Being wrong + ally, levi & effy [18+]

Tu l'avais regardé s'éloigner, elle était partie en te poignardant de son regard indéchiffrable, en te faisant comprendre que tout ce que tu représentais à ses yeux n'était à présent que du simple et pur dégoût. Tu venais de tout gâcher. De balayer du revers de la main tout ce que tu avais "construit" avec elle, cette relation complètement incompréhensible qui te tourmentait depuis votre première rencontre. Et pourtant, il n'y avait jamais rien eu de concret entre vous, et tu savais maintenant qu'il n'y aurait sûrement jamais rien après ce que tu venais de faire. Après ce qu'elle venait de voir. Parce-qu'elle pensait probablement que tu n'étais qu'un assoiffé de sexe, qu'un pauvre connard qui voulait juste remplir le plus possible son tableau de chasse en se tapant toutes les nanas qu'il croisait sur sa route. Sauf qu'Effy ne connaissait pas Ally, elle ne savait pas qui elle était pour toi, ni ce qu'elle t'avait fait. Et en parlant du loup... la jeune rousse finit par sortir de la salle de bain, se précipitant vers toi, le regard noir. Elle te gifla et ta tête valsa du côté inverse. « Ça c’est parce que tu ne m’as pas dit que t’étais en couple. » Ta joue brûlait, et tu n'eus même pas le temps de lui répondre que sa main se retrouva déjà pour la deuxième fois sur ton visage. « Et celle-là c’est pour Effy ou peu importe son nom. Parce que, visiblement, elle a oublié de te la donner avant d’partir. Maintenant, pousse-toi j’veux récupérer mes chaussures et m’barrer de ta vie pour toujours. » Putain, t'y croyais pas. Elle te refourguait toutes les fautes sur ton dos, comme si tu étais le seul et unique responsable de cette histoire. « Tu te fous de ma gueule Ally ? T'oses vraiment me faire la morale, après tout ce que tu m'as fait ? » Tu lâchas un petit rire sarcastique avant de reprendre. « Ça t'arrange bien de me faire passer pour le fautif. Mais tu veux que je te dise un truc, j'suis pas en couple avec elle, je l'ai jamais été. » Tu faisais quelques pas dans l'appartement, ne tenant littéralement plus en place. « Tu peux me détester autant que tu veux, tu peux me rayer de ta vie même, mais ne te permets pas de me donner des leçons. T'es aussi misérable que moi. » Finis-tu par dire, alors que ton regard meurtri cherchait le sien. T'étais épuisé par cette histoire, moralement et physiquement. « Oh, et cette fois, ce sera pas toi qui m’demanderas de partir, je vais le faire seule, comme une grande. » Tu restas silencieux, trop blessé pour dire quoique ce soit. Tu soupiras. Alors c'était ça, ce qu'il restait de vous ? C'était comme ça que vous alliez finir ? En vous déchirant, après avoir partagé ce qui était peut-être votre dernier instant d'amour. « J'voudrais en avoir rien à foutre Ally, mais j'peux pas. J'en suis incapable. » Après toutes ces années, tu pensais avoir réussi à supprimer définitivement la jeune femme de ta vie, mais cette soirée t'avait semble-t-il révélé le contraire.

