Qu'est-ce que je vais faire ? feat Lennox

Lennox hocha la tête ; il était trop tôt ce matin pour qu’il commence à chercher à comprendre les pensées d’une autre personne. Il avait déjà du mal à se comprendre lui-même, il n’allait certainement pas essayer de se mettre dans les souliers de Sacha. Ce n’était pas un manque d’empathie, c’était juste de la lassitude face au torrent des émotions humaines. Toujours là, trop nombreuses, trop présentes. Lennox allait s’y noyer s’il s’y jetait sans réfléchir. Non, il valait mieux pour lui qu’il laisse Sacha à ses réflexions et puis, comme elle le disait, c’était elle qui pensait. Même s’il s’inquiéterait malgré tout, le trentenaire ne la questionna donc pas davantage. Lennox se dirigea donc vers la cuisine et tendit un verre de jus d’orange à son invitée, avant de s’en servir un à lui aussi. Suite aux remerciements de Sacha, l’homme s’empressa de répondre que n’importe qui aurait agi de la sorte. La brunette ne semblait pas être de cet avis. Il hocha la tête quand elle parla du fait qu’il était un inconnu. C’était vrai, Lennox était un parfait inconnu aux yeux de Sacha. Il était un inconnu aux yeux de tout le monde. « C’est vrai. Je ne l’avais pas vraiment vu de cette façon, sans doute parce que justement mes intentions étaient bonnes. » Lennox réfléchit un moment, posant son verre de jus d’orange tout en regardant un moment Sacha, avant de dire : « Si jamais ça t’arrive d’être désorientée de nouveau, et que je peux faire quoi que ce soit, je te laisserai mon numéro de téléphone avant que tu partes, d’accord ? Tu viendras ici plutôt que chez n’importe qui d’autre. Je suis moins inconnu que les autres, maintenant, pas vrai ? » Demanda-t-il avec une esquisse de sourire. Lennox n’avait jamais eu une relation de ce genre avec une personne, et honnêtement, d’avoir une certaine valeur aux yeux d’un autre, c’était agréable. Ça le faisait sentir bien. Et s’il pouvait aider Sacha encore et encore, il le ferait. Lennox demanda alors à son invitée si elle avait faim, et elle répondit par l’affirmative. « Je peux te faire des œufs, ou alors j’ai du pain, des céréales, quelques fruits … » Proposa l’homme, tout en sortant pour lui-même des œufs. Il aurait besoin d’énergie pour affronter cette autre journée, surtout que lorsque Sacha rentrerait chez elle, il serait plus seul que jamais.

Au moins il essai de comprendre ce que j'essaie de lui dire, je lui demande pas plus. Il a déjà fait tellement pour moi, plus que nécessaire. Je regarde mon verre de jus de fruit toujours à la main. Je l'écoute, ça fait vraiment du bien de se dire qu'il y aura toujours quelqu'un de là pour me soutenir, pour m'aider en cas de problème, une personne sur qui je peux compter. Je ne suis plus aussi seule finalement. Et cette idée me procure un réel soulagement. Je lui fais un mince sourire. « Oui. » Je respire un coup. « Je compte sur toi.  Je bois une gorgée de mon verre. « Je me souviens de ce que tu m'as dit hier, si tu veux en parler un jour, je suis là pour toi. Jamais je ne te jugerais ou quoique ce sois je t'écouterais. En silence s'il le faut. » Oui, quand il m'a dit que la souffrance était comme encrée en lui. je m'inquiète pour cette personne qui fait tellement pour moi. Si seulement un jour je pouvais l'aider comme il l'a fait pour moi. Mais en même temps j'espère que ce jour n'arrivera jamais, car ça veut dire qu'il aura vécu quelque chose de terrible et je ne veux pas que ça arrive. Ensuite, il me prose de manger, j'accepte sans hésitation. Il me propose différente chose. « Merci, je prendrais juste des céréale et des fruits. » Je meurs d'envie de lait avec mes céréales. J'ai besoin de reprendre un peu d'énergie, je me sens si faible encore ce matin. Je décide de m'asseoir sur l'une des chaises, je suis encore fatiguée, mentalement lessivée. J'ai besoin de réfléchir à plein de choses, mais si je repense trop à ça, je ne ferais que déprimer. Je relève les yeux vers Lennox qui prépare ses oeufs. « Je suis contente d'être tombé sur toi, mes si c'était pas dans les meilleures conditions, je me sens moins seule. Depuis que je suis arrivée à Bowen je me sens vraiment seule et savoir que je peux compter sur quelqu'un m'enlève un poids énorme de la poitrine. Merci encore. » Je le remercie beaucoup, mais ce ne sera jamais assez, il va devoir le supporter. Je termine mon jus de fruit sur cette pensée.

