pleine de vie. Et elle ne semble pas, elle l'est, tu en es convaincu. Tu aimerais, parfois, avoir cet entrain, cette envie de vivre mais tu n'y parviens pas. Ce n'est pas faute d'avoir essayé car ça a déjà été le cas. Mais en vain. Tu n'es jamais parvenu à trouver cet zone de bonheur, pour ton plus grand malheur. Avant, tu étais un homme heureux, toujours de bonne humeur avec un sourire constant au coin des lèvres. Mais depuis la mort d'Isobel, tu n'es plus le même homme et tu es convaincu que tu ne le seras plus jamais. C'est sans doute pour ça que tu te montres si distant avec tes proches. Comme Vera, par exemple. Tu as peur de la briser, de la rendre sombre, tout comme toi. Tu as peur qu'à force de fréquenter, elle sombre dans les ténèbres, elle aussi. Tu ne voudrais pas lui retirer son magnifique sourire, jamais. Tu aimes trop la voir sourire et être heureuse, c'est ce qui te fait tenir, lorsque tu la vois. Elle remplit ton quotidien d'un peu plus de joie et ça, c'est déjà beaucoup pour toi. Peu de personnes en sont capables, pour ne pas dire aucunes. Mais Vera, elle, elle y parvient naturellement. Et c'est sans doute ce que tu aimes le plus dans votre relation. « Et si on... si tu trouvais un moyen, sans effacer qui tu es, de prendre le temps, le moyen de trouver ton air, de respirer le bonheur à la surface? Je sais qu'tu peux le faire. Tu PEUX le faire, Elijah. Mais, il faut te bouger. Il FAUT faire l'effort. TU dois faire l'effort » Tu aimerais le trouver ce moyen, vraiment. Pas seulement pour faire plaisir à Vera mais aussi pour toi. Pour te détendre et te sentir libre ne fusse que quelques instants. Tu n'y es jamais parvenu mais un jour, qui sait ? « Je ne sais pas si j'en serais capable... Je pense que tu me surestimes. » Dis-tu en évitant le regard de la jeune blonde. Tu as perdu confiance en toi depuis déjà quelques années, c'est un de tes plus grands défauts, sans aucun doute. Et aujourd'hui ne fait pas l'exception. Vera voit en toi des choses que tu n'oserais imaginer. Elle te voit bien meilleur que tu ne l'es et tu ne le mérites pas. « Et si on allait prendre une glace? Il commence à faire chaud, tu trouves pas? J'ai l'impression que si ça continue, je vais fondre sur place... » Tu remarques que la jeune femme essaie de rendre la conversation plus douce et moins sombre. Encore une de ses nombreuses qualités. Tu ne veux pas que Vera s'enfonce dans les ténèbres avec toi, alors tu réponds sur un ton léger, toi aussi, essayant de ne plus penser à votre conversation précédente.
« D'accord, mais seulement si elle est au chocolat. » Rétorques-tu, un léger sourire au coin des lèvres. Toi aussi, tu commences à avoir chaud donc tu ne refuserais une glace pour rien au monde.