Le ton était considérablement monté entre vous deux, et ta joue garderait sûrement le souvenir du passage de la main d'Ally pendant un bon moment. La belle rousse savait décidément parfaitement comment te remettre les idées en place. « J’te fais la morale parce que c’est immoral justement! Que ça soit ta copine ou ta fréquentation ou whoever the hell, si c’est minimalement sérieux avec une fille, tu refuses les avances de l’autre ou mieux que ça : tu ne lui en fais pas! Putain! » Tu soupiras longuement, détournant le regard en faisant un signe négatif de la tête. « J'en sais foutrement rien si c'est sérieux ou pas, j'sais plus gérer ça. J'sais plus quand une fille est vraiment intéressée par moi, j'sais plus si elle me ment ou si elle est sincère, j'sais plus remarquer si j'ai de l'importance pour quelqu'un ou pas. » Et c'était sûrement ce qui te poussait à agir comme un crétin de première. Parce-que sentimentalement parlant, depuis ta rupture avec Ally, t'étais un vrai désastre ambulant. Tu n'étais plus dans la capacité de faire la part des choses. T'avais cette putain de phobie de t'engager et de prendre le risque qu'on te marche dessus encore une fois. « Alors tu devrais plutôt aller demander à ton père qu’il te les donne! Il doit nettement être moins misérable que moi, dans ce cas là? » Ouch. Elle avait touché une corde sensible là. Ton père. Elle te connaissait parfaitement et elle savait où étaient tes points faibles, c'était sûrement la seule personne d'ailleurs à les connaître aussi bien. « T’as jamais été capable d’assumer tes erreurs, Levi. JAMAIS. Pas une putain de fois. Parce que cette fois-ci, j’suis pas prête à prendre le blâme pour cette fille qui visiblement t’aimait ou te considérait suffisamment pour venir te voir au beau milieu de la nuit. » Putain elle avait raison. Si Effy était venue ce soir, c'était que quelque part, elle avait eu envie de te revoir. Tu déglutis assez difficilement, préférant ne pas regarder Ally dans les yeux. « Ok t'as gagné. C'est moi le monstre, l'enflure sans coeur ou ce que tu veux. J'suis peut-être trop con pour voir les choses telles qu'elles le sont, mais j'ai pas toujours été comme ça Ally, et tu le sais mieux que quiconque. » En effet, il fut un temps où tu faisais passer ceux que tu aimais avant toi, comme tu l'avais fait avec la belle rousse. « T’es incapable de quoi, Levi? » Tu fronças les sourcils, le regard toujours fuyant. Tu fis quelques pas dans la pièce pour te retrouver face à la fenêtre, là où tu posas tes yeux sur le ciel assombri par la nuit tombée. « J'sais pas, peut-être de tirer un trait sur toi. » Finis-tu par avouer, le cœur serré. Peut-être qu'elle était là la faille. A cause du fait que tu ne parvenais toujours pas à faire ton deuil sur votre rupture, bien que jusqu'ici, tu avais toujours refusé de l'admettre.

« J’crois qu’on peut jamais en être certain, Levi. Tu peux être certain uniquement de ce qui se passe de ton côté, dans ton cœur à toi. » Dans ton cœur à toi... Tu te répétais ce morceau de phrase encore et encore. Sauf qu'en quatre ans, tu avais appris à ne plus écouter ton cœur, voir même à le faire taire parce-qu'il t'envoyait presque toujours dans des plans foireux. Alors c'était ça son conseil, apprendre à le ré-écouter ? Tu n'étais pas certain de pouvoir en être encore capable. Lorsqu'il s'agissait de sentiments, tu te défilais littéralement, tu te barrais en courant parce-que tu flippais qu'on puisse te pousser vers le bas. Et tu avais mis toutes tes forces dans ta reconstruction personnelle après ta rupture avec Ally, tu avais tellement galéré à retrouver un semblant de vie que tu t'étais promis de ne plus jamais replonger dans une telle connerie. Parce-qu'aimer n'amenait que des merdes. « Si seulement j'savais ce que je voulais Ally... » Ce n'était pas un scoop, t'étais un éternel insatisfait. Prendre une décision n'avait jamais été un domaine dans lequel tu excellais. Loin de là. « Je sais, Levi. T’as pas toujours été un monstre. T'as même été l'homme de ma vie. » Ça faisait mal d'entendre tout ça. Ça te rappelait à quel point votre couple avait été fort, et à quel point il aurait mérité, lui aussi, une seconde chance. « J'suis désolé que t'aies à voir l'homme que je suis devenu aujourd'hui. » Finis-tu par dire, le visage assombri et attristé. Aujourd'hui, tu n'étais définitivement plus celui qu'elle avait connu, c'était certain. En quatre ans, tu t'étais forgé une carapace dans laquelle tu n'avais laissé aucune place à l'amour et à toutes ces conneries là. T'avais vécu en laissant ton passé derrière toi, en étant certain d'avoir fait une croix dessus. Jusqu'à ce soir. « J’ai pas envie de te dire fais ton deuil, j’ai pas envie d’te dire de retourner la voir. » Le regard figé vers l'extérieur, tu l'écoutais attentivement. « J’ai envie de te dire de te poser les bonnes questions, de savoir ce que tu veux vraiment, celle que tu veux vraiment. » Sa main glissa dans ton dos, te poussant instinctivement à te tenir face à elle, les yeux dans les yeux. « Mais ce que je peux te dire, c’est que je peux attendre. » Ton cœur loupa un battement alors que tu tentais de calmer son rythme bien trop élevé. « Je t’ai tant aimé, Levi. » Merde elle n'arrangeait vraiment pas les choses. Ta main se ferma doucement sur la sienne, tes yeux scrutaient les siens. « C'était réciproque Ally, t'étais la seule qui comptait. » Lui dis-tu, un sourire en coin mélancolique venant orner tes lèvres. « Je devrais partir. » Tu relâchas la main d'Ally, redescendant un peu sur terre. « Je peux te raccompagner si tu veux. » Lui dis-tu, sur un ton adouci. « Ou je peux te laisser la chambre, je dormirai sur le canapé, ça m'est égal. »