Lennox hocha la tête quand Sacha lui rappela qu’elle serait là pour l’écouter, si jamais il ressentait le besoin de lui partager davantage de sa souffrance. Il était vrai que la veille, le trentenaire s’était montré assez vague sur la question, ne voulait pas l’embêter avec ses démons intérieurs alors qu’elle venait de faire face à un véritable démon, humain, physiquement devant elle. C’était bien plus traumatisant de se retrouver face à ces ignobles êtres plutôt que d’avoir appris à vivre avec eux au fil des années. Lennox avait appris à les laisser avaler une partie de lui-même. Ce n’était pas chose nouvelle pour lui que de mal gérer son angoisse face à ce monde sens-dessus-dessous. Pour Sacha, l’épreuve de la veille avait été toute nouvelle, inhabituelle. De ces événements qu’aucune femme, ni aucun homme, ne devrait avoir à vivre dans sa vie. « Merci, Sacha. Je n’hésiterai pas. Je ne saurais comment l’expliquer, mais … je me sens à l’aise, avec toi. » Avoua-t-il. Lennox ne parlait que très rarement de ses sentiments vis-à-vis des gens, mais justement Sacha lui enlevait tellement toute pression qu’il ne se sentait pas nerveux à l’idée de le lui apprendre. Il avait cette étrange impression qu’elle comprendrait, et qu’elle partagerait ce sentiment. Après tout, si elle avait accepté de le suivre jusqu’ici et de le laisser prendre soin d’elle, c’était sans doute parce qu’il lui inspirait confiance, pas vrai ? Tout comme elle lui inspirait confiance à lui. Comme s’ils avaient été mis sur le chemin l’un de l’autre pour s’entraider. S’aider à traverser le bouillard, peu importe sur quelle distance il s’étalait. Lennox n’en avait plus peur, maintenant. Surtout s’il était accompagné de quelqu’un comme Sacha, prête à l’aider sans même le connaître. Sans même connaître l’amplitude de ses troubles. Pour le moment toutefois, c’était encore à Lennox d’apaiser les tourments de la brunette, et il lui proposa un bon déjeuner pour mieux commencer cette nouvelle journée. « Je te prépare ça. » Lança-t-il quand elle demanda des céréales et des fruits. Il avait déjà quelques fruits des champs qui ne demandaient pas une grande préparation, mais il lui coupa aussi quelques tranches d’oranges et de kiwis pour agrémenter l’assiette. Il lui versa également des céréales et du lait dans un bol, avant de déposer le tout devant elle, avec les ustensiles nécessaires. Pendant ce temps, ses œufs cuisaient sur la poêle. « Voilà. Si tu as envie de quoi que ce soit d’autre, n’hésite pas. » Lennox lui sourit avant de se tourner de dos à elle pour s’occuper de son propre petit déjeuner. Une fois que celui-ci fut prêt, il transféra le tout dans une assiette et alla s’asseoir à côté de son invitée, qui lui témoigna encore une fois de toute sa gratitude. « Oh, je ne savais pas que tu étais nouvellement arrivée à Bowen. Je ne connais moi-même pas beaucoup de gens, alors les visages me sont souvent inconnus. » Lennox la regarda avec un sourire. Au fond, les circonstances de leur rencontre avaient beau être horribles, ce qu’ils en retiraient était plutôt bien. « Tu seras toujours la bienvenue ici, Sacha. La solitude ne m’est pas inconnue à moi non plus, et rien que de t’avoir ici hier soir, ça m’a rappelé à quel point ça faisait du bien d’avoir quelqu’un à qui sourire. » Avoua-t-il, lui offrant un doux sourire, avant de commencer à manger ses œufs.

Je ne sais pas pourquoi l'idée qu'il soit à l'aise avec moi me rend si heureuse, si fier. Je ne le connais que depuis quelques heures et il me parait déjà si important. Comme si sans lui je n'étais rien. Voilà ce que je ressens à ce moment précis. Je suis heureuse et fière. Je ne pense qu'il faille insisté là-dessus les choses paraissent tellement claire entre nous. On a compris que l'un serait toujours là pour l'autre et vice versa. Que l'on peut parler sans barrière. Je le regarde préparer mon petit-déjeuner, je devrais sans doute l'aider, mais je me contente de le regarder et de profiter de l'instant, ce moment qui parait si normal. On est comme une famille qui prend son petit-déjeuner comme tous les matins, c'est étrange d'associer cette idée à un presque inconnu, mais les choses sont comme ça. Les évènements font que je me sens bien dans cet endroit avec cette personne et c'est tout. « Merci, c'est parfait. » On est tous les deux assis sur la table quand je me remets à lui dire combien lui suis reconnaissante. Je mange en l'écoutant me dire qu'il ne connaît pas non plus grand monde ici. Comme ça on est deux, je lui souris. Ensuite, il me dit que je serais toujours la bienvenue et qu'il lui arrive à lui aussi de se sentir seule. « Alors je n'hésiterais pas venir. Oui je suis arrivée il y a deux semaines seulement, mais ça me parait déjà si long et entre mon agression hier soir et l'autre folle qui a pété un câble sur moi l'autre jour j'ai commencé à me dire que l'Australie n'est vraiment pas fait pour moi. » C'est vrai qu'en peut deux temps il m'ai déjà arrivée pas mal de choses en espérant que les choses se passent mieux pour la suite. « Mais en passant un peu de temps chez toi je me dis que ce n'est peut-être pas si mal. L'Australie. » Je lui fais un petit sourire.

Il ne savait pas trop quoi penser de cette nouvelle relation avec Sacha. Il avait l’impression d’être un grand frère pour elle, mais en même temps il ne voulait pas la limiter à cela, parce qu’elle était un réel vent de fraîcheur dans sa vie actuelle, dans sa vie chaotique. Elle avait mis de l’ordre dans sa tête l’espace d’une nuit, même si dans sa vie à elle ce devait être le désordre total. Sans même chercher à le faire, elle le confortait dans ses émotions. Et puis, son regard, son beau regard, il pouvait sans doute se perdre dans celui-ci. Pas de la même façon qu’avec Lou, non, il n’y aurait jamais un autre regard que celui de Lou. Mais Sacha était la toute première à le faire ressentir cela depuis sa rupture d’avec la jeune femme aveugle. Bref, Lennox cessa de se perdre dans ses pensées en revenant sur les événements de la veille et se concentra plutôt sur le futur qui s’offrait à eux deux, lui proposant de venir quand elle le voulait. Sacha lui expliqua alors son arrivée tout récente. Il sourit à sa dernière remarque. « Tant mieux si je peux mettre un peu de positif dans ce tableau qui me semble un peu difficile pour une arrivée, en effet. Tout le monde n’est pas aussi fou à Bowen que ces deux personnes-là, je t’assure. » Essaya de la rassurer Lennox. Il ne savait pas de quoi il était question avec cette folle dont elle parlait, mais des gens un peu agressifs et timbrés, il y en aurait toujours, et partout. « Qu’est-ce qui t’amène en Australie, alors ? Et d’où arrives-tu ? » La questionna Lennox, mangeant lui aussi son petit-déjeuner tout en apprenant à connaître la jeune femme pendant qu’ils avaient encore un peu de temps pour discuter avant qu’elle ne reparte de son côté.