La seule personne avec laquelle tu t'étais d'ailleurs accordé de redevenir humain, c'était bien Effy. Parce-qu'avec elle, tu n'avais pas eu besoin de te justifier, de lui expliquer le pourquoi du comment de tes agissements, de lui déballer ta vie de A à Z. Non. Avec elle, c'était simple. Sans prises de tête. Tu avais laissé ton âme se mélanger à la sienne sans aucune crainte, juste parce-que ton envie te l'avait dicté. Et là, en y repensant, tu te rendais compte que t'avais largement merdé et qu'il allait falloir que tu t'expliques d'une façon ou d'une autre. « T’es toujours l’homme que j’ai connu. » Te disait-elle cela pour te rassurer ? Pour alléger les propos qu'elle avait eu à ton égard quelques minutes plus tôt ? « Tu t’es seulement renfermé, Levi. T'as voulu te protéger. » Tu espérais vraiment qu'elle avait raison, parce-qu'être incapable de savoir gérer ses sentiments, c'était juste invivable pour toi. Tu avais su le faire auparavant. Pourquoi n'y arriverais-tu pas aujourd'hui ? « Ne m'en veux pas pour tout ce que je t'ai dit. T'es pas misérable Ally, t'es loin de l'être. » Murmuras-tu, presque comme une confidence. La colère et la panique avaient eu raison de toi, t'avais déballé tout un tas de paroles pour essayer de la blesser, de la toucher là où ça faisait mal. « Je sais. » Alors c'était tout ce qui comptait. Si tu avais pu lui montrer pendant un an qu'elle était la seule femme qui t'avait rendu heureux, alors ta mission avait été un succès. « J’ai peur de changer la donne, si je reste. » Tu perçus son malaise et le tien ne fit qu'augmenter. « Je peux dormir sur le canapé... » Tu fronças un instant les sourcils, avant de lui répondre. « Il est pas très confortable, pas plus confortable que le lit du moins. » Puis, la jolie jeune femme s'approcha de toi, t'obligeant à fermer les yeux. « Ne t’imagine rien. Fais le ménage dans ton esprit, demain. » Tu sentis ses lèvres venir à la rencontre des tiennes, pour une énième fois ce soir. T'étais troublé. Paumé. Complètement à la rue. Bref, tous les adjectifs possibles et inimaginables qui puissent prouver que tu ne parvenais pas à être indifférent à Ally. Tes yeux restaient clos et tu prolongeas quelques instants le baiser, préférant mettre ça sur le compte de l'alcool qui coulait encore dans tes veines. « On est assez grands, on peut dormir dans le même lit sans que ça ne dérape, n'est-ce pas ? » Lui dis-tu après avoir rompu le baiser, une lueur brillante dans les yeux.

Ce nouveau baiser t'avait une fois de plus tourmenté l'esprit. Histoire de bien arranger les choses quoi... Comment étais-tu censé te retrouver dans tes sentiments lorsque ta tête était remplie d'un méli-mélo de sensations et d'émotions entremêlées et totalement désordonnées. Bon, il ne fallait pas que tu y penses ce soir. Ça ne servirait pas à grand chose de continuer de te torturer avec ça plus longtemps. Surtout que tu étais encore sous l'effet des verres que tu t'étais enfilés au bar quelques heures plus tôt. Alors non, pas ce soir.

Une fois le baiser rompu, tu lui proposas que vous dormiez tous les deux dans ton lit. T'étais officiellement l'as des mauvaises idées en fait. Mais tant pis, maintenant c'était dit, alors tu allais contrôler tes ardeurs et essayer de t'endormir sans tenter quoique ce soit avec la jolie Ally. « D’accord. » T'avais beau être attiré par elle, tu pouvais au moins lui prouver que tu n'étais pas un chien qui sautait sur tout ce qui bougeait. Rejoignant la chambre à ton tour, tu te défis de tes vêtements et te glissas sous les draps blancs. Elle avait beau se trouver assez loin de toi, tu pouvais sentir sa présence, sa chaleur et son parfum. Et inconsciemment, ça te faisait frémir. Instinctivement, tu te retournas également vers elle. « Bonne nuit Ally. » Tu avanças alors lentement ton visage du sien pour déposer un tendre baiser sur le front de la demoiselle, comme tu avais déjà eu l'habitude de le faire lorsque vous étiez ensemble.