Je lui souris.« J'espère bien que tout le monde n'est pas aussi fou, sinon je ne m'en sortirais jamais. » Je rigole. En l'écoutant parler je grignote quelques-uns des fruits qu'il m'a donnés. Oui qu'est-ce que je fiche en Australie. il a bien raison de se poser la question, je me la pose moi aussi. Avec tout ça je me demande vraiment ce que je fais dans ce pays.  « Je suis venu rejoindre de la famille, c'est pour ça que je ne voulais pas rentrer hier soir, je les avais déjà inquiète l'autre jour, donc s'ils découvrent ce qui m'est arrivée ils se feraient un sans d'encres. et je ne veux pas qu'ils s'inquiètent et ma mère si elle entend ça elle s'en voudra à mort de m'avoir poussé à déménager en Autralie. » Oui c'est un bon résumé de la situation. Je prends une cuillère de mon bol de céréale avant de reprendre.  « Je viens de l'Alaska, ça fait loin. Dans un coin un peu paumé d'ailleurs. » Je souris c'était peut-être un coin paumé, mais je l'aime ce quoi, c'est mon chez moi,  et dans mon cœur je pense que ça restera toujours mon chez moi. Je ne sais pas si un jour que pourrais me considérer comme à la maison en Australie ou si je ne me sentirais jamais à ma place.  Seul l'avenir nous le dira. je le regarde quelque seconde avant de penser à quelque chose.  « Tu as dit ne pas connaître beaucoup de monde à Bowen, tu es nouveau arrivé toi aussi ? » je lui souris peut être qu'il comprend cette impression de dépaysement total que je ressens.

Lennox rigola, tout simplement, à la réponse de Sacha quant à la rare quantité de personnes timbrées qu’on trouvait à Bowen. Heureusement, comme elle le disait. Personne ne s’en sortirait, autrement. Tout en écoutant la jeune femme lui raconter une petite partie de sa vie, le trentenaire mangeait lui aussi son petit-déjeuner, entrecoupant ses bouchées d’œufs de bouchées de fruits. « Oh, l’Alaska ! Ça a toujours semblé, pour moi, être un havre de paix. Je ne sais pas trop pourquoi. C’est comment, en réalité ? » Parce que Lennox savait bien, au fond, pourquoi il avait l’impression que l’Alaska serait son petit paradis. C’était loin, c’était froid, on y était seul. La solitude, oui, voilà comment il percevait l’endroit. Pour Lennox, cette solitude était comme une berceuse, puisqu’il n’avait jamais été à l’aise au beau milieu des foules. « Et pourquoi ta mère t’a poussée à déménager en Australie ? » Elle venait rejoindre de la famille, ça il l’avait compris, mais si sa mère était encore là-bas, il se demandait pourquoi elle aurait poussé sa fille à partir loin d’elle. Les parents de Lennox cherchaient par tous les moyens à rester tout près de leur fils, pour être là pour lui, pour garder contact. Finalement, Sacha releva le fait qu’il avait dit ne connaître personne à Bowen. Elle lui demanda alors s’il était nouvellement arrivé, ce à quoi Lennox secoua la tête en signe de négation. « Non, non, je suis né ici, même. Disons que je ne suis tout simplement pas le genre de personne à aller facilement vers les autres. » Il haussa les épaules. « Mais ce n’est pas grave. J’ai les amis qu’il me faut. » Ils se comptaient sur les doigts d’une main, mais c’était bien assez. Il n’avait pas envie de passer son temps à voir d’autres visages, de toute façon. Lennox était un loup solitaire, ce n’était plus une question.

Un havre de paix, je souris un peu rêveuse. « Pour moi s'en ai bien un. Les habitants de mon petit patelin son tous gentils et ma maison étant un peu reculée, quand je voulais être au calme je pouvais l'être. Mais je pense que ce que je préférais c'est quand je pouvais faire mes randonnées en solo perdu au milieu de la nature. » Tout ça, ça me manque déjà. J'aurais tellement besoin d'une randonnée dans ma forêt pour pouvoir réfléchir. Mais temps que je ne suis pas bien installée en Australie je ne pourrais pas prendre le temps de rentrer. Pourquoi ma mère ma poussée à partir, je ne vais tout de même pas lui réponde qu'elle s'inquiète d'avoir des petits-enfants un jour. « Je pense qu'elle s'inquiète de mon manque d'ambition et qu'elle veut me voir faire plus que vendeuse dans une petite quincaillerie au milieu de l'Alaska. Déjà que quand j'ai décidé d'arrêter les études après le lycée elle avait essayé de me convaincre de continuer, mais je n'en voyais tout simplement pas l'utilité. Une vie simple et sans soucie à vivre dans mon petit patelin et aujourd'hui je suis ici à pleurer sur mon sort. » Je souris un peu tristement, je me sens un peu bête de dire les choses comme ça. Mais je n'en veux pas à ma mère elle veut juste le meilleur pour moi et jamais on aurait imaginé qu'à peine deux semaines après mon arrivée je me ferais agresser de cette manière. Ensuite, je lui demande si lui aussi est nouveau venu, peut-être pour changer de sujet on a suffisamment parlé de moi. « Oui il vaut mieux avoir peu d'amis sur lesquelles on peut compter que beaucoup qui se défilent au moindre problème. » Je souris, je pense pouvoir rajouté un nom aux personnes sur lesquelles je peux compter. J'espère qu'il pense comme moi.

Avec un mince sourire rêveur en coin, Lennox écoutait Sacha lui parla de l’Alaska, du calme qui y régnait, de ces randonnées seule au beau milieu de la nature sauvage. Il s’imaginait bien, lui aussi, s’exiler dans ce pays froid, aussi froid que son cœur, aussi froid que cet espace dans lequel il vivat. Il se voyait déjà entre les pins hauts et grands, bien trop grands pour lui. Respirer l’air pur, respirer la vie, la vraie vie, celle loin de tous ses tracas, loin de toutes ces pressions qui étaient exercées sur ses épaules. Lennox enviait Sacha, présentement, d’avoir un jour su de quoi avait l’air le monde loin de tout, loin des autres. Peut-être que s’il était né de ce côté-là du globe, lui aussi aurait pu se libérer un peu de ses chaînes. Des chaînes, il n’en aurait peut-être jamais eues. « Tu me fais rêver, Sacha. J’ai toujours trouvé que même si Bowen n’est pas une si grande ville, le rythme de vie y était trop effréné. Les gens viennent, les gens partent. Semaine après semaine, tout change, rien ne reste. Je m’y perds trop facilement. » Avoua l’homme, avec un sourire qui ressemblait peut-être davantage à une grimace. Sacha se rendrait sans doute bien vite compte que son Alaska lui manquerait trop souvent, si elle restait ici. Enfin, ça, c’était la vision de Lennox. Sacha était peut-être faite pour vivre dans l’éphémère, dans ce rythme déchaîné, sous cette chaleur pesante. Elle seule savait ce qui était bien pour elle. Pas Lennox, pas la mère de Sacha. Elle. D’ailleurs, il questionna la jeune femme sur les vœux de sa mère de l’envoyer ici. « Et qu’est-ce qui fait croire à ta mère que l’Australie aurait mieux à t’offrir ? » Demanda Lennox, curieux surtout. Il trouvait dommage que la mère de Sacha ne respecte pas la vie que désirait sa fille. Plutôt que de la respecter, elle générait cette angoisse en elle. « Tu sais, tu peux vivre une vie simple et sans soucis ici aussi, Sacha. C’est ta vie. » Des quincailleries, il y en avait, à Bowen. Il faisait plus chaud qu’en Alaska et la clientèle n’était pas la même, mais peut-être qu’il y ferait bon vivre quand même, dans cette petite vie qu’elle se construirait. Lennox avait espoir pour elle ; parce qu’il avait toujours eu espoir pour les autres plutôt que pour lui. Bref, les deux adultes parlèrent finalement de l’entourage de Lennox, peu nombreux mais de qualité. Sacha avait su, en quelques heures, y faire sa place. Il lui sourit, et remarqua qu’elle avait terminé son assiette. Comme c’était son cas à lui aussi, il débarrassa le comptoir. Il se retourna vers son invitée. « Est-ce que tu veux que je te raccompagne ? » C’était sa porte de sortie, à elle. Il ne voulait pas qu’elle ait l’impression qu’elle devait rester plus longtemps si elle ne le voulait pas.

J'ai du mal à imaginer Bowen aussi changeant. Le rythme effréné qu'il me décrit me parait peut-être un peu exagéré, mais que dire, je ne suis là que depuis deux semaines, je ne connais pas encore beaucoup la ville. Je me rendrais compte de ça sans doute plus tard. « La prochaine fois que je rentrerais je t'inviterais comme ça je pourrais te faire visiter. Comme ça tu pourrais voir comment c'est l'Alaska en vrai  » Je sais pas pourquoi je lui propose ça alors que l'on se connaît à peine, mais je me sens déjà proche de lui. Mais après quelque seconde l'idée de le ramener à la maison, me parait pas des plus maline, maman risquerait de se faire des filmes. J'imagine déjà les moments gênants. Je préfère pas y penser. Quand il me demande ce qui fait penser à ma mère que l'Australie a de mieux à m'offrir. « Elle a grandi ici, à Bowen et sa jeunesse a dû lui paraître si différente de la mienne. Peut être pense t-elle que d'avoir grandis dans un endroit  avec très peu de jeunes tel que moi m'a fait manquer certaine chose. Et peut-être que l'Australie lui manque un peu, mais qu'elle ne pourra pas revenir vivre ici, mon père refuserait. Je ne sais pas vraiment à vrai dire. » Oui j'ai un peu de mal à la comprendre, mais mon père lui à besoin de ses  habitudes et il a toujours vécu un peu à l'écart qu'il vivrait très mal de quitter son pays natal pour venir vivre dans un endroit où il y a autant de monde. Il aime bien être au calme. « Elle a sans doute peur que j'ai arrêté mes études à cause du fait que j'ai vécu un peu à l'écart de la société, elle aurait aimée que je fasse des études comme elle. » Je n'ai pas arrêté, car j'étais idiote, d'ailleurs je ne pense pas l'être, je suis toujours curieuse d'en apprendre plus. Mais je ne voyais pas l'intérêt de faire des études pour apprendre un métier qui ne m'intéressait pas forcément. « J'ai un peu de mal à y croire, mais j'espère que je pourrais. » Oui j'aimerais pouvoir vivre simplement sans avoir à me soucier de tout plein de problèmes. Ensuite, on parle de lui et de ses amis, peu nombreux, mais de vrais amis. Ensuite, il se rend compte que j'ai finis mes céréale et mes fruits, et propose de me raccompagner. Je pense qu'il est temps j'aimerais retarder le moment où je sortirais de cette maison où je me sens en sécurité, où je me sens à l'abri. Je soupirs avant de faire un petit sourire un peu, tristement. « Oui, je veux bien, il va falloir retourner, là-bas si je veux récupérer ma voiture un jour. » Oui l'idée de revenir à l'endroit où c'est arrivé me réjouis pas des masses mais pour récupérer ma voiture il va bien falloir passer devant. Il va bien falloir que je prenne mon courage a deux mains. Je respire un coup pour me motiver et me lève de la chaise.

N’y croyant que très peu, Lennox sourit quand même à l’invitation de Sacha pour la prochaine fois qu’elle irait en Alaska. Le jeune homme ne mettait plus trop d’attentes dans ce genre de propositions, parce que trop souvent Lennox s’était accroché à certaines idées pour ensuite être déçu. Il ne doutait pas que Sacha avait de bonnes intentions, et qu’en ce moment elle pensait réellement ses paroles, mais bien vite elle apprendrait à mieux le connaître et elle changerait rapidement d’idée. Lennox n’était pas le partenaire idéal de voyage. Il n’était pas le partenaire idéal dans n’importe quelle situation ou contexte. « C’est gentil. C’est sûr que de visiter l’endroit avec une native de l’État, c’est encore mieux. » Avait-il répondu, pour qu’elle ressente qu’elle avait fait le bon choix en l’invitant, même si au fond Lennox vivait une certaine déception avant même d’être confronté à la réelle déception. Le notaire questionna finalement Sacha sur les raisons qui poussaient sa mère à croire que l’Australie lui ouvrirait bien d’autres portes. Il hocha la tête. « As-tu l’impression d’avoir manqué certaines choses, toi, en ayant grandi là-bas ? » Demanda-t-il, franchement intéressé par la question. C’était bien beau d’avoir l’opinion de sa mère, mais comment Sacha se sentait-elle par rapport à tout cela, elle ? « Vas-tu retourner aux études maintenant que tu es ici, ou tout simplement te chercher un boulot ? » Demanda l’homme. Sa mère semblait la pousser vers les études, à l’entendre parler, mais de son côté Sacha ne semblait pas avoir changé d’idée depuis qu’elle avait lâché la première fois. Il espérait qu’elle suivrait son propre chemin, pas celui qu’on tentait de tracer pour elle. Finalement, ils terminèrent leurs petits déjeuners et voyant l’heure filer, Lennox proposa à Sacha de la raccompagner. De toute façon, il sentait que son état physique ne s’améliorait pas depuis la veille, au contraire, et qu’il ne tarderait pas à être de bien mauvaise compagnie. Sacha accepta, à reculons tout de même. « Tu seras avec moi jusqu’à ta portière. Tout va bien aller. » Il lui sourit, et attrapa sa veste pour sortir puisque le ciel était nuageux. Il verrouilla la porte derrière eux et marcha côte à côte avec Sacha, parlant de la pluie et du beau temps, jusqu’à sa voiture quelques coins de rue plus loin. Ils étaient moins étrangers l’un à l’autre que la veille, lorsqu’ils avaient fait le chemin inverse. « J’aurais préféré qu’on se rencontre dans de meilleures circonstances, Sacha, mais, quand même, je suis content que nos chemins se soient croisés. » Lâcha Lennox alors que Sacha sortait les clés de sa voiture, celle-ci étant tout près. Lennox espérait que leurs chemins ne feraient pas que se croiser, mais qu’ils suivraient la même trajectoire pendant un petit moment.

Je suis contente que l'idée lui plaise même si je suis un peu hésitante à ce sujet, quand j'aurais l'occasion d'y aller je lui ferais signe je pense. Je verrais bien sur le moment et de toute manière ça n'arrivera pas de si tôt je pense. Si je songe déjà a retourné là-bas à peine deux semaines après mon départ et, je ne vais pas tenir long feu. il va vraiment falloir que je songe à me changer les idées. Avant de trop déprimer. Je réfléchis quelque seconde à sa question avant de répondre en toute honnêteté. « Non, j'ai pas du tous cette impression. Et je pense même avoir eu de la chance de vivre des choses différentes que la majorité des personnes que j'ai rencontrés. on a une chambre d'hôte dans notre maison et donc j'ai rencontré des personnes qui venaient de partout dans le monde. » Je souris en repensant a toutes les différentes personnes d'horizon différent que j'ai pu rencontrer, il y a tellement de culture au-quelle j'ai pu m'ouvrir le temps de quelque jour. Quand il me demande si j'ai l'intention de reprendre les études je ne mets pas longtemps à réfléchir. « Reprendre mes études ne fait pas partit de mes projets pour le moment, je pense juste trouver un boulot rapidement pour devenir indépendante et ne pas trop dépendre de ma famille, ici en Australie. Ils sont déjà bien gentils de me loger. je n'ai pas envie de les déranger trop longtemps. » Ensuite, il me demande s'il je désir qu'il me raccompagne, j'accepte malgré mes réticences à repasser à côté du lieu où mon agression c'est produit. c'est vrai les criminels, revienne toujours sur les lieux du crime non, l'idée de recroiser ce sale type me donne des frissons. Mais je lui rends son souri quand il me dit qu'il sera avec moi jusqu'à la portière de la voiture. Sa présence est vraiment rassurante pour moi. Quand j'y repense il c'est passer énormément de choses entre hier soir et ce matin. Je me suis tout de même fait agresser après avoir acheté des bouquins sur l'histoire de L'Australie et de Bowen. Pour ensuite être secouru par un inconnu qui avait l'air mal en point, et sur un coup de tête comme d'habitude j'ai décidé de le suivre pour être sûr qu'il va bien. J'ai porté plainte à la police, on c'est fait un plateau télé devant un film Lego. Et ce matin on mange un petit-déjeuner comme si de rien était, la situation me parait tellement surréaliste. J'ai du mal à croire que tout ça soit arrivé hier. Sur la route entre la voiture il me parle on discute. Il essaie de me faire penser à autre chose sans doute. on arrive devant la voiture ça veut dire que nos routes vont se séparer pour aujourd'hui. J'ai pas vraiment envie de m'éloigner de lui, car je sais que je vais me sentir vulnérable. Je suis contente d'entendre ce qu'il me dit. Je fais un grand sourie avant de l'enlacer. « J'espère bientôt te revoir. » Je me recule ensuite, un câlin pour me donner un peu de courage. Les clefs en mains j'ouvre ma portière. Et m'assoit dans ma voiture. Je lève une dernière fois le regard sur lui. « Au revoir Lennox et à bientôt. » Je referme la portière, lui fais un dernier sourire avant de démarrer le moteur et de m'en aller seule avec mes démons.